Notes
Sommaire
Notes
1. Pour une raison qui nous échappe, Wessner numérote ici 4*.
Nous rétablissons une numérotation continue et décalons donc les
autres numéros de phrases de ce paragraphe.
2. Wessner proposait de lire "in funambulis", considérant que "occupato in" + ablatif est plus naturel que "occupato" construit avec l᾽ablatif seul ; or, il faut comprendre que "funambulis" est un datif et porte sur "studio", le verbe correspondant "studere" se construisant usuellement avec le datif. La construction de "studium" avec "circa" immédiatement après, loin d᾽invalider cette suggestion, la renforce en introduisant une "variatio" dans l᾽expression.
3. Les mss. donnent "postremo" que nous éditons (avec une valeur atténuée, mais assez courante de "ensuite", pour la cohérence de l᾽argumentaire), et non la conjecture de Goetz et de Schoell, reprise par Wessner, "post denuo". La présence de "postremum" aussitôt après pourrait expliquer la méprise des scribes, mais elle peut tout aussi bien avoir poussé Goetz et Schoell à "améliorer" le texte.
4. Les mss. ont un texte absurde : "actorum ambunorum L turpionis" (C), "actorum l. ambini et l. turpionis" (VDL). Le texte qu᾽édite Wessner est une correction de Klotz que nous retenons, parce que le nom Lucius Ambivius Turpion inconnu des scribes a pu être lu "L. Ambiuius L. Turpio", entraînant l᾽intelligente lecture de VDL qui postulent "actorum". L᾽indice évident de l᾽erreur de lecture est donné par C qui a recopié "ambunorum" sans songer à le "corriger" en "amborum", laissant ainsi subsister, malgré une tentative de normalisation casuelle, le début du nom "Ambivius".
5. Ce texte qui se déduit de C ("neclecte") est plausible, mais VDL qui lisent "non lectae" ont peut-être raison. Il faudrait alors comprendre "pour ne pas avoir l᾽air d᾽incriminer le public si la pièce n᾽a pas été lue jusqu᾽au bout", et écrire peut-être "non perlectae".
6. Cette restitution homérique repose sur G qui lit "κετωμετ᾽ασ μετ᾽μεσση λεμμενος ιττηναων". Elle ne se trouve pas chez Estienne (1529), mais apparaît dans l᾽édition Lindenbrog (1623).
7. Nous éditons le texte des mss., avec une glose étymologique qui peut se comprendre, mais la correction de Wessner "quia clam datur" se justifie en ce qu᾽elle pourrait avoir pour but d᾽expliquer le "-d-" de "clades", qui viendrait du "d-" de "datur". On aimerait cependant trouver une autre occurrence de cette étymologie chez les lexicographes.
8. Wessner édite "siquidem non iudicio comoedia exacta est, sed spectari cognoscique non potuit, placitura scilicet si audiretur", mais les manuscrits portent majoritairement tout autre chose avec un certain consensus. On lit en effet : "siquidem non iudicio comoedia exacta est, si (om. O: sed K) cognosci spectarique (VJU : spectari cognoscique OGM) non potuerit cognitura (coitura K) scilicet si audiretur". La difficulté vient sans doute du fait que les copistes n᾽ont pas compris que Donat jouait avec la citation de Térence sans la reproduire exactement. La conservation d᾽un ordre aberrant "cognosci spectari" (au regard du texte térentien "spectari cognosci") par VJU indique sans doute le raisonnement originel du commentateur. Nous supposons que la volonté de faire ressembler le segment à la citation térentienne a entraîné d᾽abord la chute de la négation devant le premier infinitif puis la transformation de "quoque" en "-que" qui reprend le "neque" térentien. A ce moment, le texte est devenu incompréhensible ce qui explique que le mot (rare et sans doute peu connu des copistes) "cognitura" ait pu donner "coitura", voire "placitura" (Cujas selon Wessner suivant Lindenbrog, qui, toutefois, dans ses
Adnotationes ne dit rien de l᾽origine de cette leçon), ou "cognituris" chez Estienne (1529).
9. Wessner éditait "....ideo actores, quia maior pars in gestu est quam in uerbis.
4 COGNOSCI uel probari uel sciri †an Hecyra dicatur hoc est quae sit omnino†". Ce texte provient, pour le segment "maior pars" d᾽un très grand nombre de manuscrits (CVJKDGMU), mais ce qui le précède est tantôt "quia" (CK) tantôt très majoritairement "et". Om donnent "et maior paior pars" qui met sur la voie d᾽une difficulté à cet endroit. Nous supposons que le texte est "quia magis par" et que ce comparatif de supériorité, étrange étant donné le sens courant de l᾽adjectif "par", a conduit à une correction en "magis pars" devenu ensuite aisément "maior pars". Quant au "paior" qui s᾽intercale chez Om, il est sans doute la trace d᾽une glose "parior" qui accrédite notre texte. Le passage de "et" à "quia" peut provenir tout simplement d᾽une correction pour rétablir la corrélation attendue "ideo quia". Pour la fin la situation est plus complexe. Tous les manuscrits sauf CK (et peut-être Cujas ?) s᾽accordent à lire "uel sciri an hecyra sciri dicatur quae scita sit nomine" qui n᾽a guère de sens. CK lisent tout autre chose "uel sciri an hecyra dicatur hoc est quae sit omnino". Nous supposons au stade des archétypes des deux traditions deux haplographies différentes par saut du même au même, pour un segment originel : "sciri an haec iure inscribatur hoc est quae scita sit nomine ita sit omnino". Dans un premier temps, antérieur à l᾽haplographie, le segment "haec iure" a été lu "hecyra", ce qui est normal compte tenu de ce dont on parle. On a donc eu quelque chose comme "an hecyra inscribatur", qui a ensuite été traité différemment soit par transformation d᾽"inscribatur" sans doute très abrégé, en "dicatur", soit en "sciri dicatur" où il subsiste encore quelque chose du texte originel, "sciri" étant attiré par le contexte. Simultanément il s᾽est produit les phénomènes d᾽haplographie. Une tradition a omis, sans doute en raison de la proximité graphique ou peut-être parce que cela constituait une ligne dans une glose marginale, le segment allant de "scita" à "ita" et nous avons le texte de CK "quae sit omnino". La source de tous les autres a fait un saut du même au même du "ita" de la scholie au "ita" du lemme suivant faisant ainsi disparaître sans laisser de trace toute la fin de la scholie. Il est possible aussi qu᾽on soit passé par un stade où "hoc est" a été lu "hecyra" donnant "an hecyra dicatur hecyra".
10. Dans ce lemme, Wessner croit utile d᾽ajouter, entre "populus" et "stupidus", "studio" qui se trouve dans Térence, mais le contenu du commentaire montre qu᾽il est inutile puisqu᾽il s᾽agit de commenter l᾽emploi du mot "stupidus".
11. Wessner éditait " ET IS QVI SCRIPSIT HANC OB EAM REM id est ob eam causam quasi dicat : non iterum acta est sine causa. Cur ergo non post funambulum relata est, si ille cessarat? an quia maluit auarum poetam inducere quam suo etc.". Dans cette proposition "an quia" est une conjecture de Goetz et Schoell. Il faut dire que le texte est très désordonné dans les manuscrits, mais il se dégage quelques lignes de force. 1-Trois manuscrits (VKC) ont une lacune importante sur "quasi dicat non iterum acta est", et diverses petites lacunes par exemple sur le début où ils ne répètent pas "ob eam rem" et logiquement n᾽ont pas "id est". Nous restituons le texte sans ces lacunes. 2-le segment commençant par "cur" et allant jusqu᾽à "cesserat" est le plus désordonné. On trouve : "cur ergo non post funabulum relata est" (VGUMmD), "cur non ergo post funabulam relata" (K), "cur non ergo non post funabulum relata" (C), "cur ego non post funabulum relata est" (O), "cur ego non potest funabulum relata est" (J), puis "si ille cessarat" (V), "si illi cesserat" (GUM22DJ), "si illi cesseret" (K), "si illi cessarat" (C), "si illi cessat" (m), "sulli cesserat" (O). Le second segment présente une majorité de "illi" datif, qui contredit le texte choisi par Wessner et oblige à préférer "cesserat", l᾽ensemble donnant un sens excellent. Le premier segment présente une difficulté sur le début que nous résolvons à partir de la leçon aberrante de C : "cur non ergo non", qui nous incite à voir un "nunc" à la place de l᾽une des deux négations. 3-Le segment "in qua maluit" est à peu près consensuel, à l᾽exception de deux variantes non significatives "in quam maluit" (K) et "in quam in aliud" (C), reposant sans doute sur "in quam maluid". On peut hésiter sur "qua" ou "quam", mais "inducere in qua" est plus troublant que "inducere in quam", tour attendu si l᾽on ne prend pas pas "inducere" au sens de "représenter". 4-Le segment "auarum poetam inducere" (conservé par KC sous la forme "auarum poeta") est devenu "auarum poetam inducere populum" (VGUMODJ...), pour une raison que KC permettent de comprendre : "auarum poetam" a été, sans doute par mélecture d᾽abréviation, lu "auarum poeta" (KC), entraînant la nécessité d᾽un COD qui a été trouvé dans "populum" (le public), qui s᾽imposait compte tenu du contexte, où il s᾽agit de parler des raisons qui ont entraîné la bouderie du public et la nécessité de remonter la pièce. Cette correction a eu lieu à date très ancienne, comme en témoigne la quasi-unanimité de la tradition, qui ne rend évidemment que plus précieuse la lecture de KC. Le manuscrit m quant à lui qui lit "auarus poeta populum" a hypercorrigé la correction, considérant l᾽ordre des mots aberrant.
12. Nous supprimons l᾽ajout "re-" de Wessner devant "superuacuum", inutile, car c᾽est l᾽ensemble "iterum referre" (rapporter de nouveau) qui constitue le pléonasme.
13. Wessner édite "quasi haec omnino non nota sit", avec "non" ajout de Klotz. Cet ajout toutefois nous paraît faire contresens, car c᾽est précisément cela qui étonne Donat : Térence suppose que son public a bien en tête toutes ses pièces précédentes qu᾽il a aimées et donc qu᾽il fera bon accueil à celle-ci. Les manuscrits lisent ici "quasi (quia V) haec omnino nota sint", où le nombre du verbe doit être sans doute corrigé au pluriel, le singulier pouvant s᾽expliquer par l᾽omission d᾽une tilde. Le singulier "sit" ne fait pas vraiment sens, puisqu᾽il ne pourrait alors s᾽agir que de
L᾽Hécyre que précisément personne n᾽a vue en entier.
14. Nous ne retenons pas la correction de Wessner qui ajoute "posthac" devant "quas" pour coller au texte térentien.
15. Wessner éditait "ad fortunam" où "ad" est une conjecture de Westerhof, mais on voit mal comment s᾽en passer pour construire ici, à moins de considérer qu᾽il faille lire "fortuna" que l᾽accusatif qui suit et la forme présente dans le vers térentien auraient transformé en "fortunam". Cette solution, beaucoup plus plausible paléographiquement que la chute d᾽une préposition, donne un sens excellent.
16. Les manuscrits Cujas et G
2 donnent un grec approximatif ("ANAΚΛΑCIC" et "ανακασισ") que Wessner édite "ἀνάκλασις" (VCM sont lacunaires), alors qu᾽Estienne (1529) proposait ἀντίθεσις. L᾽anaclase est une figure de style bien particulière de la métrique grecque dont on voit guère la pertinence ici ; nous corrigeons en "ἀντανάκλασις".
17. Nous n᾽éditons pas τὸ avant le second "coepi" qui a tout d᾽un ajout de Wessner.
18. Wessner éditait une restitution de Lindenbrog "παρόμοιον" (qu᾽il pensait pouvoir avoir été tirée du manuscrit Cujas), ce qui peut effectivement décrire la figure, mais le seul manuscrit qui porte du grec ici, G, lit "περιφρασι" précédé d᾽un segment difficilement interprétable en l᾽état ("tñ") qui peut cacher l᾽article τῇ. Nous adoptons le texte fourni par ce témoin.
19. Wessner ajoutait "cognitae" dans ce lemme, pour compléter le texte térentien, mais cela ne sert à rien.
20. Wessner édite ici "c. p. s." conformément au texte reçu de Térence, mais les manuscrits lisent "p. c. s.", métriquement plus que contestable, mais qui s᾽explique parfaitement par l᾽ordre des mots du lemme précédent qui a pu provoquer une bévue, d᾽ailleurs corrigée par la scholie elle-même qui impose l᾽ordre traditionnel.
21. Sans doute par mégarde, Wessner écrit ici "e.", mais les mss. de Donat donnent bien "l.".
22. Dans ce lemme, Wessner ajoute "e." ("eodem") après f., mais cet ajout ne s᾽impose pas pour la figure commentée par la suiteet n᾽apparaît pas dans le texte même du commentaire.
23. Wessner propose ici, à juste titre, d᾽ajouter "in n.", car, sinon, on en comprend pas l᾽antithèse.
24. Ici, et dans la suite de ce vers, Donat lit visiblement "non" comme un certain nombre de manuscrits de Térence, visiblement anciens, au lieu de "nulla" choisi par plusieurs éditeurs modernes. Métriquement c᾽est indifférent.
25. Wessner ajoute "meae auctoritati", qu᾽il rapporte visiblement à la mention "auctoritatis", mais c᾽est inutile.
26. Wessner supposait qu᾽un mot était tombé et éditait "a <*****>
43 uestris commodis" etc., ce qui est l᾽ordre des manuscrits. Il est aisé de comprendre ce qui s᾽est passé, une simple haplographie du segment "a commodis uestris commodis".
27. Ici Wessner ajoute "ut" qui ne sert à rien.
28. Nous n᾽excluons pas "postquam", malgré Schœll dont on voit mal pour quelle raison il athétisait cette conjonction.
29. Nous déplaçons ici l᾽annotateur médiéval, que les mss. donnent au milieu de 57, 3.
30. Wessner suivant Estienne éditait "διανοίας", mais il faisait très justement remarquer qu᾽en Eun. 232,
4 on lit dans une situation semblable le nom de figure que nous éditons. Aucun manuscrit ne porte quoi que ce soit, mais la plupart indiquent une lacune correspondant sans doute à un mot grec.
31. Wessner ajoute ici un "ut", mais il est totalement inutile.
32. Nous ne retenons pas "ut" devant "modo", ajout de Wessner. Nous choisissons de lire "modo" en mention (cf. note apposée à la traduction française).
33. Wessner ajoute ici "m. l.", suite du vers térentien, mais c᾽est totalement inutile. Le commentaire porte sur le seul verbe.
34. Les mss. sont pour la plupart lacunaires. Seul G puis Estienne (1529) donnent "ἀπόστροφος", mais cette leçon ne fait aucun doute.
35. Nous n᾽éditons pas "est", que tous les mss. ont sauf C, mais qui est incorrect dans cette subordonnée interrogative indirecte.
36. Nous ne retenons pas "exploranda", ajout d᾽Estienne (1529) retenu par Wessner, car la phrase se comprend très bien sans.
37. Correction extrêmement adroite d᾽Estienne (1529), les manuscrits lisant unanimement "legerunt proponentes". Seul M paraît avoir vu une difficulté en lisant "proponentes ut ut" qui n᾽a évidemment aucun sens. La faute paraît remonter très haut, sans doute bien avant les apographes d᾽Aurispa et Decembrio, car V qui n᾽en dépend pas uniquement et K portent un texte tout aussi corrompu que les autres. En l᾽absence ici de A et B, on ne peut déterminer si la faute vient ou non de l᾽archétype.
38. Sans aucune raison apparente, Estienne (1529) corrigeait en "muliebris". Nous revenons au texte unanime des manuscrits.
39. Nous retenons l᾽ajout du lemme dû à Estienne (1529), qui n᾽est pas en soi indispensable à la compréhension du raisonnement, mais qui clarifie l᾽explication.
40. Estienne (1529) propose ici d᾽ajouter "ad" qui a pu disparaître par haplographie. L᾽ajout est cohérent avec "uenire ad" plus bas.
41. Wessner ajoutait "ut" devant "in Phormione", mais cet ajout n᾽apporte rien.
42. Correction d᾽Estienne (1529), contre "infra me" attesté par les manuscrits, y compris les meilleurs. Wessner se demandait si ce texte n᾽était pas le bon, mais la confusion entre "intra" et "infra" ne se produit guère avant l᾽époque mérovingienne et paraît bien étrangère à la pure "latinitas" de Donat. Il est donc probable qu᾽Estienne a eu raison de corriger une erreur commise sans doute au stade de l᾽archétype.
43. Nous déplaçons en 110.
3 la scholie que Wessner édite en
111 (tout en précisant qu᾽elle appartient au vers 110) et rejetons donc les cruces de Wessner pour le lemme au vers 111. Le texte du lemme qu᾽il donne au vers
111 n᾽est en réalité probablement que la fin du commentaire. Sur le sens de ce commentaire, voir la note apposée au texte français.
44. Wessner éditait "ut <***>", mais VK entre autres donnent "et" sans signaler de lacune. Nous suivons leur texte.
45. Wessner éditait "moraliter et a nomine inc<ipit> et nomen repetit", mais V et G par exemple portent clairement "antonomasice". Malheureusement, il n᾽y a pas ici d᾽antonomase, mais l᾽arrivée de ce mot s᾽explique par le fait que les copistes connaissent "antonomasice" qui existe bien dans la langue y compris médiévale, et qu᾽ils ont pu lire "ent...onomasice" et faire une savante correction. Quant à "moraliter" il peut s᾽expliquer par une simple glose marginale de "ἐν ἤθει", entrée dans le texte à la place du grec. Notons que cette scholie se répète pratiquement à l᾽identique en 133, au moment où Térence lui-même répète le nom de Parménon.
46. Wessner éditait la conjectur d᾽Estienne "μιμητικὸν", mais VG donnent quelque chose qui ressemble à s᾽y méprendre à une tentative pour lire δραματικὸν ("trahemeticon" G, "trathemeticon" V)
47. La plupart des mss. ont "pro ueritatis", K "proue....", ce qui semble indiquer un passage très difficile à lire dans l᾽original, V "pro ueritatis inquisitione", Wessner édite "pro<fessio b>reuitatis". Nous éditons V.
48. Ajout d᾽Estienne (1529) suivi par Wessner, qui semble s᾽imposer bien que le texte soit problématique dans la scholie précédente.
49. Ingénieuse correction de Wessner pour un texte des manuscrits manifestement erroné et reposant sur une mécoupure de segment "amatam esse" ayant été lu "amat amasse". La forme syncopée en dehors d᾽une citation térentienne nous met la puce à l᾽oreille comme elle l᾽avait mise à Wessner.
50. Ce "postquam" donné par les mss. de Donat ne se construit pas aisément mais le manuscrit F de Térence le donne aussi. Wessner le corrigeait en "post", leçon majoritaire des manuscrits de Térence, mais il n᾽est pas impossible que ce "postquam" ait pu figurer dans un exemplaire ancien de Térence. Au vers
148 le codex bembinus lit "sed postquam".
51. Grec suggéré par Lindenbrog. Les mss. ont par exemple C : "apostrophę **** me met · ι R · R · H" ·, et V : "apostrophe ****". Estienne donne "ἀ. κ. ἠ. ἀπομνημονεύοντος". Notons que seul "ἀποστροφὴ" semble consensuel, alors qu᾽on ne voit pas en quoi le lemme commenté constitue une apostrophe. Nous corrigeons d᾽ores et déjà en "ἀναστροφὴ". Le reste est à revoir.
52. Ce texte, donné par Wessner comme conjecture de Schœll, est en réalité le texte de K que nous adoptons.
53. Nous rejetons "<nam>", ajout de Wessner, parfaitement inutile.
54. Les mss. ont "dispoliatrix" ; il s᾽agirait d᾽un hapax. Le masculin étant "despoliator" (Plaute, Trin. 240), nous corrigeons en "despoliatrix", correction minime, la forme "dis-" pouvant provenir d᾽une évolution de la prononciation.
55. Dans les manuscrits il manque un "a." pour obtenir le texte virgilien complet. Il est aisé de comprendre pourquoi il a pu disparaître et sans conséquence sur l᾽édition du commentaire lui-même de le rétablir.
56. L᾽editio princeps (suivie par Wessner) a cru bon d᾽ajouter "ex" devant "misericordia", mais cet ajout est inutile, à condition de comprendre "misericordia" comme un complément de moyen.
57. Wessner édite ici deux scholies au vers
181 identiques, la première étant intercalée entre 180,
2 et 180, 3. Nous la supprimons.
58. Estienne (1529), suivi par Wessner, ajoutait ici "nescio" présent dans le lemme, ce qui était ingénieux, mais c᾽est inutile si l᾽on considère que "quam" suffit à marquer l᾽indéfini.
59. Les manuscrits portent "a. ut" (soit "ad ut") ou "aut" (même leçon transformée en un mot), ce qui indique clairement un souci de délimitation de la fin du lemme qui a pu entraîner la chute du "eam" abrégé, rendant ainsi le lemme incompréhensible. On pourrait se contenter de "it uisere" comme lemme, mais les manuscrits attestent d᾽au moins un mot après, en l᾽espèce deux, car "ad" seul n᾽est pas compréhensible.
60. Ce temps est donné par VM, d᾽autres témoins lisent le présent "inducitur", choisi par Wessner. Comme il est question de préparation, le futur est sans doute meilleur.
61. Cette scholie est éditée par Wessner en 183, 2 ; dans les mss., les scholies aux vers
187 à
193 sont dans un ordre bouleversé, et très corrompues (texte d᾽Estienne pour la plupart chez Wessner). Voici ce qu᾽édite Wessner : 192,
1 "nondvm etiam scio παρέλκον tertium" puis 193,
1 "Et deest scire.
2 Et est σύλλημψις scio scire cum ἀναβάσει", puis à nouveau 192,
2 "nondvm etiam recte seruauit reliquis partibus fabulae pendulum et attentum spectatorem", et enfin 193, 3 "nisi sane cvrae est qvorsvm eventvrvm hoc s. bene, quia curiosus est Parmeno et idem garrulus; nam per totam fabulam talis inducitur. 4 cvrae est qvorsvm eventvrvm hoc s. deest scire". On choisit déjà de replacer 192,
2 à la suite de 192, 1, puis de supprimer 193, 1, identique à 193, 4, et de mettre 193,
2 après 193, 4. Pour le segment grec que nous reconstituons nous supposons que K et C on conservé tant bien que mal un peu du grec originel à la différence de G qui lit "σύλλημψισ scio scire tum παρέλκον", qui ne veut à peu près rien dire, car la syllepse supposée se fait en réalité entre un mot présent et un mot sous-entendu et le pléonasme est encore pire puisqu᾽il s᾽agit du tour "scio scire" qui n᾽est pas écrit et qui est absurde. K et C lisent après une courte lacune "scias scire tum ana...", ce qui laisse supposer la fin d᾽un mot grec dans "sciasscire" ou "scioscire" des autres, puis un mot ("tum", "cum") et un nouveau mot grec commençant par "ana". Etant donné le contexte, et le fait que Parménon laisse planer une incertitude dans laquelle se place évidemment l᾽histoire de l᾽anneau dérobé et de la reconnaissance finale par Philumène de Pamphile, son mari, il nous semble que "παρασκευὴ εἰς τὴν ἀναγνώρισιν" peut recouvrir ce segment problématique, et ce d᾽autant plus que, si le copiste hellénsite de G (G2) n᾽invente pas au fur et à mesure le grec qu᾽il complète, il a pu voir "παρα" et y voir "παρέλκον", puisqu᾽on venait de parler de "parelcon" écrit en latin à la scholie précédente (dans les manuscrits).
62. Ajout d᾽Estienne (1529) en fonction sans doute de la construction de la scholie 2. L᾽ajout est raisonnable.
63. Nous éditons la deuxième main du manuscrit Vaticanus (G2) qui seul donne le grec "εμπαθωσ" ; les autres manuscrits sont lacunaires à cet endroit.
64. Pour ce lemme, C omet "est", et V donne pour ses derniers mots "q. h. c. e.", semblant mettre le verbe à la fin.
65. Wessner édite "accusatio", qui est une correction de Westerhof ; les manuscrits donnent quant à eux "confessio". A vrai dire "accusatio" semble à première vue plus clair, mais on peut conserver "confessio" (Lachès "confesse" sa haine envers les femmes).
66. Wessner ajoute ici "c." pour "coniuratio" de Térence, mais ce n᾽est pas indispensable.
67. Wessner proposait d᾽ajouter le "eadem" présent dans le vers térentien, mais cela n᾽est pas utile.
68. Les mss. donnent tous "est", et l᾽éditio princeps est la seule à donner "es", qu᾽édite Wessner, sans doute par influence de la formule de 202, 1. Il s᾽agit sans doute d᾽une correction (trop) savante qui masque les limites de la reformulation.
69. Les mss. donnent tous "pars", et l᾽éditio princeps est la seule à donner "parum", qu᾽édite Wessner. Nous éditons "ne par sit", en supposant une mélecture d᾽abréviation.
70. Seule la deuxième main du manuscrit Vaticanus (G2) donne le grec "αυξησισ" ; les autres manuscrits sont lacunaires à cet endroit. Nous éditons "αὔξησις".
71. V donne "uoluntatis", mais ce génitif vient sans doute d᾽une contamination d᾽"hominis", que le scribe est déjà en train de lire alors qu᾽il écrit le mot précédent.
72. Wessner éditait "Sostratae. ex" Les mss ont "sostrata et", leçon que nous adoptons.
73. C omet le grec, V est lacunaire à cet endroit. Le grec est postulé par Pierre Pithou, qui a eu le Cujas entre les mains. Ce peut donc être la leçon du Cujas (ou une pure supputation de Pithou).
74. Le grec est donné par Cujas. V et C sont lacunaires.
75. V et C donnent ces noms de figure de rhétorique en alphabet latin ("eyfemis mori" C, "euphemismon" V, "cacephaton" V...). Nous éditons, comme Wessner, en caractères grecs : "εὐφημισμόν" et "κακέμφατον".
76. V propose de lire "male" ou "mala" (le "-a" de mala est écrit au dessus du "-e").
77. Les manuscrits donnent "obstabilis", qui n᾽est attesté pratiquement nulle part ailleurs, et en tout cas pas avant le Moyen Age ; "optabilis" est une correction sensée d᾽Estienne (1529), suivie par Wessner.
78. Nous ne rétablissons pas "inter" devant "nos", à la différence de Wessner, car l᾽énoncé se comprend parfaitement sans, et Donat reformule plus qu᾽il ne cite.
79. Les manuscrits semblent n᾽avoir pu lire le grec qui se trouvait ici et ont laissé un blanc. Estienne donne "ἐπάγγελμα" (est-ce une "correction" ?), Wessner renvoie à Isidore de Séville (Or., II, 21, 45) et aux Rhetores Graeci (I. 352,
26 Sp.), ce qui laisse supposer que c᾽est lui qui propose de lire ainsi.
80. Estienne (1529) ajoute "cum", que reprend Wessner. Ce n᾽est pas utile.
81. Wessner éditait "uix argumentorum ui" qui est une conjecture, à vrai dire assez gratuite, d᾽Estienne (1529). Les mss. donnent "argumentum uix", qui convient parfaitement.
82. Dans les deux lemmes 208,
1 et 2, les mss. donnent "rescisses", mais cette leçon n᾽est pas attestée chez Térence, et ce subjonctif plus-que-parfait ne se comprend pas. De plus, dans la scholie 208, 3, C donne "rescissere", et V "rescire". Si le verbe donné par C n᾽est attesté nulle part ailleurs, celui de V existe ("rescio" signifie "savoir de façon inopinée, découvrir"), et la forme "rescisses" du lemme appartient à son paradigme, mais reste, comme nous l᾽avons dit, peu pertinente dans le texte de Térence. Nous éditons donc "rescisces" et "resciscere" avec Wessner ; il y a un problème avec ce verbe, qui ne semble pas connu des scribes !
83. "Παρ᾽ ἀξίαν" est une conjecture de Schoell, "παρὰ προσδοκίαν" était la suggestion Estienne (1529), les mss. sont lacunaires.
84. C donne "dynotes", V "diuores", G
2 "cliuores" : la leçon de C est sans doute bien écrite, mais avec une erreur de graphie pour une prononciation "δινότης" de "δεινότης".
85. Le texte de ce lemme semble assez corrompu. V par exemple donne "cui suos liberos committent", C "suos citi i. e.". Les éditions de Térence éditent "suos cui liberos committerent" ; nous pouvons rétablir l᾽ordre "suos cui" (que semble lire C). Le codex Bembinus de
L᾽Hécyre donne "commirent" pour "committerent" : cela nous indique au moins qu᾽il semble y avoir des problèmes sur ce verbe, mais "committerent" semble tout de même bien plus évident que le futur "committent" ici.
86. Les mss. donnent "loco" à la place de "LI. CO.", ce qui peut s᾽entendre, mais la scholie commente "liberos", ainsi nous gardons ce qu᾽édite Wessner.
87. C n᾽a pas "sic dixit" mais "sic Virg.", et Schoell propose de rétablir "sic Vergilius ᾽dignate᾽ (Énéide, III, 475), ut"... mais nous gardons pour l᾽heure le texte de l᾽édition de Wessner, qui semble tout de même plus proche du texte des mss.
88. Wessner supposait qu᾽il fallait ajouter "e." pour "exorere" de Térence, mais il est probable que "tu sola" suffit à accrocher le commentaire par reformulation.
89. Wessner éditait : "᾽exoriri᾽ dicitur, qui non exspectatus inuadit aliquem", qui repose plus ou moins sur le texte de VGM etc. qui lisent : "exoriri dicitur qui expectans inuadit aliquem". CK lisent : "exoriri igitur qui non expectat inuadunt aliquem". Nous supposons quant à nous que le segment "exspectatiinuadunt" a été simplifié en "exspectat inuadunt", rendant ainsi le segment non grammatical, d᾽où découlent sans doute les diverses corrections qui ont pu aboutir au texte de V et des manuscrits qui lisent comme lui.
90. "Τό", que Wessner édite, est une conjecture de sa part. Les mss. donnent "tu", qu᾽il faut probablement garder : Donat commente la totalité de l᾽apostrophe, "tu... mulier...".
91. V (dett) donne "emphasim", C "n***cui", Wessner édite "ἔμφασιν". Nous rétablissons "emphasin" en caractères latins, comme on le voit parfois.
92. Ces vers d᾽Euripide semblent très incertains. V donne "et pipides", que nous rejetons, mais qui nous engage à dire que le nom du tragique grec, si c᾽est bien lui, était sans doute noté en alphabet mixte (voir Warren 1906 : 40). Ces deux manuscrits ne retranscrivent pas la citation grecque d᾽Euripide, qui est une conjecture de Lindenbrog, qui a peut-être pour origine Cujas, mais Lindenbrog ne précise pas dans ses "Observationes" d᾽où il tire ce texte. Calfurnio (1477) éditait ici seulement la citation virgilienne qui suit. Mais Estienne (1529) édite bien "sic Euripides" et paraît avoir vu du grec que ni lui ni son conseiller pour la lecture du grec n᾽ont pu déchiffrer. La suggestion de Lindenbrog est donc sans doute au moins ingénieuse, voire tout à fait acceptable si elle repose sur le codex Cujas.
93. Conjecture d᾽Estienne (1529) tout à fait plausible.
94. Il semblerait que tous les manuscrits annoncent la citation d᾽Apollodore, mais que seul Cujas la donne, de façon approximative ("ⅭΥ ΜΕ ΠΑΝΤΑΠΑⅭΙΝ ΕΗⅭΑΥΛΙΘΟΝ") ; la correction est de Cobet.
95. Ce grec se trouve dans V
2 et G2.
96. Les mss. donnent "prius et non totis" ici (C donne "plus"). On peut supposer que le copiste a lu le "prius" du début du vers
397 au moment où il devait écrire "totis" et a donc écrit "prius" pour "totis" par inattention. C aura ensuite recopié fautivement (et l᾽on sait que cela lui arrive) le premier "prius" en "plus", ou bien aura cherché à le corriger, cette répétition lui semblant suspecte.
97. Nous supprimons "ut", addition de Westerhoff, totalement inutile.
98. Wessner éditait en corrigeant largement "<minimeque> a<deo> mirum". Les mss. donnent "amorem", qui se comprend très bien ici à condition de bien voir que "meritum" s᾽applique à la généralité, "un amour que normalement tu aurais mérité", et que précisément l᾽attitude de Sostrata a transformé en haine.
99. "Quid", qu᾽édite Wessner, était donné comme une correction d᾽Estienne (1529). La plupart des mss donnent "quod", mais "quid" est bien la leçon de K, donc peut-être du manuscrit Cujas.
100. "Deest", qu᾽édite Wessner, est une correction d᾽Estienne (1529). Les mss. ont "id est", que nous rétablissons (cf. note appos&z au texte français).
101. Wessner éditait "
222 ILLA HIC MANERET <*****>
223 <AT VIDE QVAM IMMERITO AEGRITVDO HAEC ORITVR MIHI ABS TE SOSTRATA> ἠθικῶς post acrem etc.", suite à une conjecture d᾽Estienne (1529) mais aucun manuscrit n᾽atteste ni le grec (tous ont une lacune), ni rien de tout ce qu᾽il conjecture. En fait, le texte des manuscrits qui est ce que nous éditons à une exception près, s᾽applique parfaitement au vers
222 et le commentaire au vers
223 commence en réalité au 223,
2 de Wessner. Nous changeons évidemment la numérotation. Le seul point où nous pouvons suivre Wessner, en dehors de la conjecture sur le grec due à Estienne (1529), est la modification de l᾽absurde "illum" des manuscrits en "illam" visant évidemment Sostrata. Pour la première citation And. 866-867, Wessner complète à juste titre d᾽un "s." omis par les manuscrits devant "u." pour "uiuo", rendant le texte grammatical. Il en va de même pour l᾽ajout du "f." pour "fallere" à la fin. Pour la seconde en revanche il proposait de rajouter "o" devant "Chreme", mais cela ne sert à rien.
102. Nous ne retenons pas "dicit", qui est une addition de Schœll.
103. Wessner ajoute "<p.>" pour "pati" qui complète la citation térentienne, mais cela ne sert à rien.
104. Nous ne conservons pas "<tu> curare etc.", addition de Wessner, parfaitement inutile.
105. Wessner croit utile d᾽ajouter "<pol>" dans le lemme à sa place dans le vers térentien, c᾽est inutile car le commentaire ne porte pas sur ce mot.
106. Nous rejetons la correction de Wessner, qui fait de "quod ad filium et maritum pertinet, nam non sola, cum qua nurus" une seconde scholie.
107. Nous ne retenons pas "ut illam", addition de Wessner, peut-être motivée par l᾽ajoute de "ut" déjà opéré, à tort, par Westerhof.
108. "Ἰδιωτικῶς" est d᾽Estienne (1529), mais paraît extrêmement probable en raison du texte de V qui opère un saut du même au même en écrivant "plus una esset .i. diu", comme s᾽il avait enchaîné de "idio" du grec à "id est diu".
109. Wessner édite la correction de Schoell, "enim pro <δή> dixit". Nous revenons aux mss. qui ont "enim produxit" ("il allonge enim"). De fait, dans ce septénaire trochaïque, "enim" fait commencer par un iambe, interdit, sauf à prononcer "enim" avec "e" long... En tout cas, il est préférable de renoncer à la conjecture de Schoell (qui s᾽appuie sur Priscien, GL 3, 193, 25.).
110. Wessner suggère à juste titre d᾽ajouter aux manuscrits "uestro i." de façon à ce que le lemme corresponde à ce qui est commenté.
111. Wessner édite ici "ac tuis", qu᾽il trouve chez Estienne. Nous revenons au "aptius" des mss. Le datif "fauenti", pourtant unanime dans les manuscrits, ne se construit pas ; nous proposons "fauente", apposé à "reo", dont la terminaison a pu être contaminée par les deux datifs ("tibi ipsi") qui précèdent.
112. Wessner propose d᾽ajouter "i." (pour "illam"), après "intellexi" pour respecter le vers de Térence, l᾽ajout s᾽imposant en effet pour rendre le vers compréhensible. La séquence "intellexii" a très probablement été simplifiée.
113. Ce premier segment attribué par Wessner à l᾽annotateur médiéval se trouve dans les manuscrits entre "phidippe" et "diligentiam", où il vient briser le raisonnement. Nous le déplaçons ici, où il s᾽intègre parfaitement.
114. Il manque "tu" et "saluam" dans les manuscrits, mais leur présence est indispensable, ce qui a conduit Wessner à les suppléer. On peut supposer que le segment "uttu" a été lu "utut" et simplifié. La disparition de "saluam" est plus délicate à expliquer, d᾽autant qu᾽aucun des manuscrits principaux ne le donne.
115. Wessner ajoutait "u. m." au lemme pour compléter la citation, mais cela est totalement inutile, puisque Donat cite intégralement ce segment juste après.
116. Wessner éditait, avec un long ajout dû à Estienne (1529) : "mollius dixit quam si <᾽nec facere possum᾽ dixisset>. hoc enim" etc. C est lacunaire de "hic" à "possum". V donne "mollius dixit quam sic hoc enim uult intellegi : uolo, et non possum facere", L a la même leçon avec "si" à la place de "sic" et D a "sit". La correction de "et non" en "at non" est de Westerhof. Nous pensons que la confusion qui règne autour du segment "quam si" / "quam sit" / "quasi" / "quam sic", sans parler de l᾽abréviation très difficile à lire de K "quasi" ou "igitur", témoigne en réalité d᾽une difficulté à lire des abréviations, comme on le voit chez K où la première abréviation "quasi / igitur ?" est suivie d᾽une autre absolument incompréhensible, mais qui peut commencer par "f/sac". Nous en concluons que cette difficulté a entraîné des corrections, et qu᾽il faut chercher dans le contexte ce que l᾽abréviation de K peut avoir voulu dire. Sans doute alors faut-il comprendre comme nous le faisons que l᾽hypothétique est en réalité une atténuation du simple verbe "facio", ou à la limite du futur "faciam".
117. Nous n᾽éditons pas "ad" devant "aduerti", ajout de Wessner, dont on comprend mal la fonction.
118. Bien que substantiellement semblable au texte que Wessner édite, nous ne considérons pas que l᾽article grec soit une conjecture, il est présent, explicitement dans K, et dans d᾽autres manuscrits, par exemple sous la forme du "te" fautif placé entre "sancte" et "adiurat" et dans la finale "adiuro" qu᾽on lit dans C par exemple.
119. Ce texte est donné par K, ce qui implique sans doute que la correction de Lindenbrog signalée par Wessner provenait du manuscrit Cujas. Les autres témoins ont "actiuum" qui n᾽a guère de sens.
120. Nous éditons ici le texte de C, excellent et difficile, contre l᾽ajout proposé par Estienne (1529) et suivi par Wessner : "Phidippus <respondebat>" et la transformation de "tum" en "cum".
121. Dans cette citation à peu près, Wessner rétablissait le texte exact de Térence, mais cela n᾽a aucune utilité, la phrase se comprenant parfaitement sous sa forme d᾽à peu près.
122. Nous ne retenons pas l᾽ajout de Wessner "n." pour "natus", car le lemme se comprend parfaitement ainsi.
123. Nous rétablissons sans problème l᾽haplographie "dicit cito" avec Wessner. Les manuscrits ont "dicito / dicite ire".
124. Texte de K, qui donne un sens très satisfaisant là où les autres témoins sont en plein désordre.
125. Wessner complétait le lemme en écrivant "NEMINI <EGO> PLVRA ACERBA" mais c᾽est un ajout inutile.
126. Wessner édite la leçon du ms. Cujas, "coturnati", mais nous choisissons d᾽éditer la leçon donnée par tous les autres mss., "conturbati".
127. On ne retient pas l᾽ajout de Wessner, "<si> parco ueniam do" qui sert à clarifier la construction mais n᾽est pas utile et ne se trouve pas dans les mss.
128. Nous supprimons l᾽ajout "<quis>" de Wessner, conjecturé par Schoell, sans lequel la phrase se comprend.
129. Wessner édite le second "aut" comme un ajout personnel. VM ont (comme l᾽ed. pr.) seulement le premier "aut", G a le premier puis une omission par un saut du même au même qui nous empêche d᾽en savoir plus, K a commencé son saut directement sur le "NOS OMNES" qui est dans le lemme de la scholie
2 et n᾽a donc ni le premier ni le second "aut". Il est vraisemblable qu᾽il faille suivre Wessner dans son respect du parallélisme "aut... aut".
130. Wessner complétait le lemme en éditant "NAM OMNES <NOS> QVIBVS <E.> A.", mais c᾽est inutile.
131. Le texte de la scholie est obscur. Le ms. Cujas donnait "σχημα ακαταΝΟΝ", V et K portent clairement "σχημα ἀκαταλανον", et la correction que nous éditons est de Sabbadini, suivi par Wessner. Wessner suppose que la notion d᾽anacoluthe concerne la structure que Donat a longuement analysée dans les deux vers précédents, sous couleur de syllepse, ce qui l᾽incite à apposer des cruces autour du lemme. Or le lemme, lui, que les ms. aient ou non écrit une sorte de grec, est parfaitement lisible et se trouve bien à cette place. Nous supprimons donc les cruces, d᾽autant que "rescitum est" est impliqué dans le groupe des deux vers en question. Il n᾽est certes pas, pour lui-même, emblématique de l᾽anacoluthe, qui porte sur "nos omnes... lucri est", mais il peut n᾽être là qu᾽à titre de point de repère textuel, comme cela arrive fréquemment. En revanche, le texte grec ἀκατα(λα)νον cache-t-il vraiment le terme ἀνακόλουθον, que les scribes connaissent en général assez bien ? Ou s᾽agit-il d᾽autre chose ? Peut-on penser à ἀκατάληπτον, "incompréhensible" ?
132. Wessner éditait "ne accusare alteram uideretur <Parmeno, adiecit ᾽ambas>, Pamphile, s. r.᾽". Les manuscrits lisent à peu près unanimement "ne accusare / accusari alteram uideret / uidet populus romanus", les deux derniers mots pouvant être diversement abrégés mais toujours reconnaissables. Nous pensons qu᾽il y a eu confusion entre "p. s. r." du début du lemme suivant et "p. r." qui abrège traditionnellement "populus Romanus". A partir de là "uideretur", texte original selon nous, ne pouvait plus être maintenu et la correction "uideret" s᾽imposait. On voit d᾽ailleurs avec "uidet" que la correction a pu être double. Sur le sens de cette remarque et celui qu᾽elle aurait si l᾽on acceptait la leçon "populus Romanus", voir la note apposée au texte français.
133. Wessner éditait par erreur "hunc" au lieu de "hanc". Nous rectifions cette coquille.
134. Nous rendons au vers
295 ce que Wessner attribuait sans raison au vers
296 (qui se retrouve sans scholie associée).
135. Wessner éditait "VIXQVE HVC <huc> maluit quam ᾽<ad> uxorem᾽ dicere", avec deux ajouts dus à Estienne (1529). Le premier ajout est inutile, puisque la scholie rebondit directement sur le dernier mot du lemme, qu᾽il n᾽y a, dans cette situation, pas besoin de répéter. Le second ajout met en parallèle deux compléments de lieu, l᾽adverbe "huc" et le syntagme "ad uxorem". Mais les mss. ont simplement "uxorem" et cela se comprend : "il préfère mettre un adverbe plutôt que de citer le nom ᾽uxor᾽".
136. Wessner choisissait d᾽athétiser "deinde", mais nous le gardons, voir la note apposée au texte traduit.
137. Nous supprimons "<Et>" en tête de scholie, ajout de Wessner.
138. Wessner éditait "<iniuriae faciunt> iras, non irae iniurias. Sed hic ᾽faciunt᾽ ὑπαλλακτικῶς". L᾽ajout et le grec proviennent d᾽Estienne (1529). Les manuscrits ont un texte généralement absurde, mais relativement consensuel à la réserve près que, de toute évidence, ils ne savent pas trop où s᾽arrête le lemme et où commence la scholie. On peut donner comme exemple de leçon le texte de K "non maximas q. m. s. non iras non ire iniurias (VMnpx, om. non1...iniurias UG) sed hinc (hic VMnpU, om. G, hoc x) faciunt (fatuit G) ade άλιπτικῶς (άληπτικῶσ V, adelphicos C, ***** GMpUx, om. n) dixit etc.". Nous reconstituons ce segment fort endommagé de la façon suivante : 1-l᾽erreur sur la frontière lemme/scholie a entraîné la disparition de "faciunt" dans la scholie, accompagnée d᾽une mélecture de l᾽abréviation de "iniurias" devenu "non iras". 2-la difficulté de frontière entre le latin et le grec a entraîné la leçon "faciunt" devant la lacune ou le mot grec occasionnée par le texte même de Térence. La conservation de "ade" dans K montre que la confusion entre latin et grec était facile. C et son "adelphicos" nous met sur la voie de ce qui s᾽est produit. L᾽abréviation de μετ᾽α a été prise pour un "a" et la suite correctement recopiée par ceux qui savent le grec. 3-G a conservé sans doute quelque chose du texte originel avec le barbarisme "fatuit" qui nous met sur la voie de "fatuus", suivi du mot grec. Il s᾽agit de s᾽en prendre à la philosophie de l᾽esclave Parménon dont les raisonnements valent ceux de Sganarelle. La "ratio" dont il se flatte est en réalité l᾽inversion (métalepse) du proverbe attendu. Sur ce passage, voir la note apposée au texte français.
139. Wessner édite deux fois les scholies
2 et 3, sous l᾽appellation
4 et 5, en les déplaçant après 313. C᾽est d᾽ailleurs à cette place qu᾽on les trouve dans les manuscrits. Conformément à nos usages éditoriaux nous replaçons ces scholies au bon vers, sans les dupliquer comme le faisait Wessner puisque les manuscrits ne les dupliquent pas. Il s᾽agit sans nul doute d᾽un cas où le passage de notes marginales à un texte continu a entraîné des désordres. Ce phénomène est parfaitement connu, voir Funaioli (1930) et notre note à Ad. 823, 3.
140. Wessner éditait en suivant de nombreuses conjectures d᾽Estienne (1529) : "QVAPROPTER ἐξεταστικὴ ὑπόκρισις, id est interrogat διαλεκτικῶς.
2 QVIA ENIM QVI EOS αἰτιολογικὴ ἀπόκρισις.
3 QVIA ENIM QVI EOS GVBERNANT ANIMVS <I. G.> ἐσχηματισμένως ἀντὶ τοῦ ᾽infirmus est᾽. <sed> ἀνακολουθία ista conuenit seruo". Le texte transmis par les manuscrits est très consensuel, mais comprend essentiellement des lacunes en raison des très nombreux mots grecs. Cela dit KV donnent du grec tout à fait correct et permet déjà d᾽infléchir le texte de Wessner en deux lieux essentiels. 1-Tout d᾽abord "ἐσχηματισμένως ἀντὶ τοῦ" ne peut être conservé car VK donnent "σχηματιστὸν ἔποσ" qui est formellement et sémantiquement parfait. 2-ἀνακόλουθον (graphié par V ἀναχολουθον) est sûr, Estienne (1529) l᾽avait corrigé à cause de "ista", mais cette correction ne résiste pas à un simple changement de ponctuation et au passage de "conuenit" unanime en "conueniunt", la faute s᾽expliquant par la même erreur que celle d᾽Estienne, qui consiste à lire "ista" comme un féminin singulier. Le premier segment grec est bien transmis par KV "ἐξεκταστικε ὑποκρισισ/ἐξεκταστικέ ὑποκρίσισ" et ne ferait guère de problème s᾽il n᾽y avait la finale du premier mot qui n᾽est pas conservable en l᾽état et que l᾽on peut comparer à celle du mot "υτιολογικὴ" dans le second segment pour comprendre qu᾽il ne faut pas lire sous "-κε" le segment "-κη" (prononcé "ki"), mais "καὶ" prononcé "kè". De tels phénomènes de code-switching où "καὶ" a pris la place de "et" dans la lancée hellénique du commentateur sont loin d᾽être isolés. Reste le problème des quelques mots latins perdus au milieu de tout ce grec. Wessner suggérait comme lemme "quapropter" qui n᾽est donné que par le manuscrit n, dont on verra ci-dessous qu᾽il a sans doute réinventé le texte. Unanimement les autres lisent "quia post" sauf K qui n᾽a que "post". On peut donc penser que la mélecture d᾽une abréviation a transformé "quapropter" en "quia post" compréhensible dans la mesure où il peut s᾽agir d᾽une explication de "argumentum" et où "quia" peut aussi être compris comme une citation du vers 313. Nous suivons Wessner (et n) dans la restitution de ce mot. Ensuite si l᾽on examine la leçon de K "post ἐξεκταστικε ὑποκρισισ to em. Interrogat idem", celle de V "post ἐξεκταστικέ ὑποκρίσισ idem interrogat" et celle de C " quia post ***** id est interrogat idem", on s᾽aperçoit que K a très probablement conservé le texte là où les autres ont tenté de corriger ce qu᾽ils ne pouvaient pas lire, c᾽est-à-dire du grec suivi d᾽une abréviation "τὸ enim". C l᾽a pris pour "id est", V pour "idem", mais C avec sa répétition "id est idem" nous assure de la place de "idem" que V a simplifié face au segment "idem interrogat idem". Notons pour terminer l᾽ingéniosité probable du scribe de n qui a rempli les lacunes dues au grec de façon particulièrement adroite, lisant "argumentum a simili quia post nullam responsionem idem interrogat. quapropter. quia enim qui eos gubernant animus infirmus gerunt id est qui animus qui gubernat eos eum infirmum gerunt. figura antitosis dico animum ratio ista conuenit seruo".
141. Wessner suivait une conjecture d᾽Estienne (1529) et éditait "a persona <mulieres>". C᾽est bien sûr l᾽idée, mais les mss. ne portent pas le mot ajouté, qui se déduit du lemme.
142. Conjecture extrêmement habile d᾽Estienne (1529). Voir la note à 313, 1.
143. Suite de la brillante conjecture d᾽Estienne (1529). Les copistes, qui ont 312,
1 immédiatement avant 313, 1, face au segment "i. i. e. i. i. e. i. h. c.", ont fait un saut du même au même, nous privant ainsi d᾽un lemme complet.
144. Le COD de "adiungebant" est "fortasse" seul, mais on peut imaginer que Donat s᾽est laissé emporter par le texte de Térence qu᾽il commente, et donne le syntagme entier qui lui fait faire ce commentaire au lieu de l᾽adverbe seul. On ne rejette donc pas "consciuisse", comme le faisait Wessner.
145. On a ici un problème de texte. Comme on l᾽a déjà dit, ce vers
313 est commenté en deux temps. La scholie
1 semble indiquer que Donat lit "consciuisse", bien que le commentaire soit obscur, et que cet infinitif n᾽apparaisse pas dans le lemme (où il est une addition de Wessner). La scholie
2 en revanche donne comme lemme "consciuerit". La deuxième partie du commentaire donne en
3 et
5 le lemme "consciuerit" (avec comme scholie en
3 "legitur et consciuisse"), et en
4 commente l᾽infinitif sans lemme. Donat a sans doute les deux textes sur son manuscrit, et ne rejette aucune des deux versions (si ce n᾽est que la construction "fortasse" + infinitif lui semble caractéristique des "ueteres", même si le commentaire est peu clair).
146. Wessner proposait la négation entre crochets comme procédant d᾽un ajout de l᾽ed. pr. mais en réalité elle se trouve dans K et nous l᾽adoptons comme authentique.
147. Wessner éditait "aegrotare quasi horruisse et" etc. Les mss. se partagent entre "quia sic" et "quia sit". Ils hésitent aussi à savoir où finit la citation de Plaute. K, par exemple, lit "Nam ut ex maritimi da ecce egre pauit area egrotare quia sic horruisse ac palpitare uenis", ce qui n᾽a aucun sens. Nous nous rallions au texte de VU (sauf à rétablir "es" en fin de citation au lieu de "ecce"), bien que sa formulation soit étrange.
148. Wessner éditait "sed <per> Parmenonem mox" (ajout de Schœll). C porte "non Parmenonem modo sed Parmenonem" etc., ce qui a incité Schœll à proposer l᾽ajout de "per", qu᾽a adopté Wessner. Mais il peut s᾽agir d᾽une erreur d᾽une partie de la tradition (dont G) et VKU, par exemple, ne portent pas la répétition du nom "Parmenonem". C᾽est leur texte que nous éditions.
149. Térence (et Eugraphius) donnent ici "intro iisse" ; de fait, ce présent étonne, on attendrait vraiment, puisqu᾽il s᾽agit de la relation d᾽une situation fantasmée, une antériorité. Le texte ne semble pourtant pas corrompu. Il peut s᾽agir d᾽une étourderie de Donat.
150. Nous supprimons l᾽ajout de Wessner qui scinde le lemme
1 en deux (
1 "ERA Sostrata.
2 IN <crimen in> litem"). Mais, même s᾽il est plus clair, l᾽ajout est inutile et le texte se comprend sans lui.
151. Wessner complétait le lemme en ajoutant "<ADGRAVESCAT>", terme sur lequel, certes, la scholie se monte, mais les mss. n᾽ont pas le verbe et l᾽énoncé se comprend bien avec cet implicite. Nous supprimons l᾽ajout.
152. Wessner édite l᾽addition d᾽Estienne (1529) "per se ipsum <Parmeno, per> Parmenonem etc.". En effet, le "per se ipsum Parmenonem" des mss. pose problème, car on ne peut expliquer le réfléchi ; VK ont "per se ipsum per Parmenonem", qui ne règle rien mais justifie l᾽intervention d᾽Estienne. Cette correction, sur laquelle Schœll avait bâti sa conjecture (elle, inutile) à la scholie
328 (voir note ad loc.), est judicieuse (il y a eu un saut du même au même) et, comme Wessner, nous l᾽adoptons.
153. Les deux "propter" sont une correction d᾽Estienne (1529). Les mss. ont "post".
154. Les éditeurs ont été gênés par le caractère un peu abrupt de l᾽expression et ont rajouté un verbe : Estienne (1529) "respondet" après "duabus", Schœll (suivi pa Wessner) "<dicit>" avant "de". Ce n᾽est pas nécessaire et l᾽énoncé se comprend dans sa brutalité.
155. Le "c." que Wessner considérait comme un ajout personnel à la citation virgilienne est en fait présent dans K (inconnu de Wessner). Nous ne le considérons donc pas comme un ajout.
156. Nous insérons ici une scholie qui a échappé à Wessner et qu᾽on trouve dans VU (avec une variante dans U : "signum furtiuae orationis", "indice de parole furtive", sans doute pour désigner un aparté ; mais ce n᾽est pas la terminologie donatienne de l᾽aparté et nous préférons "futurae"). Nous décalons donc les numéros de lemme d᾽autant.
157. Les mss. ont "esto". Nous éditons la conjecture de Wessner.
158. Wessner éditait comme scholie "<ueretur>, ne ingrediatur" etc., d᾽après Schoell ; Estienne (1529) ajoutait de son côté "metuit". Certes la conjonction de coordination "et" peut inciter à chercher un premier verbe, en l᾽espèce verbe de crainte ou d᾽empêchement ou d᾽incitation, avant "ne", mais on peut comprendre le texte sans cela. Nous supprimons l᾽ajout.
159. Wessner éditait "sin audiuit" et raccrochait la suite à cette protase : "sin audiuit, ᾽qua᾽ ᾽quomodo᾽ intellegimus, id est quemadmodum etc.", faisant de "quomodo" un autonyme, ce qui n᾽est pas sûr. Les mss. ont "sed" et non pas "sin" et l᾽énoncé se comprend différemment. Nous revenons aux manuscrits.
160. Nous supprimons l᾽ajout "ut <sit>" de Wessner.
161. Le texte homérique et le nom de la figure sont assurés non pas seulement par le ms. Cujas, comme l᾽assure Wessner, mais par K, que Wessner a ignoré.
162. Wessner édite entre "cruces" "hic ex illo et ualidus dixit", mais K et C nous mettent sur la voie, face au texte absurde des autres "sed hic sese ex illo et/est ualidius". K lit "sed hic sed ex illo est ualidius dixit" et C "hic si ex illo et ualidus dixit". On voit bien ce qui s᾽est produit. "Sese" élément du texte térentien a été convoqué pour remplacer un segment s??? difficilement lisible. En réalité CK qui ont recopié plus ou moins ce qu᾽ils lisaient attestent de la mélecture d᾽une abréviation au stade commun à tous les autres témoins.
163. Nous éditons le texte grec d᾽Apollodore sous la forme que lui donne Warren (1906, 39). Wessner donnait "οὕτως ἕκαστος διὰ τὰ πράγματα σεμνὸς ἦεν καὶ ταπεινός", suivant Lindenbrog. Mais le raisonnement de Warren est brillant et nous nous y rallions.
164. Wessner éditait "nam qui aiunt, scire <****> dicere potuit nisi Philumena?", en supposant après Schœll une lacune. CVG portent bien le texte de Wessner, mais sans trace de lacune. K a autre chose : "aut" pour "aiunt" et "aut" dans la prétendue lacune. Il suffit que le second "aut" soit tombé par mégarde dans une partie de la tradition pour que quelque scribe ait été tenté de voir dans le "aut" qui restait bancal une forme autonyme "aiunt" dont il est question dans la scholie précédente. C᾽est le texte de K que nous éditons, sauf "quis" au lieu de "qui"..
165. Wessner édite "est enim <ἀναστροφή, non> ἀντίπτωσις". Nous éditons "est enim ἀντίπτωσις" (D : "antiphtosis", rell. : "antiphoris/antiforis/anthyphoris", n "anthypophora").
166. Nous gardons la correction de Wessner (V donne "duos" et C "nos"). Nous pensons que c᾽est le segment "post d.ñ" qui a été lu "post duos" par V et "post nos" par CK. "post duos" pourrait à la limite se comprendre dans la logique de ce qui précède, mais "post nos" n᾽a vraiment aucun sens, malgré la qualité habituelle des mss. qui le lisent.
167. Nous n᾽éditons pas la conjecture d᾽Estienne (1529), "ut sint <reliqui> quinque menses".
168. Westerhof, suivi par Wessner, s᾽est manifestement trompé en modifiant le "quattuor" des manuscrits en "quinque", ce qui l᾽obligeait à corriger "posterioribus" unanime en "prioribus". La scholie telle qu᾽il la récrit s᾽interprète ainsi : "de là il apparaît qu᾽elle a été violée deux mois avant d᾽épouser, qu᾽elle a été cinq mois avec Pamphile, pendant les deux premiers desquels elle a été honorée, alors que les trois suivants Pamphile est parti en voyage", ce qui est absurde (une grosesse de sept mois, mais cinq légitimes) et est contredit par Phidippe et Myrrhina. En fait, si l᾽on suit les manuscrits, Philumène a été violée au mois 1, s᾽est mariée au mois 3, a couché avec son mari pendant les mois
5 et
6 et celui-ci est parti en voyage pendant les mois 7, 8, 9. Elle accouche donc au dixième mois, et Phidippe peut se réjouir que l᾽enfant soit viable puisque pour lui, elle accouche au septième mois, limite extrême de la viabilité.
169. Wessner athétisait le lemme en arguant que la scholie concerne en fait la fin du vers et non ce début. Nous enlevons ses "cruces" parce que, d᾽une part, la scholie s᾽enchaîne plutôt bien sur ce lemme et que, d᾽autre part, il arrive maintes fois que le lemme ne soit qu᾽un repère textuel relatif.
170. Nous ne retenons pas l᾽ajout de Wessner, <"est">, servant à compléter la citation : ce n᾽est pas là qu᾽est le problème et Donat a fort bien pu citer à l᾽essentiel. L᾽anacoluthe que relève Donat (bien abusivement) tient à l᾽absence de la conjonction "et" devant le premier segment : il semble trouver que la norme est le tour "et X et Y".
171. Le texte est ici assez corrompu. V donne : "multa enim amare suscipimus etiam honesta", G a "multa enim amore suscipimus etiam honesta", les autres : "multa enim etiam honesta amare suscipimus". Wessner corrigeait pour la cohérence du propos "honesta en "<in>honesta". Le ms. K lui donne raison : il a corrigé "honesta" en "inhonesta".
172. Wessner éditait "a superiore" suivant Estienne (1529). Nous revenons au texte des mss.
173. Wessner éditait "IDEM NVNC HVIC legitur ᾽idem᾽ et ᾽eidem᾽; <si ᾽idem᾽>, ego, si ᾽eidem᾽" etc. Les interventions sont siennes. Nous revenons au texte des mss. notamment VG.
174. L᾽intégralité de cette phrase est d᾽Estienne (1529). Les mss. ont "et sic aliquid iam dixisse magni praecedentis orationis et respondere sermo ne monstretur" (ou V : "sermo demonstretur"). Nous nous rallions pour l᾽instant à la conjecture stéphanienne.
175. Nous n᾽éditons pas l᾽ajout de Wessner "<aut> in scaena" etc., qui rétablit un équilibre rhétorique appréciable mais qu᾽on ne trouve pas dans les mss.
176. Wessner éditait "maiore <respondit>" etc., suivant Schœll. Ajout inutile.
177. nous supprimons l᾽inutile ajout "<ut> qui" de Wessner. Notons que K, lui, ajoute "quia", plausible.
178. Nous retenons "mis<sus> sum", conjecture de Wessner là où les mss. unanimes ont "missum".
179. Le commentaire à
L᾽Hécyre du manuscrit B commence à ce lemme.
180. Nous n᾽éditons pas l᾽ajout d᾽Estienne "<quam> Minerua", lequel ne se trouve pas dans les mss.
181. Wessner faisait de cette scholie la 431, 6, mais l᾽expression commentée est bien au vers 432. Nous la remettons à sa place.
182. Nous ne suivons pas Wessner qui rétablit l᾽intégralité de la réplique. Pamphile répète le "at" de Parménon dans la réplique précédente.
183. Nous rétablissons "properatio", athétisé par Wessner.
184. Le texte de cette scholie est très corrompu. Tout d᾽abord, les trois manuscrits ne donnent pas la même orthographe pour "Myconius" : pour "de Myconio", on a V "de michomo", B "de auconio" et C est lacunaire. Pour "Myconiis", V "michomis", B "miconis" et C "michonis". Pour "Myconi", V "michomi", C "michoni" et Wessner ne nous donne pas B. Enfin pour "Myconium", on a V "michomum" et C "minimum" (toujours pas de B). A partir de là, on peut émettre l᾽hypothèse que c᾽est du grec que notaient les manuscrits qu᾽ont recopiés V, B et C. Mais c᾽est surtout le proverbe grec (peu compréhensible sous la forme qu᾽édite Wessner ; la citation de Lucilius n᾽est pour sa part attestée que par Donat, mais la calvitie proverbiale des habitants de Mykonos se trouve chez Strabon, cf. infra) qui pose problème, et plus précisément le passage de la citation jusqu᾽à "ego". On a dans les manuscrits B "myrrachonos sed ego", C "mira cronosse decon", V "mirachonos sed ego" (avec en marge "μιραχονοσ", ce qui confirme qu᾽avant un hypothétique "sed ego", se trouve noté du grec que les scribes de nos trois manuscrits ont eu de la peine à transcrire). Notons que le "puto" qui suit semble être sûr, ce qui peut confirmer le "sed ego". Reste le grec : le "μία Μύκονος" que propose Wessner est en effet attesté chez Strabon (X, 5, 9 : "Μύκονος δ᾽ ἐστὶν ὑφ᾽ ᾗ μυθεύουσι κεῖσθαι τῶν γιγάντων τοὺς ὑστάτους ὑφ᾽ Ἡρακλέους καταλυθέντας, ἀφ᾽ ὧν ἡ παροιμία “πάνθ᾽ ὑπὸ μίαν Μύκονον” ἐπὶ τῶν ὑπὸ μίαν ἐπιγραφὴν ἀγόντων καὶ τὰ διηρτημένα τῇ φύσει. καὶ τοὺς φαλακροὺς δέ τινες Μυκονίους καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ τὸ πάθος τοῦτο ἐπιχωριάζειν τῇ νήσῳ" (Mykonos est cette île sous le poids de laquelle furent écrasés les derniers géants tombés sous les coups d᾽Hercule, ce qui a donné lieu au proverbe "tous en bloc sous Mykonos", lequel s᾽adresse à ces écrivains qui sous un seul et même titre rassemblent les choses les moins faites pour aller ensemble. Mykoniens est aussi le nom qu᾽on donne parfois aux chauves, la calvitie étant une infirmité très commune dans cette île) et chez Clément d᾽Alexandrie (Stromata, I, 28 : "οὐ γὰρ δὴ μία Μύκονος ἡ πᾶσα πρὸς νόησιν γραφή, ᾗ φασιν οἱ παροιμιαζόμενοι"). A défaut de mieux, nous éditons cela, mais on comprend mal le lien logique impliqué par le "unde".
185. B, C et Cujas donnent "ad personam", que Wessner édite entre cruces, G a "persona", VK "ac de persona", et Schoell suggérait "adpresso iam". Nous éditons KV.
186. Wessner éditait "et crassi talem saepe habent faciem", qui est habile, mais les mss. sont assez unanimes pour donner ce que nous éditons et que nous gardons malgré sa lourdeur.
187. Wessner édite, en prêtant cet ensemble à la seconde main, "sit et cadat", là où V a bien les pluriels "sint et cadant". La position de Wessner est peu cohérente : si l᾽auteur de la main qu᾽il édite en italiques (sans que les mss. fassent la moindre différence entre les mains) est une main médiévale, on doit supposer qu᾽il connaît la citation virgilienne qu᾽il utilise ici. Hors contexte, certes, "caduci Dardanidae" peut être un génitif singulier, engageant la remarque qui suit au singulier ; mais Virgile a écrit, lui, un nominatif pluriel. Il paraît donc plus cohérent de supposer que ce scholiaste médiéval, Virgile en main, avait écrit "sint et cadant" (comme on le lit dans V par exemple) et Wessner aurait pu préférer directement ce texte avec pluriel.
188. Nous avons déplacé l᾽annotateur médiéval qui se trouvait dans
6 après la scholie.
189. Nous ne suivons pas Wessner qui rétablit "tamen".
190. Nous avons déplacé l᾽"annotateur médiéval", qui se trouvait dans 8, après 9.
191. On ne rétablit pas "consororinus" comme le propose Wessner, supposant que le préfixe, présent dans "consobrinus", est évident, implicite et sous-entendu par Donat. Sur cette étymologie, exacte au point de vue des modernes, voir la scholie And.
801 et notre note au texte français.
192. Wessner éditait un locus desperatus ainsi configuré : "et hac propinquitate Terentius †frequentata mouentur aut heredum". De fait, les mss. sont erratiques. Voici un échantillon de ce qu᾽on lit : KV "et hac propinquitate terentius frequentata mouetur aut heredum" ; U "et hac terentius frequentata moriens aut heredum" ; M "ac propinquitatis terentius frequentatis monet aut heredum" ; C "ac de a propinquitate terentius frequenta morientur aut heredum"... La fin est consensuelle : "aut heredum" et elle laisse entendre un premier mot au génitif. A supposer qu᾽un mot comme "turbam" ne se soit pas perdu en route et qui soit de nature à expliquer ces deux génitifs, il faut que ce soit "propinquitate" ou ce qui se cache sous "frequenta..." qui soit le substantif régissant attendu pour ce complément adnominal. En fait c᾽est de G que nous nous rapprochons le plus. Ce dernier écrit "et hanc propinquitatem Terentius frequentauit monentium aut heredum" et il nous semble donner un texte excellent (hormis "monentium", facile à corriger en "morientium", qu᾽on lit preque en l᾽état chez C). En tout cas le meilleur, et de loin, dans ce magma. Nous nous rallions donc à G, en corrigeant "monentum" et en rétablissant un présent "frequentat" qui paraît plus apte à expliquer les différents errements sur ce segment dans la tradition.
193. Nous ne rétablissons pas "iuuant", comme le fait Wessner. C᾽est un ajout inutile.
194. Wessner complétait le lemme en écrivant "<h. p. v. s.>". C᾽est inutile.
195. BVGK... ont "quibus non matrimonio inuideant", que Wessner édite entre cruces, C a "non matrimonio inuideatur". Wessner propose (dans son app. cr.) cette correction de Goetz ("qui iusto" mal écrit dans l᾽archétype et pris pour "quibus non"). Nous la retenons, faute de mieux.
196. Nous corrigeons "ad hanc rem s. i." en "ad hanc rem t. i.", compte-tenu de la citation exacte de Cicéron.
197. Nous déplaçons l᾽annotateur médiéval, initialement placé dans 2, après 3.
198. Wessner éditait "<an> uxoris et mea ?", plus correct évidemment, sans être indispensable. Nous refusons cette hypercorrection.
199. Wessner édite : "<nota> omnem conclusionem […] continere" (ajout de Schoell). V donne "omnis conclusio […] continet" etc., ce que nous rétablissons. CB donnent "omnem conclusionem […] continet" etc.
200. Passage particulièrement délicat. Wessner éditait "non quidem dixit, tamen illam expellit; non <enim> distrahit, <ni>si in ipsa sit causa, necessitas." Les manuscrits donnent un texte aberrant par exemple G "nunquam dixit tamen illam expellit uel distrahit sed in ipsa sit causa", V "nunquid dixit tamen illam expellit. non distrahit. sed in ipsa sit causa", K "numquid dixit tamen illam expellit, non distrahit, sed in ipsa sit causa", U "numquid dixit tamen illum expellit: non distrahit: sed in ipsa sit causa". Nous pensons que le désordre provient d᾽une série d᾽abréviations mal comprises. "n." pour "necessitas" a été lu "non" entraînant une première difficulté "non distrahit" que V a bien vue puisqu᾽il lit "uel". Ensuite le segment "scilicet ne ipsa", sans doute graphié "s.ne ipâ" a pu être lu "sed in ipsa", rendant la fin et le subjonctif incompréhensibles. Ce que nous proposons est purement conjectural, mais sauve à moindres frais que Wessner un lieu pratiquement désespéré. Sur le sens de ce commentaire, voir la note apposée au texte français.
201. Wessner considérait qu᾽il fallait ajouter "illam a me distrahit necessitas" comme lemme, mais les manuscrits qui séparent les lemmes dont V donnent bien "necessitas" comme seul mot du lemme.
202. Nous retenons ici le texte proposé par Wessner avec deux conjectures personnelles de cet éditeur qui rajoute "non" devant "credidi", ajout logique et difficilement évitable et qui propose de lire la séquence malmenée par les mss "scis ed" en "sciui sed" que nous corrigeons en "scii sed". Cette conjecture est confirmée par B "scis et credidi", et C "si sed credidet".
203. Wessner édite "<cum> parum esset" : nous rétablissons le texte des manuscrits.
204. Schœll rétablit "ut", suivi par Wessner. Nous adoptons l᾽ajout.
205. Wessner éditait seulement "᾽defessus᾽". Nous rétablissons le texte de V (et de K, qui a ajouté en marge "sum deambulando"), : il s᾽agit bien ici de la citation du vers
713 des
Adelphes, que KV n᾽ont pas inventée tout seuls et qui a le mérite de présenter deux formes en "de-".
206. Wessner croit ici bon de répéter "adeo", mais cela est parfaitement inutile.
207. Ici Wessner éditait un lemme
3 sous la forme "
3 †NEQVE ADEO ARBITRARI PATRIS EST ALITER hoc est, quod ait Sallustius ᾽ita fiducia quam argumentis purgatiores d.᾽". Il l᾽athétisait à juste titre dans son app. cr. : la scholie consiste uniquement en la citation de Salluste qui figure dans la scholie 528, 3. Elle a été dupliquée et artificiellement (depuis la marge où elle a d᾽abord dû se trouver) raccrochée à ce lemme-ci, un vers trop bas. Nous supprimons donc la scholie 529,
3 et décalons la suite : la scholie
4 devient la 3, etc.
208. Wessner édite "uide<lice>t" sans voir que, ponctuée différemment, la scholie est parfaitement claire.
209. L᾽article grec délimiteur d᾽autonymie n᾽est pas matériellement présent dans les manuscrits et, selon Wessner, c᾽est un ajout (légitime) de Sabbadini ; sa présence peut s᾽expliquer par le fait pour Donat d᾽avoir voulu éviter l᾽ambiguïté d᾽un "recte" à l᾽initiale de scholie, compris comme "c᾽est bien dit, c᾽est correct", alors qu᾽il est ici autonymique. Cela dit, sa présence dans quelques manuscrits est prouvée au moins indirectement : 1. G n᾽écrit pas "recte" (qui n᾽est certes pas une forme rare, et qu᾽il sait écrire de façon réflexe !), mais une forme indécidable qui ressemble à "zoňe", dans laquelle les deux premières lettres pourraient fort bien passer pour "το" et les deux suivantes pour une abréviation non reconnue de "recte" ; 2. K présente à cet endroit la scholie sans lemme, dans un enchaînement direct sur la scholie précédente : "celo te recte ad" (avec "recte souligné, comme le lemme qu᾽il est). Cette lacune s᾽explique bien par un saut du même au même (ou au presque même), si la scholie commence par "το recte" : le scribe de K (ou celui de son modèle) a sauté de "te" (fin de 530, 4) à "το recte", prenant "το" pour "te" ; 3. les mss. ont bien reconnu l᾽article grec devant "tempore" dans la suite de la scholie et il est très vraisemblable que Donat l᾽avait utilisé aussi devant "recte".
210. Wessner répète "olim", une fois dans le lemme où il l᾽ajoute et une fois dans la scholie. C᾽est totalement inutile.
211. Wessner édite "prospici ac<umine>", en conjecturant la chute d᾽une partie d᾽un mot. Le texte "perspicacia", qui est celui de V, nous paraît hautement recommandable, mais peut-être V s᾽est il montré excessivement intelligent comme à son habitude.
212. Wessner ajoute ici ici le mot "sex" que les manuscrits ne donnent pas, et que nous supprimons.
213. La conjecture de Wessner "ne sit certa" bien que qualifiée d᾽élégante par Karsten (1912, 180), est totalement à côté du raisonnement. Les manuscrits portent à coup sûr le bon texte, un ablatif apposé à "aliquo" avec le sens que nous lui donnons : "tu as appris de je ne sais quel ragot".
214. Wessner ajoute ici "magis humanum", mais il n᾽a absolument aucune raison de le faire.
215. En ajoutant un "non" devant "contentus", Estienne (1529), suivi par Wessner, comprenait exactement le contraire. Il avait tort : voir la note apposée au texte français.
216. Estienne (1529), suivi par Wessner, croit amender le texte en répétant la négation dans la reformulation, mais elle ne sert à rien, car il s᾽agit ici d᾽une réplique indignée : "moi je ferais cela ! Jamais !".
217. Nous supprimons la coordination "<et>" qu᾽ajoutait Wessner de son cru entre lezs deux citations.
218. Comme l᾽a bien vu Estienne (1529), le commentaire porte sur le démonstratif "hanc", mais il est inutile de le répéter comme il le suggérait et comme le faisait encore Wessner.
219. Ce mot n᾽est pas dans le texte térentien, aussi Wessner l᾽athétisait-il. Mais tous les manuscrits le lisent donc peut-être Donat lisait-il ainsi.
220. Wessner ajoute ici "ab eo" qui ne sert à rien.
221. La deuxième partie de la phrase ne se trouve pas dans les manuscrits, mais elle est indispensable pour comprendre la remarque sur l᾽"ordo". Sans elle, en effet cette scholie revient à citer exactement les mots dans l᾽ordre dans lequel ils apparaissent, ce qui n᾽a aucun intérêt.
222. En tête du lemme Wessner ajoutait "ut", qui ne sert rigoureusement à rien.
223. Wessner ajoute ici "rei" qui ne sert à rien.
224. Wessner complétait le lemme avec "<me esse certo>" inséré à sa place. Cela est raisonnable dans la mesure où la scholie parle de "certo", mais les mss. n᾽ont pas ce segment et il n᾽est pas nécessaire au fond, puisque "certo" est précisé dans la scholie. Le lemme est un simple point de repère textuel en l᾽occurrence.
225. Wessner ajoute ici un "et" qui paraît s᾽imposer, sauf si l᾽on considère que le commentateur énumère d᾽abord les compléments de lieu, puis cite le verbe.
226. Wessner rétablit dans le lemme "te" après "amicas", mais ce n᾽est pas utile, le commentateur citant les mots importants qu᾽il va expliquer.
227. Wessner éditait "nurum <uitatura>", pensant que cet énoncé extrêmement elliptique ne pouvait se comprendre que par la chute d᾽un mot. Toutefois, le texte peut se comprendre avec le lemme "non quasi uidens nurum, sed uidens locum hic uideo me esse inuisam". Il est vrai que le commentateur est ici pour le moins concis.
228. Wessner édite "<ut> supra", mais le "ut" est inutile. Il suffit de ponctuer différemment de lui et la scholie, bien qu᾽elliptique, se comprend.
229. Wessner supplée ici "autem" qui ne se trouve pas dans ses manuscrits, mais est bel et bien présent dans Térence. Toutefois, comme à son habitude, le commentateur ne reprend que les mots qui l᾽intéressent.
230. On lit aussi souvent ici "leuius".
231. Donat omet "ego" après "itaque ut", que Wessner croit bon de rétablir, mais c᾽est inutile.
232. Wessner ajoute ici "mihi", mais l᾽ajout n᾽a aucun intérêt, le commentaire étant "faut-il lire ᾽et᾽ ou ᾽ei᾽ ?".
233. Lacune signalée par Wessner, mais absolument évidente, puisque nous n᾽avons aucun équivalent de "qui" après "pro".
234. Wessner ajoute ici "ergo" qui ne sert à rien. On comprend aisément, même sans l᾽adverbe, que ce qui est visé est l᾽impératif renforcé par "ergo".
235. Wessner ajoute ici "feres" qui ne sert à rien, Donat commentant plutôt l᾽énoncé réciproque.
236. Texte des manuscrits contre Wessner qui édite "de uitiis senectutis", car il s᾽agit de toute évidence d᾽une "lectio facilior".
237. Wessner complète la citation en ajoutant "annus est". Il a raison.
238. Wessner ajoute "sed" devant "adeo", mais l᾽énoncé a une valeur tout aussi forte d᾽opposition si l᾽on conserve l᾽asyndète.
239. Le lemme ne comprend pas "id" entre "uerum" et "tua" comme dans le texte de Térence, mais il n᾽est pas nécessaire de l᾽ajouter comme fait Wessner.
240. Wessner éditait "NOS IAM FABULAE SVMVS ἀμαυρά", où le mot grec (qui signifie "choses énigmatiques") était une suggestion de Schœll. Cette conjecture s᾽établissait sur le seul ms. B (le seul connu de Wessner à donner du grec, les autres ayant une lacune). B donne "NANRA". Mais K, ignoré de Wessner et de Schœll, met sur une tout autre piste, frayée par Warren (1906, p. 40-42), dont nous éditons la brillante conjecture par laquelle on retrouve un trimètre iambique perdu d᾽Apollodore. On lit dans K : "nos iam f. s. πάν ἀρσομοδο / ρο μύθοσ ἐσμεν δή πάμφιλε γραυς γιρον". Il démontre, avec d᾽autres exemples de confusions de lettres grecques du ms. K, que le segment "πάν" du début cache en fait des initiales latines "p.s.a.an." qui consituent la suite du lemme térentien, et que "ἀρσομοδο / ρο" (coupé par un saut de ligne) cache "Ἀππολλόδωρ᾽" (écrit dans l᾽archétype un peu en latin, et un peu en grec, avec deux π, une confusion entre M et λλ et une abréviation de "ος" final, dont Warren donne d᾽autres exemples) suivi de l᾽article "ὁ" qui inaugure la citation. Le reste se lit presque parfaitement.
241. Wessner rétablit dans la citation "nos" entre "ea" et "perturbat", mais il est probable que le commentateur voulait citer ainsi pour mieux mettre en évidence le phénomène qu᾽il va expliquer.
242. Wessner ajoute ici "aut" qui effectivement explique bien l᾽alternative proposée par Donat, mais aucun manuscrit ne le donne. Nous conservons à cet énoncé son caractère très abrupt.
243. Texte des manuscrits KVB ("sic" au lieu de "sit" pour ce dernier). Wessner suivant Schoell éditait "SENSIT PE. pro ᾽pe. scit᾽", mais la tradition ne transmet pas les autonymes sous forme abrégée. Sur le caractère inhabituel de cette scholie, voir la note apposée au texte français.
244. Wessner ajoute ici "quem puerum" qui est la suite de la réplique, mais c᾽est totalement inutile.
245. Passage délicat et dont le sens n᾽est pas absolument clair (voir la note apposée au texte français). Wessner édite à peu près ce que nous éditons, mais en ponctuant très différemment, et en ajoutant un "non" devant "magis". Or le mot "non" ne se trouve pas dans les manuscrits, et, autre indice important, après "sequitur" on trouve certes "an", comme lisait Wessner, mais aussi "et" (V) voire "aut an" (K). On voit bien que les scribes ont pu "normaliser" l᾽interrogation "utrum" en lui donnant son "an" à cet endroit-là. Mais il nous semble que la question en "utrum" est en elle-même polyptyque et que son pendant en "an" se trouve plus loin. Pour nous c᾽est devant la scholie
2 qu᾽il doit être placé (voir la note apposée au texte français). Au lieu de "et placet" (Wessner et tous les mss.) nous corrigeons en "ut placet", qui s᾽explique aisément paléographiquement et justifie mieux le subjonctif "intelligatur". De plus, la citation d᾽And. 810-
812 est donnée deux fois par certains manuscrits, et par Wessner une fois à la fin de la scholie
1 après "intellegamus" et présentée par "ut alibi" et une fois là où nous la mettons. Nous pensons que cette redondance qui s᾽accompagne d᾽ailleurs dans certains mss d᾽un saut du même au même sur la seconde "ironia" est mieux à sa place en scholie
2 qu᾽en scholie 1. Son redoublement peut provenir du passage de gloses marginales à un texte continu, les compilateurs n᾽ayant pas trop su où la mettre.
246. Bien que le commentaire porte évidemment sur "consequitur", il n᾽est pas utile de rajouter ce mot dans le lemme, comme le faisait Wessner.
247. Wessner édite comme lemme "NVNC CVM EIVS ALIENVM †ERGA ME ESSE SENTIAM" en mettant une crux devant "erga me", qui n᾽appartient pas au texte habituel de Térence. Il y a plusieurs manières de résoudre cette difficulté. Soit on considère que Donat lit ce que nous éditons comme lemme, et qu᾽il a donc un texte de Térence différent du nôtre ; soit on considère que "erga me esse sentiam" est une reformulation par à-peu-près du sens du vers complet, voire une scholie apposée au lemme correct "nunc eius alienum". La première hypothèse est possible, bien que le vers soit ainsi bancal. La seconde est plausible. Il y en a une troisième, qui consiste à plaider une erreur des manuscrits. Le ms. K porte comme lemme "Nunc cum eius a. e. e. m." ("alienum esse erga me" ? Erreur pour "a. e. a. a. m.", "alienum esse animum a me", texte térentien standard ?) V a "Nunc cum eius a. c. e. m.", ce qui est très proche de K (avec "c." qui ne s᾽interprète pas, mais qui prend la place d᾽un "e." de K). On peut imaginer qu᾽une partie de la tradition (BCK) a développé erronément des initiales dans lesquelles a été lue une abréviation d᾽"erga". Nous revenons donc à un texte du lemme plus consensuel eu égard à la tradition térentienne.
248. Wessner éditait "REMISSAM OPVS SIT VOBIS in ueteribus" etc. C᾽est de fait la leçon de plusieurs bons mss. Mais l᾽accusatif "remissam" ne se construit pas, sauf à supposer dans l᾽exemplaire auquel se réfère Donat une fin autre que celle que nous lisons chez Térence. En fait K a bien "remissan" et c᾽est à lui que nous nous rallions. Les autres mss., faute d᾽analyser la forme "remissan" l᾽ont corrigée en "remissam". Pour "ueteribus", Wessner s᾽attribue cette conjecture mais on la trouve dans G par exemple. A cet endroit, les mss. hésitent entre rien du tout (C), "uentis" (?) chez B, "ueteribus" (G) et surtout "ueris" (VK...). On se rallie à la majorité, mais la lacune de C et les variantes semblent témoigner d᾽errements qui rendent difficile d᾽assurer la forme de l᾽adjectif. Notre texte est celui de K.
249. Wessner éditait "2. et † an aliter ut", ce qui effectivement n᾽a pas de sens. Schœll suggérait finement "uenialiter". Le "et" liminaire ne se trouve pas dans BCKVG par exemple et nous le supprimons. Les mss. sont assez unanimes : "an aliter et ut" (GC), "an aliter ut" (VK), "aliter et an ut" (B). La solution peut être toute simple : "an aliter et". L᾽adverbe "supra" a appelé la conjonction "ut", ce qui a entraîné un petit désordre.
250. Il est inutile d᾽ajouter, comme le fait Wessner, les trois mots suivants du vers térentien, le commentaire se comprenant parfaitement sans eux.
251. On ne voit absolument pas pourquoi Wessner ajoute ici un "et" qu᾽il prend chez Estienne (1529).
252. Estienne (1529), suivi par Wessner, a athétisé ce "non" qui est dans les mss. En fait on peut le garder sans dommage : simple affaire de ponctuation.
253. Wessner éditait avec un ajout personnel "<e> contrario", mais cet ajout est en réalité contredit par la scholie elle-même ; voir la note apposée à la traduction.
254. Devant ce mot Wessner ajoutait "Et bene ᾽prodemus᾽", ajout absolument gratuit.
255. Remarquable restitution de Wessner sur une évidente erreur de séparation des mots avec haplographie dans les manuscrits qui lisent "coniecturam et meretricem", qui n᾽a évidemment aucun sens.
256. La restitution proposée par Wessner de "nam <non>" sur une haplographie de "n.ñ" est pratiquement certaine, sinon le commentaire n᾽a aucun sens.
257. Dans ce lemme, Wessner rétablit "animum" après "ut", mais cela ne s᾽impose guère. Sur ce texte, voir la note apposée à la traduction.
258. Correction judicieuse de Lindenbrog sur un texte "imperabilior" de VB qui a tout d᾽une mélecture, l᾽adjectif "imperabilis" n᾽existant pas, avant le latin médiéval, bien que Charisius (262, Barwick) mentionne un "imperabiliter" chez Caton, mais comme une forme exceptionnelle qui demande d᾽ailleurs une glose. L᾽adjectif étant en revanche familier à la langue théologique médiévale, il est possible que les scribes l᾽aient mieux connu qu᾽"impetrabilis" et se soient trompés en croyant lire un mot mieux connu.
259. Passage particulièrement confus dans les manuscrits. Wessner édite au vers
690 ceci : "Et conuenienter satis, quia non dixit...", texte consensuel à partir de "quia", mais qui ne repose sur rien avant. Les manuscrits lisent "inconuenienter sortiris" C,"inuenienter sortis" K, "inuenient sortis" V, "inuenietur fortis" G, "inuenienter fortis" U, "iuueniliter sents" M, "inueniet (is) fortis" J, "iuueniliter fertis" Firenze, Plut. 22.06... Estienne (1529) et Calfurnio (1477) optent pour quelque chose qui ressemble à M et lisent "iuueniliter sentis", dans un passage où toute une partie des témoins a une vaste lacune jusqu᾽au début de l᾽acte 5. Le désordre de ce passage nous laisse supposer du grec peut-être écrit en alphabet mixte (voir Warren 1906) avec notamment abréviation grecque de "ep" et de "an", à partir d᾽un lemme "in." pour "induxti" non reconnu. Le segment entre "in" et le grec a été "corrigé" différemment puisque de toute façon le segment suivant était incompréhensible sans correction puisque c᾽était du "grec". D᾽où on comprend aisément la panique devant le segment se terminant par "...is". Sur le choix d᾽éditer "ἐπανόρθωσις", voir la note apposée au texte français.
260. Texte de C essentiellement, les autres, suivis par Wessner ayant "o", mais on peut supposer que "o." pour "ob" a été lu "o". L᾽inverse s᾽explique beaucoup moins bien.
261. Wessner ajoute ici "est" qui ne sert à rien.
262. Wessner a peut-être raison d᾽ajouter les deux mots "mihi adiutrix" dans ce lemme pour faciliter la compréhension de la scholie.
263. Après ce mot Wessner croit utile de rajouter "esse" pour coller au texte térentien, mais cela ne sert en réalité à rien.
264. Devant ce mot, Wessner ajoute un "aut" qui ne sert rigoureusement à rien.
265. Wessner ajoute ici "multum" par souci de cohérence avec le texte térentien. L᾽adverbe est connu de Donat, puisqu᾽il figure explicitement dans sa reformulation de la scholie 728, 1, mais il est ignoré des manuscrits dans le lemme. Nous revenons donc au texte des manuscrits : une relative incohérence entre le texte de la scholie et celui du lemme n᾽est pas exceptionnelle dans le commentaire.
266. De façon inexplicable, Wessner s᾽en tient au texte de ses manuscrits "minorem esse" qui n᾽a absolument aucun sens. Nous supposons que le segment abrégé mi(hi) no(n) rem est devenu à date très ancienne "minorem". Estienne (1529) avait déjà corrigé de manière très rude en "me non fecisse".
267. Wessner ajoute ici "etiam" par souci de cohérence avec le texte térentien. L᾽adverbe est connu de Donat, puisqu᾽il figure explicitement dans le lemme 734,
3 et dans la scholie afférente, mais il est ignoré ici des manuscrits. Nous revenons donc au texte des manuscrits : une relative incohérence entre le texte des différents lemmes du même vers n᾽est pas exceptionnelle dans le commentaire.
268. Le lemme de la scholie
1 porte la forme "sit", celui de la scholie
2 a la forme "siet". Nous conservons cette incohérence qui témoigne sans doute de la présence de plusieurs strates de scholies de différentes époques.
269. Ce texte a été rendu difficile par l᾽insertion d᾽une répétition de la scholie
1 au milieu du développement, ce qui a conduit Wessner à diverses conjectures puisqu᾽il édite : "necessaria igitur ambiguitas aut -
5 Vtrum ᾽sit᾽ pro uideatur <an pro ***? -᾽peccato mihi᾽> pro peccaturo mihi aut ᾽peccato meo᾽" etc. Nous conservons pour notre part le texte consensuel des manuscrits sauf sur les points suivants. Nous supprimons le segment redondant "utrum sit pro uideatur", rétablissant ainsi la cohérence des scholies, et lisons "pro peccatori" au lieu de l᾽unanime "pro peccatorum" des mss. induit évidemment par la confusion entre "ri" et l᾽abréviation pour "rum" et nous supprimons tous les mots ajoutés par Wessner.
270. Nous déplaçons ce qui était la scholie 744,
1 de Wessner en 743,
9 car l᾽interjection "Ah !" prononcée par Bacchis est plutôt mise par les éditeurs modernes au dernier mot du vers 743. Marouzeau (1947, p. 58) signale cet usage térentien qui consiste à conclure un vers sur un monosyllabe à initiale vocalique sur lequel s᾽élide un mot précédent et qui, pour le sens, appartient souvent au vers suivant. Comme Marouzeau, nous rapportons donc l᾽interjection au vers précédent par rapport à Wessner, ce qui a pour effet de décaler d᾽un chiffre inférieur toutes les scholies restantes du vers 744.
271. Wessner propose de mettre ce lemme entre "cruces", au motif que le commentaire porte sur "ah sine dicam", mais c᾽est absurde, car c᾽est très exactement ici qu᾽il y a aposiopèse. Voir la note apposée au texte français.
272. Wessner considère que "est" est le dernier mot du lemme, nous pensons plutôt qu᾽il est le premier mot de la scholie, ce qui permet de retrouver une formule plus habituelle "est sensus", avec verbe. Quelque option que l᾽on choisisse, il n᾽y aucun enjeu véritable.
273. Klotz suivi par Wessner proposait de lire "et facies", mais l᾽ajout de la conjonction n᾽apporte rien.
274. Contrairement à ce qu᾽édite Wessner, et contrairement même à son apparat, ce verbe n᾽est pas une conjecture, mais un texte qui se lit dans certains manuscrits dont D.
275. Wessner ajoute "ille" après "quia", suite sans doute à la conjecture de Schoell qui voulait lire "Laches", mais ni l᾽un ni l᾽autre de ces ajouts n᾽a la moindre légitimité. En revanche, "ille" paraît s᾽imposer à la place de "hic" (Wessner suivant les mss.), car c᾽est ce pronom qu᾽a utilisé Lachès au vers 747.
276. Wessner ajoute "suam", sans aucune raison, tant c᾽est évident.
277. Conjecture de Schoell, adoptée par Wessner, pour "sit" dans les manuscrits. L᾽erreur provient sans doute d᾽une forme abrégée mal lue à date très ancienne.
278. Deux solutions sont ici plausibles. V porte un texte difficile "cum meretrice" sans sujet de l᾽infinitive exprimé, ce qui le recommanderait en tant que "lectio difficilior". D᾽autres manuscrits ont des formes impossibles après "cum" comme "meretrices" ou "meretricis" qui attestent toutes d᾽un possible "se" disparu. Nous nous rangeons à la solution la plus simple et la plus naturelle adoptée également par Wessner.
279. Devant "si uis", Wessner ajoute "ut sis", qui aurait dû laisser des traces par exemple sous la forme "ut sit" bien connue du grammairien. L᾽absence ici de toute trace indique clairement qu᾽il n᾽y a rien à suppléer. Sur le sens voir la note apposée au texte français.
280. Le texte de ce fragment, connu par ce seul passage, est édité par Wessner, suivi par les éditeurs des fragments de Salluste, sous la forme "socii se gere<re>", mais trois des manuscrits les plus importants de Donat (VCK) assurent la lecture "sociis egere", dans un texte par ailleurs très désordonné. Cette correction est la seule que nous proposons ici, mais elle paraît s᾽imposer.
281. Wessner suggère de compléter la citation en ajoutant "minime", ce qui est plausible, mais on peut aussi supposer que Donat ne cite que ce qui l᾽intéresse, c᾽est-à-dire ce qui concerne directement la construction de "aequum"
282. "Est" est un ajout de Wessner, qui se comprend.
283. La citation du lemme se limite à l᾽essentiel, sans qu᾽il soit nécessaire, comme le faisait Wessner de compléter "ego quoque" par "HOC ETIAM CREDIDI ᾽quoque᾽ et".
284. Wessner éditait une restitution de Sabbadini "κατάπαυσις μετ᾽’ ἀπειλῆς", sur un "texte" du manuscrit Cujas "KATAΠΑΥСΙС ΜΕΤΑΚΠΑΗС", mais le texte que nous éditons est presque parfaitement écrit dans K.
285. Wessner, suivant ici Schoell, supposait qu᾽il fallait rajouter "more" comme régime de "pro", mais ce n᾽est pas utile.
286. Wessner complète ce lemme en ajoutant après "re" "n. m. e.", mais c᾽est inutile, car le commentaire de Donat se comprend très bien sans.
287. Wessner considère à juste titre qu᾽il faut suppléer "sit", absent des manuscrits, et qui a pu disparaître par haplographie du segment "satissit" d᾽autant que "satisfaciet" se comprend parfaitement.
288. Il ne s᾽agit pas ici d᾽une citation, mais d᾽une simple reformulation du vers 723.
289. Wessner ajoute "es" après "pollicita" pour compléter le vers, mais ce n᾽est pas indispensable.
290. Wessner acceptait ici une conjecture de Schoell qui lisait "molestas et amaras", en se fondant sur le commentaire du vers 785, mais cet ajout ne s᾽impose pas.
291. Wessner supplée le "te" après "simul", mais le commentaire ne l᾽impose nullement.
292. Wessner propose de rajouter "esse" absent des manuscrits pour compléter le vers. Cela est très plausible car le segment "erus esse", graphié "er᾽éé" a pu être simplifié par mégarde.
293. Nous rétablissons, contre Wessner qui éditait "ineptus quasi ineptus" (à comprendre "ineptus" équivaut à "quasi ineptus", "comme si j᾽étais stupide"), l᾽heureuse conjecture d᾽Estienne (1529), que Wessner jugeait mauvaise dans son app. cr., et qui est confirmée par l᾽ingénieuse leçon de V "ineptus quasi non aptus".
294. Ce "ad" est un ajout d᾽Estienne (1529), mais il s᾽impose pour pouvoir construire le segment avec "id est".
295. Restitution d᾽Estienne (1529) confirmée par K avec quelques variantes graphiques non signifiantes, qui laissent supposer que le texte Estienne se trouvait dans le Cujas.
296. Wessner éditait une lourde correction de Schoell et d᾽Estienne (1529) : "quasi munus sit iniuria<m> prohibentis in[ter]rogare quam interroganti respondere". Une série importante de témoins lit ceci : "quasi minus sit iniuria prohibentis interrogare quam interrogare respondentis" (KVGn Calph (1477) et D qui inverse uniquement l᾽ordre de "minus sit"). C indique probablement que le problème se situe sur le second "interrogare" (qui en effet n᾽a aucun sens) puisqu᾽il lit quelque chose qui pourrait être "interrogante". Nous nous contentons de corriger ce mot en "interrogatiue" qui, abrégé, a pu être pris dès l᾽archétype de toute la tradition KVGn... pour "interrogare". A ce coût minime, nous obtenons un texte possible et une glose relativement intéressante, voir la note apposée au texte français.
297. Wessner éditait "quod" précédé d᾽une crux. Le texte que nous éditons est celui de Mnp, contre "quod" difficilement constructible de la plupart des autres témoins. Même s᾽il n᾽est pas exclu qu᾽il s᾽agisse d᾽une correction humanistique, ce texte ne présente pas de difficulté de sens et on peut accepter ce moyen simple de lui donner un sens grammaticalement acceptable.
298. La nature du commentaire oblige à suivre l᾽ajout de Wessner à un lemme qui se termine dans les manuscrits à "fortunatior".
299. Il n᾽est pas utile de compléter "quid" en "quid quid" comme le faisait Wessner, car la figure est plus visible sans cette répétition, et plus conforme à l᾽exemple virgilien. Donat a pu sélectionner dans le vers ce qui l᾽intéresse.
300. Ce mot absent des manuscrits est ajouté par Wessner, mais il est assez plausible. Sans lui, la suite se construit mal, et il a pu disparaître dans un amalgame du types "terenti᾽ut" lu "terentius".
301. Cette scholie, bizarrement, est affecté au vers
856 par Wessner, qui la numérote 856, 3. Comme elle affecte intégralement des éléments du vers 857, nous la remettons à sa place.
302. Restitution d᾽Estienne (1529) qui l᾽a peut-être lue dans un de ses manuscrits. K nous indique en marge droite "non potui propter uetustatem dinoscere" (en raison de l᾽usure je n᾽ai pas réussi à déchiffrer), et V confirme en laissant une lacune. Il est probable que ceux qui n᾽ont pas de lacune ont simplement sauté la ligne qu᾽ils ne parvenaient pas à lire. U a sans doute tenté de compléter en remettant un lemme "in istuc aduentus", visiblement erroné.
303. Wessner éditait "...PRAETEREAT quod interdum [non] temere praetereat", avec une athétèse de la négation proposée par Westerhof. Nous revenons au texte des manuscrits avec négation : il suffit pour cela de considérer que "quod" n᾽est pas le premier mot de la scholie, mais le dernier mot du lemme et que la scholie n᾽est pas simplement une reformulation.
304. Estienne (1529), suivi par Wessner ajoutait "<hoc dicit: an> ", mais, loin de rendre le texte plus intelligible, cet ajout complique le commentaire. Nous le supprimons et gardons à l᾽énoncé son caractère un peu abrupt.
305. Sur les difficultés de la pièce à
s᾽imposer, voir la suite du commentaire où Donat expose longuement
les circonstances des représentations de la pièce.
306. Donat semble ici mélanger les
circonstances des trois représentations de
L᾽Hécyre. La
première représentation de la comédie eut lieu en
165 av. J.-C. aux
Jeux Mégalésiens (Donat, praef. 1.
6 et didascalie des manuscrits
ADPC), la seconde en
160 aux Jeux Funèbres en l᾽honneur de
Paul-Émile (Donat, prol. 1.
1 et didascalie des manuscrits FE) et la
troisième en
160 également, à l᾽occasion des Jeux Romains (Donat,
prol. 1.
1 et didascalie de l᾽ensemble des manuscrits). Donat
déclare nous parler de la première tentative de représentation, mais
on sait qu᾽à cette occasion la pièce n᾽avait pas encore de prologue
et que les édiles curules étaient Sextus Iulius Caesar et Cnaeus
Cornelius Dolabella ("Didascalia secundum codicem A restituta" et
"Didascalia secundum codices DPCFE" dans l᾽édition Marouzeau). Le
nom de Rabirius n᾽apparaît nulle part ailleurs que chez Donat, et le
grammairien, plus précis sur la chronologie de la pièce dans son
commentaire au prologue, adjoint cette fois Dolabella à Caesar
(prol. 1.1) : "haec primo data est sine prologo ludis Megalensibus,
quos Sextus Iulius et Cornelius Dolabella ediderunt. [...] post
denuo data est ludis funebribus L. Aemilii Pauli, quos fecerunt Q.
Fabius Maximus et Cornelius Africanus. [...] tertio ad postremum
introducta Q. Fuluio L. Marcio aedilibus uirtute actoris L. Ambiuii
Turpionis est commendata". Ces flottements sur les circonstances de
la pièce sont sans doute une superposition des traces laissées par
les différentes représentations.
307. Lucius Ambivius
était chef de troupe ; à lui de mettre la pièce en scène, de trouver
les comédiens et de les diriger. Cf. Prologue 9.1.
308. Ces deux consuls sont ceux de 165, en charge lors
de la première représentation (la didascalie des manuscrits DPCFE
rejoint Donat). C᾽est la seule fois qu᾽on cite les consuls en charge
lors d᾽une représentation de
L᾽Hécyre. En revanche,
l᾽attribution du cinquième rang à cette comédie de Térence se fait
vraisemblablement en ne tenant compte que de la première
représentation réussie, c᾽est-à-dire la troisième.
309. Ce dernier événement est en
réalité la scène
1 de l᾽acte 5, ce qui montre chez Donat un
flottement certain sur la limite des actes.
310. Cf. Donat, ad Ad., praef. 3.7.
311. La figure implicite est une syllepse de cas ; Donat semble dire que l᾽usage est d᾽intégrer le titre des œuvres à la syntaxe de la phrase. Ici, il interprète "Hecyra" comme une apposition à "fabulae" (donc on attendrait "Hecyrae"). On pense donc qu᾽il interprète ce nominatif comme une "forme étiquette", neutralisée en cas, marqueur d᾽autonymie, selon la terminologie moderne. Cependant, rien n᾽empêche de l᾽analyser comme une apposition à "nomen", auquel cas encore une fois ce titre serait intégré à la syntaxe de la phrase.
312. Il faut comprendre que, ne s᾽agissant pas d᾽une nouvelle pièce et de plus s᾽agissant d᾽une pièce qui était déjà tombée deux fois, les édiles aient eu quelques réticences. La renommée d᾽Ambivius Turpion joua alors, selon Donat, en faveur de la pièce malchanceuse et lui permit de s᾽imposer.
313. Cf. Prologue, 40.
314. Bien que très maltraitée dans la tradition manuscrite, la citation homérique restituée ici ne fait guère de doute, car la figure "noua noum", trouve un écho particulier dans l᾽expression homérique "μέγας μεγαλωστί", qui repose sur un jeu étymologique entre un adjectif et un adverbe, là où Térence joue sur deux adjectifs.
315. Cf. Prologue, 15. 2.
316. C᾽est-à-dire que le démonstratif "haec" paraît être en facteur commun alors qu᾽il doit changer de cas dans la seconde proposition.
317. Le mot "uitium" est effectivement un terme technique de la langue juridique qui désigne "toute irrégularité commise dans l᾽accomplissement des solennités d᾽un acte religieux, juridique ou de procédure" (Cuq, in Daremberg-Saglio, s. v. "vitium").
318. Double étymologie, d᾽où le double sens, agricole et métaphorique. On ne lit rien de tel dans Nonius ni Festus. Isidore (20, 3, 13) signale un rapport avec "cadere". La reconstruction de Wessner est particulièrement ingénieuse et paraît coller davantage à la suite de la scholie, mais on hésite toutefois à l᾽adopter, tant elle semble précisément dériver de cette suite. En revanche, il ne faut pas exclure que le segment "clades quia clamatur", qui vient briser l᾽enchaînement de la pensée, ne soit le résultat d᾽une interpolation érudite issue d᾽une differentia "inter calamitatem et cladem" que Donat lui-même a pu produire en recopiant l᾽article complet de Probus au lieu du seul segment dont il avait besoin. L᾽étymologie de "clades" a toutes les chances de masquer un processus bilingue à partir du grec "κλάζω" ("crier").
319. Donat caractérise ici le paradoxe qu᾽il énonce au début de la scholie ("mira") : la pièce est tombée non pour avoir été jugée mauvaise mais faute d᾽avoir été représentée. Donat signale que Térence utilise ici du vocabulaire judiciaire, y compris avec les verbes "spectari" et "cognosci", et la scholie se comprend ainsi selon lui : si la pièce n᾽a pas été l᾽objet d᾽une "instruction" ("cognitura", sens technique), a fortiori on ne peut émettre sur elle aucun jugement. Or pour l᾽instruire, il aurait fallu l᾽entendre ("audiretur") ; or on n᾽a pas pu l᾽entendre...
320. "Theatrum" vient du grec "τὸ θέατρον", sur "θεάομαι", "contempler", "considérer" (ce quiimplique la vue) ; "spectatores" vient de "specto", fréquentatif de "specio", "regarder, contempler", autre racine de la vue. Donat donne une explication étymologique ("ideo") à ces termes du vocabulaire théâtral en insistant sur l᾽importance du "gestus" – perceptible seulement par la vue à la différence des mots, "verba" – au théâtre.
321. Sur l᾽édition du texte, voir la note apposée au texte latin. Ce que veut dire Donat, c᾽est que le seul moyen de juger d᾽une pièce est de la voir jouer (scholie 3). Quant à la scholie 4, elle signifie que pour savoir si
L᾽Hécyre (c᾽est-à-dire "la belle-mère") est correctement intitulée, il ne faut pas se contenter d᾽en savoir le titre : il faut en prendre pleinement connaissance en la voyant en acte, ce qui complète la scholie 3. On est toujours dans la logique d᾽un procès fait à la pièce, à qui on n᾽a pas donné toutes ses chances de se défendre.
322. Il y a dérivation, car l᾽accusation portée contre la pièce, être ennuyeuse, n᾽est pas traitée puisque la responsabilité du rejet de la comédie est reportée sur des circonstances extérieures.
323. Donat pointe finement que Térence doit jouer dans son prologue avec sa rancœur d᾽avoir vu tomber sa pièce et la maladresse qu᾽il y aurait à en incriminer le mauvais goût du public. Toutefois, le poète, note le commentateur, laisse comprendre qu᾽il n᾽approuve guère qu᾽on lui ait préféré de vulgaires numéros de cirque ou des gladiateurs.
324. Virgile, Bucoliques, 4, 20. Même remarque et même citation, en partant cette fois de "timidus", dans Ph. 205, 2. Le commentaire veut dire que "stupidus" ou "timidus" (ou analogiquement les adjectifs en "-idus") peuvent être des équivalents de participes présents.
325. Comprendre "le Prologue", comme personnage, c᾽est-à-dire le prestigieux Lucius Ambivius Turpion lors de la création.
326. La définition se fait en trois temps : il s᾽agit d᾽abord de donner un synonyme à l᾽expression "ob eam rem" ("ob eam causam"), puis de la reformuler ("quasi dicat"), et enfin d᾽expliquer cette raison (Térence préfère se mettre en scène dans son prologue comme un poète intéressé, cf. v.
6 "ut posset iterum uendere", que comme un poète qui a peur de soumettre à nouveau sa pièce après un premier échec). Sur l᾽établissement de ce texte, voir la note apposée au texte latin.
327. Le pléonasme porte sur "iterum" et le préfixe itératif "re-".
328. Le texte de ce que Wessner considère comme la seconde main n᾽est pas très clair. Selon Donat, Térence n᾽a pas voulu faire rejouer la pièce parce qu᾽il était certain qu᾽elle était bonne et voulait en tirer un bon prix dans d᾽autres jeux. La confiance que le poète a dans sa comédie est donc une manière d᾽en faire l᾽éloge.
329. C᾽est en effet Ambivius lui-même, en sa qualité de directeur de troupe et d᾽acteur, qui vient réciter le prologue.
330. Cf Préface 1.6.
331. Le "droit des gens" désigne une sorte de socle juridique commun et universellement accepté, qui permet à des nations sans aucun point commun de s᾽entendre sur un dénominateur juridique commun. Le respect sacré dû aux ambassadeurs en fait évidemment partie. Pour une définition juridique de ce droit, voir Gaius, Instit. 1, 1.
332. "Orator" est un dénominal de "orare" (prier), avec suffixe de nom d᾽agent en "-tor", ce qui implique un sens premier lié à la prière. Donat fait ici une étymologie pour mettre en lumière le sens de "exorator".
333. "Exorator" sur "ex-" et "orator". Le préfixe "ex-" porte un sémantisme d᾽achèvement, de perfection, que Donat glose par "cum impetrauerit" avec une forme verbale portant l᾽aspect accompli de l᾽action.
334. Donat pointe ici sur la valeur atténuée du comparatif pris au sens de "passablement, quelque peu". La citation virgilienne avec l᾽opposition entre "senior" et "uiridis" explique parfaitement cette valeur. dans sa grammaire, Donat utilise le même exemple pour le même phénomène (
Ars Maior, 618,
12 (Holtz) : "saepe idem pro positiuo positus minus significat et nulli conparatur, ut ᾽iam senior, sed cruda deo uiridisque senectus᾽" (souvent le comparatif mis pour le positif a un sens atténuée et ne compare avec rien, comme "iam senior, sed cruda deo uiridisque senectus").
335. Tous les subjonctifs imparfaits qui constituent la glose de "inueterascerent" sont requis par le "feci ut" du texte de Térence. Il s᾽agit donc d᾽une reformulation.
336. "Splendidus" est un terme de la rhétorique qui se rattache au "genus grande" en Cic. Brut.
273 par exemple. La grandeur de cette expression peut provenir à la fois d᾽un jeu très raffiné sur les sonorités "pArtim SUm EArUm ExActUS" et au verbe à la fois fort et imagé "exactus".
337. Cf. Prologue 1, 7.
338. Donat semble dire qu᾽il y a qu᾽une alternative possible et que c᾽est cette idée d᾽alternative qui justifie "partim".
339. Il en a en effet la brièveté ramassé et les phénomènes d᾽écho caractéristiques, voir Bureau (2011a).
340. Cet ablatif sans préposition étonne Donat. Il semple donner à ce complément une valeur finale, en proposant plutôt un "datiuus finalis" ("spei incertae"), désignant "la fin en vue de laquelle une chose est accomplie" (Ernout-Thomas, §
97 et suivants), mais propose aussi de rétablir un ablatif-locatif précédé de "in", désignant au figuré – de manière plus vague – ce dont il est question.
341. L᾽antanaclase est par exemple définie par Quintilien (9, 3, 68-71), qui l᾽illustre avec des énoncés comparables à celui de Térence, comme : "non emissus ex urbe, sed inmissus in urbem esse uideatur" (il paraîtrait non pas avoir été exfiltré de la ville mais infiltré dans la ville) ou "emit morte inmortalitatem" (il a acheté de sa mort l᾽immortalité). L᾽identité de ce procédé avec le phénomène observé par Térence rend pratiquement certaine la restitution de cette figure contre l᾽"anaclase", postulée par Wessner.
342. Wessner, suivant Lindenbrog (qui le tenait du manuscrit Cujas ?) penchait pour la figure du "paromoion" (paronomase) à cause du rapprochement "studiose" / "studio". Mais le seul manuscrit connu de nous qui écrive ici du grec parle bien de périphrase. Rappelons que Donat parle de périphrase y compris dans des cas qui ne paraissent pas en relever selon les modernes. Voir par exemple Pho. 17,
2 où l᾽on voit qu᾽il s᾽agit non pas forcément de mettre du plus long pour du plus court, mais simplement un mot pour un autre. Ici, sans doute, "studio" pour "scriptura".
343. Ce que Donat remarque ici, c᾽est que la forme de participe "placitae" devrait correspondre, vu son sens actif, à un verbe déponent "placeor" qui n᾽existe pas. Servius, dans son commentaire à l᾽
Ars Maior (GL 4, 437, 17) range ce verbe dans les "inégaux" : "sunt alia inaequalia, quae <et> suam habent declinationem et contrariam, ut est ᾽placeo᾽ : nam et ᾽placui᾽ facit et ᾽placitus sum᾽" (il y a d᾽autres verbes qui sont inégaux, qui ont leur propre conjugaison et la conjugaison contraire comme "placeo", qui fait "placui" et "placitus sum"). Priscien (Instit. GL 2, 512, 16) parlant de diverses irrégularités liées à la voix remarque "nec mirum, cum in aliis quoque plurimis eiusdem significationis uerbis inueniantur ueteres praeteriti temporis participia proferentes, ut ᾽prandeo᾽ ᾽pransus᾽, ᾽caeno᾽ ᾽caenatus᾽, ᾽placeo᾽ ᾽placitus᾽, ᾽mereo᾽ ᾽meritus᾽, ᾽pateo᾽ ᾽passus᾽, ᾽careo᾽ ᾽cassus᾽, ᾽poto᾽ ᾽potus᾽ pro ᾽potatus᾽, ᾽titubo᾽ ᾽titubatus᾽" (et cela n᾽a rien d᾽étonnant puisque dans de très nombreux autres verbes de même sens, on surprend les Anciens à utiliser des participes parfaits comme "prandeo" "pransus", "caeno" "caenatus", "placeo" "placitus", "mereo" "meritus", "pateo" "passus", "careo" "cassus", "poto" "potus" au lieu de "potatus", "titubo" "titubatus").
344. Comprendre qu᾽Ambivius, en prêtant son assistance à Caecilius qui, dégoûté, voulait mettre fin à sa carrière, n᾽a pas agi dans l᾽intérêt du seul Caecilius, par corporatisme, mais dans celui de tout le public, puisqu᾽il a ramené à l᾽art théâtral un poète apprécié des spectateurs.
345. Le texte de Térence donne bien "remotus", mais plus loin, v.
22 (ce qui ne semble guère s᾽accorder avec le parfait "dixit"). En revanche, pas d᾽"exclusus" dans le texte consensuel. Donat semble s᾽être un peu perdu et sans doute "exclusus" reprend-il "exactus", du vers 15.
346. Donat est le seul à donner "remmotum" avec deux "-m-", mais sa remarque atteste de toute évidence qu᾽il a eu cette leçon sous les yeux. La forme est unique dans ce que nous avons conservé de la littérature latine, ce qui tempère beaucoup la généralisation opérée par le grammairien !
347. Donat comprend clairement que, chez Virgile, il faut sous-entendre un troisième "alii" pour la dernière proposition, comme il faut sous-entendre un troisième "ab" devant "arte".
348. Donat pointe ici le jeu de mots entre "otio" et son contraire "negotio", formé d᾽"otium" et d᾽un préfixe négatif.
349. La "causa" désigne en effet l᾽affaire dont se charge l᾽orateur et "petere" est le terme technique pour désigner l᾽action du demandeur.
350. Cette analyse est précisée par la suivante. Toute l᾽affaire consiste à savoir si la pièce présentée par Ambivius mérite d᾽être représentée. En commençant par son titre, le poète introduit directement le cœur même de l᾽affaire.
351. La notoriété d᾽Ambivius Turpion suffit à donner du poids à la défense qu᾽il va proposer.
352. Autrement dit, il ne dit pas l᾽évidence : le public n᾽a pas aimé la pièce.
353. En désignant l᾽échec de la pièce sous le nom de "calamitas", le poète inclut, selon Donat, la chute de la comédie dans un ensemble de circonstances, dont la qualité de la pièce n᾽est qu᾽un élément parmi d᾽autres. De ce fait, il excuse à la fois la pièce qui est excellente, et le public, qui a été détourné de l᾽entendre bien malgré lui.
354. L᾽argument est double : le poète, selon Donat, suppose que les juges sont des gens intelligents (donc il les flatte) et en même temps il envisage le but qu᾽il cherche à atteindre : "apaiser" ("sedare") l᾽hostilité qui se déchaîne contre la pièce.
355. On peut se demander ce qu᾽ajoute cette périphrase : peut-être tout simplement une atténuation du conflit qui serait évident dans une opposition "uos"/"nobis".
356. Comme à son habitude, Donat donne le nom de la figure de rhétorique en grec, mais ici il continue en grec pour la préposition – équivalent de "pro" en latin – et l᾽article, marqueur de substantivation (Cf. 18.2), qui lui permet de mettre l᾽autonyme au nominatif – certes pluriel – sans doute plus facilement que s᾽il était directement après "pro" qui appelle l᾽ablatif (le cas voulu par "ἀντὶ" se retrouve dans l᾽article qui annonce le terme en mention).
357. Comprendre : préférer ceux-là <à la pièce>. Donat nous dit ici que Térence insiste sur la qualité du spectacle concurrent pour diminuer l᾽humiliation de s᾽être vu préférer des boxeurs.
358. Référence amusante en contexte, puisque Donat utilise pour peindre les boxeurs vedettes qui ravirent la une à la comédie la description emphatique des concurrents au pugilat dans les jeux funèbres pour Anchise.
359. Polylogie : discours portant sur plusieurs thèmes, sorte de digression. Donat cite à nouveau le vers qui constitue cette digression.
360. Le contexte de cette attente supposée chez le public est rendu particulièrement solennel par la citation des paroles d᾽Enée à l᾽ombre d᾽Hector qui vient lui ordonner de quitter Troie en flammes. Même si l᾽enjeu n᾽est pas comparable, l᾽injuste fin des premières représentations de la comédie appelle réparation.
361. C᾽est-à-dire à la fois les boxeurs et les acrobates.
362. "Comes" signifie "le compagnon", et est formé sur le verbe "ire" préfixé en "cum-", d᾽où les deux gloses que propose Donat avec le verbe "sequi", "suivre" (dans "adsectatores" et "sequuntur").
363. En partant du fait qu᾽il est indécent pour les femmes de manifester leurs émotions au théâtre, Donat tire l᾽argument vers une défense adroite de la pièce. Ceux qui ont fait tomber la comédie n᾽étaient même pas dignes d᾽émettre un avis sur elle et se comportaient de façon indécente.
364. En effet, il y a ici une double expression de la répétition, par le préfixe "re" et par l᾽adverbe "denuo".
365. Il faut ici comprendre "actus" avec le sens technique d᾽acte, et non d᾽action.
366. Avec la tournure "eo quod est", Donat signale qu᾽il va employer un terme ou une expression en mention ; cette tournure lui permet de neutraliser la construction requise par la préposition "pro" (un nom à l᾽ablatif).
367. Ce que veut peut-être dire Donat, c᾽est qu᾽il n᾽existe pas, à l᾽origine, de lieu plus propre aux combats de gladiateurs qu᾽aux représentations théâtrales. Les premiers combats connus ont lieu sur le Forum Boarium où un dispositif mobile est installé pour accueillir les spectateurs. Il en va de même des premiers théâtres dont on sait qu᾽ils étaient démontables et installés au gré des représentations. Mais du temps de Donat évidemment les combats de gladiateurs, de plus en plus réduits d᾽ailleurs à des "venationes" (chasses) sont donnés dans un lieu spécialement conçu pour eux, au moins dans les villes de quelque importance.
368. Cf. Prologue 1, 6.
369. Pour bien montrer que l᾽enjeu est là : ce qui compte c᾽est d᾽avoir une place pour jouer.
370. Antapodose : Figure de parallélisme.
371. Cf. 33, 2.
372. Donat souligne ici que ce dont a besoin Ambivius pour faire valoir la comédie, c᾽est seulement d᾽un public qui se tienne à peu près correctement.
373. "Potestas condecorandi ludos scaenicos" constitue en fait l᾽intégralité du vers 45.
374. Cette première personne est celle d᾽Ambivius, qui prend en charge le prologue.
375. Il s᾽agit encore une fois de souligner la dignité d᾽Ambivius Turpion comme défenseur de la pièce, en raison de sa réputation théâtrale.
376. La notoriété de l᾽acteur (ici Ambivius) rejaillit sur la pièce, comme dans le cas des deux grands acteurs Aesopus et Roscius cités par Horace.
377. Donat remarque ici que le fait que "si" ne soit pas exprimé prête à confusion dans la deuxième proposition, alors que la portée négative de "numquam", pourtant pas exprimée dans la coordination (on a "et" et "non neque"), est évidente.
378. L᾽avantage dont il s᾽agit est exprimé chez Térence par le mot "quaestus".
379. Ces deux mots qui ne figurent pas dans les manuscrits ont été ajoutés par Estienne (1529), mais ils s᾽imposent compte tenu du commentaire qui suit.
380. Donat appelait la paronomase du nom de "paromoion" au vers 50. La différence est dans la nature des éléments comparés. Au vers 50, la présence de l᾽adverbe "inique" empêche le tour d᾽être interprétable comme une "paronomasia" parce que pour ce faire il faut que les deux éléments soient nominaux (ce qui est impliqué dans l᾽étymologie du mot "paronomasia").
381. "Scaenicus" renvoie sans doute au chef de troupe et non à l᾽acteur, ce qui explique les verbes "disco" et "expedio", prendre connaissance d᾽une pièce puis la mettre en scène, la faire jouer. Les deux verbes "docere" et "discere" sont dans la langue courante en position complémentaire ("enseigner" vs "apprendre"), mais dans la langue du théâtre, "docere" (calque sémantique sur le grec "didaskein", qui donne "didaskalia") signifie "produire une pièce", "la mettre en scène". On doit donc comprendre ici que Donat justifie l᾽emploi de "discere" là où on attendrait "docere" ("nouas fabulas") dans la bouche d᾽un producteur de spectacles. En l᾽espèce, on revient au sens de base des deux verbes : "docere" représente l᾽une des activités de l᾽auteur de théâtre, qui doit "docere", "mouere", "placere" ("enseigner", "émouvoir", "plaire"), "discere" représente l᾽activité de l᾽acteur, qui doit "apprendre" son texte.
382. De fait, la norme dans les scènes d᾽expositions antiques est qu᾽il n᾽y ait qu᾽un seul personnage protatique qui recueille les confidences d᾽un personnages "de plein droit", et non deux personnages protatiques qui auront pour seul rôle dans la pièce de raconter, dans cette scène, ce que le spectateur doit savoir en préalable. Même remarque au demeurant sur le deus ex machina en And. 28, 2.
383. Même commentaire en Pho. 35, 1.
384. Sur l᾽usage habituel des comiques, voir Donat, Eun. 37, 1-4.
385. Donat veut dire ici que syntaxiquement "per" ne va pas avec "Pol", mais avec "quam" ; il commente une tmèse. Ce commentaire se retourve chez Servius, Aen. 1, 644, où ce même texte est explicitement cité. Voir notre édition de Pho. 200, 1, note ad loc.
386. Marouzeau n᾽édite pas "paucos" mais "paucis", portant sur "meretricibus", comme chez Apollodore. Donat possède les deux leçons : on peut alors se demander pourquoi il ne considère pas que la leçon la meilleure est "paucis", puisqu᾽elle est corroborée par le modèle grec.
387. Nous suivons Wessner qui, dans son apparat, suggère cette leçon pour un mot grec lacunaire, en se fondant sur le commentaire, très comparable, d᾽Eun. 232, 4.
388. Isidore, dans sa
Differentia 207, dit que la différence entre les deux adjectifs se situe plutôt sur un plan sociologique. Un ami peut être dit "fidus", alors que c᾽est un esclave qui est "fidelis". Cela recoupe en partie le commentaire de Donat.
389. Ce commentaire accrédite la restitution wessnerienne du mot προμύθιον au vers 59, en raison de la portée générale du προμύθιον.
390. Dans le texte de Cicéron, "uel optima Messanae" est suivi de "notissima certe", "sinon la meilleure de Messine, du moins la plus connue". L᾽emploi restrictif proposé ici pour l᾽adverbe "uel" est restituable, étant donné la teneur de la citation, mais le substantif "correptio" qui sert à caractériser cette figure semble ici dans un emploi rare, puisque d᾽ordinaire il sert à désigner soit le blâme soit l᾽abrègement vocalique.
391. Donat donne trois sens possibles à l᾽adverbe "uel". Pour les deux derniers, listés dans la scholie 3, ils sont bien connus des latinistes. L᾽adverbe est soit intensif, au sens de "même", soit coordonnant au sens de "ou". Mais dans la scholie 2, Donat en fait l᾽équivalent de la conjonction comparative "ueluti". Il nous semble que cela n᾽est possible que si l᾽on modifie la ponctuation pour comprendre " ...fideles euenire amatores, Syra, uel hic Pamphilus. Iurabat etc." (il nous échoit peu d᾽amants fidèles, comme ce Pamphile. Il jurait...).
392. En réalité, il ne s᾽agit pas d᾽un commentaire psychologique, mais bel et bien d᾽un commentaire rhétorique. Donat repère trois arguments forts : le serment, sa réitération, et la formule même.
393. Donat indique ici que, pour ces unions illégitimes, il existe une sorte de loi tacite qui fonde l᾽union sur des bases interpersonnelles et non légales, seul le mariage pouvant avoir dans l᾽Antiquité une valeur légale.
394. La parenthèse est ici constituée par l᾽ablatif absolu, si l᾽on en croit la reformulation de Donat, mais on peut se demander si la véritable parenthèse ne se trouve pas dans l᾽énoncé "uti quiuis facile posset credere".
395. Le passage virgilien fait évidemment allusion à la célèbre fuite d᾽Enée de Troie en flammes portant Anchise sur ses épaules. Ici la valeur exhortative de "ergo" n᾽ est pas mise, comme chez Virgile, au service de la piété, mais à celui de l᾽absence de scrupule.
396. "Me miseret" + Génitif est une forme impersonnelle bien attestée dans les textes. Donat semble avoir un texte dans lequel il manque le pronom personnel, ce qui est aussi le cas dans les mss de Térence DFE. Marouzeau édite "misereas", choisissant sans doute une lectio difficilior (ms. A et leçon adoptée par Umpfenbach) après avoir constaté l᾽absence de "te" dans tous les manuscrits. Toutefois le premier "te", complément d᾽objet des verbes "moneo" et "hortor" peut peut-être être considéré comme facteur commun aux deux constructions.
397. Cf. 127,
2 et 150, 1.
398. Comme on le voit, il s᾽agit d᾽établir une differentia autour de "spolies" pour montrer comment la triple expression de Donat enrichit le sens. On comprend que ce soit la raison qui ait poussé Wessner à supposer un lemme constitué des trois verbes, mais on voit également que cela ne s᾽impose pas, car le mot pivot de la differentia demeure "spoliare".
399. La même étymologie se trouve dans Servius auctus En. 8, 724 : "MVLCIBER Vulcanus, ab eo quod totum ignis permulcet: {aut quod ipse mulcatus pedes sit, sicut quibusdam videtur: aut quod igni mulceatur}" (Mulciber : Vulcain par le fait que le feu amollit tout, {ou parce que lui-même est infirme d᾽un pied selon l᾽opinion de certains, ou parce qu᾽il est adouci par le feu}) mais on notera que seul l᾽auctor connaît la double étymologie.
400. Il s᾽agit évidemment d᾽une remarque de graphie. "Vtin" ne peut se comprendre que s᾽il estr graphié "utin᾽", l᾽apostrophe indiquant l᾽élision d᾽une lettre.
401. Voir P.-Fest. 72, 3 : "Eximium inde dici coeptum, quod in sacrificiis optimum pecus e grege eximebatur, quod primum erat natum" (on a commencé à dire "eximium", parce qu᾽on retirait, "eximere", du troupeau la meilleure bête dans les sacrifices, qui était le premier né).
402. Sur ces remarques voir P.-Fest.
21 : "segregare ex pluribus gregibus partes seducere, unde et egregius dicitur e grege lectus" ("segregare" c᾽est mettre une partie de côté dans un certain nombre de troupeaux, d᾽où on dit "egregius" pour "choisi dans le troupeau") et Servius En. 4, 57 : "LECTAS BIDENTES non vacat ᾽lectas᾽; moris enim fuerat ut ad sacrificia eligerentur oues, quibus nihil deesset, ut in sexto <38> nunc grege de intacto septem mactare iuuencos" (lectas bidentes : "lectas" n᾽est pas superflu ; car il était de coutume de choisir pour les sacrifices des brebis sans défaut, comme au livre
6 "nunc grege de intacto septem mactare iuuencos", "maintenant du troupeau intact immoler sept jeunes taureaux").
403. Le négatif "nemo" suffit, et n᾽implique pas nécessairement la présence du semi-négatif "quisquam". A l᾽époque de Donat, d᾽ailleurs, elle l᾽exclut, ce qui fait que les élèves du grammairien remarquent immédiatement le solécisme contre leurs règles.
404. Il n᾽est pas très aisé de déterminer si Donat vise le caractère particulièrement impérieux de l᾽impératif futur, ou le choix du verbe "scire", ou les deux.
405. Donat ne veut pas que l᾽on confonde ce "quin" avec la conjonction de subordination ou l᾽adverbe.
406. Le renvoi à
L᾽Eunuque dépasse la simple remarque grammaticale ou stylistique, car il s᾽agit des reproches que le sans scrupule parasite Gnathon fait au pauvre hère qui prétend vivre sa pauvreté dignement. L᾽amoralité du parasite rejoint celle du personnage qui invite à spolier, mutiler et déchirer.
407. On voit mal d᾽ailleurs ce que le tour pourrait être d᾽autre qu᾽une question, puisqu᾽il contient la particule interrogative "ne". Peut-être Donat veut-il mettre en garde contre une lecture de cette question comme une forme d᾽exclamation.
408. Le commentaire ici porte seulement sur "hisce".
409. Outre la syntaxe, pour le moins curieuse, de cette scholie, le ton moralisateur du commentaire éveille de forts soupçons sur l᾽authenticité de cette mise en garde aux élèves. Toutefois le thème de l᾽hypocrisie des courtisanes se rencontre régulièrement chez Térence (qui souvent le prend à contre-pied d᾽ailleurs), par exemple dans
L᾽Eunuque.
410. Donat ne fait qu᾽expliciter la pensée de Philotis dont la parole reformulée témoigne de son incrédulité par rapport aux conseils de Syra.
411. Donat veut dire ici que la tournure "iniurium est" est impersonnelle (d᾽où l᾽identification de "iniurium" à un adverbe) et constitue, de manière pragmatique, l᾽expression d᾽une indignation.
412. On voit mal en quoi Syra veut éviter d᾽être dure, à moins de comprendre que l᾽expression elle-même aurait été maladroite, en produisant une sorte d᾽oxymore "se venger de qui nous aime". Ce qui, de ce fait, est dans le caractère du personnage, c᾽est la représentation des rapports entre hommes et femmes comme une guerre impitoyable.
413. "Vtrumque" renvoie à "aetas" et "forma", "l᾽âge et la beauté".
414. Parménon sort de chez Lachès, son maître, et s᾽adresse à un esclave resté à l᾽intérieur. Donat nous dit qu᾽il regarde en arrière.
415. Donat remarque en fait que c᾽est ainsi que les esclaves entre eux parlent du maître quand il est âgé. La pratique est absolument courante chez Térence.
416. L᾽expression latine "ex sua sibi locutione" fait difficulté. En effet, la manière la plus courante de la comprendre est "du fait des paroles qu᾽il s᾽adresse à lui-même", et il faut alors considérer cela comme un aparté qui montre la parlure des esclaves de comédie dont Donat dit ailleurs (Pho. 41, 3) qu᾽ils sont souvent bavards. Toutefois, il est absolument évident que Parménon ne se parle pas à lui-même, mais à Scirtus, personnage muet qu᾽il va interpeller au vers suivant. Donat est-il allé trop vite dans sa lecture et a-t-il vu un aparté là où il n᾽y en a visiblement pas ? C᾽est possible.
417. "Exire", c᾽est à la fois "sortir de la maison", donc pouvoir aller faire ce qu᾽il veut dehors, mais aussi "entrer sur scène". Ici l᾽entrée de Parménon est justifiée par le fait qu᾽on attend l᾽arrivée imminente de Pamphile. L᾽esclave saisit donc ce prétexte pour quitter la maison.
418. Donat, qui semble bel et bien persuadé qu᾽il s᾽agit d᾽un aparté, continue sur sa lancée, mais on voit mal le jeu de scène correspondant, alors que tout s᾽explique mieux si, au contraire, Parménon hurle ces mots à son compagnon resté dans la maison.
419. "Scribitur" ici ne signifie sans doute pas "on trouve écrit" (comme leçon concurrente), car Donat dit usuellement "legitur", mais porte sur l᾽orthographe du mot, qui peut s᾽écrire de deux manières, ce que Donat explique par deux étymologies différentes.
420. Cette étymologie se trouve également chez Nonius 1, 44, qui écrit : "et est proprietas uerbi ab eo tracta quod uada in fluminibus contis exquirunt" (le sens propre du verbe est tiré du fait que l᾽on sonde les hauts-fonds dans les fleuves avec une gaffe ("contus")). La seconde étymologie, populaire, n᾽est pas autrement connue.
421. Sur la valeur des noms propres de personnages de comédie, voir Ad. 26, 1.
422. Même commentaire en Eun. 216,
2 avec renvoi à ce vers.
423. Il s᾽agit pour Donat d᾽analyser deux formes adverbialisées d᾽"alius", de manière à éviter toute méprise ou impropriété dans leur emploi.
424. Comprendre "les personnages comiques".
425. Ici il y a un véritable aparté, que Donat interprète comme une marque de mépris sans doute en raison de l᾽emploi plus loin d᾽"oblectasti" pour désigner les activités à l᾽étranger de la courtisane.
426. Le commentaire de Donat est assez obscur. S᾽il comprend "me" autrement que comme l᾽équivalent du "μά" grec, on est bien en peine de comprendre comment il construit, et comment l᾽énoncé peut être redondant. Peut-être faut-il comprendre que Donat expliquerait ce "me" par un tour du type "saluere me iubes, Parmeno" (tu me salues, Parménon), mais le sens demeure très improbable.
427. Et ainsi les deux jumeaux Dioscures sont réunis !
428. Il s᾽agit d᾽une remarque d᾽orthographe. Le y fait son apparition tardivement dans l᾽alphabet latin, ce qui explique que, dans des exemplaires anciens, ou des exemplaires récents conservant méticuleusement la graphie des Anciens, les contemporains de Donat aient pu trouver des graphies de ce genre.
429. Térence, comme le remarque Donat, n᾽est pas très cohérent avec l᾽onomastique grecque et la déclinaison de ses noms grecs. Voir une remarque semblable en And. 361, 4. "Philotium" est un diminutif hypocoristique de "Philotis", en sorte que "licentia" signifie peut-être ici "familarité" (de Parménon envers Philotis).
430. Autrement dit, pour Donat, Philotis répond "ce n᾽est pas de nous deux moi qui m᾽amuse le plus".
431. La douleur s᾽exprime sans doute par le choix de l᾽adverbe apparenté à "hic, haec, hoc" et qui conserve une valeur affective d᾽autant plus marquée qu᾽il n᾽est pas indispensable, "Corinthum sum profecta" se comprenant parfaitement.
432. "Miles" apparaît au vers précédent, mais n᾽est jamais cité dans les lemmes commentés par Donat. Le grammairien remarque que chaque mot ajoute au pathétique du récit.
433. Non seulement, veut dire le commentateur, Philotis a pour compagnon un personnage peu amène par nature, mais celui-là est particulièrement représentatif de sa catégorie sociale.
434. En effet "biennium" seul suffit à l᾽indication de temps.
435. Pris dans son sens littéral le commentaire est étrange. On a l᾽impression que Donat met sur le compte exclusif des femmes l᾽exclamation "misera", évidemment au féminin. Mais on trouve de nombreux emplois de cette exclamation au masculin, "miser", dans toutes les formes poétiques, y compris la comédie. Ferait-il allusion à l᾽original grec qui porterait une exclamation typiquement féminine ? Le plus probable est qu᾽il s᾽agit d᾽une remarque de syntaxe, malgré les apparences. Donat ne veut pas que l᾽on comprenne "misera tuli" (j᾽ai supporté des choses affreuses), bien qu᾽il soit difficile de comprendre alors comment on interprèterait "illum".
436. Cette scholie signifie que le pronom "hinc" de la réplique de Philotis a pour référence le substantif "Athenae".
437. Ici, Donat commente le fait qu᾽on ne sache pas, de "te" ou de "desiderium", quel est le sujet de l᾽infinitive, qui a pour verbe "cepisse", transitif direct, qui, dans ce cas de figure, admet donc un accusatif comme sujet, et un accusatif comme complément d᾽objet direct.
438. Le commentaire explique le dégoût que Philotis a eu de son projet initial de vie commune avec le soldat, en reformulant l᾽expression pourtant claire "consilium contempsisse". On voit mal ce qui peut être difficile dans cette expression à part, à l᾽extrême limite, le fait de donner à "contemnere" un COD qui ne soit pas un nom de personne.
439. Donat remarque ici l᾽amplification oratoire, par le biais de la division d᾽une action qui pourrait s᾽exprimer par un énoncé unique en trois éléments successifs marquant les motivations de la courtisane.
440. Donat fait de "illi" dans ce vers de Virgile (En. 2, 548) un adverbe, au contraire des commentateurs et éditeurs modernes, qui en font un pronom. Même remarque, avec même citation, dans le commentaire du Phormion, 91, 2-3. "Illi" avec un circonflexe ("illî"), que les Grecs appelleraient périspomène, pour un plus ancien "illîce", que les Grecs appelleraient propérispomène, semble ainsi se distinguer de "illi" avec aigu ("ílli"), datif du pronom démonstratif, que les Grecs appelleraient proparoxyton. Servius évoque la même différence, mais sans préciser les questions d᾽accent en En. 11, 422, en renvoyant à En. 2,
661 et non 548, ce qui laisse supposer qu᾽en 548, il comprend bien "illi" comme un pronom.
441. Cette glose de "praefinito" ("ut neque quantum uelles[...] diceres") ne contredit pas la précédente ("deest tempore aut aliquid tale"). Donat propose d᾽abord de comprendre "praefinito" comme "praefinito tempore", "au moment fixé", puis comme "autant qu᾽il était autorisé", soit d᾽envisager la mesure accordée aux paroles de Philotis en terme de limites ("au moment fixé") ou de contenu ("autant qu᾽il était autorisé"). La réplique de Parménon au vers suivant semble plutôt accréditer la seconde interprétation de Donat.
442. Donat ne commente ici que l᾽adverbe "commode".
443. Donat souligne que le début du dialogue n᾽avait qu᾽un but de vraisemblance, et non un véritable rapport à l᾽intrigue, dont l᾽exposé va commencer ici. Sur cette remarque, voir ce qu᾽il dit en And. 28, 1-2, sur les scènes d᾽exposition de Térence.
444. Ici on voit sans doute une trace d᾽une compilation de plusieurs traditions mal unifiées, car les deux scholies
3 et
4 disent presque exactement la même chose.
445. Donat comprend donc "quae" non comme un simple pronom relatif mais sans doute plutôt comme un exclamatif, ce qui suppose qu᾽il scinde la réplique en deux phrases : "Sed quid hoc negoti ? Quae narrauit mihi hic intus Bacchis !" (Qu᾽est-ce que c᾽est que cette histoire ? Ce qu᾽elle m᾽a raconté là-dedans, Bacchis !).
446. C᾽est-à-dire une complétive négative après verbe de crainte.
447. Donat peut ici faire allusion à deux choses : soit une expression toute faite "firmae nuptiae" puisque l᾽expression se rencontre assez régulièrement à la fois dans les pièces et dans son commentaire (voir par exemple And. 137, 285, 297...), soit une habitude des comiques, mais c᾽est moins probant quand l᾽adjectif se rencontre essentiellement avec "fides" dans leur langue.
448. Il s᾽agit ici de commenter un sens particulier du mot "res" (chose) qui signifie ici "ce dont on fait cas", "le sujet", "the point".
449. Ce commentaire dit en réalité deux choses distinctes. D᾽une part, il justifie dramaturgiquement, par la curiosité de Philotis, le récit que va faire Parménon, d᾽autre part, il expose les caractéristiques globales de ce récit.
450. La forme "hoc" pouvant à la fois être un accusatif neutre singulier, COD de "percontarier" et un ablatif neutre singulier, complément de "opus est", il est effectivement délicat de ponctuer cet énoncé.
451. Donat indique ici un possible remplacement du subjonctif de souhait par le futur, ce qui n᾽est pas exactement le cas dans le vers virgilien où il s᾽agit d᾽une construction à l᾽indicatif futur au lieu du subjonctif présent de la conjonction "donec". Sur cet emploi, voir Ernout-Thomas (1972) § 267.
452. Parménon aime bien "commode", qu᾽il a déjà utilisé au vers 95.
453. La construction est un peu acrobatique pour deux raisons. 1-Donat insère la citation de façon assez abrupte, ce qui a trompé les éditeurs (voir note apposée au texte latin) ; 2-à son habitude, il considère que "quam" suffit (sans "magis" ou "plus") à exprimer le comparatif de supériorité. L᾽idée cependant est claire : Parménon met plus de (fausse) mauvaise grâce à parler que Philotis ne montre de curiosité.
454. C᾽est de plus un défaut des esclaves de comédie, comme le note Donat en Pho. 41, 3.
455. La comparaison n᾽est pas très flatteuse, mais il s᾽agit des défauts de Parménon; Cicéron, divin. in Caec. 57, visait en effet les agissements crapuleux de Verrès.
456. Le rapport entre la citation virgilienne et le texte térentien réside dans la situation d᾽énonciation. Dans la citation de Virgile, Énéide, II, 13-14, Enée entame son long récit de la chute de Troie au point précis où commence le problème. Les Grecs sont fatigués de guerroyer et il leur faut parvenir par ruse à prendre la ville qu᾽ils ne pourront enlever de force. Ici Parménon commence de la même façon, par le nœud de l᾽intrigue : Pamphile aime Bacchis, mais va devoir en épouser une autre... Le caractère hautement tragique du récit d᾽Enée laisse supposer que les affaires de Pamphile ne seront guère brillantes.
457. Force est de constater que ni l᾽ordre des mots ni la soi-disant explication qu᾽il apporte ne sont limpides. D᾽ailleurs la suite du commentaire de ce segment est extrêmement embrouillée.
458. "Quemadmodum" est adverbe soit interrogatif, soit relatif. S᾽il est interrogatif, il est indirect, or Donat n᾽a pas employé le subjonctif mais "amabat" dans sa reformulation. S᾽il est relatif, il signifie "comme", "de même que", sens que peut avoir "ut".
459. Donat veut peut-être dire qu᾽il faut sous-entendre une fois "maxime" devant "amabat" (mais il est déjà dans "cummaxime" !) et devant "orare occipit". Tout cela est bien confus.
460. Donat dit ici que "cummaxime" s᾽écrit en un seul mot, donc qu᾽il appartient à une seule partie du discours, celle des adverbes. Si l᾽on avait eu "cum maxime" en deux mots, on aurait eu deux catégories du discours (conjonction et adverbe).
461. C᾽est-à-dire les arguments du père en faveur du mariage qui vont être précisés par la suite.
462. En faisant répondre le jeune homme avec du Virgile, Donat s᾽amuse. Pamphile aurait pu se tirer de ce mauvais pas si son père lui avait dit qu᾽il agissait dans son intérêt, par sentiment paternel. Avec autant de violence que Turnus face à Latinus, il aurait pu renvoyer le vieil homme à ses propres affaires. Ici évidemment en prenant argument de sa propre vieillesse, Lachès lui coupe l᾽herbe sous le pied, Pamphile ne pouvant pas dire décemment qu᾽il se moque de la vieillesse de son père.
463. Autrement dit : Lachès fait sa demande de manière de plus en plus tranchante, c᾽est un père, et il est insistant. Trois bonnes raisons pour que Pamphile lui obéisse.
464. Donat emploie "ducere" absolument au sens de "prendre femme".
465. Le commentaire pointe ici combien Térence entend souligner que Pamphile a hésité avant de faire ce que lui demandait son père, et ce, malgré l᾽insistance du vieil homme.
466. L᾽anacoluthe que remarque Donat est absolument banale. La pratique la plus courante en effet veut que le premier terme de l᾽interrogation double ne soit pas marqué. ce qui choque sans doute Donat ici, c᾽est que Térence a employé l᾽interrogatif simple "-ne", puis "an" marque de l᾽interrogation double, mais les exemples, y compris les plus classiques, de cet usage sont légion.
467. C᾽est évidemment que Pamphile est amoureux de Bacchis.
468. "Tundere" a pour sens premier "frapper, battre", et s᾽applique ainsi à l᾽emploi du marteau. Au figuré, il signifie "fatiguer, importuner", et Donat insiste sur le fait que c᾽est par l᾽aspect itératif présent dans le sémantisme du verbe que se fait la métaphore.
469. C᾽est-à-dire qu᾽en écrivant "effecit senex" et non "effecit adulescens", il insiste sur l᾽agent à l᾽origine de la réalisation du mariage (le vieillard), déniant ainsi à Pamphile toute part de responsabilité dans la décision de se marier.
470. "Denique" est ici interprété comme l᾽équivalent du français "pour finir", "à la fin".
471. Deux gloses pour "odio" : "assiduitate" et "instantia", qui toutes deux insistent sur les causes qui produisent ce sentiment d᾽"odium".
472. Ici Donat commente l᾽ambiguïté portée par les mots du lemme, et nous dit que le sens doit être tiré du contexte. La scholie
3 précise que l᾽ambiguïté tient à la référence du déterminant qui actualise "nuptiae". Ce n᾽est ni un démonstratif anaphorique (= "ce mariage dont on a parlé") ni un possessif (= "son mariage à lui, Pamphile"). "Ipse" renvoie à lui-même et non à une autre occurrence intra-textuelle, ainsi la référence doit se faire dans le cadre de l᾽énoncé plutôt que dans celui du discours.
473. Cf. 65,
1 et 150, 1.
474. Il s᾽agit sans doute ici du sens de "pendere" qui renvoie aux constructions grammaticales, comme on parle de "nominatiuus pendens". On a chez Audax l᾽emploi de ce verbe lorsqu᾽il est question des modes conjonctif (= subjonctif de subordination) et infinitif (ici, lorsqu᾽il est objet), donc dans des cas de dépendance verbale (Audacis excerpta de Scauro et Palladio (GL 7, 344) : "coniunctiuus cur dicitur ? quia sine coniunctione aliarum orationum non implet sensum locutionis. si enim tantum dixero cum clamem, pendet sensus et indiget ut compleatur ; adicio cum clamem quare me tacere credis ?, cum loquar, cur me silere dicis ? ideo ergo coniunctiuus modus dicitur, quia coniungit sibi alias elocutiones, ut expleat sensum. infinitus cur dicitur ? quia non explet sensum nisi adiecta alia particula uerbi, ut puta legere : pendet enim sensus : adicis uolo uis uult et imples sensum, legere uolo, legere uis, legere uult" (Pourquoi le conjonctif s᾽appelle-t-il ainsi ? Parce que sans la conjonction d᾽autres propositions, il ne suffit pas au sens de la phrase. En effet, si je dis "cum clamem", le sens reste en suspens et requiert d᾽être complété ; j᾽ajoute "cum clamem quare me tacere credis ?", "cum loquar, cur me silere dicis ?" et donc ce mode est dit conjonctif parce qu᾽il se conjoint à d᾽autres propositions, pour acquérir son sens plein. Pourquoi l᾽infinitif s᾽appelle-t-il ainsi ? Parce qu᾽il n᾽a pas son sens plein sans qu᾽un autre élément verbal lui soit ajouté, comme "legere" : en effet, son sens reste en suspens : on ajoute "uolo, uis ou uult", et l᾽on complète son sens : "legere uolo", "legere uis", "legere uult"). Augustin (Augustini Regulae, GL 5, 510, 24) utilise la même formulation ("pendet sensus") pour les mêmes exemples. Certes, ici ce n᾽est pas le sensus qui "reste en suspens", mais c᾽est bien une dépendance à un autre membre de phrase qui est est évoquée. De plus on trouve chez Priscien (Prisciani institutiones, GL 3, 142) ce verbe employé pour la référence des pronoms relatifs : "in omnibus igitur relatiuis pronominibus una eademque est oratio ex supra dicto nomine pendens" (dans chaque pronom relatif, il n᾽y a qu᾽une seule et même signification se rattachant au nom cité plus haut) C᾽est plus proche de ce que l᾽on a chez Donat, qui veut dire que "ibi" reprend "in ipsis nuntiis". "Pendere" exprime donc aussi bien une dépendance sémantique que syntaxique.
475. "Ibi" reprenant le fil du discours avec comme référent "in ipsis nuptiis", on aurait tout aussi bien pu répéter ce groupe nominal, ainsi que le signale le commentateur.
476. Le rapprochement se fait en réalité avec la suite du texte térentien "si adesset, eius commiseresceret". Chez Virgile, c᾽est Diomède qui évoque en ces termes les errances et les souffrances qu᾽il a subies, lui et ses hommes, au retour de Troie, en raison de la punition divine pour les exactions commises en Troade. Il ne faut donc pas comprendre "hyperbolique" au sens d᾽"exagéré", mais au sens de "ce qui porte l᾽émotion au plus haut point".
477. Quand bien même elle est en position d᾽accusatrice, elle aurait pitié de la souffrance de celui qu᾽elle accuse.
478. Cité ainsi le passage virgilien n᾽a pas grand rapport, mais le poète épique disait en réalité : "Devant de tels récits, qui parmi les Myrmidons ou les Dolopes, quel soldat du cruel Ulysse pourrait contenir ses larmes ?". Citée in extenso, la phrase prend tout son lien avec le contexte. De même que les Grecs pleureraient eux-mêmes les maux des Troyens, de même Bacchis elle-même pleurerait l᾽infortune de Pamphile, contraint à l᾽abandonner.
479. Le pléonasme est évidemment dans l᾽ajout après "mecum" de l᾽adverbe "una" (ensemble).
480. L᾽argument est que Parménon a été témoin direct de ce qu᾽il va raconter.
481. C᾽est-à-dire du discours de Pamphile que Parménon va rapporter.
482. L᾽usage expressif du nom est souvent indiqué par Donat. Voir par exemple Eun. 95. La répétition intervient au vers 133. Sur le texte proposé, voir la note apposée au texte latin.
483. Le mode "imitatif" se définit par le passage au style direct lorsque l᾽on rapporte des paroles.
484. L᾽exemple est évidemment choisi à dessein, élevant ainsi Pamphile à la hauteur des amoureux mythiques.
485. Nouvel exemple de commentaire répétitif et sans doute issu de compilations mal lissées. Le même commentaire constitue la scholie 131, 4.
486. Donat souligne la tournure "cum" + abl. ("cum odio") comme complément circonstanciel de manière. Le commentaire dédouble 123, 6.
487. Texte assez incertain. Mais on peut comprendre que le "ut ad pauca redeam" censé réactiver l᾽attention du public a pour but de faire avancer l᾽intrigue, donc agit pour la recherche de la vérité, du dénouement.
488. Car il appréciait Bacchis, au point de ne pas toucher à sa jeune épouse.
489. L᾽emphase est évidemment dans l᾽opposition entre les qualités de la jeune femme et l᾽attitude réservée de Pamphile.
490. Il semble que la négation "ne... quidem" n᾽appartienne pas à la citation (le lemme commenté est d᾽ailleurs "uirginem non attigit", texte qu᾽on retrouve aussi en 136.1), mais se comprenne plutôt par rapport à "non est amplexatus".
491. Le commentaire de Donat est étrange dans la mesure où il semble comprendre "nihilo" comme étant le complément du comparatif "magis" (donc le comparé : "plus que rien"), alors qu᾽en réalité, il est un complément de manière négatif : "en rien davantage".
492. A cause de la substitution de "nihilo" (en rien) au simple "non" attendu.
493. Schoell qui conjecture ici "intentio" sur le "in terentio" de la plupart des manuscrits rapproche ce terme du grec "ἐπίτασις", dont "intentio" est le calque morphologique et qui se définit ainsi, quand il ne s᾽agit pas de l᾽épitase dramaturgique : addition d᾽un segment conclusif qui met en évidence quelque chose qui a déjà été dit, ici "cum uirgine" mis en évidence par l᾽adverbe "una". Ce qui explique peut-être que Donat ait mis ici un mot latin et non le grec c᾽est que "ἐπίτασις" chez lui ne s᾽applique guère qu᾽au nœud dramaturgique et qu᾽il a voulu éviter une ambiguïté.
494. L᾽"invraisemblable" est dit en grec, peut-être parce que le latin n᾽a pas de mot pour le dire mais est obligé de passer par une périphrase qui nie le composé "ueri simile". Ici ce qui pourrait être invraisemblable, c᾽est qu᾽alors que toutes les circonstances sont réunies pour qu᾽enfin Pamphile consomme son mariage, il n᾽en fait rien.
495. And. 236,
5 explique de quoi il s᾽agit.
496. Donat fait ici allusion à un très célèbre "exemplum" sans nul doute utilisé souvent chez les rhéteurs. Publius Decius Mus, consul en
295 pour la quatrième fois, et Publius Decius Mus l᾽ancien, consul en 340, s᾽étaient tous deux voués à la mort en se jetant au milieu des ennemis pour assurer, par leur consécration aux dieux infernaux, la victoire des Romains.
497. Il faut ici entendre "résumé" au sens d᾽économie de répliques pour se concentrer sur l᾽essentiel pour la suite.
498. C᾽est-à-dire de la personne de Philotis et, analogiquement, de Bacchis.
499. Virgile, Énéide, 4, 361, où Enée se défend devant Didon qui vient d᾽apprendre qu᾽il va quitter Carthage. De fait, dans sa défense, Enée dit déjà "sponte" au vers 341. En revanche, il n᾽y a pas de première occurrence de la forme "inuitus" dans Térence. Notons que la forme "admonet", que Donat utilise dans son commentaire, est utilisée par Enée dans ce même discours au vers 353. C᾽est peut-être lui qui déclenche le réflexe de la citation virgilienne.
500. Il faut comprendre comme dans le passage correspondant de
L᾽Andrienneque le personnage de Philotis presse Parménon d᾽en venir à la fin de son récit. Voir la scholie suivante.
501. Il faut évidemment prendre ici le mot "couleur" dans son sens rhétorique. Il s᾽agit d᾽un ornement non nécessaire en soi à l᾽intrigue, mais qui permet de comprendre pourquoi Pamphile s᾽est quand même marié, bien qu᾽il n᾽eût d᾽affection que pour Bacchis.
502. L᾽anastrophe consiste ici à antéposer la relative à son antécédent "quam...eam".
503. Il s᾽agit de l᾽euphémisme "ludibrium" (amusement). Le commentateur anticipe sur la réaction de Philotis au vers 152.
504. Cf. 65,
1 et 127, 2.
505. Pamphile, qui n᾽a pas touché son épouse, croit qu᾽elle est donc vierge ; en fait, elle ne l᾽est pas, puisqu᾽elle a été violée naguère par lui-même dans le noir. Mais la formulation est habile : il la rend à ses parents "sans l᾽avoir touchée et comme il l᾽a reçue", c᾽est-à-dire, dans son esprit, "vierge", ou, pour qui connaît l᾽argument, "aussi enceinte que quand elle est arrivée".
506. En réalité, rien ne permet de préciser qui est visé par "pium" et "pudicum". Donat imagine donc plusieurs hypothèses : "pius" peut se rapporter soit à l᾽épouse de Pamphile qu᾽il n᾽a pas déshonorée, soit à Bacchis qu᾽il a refusé de trahir. "Pudicum" peut se rapporter à la jeune fille dont il pense avoir respecté la virginité, mais aussi à Bacchis dont il a respecté l᾽amour, même si cette liaison était impossible. On peut donc imaginer soit qu᾽un adjectif se rapporte à chaque femme, soit que les deux adjectifs se rapportent à chacune d᾽entre elles.
507. De fait, c᾽est bien Parménon qui parle, mais il rapporte, au discours direct, les paroles de Pamphile.
508. Ce commentaire porte sur la référence du pronom démonstratif neutre "hoc".
509. Donat insiste sur le contexte ponctuel de cette signification ("nunc"), car d᾽habitude le terme (et le verbe "uitiare") caractérise la faute du jeune homme, autrement dit le viol.
510. Donat donne ici une équivalence entre un adverbe, "denique", et un nom, "mora, -ae" et un groupe nominal "postrema tarditas". "Significat" entre les deux termes semble annoncer une définition par autonyme, puisque ce verbe n᾽est pas suivi par une proposition ; toutefois il ne peut s᾽agir de synonymie, puisque les deux termes comparés n᾽appartiennent pas à la même classe grammaticale. Il ne s᾽agit donc pas d᾽autonymes, mais bien de propositions définitoires condensées en un ou plusieurs termes présentés sous la forme d᾽autonymes. Ainsi "denique moram significat et postremam tarditatem" signifierait "denique signifie qu᾽il y a un délai et une grande lenteur", ou alors c᾽est le verbe "significare" qu᾽il faut voir non comme un marqueur d᾽autonymie mais un verbe qui signifierait "exprime", "laisse entendre" ; on aurait alors "denique exprime le retard et la grande lenteur".
511. Notez l᾽intégration de l᾽autonyme par Donat : on a "pro alienato", le cas ablatif dépendant de la préposition, quand on attendrait "pro alienatum", c᾽est-à-dire "pro" suivi de la forme qu᾽on aurait trouvée dans le texte.
512. Dans la citation, la valeur d᾽"alienus" est moins nettement celle qu᾽indique Donat que dans le passage de
L᾽Hécyre.
513. Ici Donat commente la différence entre un adjectif qui signifie "étranger", "d᾽autrui" ("alienus, -a, -um") et le participe passé à valeur d᾽adjectif tiré d᾽un verbe "alieno, -as, -are, -aui, -atum" qui signifie "se rendre étranger à", c᾽est-à-dire qui possède un aspect duratif, progressif. Très logiquement il dit qu᾽il y a eu amour ("amabat"), donc que l᾽éloignement doit être considéré comme progressif, et non pas uniquement comme accompli.
514. Sur les strates rédactionnelles visibles dans cette série de scholies, voir Bureau (2011b).
515. Il s᾽agit clairement de comparer l᾽attitude de la jeune épouse de Pamphile avec celle de Bacchis. L᾽une s᾽est conduite comme il sied à une femme libre, Bacchis de la manière malhonnête propre à sa condition.
516. On peut se demander de quoi il est fait ellipse, à moins de considérer que Donat tient l᾽infinitif de narration pour une forme d᾽ellipse.
517. Cette ambiguïté repose sur l᾽interprétation qu᾽on peut faire du génitif, soit objectif, soit subjectif. Il peut soit s᾽agit de la pitié "de l᾽épouse" (subjectif), ou bien de pitié "pour l᾽épouse" (objectif).
518. Telle quelle, cette citation virgilienne se comprend mal. Pour en voir la portée, il faut se souvenir que c᾽est Didon qui évoque ainsi les malheurs d᾽Enée qui provoquent sa compassion puis son amour.
519. Il ya ici, comme plus haut qualité relative dans la comparaison des deux attitudes. On se souviendra toutefois qu᾽en droit la "qualitas relatiua" concerne dans le "status" des causes, le fait de se défendre en attaquant la partie adverse, ce qui convient parfaitement à ces deux exemples.
520. La citation de Salluste, "quos omnis eadem cupere, eadem odisse, eadem metuere in unum coegit", a été, comme on le voit légèrement simplifiée par Donat.
521. Donat pense peut-être ici au Phormion, où Chrémès / Stilphon a une double vie.
522. Pour Donat, le genre comique exclut absolument toute forme de mort qui causerait une souffrance telle aux personnages qu᾽elle nuirait à l᾽heureux déroulement de l᾽intrigue. Il faut donc, selon lui, soit que la mort frappe un personnage sans importance, soit qu᾽elle ait eu lieu il y a longtemps, mais permette de mener l᾽intrigue à un heureux dénouement. Voir par exemple And. 105,
2 et la note ad loc.
523. Donat rappelle ici un principe du droit romain nommé "legitima hereditas". Lorsqu᾽une personne meurt sans avoir rédigé de testament, ou en ayant rédigé un testament qui n᾽est pas valide, l᾽héritage revient aux héritiers légaux, la personne n᾽ayant pu manifester de choix délibéré dans les héritiers possibles. Ici la mort à Imbrosdu "senex cognatus" (que l᾽on suppose intestat) fait donc des maîtres de Parménon les héritiers légitimes. Voir Gaius, Inst. 2, 14,
5 et Cic. Inv.2, 21.
524. En réalité c᾽est évidemment "inuitum" qui porte l᾽essentiel de la signification qu᾽analyse Donat, mais le verbe l᾽intéresse en raison de sa valeur imagée.
525. Donat commente ici le temps du verbe, remarquable car il s᾽agit d᾽un présent de narration, c᾽est-à-dire d᾽un présent en contexte passé. Toutefois dès le vers 171, la narration est au présent, donc c᾽est bien une particularité autre que le temps verbal seul qui est commentée ici. Peut-être s᾽agit-il de sa place en tête de vers, qui lui donne un relief particulier.
526. C᾽est-à-dire qui inaugure un nouveau mouvement, et non un lien causal en l᾽espèce. On a d᾽autres remarques similaires avec d᾽autres particules (And. 310, 2, avec "sed" ; Eun. 347, 1, avec "uerum" ; Pho. 171,
1 avec "et").
527. Donat insiste sans doute sur le sémantisme du verbe "se adbdere" (se dérober) plutôt que sur le redoublement du pronom personnel réfléchi "se".
528. Car s᾽il s᾽était continuellement trouvé chez lui en ville, il aurait assisté aux relations entre Sostrata et Philumène, et n᾽aurait constaté aucun abus de la part de sa femme.
529. La raison en est donnée dans la scholie suivante.
530. Cf. scholie 459, 4.
531. Le sens que propose ici Donat -et qu᾽il indique comme un sens particulier- n᾽est guère convaincant. Il est nettement plus naturel de comprendre avec le sens habituel de l᾽adverbe "après un moment", voire tout au plus "à un moment donné".
532. Là encore, le commentaire de Donat paraît gratuit. Pourquoi ne pas comprendre simplement "de manière étonnante" ?
533. Par l᾽adverbe "proprie", Donat entend "dans le vocabulaire juridique". La "postulatio" est la plainte que la victime adresse à un tiers, l᾽"expostulatio" celle qu᾽elle adresse à celui-là même qu᾽elle incrimine.
534. Donat écrit "postulatio...et quasi ...interpositio querelarum". Le mot "interpositio", dont la matière phonique est assez proche du lemme "postulatio" peut mettre la puce à l᾽oreille, et nous engager à chercher ici une étymologie qui passe d᾽abord par une synonymie ("postulatio querela"), puis par quelque chose du genre "*interpostulatio" pour "inter eas postulatio", ou "*interexpostulatio".
535. Sur cette série de reformulations, voir la note à la scholie suivante.
536. La construction "patior a te" ne fait pas pour autant du verbe un passif, puisqu᾽il reste transitif direct : "patior aliquid ab aliquo". Mais le verbe "patior" sert à exprimer, terminologiquement, la voix passive, "modus patiendi" ; c᾽est peut-être ce qui induit Donat à voir ici de l᾽équivoque (et à le qualifier de "commune", qui signifie ici "pouvant être actif ou passif"). En réalité, l᾽équivoque porte seulement sur l᾽identité du sujet de "quit" : "elle ne put plus le supporter" ; la belle-mère ou la bru ?
537. "Dies" est, si l᾽on en croit Donat, un accusatif de date, réputé archaïque, quand un ablatif "diebus compluribus" est attendu. Mais on peut tout aussi bien comprendre "complures dies" comme un accusatif de durée.
538. Ce ne serait d᾽ailleurs guère plus clair avec "quae", car cela ne lèverait pas l᾽ambiguité de l᾽idendité sur le sujet de "iubet" que la plupart des traducteurs modernes expriment explicitement : Sostrata.
539. Donat donne ici une valeur indéterminée à "quam" en considérant probablement qu᾽il s᾽agit non d᾽une expression lexicalisée "nescioquam", mais bel et bien d᾽une construction interrogative "lequel, je n᾽en sais rien".
540. Pour refuser de laisser partir la jeune fille on avait donné un prétexte au vers 186, ici il ne s᾽agit même plus de feindre. On refuse et c᾽est tout.
541. Le commentaire porte sur l᾽emploi de l᾽infinitif de destination après verbe de mouvement, tour qu᾽évite la prose classique, mais qui se rencontre chez les poètes et dans la langue archaïque et tardive. Il ne devrait donc pas troubler les lecteurs de Donat, mais l᾽ensemble "it uisere ad eam" est plus complexe que ce qu᾽ils connaissent, soit "it ad eam" soit "it uisere" ; c᾽est la fusion des deux tours qui appelle la remarque, illustrée par un exemple plus simple de Virgile.
542. "Visere" signifie donc "rendre une visite". On sait que, chez Proust par exemple, rendre une visite à quelqu᾽un ne signifie pas forcément le voir physiquement, mais simplement lui faire savoir qu᾽on est venu, par exemple en cornant une carte.
543. En raison sans doute du préverbe "re-" qui implique que l᾽on fasse réapparaître quelque chose de caché afin de la savoir.
544. "Nondum" et "etiam" signifiant tous les deux "pas encore", il y a pléonasme.
545. Sur le bavardage des esclaves de comédie, voir Pho. 41, 3.
546. On attendrait "curae est scire" (j᾽ai le souci de savoir).
547. Il n᾽est pas forcément utile de postuler une citation virgilienne pour cet énoncé, d᾽autant que le contexte de la citation est très différent.
548. Le sens de "conuenire" est ici de toute évidence "professionnel", c᾽est "fixer un rendez-vous" pour une courtisane. Voir la scholie suivante.
549. Non pas dans cette scène précise, mais dans l᾽ensemble de la pièce. Ici au contraire, Lachès s᾽en tient aux idées reçues sur les belles-mères.
550. Pour cette figure, C donne "inclamatione", qui a le même sens, mais qui ne se trouve guère que dans la langue tardive. On peut imaginer une variation sur le nom de la figure, au fil des pratiques des copistes.
551. C᾽est-à-dire de la situation précise de conflit et non de considérations générales comme le laisserait pourtant paraître "omnes".
552. Comprendre évidemment que c᾽est "declinatam" qui vient de "declino" et non les synonymes proposés. La question semble être un problème de voix. Normalement "declinatam" ne peut signifier que "qui a été déclinée", or ici il signifie "qui a décliné", ce qui peut troubler les lecteurs de Térence au 4e siècle.
553. Cette citation n᾽a pas de référence chez Wessner. Schoell propose de lire "ut Sallustius" et renvoie aux
Histoires, mais rien ne le prouve. Nous n᾽avons pas d᾽autre attestation d᾽un tel fragment du corpus sallustéen.
554. Cf. 242.2.
555. Amphibologie : Cf. I, 2, 88, note 21. Ici, Donat commente le fait qu᾽on ne sache pas, de "nurus" ou de "socrus", quel est le sujet et quel est le COD. Toutefois, on constate par la suite que Donat, qui fait souvent référence à ce vers, l᾽interprète toujours avec "socrus" comme sujet (Cf. 227,
1 et 274,
3 et 4).
556. Paradoxalement l᾽amphibologie est indispensable parce qu᾽elle marque au mieux la réciprocité du conflit familial entre belle-mère et belle-fille.
557. Donat glose sans doute le mot "studium", pour éviter toute méprise sur le sens habituel de son temps d᾽"étude".
558. Cf. 199.
559. Cf. 200.
560. Par "communia" (communes), comprendre "communes à Sostrata et Philumène". Pour ce qui est d᾽être femmes toutes deux, c᾽est évident. Pour ce qui est d᾽être "socrus" (belle-mère), ça l᾽est moins... Mais "socrus" est un nom relatif qui implique une "nurus" (bru). Ce qui est donc commun aux deux femmes, c᾽est le lien familial particulier qui les unit. De plus, Donat avait insisté sur l᾽ambiguïté de la sentence du vers
201 ("Itaque adeo uno animo omnes socrus oderunt nurus"). Jusque là a priori, on ne peut savoir à qui échoit la faute, et c᾽est la seconde partie de la scholie qui nous permettra de dire que dans l᾽esprit de Lachès, c᾽est bien Sostrata qui est coupable.
561. Cf. 203-204.
562. Il y a bel et bien conjecture car il ignore la nature exacte du tort qui a été fait à la bru, ce qui fait qu᾽il ne peut pas accuser "ex re", mais seulement par conjecture.
563. L᾽amplification vient à la fois du passage de la supposition (qu᾽il existe une école de malice) à la certitude (même s᾽il n᾽y a pas d᾽école, on pourrait en créer une et en donner la direction à Sostrata), et du passage de l᾽école (donc des élèves) au maître.
564. Il s᾽agit d᾽expliquer pourquoi les premiers mots de Sostrata sont si pathétiques, et, en un sens, si contraires au genre de la comédie et à l᾽image abominable que vient de donner d᾽elle Lachès. Il s᾽agit d᾽une stratégie défensive qui ne préjuge en rien du caractère du personnage.
565. Il s᾽agit de deux emplois de l᾽adjectif possessif à valeur expressive. Donat remarque à plusieurs reprises l᾽emploi hypocoristique de cet adjectif (voir par exemple Eun. 95, 2), mais ici, évidemment, cette interprétation le gêne. Il l᾽attribue donc à une sorte de ton suppliant.
566. On distingue entre preuves techniques (tirées de la technique rhétorique, c᾽est-à-dire de la topique), et les preuves non techniques, les éléments matériels portés à la connaissance du tribunal (voir Quint. 5, 1, 1). Le serment, en tant qu᾽acte officiel qui dispense d᾽une démonstration, y entre de plein droit.
567. Donat veut dire ici que les Anciens n᾽avaient pas conscience de l᾽euphémisme ni du kakemphaton. Il n᾽y a ici qu᾽un exemple de l᾽un ; en effet, Donat lit "non ita me di ament" comme s᾽il s᾽agissait d᾽une seule phrase (alors que "non" est la réponse de Sostrata à la question de Lachès). Dans ce cas, ce souhait ("puissent les dieux ne m᾽aimer point") relèverait du kakemphaton non pas grossier mais absurde dans sa syntaxe (on attendrait "ne") et d᾽autant plus étrange que l᾽on entend "non ita" autrement dit "non oui". Si Donat donne deux exemples de figures ignorées des Anciens, c᾽est qu᾽elles sont antithétiques, "εὐ-" s᾽opposant à "κακ-". Notons enfin que la citation du lemme à la fin de la scholie
3 est différente des autres en raison de la scholie 1, "bene ament", qui survient juste après le lemme "non ita me di". Si Donat recopie correctement le texte de Térence lorsqu᾽il donne les lemmes aux scholies
2 et 3, cette fois il commet une faute d᾽inattention.
568. "Itaque" est constitué de "ita", particule exprimant la manière, et "-que", conjonction de coordination. Il peut donc se comprendre comme "et ita" et non comme l᾽adverbe "itaque".
569. Donat complète ici, avec "ut" + une reformulation du texte de la pièce, le verbe "prohibere".
570. La définition de Donat n᾽est pas limpide. L᾽une des parties promet d᾽apporter une preuve non technique, quand elle redoute que l᾽autre partie ne parvienne à emporter la conviction des juges par de simples preuves techniques. Cette figure est ainsi définie par Isidore, Etym. 2, 21, 44 : "Epangelia est promissio, qua iudicem adtentum facimus, pollicentes nos aliqua magna aut minima dicturos" (L᾽épangélie est une promesse par laquelle nous rendons les juges attentifs en promettant que nous dirons des choses grandes ou très petites).
571. Il s᾽agit du pupille du questeur Caius Malléolus, que Verrès a spolié de son héritage, mais on voit clairement que la phrase de Cicéron vise, comme d᾽ailleurs la suivante, à une généralisation.
572. Dans cette citation, les éditions modernes donnent "paruos" (en bas âge) et non "omnes".
573. Dans son édit de préteur, Verrès avait tourné les choses de telle façon qu᾽il faisait droit à ses comparses pour spolier de son héritage Annia, fille de Publius Annius.
574. Pour bien comprendre cette citation, il faut la situer dans son contexte. Cicéron écrit : "Nam cum more maiorum de seruo in dominum ne tormentis quidem quaeri liceat, in qua quaestione dolor elicere ueram uocem possit etiam ab inuito, exortus est seruus qui, quem in eculeo appellare non posset, eum accuset solutus" (de fait, alors que la coutume ancestrale ne permet pas de chercher le témoignage d᾽un esclave contre son maître même sous la torture, torture lors de laquelle la douleur pourrait lui arracher la vérité même malgré lui, voici qu᾽un esclave vient en pleine liberté accuser celui qu᾽il ne pourrait même nommer au milieu des douleurs de la torture !). On comprend alors l᾽impudence de ce témoignage spontané.
575. Commentaire morphologique assez intéressant : d᾽une part C donne "exorare" pour "exorere", d᾽autre part tous les mss. donnent ensuite "existas". Or il semblerait que "exorere" au vers
213 de
L᾽Hécyre soit la seule attestation d᾽une telle P
2 indicatif présent de "exoriri" (la forme attendue est "exorire"), ce qui peut expliquer que C ne connaisse pas la forme et la corrige en "exorare" (P
2 indicatif présent passif de "exoro", mais cela ne se comprend guère dans le texte de Térence, et n᾽a aucun rapport avec le verbe "exsistere" donné comme synonyme). En outre, si la reformulation de la scholie
1 laisse supposer que Donat lisait un indicatif (par exemple la variante manuscrite "exorere", qu᾽il cite ainsi plus bas dans la scholie 223, 2), ici et le lemme et sa reformulation postulent un subjonctif.
576. Il y a une certaine familiarité à apostropher Sostrata en lui disant "toi femme", puisque c᾽est ainsi qu᾽un mari s᾽adresse à son épouse, mais l᾽absence de toute note hypocoristique dans cette adresse souligne le ton exapséré de Lachès.
577. La citation explique en réalité ce commentaire assez confus qui repose sur une "differentia" entre "lapis" et "saxum" que le français rend tous les deux par "pierre". Pour Donat la différence porte sur l᾽usage que l᾽on fait de la pierre. Quand la pierre sert de projectile elle se dit "lapis" sinon "saxum". Chez Virgile, il s᾽agit de pierres de construction.
578. Il y a plusieurs remarques à faire sur cette scholie. D᾽une part, les éditions consensuelles de Plaute donnent "circumtentus", de "circumtendo", et non "circumtectus", de "circumtego", qui n᾽est attesté que chez Dictys de Crète et par la Vulgate. Wessner ne nous dit rien sur ce texte. D᾽autre part, le vers suivant de Plaute, 236, est "neque habet plus sapientiae, quam lapis", ce qui est une autre attestation de la métaphore dépréciative de "l᾽homme-pierre" qu᾽utilise Térence, et dont Donat nous dit qu᾽elle vient d᾽Apollodore (scholie suivante, 214, 5). Sans doute Donat a-t-il ce vers de Plaute à l᾽esprit lorsqu᾽il entreprend de commenter le vers
214 de
L᾽Hécyre, mais il lui évoque une autre figure employée par le dramaturge, l᾽ajout de "non hominem", insistance qui témoigne de l᾽irritation de Lachès ("de stomacho") ; on trouve en effet chez Plaute, avec le "non suo" du vers 235, la même figure d᾽insistance. Ce phénomène stylistique présent dans les deux comédies lui a sans doute fait oublier que les vers de Plaute devaient en premier lieu servir d᾽illustration à "lapidem putas".
579. L᾽aspect du caractère de Lachès ici mentionné est sans doute son irritation constante à l᾽égard de Sostrata, qui, pense-t-il, prend l᾽ensemble de la famille pour des imbéciles.
580. On pourrait aisément comprendre aussi le personnage est cohérent avec lui-même, mais ce serait un contresens, car ce n᾽est pas Lachès qui a dit "rus abdidit sese", mais Parménon.
581. Remarque portant sur la morphologie. Donat remarque une forme thématique concurrente à la forme classique, athématique, du pronom personnel partitif de 2e personne du pluriel. Donat lève en même temps une ambiguïté car on devrait comprendre "chacun des vôtres" et non "chacune de vous deux", d᾽autant que Térence utilise un pronom "quisque" au masculin.
582. Par exemple, Plaut. Aul. 321 : "sed uter uestrorum est celerior? " (mais lequel de vous deux est le plus rapide ?).
583. En réalité ce que commente ici Donat est plutôt la fin du vers "ego ero fama foris", où Lachès envisage très sérieusement les ravages que l᾽attitude de Sostrata peut faire sur la réputation de sa maisonnée.
584. Le commentaire n᾽est pas limpide et le texte n᾽est pas absolument sûr. Lachès emploie "odium" alors que, dans des relations familiales normales, on attendrait "amor". Mais Donat avec "pro merito" remarque que ce qui est normal et mérité entre une belle-fille et sa belle-mère, l᾽amour, Sostrata, par ses méchancetés, ne l᾽a pas mérité. Elle est donc récompensée dignement de sa malignité.
585. Le texte ici est particulièrement délicat et sans doute largement corrompu dans les manuscrits.
586. Par "id est", Donat explicite ce que n᾽a pas cru ("non credidi") Lachès.
587. Le rapport entre cette citation et le présent passage est assez flou. Ce qui peut l᾽expliquer est que Simon s᾽en prend à son esclave au lieu de s᾽en prendre à son fils.
588. Ici évidemment le rapport est manifeste, la situation étant quasiment identique.
589. Donat commente la mauvaise foi de Lachès : il semble se sacrifier en allant à la campagne, mais Donat suggère qu᾽il le fait par plaisir (Cf. discours de Parménon).
590. Lachès grossit ainsi sa faveur, en multipliant le nombre des bénéficiaires.
591. Dans "pro qualitate sua", le réfléchi renvoie, comme de juste, au sujet de "seruire" ; selon la nature de la personne en relation avec le bien, "elle lui commande" (et l᾽argent est en relation de servitude envers elle, soit sujet du verbe "seruire") ou en est dépendante (et est dans une relation de servitude à l᾽argent, soit sujet du verbe "seruire"). Donat insiste dans cette scholie sur la nuance de sens que peut prendre le verbe "seruire" selon qu᾽il est en bonne ou mauvaise part ("servir quelque chose en vue d᾽un profit" ou "être en état de servitude"), ainsi que, de façon plus sociologique, sur le rapport des hommes à l᾽argent selon leur appartenance sociale.
592. La maxime horatienne est indépendante de son contexte, et c᾽est bien ainsi que Donat la remploie.
593. Le commentaire porte donc, ainsi qu᾽à la scholie 1, sur l᾽accord de proximité de l᾽adjectif avec le premier substantif et lui seul : "hanc uitam urbanam et otium, uestros sumptus et otium". Et dans les deux références, le second substantif se trouve être "otium".
594. Donat précise clairement que le monde de la comédie est celui des gens modestes, alors que les grands de ce monde paraissent dans la tragédie. Sur cette partition voir Evanthius 2, 6.
595. Le contexte est ici amusant, car Donat choisit pour les récriminations de Lachès un passage où Enée plaint son propre père, Anchise. Lachès y trouve évidemment une nouvelle dignité.
596. Donat ne demande pas à Sostrata de rendre heureux son mari, car il sait qu᾽elle en est incapable, puisque, comme il l᾽a noté, l᾽amour entre eux s᾽est éteint, mais, au moins, qu᾽elle évite de le tourmenter. La "cura", terme érotique bien connu pour désigner "les soins" des amants pour leur belle est ici détournée et ramenée à son contenu le plus trivial.
597. Cette "differentia", dont Donat n᾽est pas absolument certain, ne se rencontre pas chez Isidore qui en Diff.
412 nous dit "operam quae sit, opera quod fit" ("opera", c᾽est ce qui est, "opus", c᾽est ce qui se produit).
598. Il n᾽y a pas de contradiction entre les scholies 229,
1 et 229,
2 et 3. Donat dit d᾽abord (229, 1) que "sola" ne peut signifier ici que Sostrata était seule physiquement, puisque sa bru était là (mettons que Pamphile était en voyage). Puis (229,
2 et 3), Donat dit que "sola" s᾽entend "seule à la tête de la maison", et qu᾽ainsi le fils et sa femme, qui n᾽ont pas d᾽autorité sur la demeure paternelle, peuvent bien être présents, cela ne change rien.
599. Sur l᾽usage des noms propres, voir par exemple Eun. 327, à confirmer par l᾽apparent contre-exemple de Eun. 823. Sur d᾽autres aspects du nom, voir par exemple Eun. 871.
600. Le rapport entre la scholie et la citation n᾽apparaît pas immédiatement ; en effet, la reine Amata s᾽adresse à Turnus seul, et utilise une 2e personne du singulier de l᾽impératif. En fait, Servius auctus nous donne le lien en commentant : " et alibi pluralem pro singulari, ut "desiste manum committere Teucris", cum solus esset Aeneas" (et ailleurs pluriel pour singulier, comme "desiste manum committere Teucris", alors qu᾽Enée est seul en cause). C᾽est donc "Teucris" qui est un pluriel pour un singulier, et non la forme du verbe.
601. On se demande si Donat commente ici la reprise de l᾽apposition "te sola Sostrata" (v. 229) par le pronom personnel de 2e personne pluriel, "uos" (v. 230), qui aurait exactement le même référent, et serait en cela une figure à lui seul (pluriel pour singulier) ou s᾽il remarque juste la proximité physique de deux pronoms de P2, l᾽un singulier, ayant pour référence la seule Sostrata (c᾽est le cas de le dire), l᾽autre pluriel, renvoyant à Sostrata et à Philumène.
602. Donat commente évidemment le "dices" de Lachès, qui suppose ce que Sostrata va dire pour sa défense.
603. Voir 206.
604. Le renvoi de Sostrata à la figure de Verrès, le corrompu malfaisant, est évidemment voulu pour déconsidérer encore le personnage.
605. Jeu de mots difficile à rendre dans le commentaire. "Delinquere" qui signifie "commettre un délit", signifie également "faire défaut", avec le sens propre de "linquere" (laisser). Ici l᾽idée est que plus Sostrata dépense de malice, plus elle en a.
606. Ici de toute évidence, il faut voir une trace de compilation, les commentaires se faisant extrêmement répétitifs.
607. On peut se demander si Donat a raison sur la condamnation de la reformulation, mais il a certainement raison sur celle de l᾽ironie, car Lachès parle tout à fait sérieusement.
608. Sur la dérivation de la cause, voir And. 820., et Pho. 281, 4.
609. Commentaire qui porte sur l᾽emploi de "plus", car "cum... una …" est habituel, et très présent chez Térence. Cet emploi de "plus" au lieu de "diutius" peut appartenir à la langue populaire.
610. Comprendre "sinon parce que tu es odieuse, et que personne ne voulait plus te voir dans cette famille".
611. Cf. note apposée au texte latin. Il s᾽agit, exceptionnellement, d᾽un commentaire de métrique.
612. Donat fait ici l᾽étymologie de l᾽adverbe "oppido", en expliquant qu᾽il vient du datif du nom "oppidum", complément du verbe "sufficere". Lorsque la production agricole suffisait "à leur consommation" ("sibi") et "à celle de la ville" ("oppido"), c᾽est que la récolte était abondante, d᾽où le sens de l᾽adverbe. L᾽étymologie est aussi chez Festus (201,
9 Lindsay) : "Oppido ualde multum. Ortum est [autem] hoc uerbum ex sermone inter se confabulantium, quantum quisque frugum faceret, utque multitudo significaretur, saepe respondebatur, quantum uel oppido satis esset. Hinc in consuetudinem uenit, ut diceretur oppido pro ualde multum. Itaque si qui in aliis rebus eo utuntur, ut puta si qui dicat oppido didici, specatui, ambulaui, errant, quia nulli eorum subici potest, uel quod satis est" ("Oppido" signifie "ualde multum" (vraiment beaucoup). Ce mot vient du discours tenu par ceux qui s᾽entretiennent de l᾽importance de la récolte de chacun, et pour exprimer l᾽abondance, souvent on répondait qu᾽il y en avait autant que de nécessaire pour la ville ("oppido"). De là on a pris l᾽habitude de dire "oppido" pour "ualde multum". Ainsi si quelqu᾽un utilise "oppido" dans un autre contexte, comme par exemple si quelqu᾽un dit "oppido didici", "oppido spectaui", "oppido ambulaui", il se trompe, parce que à aucun de ces exemples on ne peut joindre "uel quod satis est" (c᾽est-à-dire autant que nécessaire)).
613. Donat veut dire qu᾽il faut rattacher pour le paradigme "uestrarum" à l᾽adjectif possessif "uester", mais, pour le sens, au pronom de deuxième personne du pluriel "uos" dans son génitif partitif "uestrum".
614. "Quin" est difficile pour les élèves de Donat et il s᾽attache à chaque emploi à préciser ce qu᾽il veut dire, voir 65.
615. Comprendre "contre l᾽espèce que constitue la catégorie des belles-mères".
616. Cf. 201, 1.
617. Notez l᾽intégration de l᾽autonyme "impulsu", au génitif car senti comme C. du nom "repetitio".
618. Ce qui intéresse Donat est évidemment la répétition expressive et le chiasme.
619. Sur les couleurs, voir 146.
620. Donat commente ici un jeu de scène induit par le fait que Philumène, qui est une jeune fille libre, ne doit pas parler sur le théâtre pour ne pas contrevenir aux bienséances. Il faut donc que Phidippe s᾽adresse à elle en sortant de la maison, pour pouvoir lui parler quand même sans qu᾽elle paraisse.
621. Le rapprochement est particulièrement pertinent puisque
Les Adelphes pose précisément clairement la question du type d᾽éducation, sévère ou coulante, qu᾽il faut donner aux adolescents.
622. Ce commentaire est étrange dans le contexte, et cette généralité s᾽applique bien mal à la situation. Donat semble dire que tout écart par rapport au strict usage de ses droits est un aveu de faiblesse, ce qui en un sens est la situation de Phidippe, mais, en même temps, le vieil homme se montre comme il l᾽a dit "mitis" et donc sympathique.
623. Il y a sans doute ici plusieurs strates de texte, mal combinées par le compilateur.
624. Donat dégage clairement deux sèmes complémentaires dans le mot "libido". D᾽un côté cela implique la volonté ou le désir, de l᾽autre côté, cette volonté ou ce désir s᾽exercent de façon déraisonnable ou désordonnée.
625. Malgré sa douceur, Phidippe est sensible au scandale de la situation, c᾽est pourquoi il ne peut considérer l᾽acte de Philumène comme relevant du raisonnable ("uoluntas") et le renvoie au caprice ("libido").
626. Comprendre à la place de "ex hoc". C᾽est par exemple le texte du Codex Bembinus, les Iouiniani ayant "ex hoc".
627. L᾽absence de déterminant au segment "quid siet" invite en effet à suppléer un tour du genre "de + abl." (" ce qu᾽il en est de..."), mais la refomulation de Donat est bien plus abrupte, littéralement "ce qui est de l᾽affaire, ce qui est de la bru".
628. Comme à son habitude, Donat recrée une situation judiciaire : Lachès est le demandeur, et Phidippe l᾽accusé d᾽avoir cédé à sa fille et provoqué un scandale.
629. C᾽est-à-dire reposant sur la comparaison des caractères des deux parties. En même temps, on voit bien que Donat sent derrière cette "causa" (Phidippe a -t-il eu raison de céder à sa fille ?) une "quaestio" d᾽ordre général (faut-il être à ce point indulgent envers ses proches ?).
630. Donat remarque que la première proposition est une subordonnée conjonctive introduite par "etsi", il attend donc dans la principale un adverbe qui lui réponde "tamen", or la seconde proposition est introduite par une conjonction de coordination, qui relie en réalité une principale et sa subordonnée, ce qui choque nettement le grammairien.
631. Dans la majorité de ses emplois, l᾽adverbe "eia" marque l᾽étonnement, mais souvent avec une idée d᾽encouragement.
632. Car deux adverbes de sens identique se succèdent, Donat se souvenant que "uero" signifie à l᾽origine "vraiment".
633. Comprendre qu᾽il faut faire de "itidem" le corrélatif de "ut".
634. C᾽est le moment de son discours où Lachès établit les griefs qu᾽il a contre Phidippe et les siens : 1- l᾽attitude du vieillard est indécente, 2-elle est hypocrite.
635. C᾽est le nœud du débat. Phidippe a évidemment le droit de conserver une vie privée qui ne regarde pas Lachès, mais il doit se donner comme limite de ne pas remettre en cause les engagements envers Lachès et les siens qu᾽il a lui-même pris en mariant sa fille.
636. La "purgatio" appartient à la "concessio", c᾽est-à-dire aux cas où nous reconnaissons la faute qui nous est reprochée, mais tentons de réduire notre culpabilité (Cic. Inv. 2, 94). La "refutatio" au contraire consiste à démonter entièrement l᾽accusation sans accepter de reconnaître la moindre responsabilité dans le délit (Cic. Top. 93, 1).
637. En effet, des trois états de la cause, "conjectural, légal, juridiciare", seul le premier permet la réfutation, car dans les deux autres, il faut que les deux parties soient au moins d᾽accord sur l᾽existence des faits, puisqu᾽on va s᾽appuyer sur l᾽examen des faits à la lumière de la loi, ou sur leur examen à la lumière des justifications possibles de l᾽acte (Cic. Inv. 1, 18-21).
638. En ce qu᾽elle implique que derrière les enfants mariés toute la famille agit en sous-main.
639. On peut se demander à quoi sert cette citation, sinon à montrer un autre exemple de l᾽ablatif absolu avec "iudice". La citation peut toutefois servir à rappeler qu᾽il ne s᾽agit pas d᾽un vrai procès, mais d᾽une comédie, et que les personnages "jouent au tribunal" pour exposer leurs griefs, comme dans la fiction littéraire virgilienne.
640. Donat réfléchit sur la qualité du juge Phidippe qui peut être "juge et partie" de deux manières. Soit parce qu᾽il a quelque chose à se reprocher, soit parce qu᾽il en veut à Lachès. Dans les deux cas il favorisera son camp, pour se protéger ou pour nuire à son adversaire.
641. Car il s᾽agit de souligner que la jeune femme serait parfaitement bien soignée chez son mari et n᾽a donc pas besoin d᾽aller chez ses parents. Insinuer le contraire serait donc calomnier la maison de Lachès.
642. Donat signale qu᾽une complétive niée après un verbe de crainte (ici "metuere") peut être introduite par "ut" au lieu de l᾽habituel "ne non". Ce tour n᾽est sans doute pas familier à ses lecteurs car il le signale à plusieurs reprises (Ad. 627,
1 par exemple).
643. Donat signale la portée de l᾽adverbe "satis" qui, malgré l᾽ordre des mots, porte non sur le verbe "metuis" (tu crains suffisamment), mais sur l᾽adverbe "diligenter" (assez attentivement).
644. Donat comment ici l᾽emploi du datif "illi", qu᾽il compare à "liberis", dans une situation qui expose des liens de parenté. L᾽absence de tout contexte pour ce fragment connu par cette seule attestation interdit de pousser plus loin le rapprochement.
645. Le raccourci est loin d᾽être aussi évident dans le texte de Térence que dans l᾽emploi de "nate" comme équivalent d᾽une subordonnée concessive. Donat veut sans doute que l᾽on comprenne "même s᾽il est vrai que, parce que tu es son père, je devrais te l᾽accorder".
646. Aimer sa bru pour elle-même pourrait en effet laisser croire à des sentiments troubles de la part du beau-père.
647. Cf. la scholie précédente : Lachès dit que son fils aime sa femme, et c᾽est pour cette raison que lui aussi l᾽aime ("causam sui amoris"), puisque Donat nous a dit que c᾽était la seule raison pour laquelle un beau-père doit, selon les convenances, apprécier l᾽épouse de son fils.
648. Donat cite les paroles de Parménon précédemment prononcées confirmant l᾽amour de Pamphile pour sa femme.
649. Parce que tous deux l᾽aiment comme il se doit, en respectant la place que chacun doit tenir.
650. En réalité Donat commente plutôt ici la fin du vers.
651. C᾽est-à-dire comme l᾽a fait Lachès dans la réplique précédente.
652. Le "remotiuus status", ou la "remotio criminis", est le procédé par lequel, tout en admettant une faute, on la fait retomber sur quelqu᾽un d᾽autre. Cf. Cic. Inv. 1, 15 ; 2, 71 ; Quint. 7, 4, 13-14 ; Isid. Etym. 2, 5, 6. Voir aussi H. Lausberg, D. E. Orton & R. Dean Anderson, Handbook of Literary Rhetoric, Brill, Leiden, 1998, § 183-185, p. 77.
653. La "relatiua qualitas", ou la "relatio criminis", est le procédé par lequel, tout en admettant une faute, on en fait retomber la responsabilité sur la victime. C᾽est le cadre de la légitime défense : "je l᾽ai certes tué, mais il me menaçait". Cf. Cic. Inv. 2, 71 ; Quint. 7, 4, 18. Voir aussi H. Lausberg, D. E. Orton & R. Dean Anderson, Handbook of Literary Rhetoric, Brill, Leiden, 1998, § 179-180, p. 75.
654. Comme à plusieurs reprises déjà, Donat souligne que les personnages de cette pièce représentent en fait des "familiae" aux intérêts divergents.
655. L᾽antapodose est une réponse qui correspond, membre par membre, à l᾽argumentaire de l᾽adversaire.
656. Cf. v. 258, "ita me di ament".
657. Phidippe en appelle à la confiance de Lachès, ce qui est évidemment plus adroit que de prononcer un serment, car cela implique une réaction de son adversaire. Si Lachès lui refuse sa confiance, c᾽est lui qui se mettra en faute.
658. Commentaire semblable en Eun. 44.
659. Donat commente ici la valeur intensive du préverbe.
660. Au sens propre "perduro" signifie "endurcir", et Donat joue donc sur le double sens de "perdurare" "endurcir" ou "tenir le coup". Philumène n᾽a pas pu s᾽endurcir assez pour résister à Sostrata car elle est une faible femme ("muliebriter"), et donc, elle n᾽a pas tenu le coup devant l᾽attitude odieuse de sa belle-mère.
661. S᾽il avait dit "tibi", il mettait directement en cause Lachès, en généralisant, il refuse toute attaque "ad hominem" et donc dilue la faute.
662. Donat oppose l᾽expression "animo leni natus" à "animo leni", en disant que la première est complète alors que la seconde est elliptique. Nous ne dirions sans doute pas cela, car le syntagme "animo leni" se suffit à lui-même, comme complément de qualité à l᾽ablatif.
663. Et qui, de ce fait, contribue à la "purgatio" de Phidippe.
664. Donat nous dit ici que l᾽interjection de Lachès à Sostrata comprend, de façon tacite, le rappel des paroles qu᾽elle a proférées au vers 228, lorsqu᾽elle disait que rien n᾽était de sa faute ; Phidippe dit de même, ce qui revient à dire qu᾽il faut trouver le coupable, donc remettre en question l᾽affirmation de Sostrata.
665. Il s᾽agit sans doute de protéger les poètes y compris comiques contre l᾽accusation d᾽"eloquentia canina" (diffamation). On sait que la protection de la réputation des personnes est un des fondements du droit des citoyens romains.
666. La citation de Virgile fait allusion aux belles-mères empoisonneuses, ce qui pourrait passer pour l᾽exact contraire de ce que dit ici Donat, mais ce qui intéresse le grammairien, c᾽est "saepe" et "malae" deux modalisateurs qui impliquent que toutes les belles-mères ne sont pas mauvaises et que toutes les mauvaises belles-mères ne sont pas, pour autant, des empoisonneuses (au moins au sens propre).
667. Autrement dit une belle-mère qui n᾽est pas méchante est si rare que, pour que l᾽on croie que Sostrata n᾽est pas l᾽horrible personne décrite par Lachès, il faut au moins un serment.
668. Donat ajoute "in eo" pour éviter l᾽anacoluthe entre "quod me accusat nunc uir" et "sum extra noxiam".
669. Cette proposition de Donat confirme qu᾽il veut éviter l᾽anacoluthe entre principale et subordonnée, puisque "propter quod" peut à la fois être le complément de "accusat" et de "sum extra noxiam".
670. Sur les noms relatifs voir la note à Ad. 31.
671. Même si l᾽énoncé "inducere animum" n᾽est pas familier aux auditeurs de Donat, la reformulation qu᾽il en propose (à supposer que le texte ne soit pas corrompu) est pour le moins confuse et sans intérêt explicatif réel.
672. Le serment complet est en réalité "ita me di ament" en 276.
673. Donat signale ici un emploi peu fréquent de "qui", non pas pronom relatif mais adverbe interrogatif indirect, ancien ablatif de "quis", signifiant "comment".
674. Que Sostrata attende le retour de son fils n᾽a rien de troublant, mais comme Térence écrit qu᾽elle l᾽attend "multis modis", Donat se demande ce que veut dire cet ablatif. Il sert en réalité à montrer que Sostrata n᾽est pas seulement une bonne mère, mais une mère particulièrement anxieuse.
675. Une nouvelle fois, Donat se préoccupe de la conformité générique. Le vocabulaire (par exemple l᾽adjectif "acerba" de ce premier vers de la scène), l᾽hyperbole ("personne plus que moi"), le ton exclamatif, l᾽allusion au suicide du vers 282, etc., tout concourt à donner un ton para-tragique à cette entrée de Pamphile. Donat veille donc à dédouaner son poète de s᾽être trompé de genre : tout cela naît de l᾽amour, et nous sommes donc bien dans la caractérologie du jeune amoureux de comédie. Notons l᾽hésitation intéressante des mss. sur le mot "conturbati" : il semble que le ms. Cujas, perdu pour nous, ait porté la leçon "coturnati", ce qui revient à dire "tragici" puisque le cothurne est un accessoire emblématique de la tragédie. Du coup, il semble que le tour "coturnati et tragici" fasse pléonasme. Nous avons adopté la leçon "conturbati" des mss. que nous possédons et supposons que l᾽adjectif, dans son rapport à "tragici", signale le trouble et l᾽agitation des sentiments. Notre traduction par "pathétiques", un peu forcée sans doute (on a pensé aussi à "passionnés"), veut rendre compte de la relation explicite que les Latins font entre la famille de "turba" (et surtout "perturbatus", "perturbatio") avec la famille de πάθος dans le vocabulaire des passions. Voir par ex. Cic. Fin. 3, 35 ; Tusc. 3, 7 ; 4, 10 ; Off. 2, 18 ; Or. 128, etc.
676. Donat signale ici une phrase nominale à l᾽accusatif exclamatif et précise qu᾽elle est auto-suffisante, représentant à elle seule un argument. En quelque sorte, la valeur illocutoire de l᾽énoncé exclamatif est suffisante pour marquer la plainte. Sur ces énoncés, voir Vairel-Carron 1975.
677. Donat distingue deux formes de parfait pour le verbe "parcere", "parsi" et "peperci", dont il répartit l᾽emploi selon les différentes dénotations du verbe. Les deux formes existent bien (ainsi qu᾽un sporadique "parcui"), "parsi" étant apparemment utilisé chez les auteurs archaïques, mais il n᾽est pas sûr que la distinction d᾽emploi soit fondée. Diomède (GL 1, 368,
7 sq.) signale une differentia autrement critérisée : "sic enim melius ueteres, parsi, declinant. nam parsimoniam, non parcimoniam dicimus. uolunt autem quidam grammatici differre, ut parsi semel quid factum significet, peperci autem et semel et saepius" (C᾽est ainsi que les Anciens, à meilleur titre, conjuguaient au parfait "parsi". Car on dit "parsimonia" et non "parcimonia". Mais certains grammairiens sont d᾽avis que la différence entre les deux formes c᾽est que "parsi" se dit d᾽un événement ponctuel, "peperci" d᾽un événement soit ponctuel soit répété). C᾽est aussi l᾽avis de Charisius (Charisii ars, K. Barwick 1964²: 390, 25).
678. Trace de la mise en scène imaginaire que se fait Donat du texte.
679. Cette réflexion de Pamphile est celle de l᾽homme touché par l᾽adversité qui évoque une autre forme qu᾽aurait pu prendre sa vie, d᾽où le terme de "comparatio" employé par Donat. Il y a, de toute façon, une comparaison syntaxique ("quanto... quam") qui justifie à soi seule cette remarque.
680. Le caractère hyperbolique de la "haine de l᾽endroit" est, chez Virgile, marqué par le fait que l᾽auteur de cet énoncé est un Grec, Achéménide, qui préfère aller ailleurs avec ses pires ennemis, les Troyens, y compris à la mort, plutôt que de rester dans l᾽île où l᾽ont abandonné ses compatriotes.
681. Dans le groupe "ubiuis gentium", le génitif partitif (qui connaît des variantes, dont "terrae") est en effet inutile, comme "au monde" dans "personne au monde" ou "n᾽importe où au monde". Donat fait cette même remarque en Ad. 540, 4.
682. Le propos de Donat porte sur la comparaison qu᾽il y a entre "hancine uitam" et "ubiuis gentium" (cf. scholie 284, 1, et sa note), et le grammairien met sans doute en valeur pour ses élèves l᾽opposition entre le démonstratif de première personne "hanc" renforcé par la particule interro-exclamative "-ne" et l᾽indéfini "ubiuis" : de la remarque auto-centrée ("cette vie qui est la mienne"), spécifique et déterminée, on passe à une généralisation indéterminée.
683. On remarque que Donat est à nouveau ennuyé par la couleur tragique que peut prendre le début de cet acte III. Il s᾽attache donc à démontrer que le ton général de la pièce n᾽est pas altéré ici, n᾽ayant pas vraiment conscience du paratragique qui peut se glisser dans la comédie (Cf. scholie 281, 5). Il va jusqu᾽à reformuler une remarque qu᾽aurait pu faire Pamphile s᾽il avait été personnage tragique, se souvenant que Pamphile revient en effet d᾽un voyage à Imbros dont il est revenu en bateau. Mais sa reformulation ne va pas jusqu᾽à essayer de remplacer le texte térentien par une structure métrique équivalente.
684. Nouvelle touche de la mise en scène psychologisante que Donat se forge.
685. On observe en effet dans le texte de Térence une rupture de construction : "nos omnes", repris par le relatif "quibus" dans la relative qui suit ce syntagme, ne peut être sujet ni COD de la principale ; il lui est rattaché très librement, d᾽où les propositions de Donat ("apud", "penes" dans la scholie suivante, deux prépositions à même de justifier un accusatif, ou datif d᾽intérêt. Il s᾽agit d᾽un emploi de "nominativus pendens", comme dans l᾽exemple cicéronien qui suit, dans la scholie 4).
686. Peut-être Donat veut-il dire que le syntagme "nos omnes" est bâti sur le modèle de "me" dans la phrase précédente. Ce serait donc un accusatif (et non un "nominativus pendens"). Puis le poète aurait changé d᾽idée, laissant le syntagme sans fonction réelle dans la phrase en cours.
687. Voici donc l᾽explication théorique de Donat face à ce problème de construction. Nous aurions peut-être plus volontiers qualifié cette figure d᾽anacoluthe mais Donat doit entendre par syllepse que le discours obéit à la pensée plutôt qu’aux règles grammaticales. De fait, il propose de comprendre que le syntagme "nos omnes" a dans la principale la fonction du relatif qui le représente dans la subordonnée.
688. Reformulation embarrassée. Il faut probablement comprendre, ici, que "hoc est" et sa suite font partie de la reformulation. Ainsi exprimé, l᾽énoncé donne à peu près raison à "nos omnes" (ici sans doute pensé comme un nominatif), introduit par "hoc est", "c᾽est-à-dire nous", avec les pronoms en position d᾽attribut de "hoc". Mais le latin ne s᾽exprime pas ainsi : dans une structure d᾽explicitation en "id est" (ou "hoc est"), le syntagme qui vient en reformulation se met au cas où on l᾽attend dans la phrase et c᾽est plutôt "hoc est nobis omnibus" qu᾽on attendrait dans cette reformulation. Cf. Nicolas (2005, p. 26).
689. Cicéron, Mur. 26. Notons que Donat raccourcit la citation ("Praetor interea ne pulchrum se ac beatum putaret atque aliquid ipse sua sponte loqueretur, ei quoque carmen compositum est" etc.). Dans cet exemple, "praetor" est à coup sûr un "nominativus pendens", alors que "nos omnes" peut être pensé comme un accusatif. On a le sentiment que Donat hésite : accusatif induit analogiquement par le vers précédent (scholie 2) ou par l᾽ellipse d᾽une préposition gouvernant l᾽accusatif (scholies 1-2), ou syllepse de cas ("nos omnes", accusatif ou nominatif ?, mis pour un datif). La comparaison avec le tour cicéronien semble l᾽analyser cette fois assez clairement comme un nominatif.
690. La remarque vaut pour la citation de Cicéron ("praetor... ei"), non pour celle de Térence, dans laquelle il n᾽y a pas de reprise au bon cas du segment "nos omnes".
691. Le texte grec avait dans le ms. Cujas une forme peu claire, mais on le trouve aussi dans VK, très lisible et à peu près conforme à ce que que nous éditons avec Wessner, sauf pour le dernier mot, lu "κινυχηκοτεσ" chez K et "κιγιχηκοτεσ" chez V). Tel que l᾽a reconstitué Sabbadini et que l᾽édite Wessner, il constitue deux trimètres iambiques. Le rapport au texte térentien est évident sur le plan sémantique. Mais peut-être l᾽est-il aussi sur le plan syntaxique : alors qu᾽il vient de s᾽acharner sur la syllepse de cas de Térence, Donat dit "et tout cela est chez Apollodore". Tout quoi ? Le sens ? Ou aussi la construction ? En effet, peut-être Donat fait-il implicitement remarquer dans le grec une syllepse de personne, avec un énoncé qui part comme une généralité de troisième personne du pluriel ("οἱ γὰρ ἀτυχοῦντες", les malchanceux) pour continuer à la première du pluriel, dans une sorte de rupture qu᾽à sa façon Térence aurait voulu imiter.
692. Il s᾽agit sans doute de relever un tour en anacoluthe (voir la scholie suivante) dans lequel le premier élément ici commenté pourrait à la limite fonctionner indépendamment, la relation entre "nos omnes" et "lucrum est" n᾽étant pas grammaticale, puisqu᾽on attendrait "nobis omnibus". Il faut donc comprendre que le segment "nos omnes...labos", représenté inexactement par le lemme, est indépendant de la construction de la suite, dont il dépend cependant pour le sens.
693. Le texte est ici difficile à établir : voir la note apposée au texte latin. L᾽anacoluthe, si c᾽est bien de cela qu᾽il s᾽agit, peut soit porter sur l᾽ensemble des vers 286-287, et non pas spécifiquement sur "rescitum est", ici donné à titre d᾽indice textuel relatif, ou, pourquoi pas ?, porter effectivement sur cette forme verbale. En effet, le pronom neutre "id" paraît reprendre le masculin "labos" de la relative qui précède, dans une certaine rupture de construction, que d᾽ordinaire Donat appelle syllepse (alors qu᾽il appelle en général anacoluthe ce qu᾽il a appelé syllepse dans le vers précédent...) : ainsi si en français nous traduisions "nous à qui une peine est imposée, tout le temps qui se passe avant que cela soit découvert..." (au lieu de "avant qu᾽elle soit découverte"). Cela étant, voir la note apposée au texte français de la scholie suivante.
694. Cette glose très ramassée est curieuse. Les manuscrits n᾽ont d᾽ailleurs pas l᾽intégralité du lemme, le "at" du début ayant été parfois absorbé dans la lacune qui précède et qui concerne un segment écrit en grec. Mais même telle quelle, elle pose un problème d᾽interprétation. Sans doute Donat signale-t-il ici que "at" équivaut à "sed" (ce que l᾽on sait évidemment). Comprenons qu᾽il veut dire qu᾽en toute correction il devrait y avoir "sed". Mais, plutôt que "sed", c᾽est bien "at" qu᾽on attend, au sens de "oui, c᾽est vrai, mais" en début de phrase et même en début de réponse. Du coup, il est possible que le texte soit corrompu et que cette pseudo-glose "(AT)SICSEDSIC" (où "at" lui-même peut avoir été ajouté par une partie de la tradition qui croyait avoir affaire à un lemme et à sa scholie) soit en fait la fin du segment grec qui précède, où il ne serait alors plus question d᾽anacoluthe mais d᾽une figure dont le nom se termine par le suffixe "-σις".
695. Donat explicite ici le "sic" par "quod uenisti et discordias esse didicisti", et reformule la relative consécutive "qui te expedias" tout en donnant "celerius" en synonyme de "citius" et "absoluas" en synonyme d᾽"expedias". L᾽objet de cette pure paraphrase est probablement (mais implicitement) de signaler la valeur de "qui", ici adverbe relatif de manière, seul point de l᾽énoncé à poser éventuellement problème à des élèves du quatrième siècle de notre ère.
696. La scholie est l᾽objet d᾽une étrange redite en 297, 2. En tout cas, il y a ici une explication étymologique un peu cryptée : en utilisant le verbe "expedire", Térence fait référence au sens fondamental de ce verbe parasynthétique : "faire sortir des pieds", "désentraver les pieds". Et son contraire est bien "impedire", que Donat utilise dans l᾽explication lexicologique qu᾽il donne ici. Il redira la même chose au vers
297 en raison de la présence, à nouveau, du même verbe sous la forme "expediui".
697. La citation complète est "Soluite corde metum, Teucri, secludite curas". Le rapport du vers virgilien à la phrase commentée n᾽est pas clair, en dehors du contexte où il est question de rassurer l᾽interlocuteur. Mais les mots de l᾽inquiétude et de l᾽encouragement sont différents, sauf "soluite" et "curas" chez Virgile qui reprennent les mots non de Térence (qui disait "expedias" et "aerumnis") mais ceux de la reformulation de Donat. En quelque sorte, Virgile illustre Donat plutôt que Térence !
698. C᾽est l᾽argumentaire de Parménon qui s᾽oppose à celui de Pamphile sur ce plan. Pamphile est plutôt dans la fuite, Parménon dans l᾽affrontement des soucis en vue de les résoudre.
699. Selon que l᾽on édite ce que nous éditons ou ce qu᾽on lit dans les manuscrits "populus romanus uideret", le sens change dans le détail, mais non globalement. Il s᾽agit toujours de comprendre pourquoi Parménon reste dans le vague. Dans notre hypothèse, la remarque ménage du suspens, et permet de penser que les deux femmes sont coupables et non, comme on le croit, la seule Sostrata. Dans l᾽hypothèse où on conserverait "populus romanus", cela signifierait que dans l᾽original grec, le personnage accusait une seule des deux femmes et que Térence, dans son habileté coutumière, aurait ménagé un suspens inconnu d᾽Apollodore. Comme on ne sait rien du passage correspondant de l᾽original grec, on peut se perdre en supputations sur la valeur de cette hypothèse, sans doute trop implicite dans le commentaire, tel que nous l᾽avons, pour être plausible.
700. Donat insiste sur le caractère ternaire de l᾽énoncé chronologique sans marquer qu᾽il y a aussi une progression, de l᾽ordre de l᾽amplification, dans la masse des trois segments, de plus en plus longs. Implicitement, le caractère tripartite vaut aussi par la simple juxtaposition en asyndète.
701. Chez Quintilien (3, 6, 39), l᾽état de la cause se divise en deux sous-parties, la "substantia" et la "qualitas". La "substance" consiste à débattre de la réalité d᾽un fait : s᾽est-il produit ou non ? La "qualité" consiste à débattre de la nature du délit constitué de façon indéniable. Peu après, au chapitre 42, Quintilien ajoute la notion de "quantitas", le tout fondé sur une typologie cicéronienne (Or. 45). La consolation de Parménon exploite ce filon : certes il y a un souci (on ne débat donc pas "de substantia"), mais c᾽est un petit souci (la question porte "de quantitate" exclusivement).
702. Donat souligne l᾽habileté de Parménon qui, en grossissant l᾽angoisse de Pamphile, l᾽amenuise dans un second temps, puisque cela a pour effet d᾽éloigner d᾽un degré de plus le fantasme (il se passe quelque chose de très grave) de la réalité (c᾽est en fait un souci insignifiant).
703. Donat avait lui-même caractérisé la tirade de Parménon comme un type de consolation. Pamphile, qui a été à bonne école, n᾽en est pas dupe et en joue. Le non-dit que révèle Donat est donc que Parménon s᾽accorde avec lui pour trouver la situation affligeante.
704. Le terme "caput" renvoie ici clairement au début d᾽acte.
705. L᾽"affaire" est donc son mariage avec Philumène.
706. Donat commente "alibi" de deux façons : une première fois comme s᾽il était complément de "deditum", ce qu"il glose par "in meretrice" (j᾽avais l᾽esprit occupé de la courtisane), une deuxième comme complément de lieu, d᾽où l᾽emploi d᾽une préposition différente, "ad". Comme si on opposait en français "J᾽avais l᾽esprit occupé ailleurs" et "Ailleurs, j᾽avais l᾽esprit occupé".
707. Dans ce vers de
L᾽Andrienne, 250-251, signifiant "ils nourrissent une espèce de monstre : et comme on ne peut la refiler à personne, on vient vers moi", l᾽amoureux utilise le même verbe "obtrudo". Voir le commentaire de And. 250, 4, et la note.
708. Donat fait remarquer le présent de narration, au lieu de l᾽imparfait duratif du récit ("que mon père cherchait à m᾽imposer"), qui rend le tableau plus frappant.
709. En bon lexicologue, Donat, pour expliquer les différents sens d᾽un mot polysémique, a recours à la méthode des synonymes. Il ne trouve pas mieux, pour illustrer le premier sens, qu᾽un synonyme en grec. Cela lui arrive à l᾽occasion. Signalons tout de même que le mot grec se trouvait dans le ms. Cujas et que la plupart des mss. que nous possédons pensaient avoir ici affaire à du latin ("multis modis" par exemple chez V). Mais K (que Wessner n᾽avait pas consulté) assure la leçon μόλις.
710. Il l᾽a dit en l᾽espèce, mot pour mot, au commentaire de 288, 2 : voir la note.
711. Ici encore, comme en 288, 2, Virgile semble venir en appui de la reformulation de Donat.
712. Il faut comprendre que Pamphile, comme il l᾽a fait à l᾽égard de sa liaison avec Bacchis (voir les scholies 284, 4-5), préfère rester évasif sur les personnes en utilisant des adverbes de lieu ("mon cœur est passé de là à ici") plutôt que des noms communs ("mon cœur est passé de la courtisane à mon épouse"). Cela lui évite sans doute de mettre un nom compromettant ("meretrix") sur sa liaison passée, dont il a honte et qui se révèlerait tout aussi bien par contraste si, la seconde fois, il parlait d᾽une épouse. Il ne désigne donc ni nom propre ni statut social.
713. Si la construction de cette scholie n᾽est pas limpide, l᾽idée de Donat se comprend. "Porro" a pour synonyme "deinde", et "deinde" (comme "porro" par voie de conséquence) a parfois la valeur de connecteur logique dans une énumération ("implicatio") ; énumération d᾽inquiétudes dans le cas présent. La tournure "uim referentis" est assez étrange, mais il nous arrive aussi de prendre de tels raccourcis en français, lorsque nous disons (de manière enfantine ?) que telle chose "signifie quelqu᾽un qui etc.", donnant une illustration au lemme plutôt qu᾽une définition. Ces tournures où un participe remplace un gérondif ou un substantif technique ne sont pas isolées chez Donat : voir par exemple Ph. 201,
5 ("uim cohaerentis", une force de cohésion), 206,
3 ("uim negantis", une valeur négative),
207 ("uim concedentis", une valeur concessive). Ici on pourrait rendre la traduction plus technique en écrivant : "᾽deinde᾽ a parfois une valeur de rappel dans une série continue de malheurs".
714. Comprendre que Pamphile a envisagé le passé ("prius quam", 294, "abstraxi... contuleram", 2297-298), le présent ("noua res orta", 298) et maintenant l᾽avenir, en imaginant les réactions futures de sa mère, de sa femme et de lui-même. Cela ferme la boucle commencée à la scholie 294, 2 : "ante rem, in re, post rem".
715. Implicitement "et non d᾽un adverbe".
716. Peut-être Donat cherche-t-il à justifier l᾽infinitif en disant qu᾽il est régi par un verbe d᾽ordre qui gouverne l᾽infinitive ("iubere"). Il s᾽agit alors d᾽une remarque de syntaxe et de construction des verbes. Mais peut-être est-ce plutôt une remarque sémantique : pour adoucir le propos, justement un peu impie, de ce fils qui envisage les injustices de sa mère, le poète ajoute que la piété filiale lui enjoint de les tolérer.
717. Comprendre qu᾽il rompt un parallélisme attendu avec un génitif dans les deux plateaux de la balance. Donat, sans le dire, illustre un cas de "varietas" térentienne.
718. "Diuturnitas" exprime le duratif, "spatium" le ponctuel aoristique. Mais il faut comprendre que c᾽est dans le cas présent et non en général que l᾽adverbe "olim" exprime la durée. En effet, il est tout à fait habilité aussi à exprimer un moment ponctuel dans le passé (ou dans le futur), au sens de "un jour".
719. Implicitement, Donat signale une amplification : 1. elle l᾽a supporté ; 2. et pourtant il avait objectivement des torts à son endroit ; 3. et en plus elle n᾽a rien dit.
720. Donat analyse visiblement "quae" comme un accusatif neutre pluriel, mais on l᾽analyserait plus volontiers comme un nominatif féminin singulier, sujet de "patefecit" et ayant pour antécédent Philumène, puisque "tot meas iniurias" est déjà COD (certes, en prolepse) de "patefecit". Du coup nous comprenons sa scholie comme signifiant que "quae" n᾽a pas pour antécédent le seul mot "iniurias" mais l᾽ensemble des propositions qui précèdent et prend le sens de "choses que jamais elle n᾽a révélées".
721. Donat reprend ici la structure en deux temps du vers
305 de Térence.
722. Les éditions consensuelles de Térence donnent ici "Haud quidem hercle : paruom. Si uis uero"... On suppose que l᾽abréviation "e." du lemme correspond à "est". De fait, plusieurs mss. de Térence ont "paruom est". La présence du verbe est, au demeurant, indifférente métriquement.
723. "Vero" est un adverbe au sens de "vraiment" : "si tu veux vraiment..." ; c᾽est une conjonction au sens de "mais" : "mais si tu veux..." ; c᾽est (plus acrobatiquement) un nom, en réalité un adjectif substantivé au datif, au sens de "la vérité" : "si tu veux poursuivre pour la vérité une vraie méthode"...
724. C᾽est-à-dire la réplique de Parménon que Donat commente, celle qui se trouve juste après le "necesse est" de Pamphile.
725. Telle quelle, la réplique de Parménon est elliptique, faute de verbe. L᾽idée est donc qu᾽elle s᾽appuie sur le verbe de la réplique de Pamphile, c᾽est-à-dire la structure "necesse est euenisse", ce qui ne peut se faire que sur le début, non sur la fin (comme le dit avec ses termes la fin de la scholie). Si l᾽on développe le début de la réplique en s᾽appuyant sur ce que dit Donat, cela donne "Haud quidem paruom necesse est euenire", c᾽est-à-dire "il n᾽est même pas nécessaire qu᾽il soit arrivé quelque chose de petit". Cette ellipse en cache une autre, dans un raisonnement a fortiori : puisque même le peu important n᾽est pas nécessairement arrivé, a fortiori il n᾽est rien arrivé d᾽important.
726. Donat fait une remarque de morphosyntaxe. Il faut comprendre que "irae" n᾽est pas le génitif singulier complément du nom "iniurias" (les injustices dues à la colère), mais implicitement le sujet de "faciunt", donc nominatif pluriel.
727. Sur le texte de ce passage, voir la note apposée au texte latin. La métalepse consiste ici à inverser dans l᾽énoncé sentencieux de l᾽esclave le sujet et le COD par rapport à ce qu᾽on attendrait : "les grandes injustices produisent les grandes colères", qui devient chez Parménon un proverbe burlesque "les grandes colères produisent les grandes injustices".
728. Donat ne semble pas pencher pour cette solution ; en effet, il n᾽est pas besoin d᾽entendre "facere" comme "montrer, prouver", mais il peut se comprendre ici dans son sens premier de "provoquer, créer", si l᾽auteur veut dire que ce n᾽est pas la colère qui crée la faute (ce qui n᾽est certes guère différent du verbe "prouver"), et, partant, ce n᾽est pas l᾽importance de la colère qui "fait" l᾽importance de la faute. Et c᾽est là le caractère double de l᾽affirmation de Parménon que commente Donat à la scholie suivante, qui porte sur le sens de la phrase et non sur sa syntaxe. Dans la scholie suivante (307, 4), Donat semble se contredire, puisqu᾽il dit "faciunt pro ostendunt" quand il avait paru rejeter cette interprétation du verbe "facere". Peut-être est-ce là le résultat d᾽une compilation de plusieurs strates du texte, ou bien Donat revient-il sur ce qu᾽il avait rejeté en raison de la proximité sémantique qui semble finalement se faire jour entre les deux verbes dans l᾽expression si bien commentée.
729. Donat s᾽ingénie à simplifier le tour très alambiqué de Parménon. Il relève une difficulté syntaxique, qui consiste en la présence d᾽une relative qui a attiré son antécédent, d᾽où "quibus in rebus" pour "in eis rebus in quibus" (dans cette situation dans laquelle) ; d᾽autre part une seconde difficulté de syntaxe qui se mue en une difficulté de vocabulaire puisque, dans des relatives de ce genre, il est d᾽usage qu᾽on reprenne l᾽antécédent attiré dans la relative au moyen d᾽un pronom de rappel ; or ici, sans raison apparente, Parménon reprend le mot "res" non pas par un simple anaphorique "de eis" (sous-entendu "rebus") mais par le tour "de eadem causa". Changement de mot, de nombre, entrave à l᾽usage... C᾽est peut-être en cela qu᾽il parle comme un esclave, dans un style amphigourique qu᾽il ne maîtrise pas pleinement.
730. La differentia entre "iratus" (en colère) et "iracundus" (colérique), sur le critère de la fréquence ou, mieux, sur celui de l᾽opposition conjoncturel vs structurel, recoupe celle d᾽"ira" et d᾽"iracundia" et se retrouve ailleurs dans le commentaire : voir Ad. 755, 2 ; 794, 2 ; Ph. 189, 5 ; 185,
4 (dans une moindre mesure).
731. C᾽est-à-dire que Parménon fait une comparaison entre les femmes et les enfants.
732. La proposition est, avec "quam", clairement exclamative. Mais peut-être faut-il comprendre que la phrase doit aller jusqu᾽à "quapropter" ("les enfants, comme ils se querellent pour des broutilles, pourquoi ?").
733. Donat veut dire qu᾽à la question posée par "quapropter" répond la proposition dont "enim" fait partie. Comprendre qu᾽il y a dans "quapropter" une demande, et dans "enim" une réponse à cette demande.
734. Parménon fait ici les questions et les réponses en maître d᾽école du jeune homme à qui il s᾽efforce d᾽enseigner un peu de dialectique à sa façon.
735. Ce que commente Donat, c᾽est "quia", conjonction causale, notion qui se dit en grec, "αἰτιολογικὴ".
736. Donat semble commenter "gubernat" métaphore navale.
737. En effet l᾽attraction de l᾽antécédent à l᾽intérieur de la relative semble produire ici un "nominativus pendens", "animus". Il est probable que le grammairien préfèrerait "qui gubernat eos, animum infirmum gerunt".
738. C᾽est-à-dire toutes ces particularités grammaticales et stylistiques. Parménon est ridicule dans sa dialectique, il se met en scène en train de faire sa leçon et il parle de manière presque incorrecte. Sur le texte de l᾽ensemble du commentaire de ce vers, voir la note apposée au texte latin.
739. Comprendre "entre les enfants (comparant) et les femmes (comparé)".
740. Sur cette étrange reformulation, voir la note apposée au texte latin. Donat veut dire que "fortasse" peut se joindre à l᾽infinitif avec valeur hypothétique dans l᾽ancienne langue, et non au seul subjonctif, comme de son temps.
741. Ici "prouerbiale" signifie "expression toute faite" et non "proverbe" au sens strict. Donat relève des locutions latines et grecques caractérisées par le rapprochement asyndétique de deux adverbes de sens complémentaire auxquelles on peut comparer le français "deçà delà" ou "comme ci comme ça".
742. Il semblerait que Donat soit le seul à utiliser ce déverbal sur "cursare".
743. Sans doute parce que les uns s᾽interrogent quand les autres, qui savent réellement ce qu᾽il en est, doivent agir pour que l᾽accouchement se passe bien.
744. L᾽invocation à Junon Lucine est de mise dans les accouchements. Comme on accouche souvent dans les comédies romaines, l᾽invocation devient donc un code pour le spectateur autant que pour les personnages. Voir And. Praef. 1, 9 ; And. 473, 4 ; Ad. 487,
1 et la note de fin de scholie. Ici Donat semble dire que Térence joue avec le code : le spectateur comprend qu᾽il s᾽agit d᾽un accouchement secret mais Pamphile croit qu᾽il s᾽agit d᾽une maladie de son épouse bien-aimée.
745. Donat signale l᾽emploi du verbe "uideor" qui, avant de signifier "sembler" est le passif du verbe "voir". Il en conclut donc qu᾽on utilise un verbe de vision pour toutes sortes de perceptions imprécises. Chez Térence, on croit "voir" la voix de la belle-mère, chez Virgile, on croit "voir" le hurlement des chiens. Même type de réflexion et même illustration en Eun. 454, 2. En même temps, son expression est un peu forcée car on a l᾽impression qu᾽il donne à "uisa" le statut de nom commun terminologique (on appelle "visions" toutes les sortes de perception). Or là c᾽est erroné : c᾽est vrai seulement pour le participe "uisa", de "uideor". Mais "uisum", terme technique, implique bien le sens de la vue.
746. Donat fait une note de caractérologie. Seul un amoureux peut argumenter en disant "je n᾽existe plus parce que je suis mort".
747. Donat dit "rursus" parce que Pamphile, absorbé dans son espionnage, avait provisoirement cessé de se plaindre.
748. L᾽argument de Parménon est une minoration de l᾽événement. Il doit seulement s᾽agir, dit-il, d᾽une de ces angoisses féminines irrationnelles. Le terme ἐξουθενισμός caractérise le dédain qu᾽on a d᾽une chose ou d᾽une personne ou de la désinvolture à l᾽égard d᾽une situation qui pourrait paraître grave. Donat l᾽utilise à l᾽occasion : voir Eun. 982, 1 ; Ad. 119, 3 ; 729, 1 ; et dans ce même commentaire, Hec.
36 et 551, 4.
749. La citation exacte est : "Nam ut in naui uecta es, credo, timida es". Donat la cite de mémoire et l᾽utilise en d᾽autres occasions, sous cette même forme inexacte (en sorte qu᾽on peut croire qu᾽il ne lit pas le même texte de Plaute que nous) : voir Ad. 305 ; Eun. 642, 2 ; Ph. 284. Ici, le raisonnement lexicologique est forcé. Il faut expliquer l᾽emploi y compris dans la sphère physique du verbe fréquentatif "pauitare" ; mais Donat part en fait de "pauere", verbe de base, qu᾽il associe dans la foulée à "timere", et illustre le tout par l᾽adjectif "timidus". De proche en proche, il s᾽est bein éloigné de son point de départ. Ces à-peu-près (utilisation d᾽un mot de même famille ou d᾽un synonyme pour illustrer le terme de départ) sont constants dans la méthode lexicographique et étymologique des Latins. Les exemples abondent dans Nonius Marcellus.
750. La peur produit donc des effets clairement physiques, comme la maladie. Il est possible, aussi, que "palpitare uenis" soit un ersatz étymologique pour "pauitare" mais sans qu᾽on puisse le garantir.
751. Verbe présent dans la question de Pamphile, que Parménon sous-entend dans sa réponse.
752. Encore une scholie redite qui témoigne du désordre dans lequel le corpus de scholies a été démembré puis remembré.
753. Comme dans Ph. 201-202, le jeune homme parle à son aimée en son absence. C᾽est cela qui est "amatorius" (voir la même formulation ou à peu près en Ph. 201, 3). Il s᾽agit d᾽une remarque de caractérologie.
754. La glose porte sur "affectam".
755. Ce commentaire retors a pour but de faire émerger la notion de "famille de mots", voire de "racine commune" que ne connaissent pas les Latins. Une forme élégante d᾽autonymie sémiotypique : voir Nicolas (2005 : 425-428).
756. Il va de soi que, dans la caractérologie comique, le personnage d᾽amoureux et celui de mari ne se recoupent pas forcément. Tout dépend de l᾽âge du mari. Si, comme ici, il est "adulescens", alors il est forcément amoureux de sa femme. S᾽il est "senex", alors on s᾽attend à ce qu᾽il soit sans cesse en désaccord avec son épouse. Voir aussi la scholie 361,
1 et la note.
757. Donat explique ailleurs qu᾽il n᾽est de toute façon pas convenable, dans une comédie, de parler de la mort de personnages jeunes (sauf les menaces de suicide des jeunes gens amoureux, auxquelles personne ne croit). Voir par exemple Ph. 750,
2 et 967, 2.
758. On ne voit pas bien ici à qui renvoie le "a ceteris", puisque ni Parménon ni Pamphile (ni Philumène elle-même !) ne le savent non plus. En fait, à ce stade, quelques-uns savent quelque chose (Pamphile sait qu᾽il a violé une jeune fille, Philumène et sa mère savent qu᾽elle a été violée juste avant son mariage), d᾽autres ignorent tout, mais personne n᾽a encore fait le recoupement.
759. Donat signale que Parménon semble répondre à la question d᾽un interlocuteur fictif.
760. D᾽évidence ce verbe déponent gêne les élèves de Donat, qui se sent obligé de le gloser. Voir la scholie Ad. 657, 2.
761. "Illorum" renvoie sans doute plutôt à la famille en bloc (d᾽où le masculin collectif), et en particulier à Philumène.
762. La glose porte implicitement sur "era in crimen ueniet", qu᾽elle paraphrase.
763. En tant qu᾽esclave, Parménon serait torturé pour les besoins de l᾽enquête.
764. Remarque dramaturgique : malgré les précautions de Myrrhina pour que Philumène accouche sans bruit, Sostrata, depuis la maison voisine, a entendu le branle-bas. La topographie scénique rend la chose vraisemblable. C᾽est en même temps une remarque grammaticale sur l᾽emploi du pronom de lieu "hic", qui indique une distance zéro par rapport à l᾽énonciateur : la maison de Myrrhina est donc, quasiment, à une distance zéro de celle de Sostrata.
765. La scholie porte donc implicitement sur le verbe "adgrauescat" absent du lemme.
766. Il s᾽agit peut-être de commenter la double de diathèse de l᾽adjectif "grauis", qui est peut-être mieux compris dans un sens actif, comme chez Térence et Salluste (c᾽est la maladie qui est grave, lourde), que passif, comme chez Virgile (c᾽est le personnage qui est alourdi par la maladie).
767. Donat signale plus d᾽une fois qu᾽il y a chez Térence une volonté de jouer avec les codes comiques en mettant en scène des caractères qui trompent l᾽attente : la courtisane désintéressée et la belle-mère aimante sont des contre-types emblématiques de l᾽art de Térence. Voir : Eun. 37 ; Eun. 198 ; Hec. 276, 1 ; Hec. 727.
768. Cette citation trouve sa pertinence dans l᾽emploi de la préposition "ad" après un verbe de vision.
769. Comprendre à cause de la belle-mère de son fils, Myrrhina, chez qui elle ne saurait rentrer sans y être invitée, d᾽autant que Parménon a révélé qu᾽elle avait été éconduite la veille. On a donc une belle-mère sympathique, partagée entre son devoir de porter secours à sa bru et sa réserve.
770. Parménon accentue l᾽insulte faite à Sostrata la première fois puisque, au lieu de dire simplement qu᾽on l᾽a laissée dehors, il insinue qu᾽on l᾽a chassée après l᾽avoir fait entrer. Cela constitue un degré supplémentaire d᾽affront.
771. Chacun se dénonce plus ou moins volontairement comme de son clan : Parménon se désigne comme "l᾽esclave de Sostrata", donc de l᾽autre maison, Sostrata comme "la mère de Pamphile", plutôt que comme la belle-mère de Philumène. Mais, dans le cas présent, l᾽une des deux appellations implique l᾽autre, dès lors que Pamphile est marié à Philumène. On voit tout de même ce que Sostrata choisit d᾽expliciter et, par là même, ce qu᾽elle laisse implicite.
772. Il reste donc en apparence dans le conseil d᾽ordre général, mais c᾽est bien le conseil "ne m᾽envoie pas là-bas" qui est en sous-jacent.
773. Pour adoucir son propos précédent, qui était effectivement adressé à Sostrata à la seconde personne, il passe à un propos purement général, du niveau de la sententia, pour éviter de dire "tu aimes quelqu᾽un qui te déteste".
774. L᾽argument a un air de généralité qui le fait ressembler à une sententia, non autrement connue sous cette forme. Mais elle sent la sagesse populaire.
775. Si c᾽est une sententia, il manque "eum" (l᾽antécédent de la relative "cui odio ipsus est"), car dans ces maximes générales qui ont vocation à concerner l᾽humanité on parle au masculin (singulier ou pluriel) : c᾽est ce que fait Parménon avec "ipsus" qui, dans ce cas particulier, recouvre en fait la personne de Sostrata. Mais si sous la maxime on veut rejoindre le cas spécifique visé, il manque "eam", représentant Philumène. Mais cela semble incompatible avec le masculin d᾽universalité "ispsus". En tout cas, c᾽est bien l᾽antécédent du pronom "cui" qui manque, ce qui accentue le caractère sententieux de l᾽énoncé de Parménon.
776. L᾽ajout est en fait le deuxième volet de l᾽argument sententieux promis ("bis facere stulto"). Si le premier volet ("c᾽est une attitude inutile") ne suffit pas, celui qui aime ayant toujours la patience d᾽attendre que la situation s᾽améliore, le second ("en agissant ainsi, il ennuie l᾽être aimé et c᾽est contre-productif") vise à une plus grande efficacité encore. Car on n᾽obtient pas gain de cause en forçant la main à l᾽autre. La scholie suivante le reconfirme.
777. C᾽est-à-dire "ex", préposition d᾽abord puis préverbe ensuite.
778. "Remittere" a pour sens premier "renvoyer", "relâcher", transitif ; il peut avoir un sens de "laisser aller qqch.", duquel peut découler un sens moyen ("neutre") "faire relâche", que commente ici Donat. Sur la typologie des voix verbales chez Donat, voir notre note aux scholies Ad. 2,
4 et 319, 1.
779. Mais il est intempestif pour l᾽économie de la pièce que Parménon soit au courant à ce moment. Donc son erreur est nécessaire et elle est techniquement entretenue par le poète.
780. Le rapport entre la citation et le lemme n᾽est pas évident. On peut penser que c᾽est le "scio" qui fait l᾽objet du commentaire par la citation, car le passage cité de
L᾽Enéide est celui d᾽une prédiction que fait Vénus à Enée : le "credo" de Vénus est comparable au "scio" de Parménon, car les deux introduisent un discours de prédictions. Mais surtout ils sont tous les deux en incise.
781. Cette figure est parfois nommée "faute de goût" (κακόζηλον) par Donat (voir Eun. 192,
2 ; 243,
5 ; 722, 3). Il cite à l᾽appui de ce phénomène systématiquement les mêmes exemples. Voir notre note de fin de scholie Ad. 668, 1.
782. Anacoluthe qui porte donc sur le mode : il s᾽agit d᾽une interrogative indirecte, on attendrait donc le subjonctif. Mais l᾽indicatif est banal chez les auteurs archaïques.
783. La reformulation est bizarre car on ne voit pas comment elle pourrait syntaxiquement prendre la place de l᾽original poste pour poste. Tel quel, "quae" doit être un neutre pluriel accusatif, alors que chez Térence c᾽est un nominatif féminin singulier dont l᾽antécédent est soit "rem" soit "irae" postposé.
784. Cette scholie 1, absente chez Wessner (voir note apposée au texte latin), est peu claire dans sa globalité. Il s᾽agit de signaler que la remarque de Sostrata sur la physionomie de Pamphile annonce les lamentations prochaines du jeune homme. Cela prépare la scholie 2, où il est question de caractérisation : l᾽attitude du jeune homme et son discours vont être en phase. En revanche, le rapport à la citation de Virgile est obscur. C᾽est Didon qui est décrite dans ce passage. Est-ce une discrète didascalie de mouvement et de ton : Sostrata n᾽a qu᾽à faire comme Didon et baisser le visage et parler à mi-voix ? Signalons en tout cas que le vers ici cité précède d᾽une unité le passage En. 1,
562 qui est l᾽objet d᾽une illustration quelques scholies plus haut en 288, 3. On sait que Donat a parfois l᾽esprit d᾽escalier et qu᾽une citation peut venir se placer parfois de façon forcée parce qu᾽elle est encore sous ses yeux et que l᾽occasion fait le larron. Sur cette méthode de travail, voir par exemple notre note à Ad. 215, 2.
785. "Interuenit" signifie ici que Pamphile coupe la parole à Sostrata. C᾽est ce qui justifie cette scholie sur l᾽ordre des mots (dans une phrase où il n᾽a rien de particulièrement remarquable) : les deux répliques de Sostrata, coupées par celle de Pamphile qui salue sa mère, sont à comprendre comme une seule phrase. Notons aussi que dans sa reformulation Donat ajoute pour la correction "te", le sujet de l᾽infinitive facile à suppléer. Mais ce n᾽était sans doute pas là qu᾽était le problème : il était dans la reconstitution de la phrase complète par dessus l᾽intervention de Pamphile.
786. Donat développe la scholie précédente : l᾽énoncé de Pamphile est suffisamment ambigu pour qu᾽on puisse l᾽interpréter comme l᾽amélioration de cette mystérieuse maladie, alors que, désormais, il sait qu᾽il s᾽agissait d᾽un accouchement, situation à laquelle sa réponse "meliuscula" apporte aussi une réponse. Donc il ne ment pas encore à sa mère, il est seulement évasif.
787. C᾽est-à-dire que son attitude empathique la disculpe ou devrait la disculper tout de suite aux yeux de Pamphile.
788. A la question "pourquoi pleures-tu ?", la réponse "recte" est ambiguë selon que l᾽adverbe se comporte en adverbe de phrase ou en adverbe d᾽énonciation. Elle peut se comprendre "je pleure à bon escient", et c᾽est une façon, tout en admettant le sentiment de tristesse, de ne pas répondre néanmoins au fond de la question ; elle peut se comprendre "tu as raison <de poser la question>", ce qui est un refus de réponse qui peut aussi s᾽interpréter de multiples façons : "tu as raison, je suis triste" ou "tu as raison de poser la question, car j᾽ai l᾽air triste (mais ne le suis pas)", entre autres. A ces deux premières versions, l᾽ajout de "mater" vient comme une excuse de ne pas répondre. Mais on peut aussi penser que c᾽est une réponse qui cadre avec la question (voir la fin de la scholie) : "<Tu te trompes>, tout va bien".
789. Donat fait la même remarque sur la forme de génitif "ornati" en And.
365 et Eun. 237, 4. C᾽est une remarque morphologique à l᾽usage de ses élèves qui pourraient s᾽étonner du comportement anomal de ce mot de quatrième déclinaison.
790. Donat souligne donc le sème ᾽soudaineté᾽ dans le sens propre du verbe "inuadere" (prendre d᾽assaut, investir).
791. Indication de mise en scène. Donat nous fait remarquer en effet qu᾽il ne doit pas y avoir d᾽ambiguïté. Il y a deux maisons voisines, et Pamphile, en disant "là-dedans", montre celle de Sostrata, pour ne pas que Sostrata puisse penser dans le contexte qu᾽il s᾽agit de désigner implicitement la maison de Myrrhina.
792. La raison explicite est "vas-y, je te suis". Elle n᾽est guère efficace. C᾽est la raison implicite qui est efficace : "rentre à la maison, j᾽arrive de suite continuer la conversation avec toi : on ne peut parler de ces choses-là dans la rue", ce qui à la fois justifie sa réserve et sa réticence dans cette scène et fait sortir Sostrata de scène.
793. L᾽ordre est donc tempéré par des éléments de politesse élémentaire.
794. Remarque de syntaxe, explicitée dans la scholie suivante.
795. Le datif de personne et l᾽accusatif de chose avec "adiutare" semblent étrange à Donat. On attend l᾽accusatif de la personne, et c᾽est ainsi que Donat reformule la phrase, en intégrant l᾽autre complément dans une apposition au COD. On pourrait trouver également le datif de la personne à laquelle on vient en aide, mais il est toujours seul, sans l᾽accusatif de la chose qui fait l᾽objet de l᾽aide (cf. Pétrone, 62, 11). La construction de Térence avec double accusatif se retrouve dans Heaut. 416. Si Donat parle d᾽hypallage (syntaxique en l᾽espèce), c᾽est parce qu᾽il y a échange de cas : la chose remplace la personne à l᾽accusatif.
796. "Domum", du fait qu᾽il se construit sans préposition et qu᾽à côté de lui existe un locatif "domi" sorti du paradigme et considéré comme une forme adverbiale, peut passer pour un adverbe. La question est de savoir comment interpréter cette remarque. Donat comprend-il (comme nous) "uiam qua domum redeant" (la route par laquelle rentrer à la maison), auquel cas "domum", en prolepse, est "l᾽adverbe" de lieu du verbe "redeant", ou comprend-il "sciunt ipsi uiam domum" (ils savent bien eux-mêmes la route de la maison), auquel cas on a un syntagme "uiam domum" (comme en anglais "the way back home") et un "adverbe" qui fonctionne sans verbe ? Cette seconde solution est très plausible étant donné l᾽explication que le grammairien donne ci-dessous de "qua".
797. Ce groupe de trois scholies vise à montrer dans le détail la congruence entre le personnage et sa parlure. Parménon est un esclave paresseux et indiscret (scholie 1). Et il le prouve en répondant de cette façon à l᾽ordre qui lui est fait. Il donne l᾽impression de n᾽avoir pas entendu la fin de la réplique de son maître, puisque, au lieu de dire "ils sont assez grands pour les porter tout seuls", il dit "ils sauront bien retrouver la maison tout seuls", ce qui paraît s᾽enchaîner sur "va retrouver les esclaves" (scholie 2). Dans ce cas, "qua" s᾽interprète comme un adverbe relatif qui s᾽enchaîne sur "uiam", avec "domum" en prolepse (la route par laquelle ils vont rentrer à la maison). Mais il a certainement entendu et dans ce cas, pour la cohérence de l᾽enchaînement (à supposer qu᾽elle soit nécessaire dans une scène comique), Donat cherche une autre valeur de "qua". On comprend (peut-être) qu᾽il suppose une segmentation de la réplique : "Quid ? sciunt ipsi uiam domum. Qua redeant ?" : "Quoi ? Ils savent bien le chemin de la maison. Et comment revenir (avec les bagages)".
798. L᾽"industria" prêtée à Pamphile est bien évidemment celle de Térence. Les personnages trop concernés (Sostrata) ou trop bavards (Parménon) sont éloignés par Pamphile, certes, mais si Pamphile s᾽apprête à révéler au public ce qu᾽il a vu en coulisse, c᾽est bien par la volonté du poète... Il s᾽agit donc de faire participer tel ou tel personnage à telle ou telle parcelle de la vérité. A ce moment de l᾽action Pamphile sait que sa femme a accouché et sait qu᾽il n᾽est pas le père. (Il ne sait pas encore qu᾽il se trompe sur ce plan-là). Philumène et Sostrata savent que cet enfant est le fruit d᾽un viol. Dans un autre espace scénique, Bacchis et Pamphile savent que Pamphile a violé une jeune femme juste avant son mariage. Et Parménon sait que son jeune maître n᾽a pas touché son épouse dans les premiers mois de leur mariage. Et pour l᾽instant personne n᾽est en mesure de faire le lien entre les différents événements. Mais le public est celui qui a les moyens de faire le lien avant les autres, à condition que, comme s᾽apprête à le faire Pamphile, on le mette au courant.
799. Il est nécessaire que Pamphile supporte par amour une situation qu᾽à ce moment de l᾽action un mari qui ne serait pas à ce point amoureux ne supporterait pas. Pamphile est donc dans son rôle car, tout mari qu᾽il est, il est un "adulescens", donc un amoureux transi. C᾽est ce qui va sauver une situation très compromise. Donat a déjà remarqué cette surdose d᾽amour dans le jeune mari en 326, 1.
800. Dans le passage de
L᾽Odyssée mentionné ici, il s᾽agit réellement d᾽un récit. Mais Donat ne nous fait pas remarquer la très étrange particularité du récit de Pamphile (qui utilise bien le verbe "narrare" dans son début de réplique) : c᾽est un récit qui n᾽est fait à personne, puisqu᾽il est seul en scène. A personne, si ce n᾽est à destination du public. Donat a déjà fait remarquer cette "industria" à la scholie 360,
4 (voir notre note). Mais c᾽est plutôt une faute dramaturgique, comparable par exemple au récit-monologue que fait Bromia racontant l᾽accouchement d᾽Alcmène dans
Amphitryon de Plaute. D᾽ordinaire, Donat félicite son poète de mettre en scène les informations essentielles auxquelles le public doit avoir accès au moyen de dialogues, notamment avec des personnages protatiques dont la conversation est destinée à donner de l᾽information. Mais ici, on ne sait ce qui pousse Pamphile à faire ce long monologue-récit en pleine rue.
801. Comme souvent, Donat est sensible au rapport entre l᾽antécédent et le pronom relatif. Il remarque ici que l᾽adverbe "unde" vaut pour le pronom "a quo", plus régulier puisque c᾽est un pronom qui convient pour un nom de chose, plutôt qu᾽un adverbe de lieu.
802. Curieuse reformulation, où les "yeux" sont censés "entendre" des malheurs. C᾽est un raccourci malheureux, puisque Térence prévoit bien des "oreilles" pour entendre dans son vers. Comprendre "les yeux par lesquels j᾽ai vu ou <les oreilles par lesquelles j᾽ai> entendu des malheurs".
803. Ce qui revient sans doute à dire que le démonstratif "hic" équivaut au possessif de première personne.
804. Donat fait la même "differentia" (ou peu s᾽en faut) et les deux mêmes illustrations virgiliennes en And. 234, 1. Gageons que la remarque lexicologique devait se faire aussi dans son commentaire de
L᾽Enéide, avec des renvois cette fois térentiens.
805. Un "nom", c᾽est-à-dire, pour nous, un adjectif.
806. Donat est un peu plus explicite en Eun. 127, 2. Comprenons sans doute que l᾽exclamation pathétique ne sert en rien le récit et vient en rallonge du propos. Mais cela est remarquable, comme le montre la scholie suivante. Apparemment, le passage virgilien donné en parallèle (En. 3, 38) illustre le même procédé de retardement par incise dans le récit.
807. Notre traduction suppose, sans garantie, que "per hoc" n᾽est pas un autonyme. Mais on pourrait comprendre que Donat donne trois équivalents sémantiques à ce "id" causal : "propter id", "per hoc" et "ideo". Nous supposons plutôt qu᾽il met en relation, via un "per hoc" en usage, "id" sans préposition (valant "à cause de cela) et l᾽adverbe "ideo", de sens causal.
808. Donat explique trois fois la même chose : "id" est un corrélatif de la conjonction causale "quod".
809. C᾽est-à-dire qu᾽il s᾽agisse d᾽une chose bonne ou mauvaise ; Donat le précise dans la scholie qui suit.
810. L᾽expression "recta uia" (de l᾽adjectif "rectus, -a, -um", et du substantif "uia, ae", à l᾽ablatif de moyen) a en effet le même sens que l᾽adverbe "recta". Donat suppose que l᾽adverbe provient d᾽une ellipse du syntagme "rectā uiā", ce qui n᾽est pas sûr.
811. Donat cite le vers
366 avec "quam" là où les manuscrits térentiens ont "ac". Ce peut être une bévue de sa part, sous la forme d᾽une reformulation rapide. Mais ce peut aussi être attesté par le lemme 366, 1 : la forme "quia" assez étrange dans la scholie (et qu᾽on ne lit pas chez C par exemple) cache peut-être ce même "quam", qui serait alors partie intégrante du lemme. Les deux constructions sont possibles. Dans le doute, nous restituons pour le texte de Térence la séquence "alio... morbo... quam".
812. Les réactions de Pamphile sont donc celles d᾽un amoureux, non d᾽un mari dépité.
813. Pamphile est un bon garçon. Il le prouve ici en disant "Mater consequitur". En effet, il parle de Myrrhina, qui est la mère de Philumène. Or, avec un nom relatif, l᾽absence de déterminant possessif oriente vers l᾽idée qu᾽il s᾽agit implictement de la mère de "EGO" (donc Sostrata). Il aurait pu dire "eius mater", "sa mère". Mais il dit "mater" comme s᾽il fallait sous-entendre "mater mea". C᾽est donc plus flatteur et plus tendre que s᾽il la nommait par son nom, dans une désignation absolue et non plus relative. Le pendant est donné par une remarque de Lachès commentée en 629, 1. Une remarque comparable est faite à propos de l᾽appellation "Nourrice" en Ad. 288, 4. Voir notre note ad loc.
814. Il est difficile en français de trouver une traduction de "accidere" qui rende l᾽explication morphologique de Donat.
815. Ce que compare Donat ici, c᾽est la construction du verbe "accidere" : "accidere" sans préposition chez Salluste, "accidere ad" chez Térence. Mais la comparaison est biaisée, car la question "quo ?" présente chez Salluste peut très bien dissimuler "ad" dans la réponse correspondante. En outre, Les manuscrits de Salluste donnent pour ce passage (Jug. 14, 17) "accedam" ("où aller ?"), et non "accidam".
816. Il ne s᾽agit pas de noter ici un aparté, puisque Pamphile monologue. Donat veut dire que "misertum est" représente non pas une action du récit ni une parole du discours mais la pensée qu᾽il a eue à ce moment-là. Ce serait un aparté si cette scène entre Pamphile et Myrrhina était effectivement représentée sur scène.
817. Le rapprochement avec ce passage très célèbre du début du chant
4 de
L᾽Enéide est subtil. La situation est certes différente : Didon fait l᾽aveu à sa sœur, Myrrhina à son gendre, Didon avoue être amoureuse (ce qui ne pose en soi pas de problème pour cette jeune veuve et ce jeune veuf), Myrrhina avoue un scandale familial. Mais l᾽acte de langage de l᾽aveu, explicite chez Didon, implicite chez Myrrhina, est effectivement inauguré par l᾽apostrophe en forme de "captatio benevolentiae".
818. Sur le "status uenialis", voir les scholies Ph. 281, 4 ; 753 ; 751 ;
990 (et notre note).
819. Voir 371, 1.
820. Comprendre ici "ignobilis" au sens propre de "qui n᾽a pas de nom", donc "qui ne mérite pas d᾽être connu". Voir par exemple Plaute, Amph. 440.
821. Commentaire linéaire assez long et réparti sur huit scholies (ce qui est beaucoup pour Donat), mais dont la cohérence est grande. Il s᾽agit de marquer, dans la phraséologie de Myrrhina, tout ce qui fait ressortir des circonstances atténuantes : 1. elle avoue qu᾽il y a eu faute ; 2. mais une faute subie ("oblatum", scholies 2-4) ; 3. par une toute jeune fille ignorante ("uirgini", scholie 5) ; 4. il y a longtemps ("olim", scholies 6-7) ; 5. dont l᾽auteur est un anonyme irresponsable, un vrai salaud (scholie 8). En un seul vers, il y a aveu de Myrrhina et disculpation de Philumène.
822. Remarque de mise en scène.
823. Remarque de syntaxe : Donat suppose un verbe d᾽empêchement nié par un modalisateur ("je ne peux me retenir") pour expliquer la construction en "quin". Mais les tours "non possum quin", "nequeo quin" sont fréquents, sans qu᾽il semble nécessaire de postuler une ellipse.
824. C᾽est-à-dire que, dans ce récit (qu᾽il se fait à lui-même !), Pamphile entrecoupe les paroles rapportées de Myrrhina de ses propres réflxions ou sentiments. Cela ressemble au récit de Géta dans
Phormion (par ex. vers 92-100, avec paroles rapportées d᾽un autre personnage et commentaires sur ce discours), à la différence près que Géta fait ce récit à Dave au lieu de le faire dans un monologue comme ici.
825. Le mot ὑφέν implique souvent chez Donat qu᾽il s᾽agit d᾽une remarque de ponctuation (And. 211, 4 ; Ad. 888, 2). Ici, le grammairien peut vouloir dire que les deux mots forment un tout, en expression figée.
826. "Obtestatio" glose ici le verbe que lit Donat : on doit donc supposer qu᾽il lit "obtestamur" (voir aussi l᾽illustration virgilienne juste après), et non "obsecramus", qu᾽on trouve dans tous les éditeurs de Térence. Rien dans l᾽apparat de Térence ne laisse supposer cette variante. Nous éditons, pour la cohérence, "obtestamur" dans le vers térentien.
827. Donat propose ici, de manière assez confuse, deux interprétations pour ce vers : soit "tecta tacitaque" renvoie à deux solutions possibles (rester avec Philumène pour le premier terme, la répudier pour le second), soit ce syntagme renvoie à la même éventualité, rester avec Philumène, de sorte que l᾽affaire ne soit ni proprement visible, ni diffusée par la rumeur. En tout cas, dans toutes les reformulations et propositions différentielles, "tecta" est interprété du côté des actes et "tacita" du côté du langage.
828. Donat illustre ici des valeurs de la conjonction "si" au sens de "s᾽il est vrai que" et qui laissent attendre dans la principale une conséquence logique de cette vérité postulée comme préalable.
829. C᾽est-à-dire que, habilement, elle propose seulement le versant positif de l᾽alternative.
830. En répudiant sa femme, Pamphile devrait rendre la dot. Myrrhina, dans une seconde habileté, essaye aussi d᾽apitoyer son portefeuille.
831. Ce "nom" est l᾽adjectif "solus".
832. De fait, seule Philumène peut faire ce type de confidence à sa mère. On n᾽est sûrement pas dans le qu᾽en-dira-t-on que postule le verbe "aiunt" au pluriel, mais dans le secret feutré des familles. Mais Myrrhina protège la pudeur de sa fille en faisant semblant d᾽avoir entendu dire la chose par on ne sait trop qui. L᾽insistance sur l᾽"honestas" de "aiunt" (reprécisée dans la scholie suivante) est liée au fait qu᾽il serait malséant d᾽expliciter le fait que Philumène a parlé de sa vie intime à sa mère.
833. L᾽antiptose est l᾽emploi d᾽un cas pour un autre (ici, "post" + abl. au lieu de "post" + acc.). Donat y reviendra en scholie 6, mais ici il faut comprendre que ce serait si "post duobus" équivalait à "post duos" qu᾽il y aurait antiptose. Le sens est donc : ce n᾽est pas une antiptose puisqu᾽il faut détacher "duobus" de "post" qui devient adverbe. Ce serait une antiptose s᾽il fallait les rattacher.
834. Donat reconstitue l᾽historique de la grossesse de Philumène qui contient
9 mois. Pendant les mois
1 et 2, la jeune femme a vécu chez ses parents, déjà enceinte de Pamphile, mais sans savoir que c᾽est de lui. Pendant les mois
3 et 4, Philumène qui vient de se marier à Pamphile n᾽a pas eu de rapports avec lui. Pendant les mois
5 et 6, Pamphile s᾽est épris de son épouse et a eu des rapports avec elle. Ce total fait bien quatre mois de vie commune et déjà six mois de grossesse. Pendant les mois 7,
8 et 9, Pamphile est en voyage. Sur la restitution de ce texte malmené par Westerhof et Wessner voir la note apposée au texte latin.
835. Pour que ce soit "abortum factum esse" (il s᾽est produit une fausse couche) ou "abortum natum esse" (c᾽est un avorton qui est né), et qu᾽"abortum" ne soit pas une forme verbale (participe parfait d᾽"aborior") mais un nom.
836. Wessner renvoie ici à Térence, Ad.
189 ("tamen tibi a me nulla orta est iniuria"). En ce qui concerne le propos de Donat, propose-t-il ici qu᾽"abortum" soit en fait un participe parfait, ce qui va contre sa première hypothèse ?
837. Notons que "suspicabilis" n᾽est employé que chez Arnobe au 4e siècle, et signifie "conjectural". Il semblerait qu᾽on ait ici un néologisme tardif normalisé (formé sur une base verbale avec un suffixe adjectival de possibilité).
838. Ce qui gêne Donat, c᾽est l᾽incompatibilité apprarente entre l᾽énoncé "Diacam abortum esse" (je dirai qu᾽il y a eu fausse couche) et "ex te recte natum putent" (on pensera qu᾽il est né de toi). Si l᾽enfant est "abortus" (donc mort-né), peut-il être dit "natus" ? En fait, il y a deux choses : les gens, remontant jusqu᾽à la date des noces, croiront que Philumène a accouché bien avant terme, à sept mois, et que, comme souvent dans ce cas, l᾽enfant est mort-né ; mais ils croiront aussi (dès lors que le scandale ne sort pas de la famille) que c᾽est Pamphile le père légitime, n᾽ayant pas de raison de croire le contraire. Il n᾽y a pas d᾽incompatibilité dans l᾽énoncé. Naturellement, cela implique qu᾽on se débarrasse de l᾽enfant en fait né à terme et dont la vigueur suspecte ne manquerait pas de faire jaser. D᾽où la mention de l᾽"exposition" au vers suivant.
839. L᾽exposition des enfants était une coutume antique. On déposait à la dérobée le nourrisson indésirable dans un endroit de passage où il pouvait éventuellement être recueilli par une âme charitable. Mais il était le plus souvent laissé là et dévoré par les bêtes. Voir Logeay-Vial (2009).
840. Voir les vers
527 et suivants. De fait, on pouvait aussi, au lieu d᾽exposer l᾽enfant, le tuer tout de suite. Mais on l᾽exposera et cela permettra à Phidippe de lui sauver la vie, contre toute attente.
841. Ce pléonasme porte sur le cumul des pronoms indéfinis "nihil" et "quicquam".
842. Donat aborde ici le problème de la modalisation, d᾽où la difficulté qu᾽il a à exprimer clairement son idée ("aliquid assertionis habet"). Nous avons le même problème en français : comment expliquer que "sans doute" signifie en fait "sans certitude" ? La scholie se comprend en tout cas ainsi : en utilisant une négation dont la portée est sur la manière ("ne pas... d᾽une manière ou d᾽une autre"), Pamphile ouvre la porte à l᾽autre option : "ce n᾽est pas complètement honorable" laisse entendre que ce l᾽est un peu quand même, et c᾽est en quoi il y a un peu d᾽assertion là-dedans.
843. Remarque de mise en scène. Donat se fait une représentation mentale très "classique" : ses didascalies psychologisantes sont toujours assez redondantes par rapport au texte.
844. Comprendre que "etsi" n᾽est pas un mot de liaison copulatif (ce que serait "et" s᾽il fallait lire "et si"), ni "prépositif" ("mis devant"), dont relèvent ses emplois adverbiaux en tête au sens de "d᾽ailleurs", mais subordonnant.
845. A ce que l᾽honneur commande (vers 403) ou que l᾽utile réclame (scholie 400, 4), Pamphile oppose l᾽amour et la l᾽affection. C᾽est un pur dilemme.
846. Donat commente le temps du verbe pour montrer que l᾽amour de Pamphile pour Philumène est toujours bien présent.
847. Sur le sens de "pendere", cf. 128, 2. Donat dit ici que "lacrimo" n᾽est pas à rattacher à la phrase précédente d᾽un seul tenant, mais qu᾽il faut le séparer par des sanglots. C᾽est une remarque de mise en scène qui est peut-être justifiée par l᾽absence de mot de liaison entre les deux phrases.
848. Etrange formulation pour dire que "quae" n᾽est pas interrogatif mais exclamatif indirect ! Comprendre : c᾽est un pronom, ici exclamatif, et, ici, l᾽exclamation a valeur de plainte. Ce doit aussi être une remarque didascalique implicite sur la prononciation à prêter à ce pronom.
849. Le rapport à la citation est assez lâche mais accentue l᾽idée que la scholie
1 est une remarque de mise en scène implicite. Pamphile doit jouer comme on jouerait Didon éplorée.
850. Implicitement Donat signale la prolepse de l᾽exclamative indirecte.
851. "Fortuna" a un sens neutre ("bonne fortune" ou "mauvaise fortune") : voir plus haut 368, 2. Mais ici il est contextuellement orienté vers son versant positif.
852. C᾽est-à-dire que si on lit "O Fortuna, ut numquam perpetuo es bona", comme semble le préférer Donat, on comprend tout de suite que la Fortuna invoquée est "bona". En revanche, si on lit "data", la bonne part de Fortuna n᾽apparaît plus immédiatement, mais elle reste nécessairement présente contextuellement, bien qu᾽implicite. Au demeurant, Donat semble le seul à connaître cette variante "perpetuo es bona", les mss. de Térence ayant systématiquement "data".
853. Donat hésite entre une forme "idem", nominatif masculin singulier renvoyant à Pamphile, donc équivalant à "idem ego", et un datif masculin singulier renvoyant à son expérience amoureuse (représentée par le pronom "huic" dans le vers, d᾽où "eidem huic"). Donc soit : "moi, le même, je m᾽occuperai dès lors de cet amour-ci", soit "je m᾽occuperai dès lors de cet amour-ci aussi". Mais il ne s᾽agit pas nécessairement d᾽une variante textuelle : ce peut être une graphie "idem" ambiguë et analysable comme un datif.
854. A cause du sème ᾽effort᾽ inhérent.
855. Comprendre qu᾽il ne faut pas que Parménon sache que Philumène vient d᾽accoucher car, puisqu᾽il sait que Pamphile n᾽a pas touché sa femme au début, il en conclura vite que cet enfant est suspect. Et la présence des autres esclaves l᾽empêche de s᾽éclaircir avec Parménon sur ce point scabreux.
856. Il semble donc que Philumène soit "en train" d᾽accoucher et que le travail ne soit pas tout à fait terminé.
857. Donat se félicite de cet excursus constitué par la fin de la conversation que mènent en arrivant sur scène Parménon et Sosie. Cela, certes, ne sert en rien l᾽action, mais permet de trancher avec le long monologue pathétique de Pamphile qui vient de s᾽achever.
858. Il s᾽agit d᾽une remarque de dramaturgie générale et non d᾽une proposition faite sur la réplique en cours. En règle générale, la conversation peut naître sur la scène ou continuer après avoir été inaugurée hors scène. Mais ici Térence ni Donat ne laissent de choix : on est dans le deuxième cas, comme l᾽a montré la scholie précédente.
859. Wessner édite "quantum", comme dans le manuscrit A de Térence, tout en précisant dans l᾽apparat que le scholiaste lit "quam". De fait, les mss. (VGK...) ont effectivement "quantum", comme le codex Bembinus de Térence, mais le commentaire de Donat n᾽a de sens que si le lemme porte "quam". Nous gardons l᾽incohérence, qui témoigne de l᾽état de la transmission.
860. Les éditions de Virgile donnent "tanto" et non "tam tu". Mais ce peut être une correction de grammairien et, ici encore, Donat a peut-être un texte "ante correctionem" des
Géorgiques. Ce qui est commenté, tant chez Térence que chez Virgile, c᾽est la rupture de parallélisme entre corrélatifs, "quantum... tam" et "quanto... tam", qualifiée d᾽anacolthe n° 4.
861. Donat note la valeur durative de l᾽accusatif seul (sans préposition) dans l᾽expression du complément de temps.
862. C᾽est-à-dire que l᾽incertitude est levée au vers suivant.
863. Donat appelle "absolues" les constructions soit sans complément soit directes. Vraisemblablement, "absolute" ici désigne le complément à l᾽ablatif sans préposition du comparatif. La construction non-absolue serait en "quam". Mais il n᾽y a rien de surprenant dans cette construction, sauf à supposer que la comparaison se fait implicitement avec la langue de son époque, qui privilégie le tour subordonné "quam" ou des tours à l᾽ablatif prépositionnel.
864. C᾽est donc le verbe "expecto" qui fait le lien entre ces deux passages.
865. Donat signale implicitement une hyperbole de Sosie.
866. Ce n᾽est pas notre analyse. Il est plus facile de supposer une ellipse : "istud odiosum est". Mais comme la phrase est constituée de ce seul mot, Donat préfère y voir un adverbe, catégorie facilement habilitée à occuper seule tout l᾽espace phrastique.
867. La litote est techniquement fondée, puisqu᾽on a la négation du contraire : "pas en cachette", donc "tout à fait clairement".
868. C᾽est-à-dire soit ceux qui font de "odiosum haud clam me est" une réplique de Parménon, soit groupent dans la réplique authentique de Parménon "haud clam me est, denique etc.".
869. L᾽objet de la scholie que de dire que Térence met le subjonctif parfait pour le futur antérieur ; Donat ici les distingue donc, ce qui n᾽est pas toujours le cas chez les grammairiens. Le "promissif" désigne les emplois optatifs du subjonctif ("j᾽aurais préféré fuir").
870. Ce qui étonne Donat, c᾽est qu᾽on prête à l᾽esclave fugitif une raison tout à fait recevable à sa tentation de désertion. Cela étant, ce sont deux esclaves qui parlent.
871. Donat nous dit ici que le pronom "ipse" peut être interprété comme appelant le développement implicite "a quo missus sum" (il prendrait alors en quelque sorte une valeur anaphorique), ou alors comme le pronom grec "αὐτός", souvent employé, selon Donat, lorsqu᾽un esclave parle de son maître, comme une sorte de pronom déictique. "Ipse", pour un esclave, c᾽est son patron.
872. Ce n᾽est pas le cas : Parménon vient de saluer Pamphile, conformément à son devoir.
873. Il s᾽agit de l᾽Acropole d᾽Athènes. Minerve correspond à Athéna, la déesse éponyme d᾽Athènes, qui est le lieu scénique de la pièce.
874. "Opus est" peut se construire avec un infinitif sujet ou avec un ablatif. Ici, la construction avec le participe parfait passif de "transcurrere" à l᾽ablatif peut sembler peu naturelle, d᾽où le commentaire de Donat ; de plus, on ne trouve pas de datif de personne ("opus est" est employé de manière impersonnelle), ce qui est étrange avec l᾽ablatif de la chose requise.
875. Remarque de mise en scène : Parménon, mettant en question la personne (le complément au datif manquant dans l᾽énoncé de Pamphile), prononce "Cui homini ?" avec un ton insolent qui revient à dire "Ne compte pas sur moi". Voir la scholie suivante.
876. Comprendre que "an" employé en interrogation simple a un sens ironique.
877. L᾽hyperbole consiste évidemment à dire "voler" au lieu de "courir". En quoi est-elle conforme au caractère ? Peut-être, si c᾽est au caractère de Parménon qu᾽elle se conforme, par référence métathéâtrale au "seruus currens", l᾽esclave qui court, motif récurrent de la comédie romaine.
878. Donat fait ici une étymologie du substantif "caro, carnis", f. (chair) par le verbe verbe "carere" (manquer), dont il est le premier attestateur, selon Maltby (1991, s. v.).
879. Les éditions de Virgile donnent généralement "tum" au lieu de "et". Le propos du scholiaste est ici transitif : "caro" vient de "carere" : la preuve, Virgile appelle les morts "luce carentum" (qui manquent de lumière). Mais ce qui n᾽est pas clair, en attendant la scholie
4 qui s᾽en expliquera (?), c᾽est le passage de "cadauer" à "caro" : pour expliquer "cadauerosa", Donat donne l᾽étymologie de "caro" sans dire explicitement qu᾽il y a entre les deux termes un lien étymologique.
880. Etymologie, cette fois scientifiquement correcte, de "carnifex".
881. Encore une étymologie, qui rapproche "pulpa, -ae" (chair, viande), du verbe "pulsare", (heurter, secouer lors de la mastication). Là encore, Donat est le seul attestateur.
882. Les grammairiens connaissent quelques exemples ce cette connivence entre D et R, par exemple "meridie" (midi) pour "*medidie" (milieu du jour, de "medius" et "dies") : voir par ex. Prisc. Inst. 1,
45 (GL 2, 35, 2): "D transit in (...) r: ᾽arrideo᾽, ᾽meridies᾽ ; antiquissimi uero pro ᾽ad᾽ frequentissime ᾽ar᾽ ponebant: ᾽aruenas᾽ etc." (D passe à r: "arrideo", "meridies" ; les Anciens mettaient très souvent au lieu de "ad-" "ar-" : "aruenas" etc.). De là, un raisonnement analogique : ce qui est vrai pour "meridie" peut être vrai pour "caro".
883. La deuxième main rapproche cette fois "caro" du verbe "cado" (je tombe), ce qui boucle la boucle : le rapport phonique entre "cadauer" et "cado" est suffisamment clair pour rester implicite. Mais avec ce bouclage, se tisse un réseau lexical "cadauer" / "cado" / "caro" / "careo" tout à fait typique de la méthode lexicologique des Latins.
884. Comme souvent, la multiplicité de l᾽interprétation est induite par un simple problème de ponctuation.
885. Cela rejoint ses remarques précédentes sur la différence entre l᾽amoureux et le mari : voir Hec. 326, 1 ; 361, 1.
886. Citation approximative d᾽un vers lemmatisé autrement (voir 269) : "sancte adiurat non posse apud uos Pamphilo se absente perdurare".
887. C᾽est-à-dire que "factum" porte soit sur le fait que Philumène a dit qu᾽elle attendait le retour de Pamphile, soit que Phidippe a dit que Philumène attendait le retour de Pamphile.
888. Cette scholie exprime le dilemme auquel est soumis Pamphile, qui ne peut dire que Philumène accouche ni ne peut, par piété filiale, accuser sa mère de la faire fuir.
889. Dans le passage de
L᾽Andrienne cité, il s᾽agit effectivement de Mysis déjà en scène (comme Pamphile dans le cas présent) et qui voit arriver le jeune homme qui monologue. Elle l᾽écoute parler, s᾽inquiète, se fait des réflexions à mi-voix jusqu᾽à ce que Pamphile (celui de
L᾽Andrienne) la voie et l᾽aborde. La situation conversationnelle est la même sauf que, ici, le personnage qui entre est double (Lachès et Phidippe) et qu᾽il y a dialogue et non monologue ("secum"). En outre, si dans
L᾽Andrienne le procédé est suivi sur la longue durée (le monologue de Pamphile capté et commenté par Mysis en aparté dure plus de trente vers), ici il n᾽est guère qu᾽évoqué. Il s᾽agit davantage de préparer l᾽entrée des deux pères en les faisant (comme dans la scène précédente les deux esclaves Parménon et Sosie) continuer leur conversation.
890. Pamphile écourte les politesses des retrouvailles avec son beau-père. Il ne le salue même pas, à vrai dire, et cela contribue à jeter le froid qui va s᾽installer dans toute cette fin d᾽acte.
891. "Modo", adverbe de temps, signifie "tout à l᾽heure" et s᾽emploie facilement avec le parfait ponctuel ou l᾽imparfait duratif. En fait on a un trait de langue orale : interrogation non marquée (voir la note suivante), présent pour le passé, comme en français parlé "tu arrives à l᾽instant ?". La légère rectification "admodum" opérée par Pamphile est, selon Donat, une manière d᾽ancrer davantage dans le présent. Et cela permet aussi au jeune homme de se disculper : l᾽explicite est : "j᾽arrive tout juste", l᾽implicite est : "je n᾽ai donc pas eu le temps de passer te dire bonjour" ; voir la scholie 3.
892. Le seul rapport que l᾽on puisse trouver entre cette citation (En. 10, 228-229) et le texte de Térence est qu᾽il s᾽agit d᾽une interpellation à la P
2 sous forme de question (dans Virgile, c᾽est Cymodocée qui interpelle Énée). La question du texte cité est introduite par "-ne", et c᾽est peut-être cette forme correcte que Donat veut enseigner à ses élèves, alors que celle du lemme ne présente pas de marqueur de l᾽interrogation, comme c᾽est souvent le cas dans la langue parlée.
893. Rappel de la situation : Phania est le cousin défunt de Lachès qui a laissé un héritage que Pamphile est allé chercher, circonstance qui l᾽a éloigné d᾽Athènes pendant trois mois.
894. L᾽alternative proposée ("utrum... an") n᾽est pas d᾽une grande clarté, en raison du jeu des pronoms et des références. Faut-il comprendre que Lachès évoque cette affaire privée de l᾽héritage soit pour que Phidippe fasse revenir sa fille, en vue de la confrontation qu᾽il souhaite (voir le vers 452), soit pour rendre jaloux Phidippe et l᾽inciter à raisonner sa fille, qui aurait tort de quitter une famille si riche ? Lachès souhaite alors, dans uncas comme dans l᾽autre, le retour à la normale et la réconciliation du couple. Ou bien la deuxième alternative (qui, dans cette première hypothèse, ne s᾽écarte guère de la première : "cupidiorem" est de fait commun aux deux volets) doit-elle se comprendre avec un réfléchi direct ? Dans ce cas, Lachès espère rendre Phidippe cupide de récupérer ses propres fonds, à savoir la dot de Philumène (que de fait il va réclamer au vers 502) et l᾽alternative est : soit il évoque l᾽héritage pour inciter Phidippe à calmer sa fille et à la faire rentrer dans le droit chemin, soit il l᾽évoque pour inciter Phidippe à radicaliser l᾽affaire et à réclamer la dot, que l᾽héritage rendra facile à restituer.
895. Comprendre, implicitement, "con-soririni" : le préfixe, qui ne pose pas de problème, reste ici implicite.
896. Il semble que Gaius (Dig. 38, 10, 1, 6) pense le contraire : "consobrini (...) ex duabus sororibus nascuntur, quasi consororini" (des "consobrini" naissent de deux sœurs, comme si le mot était "con-sororini"), et qu᾽Isidore de Séville (Etym. 9, 14) les mette tous deux d᾽accord : "Consobrini uero uocati, qui aut ex sorore et fratre, aut ex duabus sororibus sunt nati, quasi consororini" (on désigne du nom de "consobrinus" celui qui est né d᾽un frère ou d᾽une sœur ou ceux qui sont nés de deux sœurs comme si le mot était "consororinus"). La seule hypothèse exclue, apparemment, est d᾽appeler "consobrini" des cousins issus de deux frères (comme Ctésiphon et Eschine dans
Les Adelphes ou Antiphon et Phédria dans
Phormion par exemple, lesquels sont désignés en latin du nom de "patrueles" : voir la scholie 3). La scholie intercalée par la seconde main contredit au moins partiellement la scholie 3, où l᾽appellation de "consobrini" est déclarée valable (comme chez Isidore) entre des cousins dont les parents de même sang sont sœurs (implicitement) ou frère et sœur. Le scholiaste a sans doute été trompé par la scholie
1 qui, dans les mss. au moins, porte "sororinus", ce qui l᾽a induit à faire une differentia entre "sobrinus" (cousin issu de germains en langue classique) et "consobrinus" (cousin germain par la mère), et qu᾽il fonde manifestement sur d᾽autres critères. Ce lexique de la famille a beaucoup évolué en latin tardif selon les territoires latinisés.
897. Sur l᾽établissement difficile de ce texte, voir la note apposée au texte latin.
898. La scholie porte sur le sens et l᾽origine du sens de "sane". Ce rapprochement avec "ualde" sur la base du rapprochement entre les adjectifs "sanus" / "ualidus" est récurrent dans le commentaire ; cf. Hec. 178, 1 ; And. 195 ; 229 ; 848 ; Ad. 580, 2.
899. Ce qui est spirituel c᾽est le paradoxe : comment peut-on se laisser quelque chose pour soi après sa mort ?
900. Sur cette figure, voir par exemple Eun. 27, 4 ; 41 ; 936, 1.
901. Il y a là un jeu de mots (ou une simple ambiguïté) – difficile à rendre – sur le verbe "prodesse", qui a un sens général "être utile" et prend un sens particulier de "être un profit" lorsqu᾽il s᾽agit d᾽argent. Donc soit le sujet implicite de "profuit" est le défunt Phania, soit c᾽est le référent de la relative "quoi que ce soit qu᾽il nous a laissé".
902. "Impune", de la famille de "poena", signifie littéralement "sine poena" (sans châtiment). Souhaiter le retour à la vie de Phania est un vœu qu᾽on peut faire sans risque d᾽être puni en tant qu᾽héritier, puisque le vœu ne risque pas de se réaliser.
903. Citation approximative de la réplique de Pamphile, entre paraphrase et reformulation.
904. Comprendre : ce n᾽est pas nous qui l᾽avons chassée de chez nous, mais lui qui l᾽a fait venir chez lui.
905. Cette citation (très célèbre) a pour but de donner un autre exemple de "ut" adverbe interrogatif indirect.
906. Autrement dit il va développer dans son apologie tous les arguments utiles et habituels de moralité.
907. Subjonctif attendu dans une interrogative indirecte.
908. Virgile, En. I, 625. C᾽est l᾽antithèse qui est ici illustrée, comme dans la citation suivante. Mais dans ces deux illustrations, l᾽antithèse n᾽est pas appuyée par une paronomase, comme chez Térence.
909. La citation est inexactement rapportée du texte de Cicéron ; on a, chez les éditeurs : "Quid, si doceo, si planum facio teste homine nequam, uerum ad hanc rem tamen idoneo - te ipso, inquam, teste docebo"…. Cette citation nous permet de modifier la séquence "ad hanc rem s. i." lue par Wessner en "ad hanc rem t. i.".
910. C᾽est-à-dire que la rupture est consommée. S᾽il mettait le verbe au présent, il s᾽agirait de traiter une affaire en cours ; en en parlant au parfait, il semble indiquer qu᾽il n᾽y a pas de recours amiable.
911. Dans son rôle de bon fils, qui ne l᾽empêche pas d᾽être un bon mari.
912. Même remarque sur la "morosité" des vieillards en Hec. 578, 1.
913. Citation approximative du vers 378.
914. Sitôt résumé son dilemme sous cette formule presque digne de Rodrigue, Pamphile va en effet indiquer ce que son devoir lui dicte.
915. La citation donne seulement l᾽exemple d᾽une apostrophe, pas d᾽une apostrophe par un nom propre.
916. Si la citation de Virgile est bien à sa place dans cette scholie, elle illustre la litote. Or ce n᾽est pas spécialement le cas. Chez Térence, "haud inuito" (avec la négation du contraire) est clairement une litote. Mais le morceau virgilien ? Peut-être en revanche faut-il voir dans ce morceau (cité ailleurs dans le commentaire), et surtout dans "posthabita", une illustration du verbe "postputasse" du vers suivant. Dans ce cas, la citation serait à déplacer de quelques mots. Peut-être s᾽est-elle retrouvée là, déplacée d᾽une ligne lors du passage des gloses marginales dans le corps du texte.
917. Le bavardage comme trait de caractère des vieillards de comédie est un trait récurrent : voir Hec. 738 ; Eun. 216, 1 ; 973, 1 ; Ad. 68, 3 ; 264,
3 (et notre note) ; 646,
2 (et notre note).
918. Autrement dit, ce qui est mieux c᾽est la généralité : "toutes les choses" au lieu de "ta mère", "un parent" au lieu de "ta mère" : à la fois cela évite de nommer les personnes qui sont cause du conflit et cela donne un tour sentencieux très moralisant à l᾽énoncé.
919. Cette scholie finale illustre sans doute le sens de la scholie 1.
920. "Meritam" au vers suivant. Cette propriété de l᾽expression est commentée au vers suivant.
921. Comme souvent en lexicographie antique, le grammairien glisse d᾽un mot à un autre : ici, c᾽est finalement "promeritam" qui exemplifie "meritam".
922. C᾽est-à-dire les deux autres femmes qu᾽il a aimées (puisqu᾽il ne sait pas encore que sa femme et celle qu᾽il a naguère violée sont une seule et même femme). Mais on voit que sont comparés des types d᾽amour que nous ne trouverions pas comparables à notre époque : l᾽amour filial, l᾽amour conjugal, le désir irrépressible et coupable.
923. Même type de remarque sur l᾽emploi des temps en 476, 3.
924. Rapprochement assez bien vu : même contexte, même verbe à la même forme, même type de signification.
925. Pamphile est bien plus un amoureux qu᾽un mari, comme il a déjà été noté plus haut. Voir 448,
1 et la note.
926. Texte très difficile à établir, voir la note apposée au texte latin. Il nous semble que Donat dit ici deux choses. 1-Pamphile dit "éloigner" au lieu de "flanquer dehors", ce qui est une forme d᾽euphémisme. 2-il incrimine la nécessité pour ne pas incriminer Sostrata. Tous ces éléments se retrouvent dans la suite du commentaire.
927. C᾽est-à-dire que par cette phrase dans laquelle il s᾽oppose au raisonnement de son gendre, Phidippe fait passer Pamphile pour celui sur qui retombe toute la responsabilité de la décision, alors que ce dernier rejetait cela sur la "necessitas". Quant aux intérêts qu᾽il sert, on suppose qu᾽il s᾽agit des siens (donc de ses intérêts en tant que beau-père de Pamphile), puisque rendre le mari responsable de la répudiation signifie que la dot sera rendue avec l᾽épouse.
928. Donat corrige et normalise Térence : on attend le même mode dans tout système hypothétique.
929. Au vers 261.
930. Donat rappelle ici que Lachès avait déjà prédit à Phidippe que Pamphile prendrait mal la chose, à peu près dans les mêmes termes.
931. Donat évoque le présupposé véhiculé par l᾽énoncé "non credidi inhumanum fore adeo". Dire cela implique que Pamphile est de toutes façons inhumain, mais qu᾽il montre dans l᾽affaire de Philumène jusqu᾽à quel point il a perdu toute sensibilité.
932. L᾽adverbe de lieu est de la sphère du "hic et nunc". Phidippe semble exiger que la somme en liquide lui soit versée séance tenante. C᾽est cette absurde et irréaliste impatience qui est notée comme caractéristique de la colère.
933. La concession faite par Lachès que souligne Donat porte sur l᾽irritation de Pamphile.
934. Cette étymologie "proteruus" / "proterere" est une exclusivité de Donat (voir Maltby 1991, s. v.). Les modernes voient plutôt dans "proteruus" un mot (via "*pro-pt-eruus") de la famille de "peto", "viser, harceler".
935. Donat met en rapport étymologique "contumax" (opiniâtre) et "contemno" (mépriser) : la connivence phonique (relative, d᾽ailleurs, mais fortuite) impose sa force et oblige Donat à une acrobatie sémantique. Cette étrange idée se trouve relayée par d᾽autres grammairiens : Velius Longus (GL 7, 76, 6), Isidore de Séville (Etym. 10, 45). En fait "contumax" est de la famille de "tumeo" (enfler), ce que Velius Longus, dans le même passage, atteste aussi, en prêtant cette étymologie à Nisus.
936. On a "o Aeschine" dans le texte de Térence, ainsi que dans le commentaire de Donat à Ad. 449, 1. Sans doute le grammairien a-t-il écrit "Pamphile" par inattention, puisque c᾽est lui l᾽absent auquel s᾽adresse Phidippe.
937. L᾽atticisme (figure récurrente dans ce sens chez Donat) signale ici un datif éthique. Voir Ad. 272, 1 ; 475, 5-6 ; Eun. 45 ; 284, 1 ; Ph. 223, 1.
938. Par à-peu-près, Donat (en fait ici sans doute la main médiévale souvent absurde) illustre le couple "elatus" / "sublatus" par un mot apparenté étymologiquement à des formes du verbe "fero" mais distinct néanmoins de lui, "attollit". Le vers de Virgile n᾽a aucun rapport, hormis la présence du mot "animos" et ce rapport sémantique entre les verbes.
939. Il y a déjà eu une confrontation entre Lachès et Sostrata (l᾽autre couple de parents). Ici sont opposés Phidippe et Myrrhina (voilà pour la variété promise), personnages dont nous connaissions déjà les caractères, mais séparément.
940. Citation évidemment en contexte. Les enfants morts en bas âge aux enfers préparent le mauvais parti qui pourrait être fait à cet enfant, qu᾽on croit illégitime.
941. Donat commente ici en réalité la succession de sons u dans « audiVisse Vocem pueri Visus est Vagientis », ce qui lui semble relever de l᾽onomatopée, imitant les cris du nouveau-né.
942. Ce que remarque Donat ici c᾽est l᾽apparente impropriété qui consiste à employer le verbe "uideo" pour des notations auditives. Il souligne ainsi que, dans son acception "sembler", le verbe a perdu sans doute une grande partie de son sémantisme initial. Voir aussi la scholie Hec. 318, 3.
943. Comprendre : "comme ᾽defessus᾽ et ᾽deambulando᾽" dans cet extrait (bien choisi) des
Adelphes.
944. Alors qu᾽on peut le faire entre "de-" et un "nom" (en l᾽occurrence un adjectif), en tre "de-" et un verbe. Rappelons que les grammairiens latins ne font pas de différence entre préposition et préfixe. "Repente" peut être un adverbe, mais il n᾽est pas possible dans ce cas d᾽en faire le régime de la préposition "de". Il faut donc lire "derepente", avec une forme intensive comme dans "defessus" (très fatigué) et "deambulando" (déambuler), et non "de repente" qui ne se construit pas. Voir scholie suivante.
945. Sur cette marque de ponctuation antique visant à rassembler des éléments qui pourraient être séparables à l᾽œil par la lecture, voir la scholie Ad. 888,
1 et notre note.
946. Autrement dit Donat attire l᾽attention des lecteurs sur le fait que ce "quod" est un relatif de liaison vide pour le sens, et qui ne sert qu᾽à relier les deux phrases. Cet emploi est évidemment parfaitement courant de son temps et il ne le signale que pour éviter une difficulté de construction.
947. Il s᾽agit évidemment du préfixe "con-" et non de la préposition. Signalons d᾽ailleurs que si plusieurs mss. ne segmentent pas bien la séquence "con modo" et lisent "commodo" ou "quomodo" (G), K et V lisent bien "con/com modo" (en deux mots), alors qu᾽il est très rare que les Latins aient une claire conscience de ce qu᾽est un morphème : en général ils écrivent un mot entier qui existe à l᾽état libre. Si Donat a effectivement écrit "con" pour faire comprendre le préfixe "con-" (et non pas "cum", comme la préposition, qui en est l᾽ersatz habituel), et si ce n᾽est pas une correction des copistes "modernes" de K et V, c᾽est une rareté relative. Sur cette question de l᾽expression du "sémiotype", voir Nicolas (2005, p. 425-427).
948. Autrement dit, elle avait quelque chose à cacher.
949. Remarque de "mise en scène". On voit que Donat aime, dans sa mise en scène imaginaire appuyer, d᾽une façon qu᾽on pourrait appeler expressionniste, le texte par une gestuelle et une diction outrée. Cela correspondait au demeurant aux usages de la scène antique.
950. Et il s᾽agit donc du verbe pronominal "se ducere" et non du parfait du verbe "seducere" (séduire, détourner). Dans une lecture à voix haute ou une copie où les mots ne sont pas séparés, on pouvait légitimement hésiter. Cette fois, en ponctuation, il ne faudrait pas l᾽hyphen (qui aboutirait à "seducere"), comme ci-dessus pour "derepente", mais la diastole, pour séparer les deux éléments. Voir la note à Ad. 888, 1.
951. Le sens de cette remarque est peu clair. Soit on y voit une remarque dramaturgique, mais, dans ce cas, on voit mal de quoi il peut s᾽agir (il réutilise des mots qu᾽il a dits à l᾽intérieur, hors scène ?), soit on y voit une remarque linguistique. Phidippe se sert de mots que l᾽on réserve d᾽ordinaire à un usage domestique, donc de mots familiers. La scholie suivante paraît accréditer cette lecture.
952. C᾽est donc sans doute un tour familier, comme en français "elle s᾽est tirée", qui est, justement, le décalque du syntagme latin.
953. Le mot "uir" signifie l᾽homme au sens de "mâle" par opposition à "femelle", comme dans l᾽exemple virgilien, mais très fréquemment aussi "le mari". Donat souligne ici ce qui est un truisme. On voit mal Myrrhina dire quelque chose comme "mon cher mâle". Il s᾽agit sans doute de rappeler à son auditoire que le sens de "mâle" existe même si dans la vie courante, et dans ce contexte, "uir" signifie "un mari".
954. En effet tout mari est un être humain mais tout être humain n᾽est pas un mari, car dans les êtres humains on compte aussi les femmes.
955. On édite généralement "tuque".
956. Le pléonasme porte évidemment sur "adeo" sans qu᾽il soit nécessaire de le rajouter comme le faisait Wessner. Donat paraît considérer que l᾽attribut "hominem" suffit, mais il semble ne pas voir qu᾽"adeo" remplit ici une fonction d᾽insistance qui en fait autre chose qu᾽un simple mot inutile.
957. C᾽est en réalité cette citation qui explique le commentaire. Phidippe répond hargneusement parce que Myrrhina semble lui dénier toute humanité, ce qu᾽indique clairement la citation (réplique de Lachès à Sostrata). Il s᾽agit donc d᾽une remarque de psychologie des personnages plus que de grammaire. Mais il faut signaler aussi qu᾽on s᾽attendrait, en l᾽espèce, comme dans le cas du couple Lachès-Sostrata évoqué implicitement dans la citation, que le mari appelle sa femme "uxor" et non "mulier". C᾽est la suite logique de la gradation inversée commentée en 524, 2 : Phidippe reprochait à son épouse de ne voir en lui ni un "uir" ni même un "homo", finissant par le terme le plus générique, et il répond en disant qu᾽elle est tout au plus une "mulier" (femme) et non une "uxor" (épouse), en commençant (de façon chiasmatique) par le terme le plus générique. Voir aussi la scholie 607, 4.
958. Remarque de ponctuation. Phidippe n᾽interroge pas Myrrhina, il lui assène la vérité : "tu sais tout mais tu ne dis rien". Il faut, du coup, interpréter "taces" dans son emploi transitif "taire qqch.", même s᾽il n᾽y a pas de complément exprimé.
959. Tout au plus Myrrhina retourne-t-elle au questionneur une autre question qui s᾽apparente à un reproche. C᾽est ce qu᾽indique la scholie suivante. Mais on ne peut pas dire qu᾽il y ait une accusation constituée.
960. Donat fait porter cette remarque sur "adeo" parce que c᾽est avec ce mot qu᾽on comprend que Phidippe s᾽est rangé à l᾽argument de Myrrhina. Sa fille a un enfant, mais il n᾽y a là rien d᾽illégitime ou de compromettant.
961. Si Myrrhina a contré l᾽accusation de scandale, elle n᾽a toujours pas dit ce qu᾽il y avait à cacher dans cette naissance, ce qui donne un nouvel argument à Phidippe.
962. D᾽où l᾽emploi de "nos omnes" au pluriel.
963. C᾽est ce que va dire Phidippe au vers suivant.
964. Donat fait remarquer la construction de "celare" avec double accusatif.
965. L᾽avis de Phidippe n᾽est guère autorisé, semble-t-il. Une naissance prématurée de deux mois (surtout si l᾽enfant est bien portant) est forcément de nature à provoquer des soupçons. Myrrhina, elle, qui a un avis plus professionnel sur la question, savait bien (voir le vers 394) que la naissance d᾽un nouveau-né né après sept mois de gestation s᾽apparente à une fausse couche (vers 398).
966. Le bébé étant né après seulement sept mois de mariage, on peut se demander s᾽il n᾽a pas été conçu illégitimement, ce qui pourrait constituer un motif de haine pour les grands-parents ainsi abusés par l᾽adultère de leur fille.
967. Sans doute plus qu᾽une définition, une étymologie : les syllabes "per" et "ui" se retrouvent de façon opportune dans la définition, qui pourrait donc du coup dire quelque chose non pas seulement du sens mais aussi de la forme du mot. Maltby (1991) n᾽a néanmoins pas retenu cet énoncé comme étymologique. On peut (comme Marangoni 2007, s. v.) rapprocher Porphyrion, ad Hor. epod. 17, 14 : "peruicaces (...) dicuntur, qui in contentione usque ad peruincendum perseuerant" (on appelle ainsi ceux qui, dans un débat, persévèrent jusqu᾽à l᾽emporter complétement ("peruincere")) : à meilleur titre, Porphyrion rapproche "peruicax" de "peruincere", mais il utilise lui aussi le verbe "perseuerare" dans sa définition, ainsi qu᾽Isidore (Etym. 10, 210) : "qui in suo proposito ad uictoriam perseuerat". Comme on le voit, "perseuerare" sert à donner le sème ᾽obstination᾽ et, manifestement, l᾽explication de la syllabe "per". Du coup, le reste de l᾽explication ("-uincere" chez Porphyrion, "uictoria" chez Isidore, y compris, donc "ui <quadam>" chez Donat) peut avoir valeur phonétique d᾽étymon.
968. Or en l᾽espèce, en disant "scires" (tu savais), Phidippe accuse sa femme de préméditation. Elle est donc inexcusable.
969. Donat tire ici parti de la construction ancienne de "nubere"avec "cum" pour une remarque sémantique intéressante. Le verbe "nubere" ne s᾽emploie de son temps que pour la femme, mais la construction "nubere cum", parce qu᾽elle introduit une idée d᾽action faite "ensemble", lui fait supposer que le tour ancien veut dire "il se marie ("nubit") avec elle et elle avec lui". Du temps de Donat, on dit "ille eam ducit", "illa ei nubit", avec deux verbes différents.
970. La formulation de Donat n᾽est pas très claire. Phidippe a cru que tout le monde s᾽était ligué contre lui, mais il voit maintenant que c᾽est Myrrhina qui a tout manigancé. L᾽ajout de "etiam" montre qu᾽il n᾽a jamais disculpé Myrrhina, mais qu᾽il l᾽incluait dans le groupe des fautifs, alors que tous les autres, sauf elle, étaient innocents.
971. Dans cette deuxième hypothèse, Phidippe aurait cru que tout était le fait des autres sans que Myrrhina fût impliquée, et il découvrirait maintenant que c᾽est elle qui a tout manigancé.
972. Donat commente ici le retour de Phidippe à la réalité marqué par "sed nunc".
973. Et non pas au sens plus courant de "jadis, autrefois".
974. Si Pamphile est un garçon si bien, pourquoi cacher le fait qu᾽il soit le père ?
975. Donat se trompe, il s᾽agit d᾽Ad. 531.
976. Le commentaire de Donat n᾽est pas très clair. Veut-il dire que le verbe "pernocto" est familier, et que c᾽est pour cela que Térence, soucieux de caractériser ses personnages, l᾽utilise, ou au contraire que le verbe est rare, mais que Térence l᾽utilise de façon courante ? En réalité, Térence ne l᾽emploie que deux fois !
977. On édite souvent "an" au lieu de "ac" et "coeperet" au lieu de "fecerit".
978. Donat semble constuire "numquam decreui id uitium esse uitium", mais c᾽est bien compliquer un énoncé finalement assez simple.
979. Autrement dit, Phidippe ne craint pas que les égarements de la jeunesse ne marquent un vice déterminant et persistant du caractère de Pamphile.
980. Nous traduisons ainsi "uelocem" mais à vrai dire nous ne savons pas ce que cela signifie dans le contexte.
981. Au vers 537.
982. Ce qui semble impliquer que, dans l᾽esprit de Donat, "factum" est un nom, et non le participe de "fio".
983. A nouveau un mot en "per-" et le nom "uis" pour expliquer l᾽adjectif "peruicax" : voir scholie 532,
3 et la note.
984. Le redoublement d᾽expression de Donat n᾽a d᾽autre but que de lever l᾽ambiguïté du genre de "ei" qui peut être à la fois masculin, féminin ou neutre. Avec "circa eam" la question ne se pose plus, mais l᾽énoncé est moins naturel.
985. Il s᾽agit bien évidemment d᾽argumentation.
986. Bien qu᾽il s᾽agisse d᾽une interrogation indirecte, il semble qu᾽il faille ponctuer ainsi. Soit Myrrhina recourt à l᾽argument du vraisemblable pour se défendre, soit elle admet qu᾽elle a été odieuse dans son rôle de mère.
987. Ici, comme en 547, il est question d᾽argumentation.
988. S᾽il l᾽a vu, c᾽est un fait objectif ; s᾽il dit qu᾽il l᾽a vu, la modalisation supplémentaire rend l᾽événement plus flou et le rend suspect.
989. Comme d᾽ordinaire, Donat s᾽amuse avec cette citation du
Pro Caelio 27. Il s᾽agit dans le discours de Cicéron de se moquer de ceux qui s᾽en prennent aux mœurs jugées dissolues de Caelius, alors qu᾽il ne fait que ce que font les jeunes gens bien de son temps. Ici l᾽argument de Phidippe est le même et il en conclut comme l᾽orateur : "bon et après ? Que faisait-il de mal ?".
990. Ces deux scholies se complètent. On attendrait un énoncé du type "exeunte ex amica ineuntem ad amicam", comme dans le
Phormion "in ludum ducere et de ludo reducere", mais à chaque fois le poète n᾽exprime qu᾽un complément et oblige le lecteur à sous-entendre l᾽autre.
991. Cette figure se définit comme le fait de réduire à rien quelque chose. Voir notre note à Hec. 321.
992. L᾽ablatif "cohibentia" de "cohibentia, -ae" est extrêmement rare, mais il semble que le mot, si exceptionnel soit-il, soit bien attesté par les manuscrits.
993. Donat pose une question d᾽interprétation et une question de grammaire dans ces trois premières scholies. Dans la scholie 1, il dit, à propos de la structure comparative "magis humanum", qu᾽elle présuppose que dissimuler est humain (car si c᾽est "plus humain" qu᾽autre chose, c᾽est que le critère de l᾽humanité est intrinsèque : seul le degré est en cause, non l᾽essence). Dans la scholie 2, il se pose la question de la portée de l᾽adverbe "magis", qui pourrait, après tout, porter sur le verbe "dissimulare" du vers précédent ; dans ce cas, la chose s᾽interprète : "est-ce que ce n᾽est pas humain, pour nous, de plutôt dissimuler que de veiller etc.". Enfin dans la scholie 3, il fait une remarque de morphologie en signalant que le comparatif régulier de l᾽adjectif neutre "humanum" est "humanius". En disant cela, au demeurant, il montre qu᾽il opte pour le syntagme "magis humanum" plutôt que pour le syntagme "magis dissimulare".
994. Donat marque ici une gradation dans la parole de Phidippe. Maintenant qu᾽il a disculpé Pamphile de façon certaine, il peut aller jusqu᾽à faire son éloge.
995. Voir 518.
996. Pour comprendre ce que dit Donat, il faut se souvenir que la seconde citation de
L᾽Andrienne est en fait une protestation indignée de Pamphile : "comment, lui, il oublierait une relation si longue et si intime !".
997. Remarque de morphologie : Donat fait remarquer qu᾽il existe un double paradigme pour les pronoms "qui" et "quis" (qui, en fait, ont tendu à confondre leurs prérogatives). Pour lui, la forme normale est la forme en -i, tant au singulier (donc l᾽ablatif féminin "qui<cum>") qu᾽au pluriel (donc "quibus", plutôt que "quis" à l᾽ablatif pluriel). Il a diachroniquement raison pour "quis" mais tort pour le relatif (qu᾽on a ici). De toute façon, les Latins ne savent plus faire la différence entre les deux séries et ont normalisé une des deux formes, mise en commun et pour l᾽interrogatif et pour le relatif. Mais sa remarque pointe un défaut d᾽analogie : si on dit "quibus" au pluriel (et c᾽est la norme, tant pour "qui" que pour "quis"), alors il faudrait privilégier "qui" à l᾽ablatif singulier.
998. Cette reformulation prend en compte l᾽observation de Donat sur les butors. Un jeune homme qui se comporterait ainsi serait un butor, mais au fond Phidippe s᾽en moque aussi longtemps qu᾽il n᾽entre pas dans la famille, mais, une fois devenu son gendre, il ferait courir à sa fille de grands périls. D᾽un commentaire qu᾽on pourrait prendre pour une simple paraphrase on a glissé à une subtile analyse psychologique du personnage.
999. Voir 523, 4.
1000. Telle qu᾽elle se présente, la scholie n᾽a pas grand sens. Peut-être faut-il comprendre que Donat lisait "firmo" dans le texte d᾽Horace et que les copistes ont "corrigé" le texte selon la version la mieux répandue. Métriquement la variante est neutre. Le personnage veut dire que, pour être un bon mari, il faut s᾽intéresser à la sexualité et quelle meilleure preuve donner de cet intérêt que d᾽entretenir une liaison avant son mariage ?
1001. Donat, avec son acuité habituelle, réfléchit sur la progression dramatique de cette scène d᾽affrontement et analyse le mécanisme d᾽enchaînement des arguments.
1002. Remarque de ponctuation qui s᾽appuie sur la syntaxe. Donat veut que l᾽on comprenne "interdico : ne uelis..." (je l᾽interdis : ne va pas...), car il ne veut pas que ses élèves construisent "interdico ne" comme une proposition complétive, ce qu᾽"interdico" dans la meilleure langue ne tolère pas.
1003. Donat est en effet formel. Il ne peut y avoir dans la comédie mise en danger de la vie d᾽un personnage.
1004. Le commentaire porte sur le démonstratif "hanc" et sur le ton avec lequel il faut le prononcer.
1005. Une particularité du langage des vieillards sans doute.
1006. Donat ne remarque pas la litote, et se contente de paraphraser de manière plus claire pour ses élèves.
1007. Karsten (1912) athétisait le commentaire de la seconde main de Wessner, mais en réalité il suffit de le déplacer comme il le fait lui-même pour que l᾽analyse de Donat prenne tout son sens.
1008. Ici le commentaire est obscur à force de concision. Donat commente en fait les deux parties du vers sur le seul lemme qu᾽il cite.
1009. Donat, sans doute pressé d᾽en finir avec cette scène, se contente d᾽une allusion qui demeure assez obscure tant qu᾽on ne perçoit pas que le commentateur s᾽amuse des conventions du théâtre. Pour faciliter une scène de reconnaissance ultérieure, il est fréquent dans les pièces que la jeune fille violentée arrache à son violeur un signe distinctif qui permettra de l᾽identifier et de le confondre. Le caractère distancié de la scholie se voit dans sa brièveté même. Voir le commentaire du vers suivant.
1010. Nouvelle remarque sur les conventions. L᾽inversion des structures habituelles n᾽empêche pas Térence de ménager quand même une scène de reconnaissance. C᾽est sans doute aux yeux de Donat une preuve de son habileté.
1011. Donat analyse ici l᾽état de la cause qui va constituer l᾽objet du débat contenu dans cette scène. Il le qualifie de "negotialis", c᾽est-à-dire de matériel, dans la mesure où ce qui est en cause est le statut de Philumène.
1012. En effet elle désigne la jeune femme par la situation sociale qui la lie à Pamphile, ce qui est une façon d᾽entériner l᾽union du jeune homme.
1013. Même remarque en Hec. 478, 2.
1014. La conjecture est "ita me di habent" et "obtingant", et le serment le vers suivant ; voir scholie à 580, 1.
1015. C᾽est-à-dire "ita" et "-que", valant "et ita" et non la conjonction "itaque".
1016. Pour Donat le mot "iusiurandum" désigne, comme chez Cicéron, toute forme d᾽attestation solennelle faite au nom des dieux. Il y a donc ici pour lui "iusiurandum", même s᾽il n᾽y a pas pour nous véritablement "serment".
1017. Il faut comprendre que Sostrata n᾽a rien fait pour s᾽attirer la haine de l᾽épouse de Pamphile, ce qui est le sujet du commentaire complet de ce vers.
1018. Malgré les apparences il s᾽agit d᾽une remarque de morphologie, indiquant que le "quam" ne doit être pris ni pour un relatif, ni pour un élément de la conjonction "antequam", mais bel et bien comme un comparatif. La plupart des éditeurs modernes éditent ici "quod", mais il est évident que Donat lit bien "quam".
1019. Même type de remarque que ci-dessus, 577, 4.
1020. Evidemment parce qu᾽elle réduit la jeune femme au sentiment qu᾽éprouve pour elle son fils, concentrant ainsi l᾽intrigue sur son enjeu fondamental, le conflit dans le cœur de Pamphile entre l᾽amour qu᾽il éprouve pour sa femme et celui qu᾽il éprouve pour sa mère.
1021. On a ici un cas typique d᾽un travail de compilation inachevé à partir des données fournies par le commentaire originel. Karsten (1912, 185) athétisait le second commentaire, mais il n᾽y a aucune raison de choisir l᾽un plutôt que l᾽autre. Il vaut mieux admettre qu᾽il faut se contenter de la teneur du commentaire originel sans trop savoir quelle était sa forme.
1022. D᾽ailleurs, dans cette scène, elle n᾽a jamais prononcé le mot de "faute", mais un verbe comme "commerui" sous-entendait clairement cette idée.
1023. Ce qui étonne Donat ici est sans doute le luxe de précision qui confine au pléonasme. Malheureusement il oublie de dire comment il l᾽interprète dramaturgiquement.
1024. La reformulation de Donat explique non pas ce qu᾽il vient de dire, mais le sens qu᾽il donne au vers. Il ne faut pas comprendre que Pamphile donne un ordre à sa mère (il est bien trop bon fils pour cela), mais qu᾽il lui explique clairement qu᾽il ne la laissera pas mettre son projet à exécution.
1025. Commentaire syntaxique. On peut comprendre la proposition par "ut" qui suit comme complétant seulement "non sinam" sans compléter "non facies", ou comme complément des deux verbes. Donat propose les deux lectures sans vraiment choisir.
1026. Commentaire extrêmement sibyillin qui se comprend en fait si on lit la fin du vers. Pamphile dit que cela ne se produira ni à cause de son entêtement à lui, ni à cause de la modération de sa mère. Donat remarque donc que, en ajoutant ainsi son propre sentiment, il montre l᾽intérêt qu᾽il a lui-même à contrecarrer les projets de sa mère : ne pas encourir le reproche d᾽avoir fait le malheur de sa mère par son entêtement à ne pas se réconcilier avec sa femme.
1027. Etre présent auprès de ses proches et assister aux fêtes relève plutôt de l᾽honnête, pouvoir voir ses amies et s᾽entraider avec elles relève plutôt de l᾽utile.
1028. Donat indique ici sans doute qu᾽il ne faut pas voir dans cette expression un style paratragique, mais seulement l᾽emploi ordinaire de "nolo" pour marquer la désapprobation.
1029. Expression sibylline. Sans doute faut-il comprendre que Sostrata (dans cette scène paradoxale où chacun veut se sacrifier pour l᾽autre, ce qui, du coup, ne débloque pas la situation) juge aujourd᾽hui comme des corvées ce que Pamphile lui présente comme ses plaisirs habituels de la ville, et qu᾽elle commence par rabaisser les "jours de fête", qui étaient les derniers nommés. Le commentaire porte alors sur l᾽ensemble de la réplique de Sostrata. Mais, si on comprend tout à fait qu᾽elle rejette globalement ses anciennes activités, on ne voit pas bien en quoi elle fait un sort spécial et inaugural aux jours de fête. Peut-être est-ce l᾽emploi du verbe "perfuncta sum" au vers
594 qui incite Donat à croire qu᾽elle évoque d᾽abord implicitement les jours de fête, car c᾽est un verbe qui autorise une construction "perfuncta sum diebus festis" mais semble admettre assez difficilement un complément de personne ?
1030. En réalité Donat commente son commentaire précédent. Il a remarqué le mot "perfuncta" qui s᾽applique prioritairement aux devoirs religieux. Il note alors que la vieille dame ne peut plus les accomplir et indique que Térence s᾽est montré particulièrement adroit ici en faisant répondre à Sostrata sur le point le plus important pour une dame pieuse, celui de l᾽accomplissement de ses devoirs religieux. Ainsi l᾽image de Sostrata en sort grandie.
1031. Deux commentaires en un : la vieille dame manifeste une lassitude face aux obligations fatigantes, ce qui relève de son caractère ("seniliter") ; mais en réalité c᾽est une feinte pour prétexter un départ à la campagne, qui est en fait un désir de sacrifice pour arranger son fils : voilà ce qui est "maternel".
1032. Cela montre la délicatesse de Sostrata qui ne veut pas sembler accuser sa belle-fille de souhaiter sa mort pour en être délivrée.
1033. Même remarque lexicologique en Ad. 109, 1-2.
1034. Sostrata indique qu᾽elle n᾽a plus l᾽âge de vivre décemment à la ville, et non qu᾽elle part pour laisser place libre à sa belle-fille.
1035. Malgré le lemme, cette scholie porte sur la totalité du vers et en particulier "male audit". Le ressentiment général contre les belles-mères affecte Sostrata au point de vouloir lui faire quitter la société de ces gens qui méprisent les belles-mères.
1036. La construction suggérée par Donat est difficilement compréhensible. Si l᾽on comprend à la limite ce qu᾽il fait de "una" en donnant à "absque" le statut d᾽adverbe, on ne comprend plus du tout "hac". La construction est évidemment celle que suggèrent les sources de Donat, "absque" est une préposition, il faut sous-entendre "re" dans le groupe "hac una".
1037. C᾽est-à-dire qu᾽il faut enchaîner directement le vers
602 sur le 601, souligner l᾽enjambement et effacer la petite pause traditionnelle en fin de vers.
1038. En choisissant cette citation des
Odes d᾽Horace, déploration de la mort de Quintilius, Donat achève de donner toute sa grandeur au personnage de la vieille dame.
1039. On remarquera une incohérence certaine dans le texte de Térence cité sous une forme dans le lemme et sous une autre dans la citation.
1040. Le commentaire de Donat porte en réalité sur la construction en apparence non grammaticale de "et mihi" (sous-entendu "vae"). Il remarque toutefois que bien des expressions elliptiques sont ainsi passées dans la langue courante comme le français "ça va ? -et vous?" sans que personne ne s᾽offusque plus de leur caractère elliptique.
1041. La remarque est importante car on arrive à une dérivation de sens intéressante. "Procul" qui signifie "loin" en vient ici à être synonyme de "prope" qui signifie "près".
1042. Sur la hiérarchie de sens et de connotations entre "uxor" et "mulier", voir la scholie 525, 2. Lachès se réconcilie avec cette "mulier" en lui redonnant son titre de "uxor".
1043. La lacune signalée par Wessner (et qui ne laisse pas de trace dans les mss.) peut se suppléer de plusieurs façons. "Qui" peut équivaloir à l᾽adverbe relatif "unde" (selon une remarque récurrente dans le commentaire) ou au pronom relatif neutre "quo" (on est alors dans une remarque morphologique, elle aussi banale dans le commentaire, sur la double forme possible de l᾽ablatif du pronom). Dans ces deux cas on comprend "cela, par quoi on peut infléchir son cœur, c᾽est être sage". Mais peut-être peut-on aussi supposer une remarque de morpho-syntaxe "qui pro quae" (masculin pour le féminin) : "voilà qui est être sage, toi qui fléchis ton cœur". Le poète aurait mis un masculin de généralité, avec une seconde personne indéfinie ("c᾽est un sage, celui qui etc.") là où il aurait pu accorder le relatif au féminin en accord avec la situation d᾽énonciation. Cela peut être confirmé par la scholie 609, 1, et son "etiam" qui pourrait signaler qu᾽il y a eu une première remarque du même acabit. Mais quelque solution qu᾽on adopte, on ne voit guère en quoi consiste le pléonasme remarqué. Peut-être la lacune concerne-t-elle davantage qu᾽un mot. C᾽est peut-être une ligne entière qui a sauté dans l᾽archétype et nous aurions avec "interdum abundat" une fin de scholie dont le début est perdu. Nous pourrions proposer de reconstituer "qui pro <quae, generaliter. ubicumque opus sit pro ubi, nam cumque> interdum abundat" (il a mis "qui" pour "quae", en faisant une généralité. "Vbicumque opus sit" pour "ubi", car "-cumque" est parfois plaonastique). De fait, ici la conjonction "ubi" suffirait et c᾽est peut-être de cela qu᾽il s᾽agit dans ce supposé deuxième volet de la scholie.
1044. En réalité, ces deux scholies soulèvent un problème de ponctuation. Dans la première hypothèse, ce vers est lié syntaxiquement à celui qui précède, et il ne faut donc pas de ponctuation à la fin du vers 608. Dans la seconde, le groupe "quod etc." est repris par "hoc" et le vers se suffit donc à lui-même. Dans ce cas, il faut une ponctuation forte à la fin du vers 608.
1045. On remarquera une fois encore une grande inconséquence dans le texte de la comédie. Donat cite de toute évidence deux versions différentes de ce même vers.
1046. L᾽expression de Donat n᾽est pas très claire. Ce qui donne au verbe son sens de nécessité impérieuse c᾽est le recours au tour de l᾽adjectif verbal employé avec "sum" et marquant l᾽obligation. Donat fait une remarque équivalente en Ad. 729, 3.
1047. Donat n᾽a pas l᾽air de considérer la forme "fuat" comme une forme de "sum", mais comme un verbe synonyme.
1048. Reformulation en latin plus explicite de "fors fuat pol" où chaque terme (archaïque) est glosé par une forme moderne : "fors" par "bona fortuna", "fuat" par "sit" et "pol" par "per Pollucem".
1049. Le vers qui se place au moment où Enée propose à son père Anchise de monter sur ses épaules pour fuir Troie est évidemment extrêmement connu, mais Donat peut jouer sur le contexte. En fuyant la ville pour y laisser les jeunes vivre leur vie, Lachès et Sostrata connaissent un arrachement du même type en comédie que celui que, dans l᾽épopée, connaît le vieux héros. Loin de faire sourire, ce rapprochement ajoute à la gravité de la scène.
1050. D᾽un côté la décision, si pénible soit-elle, se justifie par le désir de faire le bonheur de Pamphile, de l᾽autre la perspective d᾽une vie triste de petits vieux la rend douloureuse.
1051. Bien qu᾽il soit difficile pour nous de l᾽évaluer, il y a sans doute dans cette expression quelque chose de la langue familière (peut-être "i intro" au lieu de "introi" et l᾽usage du verbe "componere").
1052. Cette plaisanterie misogyne du commentateur ne se comprend que si, comme l᾽a fait Wessner, on rajoute "annus est" pour compléter la citation. Telle que la livrent les manuscrits, la phrase n᾽est absolumet pas drôle et n᾽a aucun sens.
1053. En effet tant que l᾽auditeur n᾽a pas entendu le "minime" qui suit, il peut croire que c᾽est ce que veut Pamphile, que sa mère s᾽en aille, en prenant l᾽infinitive comme complément de "uis".
1054. Ce qu᾽il vient de dire est "hinc abire minime", la personne "matrem". Il lui reste à savoir pourquoi soudain son fils fait obstacle à ce qui pourrait assurer son bonheur.
1055. L᾽emploi d᾽une forme de futur marquée n᾽est pas obligatoire dans les interrogatives indrectes et le subjonctif présent peut tout à fait suffire à marquer une délibération portant sur l᾽avenir. En choisissant de marquer le futur, Térence ajoute à l᾽indétermination du personnage.
1056. Donat commente ici le tour "quid... nisi" qui ne laisse aucun choix à Pamphile.
1057. Le préverbe marque ici l᾽accomplissement de l᾽action jusqu᾽à son terme, et fournit donc une forme d᾽insistance.
1058. Ici, comme dans la scholie 3, il est difficile de voir ce que Donat trouve qui se rapproche de la sentence. Sans doute est-ce le fait que les personnages ne sont pas nommés, et qu᾽on peut donc à l᾽extrême rigueur considérer cet énoncé comme généralisant.
1059. En répudiant son épouse, Pamphile pourrait donc rétablir entre sa mère et son ex-femme des relations normales, puisque exemptes des contraintes de la vie familiale.
1060. Sans doute s᾽agit-il de commenter "uerum" où Donat reconnaît étymologiquement l᾽adjectif "uerus" (vrai). Ainsi, Lachès admet qu᾽il y a une part de vérité dans ce que dit son fils.
1061. On notera qu᾽ici le commentateur accentue encore le caractère sérieux et presque tragique de la scène, en ajoutant de son fait cette note pathétique.
1062. Sur la restitution de cette citation d᾽Apollodore, voir la note apposée au texte latin. Donat se contente ici de faire remarquer l᾽exactitude de la traduction de Térence par rapport à son modèle.
1063. Donat fait remarquer la dimension métathéâtrale de cette remarque. Mais nous n᾽en savons pas plus, car dans ce que nous connaissons des fabulistes grecs et latins ou des auteurs comiques ("fabula", comme son correspondant grec "μῦθος" aiguillant aussi bien vers le monde de la fable que vers celui de la comédie), il n᾽y a pas de fable ni de pièce de ce titre. Apollodore de Caryste, qui est ici scrupuleusement traduit par Térence, devait avoir en tête un titre bien connu de son époque.
1064. Le fait de nommer le personnage appartient selon Donat à la manière de s᾽exprimer des personnages de comédie. Sur sa théorie de l᾽emploi des noms propres, voir par exemple Ph. 352,
4 et notre note.
1065. Ce qui gêne Donat ici, c᾽est que, contrairement à l᾽usage de la langue soignée, les deux propositions ne sont pas coordonnées. On ne voit donc pas de manière immédiate le lien entre elles.
1066. En effet, agir sous l᾽impulsion d᾽un tiers diminue la responsabilité de celui qui agit en reportant une part de la culpabilité sur celui qui a commandité l᾽action.
1067. C᾽est-à-dire que l᾽expression aurait exactement la même valeur que "in ipso tempore" au vers suivant.
1068. Donat n᾽explique pas le lien sémantique qu᾽il suppose entre "portus" et "opportune", d᾽autant qu᾽il donne à "portus" plusieurs sens selon les cas (voir son analyse d᾽"angiportus" en Ad. 578, 1). Implicitement, on peut supposer qu᾽il se rallie à l᾽opinion que donne Festus sur ce mot (P.-Fest. 207 L) : "opportune dicitur ab eo quod nauigantibus maxime utiles optatique sunt portus" ("opportune" vient du fait que pour les marins les "ports" sont très utiles et souhaités).
1069. Remarque lexicologique pour illustrer le sens du verbe "ostendere". S᾽il "se montre", c᾽est qu᾽on le cherchait; si on n᾽avait pas souhaiter le rencontrer, on pourrait dire qu᾽il "apparaît" ou qu᾽on "tombe sur lui". On voit qu᾽il s᾽agit donc d᾽une remarque différentielle tronquée.
1070. L᾽exemple éclaire la différence que Donat établit entre les deux expressions. "Opportune" suppose une action qui se produit exactement au moment où elle est attendue, sans que l᾽action qui la justifie ait encore commencé, "in ipso tempore" suppose une action qui se produit au moment où l᾽action qui la justifie a déjà commencé. Ainsi arriver exactement à l᾽heure à un dîner est "opportune", arriver alors que l᾽on est déjà passé à table est "in ipso tempore".
1071. La manière dont la scholie est rédigée pourrait permettre de douter de l᾽attribution de cette réplique dans l᾽esprit de Donat. Il semblerait qu᾽il la donne à Phidippe, alors que les modernes l᾽attribuent plutôt à Pamphile. Mais il n᾽en est rien : il y a un changement de sujet implicite entre la principale et la subordonnée. "Simulet" a pour sujet implicite "Pamphilus". Comprendre : la réaction de Pamphile (qui, dans un aparté, déclare son embarras) montre que Lachès l᾽a mis dans une impasse : il ne peut ni faire semblant de rien ni dire la vérité. Sur ces changements abrupts de sujet grammatical, voir par exemple Ad.
423 et la note apposée au texte latin.
1072. Une situation comparable est évoquée en 378, 1. Voir notre note.
1073. En ne prononçant pas le nom du statut qui crée la difficulté, Lachès ménage son interlocuteur et paraît minimiser ce qui pose en réalité problème..
1074. La conjonction est disjointe en ces deux composantes ("quo" et "minus"), c᾽est la tmèse (comme en français classique "lors donc que") et le second élément est antéposé, c᾽est l᾽anastrophe. Le sens n᾽en est pas affecté.
1075. En exposant que tout est le fait de Myrrhina, Phidippe dépose en quelque sorte contre sa propre femme.
1076. Donc l᾽anaphorique ne réfère pas au mot qui le précède, comme on pourrait le penser en première lecture.
1077. Donat signale une relative ambiguïté sur "quam", qui pourrait être le pronom relatif, auquel cas la phrase s᾽interpréterait "qu᾽ils troublent celle qu᾽ils veulent". Voir la suite.
1078. C᾽est donc un adverbe qui marque l᾽intensité du trouble et non la personne qui va l᾽éprouver.
1079. C᾽est-à-dire que le mot peut désigner à la fois ce que vont éprouver les vieillards et ce qu᾽ils vont faire éprouver aux autres personnages. Il s᾽agit aussi de compléter la remarque morpho-syntaxique sur "quam" : si "quam" est un adverbe, comme préconisé par Donat, alors "turbent" n᾽a pas de COD. Il faut donc lui donner un sens intransitif ("qu᾽ils fassent du raffut") ou passif ("qu᾽ils soient troublés") de circonstance.
1080. Didascalie implicite de mimique. Sur le jeu des sourcils dans la physionomie et l᾽expression des passions, voir Quintilien, 11, 3, 72-
75 (et notamment le rapprochement que fait le rhéteur avec le masque comique). Référence rappelée et analysée dans la thèse d᾽E. Dhérin, Homo furens. La représentation physique de la colère dans la littérature latine, Lyon 2, thèse dact. (dir. F. Biville), vol. 2, p. 126.
1081. Sans doute devrait-il passer par le père du jeune homme.
1082. Au vers 500.
1083. Donat commente ici le "hanc" qui indique que le lien existe déjà.
1084. Passage choisi évidemment à dessein puisqu᾽il s᾽agit du sombre pressentiment d᾽Evandre lors du départ à la guerre de Pallas, moment d᾽une haute intensité tragique qui permet à Donat de rappeler que la comédie ici est plus proche du drame que de la farce.
1085. Selon le droit romain ("ius"), l᾽enfant est la propriété de son père, il doit donc vivre avec lui. Toutefois, le fait que Pamphile ne sache pas qui est le vrai père de l᾽enfant de Philumène rend cet argument assez faible. Mais Phidippe, lui, ne connaît pas les doutes de Pamphile sur sa paternité.
1086. Il s᾽agit d᾽une pure indication scénique de proxémique, visant à souligner l᾽aparté indispensable ici au fonctionnement de la réplique. Etrangement, Donat semble s᾽adresser à ses élèves comme s᾽ils devaient jouer cette scène, ce qui est peut-être le cas.
1087. Si l᾽on interprète ainsi la scholie il est inutile de conserver les ajouts de Wessner qui voulait que l᾽enjeu du commentaire soit sur la question alors qu᾽il est sur la répétition du mot "puerum".
1088. Commentaire évidemment étymologique. Donat identifie dans "praegnans" l᾽élément "prae", mais il a du mal à déterminer ce que peut bien vouloir dire "gnans". La façon dont il rédige son étymologie rend compte de sa difficulté récurrente à exprimer la notion de radical. Il a bien vu ici que le radical est "gna-" apparenté à "gigno" et il propose effectivement le double rattachement, mais en passant par des substantifs ce qui masque la valeur de son étymologie, sans doute exacte.
1089. Donat commente la structure tripartite de la phrase jusqu᾽au milieu du vers suivant.
1090. Car, comme le notera Donat dans les scholies suivantes, son ton est plus dédaigneux que vraiment désobligeant.
1091. Cette citation tirée de la réponse d᾽Eole à Junon au tout début de
L᾽Enéide paraît indiquer que Donat lit dans les paroles du dieu des vents une certaine modestie presque méprisante à l᾽égard du royaume que Junon lui a obtenu. C᾽est une interprétation qui devait être la sienne dans son commentaire virgilien, puisqu᾽on lit chez Servius (ad loc.) : "dicendo autem ᾽quodcumque᾽ aut uerecunde ait, ne uideatur adrogans, aut latenter paene iocatur poeta ; quis enim potest ventos, id est rem inanem tenere?" (en disant "quodcumque", soit il parle avec retenue pour ne pas paraître arrogant, soit à mots couverts le poète est presque en train de jouer sur les mots. Car qui peut "tenir les vents", qui sont une chose impalpable ?).
1092. Donat veut dire qu᾽il n᾽existe pas d᾽autre forme de ce verbe que le participe parfait "moratus". Sans doute une manière de dire qu᾽il ne faut pas le rattacher au paradigme de "morari" (s᾽attarder), dont le participe "mŏrātam" se distingue de ce "mōrātam" par la quantité du o (ce que la scansion ne peut pas déterminer à cette place dans le vers). En fait "mōrātus" est un adjectif qui ressemble à un participe mais qui est en fait dénominatif (comme "barbatus", "barbu", ou "galeatus", "casqué), formé sur "mōres". Notons la formule "mōrātam mōribus", dont Donat ne dit rien.
1093. Wessner se trompe en athétisant "mirari" comme si le mot faisait partie du lemme. C᾽est en réalité le premier mot du commentaire.
1094. La question semble curieuse, voire oiseuse, car la construction "minus quam" ne pose aucun problème. Mais Donat réfléchit en réalité sur la nature de "minus". Si c᾽est un adverbe comme "magis", on attend un complément introduit par "quam" ; mais ce peut être l᾽épithète de "illud factum" et dans ce cas la phrase de Térence veut dire : "ce fait qui n᾽est pas petit pour toi, comme il me plaît à moi..." et on voit que "quam" ne peut être qu᾽exclamatif.
1095. La question introduite par "utrum" comprend elle-même deux volets, car elle induit à la fois une difficulté morphologique (voir ci-dessus) et une difficulté stylistique d᾽interprétation du passage. Après avoir réglé la difficulté morphologique ("minus" est un adverbe), Donat en vient à ce que cela veut dire, et, logiquement, il reconstruit en éliminant "factum", source d᾽ambiguïté pour la nature de "minus", et en rapprochant le segment "non minus" du verbe sur lequel porte l᾽adverbe. Qu᾽il inverse au passage "mihi" et "tibi" ne paraît pas porter réellement à conséquence, dans la mesure 1-où ce comparatif de supériorité dans la portée d᾽une négation revient à une comparaison d᾽égalité dont les éléments sont interchangeables ("autant à toi qu᾽à moi" = "autant à moi qu᾽à toi"), et 2-où c᾽est bien de "minus" qu᾽il parle toujours, comme le montre le fait que nous devons comprendre "placet" comme valant "displicet". L᾽ironie qu᾽il voit ici est elle-même analysable de deux façons : 1-"cela ne me plaît pas moins qu᾽à toi" au lieu de "cela ne me plaît pas plus qu᾽à toi" (donc "minus"="magis"), 2-"cela ne me plaît pas moins qu᾽à toi" au lieu de "cela ne me déplaît pas moins qu᾽à toi" (donc "placet"="displicet"). Une fois de plus, Donat montre son goût prononcé pour la dialectique, sans doute parce qu᾽il entre dans ses attributions de grammairien d᾽enseigner aussi les modes du raisonnement.
1096. Cette fois, la scholie porte non plus sur des mots, mais sur la totalité de l᾽énoncé, reformulé comme un comparatif d᾽égalité "tantumdem", accompagné d᾽une citation où apparaît clairement le procédé d᾽inversion propre à l᾽ironie. Voir le commentaire qu᾽il en donnait ad loc. où il expliquait que "facile et utile" signifient en réalité "difficile et inutile". En réalité c᾽est la seule citation d᾽And. qui explique l᾽ironie, la comparaison d᾽égalité n᾽ayant en soi qu᾽une valeur de reformulation.
1097. En réalité le commentaire porte évidemment sur "consequitur".
1098. C᾽est adroit dramaturgiquement car cela prépare évidemment la méprise et le coup de théâtre final.
1099. Donat, très habilement, utilise le substantif "euentus" pour indiquer un sens positif de "euenire", car, effectivement, ce substantif s᾽emploie majoritairement pour des résultats heureux. Toutefois le verbe "euenire" n᾽est connoté ni positivement ni négativement dans la langue classique, à la différence de "contingere" (positif) ou "accidere" (négatif).
1100. Donat veut dire que la succession "perii"... "nullus sum" constitue une progression : "je suis mort" (il reste donc mon cadavre), "je n᾽existe pas" (il ne reste rien de moi).
1101. C᾽est-à-dire le respect filial.
1102. Comme l᾽a fait remarquer Donat plus haut (534), on dit de son temps "mihi nuptam". Toutefois Donat va marquer sa préférence pour ce tour parce qu᾽il est plus conforme à l᾽étymologie et au sens premier du verbe.
1103. Ce passage, qui n᾽a aucun rapport avec les nuages, renvoie cette fois aux funérailles de Pallas dont Donat avait plus haut cité le départ au combat, ce qui continue à imposer une lecture profondément dramatique de la comédie.
1104. Commentaire semblable en 568.
1105. La dérivation consiste à rejeter la faute sur Myrrhina et non sur Philumène, ce qui réduit la responsabilité de la jeune fille à un excès de confiance. Elle n᾽a pas cru que les conseils de Myrrhina allaient en réalité ruiner son mariage. C᾽est cela l᾽imprudence que note le commentateur.
1106. En langue normée, on a en effet un emploi forcé du réfléchi dans cette proposition (surtout que ladite proposition est à l᾽indicatif). Cet emploi non réflexif du réfléchi, qui marque une insistance sur le lien possessif, est relativement courant et ne mériterait guère le commentaire qu᾽en fait Donat si, dans la pratique des élèves du quatrième siècle, les choses n᾽étaient pas devenues beaucoup plus floues.
1107. La citation virgilienne, qui sur le plan syntaxique partage avec le lemme commenté un emploi forcé du réfléchi "suam", renvoie thématiquement à la nourrice de Didon, dont le corps est resté en Phénicie, et prolonge la thématique funèbre de toutes les citations virgiliennes ou presque dans cet acte si empreint de drame.
1108. La citation virgilienne explique ce que Donat remarque dans cette tournure : alors qu᾽on attendrait "tu Laches et tu Pamphile", Térence commence par un pluriel "uos" qu᾽il prolonge par un singulier.
1109. Remarque d᾽ecdotique. On ne sait trop ce que Donat désigne par "exemplaires authentiques" (pas plus qu᾽on ne le saurait si l᾽on éditait "ueteribus codicibus", "exemplaires anciens" : voir la note apposée au texte latin), mais on a une nouvelle trace de son travail d᾽éditeur de textes. La question posée est celle de la forme : il faut, dit-il, rétablir "remissan... reductan" à la place des formes plus modernes "remissane... reductane" qu᾽on lit dans les exemplaires moins authentiques.
1110. Donat analyse bizarrement cette phrase. Il tord l᾽ordre des mots (d᾽où ses reformulations) pour associer "uxor" et "mea" (ce que la scansion, indifférente à cette place, ne permet pas de trancher). Du coup, il manque une détermination à "manu" et il suppose "eius", ce qui s᾽interprète : "ma femme, ce qu᾽elle fera, ce n᾽est pas en son pouvoir <d᾽en décider, mais c᾽est à moi de le faire>". En fait, les éditeurs s᾽accordent, dans leur traduction, à accorder "mea" à "manu" et à comprendre "pour ce que fera ma femme, cela ne dépend pas de moi" (Marouzeau). Nous conservons tout de même, dans notre propre traduction de Térence, l᾽interprétation de Donat. Ce dernier semble se contredire dans la scholie suivante (dont le texte est délicat à éditer, cela étant : voir notre note à 667, texte latin) : Phidippe, après avoir dit ici (selon Donat) que la chose dépendait entièrement de lui, dit juste après qu᾽il faudra tout de même solliciter sa femme.
1111. Allusion à la scholie précédente, contradictoire avec celle-ci. Donat revient implicitement sur son analyse de "in manu non est" : car s᾽il faut tout de même solliciter Myrrhina, c᾽est qu᾽elle a le pouvoir de décider. Et l᾽autre interprétation consiste à rejoindre les traducteurs modernes qui comprennent "in manu mea" : voir la note précédente.
1112. Donat remarque ici une ambiguïté de construction sur le mot "puero" qui peut être soit un datif soit un ablatif, le tour pouvant correspondre soit à "quid hoc homine facias ?" ("que faire d᾽un tel homme", Cic. Sest. 29) ou "quid tu huic homini facias ?" ("que faire à l᾽égard d᾽un tel homme", Cic. Caecin. 30). Autrement, il est impossible de déterminer le cas de "puero".
1113. Dans le cas où "ridicule" est un nom, il faut comprendre qu᾽il est au vocatif : "bouffon, tu le demandes ?" et donc ponctuer comme l᾽indique le commentateur, dans l᾽autre, il faut comprendre : "ta question est risible" et ne pas ponctuer du tout. La scansion n᾽est ici d᾽aucun secours pour distinguer le vocatif "rīdiculĕ" de l᾽adverbe "rīdiculē".
1114. C᾽est-à-dire cette réplique du jeune homme dite en grommelant.
1115. Remarque d᾽ecdotique avec des ramifications dramaturgiques. Si le texte est "ipsa", "pater" est forcément un vocatif et, donc, la réplique se fait à haute et intelligible voix, Pamphile s᾽adressant en réponse directe à son père : "Un bébé qu᾽elle-même, père, a négligé, moi je l᾽élèverais ?" ; si en revanche la bonne leçon est "ipse", alors le groupe "ipse pater" désigne le père biologique et, comme sa non-paternité est un secret que Pamphile ne souhaite pas révéler, la réplique doit être en aparté : "Un bébé que son propre père a négligé, moi je l᾽élèverais ?". La réplique de Lachès "quid dixti ?" peut s᾽enchaîner aussi bien sur la réplique à voix haute que sur la réplique en aparté, si c᾽est un aparté à moitié audible (que Donat appelle une "murmuratio", un grognement), comme cela est fréquent au théâtre. Donat opte pour la solution de la réplique à voix haute, avec "ipsa" et "pater" au vocatif dans la scholie 3, puis pour l᾽aparté dans la scholie 4. C᾽est la preuve que nous avons là des scholies d᾽auteurs et d᾽époque différents, celle de Donat et celle de commentateurs de Donat et qu᾽il est bien souvent impossible de savoir ce qui revient au commentaire originel.
1116. Karsten (1912, 195) athétise cette scholie au motif qu᾽elle contredit le reste du commentaire, mais il n᾽a peut-être pas raison, car Donat peut commenter la lecture la plus courante et faire remarquer que personnellement il préfère l᾽autre. Voir la note précédente.
1117. Contrairement à ce que pensait Wessner en supposant un tour adverbial "e contrario", il y a bien deux éléments dans la réplique du vieillard : 1-il use d᾽un tour négatif, et 2-il le dit par manière d᾽antiphrase, ce que doit établir la prononciation.
1118. Allusion qui n᾽est pas sans jeu contextuel, puisqu᾽il s᾽agit de l᾽intercession de Vénus auprès de Jupiter pour qu᾽il mette un terme aux agissements de Junon contre les Troyens et Enée. En donnant à Pamphile le pouvoir de Jupiter, et à l᾽enfant de Philumène la dignité d᾽Enée, Donat montre combien ce débat est lourd de conséquences dramatiques.
1119. Voir le commentaire à And, 146, 3.
1120. Comprendre la présence de la belle-mère, et l᾽existence d᾽un enfant. Le commentaire couvre en réalité les vers 677-681, puis Donat reprend au
681 son explication linéaire.
1121. Le commentaire de Donat est assez embrouillé et on voit mal ce qu᾽il commente exactement dans la forme "nanciscor". A-t-il conscience qu᾽il s᾽agit d᾽un inchoatif qui marque donc une action qui s᾽engage ? Ce n᾽est pas impossible.
1122. Donat veut dire que Lachès exige désormais de Pamphile qu᾽il cesse de se comporter comme un gamin, et qu᾽il est grand temps de grandir.
1123. Notons que dans ce qui suit le texte de Térence n᾽a pas la même forme que dans le lemme précédent.
1124. Plus que d᾽une remarque d᾽intonation, il s᾽agit d᾽un commentaire de syntaxe. Le lecteur de Térence ne doit pas prendre cette proposition pour une finale, mais bien pour l᾽expression d᾽un ordre.
1125. Donat, en commentant ce passage de
L᾽Andrienne, avait fait le commentaire inverse, mais qui recoupe exactement celui-ci. Le jeune homme devrait avoir honte de se conduire comme il le fait avec un père si bon, mais il est tiraillé entre la reconnaissance due à son père et la force de sa passion.
1126. C᾽est-à-dire qui demande que l᾽on ne tienne pas compte de la lettre de la loi qui est en sa défaveur, mais qu᾽on lui accorde cependant ce qu᾽il demande.
1127. Tel quel ce commentaire se comprend mal. Donat semble vouloir dire que Lachès, pour persuader Pamphile, le flatte en soulignant qu᾽il a obéi à son père et s᾽est donc montré un bon fils, en épousant Philumène, ce qui demeure le centre du débat, puisque précisément, maintenant, il veut la répudier.
1128. En reformulant ainsi, Donat paraît vouloir éviter que l᾽on construise "fecisti ut decuerat" (tu as fait comme il convenait), construction tentante avec l᾽ordre des mots térentien, et nous incite à accrocher "ut decuerat" à "obsecutus" (m᾽ayant obéi comme il convenait).
1129. Littéralement "la lèvre baissée", ce qui marque la tristesse. Cela nous donne une précieuse indication sur la manière expressionniste codifiée de jouer les sentiments.
1130. Notons qu᾽en reformulant ainsi le vers précédent, Donat contredit sa reformulation précédente qui semblait précisément vouloir éviter cette construction.
1131. En effet, Lachès évite de souligner la force des sentiments de son fils, pour mettre en avant le caractère possessif et égoïste de Bacchis, qui ne veut pas laisser partir son amant. L᾽épanorthose consiste ici à corriger le sens de "in-ducere" par "ob-sequi", les deux verbes s᾽opposant ("conduire" / "suivre"), et les préverbes aussi d᾽une certaine manière ("vers" / "contre"). Ainsi Pamphile n᾽a pas été volontaire, mais il a suivi ; il n᾽a pas visé un but, mais il s᾽est heurté à la volonté arrogante de Bacchis. C᾽est en cela que sa faute est vénielle ("uenialiter").
1132. Donat oppose l᾽infinitif actif "redisse" qui marquerait une intention du personnage, à l᾽infinitif passif choisi par le vieillard et qui peut laisser supposer que Pamphile n᾽a été qu᾽un jouet dans les mains de la courtisane.
1133. C᾽est-à-dire qu᾽il présuppose une réponse négative.
1134. Alors qu᾽on attendrait évidemment qu᾽une prophétie porte sur le futur.
1135. Remarque qui relève assez clairement de l᾽étymologie : Donat semble relier "diuinare" à "diuinus" et considérer que "diuinare" veut dire "avoir un savoir divin".
1136. Voir la scholie Ad. 483,
1 et notre note.
1137. C᾽est-à-dire de savoir ce que valent les motifs de Pamphile.
1138. Comprendre évidemment que ce qui suit "nam" donne la raison pour laquelle il doit accepter.
1139. Lachès pense, selon Donat, qu᾽en voyant l᾽enfant et en découvrant sa famille Pamphile se réconciliera avec Philumène.
1140. Il ne s᾽agit pas d᾽une citation, mais d᾽une allusion à un passage que les élèves doivent bien connaître (Verr. 2, 3, 135). L᾽orateur disait exactement : "satisne uobis praetori improbo circumdati cancelli uidentur in sua prouincia ?" (ne vous semble-t-il pas que le préteur malhonnête est sufisamment pris au piège dans sa propre province ?).
1141. Car dans les deux cas, cela ruinerait sa construction dramatique en rendant impossible la découverte finale.
1142. Le texte même contient ses didascalies, en quelque sorte.
1143. Donat fait en réalité une remarque de syntaxe : il ne faut pas comprendre "sine puerum" (permets-moi d᾽avoir l᾽enfant), mais "sine !" (permets !), au sens de "ne t᾽oppose pas à moi sinon gare à toi !".
1144. Ce commentaire n᾽est pas très clair. Phidippe se pose en mari qui sait combien les femmes sont sourcilleuses sur les questions de fidélité de leur mari (ce qui apparemment ne trouble pas outre mesure lesdits maris !), puis il glisse au cas d᾽espèce du couple Philumène-Pamphile. Comme Pamphile, croit-il, continuait de voir Bacchis et que les vagues dénégations du jeune homme n᾽ont rien éclairé, Phidippe persiste à croire que Philumène a voulu lui faire payer son infidélité. Peut-être aussi faut-il comprendre derrière "uxor" sa propre femme Myrrhina, qui a aidé Philumène à punir son mari. Donat montre d᾽ailleurs son trouble au commentaire du vers suivant.
1145. Ces deux solutions paraissent remonter aux prédécesseurs de Donat : 1-le vieillard invente cette histoire, mais on voit mal dans quel intérêt, car il prèche un converti ; 2-il l᾽a appris et n᾽en a rien dit, mais pourquoi ? L᾽explication fournie par le commentateur lui-même est vraiment la plus naturelle. On observera que, conformément à ses idées sur la vraisemblance, Donat cherche à expliquer la comédie par ce que nous avons déjà vu et entendu en limitant au maximum ce qui a pu se passer hors scène.
1146. Citation (d᾽ailleurs légèrement approximative) d᾽une très grande ampleur, beaucoup plus longue que la moyenne.
1147. De manière exceptionnelle, Donat s᾽adresse directement à son personnage.
1148. La passion coupable pour des courtisanes évidemment.
1149. En raison du conseil qu᾽il va recevoir d᾽aller chercher Bacchis pour éclaircir la situation. Or la courtisane va tout révéler et mettre fin à l᾽imbroglio.
1150. Donat paraît renvoyer aux deux fonctions de l᾽orateur : la fonction judiciaire et la fonction de conseiller, et donc au "genus iudiciale" et au "genus deliberatiuum". Le "genus demonstratiuum" n᾽a aucune importance ici, ce qui explique que Donat l᾽omette purement et simplement.
1151. Cela ne convient pas 1-parce que Phidippe est d᾽un rang social bien plus élevé que Bacchis et n᾽a donc pas à la "prier" de quoi que ce soit, 2-parce qu᾽il ne s᾽agit pas d᾽user avec le jeune femme de persuasion mais de contrainte, 3-parce que "incusamus" et ensuite "minitemur" montrent que les deux vieillards n᾽ont pas l᾽intention d᾽user de douceur avec Bacchis.
1152. Donat commente l᾽expression "rem habere" qui signifie "avoir une liaison".
1153. En effet, l᾽esclave pourrait s᾽offusquer de voir un vieux monsieur si bien parler à une courtisane. Le commentaire demeure cependant assez limité dans sa portée.
1154. Ce commentaire demeure un peu étrange, tant que l᾽on ne comprend pas que Donat a en vue 5,
1 où c᾽est effectivement Lachès qui va interroger Bacchis, et non Phidippe.
1155. Comme complément d᾽objet direct de "euoca" (appelle-la).
1156. En se raréfiant comme de coutume en fin de scène, le commentaire devient de plus en plus sibyllin. Apparemment le second commentaire reprend le premier, mais l᾽ensemble n᾽est pas limpide.
1157. C᾽est ce qui fait dire à Donat qu᾽il s᾽agit d᾽une couleur (voir par exemple,
146 et 243, 1), c᾽est-à-dire d᾽un élement qui n᾽est pas essentiel à l᾽action, mais qui lui donne du relief. Térence s᾽en tient aux conventions dans l᾽intrigue, mais il les adapte dans les caractères et les scènes annexes.
1158. Ce qui fait la cause conjecturale, c᾽est que les faits ne sont pas établis, puisque l᾽une des deux parties les nie.
1159. L᾽extrême confusion dans les reformulations proposées témoigne de la difficulté qu᾽ont les Latins à analyser le sens de la conjonction "quin", dont la valeur négative s᾽estompe selon le sémantisme du verbe régissant. Cf. le passage d᾽Aulu-Gelle (NA 17, 13 : "particula obscura") qui donne la mesure du sentiment du locuteur latin en l᾽occurrence ; cf. aussi les analyses linguistiques des modernes, notamment Moussy (1987, 1998) et Fleck (2008). Donat est d᾽autant plus troublé que la construction "non me fallit quin" est rare, avec seulement deux autres occurrences, dans le corpus césarien (cf. Fleck 2008, 267). On n᾽est pas sûr d᾽ailleurs de bien interpréter ses reformulations. Ainsi, la nature de la proposition "quod suspicor" n᾽est pas nette : s᾽agit-il d᾽une relative, comme nous le proposons dans notre traduction, ou d᾽une complétive, ce qui amènerait à comprendre le texte de Térence au sens de "je ne me laisse pas abuser par le fait que ce qu᾽il veut, c᾽est que j᾽aie des soupçons" ?
1160. Il s᾽agit toujours de commenter le choix du verbe "impetrem" qui marque l᾽accomplissement d᾽un effort. Lachès doit principalement résoudre la question du retour de Philumène au domicile conjugal, mais, pour ce faire, il doit s᾽assurer que Bacchis dit vrai, et régler la question du rôle joué par Sostrata. Cela fait beaucoup pour un seul personnage et cela explique pourquoi il emploie "impetrare", selon Donat tout au moins.
1161. Il s᾽agit d᾽une reformulation, assez confuse d᾽ailleurs, de l᾽ensemble du segment "minus fecisse satius sit".
1162. Les trois expressions comparées et impliquant une idée de regret (littéralement : "je change ce qui a été fait", "je voudrais que ce ne soit pas fait", "il vaudrait mieux que je ne l᾽aie pas fait") comportent le verbe "facere".
1163. Nouvelles traces de redondances dans le commentaire et sans doute vestiges d᾽une compilation mal unifiée.
1164. Outre l᾽emploi identique du verbe "aggredi", porteur d᾽une connotation agressive, la situation de l᾽épisode de
L᾽Enéide rappelé ici (En. 4,
90 sq.) a en commun avec celle de la comédie que Junon aborde Vénus dans l᾽idée de lui tendre un piège.
1165. La remarque est sans doute morpho-syntaxique. Térence écrit "quid sit quapropter" où l᾽adverbe relatif a pour antécédent le pronom neutre "quid" ; or "quapropter" a l᾽apparence d᾽un pronom féminin et c᾽est probablement ce qui motive Donat à supposer l᾽ellipse du féminin "rei" dans une structure qui se traduit littéralement "quoi en fait de chose à cause de laquelle...". Notons que la structure "quid sit quapropter" n᾽est pas isolée et qu᾽on la trouve par exemple dans Plaute, Bac. 1144.
1166. Le pléonasme consiste en l᾽espèce en la duplication de deux adverbes de même sens, "quoque" et "etiam" chez Térence, "quoque" et "et" chez Virgile. La scholie
3 du même vers donne une justification à ce prétendu pléonasme et lui accorde même un satisfecit.
1167. Il s᾽agit évidemment pour Bacchis de préserver la différence de rang qui existe entre ce respectable vieillard et elle.
1168. Donat signale que l᾽adjectif "timidus", à propos duquel il aime citer un vers de Virgile (Buc. 6, 20, voir par exemple Pho. 205, 2) ou un vers de Plaute (Bac. 106) où il a un tout autre sens ("je me sens encore toute barbouillée de mon trajet en bateau", voir par exemple Pho. 284, Eun. 642, 2), a ici la même construction avec une complétive en "ne" que le verbe "timeo". On ne sait ce qui rend Donat si attentif aux emplois de "timidus" (adjectif qui n᾽est cité ni par Festus ni par Nonius, soit dit en passant) ; en tout cas, les six occurrences qu᾽on en trouve dans l᾽œuvre de Térence (Ad. 305, Eun. 642, Hec.
365 et 734, Pho.
205 et 284) font tous l᾽objet d᾽une scholie.
1169. Donat indique ainsi la succession des idées : "je vais te poser des questions, si tu réponds la vérité, tu n᾽auras rien à craindre".
1170. Voir 730,
2 et 5.
1171. Donat montre qu᾽il est gêné par la tournure térentienne. Ce qui le gêne est la présence de deux compléments au datif pour le seul verbe "ignosci". Il propose donc plusieurs solutions : "peccato" est un équivalent du substantif "peccatori" ou du participe présent "peccanti" (et il est alors apposé au pronom "mihi") ; on peut peut-être comprendre implicitement que Donat propose de voir dans "peccato" un participe parfait de sens actif ("pardonner à moi ayant fauté"), ce que la morphologie latine n᾽a théoriquement pas prévu. Autre solution : "peccato" est le substantif (pardonner une faute) et, dans ce cas, c᾽est le pronom "mihi" qui pose problème, d᾽où la double solution proposée : le pronom "mihi", dans un emploi populaire que n᾽ignore pas la langue comique, est employé en lieu et place du déterminant possessif pour "peccato meo" (pardonner une faute à moi, donc pardonner ma faute) ou encore il faut supposer une ellipse de préposition pour comprendre "ignosci mihi in peccato" (qu᾽on me pardonne en cas de faute).
1172. C᾽est-à-dire que son caractère de vieillard le pousse à délayer son expression. "Seniliter", ici, ne renvoie pas seulement à une idée reçue sociologique (on sait que le radotage est un défaut que Cicéron prête aux vieillards dans le
De senectute), mais à la caractérologie de la comédie. Lachès, en radotant, en délayant son propos, se comporte en conformité avec son rôle. On sait que ce critère de la conformité du personnage avec sa parlure intéresse au plus haut point Donat. voir Eun. 338, 1.
1173. Donat marque la différence entre le futur et la locution contenant le participe futur, qui n᾽indique que l᾽intention de faire. En disant "factura es" au lieu de "facies", Lachès montre qu᾽il se contente de bonnes intentions.
1174. Donat est prêt à toutes les indulgences envers son poète. Il dit à la fois que "scitus" et "inscitus" sont des mots de femmes et que le vieux Lachès a raison de s᾽en servir, pour se mettre ainsi au niveau de son interlocutrice. Loin de trouver que le discours de vieillard ne cadre pas avec son rôle, il veut y voir ici une intention concertée du poète. La scholie est à mettre en relation avec celle de 753, 1. Signalons que le terme, chez Térence, n᾽est pas propre aux femmes puisque le jeune Antiphon utilise "scitum" en Pho.
452 (sans aucun commentaire de Donat en l᾽espèce).
1175. Le rapport entre le texte commenté et la citation virgilienne est très peu clair. Donat veut sans doute dire que "inscitum" ne sert à rien chez Térence, puisque dire qu᾽un malotru fait offense à une femme a quelque chose de pléonastique : il suffirait de dire que quelqu᾽un fait offense à une femme pour laisser entendre, sans qu᾽on ait besoin de l᾽expliciter, qu᾽il s᾽agit d᾽un malotru. Mais qu᾽est-ce qui est superflu dans le passage virgilien ? Est-ce l᾽emploi du déterminant "ulla" ? N᾽est-ce pas plutôt la suite (impliquée par le "etc." de Donat) du vers
186 ("referent ferroue haec regna lacessent"), qui duplique l᾽idée de reprendre les armes ? Cela est très probable, car Donat arrête sa citation avant le verbe qui rend le premier membre incompréhensible sans doute parce qu᾽il veut que le lecteur continue lui-même la citation. En tout cas il n᾽y a à peu près rien de comparable, ni dans les termes ni dans la situation décrite.
1176. Encore une remarque de caractérologie, comme en 738 : chacun des deux personnages, conformément à son emploi, fait du délayage. Donat ne fait pas, en revanche, la remarque psychologique qu᾽on pouvait attendre : les deux personnages, que tout oppose, se méfient l᾽un de l᾽autre et ne se livrent pas tout de suite. C᾽est ce qui pourrait expliquer leur "tardiloquium", ici autant de circonstance que de caractère.
1177. La situation est effectivement comparable. Dans
Les Adelphes c᾽est le proxénète Sannion qui fait comprendre que c᾽est un peu facile de demander pardon après l᾽offense et que les mots d᾽excuse sont vains. Ici c᾽est la courtisane. Dans les deux cas, cet argument émane d᾽un personnage de condition sociale basse et déconsidérée.
1178. C᾽est-à-dire si l᾽on s᾽en tient à la lettre, mais on voit mal quelle autre lecture on peut en donner, Donat ne précisant pas ce qu᾽il verrait comme sens caché.
1179. Voir Cic. Inv. 2, 15 ; 2, 52. Le terme technique "intentio criminis" désigne la formulation du grief par le demandeur en séance. Dans ce passage, qui s᾽apparente à une scène d᾽agôn, Donat fait, à partir d᾽ici, et comme souvent, un parallèle avec les phases d᾽un procès et avec la rhétorique judiciaire.
1180. C᾽est-à-dire qu᾽il emploie le fréquentatif au lieu du verbe simple, pour rendre la circonstance aggravante. Il le redit explicitement à la scholie 7.
1181. Donat veut dire qu᾽en précisant "meum filium Pamphilum", alors que "Pamphilum" seul suffirait, Lachès déconnecte d᾽avance une réponse possible de son adversaire : puisqu᾽il s᾽agit de son propre fils, il serait absurde de lui demander en quoi cela le concerne. Il s᾽agit peut-être aussi, implicitement, d᾽une remarque sur les noms relatifs ("nomina ad aliquid") : "filium" implique, dans la situation d᾽énonciation, qu᾽il s᾽agit de fils du locuteur, le lien possessif n᾽ayant pas à être indiqué quand il va de soi. Or Lachès l᾽indique, pour qu᾽apparaisse l᾽indication de la première personne, qui répond d᾽avance au "quid tua ?" virtuel de Bacchis.
1182. Le "status coniecturalis" est traité dans le long chapitre 3,
8 de Quintilien sur les différents statuts. Notamment 3, 6,
45 (il s᾽oppose au statut légal et au statut juridique). L᾽argument ne repose pas sur une loi, mais sur une supposition, un faisceau de concordances probable mais non prouvé.
1183. Ainsi chez Quintilien (Inst. 5, 1, 1), après Cicéron (Top. 24). Quintilien traduit la lexie par "probatio inartificialis" (c᾽est le titre du chapitre 5, 1), Cicéron par des lexies diverses dont "sine arte argumenta" (Part. 48) ou "artis expertes argumentationes" (Top. 24). Les preuves non-techniques (ἄτεχνοι), qui s᾽opposent aux preuves techniques (ἔντεχνοι), sont celles qui sont administrées sans qu᾽il y ait recours à une méthode déductive ni à un argumentaire menée dans les règles de l᾽art. L᾽administration de la preuve se fait donc par des témoignages, des documents écrits, etc.
1184. Parmi les preuves non-techniques, la torture (cf. Quint. Inst. 5, 1, 2 ; 5, 4, 1) est de règle pour extorquer un témoignage à un esclave. En effet, par nature menteur et irresponsable, l᾽esclave ne peut être cru que sous la torture. Bacchis, à la scène suivante, propose qu᾽on torture ses servantes pour prouver sa bonne foi (cf. v. 773).
1185. La citation vaut sans doute principalement pour le complément que remarque Donat dans la citation virgilienne : ce que va dire Lachès n᾽est pas plus facile à dire que ce que Turnus va entendre de Latinus, et le contexte est très proche : Turnus ne peut prétendre à la main de Lavinia, puisque Latinus a décidé de la donner à Enée, et Bacchis ne peut prétendre continuer à voir Pamphile, puisqu᾽il est marié.
1186. L᾽aposiopèse exprime en réalité un jeu de scène complexe. Lachès dit "uestrum amorem pertuli" qui commence une idée, et Bacchis se détourne. Il arrête alors son idée et lui demande de rester. Dans
L᾽Héautontimorouménos évidemment le phénomène est plus clair dans la mesure où c᾽est un autre personnage qui vient briser le discours. Chrémès est pris d᾽une violente colère et Ménédème tente de le raisonner. Donat commente d᾽ailleurs exactement ainsi en 745, 2.
1187. Dans la mesure, où, à défaut d᾽officialiser les relations de Pamphile et Bacchis, Lachès leur accorde quand même le statut d᾽un véritable amour partagé et non d᾽une relation mercantile.
1188. "Pertuli" agit, selon Donat, sur deux ressorts stratégiques de la plaidoirie. D᾽un côté, il indique combien le personnage a été bienveillant, et donc participe de la mise en valeur de son caractère, en vue de persuader la courtisane, et de l᾽autre il en appelle à la bonté de Bacchis. Comment serait-il possible de faire du tort à un pauvre vieux qui a tant souffert, et avec tant de douceur ?
1189. En raison du préverbe "per-" qui marque l᾽accomplissement ou l᾽achèvement de l᾽action, ici "supporter jusqu᾽au bout".
1190. Remarque didascalique de Donat. L᾽interruption que laisse supposer la réplique de Lachès n᾽est pas textuelle mais gestuelle, toutefois il signale l᾽aposiopèse en 744.
1191. Le rapport entre le texte de Térence et celui de Virgile est dans la situation. Turnus aussi, apparemment, semble vouloir parler avant que Latinus ait fini son discours, comme Bacchis pendant la diatribe de Lachès. Sur le contexte évidemment proche, voir 744, 2, où la première citation a été déjà utilisée.
1192. L᾽aposiopèse porte sur la fin du vers précédent, qu᾽il faut comprendre donc comme interrompu par l᾽attitude de Bacchis. En And. 790, Donat s᾽explique sur la typologie des aposiopèses, de trois sortes selon lui (ce qui ne l᾽empêche pas d᾽évoquer une aposiopèse n°
4 en And.
767 et Pho. 122...). La troisième sorte est celle qui est motivée par l᾽intervention (ici muette) d᾽un autre personnage. Mais la distinction qu᾽il fait entre les types d᾽aposiopèse (notamment entre la
2 et la 3) n᾽est pas toujours aussi claire que dans sa définition de And. 790. Voir notamment notre note à Pho. 618.
1193. Encore un usage adroit du contexte. Si Turnus doit se chercher des alliés, c᾽est précisément parce que Latinus lui a refusé sa fille, comme ici, Bacchis parce que Lachès exige qu᾽elle mette fin à ses rendez-vous avec Pamphile.
1194. C᾽est-à-dire le comparatif à la place du positif.
1195. Importante remarque dans la logique de la stratégie oratoire. Parvenir à persuader son adversaire que l᾽on plaide en réalité dans son intérêt est un moyen particulièrement efficace pour désamorcer un litige.
1196. L᾽argument vaut pour le présent, parce que Pamphile n᾽est plus là, il vaut pour le futur, parce que Bacchis devra mieux choisir son compagnon qu᾽elle ne l᾽a fait avec Pamphile.
1197. Voir note à la scholie 3.
1198. Une fois comme datif de possession, "tempus est tibi", (tu as du temps), une fois comme datif d᾽intérêt complément du gérondif "tibi consulendi" (penser à toi).
1199. La figure dite "πλοκή" ("boucle", littéralement) consiste à utiliser le même mot dans deux natures différentes : participe et nom (par exemple "dictum" en Eun. 6), préposition et conjonction (par exemple "cum" en Eun. 936), etc. Ici "aetatem" est un équivalent d᾽adverbe ("pour l᾽éternité"), synonyme de "semper", la seconde fois c᾽est un nom, au sens de "jeunesse".
1200. Donat veut dire évidemment que, pour la forme, il s᾽agit d᾽une interrogation, mais que cette interrogation équivaut à une dénégation particulièrement virulente.
1201. Ce qui est surprenant, apparemment, c᾽est la question "qui prétend cela ?", dont la réponse est évidente, puisque c᾽est Lachès qui vient de le dire. Donat explique donc que, en réalité, Bacchis demande non pas qui vient de formuler cet énoncé, mais qui a pu le dire antérieurement à Lachès. C᾽est en quoi elle demande une sorte de confirmation par la comparution d᾽un témoin.
1202. Sur ce commentaire de "aio, ait", voir Pho. 380,
1 et And. 353, 3.
1203. Remarque didascalique impliquant le visage de l᾽acteur. On constate que Donat ne songe sûrement pas à une mise en scène d᾽époque avec masque.
1204. Donat explique que la question "qui prétend cela ?" embraye sur l᾽"intentio criminis" de Lachès au vers
743 ("tu ne cesses de recevoir mon fils") et non sur ce qu᾽il vient de dire ("tu ne seras pas éternellement jeune"). Le jeu de scène continue à être commenté dans sa cohérence : Bacchis essaye d᾽interrompre Lachès depuis le vers 743, pour répondre à la contre-vérité initiale, mais, hormis son interjection indignée "ah !", elle lui a seulement fait les gros yeux (scholie 745, 1) et a attendu patiemment la fin de sa diatribe. Ce qui est conforme à son caractère, c᾽est sans doute d᾽avoir attendu sans l᾽interrompre verbalement et de concentrer son intervention sur la relation avec Pamphile, et donc sur l᾽exercice concret de son métier.
1205. Nouvelle insistance sur l᾽imperméabilité des classes sociales. Une vieille dame comme il faut n᾽évoque pas certains sujets, sauf si les faits la contraignent à s᾽intéresser à l᾽univers interlope des courtisanes.
1206. C᾽est Junon qui s᾽exprime, reprochant (indirectement) à Enée d᾽avoir rompu, par son arrivée fatale en Italie, les fiançailles de Lavinie et de Turnus. Joli rapprochement lexical et narratologique de Donat. Le grammairien commente également l᾽usage de préverbes contraires "ad-" (direction vers laquelle on va, ou ajout) dans "accersere" et "ab-" (lieu à partir duquel on vient ou soustraction) dans "abducere", tout en jouant aussi sur le verbe "ducere" présent dans "abducere" et qui sous sa forme simple signifie "se marier" pour l᾽homme, qui "conduit" sa femme à la maison.
1207. C᾽est-à-dire accuser Bacchis d᾽être indirectement responsable de l᾽infanticide projeté plus haut dans la pièce.
1208. Donat remarque que Bacchis, finalement, ne jure pas en bonne et due forme : ainsi le verbe performatif "pollicerer" est-il modalisé d᾽une façon qui, précisément, lui fait perdre son caractère performatif. Sa formulation alambiquée inspire confiance à Lachès alors qu᾽elle ne profère pas de serment (c᾽est là ce qui est paradoxal). Notons que si Bacchis est de bonne foi, son procédé linguistique pourrait en revanche être tout aussi bien utilisé par quelque fourbe qui pourrait lui aussi donner une couleur de serment solennel à un énoncé standard et mensonger.
1209. Si elle se comporte ainsi, selon Donat, c᾽est qu᾽elle respecte la "fides" du serment, ce qui, pour une courtisane de comédie, est indéniablement une rareté et donc le gage que Lachès a affaire à une personne en qui il peut avoir confiance.
1210. En effet, les deux autres verbes contiennent une idée de relation officielle ("coniunctio", ou mariage), incompatibles avec le caractère officieux de la relation d᾽un jeune homme comme il faut avec une prostituée.
1211. La remarque est double : 1-"ut" ne doit pas être pris dans son sens comparatif "comme", bien que le mode rende cette lecture erronée possible, et 2-dans le sémantisme de "ut" temporel, il faut comprendre de telle manière et non de telle autre ("depuis que" et non "quand").
1212. Dans "lepida" on entend l᾽idée de "lepus" (la grâce, le charme), mot dont la sensualité s᾽accommode mal de ce que la décence permettait de dire à une "matrona". On notera que, dans cette pièce plus que dans les autres, et sans doute parce que l᾽intrigue s᾽y prête mieux, Donat se plaît à traiter des conventions sociales.
1213. Au vers 740.
1214. Il faut comprendre que c᾽est Bacchis qui va devoir "traiter le sujet" de délibérative que lui donne Lachès. La question est de savoir si Bacchis acceptera d᾽aller trouver Philumène et de s᾽expliquer avec elle.
1215. Donat commente doublement la forme "sodes", d᾽abord sur la plan de sa morphologie "sodes = si audes", puis sur celui de son sens, très atténué par rapport à l᾽idée originelle d᾽audace présente dans "audes", "sodes = si uis".
1216. Sans doute une remarque didascalique sur le lieu scénique : la maison de Phidippe, celle de Lachès et la maison de passe où travaille Bacchis sont voisines. Cela justifie aussi d᾽avance que, sortie de scène au vers 793, elle ait eu le temps, d᾽ici le vers
808 qui marque son retour sur scène, d᾽avoir avec Myrrhina l᾽explication qu᾽elle a promis à Lachès d᾽avoir.
1217. On retrouve de fait la même formule dans la bouche de Phidippe au vers
785 puis à nouveau dans celle de Lachès au vers 787.
1218. Remarque étymologique par laquelle Donat rappelle qu᾽il y a le nom du pied dans le verbe "expedire" et remarque morphologique implicite qui signale qu᾽il s᾽agit de ce que les modernes appellent un verbe parasynthétique : "mettre ses pieds en dehors (de quelque chose)".
1219. Donat développe ce qu᾽a d᾽implicite le mot "animum".
1220. En ajoutant "mulier", elle insiste sur l᾽affrontement de deux modes de relation entre hommes et femmes, et, en disant "se ostenderet", sur le contact inévitable avec sa rivale qu᾽elle va accepter de plein gré.
1221. Très clairement, cet exemple est là pour faire nombre, car il est loin d᾽être évident que "grauis" ait ici le sens que lui donne Donat. Servius glose d᾽ailleurs "fortem".
1222. Le raisonnement lexicologique un peu compliqué se fait par l᾽antonymie. Le sens de "leuiorem" doit se déduire comme étant le contraire de celui de son antonyme "grauis". Donat liste donc les sens de "grauis", dont le dernier cité qui oriente vers celui de "cher", d᾽où l᾽on peut comprendre, en refermant la boucle, que "leuiorem" peut signifier "moins cher".
1223. En réalité, Donat commente la suite du vers, qui développe la raison pour laquelle elle dit "immerito". Bacchis va accorder à Pamphile ("donner aux autres") que sa réputation ne soit pas salie, mais en même temps elle va se prémunir elle-même contre l᾽accusation d᾽avoir volé le jeune homme à son épouse légitime.
1224. Est commenté donc l᾽emploi des deux mots phoniquement proches "immerito" et "meritus". Mais s᾽agissant de deux mots de même famille et de sens opposé, on aurait pu s᾽attendre à ce que Donat évoque plutôt la figure d᾽antithèse.
1225. Donat veut dire qu᾽ici "lingua" ne désigne pas la langue-organe mais le langage et même par synecdoque la personne de la locutrice. C᾽est en cela que la figure répond davantage à l᾽usage (comme une métaphore lexicalisée) qu᾽à la raison.
1226. Remarque de graphie, il faut, selon Donat, écrire "hae᾽" pour "haec". Notons que toute une branche de la tradition manuscrite de Térence donne "hae" sans apostrophe, signe paradoxal que l᾽on devait, au 4e siècle, graphier comme le dit Donat.
1227. En effet, "quoque" et "etiam" signifient tous les deux "aussi".
1228. Il ne s᾽agit plus d᾽évoquer l᾽amour charnel entre Pamphile et Bacchis, pour lequel Lachès avait utilisé le terme "amor", plutôt flatteur vu le caractère tarifé de ladite relation, mais l᾽amitié qui l᾽unit désormais à la famille de Lachès, pour sa bonne conduite. Il y a là une gradation selon les Romains puisque la courtisane vient d᾽entrer dans l᾽"amicitia" d᾽une "familia" qui a pignon sur rue et peut donc en attendre protection et échange de services.
1229. Donat commente à la fois le résultat attendu chez Bacchis (l᾽effroi devant la menace) et le moyen d᾽y parvenir (l᾽aposiopèse qui laisse entendre : "si tu ne fais pas ainsi, tu vas avoir affaire à moi !")
1230. Ce passage (paroles au style indirect de Cassius) est cité de façon très approximative ici, puis à nouveau, de façon correcte cette fois, dans la scholie 766, 4. La chose est bizarre et laisse supposer que cette scholie
2 est une interpolation ratée ici du matériau de 4.
1231. Donat veut dire que le verbe "defieri" là où on attendrait "deesse" provoque une surprise chez l᾽auditeur et crée un effet de "varietas" bien venu.
1232. Les nourrices de comédie ont une réputation de soiffardes (voir And. 229). Mais ici, Donat justifie chez elles cette tendance à la boisson, qui serait nécessaire à leur office. Rappelons que la bière a la réputation, chez certains gynécoloques de notre époque, de favoriser la montée de lait.
1233. Pourquoi Donat fait-il cette remarque ? Est-ce pour signaler à ses élèves que le masculin est "satur" et non pas "saturus" ? Ou est-ce pour signifier qu᾽il s᾽agit de l᾽adjectif "satura" et non du substantif "satura", qui signifie "satire" ?
1234. C᾽est Priam qui dit cela au traître Sinon. Le rapport entre les deux fables est faible et la volonté d᾽illustrer un mot aussi fréquent que "noster" nous échappe sans doute ici. En réalité, Donat ne signale pas l᾽incongruité lexicale qui consiste à faire désigner par le vieux Lachès le vieillard Phidippe au moyen de l᾽expresion "notre beau-père". Il n᾽existe pas en latin de terme pour qualifier le parentage qui unit entre eux deux beaux-pères (le père de l᾽époux et le père de l᾽épouse d᾽un même couple de conjoints). En disant "notre beau-père", Lachès dit par raccourci "le beau-père de notre Pamphile". Le caractère familier remarqué pour l᾽emploi du possessif est sans doute à mettre sur le compte de la présence implicite de Pamphile dans l᾽énoncé raccourci.
1235. Evidemment, la place de "uideo" gêne la compréhension du vers que Donat facilite en proposant un ordre des mots plus naturel, qui indique de plus qu᾽il ne faut pas comprendre "uenit" dans la dépendance de "uideo". Voir la note suivante.
1236. Cette fois la remarque est syntaxique. Ce qui gêne le grammairien c᾽est l᾽emploi de "uideo" en incise (et sans le "ut" qui ferait bien de lui le verbe d᾽une subordonnée incise), là où on attendrait qu᾽il soit le verbe principal régissant une infinitive ("je vois que notre beau-père arrive").
1237. Rapprochement syntaxique qui atteste la construction "iurare" suivi de l᾽accusatif d᾽un nom de divinité (cf. En français "je jure Dieu que etc.").
1238. A vrai dire, il ne paraît pas exister de verbe "deiero" avec premier e bref, ce qui est phonétiquement normal dans la mesure où la consonne i (j en alphabet francisé) vaut toujours consonne double à l᾽intérieur du mot, ce qui a pour effet d᾽allonger systématiquement la syllabe précédente. On s᾽explique mal du coup la distinction que fait ici le grammairien. Quoi qu᾽il en soit, il propose deux étymologies possibles de "deierat" : l᾽une par syncope de "deos iurat" (avec un théorique e bref emprunté à la forme "deos"), l᾽autre par préverbation de "iurat" en "de" (avec e long) donnant une valeur intensive au verbe simple.
1239. Remarque didascalique sur la mimique à prendre lors de cette réplique.
1240. Comprendre "punis par les dieux", comme le montrent les scholies suivantes.
1241. La situation évoquée dans ce vers des
Bucoliques est scabreuse. Ménalque a profané un sanctuaire avec un sien amant et n᾽en a pas été puni. Son adversaire Damète sous-entend donc, si l᾽on en croit Donat, que Ménalque est à ce point vicieux qu᾽il en devient intouchable même du point de vue des dieux. Il en va de même avec les courtisanes. Sur la valeur divine du serment et l᾽engagement des dieux dans la procédure, voir Cic. Off. 3,
102 et suivants.
1242. N᾽étant donc ni respectueuses du sacré ni punissables par les dieux, les courtisanes peuvent jurer tout ce qu᾽elles veulent impunément et un tel serment n᾽a aucune valeur.
1243. L᾽ambiguïté est inhérente à la construction de la proposition infinitive "nec eas respicere deos", qui peut s᾽interpréter tout aussi bien "que les dieux ne les respectent pas". Mais en effet, l᾽ambiguïté n᾽est que théorique et le contexte la lève instantanément.
1244. C᾽est-à-dire une autre preuve non-technique (cf. les notes ci-dessus à 743, 8), mais qui s᾽applique à des êtres aussi déclassés qu᾽une courtisane et son esclave.
1245. A moins d᾽une action en justice formelle et donc d᾽une plainte en bonne et due forme, Phidippe ne peut exiger la mise à la question des esclaves de Bacchis. Toutefois cette dernière peut proposer spontanément ce témoignage dans le but d᾽assurer sa bonne foi.
1246. Conformément à l᾽antique opposition philosophique entre les mots et les choses.
1247. La réflexion sur le rapport de Térence aux conventions est ici plus complètement expliqué par Donat que partout ailleurs dans son commentaire. Normalement les règles du genre comique imposent des types qui font tellement partie du genre qu᾽il est pratiquement impossible de s᾽en affranchir à moins de contrevenir gravement à l᾽esthétique de la comédie. Toutefois, Térence se le permet car il est seul capable de compenser le déficit générique ainsi engendré par une vérité et une adéquation de la comédie à la vie qui fait que ce que perd le caractère codé du genre comique est regagné par l᾽adéquation parfaite de la comédie à la vie (voir Evanthius, Com. 5, 1).
1248. Autrement dit, Bacchis nous donne explicitement le mobile de son acte inattendu. La scholie se lit dans la suite immédiate de 774, 3 : la courtisane est bien intentionnée, contrairement à l᾽horizon d᾽attente du spectateur de comédie, mais son attitude est justifiée et, après tout, son désintéressement pourra lui rapporter une récompense immédiate de la part de Lachès et Phidippe et une réputation d᾽honnêteté qui lui amènera peut-être une clientèle huppée.
1249. Donat justifie l᾽emploi chez Térence d᾽un parfait surcomposé "suspectas fuisse" en le comparant à la forme standard de parfait passif "suspectas esse", réputée ambiguë. En quoi consiste l᾽ambiguïté ? Dans le fait que le participe "suspectas" a des emplois purement adjectivaux (il dispose ainsi d᾽un comparatif et d᾽un superlatif). La forme standard peut donc soit se comprendre "ont été suspectées" (parfait passif) ou "sont suspectes" (verbe être et adjectif). Or elles ont cessé d᾽être suspectes aux yeux de Lachès, et c᾽est ce que signale la forme surcomposée : "elles ont été suspectes à tort". Sa reformulation en "positas in suspicione" vaut par le fait que "positas" ne peut pas être pris, lui, pour un adjectif.
1250. Lachès par son attitude suspicieuse et agressive a contribué à conduire la situation au point où elle en est à présent. L᾽intérêt de cette remarque est de matérialiser dans le texte une avancée décisive vers un dénouement heureux.
1251. Donat songe à faire du pronom un datif éthique, dans sa première hypothèse. Le plus vraisemblable reste que "nobis" soit un datif de point de vue qui accompagne le verbe au parfait passif auprès duquel il fonctionne comme un ersatz de complément d᾽agent : "nos femmes ont été suspectées à tort par nous". Par "nos femmes", il faut comprendre "mon épouse" et "ta fille", deux femmes qui paraissaient être co-responsables, pour une prétendue brouille, du départ de Philumène du domicile conjugal.
1252. Ce fragment de Cicéron, inconnu et donné hors de tout contexte se traduit difficilement. On peut peut-être comprendre "mais pourtant cela a été fait et c᾽est une application frauduleuse du droit".
1253. L᾽interprétation que Donat propose de "crimen" est en réalité guidée par le contexte, comme le montrent clairement les exemples qu᾽il cite à l᾽appui de sa thèse. Au sens propre "crimen" signifie "ce dont on incrimine quelqu᾽un", sans préjuger nettement du fait que cela soit vrai ou faux.
1254. Lachès a largement montré sa propension à converser par exemple dans son entretien avec Bacchis, où de même il est parvenu, selon Donat, à obtenir ce qu᾽il voulait grâce à l᾽adresse de sa conversation.
1255. Il s᾽agit sans doute d᾽une note didascalique sur la façon la plus adroite de prononcer ici "illis".
1256. Les hésitations de Bacchis sont une nouvelle preuve de ses qualités. Entrer chez des gens comme il faut quand on est une courtisane risque de faire peser sur la maison où elle entre une marque d᾽infamie. Avec tact, Bacchis ne veut se résoudre à cela que si c᾽est indispensable.
1257. Donat précise que l᾽emploi de l᾽adjectif "hostis", qui désigne l᾽ennemi public, l᾽ennemi national, est un peu forcé par rapport à celui qu᾽on attendrait d᾽"inimica", l᾽ennemie personnelle. C᾽est d᾽ailleurs ce mot d᾽"inimica" que Donat utilise à la scholie 754,
1 pour caractériser l᾽incompatibilité entre les noms "socrus" et "uxor" d᾽un côté, "meretrix" de l᾽autre.
1258. Donat veut sans doute dire que Térence rappelle la situation normale par la bouche de la courtisane qui en éprouve de la gêne, afin de montrer combien elle est supérieure à toutes celles de sa condition.
1259. L᾽intervention de la deuxième main (selon Wessner) n᾽est pas claire. On peut comprendre d᾽une part "nous aussi, nous avons..." aussi bien que "nous, nous avons aussi...", mais dans les deux cas on ne voit pas bien qui représente "nous". D᾽autre part, on peut hésiter sur le sens général de la scholie. Deux possibilités au moins : 1. "nous avons compris ᾽suspicionem᾽" (et non pas "suspicione" qui est le texte térentien : comme le pronom "te", ajouté par Wessner dans le lemme, ne figure pas dans les manuscrits, peut-être le(s) scholiaste(s) lisent-ils chez Térence "illas errore et simul suspicionem exsolues", "tu les exonéreras de l᾽erreur et dissiperas le soupçon", avec une double construction zeugmatique du verbe). 2. "Nous avons ᾽suspicione᾽" (avec accord secondaire de l᾽autonyme à l᾽accusatif), et non pas, implicitement, "suspicatione" qui figure dans certains manuscrits de Térence. Dans la première hypothèse, il s᾽agit d᾽une remarque sur le cas (avec autonymie lemmatique), dans l᾽autre d᾽une remarque sur le choix d᾽un mot ou d᾽un autre (avec autonymie lexicale et syntaxe intégrationniste : cf. Nicolas 2005).
1260. La forme du lemme "pudet Philumenae me" (à supposer qu᾽on puisse se fonder sur elle, ce qui n᾽est pas sûr), tend à supposer que Donat séquence le texte de Térence autrement que les modernes. Donat lit sans doute "pudet Philumenae me. Sequimini ambae" (avec "me" dans la mouvance de "pudet"), alors que traditionnellement on lit "pudet Philumenae. Me sequimini ambae" (avec "me" dans la mouvance de "sequimini"). La traduction globale du vers térentien n᾽en est pas affectée. Il est impossible de trancher : on trouve facilement en latin le verbe "pudet" sans son complément de personne à l᾽accusatif, et on trouve souvent chez Térence le verbe "sequor" sans pronom objet, notamment dans cette situation de sortie de scène. Ainsi, au sens de "suivre" (y compris avec préverbe) accompagné d᾽un objet exprimé : And. 414, 467, 819, 978, Ad. 609, Eun. 506, 549, 554, 735, 816, Heaut. 664, 832, Hec. 327, 358, 649, 879, Pho. 765, contre les emplois sans objet exprimé : And. 128, 171, 467, Ad.
280 (bis), Eun. 714, 772, 908, Heaut. 277, 743, Hec. 373, 378, Pho. 355, 982, 988, soit
17 emplois avec et
15 sans objet. Cette occurrence-ci doit-elle être versée du côté des
17 ou des
15 emplois ?
1261. C᾽est-à-dire qu᾽elle nomme la femme de Pamphile, comme si c᾽était une amie à elle. Mais en fait la familiarité dont il s᾽agit est celle qu᾽elle a avec le jeune mari.
1262. Donat manque rarement l᾽occasion de signaler les personnages à qui l᾽on s᾽adresse sur scène ou hors scène et qui ne parlent pas. Cela dit, les manuscrits ont ici une lacune à la place du terme grec et c᾽est Estienne qui, avec de bonnes chances de succès, restitue la locution qui est bien attestée par ailleurs.
1263. Donat vise évidemment les conventions de la comédie et remarque ici le jeu de Térence avec ses propres codes. Traditionnellement parce qu᾽elles ruinent les fortunes et les réputations chez les jeunes gens comme il faut, les courtisanes sont les ennemies des vieillards (qui sont les pères desdits garnements). Qu᾽un vieillard prenne comme alliée objective une courtisane a de quoi surprendre et enchanter un public en quête d᾽originalité.
1264. Une fois, en réalité, dans "quod mihi malim euenire". Donat fait un raccourci : il faut le sous-entendre une fois, en sorte qu᾽il soit exprimé deux fois.
1265. La remarque, lexicologique (du type "differentia"), est implicitement étymologique. En effet "disiungere" est l᾽opération contraire de "coniungere" (conjoindre, faire des conjoints) et a une allure officielle et juridique ; "segregare" au contraire implique l᾽idée de séparation d᾽avec un "grex", un troupeau, une bande, terme souvent connoté péjorativement.
1266. Il est difficile de rendre ici l᾽espèce de jeu de mots qui constitue le commentaire. L᾽adjectif "nobilis" et le substantif "nobilitas" ont deux sens : au sens premier il s᾽agit simplement d᾽"être connu", mais par suite le mot s᾽applique au fait d᾽"être honorablement connu", donc "noble". Lachès peut effectivement avoir en vue les deux sens. En se comportant comme une femme bien, Bacchis gagnera une bonne réputation et montrera la noblesse de son caractère, mais en même temps, on parlera d᾽elle et cela lui fera de la publicité, elle sera donc aussi un "vedette" dans son métier.
1267. C᾽est-à-dire de comprendre "ex ea re".
1268. Pour l᾽éloigner, son maître l᾽a expédié (III, 4) dans la haute ville à la recherche d᾽un prétendu Callidémidès, au physique improbable (cf. v.
420 et suivants).
1269. Vers 808-812, puis dans le récit de Bacchis.
1270. Son maître abuse de son esclave en le faisant courir partout sans raison.
1271. C᾽est-à-dire "operam" (le travail).
1272. Donat signale qu᾽il manque l᾽antécédent de l᾽adverbe relatif "ubi" qui est implicitement le complément de lieu du verbe "misit". Il explicite donc l᾽adverbe "illuc" qui remplit ce double emploi.
1273. C᾽est-à-dire de "totum diem", complément de durée du verbe intransitif "desedi". Faut-il comprendre que Donat signale une sorte de transitivation de ce verbe d᾽état ou, plus probablement, qu᾽il signale un emploi direct, sans préposition, de ce complément circonstanciel, marquant la durée ? A l᾽époque de Donat on a tendance à construire ce type de complément avec la préposition "per".
1274. L᾽emploi de Parménon, comme le note Donat dans ce début de scène, c᾽est celui du benêt de service. Quand il remarque lui-même qu᾽il est benêt, comme ici, il désigne son caractère avec un jeu métathéâtral.
1275. Donat se livre ici à une étymologie de l᾽adjectif "ineptus" qui rappelle celle qu᾽il fait d᾽"iners" par "sine arte" (Ad. 481).
1276. Donat poursuit son étude caractérologique de l᾽esclave benêt. Pamphile a demandé à Parménon de chercher un Myconien nommé Callidémidès et qui serait son hôte. Parménon interroge donc chaque passant en lui posant dans le même ordre la question de la nationalité, du nom et de sa qualité d᾽hôte. Or chaque réponse est négative : on voit donc qu᾽il n᾽était pas nécessaire de poser les deux questions suivantes, sitôt récoltée une première réponse négative !
1277. Le caractère "mimétique" dont parle ici Donat est induit par ce qu᾽il appelle aussi "dialogisme" et qui consiste pour Parménon à se représenter soi-même en train de parler, par insertion du discours dans le récit. Le caractère concis du récit tient au fait que le dialogisme s᾽interrompt plus tôt qu᾽il ne pourrait : aux deux premières questions dialoguées correspondent deux réponses d᾽interlocuteurs fictifs, mais pour la troisième (on pourrait attendre quelque chose comme "non habeo") Parménon revient au récit : "omnes negabant". Il gagne ainsi du temps, en évitant au jeu de scène de s᾽user.
1278. Ces remarques de caractérisation par l᾽usage impropre d᾽un possessif se retrouvent ailleurs chez Donat, voir par exemple Pho. 134, 1.
1279. La plupart des manuscrits de Donat, au contraire de ceux de Térence, marquent ici un changement de scène caractérisé par l᾽entrée de Bacchis. La scholie 807,
2 semble leur donner raison, même si le commentaire au vers
808 n᾽a pas les marques habituelles du début de scène, avec des marqueurs du type "in hac scaena". Sur cette question, voir Nicolas 2007.
1280. Autrement dit, Parménon illustre dès que possible le thème du "servus currens", l᾽esclave qui court et qui crée un comique de situation récurrent.
1281. La reformulation, qui explicite le contenu contextuel de l᾽adverbe anaphorique "eo", et qui relève de l᾽évidence puisque c᾽est précisément ce que Bacchis vient de dire, n᾽a sans doute de raison d᾽être que pour éviter au lecteur de Donat de comprendre "eo" comme étant un verbe, dans un énoncé plausible qui signifie "pourquoi <y> vais-je ?".
1282. Suite de l᾽étude caractérologique : Parménon est-il plus paresseux ou plus curieux ? Apparemment, il est surtout curieux.
1283. Autrement dit, Donat note ici que la préposition "ad" prend le sens de "apud" dans la langue habituelle.
1284. Pour qu᾽il ne sache pas ce qu᾽il voulait, mais ne devait pas savoir, il devait courir chercher le Myconien fantôme ; pour qu᾽il sache maintenant ce qu᾽il veut savoir, il doit courir chez Philumène.
1285. Donat veut dire ici à la fois que l᾽indiscret Parménon ne cesse de poser des questions, et que Bacchis ne cesse de lui donner les réponses les plus succintes possible, ce qui évidemment le met sur les charbons ardents.
1286. Le fait de ne dire à Parménon que ce qu᾽il a strictement besoin de savoir prépare en réalité la découverte par un Parménon sidéré de l᾽ampleur de ce qu᾽il ignorait, dans le dénouement de la pièce.
1287. Sur l᾽établissement du texte, voir la note apposée au texte latin. Donat fait peut-être allusion aux maximes conversationnelles. Parménon pose une question ; Bacchis n᾽y répond pas. Mais elle aurait pu éviter de répondre en posant elle-même une question : ainsi Thaïs au soldat dans Eun. 793, au commentaire duquel Donat dit que cette manière de faire est une forme de mépris. Bacchis, elle, utilise un autre acte de langage pour éluder la question : elle somme son interlocuteur de se taire. Et, paradoxalement, Donat suppose que cette façon peu amène ("ne te mêle pas de ça") est moins insultante que de renvoyer une question (par exemple "qu᾽est-ce que cela peut te faire ?").
1288. En réalité, c᾽est la première scène où Bacchis et Parménon sont aux prises. Ce qui est vrai, en revanche, c᾽est que dans la scène
1 de l᾽Acte I, Parménon a fait montre de toute son indiscrétion devant Philotis et Syra, qui, sans doute, n᾽ont pas manqué de rapporter le tout à Bacchis.
1289. L᾽emploi d᾽"etiam" dans la citation des
Verrines relève indéniablement de ce que Donat signale comme étant un adverbe qui accompagne une réminiscence. Mais dans la réplique de Bacchis rien n᾽est moins sûr : l᾽élément qu᾽elle ajoute (et qui est ni plus ni moins que la reconnaissance qui cause le dénouement) n᾽est certainement pas un épisode adventice auquel on a failli ne pas penser. Du coup, l᾽adverbe a sans doute plutôt sa valeur affirmative : "Ne dirai-je rien de plus ? -Si".
1290. Le commentaire de Donat reste énigmatique. En quoi est-il remarquable que Parménon dise "scio", sinon parce que précisément il ne sait pas, ce qui rend amusante sa réponse.
1291. Le tour "sed cessas" est récurrent chez Térence dans les situations où un personnage est mandaté pour accomplir une mission. En général Donat n᾽éprouve pas le besoin de le reformuler.
1292. Ce commentaire n᾽a guère de sens en contexte, puisque Parménon n᾽a fait que courir sans prendre le bateau ni chevaucher. Sans doute la remarque est-elle plutôt générale, comme une sorte d᾽entrée de lexique sur le mot "cursus".
1293. La remarque est apparemment métrique (ce qui est très rare chez Donat) : le commentateur dit explicitement que Bacchis livre un monologue psalmodié (en l᾽espèce en septénaires iambiques).
1294. C᾽est la présence du verbe "adimo" complété par un substantif désignant une émotion dans les deux passages térentiens qui en motive le rapprochement.
1295. Il s᾽agit de paroles de Didon, encore toute pleine de l᾽émotion de la rencontre avec Enée. Donat s᾽amuse évidemment de la similitude des contextes (deux histoires d᾽amour), mais de la dissemblance des résultats : Didon s᾽exclame d᾽admiration devant un homme dont elle va s᾽éprendre pour sa perte, Bacchis devant un acte qui la prive de l᾽homme qu᾽elle aimait mais qui le sauve, lui, et la fait, elle, monter dans l᾽estime générale.
1296. C᾽est-à-dire qu᾽après avoir, sous forme d᾽exclamation, exprimé qu᾽il y avait beaucoup de bienfaits de sa part, elle en dresse le détail.
1297. On suppose donc admis que Philumène a davantage envie de retrouver son mari que réciproquement. Cette differentia entre les deux verbes synonymes est faite ailleurs en des termes proches : voir Eun. 147, 1-
2 et 746, 2-3.
1298. Bacchis empêche l᾽infanticide et rend donc à Pamphile son enfant, dans le même temps, en clarifiant la situation avec Philumène, elle lui rend sa femme, enfin, elle lave Pamphile aux yeux de Phidippe et Lachès de tout soupçon d᾽inconduite.
1299. Donat remarque le passage du présent au parfait et l᾽explique sous couleur de "varietas" (sur ce procédé chez Donat, voir Bureau-Nicolas-Raymond à p.). En fait, l᾽emploi des temps est bien conforme à la situation : elle rend son fils à son père et sa femme à son mari (mais la chose n᾽est pas encore tout à fait réalisée), mais elle a effectivement évacué les soupçons qui pesaient sur Pamphile auprès des deux pères, opération préalable aux deux autres. En fait, il s᾽agit davantage d᾽un hysteron proteron : Bacchis renverse la chronologie des actions, chacune étant présentée avec le temps grammatical qui lui convient.
1300. Les femmes romaines n᾽ont pas une gestation plus longue que les autres femmes, mais il est néanmoins bien souvent question pour elles de "dix mois" de grossesse si l᾽on en croit les textes. Cela tient d᾽une part au fait que les mois romains d᾽avant le calendrier julien comptent environ
28 jours, en sorte que les
39 semaines théoriques de la gestation constituent quasiment dix mois, d᾽autre part au fait que l᾽on peut aussi compter
41 semaines d᾽aménorrhée, soit plus de dix mois romains. Enfin les Romains, quand ils comptent des intervalles, hésitent souvent dans leur comput, par confusion entre l᾽ordinal et le cardinal. Une durée de dix mois (révolus) et le dixième mois (donc neuf mois révolus) peuvent être pris l᾽un pour l᾽autre.
1301. Donat précise que le sens de "prima" est trompeur, puisqu᾽il ne faut pas comprendre "la première nuit", mais "le début de la nuit". Il s᾽agit d᾽un adjectif situationnel. Même genre de remarque en Pho. 215, 2.
1302. Même remarque dans Eun. 95, 1-
2 pour une autre courtisane qui aime sincèrement le jeune homme qui l᾽entretient.
1303. Ce n᾽est certes pas la scène du viol qui est jouée sur scène, ne serait-ce que parce que, antérieure de dix mois, elle romprait avec la chronologie standard des intrigues de la comédie nouvelle ; il devait y avoir en revanche dans le modèle grec une scène d᾽interrogatoire et de reconstitution du crime entre la courtisane et son ancien amant.
1304. "Quid" est mis pour "aliquid". La chose est à ce point banale avec le tour "nescio quid" qu᾽on ne voit pas bien l᾽utilité d᾽en faire un point de commentaire. Toutefois, dans le cas qui nous occupe, un contemporain de Donat peut comprendre "je ne sais pas ce que j᾽ai commencé à soupçonner", et le grammairien soucieux de belle langue doit rappeler que "nescio quid coepi" ne peut pas être un tour interrogatif indirect et qu᾽il faut donc construire "coepi suspicarier nescioquid".
1305. Car, comme le note à plusieurs reprises Donat, il y a une force expressive dans ce terme utilisé chez les comiques qui le rend ici particulièrement propre à exprimer les sentiments de Bacchis lors de ce récit rocambolesque.
1306. Il ne s᾽agit pas de faire comprendre que Pamphile ait pu connaître la jeune fille qu᾽il a violée. Ce serait absolument contradictoire avec l᾽intrigue. Mais Donat suppose que la formulation par le jeune homme ("j᾽ai violé je ne sais qui") est une manière diplomatique de dire devant la courtisane aimée "j᾽ai violé une une fille sans importance", alors que rien n᾽interdit de penser que, quoiqu᾽il ne l᾽ait pas vraiment vue, il a été séduit par elle.
1307. C᾽est-à-dire qu᾽il est temps pour Térence de raconter tout ce qu᾽il est nécessaire au lecteur de savoir pour qu᾽il ne reste pas sur sa faim.
1308. Voir supra 774, 3.
1309. Donat commente ici une valeur particulière du mot "res", dans ce qui est pratiquement une locution figée, "esse in rem".
1310. Le commentaire est ici particulièrement obscur, au point qu᾽on se demande si le texte, pourtant consensuel, n᾽est pas ici corrompu. Le sens que l᾽on peut, sans aucune garantie de certitude, donner à la remarque est le suivant. Bacchis a toujours trouvé en Pamphile un compagnon attentionné et aimable, tant qu᾽il lui était permis de se poser la question d᾽un avenir possible avec lui. Maintenant qu᾽il est marié, il n᾽y a plus lieu de se demander si elle mérite de vivre avec un garçon si gentil, puisqu᾽il vit officiellement avec une autre.
1311. Donat fait une differentia (récurrente) entre deux verbes d᾽événement, l᾽un connoté favorablement et l᾽autre défavorablement. Il faut donc ici faire gloire à Térence d᾽avoir choisi le verbe connotant une mauvaise nouvelle pour parler du mariage de Pamphile du point de vue de la courtisane. Mais d᾽ordinaire on considère que le verbe "euenire" (ici connoté vers le désagrément) est neutre et que c᾽est "accidere" qui est orienté négativement ; cf. Pho. 239, 4 ; And. 398.
1312. Donat fait cette remarque d᾽abord parce que l᾽emploi de l᾽ablatif seul dans cette construction ne correspond absolument pas aux habitudes de son temps, mais aussi pour éviter que l᾽auditeur ne prenne "nuptiis" pour un datif complément d᾽"euenire" au sens de "il est arrivé malheur au mariage". Avec "mihi" dans le contexte, la confusion est peu probable, mais morphologiquement elle est possible.
1313. Bacchis joue son propre contradicteur. Elle y répond tout de suite après, en faisant une concession. Sur le couple ὑποφορά / ἀνθυποφορά, voir And. 258, 396, Pho. 159, 2 ; 781, 1-2.
1314. Remarque morphologique sur le caractère anomal du couple d᾽antonymes "commodo"/"incommode".
1315. De nouveau, le commentaire est très elliptique. Il semble qu᾽il faille reconstituer le raisonnement ainsi. Bacchis déclare qu᾽elle a tout fait pour que Pamphile ne se marie pas parce qu᾽il était dégoûté d᾽elle. Elle n᾽a donc rien à se reprocher. Que les circonstances aient fait qu᾽elle perde Pamphile, à qui elle reconnaît qu᾽elle doit beaucoup, n᾽est pas un sujet de plainte. Bacchis aurait-elle lu de la philosophie stoïcienne et saurait-elle qu᾽on ne doit se plaindre que des maux que l᾽on provoque soi-même ? Le commentaire de Donat souligne en tout cas que c᾽est cette théorie que le grammairien veut faire retenir à ses élèves.
1316. Le rapprochement entre la prostituée au grand cœur, effectivement désintéressée, et le proxénète prêt à endurer toutes les avanies dès lors qu᾽il obtient satisfaction financière, paraît un peu à contresens, mais il s᾽impose cependant par la difficulté qu᾽a le grammairien à arracher ce personnage aux contraintes du type. Si Térence, comme Donat le dit lui-même, se plaît à inverser tous les codes, le grammairien demeure plus réticent. On notera qu᾽à chaque fois que cela était possible, il a tenté de rattacher l᾽action de Bacchis à des motivations "professionnelles". Voir par exemple son commentaire de "nobilitatem" au vers 797.
1317. Il s᾽agit de cet emploi de la particule "dum" en renforcement d᾽un impératif, comme dans "dicdum" ou "adesdum". Implicitement, Donat distingue cet enclitique de la conjonction homonyme.
1318. Donat commente évidemment le mot "uenustatis", qu᾽il met régulièrement en rapport avec le nom de Vénus. Mais, selon un usage antique assez stable, il commente en réalité non pas le mot dont il part mais un autre de même famille lexicale : ici, c᾽est de l᾽adjectif "inuenustus" qu᾽il donne la définition, non du substantif "uenustas" dont l᾽analyse sémique doit donc se déduire de l᾽étymologie par "Venus" et de l᾽antonymie de "inuenustus".
1319. Les questions répétitives de Pamphile ont, selon Donat, valeur de retardement. L᾽intrigue est jouée : il n᾽y a plus rien à retarder. Il s᾽agit donc plutôt de traits caractéristiques de l᾽impatient amoureux qui vient d᾽obtenir tout ce qu᾽il voulait et qui y croit sans y croire et, à vrai dire, ne sait pas exactement ce qu᾽il dit.
1320. Cette série de questions pressantes émane de l᾽ombre de Déiphobe qui interroge Enée aux Enfers. La situation intertextuelle est apparemment sans rapport, sauf si l᾽on se souvient de ce que Pamphile dira dans quelques vers à Parménon (852) : "tu m᾽as ramené des Enfers à la vie". Par jeu intertextuel, Donat (qui s᾽amuse ici) nous signale que nous sommes donc dans cette dernière scène dans une sorte de nékyia comique.
1321. Donat fait remarquer que Parménon, bien qu᾽il ait eu connaissance des indices qui ont provoqué la reconnaissance et le dénouement, continue à ne pas comprendre les tenants et aboutissants de l᾽intrigue. Il tâche donc de faire le modeste pour obtenir des renseignements que, finalement, on ne lui donnera pas. Le procédé comique est bien analysé.
1322. Le commentaire n᾽est pas clair. Peut-être faut-il comprendre implicitement que Donat fait honneur à Térence d᾽avoir créé pour l᾽occasion le féminin de "seruator" ?
1323. Donat parle de la tournure "Bacchis mea", non de "seruatrix mea" et il signale que c᾽est la façon avec laquelle l᾽amoureux s᾽adresse à la femme aimée. Or c᾽est désormais son épouse qu᾽il aime mais il reste entre Bacchis et Pamphile des vestiges de tendresse d᾽anciens amants.
1324. Une courtisane n᾽a en effet aucune raison de se réjouir du bonheur conjugal de son amant. Mais l᾽attitude de Bacchis accrédite ce paradoxe apparent.
1325. Dans ce cas, la réplique se comprend "ta rencontre, ta conversation, ton arrivée (…) se font toujours volontiers".
1326. Donat indique que le compliment que Bacchis fait à Pamphile (comme Pamphile le remarque lui-même) se trouverait plus à propos dans la bouche d᾽un amant s᾽adressant à sa maîtresse.
1327. Il en résulte que Donat donne ici deux interprétations différentes de "quod nossem". Dans sa première reformulation, le segment fonctionne comme un ersatz de consécutive et le verbe y a comme complément "eam" à prendre en facteur commun (de manière à ce que je la connaisse). Mais ensuite il glose le même segment comme une incise, comparable à "quod sciam", avec un "quod" relatif complément de "sciam" (à ce que je sais). Cette seconde interprétation a contre elle, sans doute, le temps du verbe qui, si l᾽on était dans une incise, ne passerait sans doute pas au passé ("quod norim"). En tout cas, il y a là un manque de cohérence d᾽une scholie à l᾽autre.
1328. La remarque de Donat peut paraître surprenante, dans la mesure où, dans cet emploi indéfini, "quid" est enclitique et, donc, dépourvu d᾽accent. Peut-être faut-il comprendre qu᾽il y a une différence de prononciation entre l᾽adverbe interrogatif "numquid" (est-ce que par hasard), qui vaut un seul mot, et la séquence "numquid" (écrit en un ou deux mots, mais valant deux mots) où "quid" est un pronom indéfini, le premier prononcé "númquid" et le second "númquíd" ? Ou, s᾽il ne s᾽agit pas de prononciation différentielle, s᾽agit-il simplement d᾽une graphie différentielle ?
1329. Il s᾽agit évidemment de remarquer le propos métathéâtral de Pamphile qui, dans ce dénouement, se moque des dénouements comiques stéréotypés. La scholie
1 précise donc que Pamphile s᾽exprime comme s᾽exprimerait une personne dans le réel. Mais en disant, dans la scholie 2, qu᾽il manque
aliis, Donat accentue, au lieu de l᾽amoindrir, le caractère métathéâtral de l᾽énoncé, car si c᾽est bien ce que sous-entend Pamphile, alors il atteste qu᾽il est lui-même un personnage de cette comédie-ci. La scholie 867,
2 va dans le même sens.
1330. C᾽est un précepte sur le dénouement qui sera retenu par les doctes de l᾽âge classique. Evanthius l᾽illustrait de cette manière : Fab. 4,
5 "catastrophe conuersio rerum ad iucundos exitus patefacta cunctis cognitione gestorum" (la catastrophe est le retournement de la situation jusqu᾽à l᾽issue heureuse, une fois que tous les personnages ont accès à la connaissance des événements).
1331. C᾽est toujours la même question qu᾽en 866, 2-3 : de quel degré de métathéâtre s᾽agit-il ?
1332. Encore une remarque sur le caractère métathéâtral de cette fin de pièce. Donat, dans la définition qu᾽il donne du verbe "resciscere", utilise le verbe "recognoscere", de la famille lexicale qui sert à caractériser le procédé de la "reconnaissance" qui déclenche le dénouement. De fait, depuis la scène précédente lors de laquelle Bacchis a compris que Philumène était bien la jeune femme que Pamphile avait violée pendant une nuit d᾽ivresse, le champ lexical de "(cog)noscere" est abondamment représenté. La reconnaissance dramaturgique est illustrée par le vers
830 "eum haec cognouit Myrrina" (Myrrhina a reconnu l᾽anneau), et dès lors les personnages ne cessent d᾽insister lexicalement sur cet aspect.
1333. Double differentia, donc, entre "resciscere" et "scire". Il est à noter que ce groupe de scholies pourrait tout aussi bien (voire mieux, étant donné la forme des autonymes de la scholie) se rattacher au vers précédent.
1334. Le rapport avec les deux citations est clair : Parménon, tout comme le Néoptolème virgilien ou le Phormion térentien, parle de lui à la troisième personne. Le fait que, dans les deux illustrations, le nom soit à l᾽accusatif nous incite à privilégier la leçon "Parmenonem", présente dans une partie de la tradition térentienne, et dans le lemme
1 de cette même scholie. L᾽énoncé a alors le pronom "quicquam" pour sujet et s᾽interprète "est-ce que par hasard quelque chose aurait échappé à Parménon...?". En revanche, dans les deux citations mises en parallèle, il ne s᾽agit pas d᾽un aparté, d᾽une parole dite à soi : Néoptolème s᾽adresse à Priam, Phormion à la cantonnade. La scholie
2 doit donc se comprendre "1. il fait un aparté (ce qui n᾽est pas sûr, d᾽ailleurs : voir la scholie 878, 4), 2. il parle de lui à la troisième personne, comme dans Virgile etc.", seul le point
2 étant en cause alors. Notons que dans le commentaire à Pho.
1027 (le vers ici mis en illustration), Donat avait déjà opéré le rapprochement avec le passage de Néoptolème, mais qu᾽il n᾽avait pas alors cité ce vers de
L᾽Hécyre. Peut-être est-ce un argument pour supposer que le commentaire à
L᾽Hécyre est postérieur à celui du
Phormion.
1335. A moins qu᾽il ne faille comprendre "cet énoncé convient à la courtisane qui s᾽en va", c᾽est-à-dire qu᾽il pourrait s᾽agir d᾽une réplique de Bacchis. Dans ce cas, cela vient en contradiction avec la scholie 868, 2, qui évoque un aparté de Parménon parlant de lui à la troisième personne.
1336. C᾽est-à-dire qu᾽au lieu d᾽utiliser le couple attendu de contraires, opposés par la morphologie, il utilise de l᾽antonymie lexicale non-morphologique. Implicitement, Donat évoque peut-être le concept de "variatio".
1337. Var. "nouast".
1338. Var. "ut iterum possit".
1339. Var. "iis".
1340. Var. "strepitus".
1341. Var. "mea causa causam accipite ac date silentium".
1342. Var. "paucis". Donat donne cette leçon dans sa scholie 58, 5 et cite Apollodore qui, lui, construit "paucis meretricibus" ("ὀλίγαις ἑταίραισιν") et non "paucos amatores". Pour que Donat ne dise pas explicitement retenir la leçon traduite du grec, on suppose qu᾽il a sous les yeux des manuscrits attestant clairement de la leçon concurrente.
1343. Notons qu᾽à la scholie 99, 1, Donat cite le texte en modifiant légèrement l᾽ordre des mots dans ce uers: "numquam illa uiua uxorem ducturum domum".
1344. Var. "misereas". Plusieurs manuscrits (PC) donnent "misereat", ainsi que DFE, qui donnent "te misereat", comme Donat.
1345. Var. "quaeret".
1346. Var. "quaeret". Donat ne commente pas ce lemme, mais on conjecture qu᾽à l᾽instar du vers 76 ("senex si quaerat me"), puisque Parménon répète sa phrase pour l᾽esclave qui n᾽a pas entendu, le verbe "quaerere" est au subjonctif.
1347. Cf. note précédente. Ici, hypothèse contraire, qui n᾽entraîne pas forcément un changement de mode.
1348. Var. "illi".
1349. Var. "quae illi placerent". Donat commente le lemme "nisi praefinito loqui illi quae placerent", qu᾽on décide d᾽éditer, mais cite dans sa scholie 94, 4 "quae illi placerent".
1350. Var. "sed quid hoc negoti modo quae narrauit mihi". Les manuscrits DPCFE donnent également "est".
1351. Var. "percontor".
1352. Var. "senectuti".
1353. Ce "ut" ne figure pas dans la tradition térentienne, mais le vers est cité sous cette forme dans le commentaire à Ad. 470, 5. Nous le rétablissons donc, sans garantie.
1354. Var. "pauculis".
1355. Var. "post". Mais il n᾽est pas impossible que Donat ait eu une version avec "postquam", malgré la difficulté de construction.
1356. Var. "decrerim".
1357. Var. "ac".
1358. Var. "sese".
1359. Var. "mirum".
1360. Var. "hoc".
1361. Var. "se".
1362. Var. "tum".
1363. Var. "eadem aeque".
1364. Var. "eodemque".
1365. Les éditeurs mettent cette conjonction à la fin du vers précédent. Nous gardons la présentation "logique" de Donat. Notons que de nombreux mss. de Térence omettent ce "et".
1366. Var. "ullus".
1367. Var. "exorere".
1368. Var. "uostrarum" (mais PCFE donnent "uestrorum")
1369. Var. "minimeque adeo est mirum".
1370. Var. "plus una esset".
1371. Var. "hinc iam scibo hoc quid sit".
1372. Var. "heia".
1373. causast edd.
1374. Remarquons qu᾽en 258, 3, Donat donne comme lemme "etsi tu illi pater es", alors qu᾽en 2 le "tu" n᾽apparaissait pas. Les mss. de Térence ne l᾽ont pas.
1375. Var. "possim".
1376. hem edd.
1377. omnis edd.
1378. multimodis edd.
1379. Les éditeurs ont généralement "lucro" mais Donat, dans la reformulation qu᾽il opère de ce segment dans la scholie 286, 3, donne cette forme.
1380. Les éditeurs ont généralement "orta est".
1381. Les éditeurs ont en général "quod".
1382. paruom edd.
1383. Difficile de chosir entre "consciuisse" et "consciuerit" qui sont tous les deux commentés en tant que tels par Donat. Si l᾽infinitif paraît être seulement une variante par rapport à l᾽autre forme, il semble en revanche la forme préférentielle d᾽après la reconstitution par Estienne de la scholie 1. Dans le doute, on choisit la forme personnelle.
1384. Les mss. térentiens ont "periclum", sans quoi le vers est amétrique.
1385. La scholie 326 donne cette fin de vers (qui n᾽est pas lemmatisée) alors que la tradition térentienne donne "perisse me una haud dubium est". Peut-être est-ce de la part de Donat une paraphrase plutôt qu᾽une citation stricte. Dans le doute, faute de savoir ce qu᾽il lisait vraiment, nous éditons le texte de la scholie.
1386. Les éditeurs de Térence éditent "intro iisse".
1387. Les éditeurs de Térence ont "iterum".
1388. Variante "ehem".
1389. Var. "interuenerit" chez les éditeurs modernes.
1390. Var. "ueniant".
1391. Var. "perspexi".
1392. Var. "intro me".
1393. Les manuscrits ont "ac", mais il semble que Donat lise "quam". Voir la note à la traduction de la scholie 373, 2.
1394. Var. "huius".
1395. Les éditeurs de Térence ont "obsecramus", mais on déduit de la scholie 387, 2 que Donat lit plutôt "obtestamur".
1396. Var. "uti".
1397. Les éditeurs térentiens n᾽ont pas "de". Mais les mss. de Donat sont consensuels pour donner la préposition dans la scholie 565, 2 où ce vers est cité.
1398. Donat donne "bona" comme texte principal, pour lequel on peut penser qu᾽il incline, mais précise qu᾽il existe une uariante "data" d᾽ailleurs très majoritaire.
1399. Donat précise l᾽existence d᾽une uariante "eidem" : mais voir note apposée au commentaire traduit.
1400. Var. "huic nunc".
1401. Var. "quam".
1402. Var. "mittam".
1403. Var. "semper mortem".
1404. Var. "et quidem".
1405. Var. "dicam".
1406. Var. "constitui".
1407. Var. "crassus, caesius".
1408. Var. "ille abiit". Remarquons que Donat donne en premier lemme "illic abit", et en second "ille abiit".
1409. Var. "atque".
1410. Var. "ego me".
1411. Les éditeurs et les mss. de Térence n᾽ont pas tous ce "est".
1412. Var. "segreganda aut mater a me est, Phidippe, aut Philumena".
1413. Var. "pulsus".
1414. Var. "filiam ut".
1415. Les trois derniers mots font partie du vers 521 chez les éditeurs. On est dans un passage polymétrique difficile à définir métriquement.
1416. Les éditeurs n᾽ont pas "mi".
1417. Var. "ex quo".
1418. On lit chez Donat aussi bien "nos omnis" que "omnes nos".
1419. Les éditeurs ajoutent ici "esse".
1420. Le vers est athétisé en général chez les éditeurs de Térence, mais il se trouve bien dans les mss. de Donat.
1421. Var. "indicium haec".
1422. Var. "adeon".
1423. Var. "uidisse eum".
1424. Var. "nonne ea".
1425. Var. "uxorem an non".
1426. Les éditeurs privilégient la forme "sensti", mais chez Donat on lit bien "sensisti".
1427. Chez DOnat on lit tantôt "unum" et tantôt "unam".
1428. Les éditeurs préfèrent "quod", mais "quam" est attesté (outre chez Donat) dans une bonne partie de la tradition.
1429. Var. "mi".
1430. Var. "haud".
1431. Les éditeurs insèrent ici habituellement "te".
1432. Var. "mea".
1433. Les éditeurs ajoutent ici "me".
1434. Var. "induces".
1435. Var. "uti".
1436. Les éditeurs ont en général "uti esse ego illam". Donat a une certaine incohérence de citation du lemme à la scholie. Il semble connaître une variante "ut ego esse illam".
1437. D᾽une édition à l᾽autre, l᾽ordre des mots de ce vers est différent. Même Donat hésite entre "quod faciendum sit post" et "quod post faciendum sit". On ne sait trop s᾽il lit l᾽adverbe "fortasse".
1438. Var. "concessurum".
1439. Les éditeurs attribuent ces deux premiers mots du vers à Pamphile. Il peut sembler, d᾽après le commentaire qui en est fait, que Donat les attribue à Phidippe.
1440. Var. "natum tibi illam".
1441. Var. "sequitur".
1442. Var. "sese".
1443. Var. "quae".
1444. Var. "mirandum".
1445. Var. "possiem".
1446. Var. "quaesti".
1447. Var. "obsiet".
1448. Var. "iam ea aetate".
1449. Var. "siet".
1450. Var. "magnam ecastor gratiam".
1451. quod edd.
1452. Les éditeurs n᾽ont pas ce "ut".
1453. Var. "is".
1454. Var. "sed esse falsa fama nolo".
1455. Var. "haec".
1456. Var. "facies".
1457. Var. "possiem".
1458. Var. "istaec".
1459. On lit aussi, selon les lemmes de Donat, "ex ea re natam".
1460. Var. "hic".
1461. Var. "dixe".
1462. Var. "qui donem qui qui".
1463. Var. "qui".
1464. Var. "Parmeno".