Notes
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Notes
1. Pour une raison qui nous échappe, Wessner numérote ici 4*.
Nous rétablissons une numérotation continue et décalons donc les
autres numéros de phrases de ce paragraphe.
2. Wessner proposait de lire "in funambulis",
considérant que "occupato in" + ablatif est plus naturel que
"occupato" construit avec l᾽ablatif seul ; or, il faut comprendre
que "funambulis" est un datif et porte sur "studio", le verbe
correspondant "studere" se construisant usuellement avec le datif.
La construction de "studium" avec "circa" immédiatement après,
loin d᾽invalider cette suggestion, la renforce en introduisant une
"variatio" dans l᾽expression.
3. Les mss. donnent "postremo"
que nous éditons (avec une valeur atténuée, mais assez courante de
"ensuite", pour la cohérence de l᾽argumentaire), et non la
conjecture de Goetz et de Schoell, reprise par Wessner, "post
denuo". La présence de "postremum" aussitôt après pourrait
expliquer la méprise des scribes, mais elle peut tout aussi bien
avoir poussé Goetz et Schoell à "améliorer" le texte.
4. Les mss. ont
un texte absurde : "actorum ambunorum L turpionis" (C), "actorum
l. ambini et l. turpionis" (VDL). Le texte qu᾽édite Wessner est
une correction de Klotz que nous retenons, parce que le nom Lucius
Ambivius Turpion inconnu des scribes a pu être lu "L. Ambiuius L.
Turpio", entraînant l᾽intelligente lecture de VDL qui postulent
"actorum". L᾽indice évident de l᾽erreur de lecture est donné par C
qui a recopié "ambunorum" sans songer à le "corriger" en
"amborum", laissant ainsi subsister, malgré une tentative de
normalisation casuelle, le début du nom "Ambivius".
5. Ce texte qui se déduit de C ("neclecte") est
plausible, mais VDL qui lisent "non lectae" ont peut-être raison.
Il faudrait alors comprendre "pour ne pas avoir l᾽air d᾽incriminer
le public si la pièce n᾽a pas été lue jusqu᾽au bout", et écrire
peut-être "non perlectae".
6. Cette restitution homérique repose sur G qui lit
"κετωμετ᾽ασ μετ᾽μεσση λεμμενος ιττηναων". Elle ne se trouve pas chez
Estienne (1529), mais apparaît dans l᾽édition Lindenbrog
(1623).
7. Nous éditons le texte des mss., avec une glose
étymologique qui peut se comprendre, mais la correction de Wessner
"quia clam datur" se justifie en ce qu᾽elle pourrait avoir pour
but d᾽expliquer le "-d-" de "clades", qui viendrait du "d-" de
"datur". On aimerait cependant trouver une autre occurrence de
cette étymologie chez les lexicographes.
8. Wessner édite "siquidem non iudicio comoedia
exacta est, sed spectari cognoscique non potuit, placitura
scilicet si audiretur", mais les manuscrits portent
majoritairement tout autre chose avec un certain consensus. On lit
en effet : "siquidem non iudicio comoedia exacta est, si (om. O:
sed K) cognosci spectarique (VJU : spectari cognoscique OGM) non
potuerit cognitura (coitura K) scilicet si audiretur". La
difficulté vient sans doute du fait que les copistes n᾽ont pas
compris que Donat jouait avec la citation de Térence sans la
reproduire exactement. La conservation d᾽un ordre aberrant
"cognosci spectari" (au regard du texte térentien "spectari
cognosci") par VJU indique sans doute le raisonnement originel du
commentateur. Nous supposons que la volonté de faire ressembler le
segment à la citation térentienne a entraîné d᾽abord la chute de
la négation devant le premier infinitif puis la transformation de
"quoque" en "-que" qui reprend le "neque" térentien. A ce moment,
le texte est devenu incompréhensible ce qui explique que le mot
(rare et sans doute peu connu des copistes) "cognitura" ait pu
donner "coitura", voire "placitura" (Cujas selon Wessner suivant
Lindenbrog, qui, toutefois, dans ses
Adnotationes ne
dit rien de l᾽origine de cette leçon), ou "cognituris" chez
Estienne (1529).
9. Wessner éditait "....ideo actores,
quia maior pars in gestu est quam in uerbis. 4 COGNOSCI uel
probari uel sciri †an Hecyra dicatur hoc est quae sit omnino†". Ce
texte provient, pour le segment "maior pars" d᾽un très grand
nombre de manuscrits (CVJKDGMU), mais ce qui le précède est tantôt
"quia" (CK) tantôt très majoritairement "et". Om donnent "et maior
paior pars" qui met sur la voie d᾽une difficulté à cet endroit.
Nous supposons que le texte est "quia magis par" et que ce
comparatif de supériorité, étrange étant donné le sens courant de
l᾽adjectif "par", a conduit à une correction en "magis pars"
devenu ensuite aisément "maior pars". Quant au "paior" qui
s᾽intercale chez Om, il est sans doute la trace d᾽une glose
"parior" qui accrédite notre texte. Le passage de "et" à "quia"
peut provenir tout simplement d᾽une correction pour rétablir la
corrélation attendue "ideo quia". Pour la fin la situation est
plus complexe. Tous les manuscrits sauf CK (et peut-être Cujas ?)
s᾽accordent à lire "uel sciri an hecyra sciri dicatur quae scita
sit nomine" qui n᾽a guère de sens. CK lisent tout autre chose "uel
sciri an hecyra dicatur hoc est quae sit omnino". Nous supposons
au stade des archétypes des deux traditions deux haplographies
différentes par saut du même au même, pour un segment originel :
"sciri an haec iure inscribatur hoc est quae scita sit nomine ita
sit omnino". Dans un premier temps, antérieur à l᾽haplographie, le
segment "haec iure" a été lu "hecyra", ce qui est normal compte
tenu de ce dont on parle. On a donc eu quelque chose comme "an
hecyra inscribatur", qui a ensuite été traité différemment soit
par transformation d᾽"inscribatur" sans doute très abrégé, en
"dicatur", soit en "sciri dicatur" où il subsiste encore quelque
chose du texte originel, "sciri" étant attiré par le contexte.
Simultanément il s᾽est produit les phénomènes d᾽haplographie. Une
tradition a omis, sans doute en raison de la proximité graphique
ou peut-être parce que cela constituait une ligne dans une glose
marginale, le segment allant de "scita" à "ita" et nous avons le
texte de CK "quae sit omnino". La source de tous les autres a fait
un saut du même au même du "ita" de la scholie au "ita" du lemme
suivant faisant ainsi disparaître sans laisser de trace toute la
fin de la scholie. Il est possible aussi qu᾽on soit passé par un
stade où "hoc est" a été lu "hecyra" donnant "an hecyra dicatur
hecyra".
10. Dans ce lemme, Wessner croit utile
d᾽ajouter, entre "populus" et "stupidus", "studio" qui se trouve
dans Térence, mais le contenu du commentaire montre qu᾽il est
inutile puisqu᾽il s᾽agit de commenter l᾽emploi du mot
"stupidus".
11. Wessner éditait " ET IS QVI
SCRIPSIT HANC OB EAM REM id est ob eam causam quasi dicat : non
iterum acta est sine causa. Cur ergo non post funambulum relata
est, si ille cessarat? an quia maluit auarum poetam inducere quam
suo etc.". Dans cette proposition "an quia" est une conjecture de
Goetz et Schoell. Il faut dire que le texte est très désordonné
dans les manuscrits, mais il se dégage quelques lignes de force.
1-Trois manuscrits (VKC) ont une lacune importante sur "quasi
dicat non iterum acta est", et diverses petites lacunes par
exemple sur le début où ils ne répètent pas "ob eam rem" et
logiquement n᾽ont pas "id est". Nous restituons le texte sans ces
lacunes. 2-le segment commençant par "cur" et allant jusqu᾽à
"cesserat" est le plus désordonné. On trouve : "cur ergo non post
funabulum relata est" (VGUMmD), "cur non ergo post funabulam
relata" (K), "cur non ergo non post funabulum relata" (C), "cur
ego non post funabulum relata est" (O), "cur ego non potest
funabulum relata est" (J), puis "si ille cessarat" (V), "si illi
cesserat" (GUM22DJ), "si illi cesseret" (K), "si illi cessarat"
(C), "si illi cessat" (m), "sulli cesserat" (O). Le second segment
présente une majorité de "illi" datif, qui contredit le texte
choisi par Wessner et oblige à préférer "cesserat", l᾽ensemble
donnant un sens excellent. Le premier segment présente une
difficulté sur le début que nous résolvons à partir de la leçon
aberrante de C : "cur non ergo non", qui nous incite à voir un
"nunc" à la place de l᾽une des deux négations. 3-Le segment "in
qua maluit" est à peu près consensuel, à l᾽exception de deux
variantes non significatives "in quam maluit" (K) et "in quam in
aliud" (C), reposant sans doute sur "in quam maluid". On peut
hésiter sur "qua" ou "quam", mais "inducere in qua" est plus
troublant que "inducere in quam", tour attendu si l᾽on ne prend
pas pas "inducere" au sens de "représenter". 4-Le segment "auarum
poetam inducere" (conservé par KC sous la forme "auarum poeta")
est devenu "auarum poetam inducere populum" (VGUMODJ...), pour une
raison que KC permettent de comprendre : "auarum poetam" a été,
sans doute par mélecture d᾽abréviation, lu "auarum poeta" (KC),
entraînant la nécessité d᾽un COD qui a été trouvé dans "populum"
(le public), qui s᾽imposait compte tenu du contexte, où il s᾽agit
de parler des raisons qui ont entraîné la bouderie du public et la
nécessité de remonter la pièce. Cette correction a eu lieu à date
très ancienne, comme en témoigne la quasi-unanimité de la
tradition, qui ne rend évidemment que plus précieuse la lecture de
KC. Le manuscrit m quant à lui qui lit "auarus poeta populum" a
hypercorrigé la correction, considérant l᾽ordre des mots
aberrant.
12. Nous supprimons l᾽ajout "re-" de
Wessner devant "superuacuum", inutile, car c᾽est l᾽ensemble
"iterum referre" (rapporter de nouveau) qui constitue le
pléonasme.
13. Wessner édite "quasi haec
omnino non nota sit", avec "non" ajout de Klotz. Cet ajout
toutefois nous paraît faire contresens, car c᾽est précisément cela
qui étonne Donat : Térence suppose que son public a bien en tête
toutes ses pièces précédentes qu᾽il a aimées et donc qu᾽il fera
bon accueil à celle-ci. Les manuscrits lisent ici "quasi (quia V)
haec omnino nota sint", où le nombre du verbe doit être sans doute
corrigé au pluriel, le singulier pouvant s᾽expliquer par
l᾽omission d᾽une tilde. Le singulier "sit" ne fait pas vraiment
sens, puisqu᾽il ne pourrait alors s᾽agir que de
L᾽Hécyre que précisément personne n᾽a vue en entier.
14. Nous ne
retenons pas la correction de Wessner qui ajoute "posthac" devant
"quas" pour coller au texte térentien.
15. Wessner éditait "ad fortunam" où "ad"
est une conjecture de Westerhof, mais on voit mal comment s᾽en
passer pour construire ici, à moins de considérer qu᾽il faille
lire "fortuna" que l᾽accusatif qui suit et la forme présente dans
le vers térentien auraient transformé en "fortunam". Cette
solution, beaucoup plus plausible paléographiquement que la chute
d᾽une préposition, donne un sens excellent.
16. Les
manuscrits Cujas et G2 donnent un grec approximatif ("ANAΚΛΑCIC"
et "ανακασισ") que Wessner édite "ἀνάκλασις" (VCM sont
lacunaires), alors qu᾽Estienne (1529) proposait ἀντίθεσις.
L᾽anaclase est une figure de style bien particulière de la
métrique grecque dont on voit guère la pertinence ici ; nous
corrigeons en "ἀντανάκλασις".
17. Nous n᾽éditons pas τὸ avant le second "coepi" qui
a tout d᾽un ajout de Wessner.
18. Wessner éditait une restitution de
Lindenbrog "παρόμοιον" (qu᾽il pensait pouvoir avoir été tirée du
manuscrit Cujas), ce qui peut effectivement décrire la figure,
mais le seul manuscrit qui porte du grec ici, G, lit "περιφρασι"
précédé d᾽un segment difficilement interprétable en l᾽état ("tñ")
qui peut cacher l᾽article τῇ. Nous adoptons le texte fourni par ce
témoin.
19. Wessner ajoutait "cognitae" dans
ce lemme, pour compléter le texte térentien, mais cela ne sert à
rien.
20. Wessner édite ici "c. p. s." conformément au texte
reçu de Térence, mais les manuscrits lisent "p. c. s.",
métriquement plus que contestable, mais qui s᾽explique
parfaitement par l᾽ordre des mots du lemme précédent qui a pu
provoquer une bévue, d᾽ailleurs corrigée par la scholie elle-même
qui impose l᾽ordre traditionnel.
21. Sans doute par mégarde, Wessner écrit
ici "e.", mais les mss. de Donat donnent bien "l.".
22. Dans ce lemme, Wessner ajoute "e."
("eodem") après f., mais cet ajout ne s᾽impose pas pour la figure
commentée par la suiteet n᾽apparaît pas dans le texte même du
commentaire.
23. Wessner propose ici, à
juste titre, d᾽ajouter "in n.", car, sinon, on en comprend pas
l᾽antithèse.
24. Ici, et dans la
suite de ce vers, Donat lit visiblement "non" comme un certain
nombre de manuscrits de Térence, visiblement anciens, au lieu de
"nulla" choisi par plusieurs éditeurs modernes. Métriquement c᾽est
indifférent.
25. Wessner ajoute "meae auctoritati",
qu᾽il rapporte visiblement à la mention "auctoritatis", mais c᾽est
inutile.
26. Wessner supposait qu᾽un mot était tombé et
éditait "a <*****> 43 uestris commodis" etc., ce qui est
l᾽ordre des manuscrits. Il est aisé de comprendre ce qui s᾽est
passé, une simple haplographie du segment "a commodis uestris
commodis".
27. Ici
Wessner ajoute "ut" qui ne sert à rien.
28. Nous
n᾽excluons pas "postquam", malgré Schœll dont on voit mal pour
quelle raison il athétisait cette conjonction.
29. Nous déplaçons ici l᾽annotateur
médiéval, que les mss. donnent au milieu de 57, 3.
30. Wessner suivant Estienne éditait "διανοίας", mais
il faisait très justement remarquer qu᾽en Eun. 232, 4 on lit dans
une situation semblable le nom de figure que nous éditons. Aucun
manuscrit ne porte quoi que ce soit, mais la plupart indiquent une
lacune correspondant sans doute à un mot grec.
31. Wessner ajoute ici un "ut", mais il est
totalement inutile.
32. Nous ne retenons pas "ut" devant
"modo", ajout de Wessner. Nous choisissons de lire "modo" en
mention (cf. note apposée à la traduction française).
33. Wessner ajoute ici "m. l.",
suite du vers térentien, mais c᾽est totalement inutile. Le
commentaire porte sur le seul verbe.
34. Les mss. sont pour la plupart lacunaires. Seul G
puis Estienne (1529) donnent "ἀπόστροφος", mais cette leçon ne
fait aucun doute.
35. Nous n᾽éditons pas "est",
que tous les mss. ont sauf C, mais qui est incorrect dans cette
subordonnée interrogative indirecte.
36. Nous ne retenons pas
"exploranda", ajout d᾽Estienne (1529) retenu par Wessner, car la
phrase se comprend très bien sans.
37. Correction extrêmement adroite d᾽Estienne (1529),
les manuscrits lisant unanimement "legerunt proponentes". Seul M
paraît avoir vu une difficulté en lisant "proponentes ut ut" qui
n᾽a évidemment aucun sens. La faute paraît remonter très haut,
sans doute bien avant les apographes d᾽Aurispa et Decembrio, car V
qui n᾽en dépend pas uniquement et K portent un texte tout aussi
corrompu que les autres. En l᾽absence ici de A et B, on ne peut
déterminer si la faute vient ou non de l᾽archétype.
38. Sans aucune raison apparente, Estienne
(1529) corrigeait en "muliebris". Nous revenons au texte unanime
des manuscrits.
39. Nous
retenons l᾽ajout du lemme dû à Estienne (1529), qui n᾽est pas en
soi indispensable à la compréhension du raisonnement, mais qui
clarifie l᾽explication.
40. Estienne (1529) propose ici d᾽ajouter "ad" qui a
pu disparaître par haplographie. L᾽ajout est cohérent avec "uenire
ad" plus bas.
41. Wessner
ajoutait "ut" devant "in Phormione", mais cet ajout n᾽apporte
rien.
42. Correction
d᾽Estienne (1529), contre "infra me" attesté par les manuscrits, y
compris les meilleurs. Wessner se demandait si ce texte n᾽était
pas le bon, mais la confusion entre "intra" et "infra" ne se
produit guère avant l᾽époque mérovingienne et paraît bien
étrangère à la pure "latinitas" de Donat. Il est donc probable
qu᾽Estienne a eu raison de corriger une erreur commise sans doute
au stade de l᾽archétype.
43. Nous
déplaçons en 110.3 la scholie que Wessner édite en 111 (tout en
précisant qu᾽elle appartient au vers 110) et rejetons donc les
cruces de Wessner pour le lemme au vers 111. Le texte du lemme
qu᾽il donne au vers 111 n᾽est en réalité probablement que la fin
du commentaire. Sur le sens de ce commentaire, voir la note
apposée au texte français.
44. Wessner
éditait "ut <***>", mais VK entre autres donnent "et" sans
signaler de lacune. Nous suivons leur texte.
45. Wessner éditait "moraliter et a nomine
inc<ipit> et nomen repetit", mais V et G par exemple portent
clairement "antonomasice". Malheureusement, il n᾽y a pas ici
d᾽antonomase, mais l᾽arrivée de ce mot s᾽explique par le fait que
les copistes connaissent "antonomasice" qui existe bien dans la
langue y compris médiévale, et qu᾽ils ont pu lire
"ent...onomasice" et faire une savante correction. Quant à
"moraliter" il peut s᾽expliquer par une simple glose marginale de
"ἐν ἤθει", entrée dans le texte à la place du grec. Notons que
cette scholie se répète pratiquement à l᾽identique en 133, au
moment où Térence lui-même répète le nom de Parménon.
46. Wessner éditait la conjectur d᾽Estienne
"μιμητικὸν", mais VG donnent quelque chose qui ressemble à s᾽y
méprendre à une tentative pour lire δραματικὸν ("trahemeticon" G,
"trathemeticon" V)
47. La plupart des mss. ont "pro ueritatis", K
"proue....", ce qui semble indiquer un passage très difficile à
lire dans l᾽original, V "pro ueritatis inquisitione", Wessner
édite "pro<fessio b>reuitatis". Nous éditons V.
48. Ajout d᾽Estienne (1529) suivi par Wessner, qui semble
s᾽imposer bien que le texte soit problématique dans la scholie
précédente.
49. Ingénieuse correction de Wessner
pour un texte des manuscrits manifestement erroné et reposant sur
une mécoupure de segment "amatam esse" ayant été lu "amat amasse".
La forme syncopée en dehors d᾽une citation térentienne nous met la
puce à l᾽oreille comme elle l᾽avait mise à Wessner.
50. Ce "postquam" donné par les mss.
de Donat ne se construit pas aisément mais le manuscrit F de
Térence le donne aussi. Wessner le corrigeait en "post", leçon
majoritaire des manuscrits de Térence, mais il n᾽est pas
impossible que ce "postquam" ait pu figurer dans un exemplaire
ancien de Térence. Au vers 148 le codex bembinus lit "sed
postquam".
51. Grec suggéré par Lindenbrog. Les mss. ont par
exemple C : "apostrophę **** me met · ι R · R · H" ·, et V :
"apostrophe ****". Estienne donne "ἀ. κ. ἠ. ἀπομνημονεύοντος".
Notons que seul "ἀποστροφὴ" semble consensuel, alors qu᾽on ne voit
pas en quoi le lemme commenté constitue une apostrophe. Nous
corrigeons d᾽ores et déjà en "ἀναστροφὴ". Le reste est à
revoir.
52. Ce texte, donné par
Wessner comme conjecture de Schœll, est en réalité le texte de K
que nous adoptons.
53. Nous rejetons "<nam>",
ajout de Wessner, parfaitement inutile.
54. Les mss. ont "dispoliatrix" ; il s᾽agirait d᾽un
hapax. Le masculin étant "despoliator" (Plaute, Trin. 240), nous
corrigeons en "despoliatrix", correction minime, la forme "dis-"
pouvant provenir d᾽une évolution de la prononciation.
55. Dans les manuscrits il manque un "a." pour obtenir
le texte virgilien complet. Il est aisé de comprendre pourquoi il
a pu disparaître et sans conséquence sur l᾽édition du commentaire
lui-même de le rétablir.
56. L᾽editio princeps (suivie par Wessner) a
cru bon d᾽ajouter "ex" devant "misericordia", mais cet ajout est
inutile, à condition de comprendre "misericordia" comme un
complément de moyen.
57. Wessner
édite ici deux scholies au vers 181 identiques, la première étant
intercalée entre 180, 2 et 180, 3. Nous la supprimons.
58. Estienne (1529),
suivi par Wessner, ajoutait ici "nescio" présent dans le lemme, ce
qui était ingénieux, mais c᾽est inutile si l᾽on considère que
"quam" suffit à marquer l᾽indéfini.
59. Les manuscrits portent
"a. ut" (soit "ad ut") ou "aut" (même leçon transformée en un
mot), ce qui indique clairement un souci de délimitation de la fin
du lemme qui a pu entraîner la chute du "eam" abrégé, rendant
ainsi le lemme incompréhensible. On pourrait se contenter de "it
uisere" comme lemme, mais les manuscrits attestent d᾽au moins un
mot après, en l᾽espèce deux, car "ad" seul n᾽est pas
compréhensible.
60. Ce temps
est donné par VM, d᾽autres témoins lisent le présent "inducitur",
choisi par Wessner. Comme il est question de préparation, le futur
est sans doute meilleur.
61. Cette
scholie est éditée par Wessner en 183, 2 ; dans les mss., les
scholies aux vers 187 à 193 sont dans un ordre bouleversé, et très
corrompues (texte d᾽Estienne pour la plupart chez Wessner). Voici
ce qu᾽édite Wessner : 192, 1 "nondvm etiam scio παρέλκον tertium"
puis 193, 1 "Et deest scire. 2 Et est σύλλημψις scio scire cum
ἀναβάσει", puis à nouveau 192, 2 "nondvm etiam recte seruauit
reliquis partibus fabulae pendulum et attentum spectatorem", et
enfin 193, 3 "nisi sane cvrae est qvorsvm eventvrvm hoc s. bene,
quia curiosus est Parmeno et idem garrulus; nam per totam fabulam
talis inducitur. 4 cvrae est qvorsvm eventvrvm hoc s. deest
scire". On choisit déjà de replacer 192, 2 à la suite de 192, 1,
puis de supprimer 193, 1, identique à 193, 4, et de mettre 193, 2
après 193, 4. Pour le segment grec que nous reconstituons nous
supposons que K et C on conservé tant bien que mal un peu du grec
originel à la différence de G qui lit "σύλλημψισ scio scire tum
παρέλκον", qui ne veut à peu près rien dire, car la syllepse
supposée se fait en réalité entre un mot présent et un mot
sous-entendu et le pléonasme est encore pire puisqu᾽il s᾽agit du
tour "scio scire" qui n᾽est pas écrit et qui est absurde. K et C
lisent après une courte lacune "scias scire tum ana...", ce qui
laisse supposer la fin d᾽un mot grec dans "sciasscire" ou
"scioscire" des autres, puis un mot ("tum", "cum") et un nouveau
mot grec commençant par "ana". Etant donné le contexte, et le fait
que Parménon laisse planer une incertitude dans laquelle se place
évidemment l᾽histoire de l᾽anneau dérobé et de la reconnaissance
finale par Philumène de Pamphile, son mari, il nous semble que
"παρασκευὴ εἰς τὴν ἀναγνώρισιν" peut recouvrir ce segment
problématique, et ce d᾽autant plus que, si le copiste hellénsite
de G (G2) n᾽invente pas au fur et à mesure le grec qu᾽il complète,
il a pu voir "παρα" et y voir "παρέλκον", puisqu᾽on venait de
parler de "parelcon" écrit en latin à la scholie précédente (dans
les manuscrits).
62. Ajout
d᾽Estienne (1529) en fonction sans doute de la construction de la
scholie 2. L᾽ajout est raisonnable.
63. Nous éditons la deuxième main du manuscrit
Vaticanus (G2) qui seul donne le grec "εμπαθωσ" ; les autres
manuscrits sont lacunaires à cet endroit.
64. Pour ce lemme, C omet "est", et V donne pour ses
derniers mots "q. h. c. e.", semblant mettre le verbe à la fin.
65. Wessner édite "accusatio", qui est une correction
de Westerhof ; les manuscrits donnent quant à eux "confessio". A
vrai dire "accusatio" semble à première vue plus clair, mais on
peut conserver "confessio" (Lachès "confesse" sa haine envers les
femmes).
66. Wessner ajoute ici "c." pour "coniuratio" de
Térence, mais ce n᾽est pas indispensable.
67. Wessner
proposait d᾽ajouter le "eadem" présent dans le vers térentien,
mais cela n᾽est pas utile.
68. Les mss. donnent tous "est", et l᾽éditio princeps
est la seule à donner "es", qu᾽édite Wessner, sans doute par
influence de la formule de 202, 1. Il s᾽agit sans doute d᾽une
correction (trop) savante qui masque les limites de la
reformulation.
69. Les mss.
donnent tous "pars", et l᾽éditio princeps est la seule à donner
"parum", qu᾽édite Wessner. Nous éditons "ne par sit", en supposant
une mélecture d᾽abréviation.
70. Seule la deuxième main du
manuscrit Vaticanus (G2) donne le grec "αυξησισ" ; les autres
manuscrits sont lacunaires à cet endroit. Nous éditons
"αὔξησις".
71. V donne
"uoluntatis", mais ce génitif vient sans doute d᾽une contamination
d᾽"hominis", que le scribe est déjà en train de lire alors qu᾽il
écrit le mot précédent.
72. Wessner éditait "Sostratae. ex"
Les mss ont "sostrata et", leçon que nous adoptons.
73. C omet le grec, V est lacunaire à
cet endroit. Le grec est postulé par Pierre Pithou, qui a eu le
Cujas entre les mains. Ce peut donc être la leçon du Cujas (ou une
pure supputation de Pithou).
74. Le
grec est donné par Cujas. V et C sont lacunaires.
75. V et C
donnent ces noms de figure de rhétorique en alphabet latin
("eyfemis mori" C, "euphemismon" V, "cacephaton" V...). Nous
éditons, comme Wessner, en caractères grecs : "εὐφημισμόν" et
"κακέμφατον".
76. V propose de lire "male"
ou "mala" (le "-a" de mala est écrit au dessus du "-e").
77. Les
manuscrits donnent "obstabilis", qui n᾽est attesté pratiquement
nulle part ailleurs, et en tout cas pas avant le Moyen Age ;
"optabilis" est une correction sensée d᾽Estienne (1529), suivie
par Wessner.
78. Nous
ne rétablissons pas "inter" devant "nos", à la différence de
Wessner, car l᾽énoncé se comprend parfaitement sans, et Donat
reformule plus qu᾽il ne cite.
79. Les manuscrits semblent n᾽avoir pu lire le grec
qui se trouvait ici et ont laissé un blanc. Estienne donne
"ἐπάγγελμα" (est-ce une "correction" ?), Wessner renvoie à Isidore
de Séville (Or., II, 21, 45) et aux Rhetores Graeci (I. 352, 26
Sp.), ce qui laisse supposer que c᾽est lui qui propose de lire
ainsi.
80. Estienne (1529) ajoute "cum", que
reprend Wessner. Ce n᾽est pas utile.
81. Wessner éditait "uix argumentorum
ui" qui est une conjecture, à vrai dire assez gratuite, d᾽Estienne
(1529). Les mss. donnent "argumentum uix", qui convient
parfaitement.
82. Dans les deux lemmes 208, 1 et 2, les mss.
donnent "rescisses", mais cette leçon n᾽est pas attestée chez
Térence, et ce subjonctif plus-que-parfait ne se comprend pas. De
plus, dans la scholie 208, 3, C donne "rescissere", et V
"rescire". Si le verbe donné par C n᾽est attesté nulle part
ailleurs, celui de V existe ("rescio" signifie "savoir de façon
inopinée, découvrir"), et la forme "rescisses" du lemme appartient
à son paradigme, mais reste, comme nous l᾽avons dit, peu
pertinente dans le texte de Térence. Nous éditons donc "rescisces"
et "resciscere" avec Wessner ; il y a un problème avec ce verbe,
qui ne semble pas connu des scribes !
83. "Παρ᾽ ἀξίαν" est une conjecture
de Schoell, "παρὰ προσδοκίαν" était la suggestion Estienne (1529),
les mss. sont lacunaires.
84. C donne "dynotes", V "diuores", G2 "cliuores" :
la leçon de C est sans doute bien écrite, mais avec une erreur de
graphie pour une prononciation "δινότης" de "δεινότης".
85. Le texte de ce lemme semble assez
corrompu. V par exemple donne "cui suos liberos committent", C
"suos citi i. e.". Les éditions de Térence éditent "suos cui
liberos committerent" ; nous pouvons rétablir l᾽ordre "suos cui"
(que semble lire C). Le codex Bembinus de
L᾽Hécyre
donne "commirent" pour "committerent" : cela nous indique au moins
qu᾽il semble y avoir des problèmes sur ce verbe, mais
"committerent" semble tout de même bien plus évident que le futur
"committent" ici.
86. Les mss. donnent "loco" à la
place de "LI. CO.", ce qui peut s᾽entendre, mais la scholie
commente "liberos", ainsi nous gardons ce qu᾽édite Wessner.
87. C n᾽a pas "sic dixit" mais "sic
Virg.", et Schoell propose de rétablir "sic Vergilius ᾽dignate᾽
(Énéide, III, 475), ut"... mais nous gardons pour l᾽heure le texte
de l᾽édition de Wessner, qui semble tout de même plus proche du
texte des mss.
88. Wessner supposait qu᾽il
fallait ajouter "e." pour "exorere" de Térence, mais il est
probable que "tu sola" suffit à accrocher le commentaire par
reformulation.
89. Wessner éditait : "᾽exoriri᾽ dicitur, qui non
exspectatus inuadit aliquem", qui repose plus ou moins sur le
texte de VGM etc. qui lisent : "exoriri dicitur qui expectans
inuadit aliquem". CK lisent : "exoriri igitur qui non expectat
inuadunt aliquem". Nous supposons quant à nous que le segment
"exspectatiinuadunt" a été simplifié en "exspectat inuadunt",
rendant ainsi le segment non grammatical, d᾽où découlent sans
doute les diverses corrections qui ont pu aboutir au texte de V et
des manuscrits qui lisent comme lui.
90. "Τό",
que Wessner édite, est une conjecture de sa part. Les mss. donnent
"tu", qu᾽il faut probablement garder : Donat commente la totalité
de l᾽apostrophe, "tu... mulier...".
91. V (dett) donne "emphasim", C "n***cui", Wessner
édite "ἔμφασιν". Nous rétablissons "emphasin" en caractères
latins, comme on le voit parfois.
92. Ces vers
d᾽Euripide semblent très incertains. V donne "et pipides", que
nous rejetons, mais qui nous engage à dire que le nom du tragique
grec, si c᾽est bien lui, était sans doute noté en alphabet mixte
(voir Warren 1906 : 40). Ces deux manuscrits ne retranscrivent pas
la citation grecque d᾽Euripide, qui est une conjecture de
Lindenbrog, qui a peut-être pour origine Cujas, mais Lindenbrog ne
précise pas dans ses "Observationes" d᾽où il tire ce texte.
Calfurnio (1477) éditait ici seulement la citation virgilienne qui
suit. Mais Estienne (1529) édite bien "sic Euripides" et paraît
avoir vu du grec que ni lui ni son conseiller pour la lecture du
grec n᾽ont pu déchiffrer. La suggestion de Lindenbrog est donc
sans doute au moins ingénieuse, voire tout à fait acceptable si
elle repose sur le codex Cujas.
93. Conjecture d᾽Estienne (1529) tout à fait
plausible.
94. Il
semblerait que tous les manuscrits annoncent la citation
d᾽Apollodore, mais que seul Cujas la donne, de façon approximative
("ⅭΥ ΜΕ ΠΑΝΤΑΠΑⅭΙΝ ΕΗⅭΑΥΛΙΘΟΝ") ; la correction est de
Cobet.
95. Ce grec se trouve dans V2 et
G2.
96. Les mss. donnent "prius et non totis" ici (C
donne "plus"). On peut supposer que le copiste a lu le "prius"
du début du vers 397 au moment où il devait écrire "totis" et
a donc écrit "prius" pour "totis" par inattention. C aura
ensuite recopié fautivement (et l᾽on sait que cela lui arrive)
le premier "prius" en "plus", ou bien aura cherché à le
corriger, cette répétition lui semblant suspecte.
97. Nous supprimons
"ut", addition de Westerhoff, totalement inutile.
98. Wessner éditait en corrigeant largement
"<minimeque> a<deo> mirum". Les mss. donnent "amorem",
qui se comprend très bien ici à condition de bien voir que
"meritum" s᾽applique à la généralité, "un amour que normalement tu
aurais mérité", et que précisément l᾽attitude de Sostrata a
transformé en haine.
99. "Quid", qu᾽édite Wessner, était donné comme une
correction d᾽Estienne (1529). La plupart des mss donnent "quod",
mais "quid" est bien la leçon de K, donc peut-être du manuscrit
Cujas.
100. "Deest", qu᾽édite Wessner, est
une correction d᾽Estienne (1529). Les mss. ont "id est", que nous
rétablissons (cf. note appos&z au texte français).
101. Wessner éditait "222 ILLA HIC MANERET
<*****> 223 <AT VIDE QVAM IMMERITO AEGRITVDO HAEC ORITVR
MIHI ABS TE SOSTRATA> ἠθικῶς post acrem etc.", suite à une
conjecture d᾽Estienne (1529) mais aucun manuscrit n᾽atteste ni le
grec (tous ont une lacune), ni rien de tout ce qu᾽il conjecture.
En fait, le texte des manuscrits qui est ce que nous éditons à une
exception près, s᾽applique parfaitement au vers 222 et le
commentaire au vers 223 commence en réalité au 223, 2 de Wessner.
Nous changeons évidemment la numérotation. Le seul point où nous
pouvons suivre Wessner, en dehors de la conjecture sur le grec due
à Estienne (1529), est la modification de l᾽absurde "illum" des
manuscrits en "illam" visant évidemment Sostrata. Pour la première
citation And. 866-867, Wessner complète à juste titre d᾽un "s."
omis par les manuscrits devant "u." pour "uiuo", rendant le texte
grammatical. Il en va de même pour l᾽ajout du "f." pour "fallere"
à la fin. Pour la seconde en revanche il proposait de rajouter "o"
devant "Chreme", mais cela ne sert à rien.
102. Nous ne retenons pas "dicit", qui est une
addition de Schœll.
103. Wessner ajoute "<p.>" pour "pati" qui
complète la citation térentienne, mais cela ne sert à rien.
104. Nous ne conservons pas
"<tu> curare etc.", addition de Wessner, parfaitement
inutile.
105. Wessner
croit utile d᾽ajouter "<pol>" dans le lemme à sa place dans
le vers térentien, c᾽est inutile car le commentaire ne porte pas
sur ce mot.
106. Nous rejetons la correction de
Wessner, qui fait de "quod ad filium et maritum pertinet, nam non
sola, cum qua nurus" une seconde scholie.
107. Nous ne retenons pas "ut illam",
addition de Wessner, peut-être motivée par l᾽ajoute de "ut" déjà
opéré, à tort, par Westerhof.
108. "Ἰδιωτικῶς" est d᾽Estienne (1529), mais paraît
extrêmement probable en raison du texte de V qui opère un saut du
même au même en écrivant "plus una esset .i. diu", comme s᾽il
avait enchaîné de "idio" du grec à "id est diu".
109. Wessner
édite la correction de Schoell, "enim pro <δή> dixit". Nous
revenons aux mss. qui ont "enim produxit" ("il allonge enim"). De
fait, dans ce septénaire trochaïque, "enim" fait commencer par un
iambe, interdit, sauf à prononcer "enim" avec "e" long... En tout
cas, il est préférable de renoncer à la conjecture de Schoell (qui
s᾽appuie sur Priscien, GL 3, 193, 25.).
110. Wessner suggère à juste titre d᾽ajouter aux
manuscrits "uestro i." de façon à ce que le lemme corresponde à ce
qui est commenté.
111. Wessner édite ici "ac tuis", qu᾽il trouve chez
Estienne. Nous revenons au "aptius" des mss. Le datif "fauenti",
pourtant unanime dans les manuscrits, ne se construit pas ; nous
proposons "fauente", apposé à "reo", dont la terminaison a pu être
contaminée par les deux datifs ("tibi ipsi") qui
précèdent.
112. Wessner
propose d᾽ajouter "i." (pour "illam"), après "intellexi" pour
respecter le vers de Térence, l᾽ajout s᾽imposant en effet pour
rendre le vers compréhensible. La séquence "intellexii" a très
probablement été simplifiée.
113. Ce premier segment attribué par Wessner à
l᾽annotateur médiéval se trouve dans les manuscrits entre
"phidippe" et "diligentiam", où il vient briser le raisonnement.
Nous le déplaçons ici, où il s᾽intègre parfaitement.
114. Il manque "tu" et "saluam" dans les manuscrits, mais
leur présence est indispensable, ce qui a conduit Wessner à les
suppléer. On peut supposer que le segment "uttu" a été lu "utut"
et simplifié. La disparition de "saluam" est plus délicate à
expliquer, d᾽autant qu᾽aucun des manuscrits principaux ne le
donne.
115. Wessner ajoutait "u.
m." au lemme pour compléter la citation, mais cela est totalement
inutile, puisque Donat cite intégralement ce segment juste
après.
116. Wessner
éditait, avec un long ajout dû à Estienne (1529) : "mollius dixit
quam si <᾽nec facere possum᾽ dixisset>. hoc enim" etc. C est
lacunaire de "hic" à "possum". V donne "mollius dixit quam sic hoc
enim uult intellegi : uolo, et non possum facere", L a la même
leçon avec "si" à la place de "sic" et D a "sit". La correction de
"et non" en "at non" est de Westerhof. Nous pensons que la
confusion qui règne autour du segment "quam si" / "quam sit" /
"quasi" / "quam sic", sans parler de l᾽abréviation très difficile
à lire de K "quasi" ou "igitur", témoigne en réalité d᾽une
difficulté à lire des abréviations, comme on le voit chez K où la
première abréviation "quasi / igitur ?" est suivie d᾽une autre
absolument incompréhensible, mais qui peut commencer par "f/sac".
Nous en concluons que cette difficulté a entraîné des corrections,
et qu᾽il faut chercher dans le contexte ce que l᾽abréviation de K
peut avoir voulu dire. Sans doute alors faut-il comprendre comme
nous le faisons que l᾽hypothétique est en réalité une atténuation
du simple verbe "facio", ou à la limite du futur "faciam".
117. Nous n᾽éditons pas "ad" devant "aduerti", ajout
de Wessner, dont on comprend mal la fonction.
118. Bien que substantiellement semblable au texte que
Wessner édite, nous ne considérons pas que l᾽article grec soit une
conjecture, il est présent, explicitement dans K, et dans d᾽autres
manuscrits, par exemple sous la forme du "te" fautif placé entre
"sancte" et "adiurat" et dans la finale "adiuro" qu᾽on lit dans C
par exemple.
119. Ce texte est donné par K, ce qui implique sans
doute que la correction de Lindenbrog signalée par Wessner
provenait du manuscrit Cujas. Les autres témoins ont "actiuum" qui
n᾽a guère de sens.
120. Nous éditons ici le texte de C, excellent et
difficile, contre l᾽ajout proposé par Estienne (1529) et suivi par
Wessner : "Phidippus <respondebat>" et la transformation de
"tum" en "cum".
121. Dans cette citation à peu près, Wessner
rétablissait le texte exact de Térence, mais cela n᾽a aucune
utilité, la phrase se comprenant parfaitement sous sa forme d᾽à
peu près.
122. Nous ne retenons pas l᾽ajout de Wessner "n." pour
"natus", car le lemme se comprend parfaitement ainsi.
123. Nous rétablissons sans problème l᾽haplographie
"dicit cito" avec Wessner. Les manuscrits ont "dicito / dicite
ire".
124. Texte
de K, qui donne un sens très satisfaisant là où les autres témoins
sont en plein désordre.
125. Wessner complétait le lemme en écrivant
"NEMINI <EGO> PLVRA ACERBA" mais c᾽est un ajout
inutile.
126. Wessner édite la leçon du ms. Cujas, "coturnati",
mais nous choisissons d᾽éditer la leçon donnée par tous les autres
mss., "conturbati".
127. On ne retient pas l᾽ajout de
Wessner, "<si> parco ueniam do" qui sert à clarifier la
construction mais n᾽est pas utile et ne se trouve pas dans les
mss.
128. Nous supprimons l᾽ajout "<quis>" de Wessner,
conjecturé par Schoell, sans lequel la phrase se comprend.
129. Wessner
édite le second "aut" comme un ajout personnel. VM ont (comme
l᾽ed. pr.) seulement le premier "aut", G a le premier puis une
omission par un saut du même au même qui nous empêche d᾽en savoir
plus, K a commencé son saut directement sur le "NOS OMNES" qui est
dans le lemme de la scholie 2 et n᾽a donc ni le premier ni le
second "aut". Il est vraisemblable qu᾽il faille suivre Wessner
dans son respect du parallélisme "aut... aut".
130. Wessner complétait
le lemme en éditant "NAM OMNES <NOS> QVIBVS <E.> A.",
mais c᾽est inutile.
131. Le texte de la scholie est
obscur. Le ms. Cujas donnait "σχημα ακαταΝΟΝ", V et K portent
clairement "σχημα ἀκαταλανον", et la correction que nous éditons
est de Sabbadini, suivi par Wessner. Wessner suppose que la notion
d᾽anacoluthe concerne la structure que Donat a longuement analysée
dans les deux vers précédents, sous couleur de syllepse, ce qui
l᾽incite à apposer des cruces autour du lemme. Or le lemme, lui,
que les ms. aient ou non écrit une sorte de grec, est parfaitement
lisible et se trouve bien à cette place. Nous supprimons donc les
cruces, d᾽autant que "rescitum est" est impliqué dans le groupe
des deux vers en question. Il n᾽est certes pas, pour lui-même,
emblématique de l᾽anacoluthe, qui porte sur "nos omnes... lucri
est", mais il peut n᾽être là qu᾽à titre de point de repère
textuel, comme cela arrive fréquemment. En revanche, le texte grec
ἀκατα(λα)νον cache-t-il vraiment le terme ἀνακόλουθον, que les
scribes connaissent en général assez bien ? Ou s᾽agit-il d᾽autre
chose ? Peut-on penser à ἀκατάληπτον,
"incompréhensible" ?
132. Wessner éditait "ne accusare alteram uideretur
<Parmeno, adiecit ᾽ambas>, Pamphile, s. r.᾽". Les manuscrits
lisent à peu près unanimement "ne accusare / accusari alteram
uideret / uidet populus romanus", les deux derniers mots pouvant
être diversement abrégés mais toujours reconnaissables. Nous
pensons qu᾽il y a eu confusion entre "p. s. r." du début du lemme
suivant et "p. r." qui abrège traditionnellement "populus
Romanus". A partir de là "uideretur", texte original selon nous,
ne pouvait plus être maintenu et la correction "uideret"
s᾽imposait. On voit d᾽ailleurs avec "uidet" que la correction a pu
être double. Sur le sens de cette remarque et celui qu᾽elle aurait
si l᾽on acceptait la leçon "populus Romanus", voir la note apposée
au texte français.
133. Wessner
éditait par erreur "hunc" au lieu de "hanc". Nous rectifions cette
coquille.
134. Nous rendons au vers 295 ce que
Wessner attribuait sans raison au vers 296 (qui se retrouve sans
scholie associée).
135. Wessner éditait "VIXQVE
HVC <huc> maluit quam ᾽<ad> uxorem᾽ dicere", avec deux
ajouts dus à Estienne (1529). Le premier ajout est inutile,
puisque la scholie rebondit directement sur le dernier mot du
lemme, qu᾽il n᾽y a, dans cette situation, pas besoin de répéter.
Le second ajout met en parallèle deux compléments de lieu,
l᾽adverbe "huc" et le syntagme "ad uxorem". Mais les mss. ont
simplement "uxorem" et cela se comprend : "il préfère mettre un
adverbe plutôt que de citer le nom ᾽uxor᾽".
136. Wessner choisissait d᾽athétiser "deinde", mais
nous le gardons, voir la note apposée au texte
traduit.
137. Nous supprimons "<Et>" en tête de scholie,
ajout de Wessner.
138. Wessner éditait "<iniuriae
faciunt> iras, non irae iniurias. Sed hic ᾽faciunt᾽
ὑπαλλακτικῶς". L᾽ajout et le grec proviennent d᾽Estienne (1529).
Les manuscrits ont un texte généralement absurde, mais
relativement consensuel à la réserve près que, de toute évidence,
ils ne savent pas trop où s᾽arrête le lemme et où commence la
scholie. On peut donner comme exemple de leçon le texte de K "non
maximas q. m. s. non iras non ire iniurias (VMnpx, om.
non1...iniurias UG) sed hinc (hic VMnpU, om. G, hoc x) faciunt
(fatuit G) ade άλιπτικῶς (άληπτικῶσ V, adelphicos C, ***** GMpUx,
om. n) dixit etc.". Nous reconstituons ce segment fort endommagé
de la façon suivante : 1-l᾽erreur sur la frontière lemme/scholie a
entraîné la disparition de "faciunt" dans la scholie, accompagnée
d᾽une mélecture de l᾽abréviation de "iniurias" devenu "non iras".
2-la difficulté de frontière entre le latin et le grec a entraîné
la leçon "faciunt" devant la lacune ou le mot grec occasionnée par
le texte même de Térence. La conservation de "ade" dans K montre
que la confusion entre latin et grec était facile. C et son
"adelphicos" nous met sur la voie de ce qui s᾽est produit.
L᾽abréviation de μετ᾽α a été prise pour un "a" et la suite
correctement recopiée par ceux qui savent le grec. 3-G a conservé
sans doute quelque chose du texte originel avec le barbarisme
"fatuit" qui nous met sur la voie de "fatuus", suivi du mot grec.
Il s᾽agit de s᾽en prendre à la philosophie de l᾽esclave Parménon
dont les raisonnements valent ceux de Sganarelle. La "ratio" dont
il se flatte est en réalité l᾽inversion (métalepse) du proverbe
attendu. Sur ce passage, voir la note apposée au texte
français.
139. Wessner édite deux fois les scholies 2 et 3, sous
l᾽appellation 4 et 5, en les déplaçant après 313. C᾽est d᾽ailleurs
à cette place qu᾽on les trouve dans les manuscrits. Conformément à
nos usages éditoriaux nous replaçons ces scholies au bon vers,
sans les dupliquer comme le faisait Wessner puisque les manuscrits
ne les dupliquent pas. Il s᾽agit sans nul doute d᾽un cas où le
passage de notes marginales à un texte continu a entraîné des
désordres. Ce phénomène est parfaitement connu, voir Funaioli
(1930) et notre note à Ad. 823, 3.
140. Wessner éditait en suivant de
nombreuses conjectures d᾽Estienne (1529) : "QVAPROPTER ἐξεταστικὴ
ὑπόκρισις, id est interrogat διαλεκτικῶς. 2 QVIA ENIM QVI EOS
αἰτιολογικὴ ἀπόκρισις. 3 QVIA ENIM QVI EOS GVBERNANT ANIMVS <I.
G.> ἐσχηματισμένως ἀντὶ τοῦ ᾽infirmus est᾽. <sed>
ἀνακολουθία ista conuenit seruo". Le texte transmis par les
manuscrits est très consensuel, mais comprend essentiellement des
lacunes en raison des très nombreux mots grecs. Cela dit KV
donnent du grec tout à fait correct et permet déjà d᾽infléchir le
texte de Wessner en deux lieux essentiels. 1-Tout d᾽abord
"ἐσχηματισμένως ἀντὶ τοῦ" ne peut être conservé car VK donnent
"σχηματιστὸν ἔποσ" qui est formellement et sémantiquement parfait.
2-ἀνακόλουθον (graphié par V ἀναχολουθον) est sûr, Estienne (1529)
l᾽avait corrigé à cause de "ista", mais cette correction ne
résiste pas à un simple changement de ponctuation et au passage de
"conuenit" unanime en "conueniunt", la faute s᾽expliquant par la
même erreur que celle d᾽Estienne, qui consiste à lire "ista" comme
un féminin singulier. Le premier segment grec est bien transmis
par KV "ἐξεκταστικε ὑποκρισισ/ἐξεκταστικέ ὑποκρίσισ" et ne ferait
guère de problème s᾽il n᾽y avait la finale du premier mot qui
n᾽est pas conservable en l᾽état et que l᾽on peut comparer à celle
du mot "υτιολογικὴ" dans le second segment pour comprendre qu᾽il
ne faut pas lire sous "-κε" le segment "-κη" (prononcé "ki"), mais
"καὶ" prononcé "kè". De tels phénomènes de code-switching où "καὶ"
a pris la place de "et" dans la lancée hellénique du commentateur
sont loin d᾽être isolés. Reste le problème des quelques mots
latins perdus au milieu de tout ce grec. Wessner suggérait comme
lemme "quapropter" qui n᾽est donné que par le manuscrit n, dont on
verra ci-dessous qu᾽il a sans doute réinventé le texte.
Unanimement les autres lisent "quia post" sauf K qui n᾽a que
"post". On peut donc penser que la mélecture d᾽une abréviation a
transformé "quapropter" en "quia post" compréhensible dans la
mesure où il peut s᾽agir d᾽une explication de "argumentum" et où
"quia" peut aussi être compris comme une citation du vers 313.
Nous suivons Wessner (et n) dans la restitution de ce mot. Ensuite
si l᾽on examine la leçon de K "post ἐξεκταστικε ὑποκρισισ to em.
Interrogat idem", celle de V "post ἐξεκταστικέ ὑποκρίσισ idem
interrogat" et celle de C " quia post ***** id est interrogat
idem", on s᾽aperçoit que K a très probablement conservé le texte
là où les autres ont tenté de corriger ce qu᾽ils ne pouvaient pas
lire, c᾽est-à-dire du grec suivi d᾽une abréviation "τὸ enim". C
l᾽a pris pour "id est", V pour "idem", mais C avec sa répétition
"id est idem" nous assure de la place de "idem" que V a simplifié
face au segment "idem interrogat idem". Notons pour terminer
l᾽ingéniosité probable du scribe de n qui a rempli les lacunes
dues au grec de façon particulièrement adroite, lisant "argumentum
a simili quia post nullam responsionem idem interrogat.
quapropter. quia enim qui eos gubernant animus infirmus gerunt id
est qui animus qui gubernat eos eum infirmum gerunt. figura
antitosis dico animum ratio ista conuenit seruo".
141. Wessner suivait une conjecture
d᾽Estienne (1529) et éditait "a persona <mulieres>". C᾽est
bien sûr l᾽idée, mais les mss. ne portent pas le mot ajouté, qui
se déduit du lemme.
142. Conjecture extrêmement habile d᾽Estienne (1529).
Voir la note à 313, 1.
143. Suite de la brillante conjecture d᾽Estienne
(1529). Les copistes, qui ont 312, 1 immédiatement avant 313, 1,
face au segment "i. i. e. i. i. e. i. h. c.", ont fait un saut du
même au même, nous privant ainsi d᾽un lemme complet.
144. Le COD de "adiungebant" est
"fortasse" seul, mais on peut imaginer que Donat s᾽est laissé
emporter par le texte de Térence qu᾽il commente, et donne le
syntagme entier qui lui fait faire ce commentaire au lieu de
l᾽adverbe seul. On ne rejette donc pas "consciuisse", comme le
faisait Wessner.
145. On a ici un problème de texte. Comme on l᾽a déjà
dit, ce vers 313 est commenté en deux temps. La scholie 1 semble
indiquer que Donat lit "consciuisse", bien que le commentaire soit
obscur, et que cet infinitif n᾽apparaisse pas dans le lemme (où il
est une addition de Wessner). La scholie 2 en revanche donne comme
lemme "consciuerit". La deuxième partie du commentaire donne en 3
et 5 le lemme "consciuerit" (avec comme scholie en 3 "legitur et
consciuisse"), et en 4 commente l᾽infinitif sans lemme. Donat a
sans doute les deux textes sur son manuscrit, et ne rejette aucune
des deux versions (si ce n᾽est que la construction "fortasse" +
infinitif lui semble caractéristique des "ueteres", même si le
commentaire est peu clair).
146. Wessner proposait la négation entre crochets comme
procédant d᾽un ajout de l᾽ed. pr. mais en réalité elle se trouve
dans K et nous l᾽adoptons comme authentique.
147. Wessner éditait "aegrotare quasi horruisse et"
etc. Les mss. se partagent entre "quia sic" et "quia sit". Ils
hésitent aussi à savoir où finit la citation de Plaute. K, par
exemple, lit "Nam ut ex maritimi da ecce egre pauit area egrotare
quia sic horruisse ac palpitare uenis", ce qui n᾽a aucun sens.
Nous nous rallions au texte de VU (sauf à rétablir "es" en fin de
citation au lieu de "ecce"), bien que sa formulation soit
étrange.
148. Wessner éditait "sed <per> Parmenonem mox"
(ajout de Schœll). C porte "non Parmenonem modo sed Parmenonem"
etc., ce qui a incité Schœll à proposer l᾽ajout de "per", qu᾽a
adopté Wessner. Mais il peut s᾽agir d᾽une erreur d᾽une partie de
la tradition (dont G) et VKU, par exemple, ne portent pas la
répétition du nom "Parmenonem". C᾽est leur texte que nous
éditions.
149. Térence (et Eugraphius) donnent
ici "intro iisse" ; de fait, ce présent étonne, on attendrait
vraiment, puisqu᾽il s᾽agit de la relation d᾽une situation
fantasmée, une antériorité. Le texte ne semble pourtant pas
corrompu. Il peut s᾽agir d᾽une étourderie de Donat.
150. Nous supprimons l᾽ajout de
Wessner qui scinde le lemme 1 en deux (1 "ERA Sostrata. 2 IN
<crimen in> litem"). Mais, même s᾽il est plus clair, l᾽ajout
est inutile et le texte se comprend sans lui.
151. Wessner complétait le
lemme en ajoutant "<ADGRAVESCAT>", terme sur lequel, certes,
la scholie se monte, mais les mss. n᾽ont pas le verbe et l᾽énoncé
se comprend bien avec cet implicite. Nous supprimons
l᾽ajout.
152. Wessner édite l᾽addition d᾽Estienne (1529) "per
se ipsum <Parmeno, per> Parmenonem etc.". En effet, le "per
se ipsum Parmenonem" des mss. pose problème, car on ne peut
expliquer le réfléchi ; VK ont "per se ipsum per Parmenonem", qui
ne règle rien mais justifie l᾽intervention d᾽Estienne. Cette
correction, sur laquelle Schœll avait bâti sa conjecture (elle,
inutile) à la scholie 328 (voir note ad loc.), est judicieuse (il
y a eu un saut du même au même) et, comme Wessner, nous
l᾽adoptons.
153. Les
deux "propter" sont une correction d᾽Estienne (1529). Les mss. ont
"post".
154. Les éditeurs ont été gênés par le
caractère un peu abrupt de l᾽expression et ont rajouté un verbe :
Estienne (1529) "respondet" après "duabus", Schœll (suivi pa
Wessner) "<dicit>" avant "de". Ce n᾽est pas nécessaire et
l᾽énoncé se comprend dans sa brutalité.
155. Le "c." que Wessner considérait comme un ajout
personnel à la citation virgilienne est en fait présent dans K
(inconnu de Wessner). Nous ne le considérons donc pas comme un
ajout.
156. Nous insérons ici une scholie qui a échappé à
Wessner et qu᾽on trouve dans VU (avec une variante dans U :
"signum furtiuae orationis", "indice de parole furtive", sans
doute pour désigner un aparté ; mais ce n᾽est pas la terminologie
donatienne de l᾽aparté et nous préférons "futurae"). Nous décalons
donc les numéros de lemme d᾽autant.
157. Les mss. ont "esto". Nous éditons la conjecture
de Wessner.
158. Wessner éditait comme scholie
"<ueretur>, ne ingrediatur" etc., d᾽après Schoell ; Estienne
(1529) ajoutait de son côté "metuit". Certes la conjonction de
coordination "et" peut inciter à chercher un premier verbe, en
l᾽espèce verbe de crainte ou d᾽empêchement ou d᾽incitation, avant
"ne", mais on peut comprendre le texte sans cela. Nous supprimons
l᾽ajout.
159. Wessner éditait "sin audiuit" et raccrochait
la suite à cette protase : "sin audiuit, ᾽qua᾽ ᾽quomodo᾽
intellegimus, id est quemadmodum etc.", faisant de "quomodo" un
autonyme, ce qui n᾽est pas sûr. Les mss. ont "sed" et non pas
"sin" et l᾽énoncé se comprend différemment. Nous revenons aux
manuscrits.
160. Nous supprimons
l᾽ajout "ut <sit>" de Wessner.
161. Le texte homérique et le nom de la figure sont
assurés non pas seulement par le ms. Cujas, comme l᾽assure
Wessner, mais par K, que Wessner a ignoré.
162. Wessner édite entre "cruces" "hic ex illo et
ualidus dixit", mais K et C nous mettent sur la voie, face au
texte absurde des autres "sed hic sese ex illo et/est ualidius". K
lit "sed hic sed ex illo est ualidius dixit" et C "hic si ex illo
et ualidus dixit". On voit bien ce qui s᾽est produit. "Sese"
élément du texte térentien a été convoqué pour remplacer un
segment s??? difficilement lisible. En réalité CK qui ont recopié
plus ou moins ce qu᾽ils lisaient attestent de la mélecture d᾽une
abréviation au stade commun à tous les autres témoins.
163. Nous éditons le texte grec d᾽Apollodore
sous la forme que lui donne Warren (1906, 39). Wessner donnait
"οὕτως ἕκαστος διὰ τὰ πράγματα σεμνὸς ἦεν καὶ ταπεινός", suivant
Lindenbrog. Mais le raisonnement de Warren est brillant et nous
nous y rallions.
164. Wessner éditait "nam
qui aiunt, scire <****> dicere potuit nisi Philumena?", en
supposant après Schœll une lacune. CVG portent bien le texte de
Wessner, mais sans trace de lacune. K a autre chose : "aut" pour
"aiunt" et "aut" dans la prétendue lacune. Il suffit que le second
"aut" soit tombé par mégarde dans une partie de la tradition pour
que quelque scribe ait été tenté de voir dans le "aut" qui restait
bancal une forme autonyme "aiunt" dont il est question dans la
scholie précédente. C᾽est le texte de K que nous éditons, sauf
"quis" au lieu de "qui"..
165. Wessner édite "est enim
<ἀναστροφή, non> ἀντίπτωσις". Nous éditons "est enim
ἀντίπτωσις" (D : "antiphtosis", rell. :
"antiphoris/antiforis/anthyphoris", n "anthypophora").
166. Nous
gardons la correction de Wessner (V donne "duos" et C "nos"). Nous
pensons que c᾽est le segment "post d.ñ" qui a été lu "post duos"
par V et "post nos" par CK. "post duos" pourrait à la limite se
comprendre dans la logique de ce qui précède, mais "post nos" n᾽a
vraiment aucun sens, malgré la qualité habituelle des mss. qui le
lisent.
167. Nous n᾽éditons pas la conjecture
d᾽Estienne (1529), "ut sint <reliqui> quinque
menses".
168. Westerhof, suivi
par Wessner, s᾽est manifestement trompé en modifiant le "quattuor"
des manuscrits en "quinque", ce qui l᾽obligeait à corriger
"posterioribus" unanime en "prioribus". La scholie telle qu᾽il la
récrit s᾽interprète ainsi : "de là il apparaît qu᾽elle a été
violée deux mois avant d᾽épouser, qu᾽elle a été cinq mois avec
Pamphile, pendant les deux premiers desquels elle a été honorée,
alors que les trois suivants Pamphile est parti en voyage", ce qui
est absurde (une grosesse de sept mois, mais cinq légitimes) et
est contredit par Phidippe et Myrrhina. En fait, si l᾽on suit les
manuscrits, Philumène a été violée au mois 1, s᾽est mariée au mois
3, a couché avec son mari pendant les mois 5 et 6 et celui-ci est
parti en voyage pendant les mois 7, 8, 9. Elle accouche donc au
dixième mois, et Phidippe peut se réjouir que l᾽enfant soit viable
puisque pour lui, elle accouche au septième mois, limite extrême
de la viabilité.
169. Wessner athétisait
le lemme en arguant que la scholie concerne en fait la fin du vers
et non ce début. Nous enlevons ses "cruces" parce que, d᾽une part,
la scholie s᾽enchaîne plutôt bien sur ce lemme et que, d᾽autre
part, il arrive maintes fois que le lemme ne soit qu᾽un repère
textuel relatif.
170. Nous ne retenons pas
l᾽ajout de Wessner, <"est">, servant à compléter la
citation : ce n᾽est pas là qu᾽est le problème et Donat a fort bien
pu citer à l᾽essentiel. L᾽anacoluthe que relève Donat (bien
abusivement) tient à l᾽absence de la conjonction "et" devant le
premier segment : il semble trouver que la norme est le tour "et X
et Y".
171. Le texte est ici assez corrompu. V donne : "multa
enim amare suscipimus etiam honesta", G a "multa enim amore
suscipimus etiam honesta", les autres : "multa enim etiam honesta
amare suscipimus". Wessner corrigeait pour la cohérence du propos
"honesta en "<in>honesta". Le ms. K lui donne raison : il a
corrigé "honesta" en "inhonesta".
172. Wessner éditait "a superiore" suivant Estienne
(1529). Nous revenons au texte des mss.
173. Wessner éditait "IDEM NVNC HVIC
legitur ᾽idem᾽ et ᾽eidem᾽; <si ᾽idem᾽>, ego, si ᾽eidem᾽"
etc. Les interventions sont siennes. Nous revenons au texte des
mss. notamment VG.
174. L᾽intégralité de cette phrase est d᾽Estienne
(1529). Les mss. ont "et sic aliquid iam dixisse magni
praecedentis orationis et respondere sermo ne monstretur" (ou V :
"sermo demonstretur"). Nous nous rallions pour l᾽instant à la
conjecture stéphanienne.
175. Nous
n᾽éditons pas l᾽ajout de Wessner "<aut> in scaena" etc., qui
rétablit un équilibre rhétorique appréciable mais qu᾽on ne trouve
pas dans les mss.
176. Wessner éditait "maiore <respondit>" etc.,
suivant Schœll. Ajout inutile.
177. nous
supprimons l᾽inutile ajout "<ut> qui" de Wessner. Notons que
K, lui, ajoute "quia", plausible.
178. Nous retenons
"mis<sus> sum", conjecture de Wessner là où les mss.
unanimes ont "missum".
179. Le commentaire à
L᾽Hécyre du
manuscrit B commence à ce lemme.
180. Nous n᾽éditons pas l᾽ajout d᾽Estienne
"<quam> Minerua", lequel ne se trouve pas dans les
mss.
181. Wessner faisait de cette scholie la
431, 6, mais l᾽expression commentée est bien au vers 432. Nous la
remettons à sa place.
182. Nous ne suivons pas Wessner qui
rétablit l᾽intégralité de la réplique. Pamphile répète le "at" de
Parménon dans la réplique précédente.
183. Nous rétablissons "properatio", athétisé par
Wessner.
184. Le texte de cette scholie
est très corrompu. Tout d᾽abord, les trois manuscrits ne donnent
pas la même orthographe pour "Myconius" : pour "de Myconio", on a
V "de michomo", B "de auconio" et C est lacunaire. Pour
"Myconiis", V "michomis", B "miconis" et C "michonis". Pour
"Myconi", V "michomi", C "michoni" et Wessner ne nous donne pas B.
Enfin pour "Myconium", on a V "michomum" et C "minimum" (toujours
pas de B). A partir de là, on peut émettre l᾽hypothèse que c᾽est
du grec que notaient les manuscrits qu᾽ont recopiés V, B et C.
Mais c᾽est surtout le proverbe grec (peu compréhensible sous la
forme qu᾽édite Wessner ; la citation de Lucilius n᾽est pour sa
part attestée que par Donat, mais la calvitie proverbiale des
habitants de Mykonos se trouve chez Strabon, cf. infra) qui pose
problème, et plus précisément le passage de la citation jusqu᾽à
"ego". On a dans les manuscrits B "myrrachonos sed ego", C "mira
cronosse decon", V "mirachonos sed ego" (avec en marge
"μιραχονοσ", ce qui confirme qu᾽avant un hypothétique "sed ego",
se trouve noté du grec que les scribes de nos trois manuscrits ont
eu de la peine à transcrire). Notons que le "puto" qui suit semble
être sûr, ce qui peut confirmer le "sed ego". Reste le grec : le
"μία Μύκονος" que propose Wessner est en effet attesté chez
Strabon (X, 5, 9 : "Μύκονος δ᾽ ἐστὶν ὑφ᾽ ᾗ μυθεύουσι κεῖσθαι τῶν
γιγάντων τοὺς ὑστάτους ὑφ᾽ Ἡρακλέους καταλυθέντας, ἀφ᾽ ὧν ἡ
παροιμία “πάνθ᾽ ὑπὸ μίαν Μύκονον” ἐπὶ τῶν ὑπὸ μίαν ἐπιγραφὴν
ἀγόντων καὶ τὰ διηρτημένα τῇ φύσει. καὶ τοὺς φαλακροὺς δέ τινες
Μυκονίους καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ τὸ πάθος τοῦτο ἐπιχωριάζειν τῇ νήσῳ"
(Mykonos est cette île sous le poids de laquelle furent écrasés
les derniers géants tombés sous les coups d᾽Hercule, ce qui a
donné lieu au proverbe "tous en bloc sous Mykonos", lequel
s᾽adresse à ces écrivains qui sous un seul et même titre
rassemblent les choses les moins faites pour aller ensemble.
Mykoniens est aussi le nom qu᾽on donne parfois aux chauves, la
calvitie étant une infirmité très commune dans cette île) et chez
Clément d᾽Alexandrie (Stromata, I, 28 : "οὐ γὰρ δὴ μία Μύκονος ἡ
πᾶσα πρὸς νόησιν γραφή, ᾗ φασιν οἱ παροιμιαζόμενοι"). A défaut de
mieux, nous éditons cela, mais on comprend mal le lien logique
impliqué par le "unde".
185. B, C
et Cujas donnent "ad personam", que Wessner édite entre cruces, G
a "persona", VK "ac de persona", et Schoell suggérait "adpresso
iam". Nous éditons KV.
186. Wessner éditait
"et crassi talem saepe habent faciem", qui est habile, mais les
mss. sont assez unanimes pour donner ce que nous éditons et que
nous gardons malgré sa lourdeur.
187. Wessner
édite, en prêtant cet ensemble à la seconde main, "sit et cadat",
là où V a bien les pluriels "sint et cadant". La position de
Wessner est peu cohérente : si l᾽auteur de la main qu᾽il édite en
italiques (sans que les mss. fassent la moindre différence entre
les mains) est une main médiévale, on doit supposer qu᾽il connaît
la citation virgilienne qu᾽il utilise ici. Hors contexte, certes,
"caduci Dardanidae" peut être un génitif singulier, engageant la
remarque qui suit au singulier ; mais Virgile a écrit, lui, un
nominatif pluriel. Il paraît donc plus cohérent de supposer que ce
scholiaste médiéval, Virgile en main, avait écrit "sint et cadant"
(comme on le lit dans V par exemple) et Wessner aurait pu préférer
directement ce texte avec pluriel.
188. Nous avons déplacé
l᾽annotateur médiéval qui se trouvait dans 6 après la
scholie.
189. Nous ne
suivons pas Wessner qui rétablit "tamen".
190. Nous avons déplacé
l᾽"annotateur médiéval", qui se trouvait dans 8, après
9.
191. On ne
rétablit pas "consororinus" comme le propose Wessner, supposant
que le préfixe, présent dans "consobrinus", est évident, implicite
et sous-entendu par Donat. Sur cette étymologie, exacte au point
de vue des modernes, voir la scholie And. 801 et notre note au
texte français.
192. Wessner éditait un locus desperatus ainsi
configuré : "et hac propinquitate Terentius †frequentata mouentur
aut heredum". De fait, les mss. sont erratiques. Voici un
échantillon de ce qu᾽on lit : KV "et hac propinquitate terentius
frequentata mouetur aut heredum" ; U "et hac terentius frequentata
moriens aut heredum" ; M "ac propinquitatis terentius frequentatis
monet aut heredum" ; C "ac de a propinquitate terentius frequenta
morientur aut heredum"... La fin est consensuelle : "aut heredum"
et elle laisse entendre un premier mot au génitif. A supposer
qu᾽un mot comme "turbam" ne se soit pas perdu en route et qui soit
de nature à expliquer ces deux génitifs, il faut que ce soit
"propinquitate" ou ce qui se cache sous "frequenta..." qui soit le
substantif régissant attendu pour ce complément adnominal. En fait
c᾽est de G que nous nous rapprochons le plus. Ce dernier écrit "et
hanc propinquitatem Terentius frequentauit monentium aut heredum"
et il nous semble donner un texte excellent (hormis "monentium",
facile à corriger en "morientium", qu᾽on lit preque en l᾽état chez
C). En tout cas le meilleur, et de loin, dans ce magma. Nous nous
rallions donc à G, en corrigeant "monentum" et en rétablissant un
présent "frequentat" qui paraît plus apte à expliquer les
différents errements sur ce segment dans la tradition.
193. Nous ne rétablissons pas
"iuuant", comme le fait Wessner. C᾽est un ajout inutile.
194. Wessner complétait
le lemme en écrivant "<h. p. v. s.>". C᾽est inutile.
195. BVGK... ont "quibus non
matrimonio inuideant", que Wessner édite entre cruces, C a "non
matrimonio inuideatur". Wessner propose (dans son app. cr.) cette
correction de Goetz ("qui iusto" mal écrit dans l᾽archétype et
pris pour "quibus non"). Nous la retenons, faute de mieux.
196. Nous
corrigeons "ad hanc rem s. i." en "ad hanc rem t. i.", compte-tenu
de la citation exacte de Cicéron.
197. Nous déplaçons l᾽annotateur médiéval,
initialement placé dans 2, après 3.
198. Wessner éditait "<an> uxoris et mea ?", plus
correct évidemment, sans être indispensable. Nous refusons cette
hypercorrection.
199. Wessner
édite : "<nota> omnem conclusionem […] continere" (ajout de
Schoell). V donne "omnis conclusio […] continet" etc., ce que nous
rétablissons. CB donnent "omnem conclusionem […] continet"
etc.
200. Passage
particulièrement délicat. Wessner éditait "non quidem dixit, tamen
illam expellit; non <enim> distrahit, <ni>si in ipsa
sit causa, necessitas." Les manuscrits donnent un texte aberrant
par exemple G "nunquam dixit tamen illam expellit uel distrahit
sed in ipsa sit causa", V "nunquid dixit tamen illam expellit. non
distrahit. sed in ipsa sit causa", K "numquid dixit tamen illam
expellit, non distrahit, sed in ipsa sit causa", U "numquid dixit
tamen illum expellit: non distrahit: sed in ipsa sit causa". Nous
pensons que le désordre provient d᾽une série d᾽abréviations mal
comprises. "n." pour "necessitas" a été lu "non" entraînant une
première difficulté "non distrahit" que V a bien vue puisqu᾽il lit
"uel". Ensuite le segment "scilicet ne ipsa", sans doute graphié
"s.ne ipâ" a pu être lu "sed in ipsa", rendant la fin et le
subjonctif incompréhensibles. Ce que nous proposons est purement
conjectural, mais sauve à moindres frais que Wessner un lieu
pratiquement désespéré. Sur le sens de ce commentaire, voir la
note apposée au texte français.
201. Wessner
considérait qu᾽il fallait ajouter "illam a me distrahit
necessitas" comme lemme, mais les manuscrits qui séparent les
lemmes dont V donnent bien "necessitas" comme seul mot du
lemme.
202.
Nous retenons ici le texte proposé par Wessner avec deux
conjectures personnelles de cet éditeur qui rajoute "non" devant
"credidi", ajout logique et difficilement évitable et qui propose
de lire la séquence malmenée par les mss "scis ed" en "sciui sed"
que nous corrigeons en "scii sed". Cette conjecture est confirmée
par B "scis et credidi", et C "si sed credidet".
203. Wessner
édite "<cum> parum esset" : nous rétablissons le texte des
manuscrits.
204. Schœll
rétablit "ut", suivi par Wessner. Nous adoptons l᾽ajout.
205. Wessner éditait seulement "᾽defessus᾽". Nous
rétablissons le texte de V (et de K, qui a ajouté en marge "sum
deambulando"), : il s᾽agit bien ici de la citation du vers 713 des
Adelphes, que KV n᾽ont pas inventée tout seuls et qui
a le mérite de présenter deux formes en "de-".
206. Wessner croit ici bon de
répéter "adeo", mais cela est parfaitement inutile.
207. Ici Wessner éditait un
lemme 3 sous la forme "3 †NEQVE ADEO ARBITRARI PATRIS EST ALITER
hoc est, quod ait Sallustius ᾽ita fiducia quam argumentis
purgatiores d.᾽". Il l᾽athétisait à juste titre dans son app.
cr. : la scholie consiste uniquement en la citation de Salluste
qui figure dans la scholie 528, 3. Elle a été dupliquée et
artificiellement (depuis la marge où elle a d᾽abord dû se trouver)
raccrochée à ce lemme-ci, un vers trop bas. Nous supprimons donc
la scholie 529, 3 et décalons la suite : la scholie 4 devient la
3, etc.
208. Wessner édite
"uide<lice>t" sans voir que, ponctuée différemment, la
scholie est parfaitement claire.
209. L᾽article grec délimiteur
d᾽autonymie n᾽est pas matériellement présent dans les manuscrits
et, selon Wessner, c᾽est un ajout (légitime) de Sabbadini ; sa
présence peut s᾽expliquer par le fait pour Donat d᾽avoir voulu
éviter l᾽ambiguïté d᾽un "recte" à l᾽initiale de scholie, compris
comme "c᾽est bien dit, c᾽est correct", alors qu᾽il est ici
autonymique. Cela dit, sa présence dans quelques manuscrits est
prouvée au moins indirectement : 1. G n᾽écrit pas "recte" (qui
n᾽est certes pas une forme rare, et qu᾽il sait écrire de façon
réflexe !), mais une forme indécidable qui ressemble à "zoňe",
dans laquelle les deux premières lettres pourraient fort bien
passer pour "το" et les deux suivantes pour une abréviation non
reconnue de "recte" ; 2. K présente à cet endroit la scholie sans
lemme, dans un enchaînement direct sur la scholie précédente :
"celo te recte ad" (avec "recte souligné, comme le lemme qu᾽il
est). Cette lacune s᾽explique bien par un saut du même au même (ou
au presque même), si la scholie commence par "το recte" : le
scribe de K (ou celui de son modèle) a sauté de "te" (fin de 530,
4) à "το recte", prenant "το" pour "te" ; 3. les mss. ont bien
reconnu l᾽article grec devant "tempore" dans la suite de la
scholie et il est très vraisemblable que Donat l᾽avait utilisé
aussi devant "recte".
210. Wessner répète "olim",
une fois dans le lemme où il l᾽ajoute et une fois dans la scholie.
C᾽est totalement inutile.
211. Wessner édite "prospici
ac<umine>", en conjecturant la chute d᾽une partie d᾽un mot.
Le texte "perspicacia", qui est celui de V, nous paraît hautement
recommandable, mais peut-être V s᾽est il montré excessivement
intelligent comme à son habitude.
212. Wessner
ajoute ici ici le mot "sex" que les manuscrits ne donnent pas, et
que nous supprimons.
213. La
conjecture de Wessner "ne sit certa" bien que qualifiée d᾽élégante
par Karsten (1912, 180), est totalement à côté du raisonnement.
Les manuscrits portent à coup sûr le bon texte, un ablatif apposé
à "aliquo" avec le sens que nous lui donnons : "tu as appris de je
ne sais quel ragot".
214. Wessner ajoute ici "magis humanum", mais il n᾽a
absolument aucune raison de le faire.
215. En ajoutant un "non" devant "contentus",
Estienne (1529), suivi par Wessner, comprenait exactement le
contraire. Il avait tort : voir la note apposée au texte
français.
216. Estienne (1529), suivi
par Wessner, croit amender le texte en répétant la négation dans
la reformulation, mais elle ne sert à rien, car il s᾽agit ici
d᾽une réplique indignée : "moi je ferais cela ! Jamais !".
217. Nous supprimons la coordination "<et>"
qu᾽ajoutait Wessner de son cru entre lezs deux citations.
218. Comme
l᾽a bien vu Estienne (1529), le commentaire porte sur le
démonstratif "hanc", mais il est inutile de le répéter comme il le
suggérait et comme le faisait encore Wessner.
219. Ce
mot n᾽est pas dans le texte térentien, aussi Wessner
l᾽athétisait-il. Mais tous les manuscrits le lisent donc
peut-être Donat lisait-il ainsi.
220. Wessner ajoute ici "ab eo" qui
ne sert à rien.
221. La deuxième partie de la phrase ne
se trouve pas dans les manuscrits, mais elle est indispensable
pour comprendre la remarque sur l᾽"ordo". Sans elle, en effet
cette scholie revient à citer exactement les mots dans l᾽ordre
dans lequel ils apparaissent, ce qui n᾽a aucun
intérêt.
222. En tête du lemme Wessner
ajoutait "ut", qui ne sert rigoureusement à rien.
223. Wessner ajoute
ici "rei" qui ne sert à rien.
224. Wessner complétait le lemme avec
"<me esse certo>" inséré à sa place. Cela est raisonnable
dans la mesure où la scholie parle de "certo", mais les mss. n᾽ont
pas ce segment et il n᾽est pas nécessaire au fond, puisque "certo"
est précisé dans la scholie. Le lemme est un simple point de
repère textuel en l᾽occurrence.
225. Wessner ajoute ici un "et" qui
paraît s᾽imposer, sauf si l᾽on considère que le commentateur
énumère d᾽abord les compléments de lieu, puis cite le
verbe.
226. Wessner rétablit dans le
lemme "te" après "amicas", mais ce n᾽est pas utile, le
commentateur citant les mots importants qu᾽il va expliquer.
227. Wessner éditait "nurum
<uitatura>", pensant que cet énoncé extrêmement elliptique
ne pouvait se comprendre que par la chute d᾽un mot. Toutefois, le
texte peut se comprendre avec le lemme "non quasi uidens nurum,
sed uidens locum hic uideo me esse inuisam". Il est vrai que le
commentateur est ici pour le moins concis.
228. Wessner édite "<ut>
supra", mais le "ut" est inutile. Il suffit de ponctuer
différemment de lui et la scholie, bien qu᾽elliptique, se
comprend.
229. Wessner supplée ici "autem"
qui ne se trouve pas dans ses manuscrits, mais est bel et bien
présent dans Térence. Toutefois, comme à son habitude, le
commentateur ne reprend que les mots qui l᾽intéressent.
230. On lit aussi souvent ici
"leuius".
231. Donat omet "ego" après "itaque
ut", que Wessner croit bon de rétablir, mais c᾽est inutile.
232. Wessner ajoute ici "mihi", mais l᾽ajout n᾽a
aucun intérêt, le commentaire étant "faut-il lire ᾽et᾽ ou
᾽ei᾽ ?".
233. Lacune signalée par Wessner,
mais absolument évidente, puisque nous n᾽avons aucun équivalent de
"qui" après "pro".
234. Wessner ajoute ici "ergo" qui ne sert à rien. On
comprend aisément, même sans l᾽adverbe, que ce qui est visé est
l᾽impératif renforcé par "ergo".
235. Wessner ajoute ici "feres" qui ne sert à rien,
Donat commentant plutôt l᾽énoncé réciproque.
236. Texte
des manuscrits contre Wessner qui édite "de uitiis senectutis",
car il s᾽agit de toute évidence d᾽une "lectio
facilior".
237. Wessner
complète la citation en ajoutant "annus est". Il a
raison.
238. Wessner ajoute "sed" devant
"adeo", mais l᾽énoncé a une valeur tout aussi forte d᾽opposition
si l᾽on conserve l᾽asyndète.
239. Le lemme ne comprend pas "id"
entre "uerum" et "tua" comme dans le texte de Térence, mais il
n᾽est pas nécessaire de l᾽ajouter comme fait Wessner.
240. Wessner éditait "NOS IAM FABULAE SVMVS ἀμαυρά",
où le mot grec (qui signifie "choses énigmatiques") était une
suggestion de Schœll. Cette conjecture s᾽établissait sur le seul
ms. B (le seul connu de Wessner à donner du grec, les autres ayant
une lacune). B donne "NANRA". Mais K, ignoré de Wessner et de
Schœll, met sur une tout autre piste, frayée par Warren (1906,
p. 40-42), dont nous éditons la brillante conjecture par laquelle
on retrouve un trimètre iambique perdu d᾽Apollodore. On lit dans
K : "nos iam f. s. πάν ἀρσομοδο / ρο μύθοσ ἐσμεν δή πάμφιλε γραυς
γιρον". Il démontre, avec d᾽autres exemples de confusions de
lettres grecques du ms. K, que le segment "πάν" du début cache en
fait des initiales latines "p.s.a.an." qui consituent la suite du
lemme térentien, et que "ἀρσομοδο / ρο" (coupé par un saut de
ligne) cache "Ἀππολλόδωρ᾽" (écrit dans l᾽archétype un peu en
latin, et un peu en grec, avec deux π, une confusion entre M et λλ
et une abréviation de "ος" final, dont Warren donne d᾽autres
exemples) suivi de l᾽article "ὁ" qui inaugure la citation. Le
reste se lit presque parfaitement.
241. Wessner rétablit dans la
citation "nos" entre "ea" et "perturbat", mais il est probable que
le commentateur voulait citer ainsi pour mieux mettre en évidence
le phénomène qu᾽il va expliquer.
242. Wessner ajoute ici "aut" qui
effectivement explique bien l᾽alternative proposée par Donat, mais
aucun manuscrit ne le donne. Nous conservons à cet énoncé son
caractère très abrupt.
243. Texte des manuscrits KVB ("sic" au lieu de
"sit" pour ce dernier). Wessner suivant Schoell éditait "SENSIT
PE. pro ᾽pe. scit᾽", mais la tradition ne transmet pas les
autonymes sous forme abrégée. Sur le caractère inhabituel de cette
scholie, voir la note apposée au texte français.
244. Wessner ajoute ici "quem puerum"
qui est la suite de la réplique, mais c᾽est totalement
inutile.
245. Passage
délicat et dont le sens n᾽est pas absolument clair (voir la note
apposée au texte français). Wessner édite à peu près ce que nous
éditons, mais en ponctuant très différemment, et en ajoutant un
"non" devant "magis". Or le mot "non" ne se trouve pas dans les
manuscrits, et, autre indice important, après "sequitur" on trouve
certes "an", comme lisait Wessner, mais aussi "et" (V) voire "aut
an" (K). On voit bien que les scribes ont pu "normaliser"
l᾽interrogation "utrum" en lui donnant son "an" à cet endroit-là.
Mais il nous semble que la question en "utrum" est en elle-même
polyptyque et que son pendant en "an" se trouve plus loin. Pour
nous c᾽est devant la scholie 2 qu᾽il doit être placé (voir la note
apposée au texte français). Au lieu de "et placet" (Wessner et
tous les mss.) nous corrigeons en "ut placet", qui s᾽explique
aisément paléographiquement et justifie mieux le subjonctif
"intelligatur". De plus, la citation d᾽And. 810-812 est donnée
deux fois par certains manuscrits, et par Wessner une fois à la
fin de la scholie 1 après "intellegamus" et présentée par "ut
alibi" et une fois là où nous la mettons. Nous pensons que cette
redondance qui s᾽accompagne d᾽ailleurs dans certains mss d᾽un saut
du même au même sur la seconde "ironia" est mieux à sa place en
scholie 2 qu᾽en scholie 1. Son redoublement peut provenir du
passage de gloses marginales à un texte continu, les compilateurs
n᾽ayant pas trop su où la mettre.
246. Bien
que le commentaire porte évidemment sur "consequitur", il n᾽est
pas utile de rajouter ce mot dans le lemme, comme le faisait
Wessner.
247. Wessner édite comme lemme "NVNC CVM EIVS ALIENVM
†ERGA ME ESSE SENTIAM" en mettant une crux devant "erga me", qui
n᾽appartient pas au texte habituel de Térence. Il y a plusieurs
manières de résoudre cette difficulté. Soit on considère que Donat
lit ce que nous éditons comme lemme, et qu᾽il a donc un texte de
Térence différent du nôtre ; soit on considère que "erga me esse
sentiam" est une reformulation par à-peu-près du sens du vers
complet, voire une scholie apposée au lemme correct "nunc eius
alienum". La première hypothèse est possible, bien que le vers
soit ainsi bancal. La seconde est plausible. Il y en a une
troisième, qui consiste à plaider une erreur des manuscrits. Le
ms. K porte comme lemme "Nunc cum eius a. e. e. m." ("alienum esse
erga me" ? Erreur pour "a. e. a. a. m.", "alienum esse animum a
me", texte térentien standard ?) V a "Nunc cum eius a. c. e. m.",
ce qui est très proche de K (avec "c." qui ne s᾽interprète pas,
mais qui prend la place d᾽un "e." de K). On peut imaginer qu᾽une
partie de la tradition (BCK) a développé erronément des initiales
dans lesquelles a été lue une abréviation d᾽"erga". Nous revenons
donc à un texte du lemme plus consensuel eu égard à la tradition
térentienne.
248. Wessner éditait "REMISSAM OPVS SIT VOBIS in
ueteribus" etc. C᾽est de fait la leçon de plusieurs bons mss. Mais
l᾽accusatif "remissam" ne se construit pas, sauf à supposer dans
l᾽exemplaire auquel se réfère Donat une fin autre que celle que
nous lisons chez Térence. En fait K a bien "remissan" et c᾽est à
lui que nous nous rallions. Les autres mss., faute d᾽analyser la
forme "remissan" l᾽ont corrigée en "remissam". Pour "ueteribus",
Wessner s᾽attribue cette conjecture mais on la trouve dans G par
exemple. A cet endroit, les mss. hésitent entre rien du tout (C),
"uentis" (?) chez B, "ueteribus" (G) et surtout "ueris" (VK...).
On se rallie à la majorité, mais la lacune de C et les variantes
semblent témoigner d᾽errements qui rendent difficile d᾽assurer la
forme de l᾽adjectif. Notre texte est celui de K.
249. Wessner éditait "2. et † an
aliter ut", ce qui effectivement n᾽a pas de sens. Schœll suggérait
finement "uenialiter". Le "et" liminaire ne se trouve pas dans
BCKVG par exemple et nous le supprimons. Les mss. sont assez
unanimes : "an aliter et ut" (GC), "an aliter ut" (VK), "aliter et
an ut" (B). La solution peut être toute simple : "an aliter et".
L᾽adverbe "supra" a appelé la conjonction "ut", ce qui a entraîné
un petit désordre.
250. Il
est inutile d᾽ajouter, comme le fait Wessner, les trois mots
suivants du vers térentien, le commentaire se comprenant
parfaitement sans eux.
251. On ne voit
absolument pas pourquoi Wessner ajoute ici un "et" qu᾽il prend
chez Estienne (1529).
252. Estienne (1529), suivi par Wessner, a athétisé
ce "non" qui est dans les mss. En fait on peut le garder sans
dommage : simple affaire de ponctuation.
253. Wessner
éditait avec un ajout personnel "<e> contrario", mais cet
ajout est en réalité contredit par la scholie elle-même ; voir la
note apposée à la traduction.
254. Devant ce mot Wessner ajoutait "Et bene
᾽prodemus᾽", ajout absolument gratuit.
255. Remarquable restitution de Wessner sur une
évidente erreur de séparation des mots avec haplographie dans les
manuscrits qui lisent "coniecturam et meretricem", qui n᾽a
évidemment aucun sens.
256. La restitution
proposée par Wessner de "nam <non>" sur une haplographie de
"n.ñ" est pratiquement certaine, sinon le commentaire n᾽a aucun
sens.
257. Dans ce lemme, Wessner
rétablit "animum" après "ut", mais cela ne s᾽impose guère. Sur ce
texte, voir la note apposée à la traduction.
258. Correction judicieuse de
Lindenbrog sur un texte "imperabilior" de VB qui a tout d᾽une
mélecture, l᾽adjectif "imperabilis" n᾽existant pas, avant le latin
médiéval, bien que Charisius (262, Barwick) mentionne un
"imperabiliter" chez Caton, mais comme une forme exceptionnelle
qui demande d᾽ailleurs une glose. L᾽adjectif étant en revanche
familier à la langue théologique médiévale, il est possible que
les scribes l᾽aient mieux connu qu᾽"impetrabilis" et se soient
trompés en croyant lire un mot mieux connu.
259. Passage
particulièrement confus dans les manuscrits. Wessner édite au vers
690 ceci : "Et conuenienter satis, quia non dixit...", texte
consensuel à partir de "quia", mais qui ne repose sur rien avant.
Les manuscrits lisent "inconuenienter sortiris" C,"inuenienter
sortis" K, "inuenient sortis" V, "inuenietur fortis" G,
"inuenienter fortis" U, "iuueniliter sents" M, "inueniet (is)
fortis" J, "iuueniliter fertis" Firenze, Plut. 22.06... Estienne
(1529) et Calfurnio (1477) optent pour quelque chose qui ressemble
à M et lisent "iuueniliter sentis", dans un passage où toute une
partie des témoins a une vaste lacune jusqu᾽au début de l᾽acte 5.
Le désordre de ce passage nous laisse supposer du grec peut-être
écrit en alphabet mixte (voir Warren 1906) avec notamment
abréviation grecque de "ep" et de "an", à partir d᾽un lemme "in."
pour "induxti" non reconnu. Le segment entre "in" et le grec a été
"corrigé" différemment puisque de toute façon le segment suivant
était incompréhensible sans correction puisque c᾽était du "grec".
D᾽où on comprend aisément la panique devant le segment se
terminant par "...is". Sur le choix d᾽éditer "ἐπανόρθωσις", voir
la note apposée au texte français.
260. Texte de C
essentiellement, les autres, suivis par Wessner ayant "o", mais on
peut supposer que "o." pour "ob" a été lu "o". L᾽inverse
s᾽explique beaucoup moins bien.
261. Wessner
ajoute ici "est" qui ne sert à rien.
262. Wessner a peut-être raison d᾽ajouter les deux
mots "mihi adiutrix" dans ce lemme pour faciliter la compréhension
de la scholie.
263. Après ce mot Wessner
croit utile de rajouter "esse" pour coller au texte térentien,
mais cela ne sert en réalité à rien.
264. Devant ce mot, Wessner ajoute un
"aut" qui ne sert rigoureusement à rien.
265. Wessner ajoute ici "multum" par
souci de cohérence avec le texte térentien. L᾽adverbe est connu de
Donat, puisqu᾽il figure explicitement dans sa reformulation de la
scholie 728, 1, mais il est ignoré des manuscrits dans le lemme.
Nous revenons donc au texte des manuscrits : une relative
incohérence entre le texte de la scholie et celui du lemme n᾽est
pas exceptionnelle dans le commentaire.
266. De façon
inexplicable, Wessner s᾽en tient au texte de ses manuscrits
"minorem esse" qui n᾽a absolument aucun sens. Nous supposons que
le segment abrégé mi(hi) no(n) rem est devenu à date très ancienne
"minorem". Estienne (1529) avait déjà corrigé de manière très rude
en "me non fecisse".
267. Wessner ajoute ici "etiam" par
souci de cohérence avec le texte térentien. L᾽adverbe est connu de
Donat, puisqu᾽il figure explicitement dans le lemme 734, 3 et dans
la scholie afférente, mais il est ignoré ici des manuscrits. Nous
revenons donc au texte des manuscrits : une relative incohérence
entre le texte des différents lemmes du même vers n᾽est pas
exceptionnelle dans le commentaire.
268. Le lemme de la scholie 1 porte la forme "sit",
celui de la scholie 2 a la forme "siet". Nous conservons cette
incohérence qui témoigne sans doute de la présence de plusieurs
strates de scholies de différentes époques.
269. Ce texte a été rendu
difficile par l᾽insertion d᾽une répétition de la scholie 1 au
milieu du développement, ce qui a conduit Wessner à diverses
conjectures puisqu᾽il édite : "necessaria igitur ambiguitas aut -
5 Vtrum ᾽sit᾽ pro uideatur <an pro ***? -᾽peccato mihi᾽> pro
peccaturo mihi aut ᾽peccato meo᾽" etc. Nous conservons pour notre
part le texte consensuel des manuscrits sauf sur les points
suivants. Nous supprimons le segment redondant "utrum sit pro
uideatur", rétablissant ainsi la cohérence des scholies, et lisons
"pro peccatori" au lieu de l᾽unanime "pro peccatorum" des mss.
induit évidemment par la confusion entre "ri" et l᾽abréviation
pour "rum" et nous supprimons tous les mots ajoutés par
Wessner.
270. Nous déplaçons ce qui était la scholie 744, 1 de
Wessner en 743, 9 car l᾽interjection "Ah !" prononcée par Bacchis
est plutôt mise par les éditeurs modernes au dernier mot du vers
743. Marouzeau (1947, p. 58) signale cet usage térentien qui
consiste à conclure un vers sur un monosyllabe à initiale
vocalique sur lequel s᾽élide un mot précédent et qui, pour le
sens, appartient souvent au vers suivant. Comme Marouzeau, nous
rapportons donc l᾽interjection au vers précédent par rapport à
Wessner, ce qui a pour effet de décaler d᾽un chiffre inférieur
toutes les scholies restantes du vers 744.
271. Wessner propose
de mettre ce lemme entre "cruces", au motif que le commentaire
porte sur "ah sine dicam", mais c᾽est absurde, car c᾽est très
exactement ici qu᾽il y a aposiopèse. Voir la note apposée au texte
français.
272. Wessner considère que "est" est le dernier mot
du lemme, nous pensons plutôt qu᾽il est le premier mot de la
scholie, ce qui permet de retrouver une formule plus habituelle
"est sensus", avec verbe. Quelque option que l᾽on choisisse, il
n᾽y aucun enjeu véritable.
273. Klotz suivi par Wessner proposait de lire
"et facies", mais l᾽ajout de la conjonction n᾽apporte rien.
274. Contrairement à ce qu᾽édite Wessner, et
contrairement même à son apparat, ce verbe n᾽est pas une
conjecture, mais un texte qui se lit dans certains manuscrits dont
D.
275. Wessner ajoute "ille" après "quia", suite sans
doute à la conjecture de Schoell qui voulait lire "Laches", mais
ni l᾽un ni l᾽autre de ces ajouts n᾽a la moindre légitimité. En
revanche, "ille" paraît s᾽imposer à la place de "hic" (Wessner
suivant les mss.), car c᾽est ce pronom qu᾽a utilisé Lachès au vers
747.
276. Wessner ajoute "suam",
sans aucune raison, tant c᾽est évident.
277. Conjecture de Schoell, adoptée par Wessner, pour
"sit" dans les manuscrits. L᾽erreur provient sans doute d᾽une
forme abrégée mal lue à date très ancienne.
278. Deux solutions sont ici plausibles. V porte un
texte difficile "cum meretrice" sans sujet de l᾽infinitive
exprimé, ce qui le recommanderait en tant que "lectio
difficilior". D᾽autres manuscrits ont des formes impossibles après
"cum" comme "meretrices" ou "meretricis" qui attestent toutes d᾽un
possible "se" disparu. Nous nous rangeons à la solution la plus
simple et la plus naturelle adoptée également par Wessner.
279. Devant "si uis", Wessner ajoute "ut sis", qui
aurait dû laisser des traces par exemple sous la forme "ut sit"
bien connue du grammairien. L᾽absence ici de toute trace indique
clairement qu᾽il n᾽y a rien à suppléer. Sur le sens voir la note
apposée au texte français.
280. Le texte de ce fragment, connu par ce seul passage,
est édité par Wessner, suivi par les éditeurs des fragments de
Salluste, sous la forme "socii se gere<re>", mais trois des
manuscrits les plus importants de Donat (VCK) assurent la lecture
"sociis egere", dans un texte par ailleurs très désordonné. Cette
correction est la seule que nous proposons ici, mais elle paraît
s᾽imposer.
281. Wessner suggère de compléter la citation en
ajoutant "minime", ce qui est plausible, mais on peut aussi
supposer que Donat ne cite que ce qui l᾽intéresse, c᾽est-à-dire ce
qui concerne directement la construction de "aequum"
282. "Est" est un ajout de
Wessner, qui se comprend.
283. La citation du lemme se limite à
l᾽essentiel, sans qu᾽il soit nécessaire, comme le faisait Wessner
de compléter "ego quoque" par "HOC ETIAM CREDIDI ᾽quoque᾽
et".
284. Wessner éditait une restitution de Sabbadini
"κατάπαυσις μετ᾽’ ἀπειλῆς", sur un "texte" du manuscrit Cujas
"KATAΠΑΥСΙС ΜΕΤΑΚΠΑΗС", mais le texte que nous éditons est presque
parfaitement écrit dans K.
285. Wessner, suivant ici Schoell, supposait qu᾽il fallait
rajouter "more" comme régime de "pro", mais ce n᾽est pas
utile.
286. Wessner complète ce lemme en ajoutant
après "re" "n. m. e.", mais c᾽est inutile, car le commentaire de
Donat se comprend très bien sans.
287. Wessner considère à juste titre qu᾽il
faut suppléer "sit", absent des manuscrits, et qui a pu
disparaître par haplographie du segment "satissit" d᾽autant que
"satisfaciet" se comprend parfaitement.
288. Il ne s᾽agit pas ici d᾽une citation, mais
d᾽une simple reformulation du vers 723.
289. Wessner ajoute "es" après "pollicita" pour
compléter le vers, mais ce n᾽est pas indispensable.
290. Wessner acceptait ici une conjecture de Schoell
qui lisait "molestas et amaras", en se fondant sur le commentaire
du vers 785, mais cet ajout ne s᾽impose pas.
291. Wessner supplée le "te" après "simul", mais
le commentaire ne l᾽impose nullement.
292. Wessner propose de rajouter "esse"
absent des manuscrits pour compléter le vers. Cela est très
plausible car le segment "erus esse", graphié "er᾽éé" a pu être
simplifié par mégarde.
293. Nous rétablissons,
contre Wessner qui éditait "ineptus quasi ineptus" (à comprendre
"ineptus" équivaut à "quasi ineptus", "comme si j᾽étais stupide"),
l᾽heureuse conjecture d᾽Estienne (1529), que Wessner jugeait
mauvaise dans son app. cr., et qui est confirmée par l᾽ingénieuse
leçon de V "ineptus quasi non aptus".
294. Ce "ad" est un ajout d᾽Estienne (1529),
mais il s᾽impose pour pouvoir construire le segment avec "id
est".
295. Restitution d᾽Estienne (1529) confirmée par
K avec quelques variantes graphiques non signifiantes, qui
laissent supposer que le texte Estienne se trouvait dans le
Cujas.
296. Wessner éditait une lourde correction de
Schoell et d᾽Estienne (1529) : "quasi munus sit iniuria<m>
prohibentis in[ter]rogare quam interroganti respondere". Une série
importante de témoins lit ceci : "quasi minus sit iniuria
prohibentis interrogare quam interrogare respondentis" (KVGn Calph
(1477) et D qui inverse uniquement l᾽ordre de "minus sit"). C
indique probablement que le problème se situe sur le second
"interrogare" (qui en effet n᾽a aucun sens) puisqu᾽il lit quelque
chose qui pourrait être "interrogante". Nous nous contentons de
corriger ce mot en "interrogatiue" qui, abrégé, a pu être pris dès
l᾽archétype de toute la tradition KVGn... pour "interrogare". A ce
coût minime, nous obtenons un texte possible et une glose
relativement intéressante, voir la note apposée au texte
français.
297. Wessner éditait
"quod" précédé d᾽une crux. Le texte que nous éditons est celui de
Mnp, contre "quod" difficilement constructible de la plupart des
autres témoins. Même s᾽il n᾽est pas exclu qu᾽il s᾽agisse d᾽une
correction humanistique, ce texte ne présente pas de difficulté de
sens et on peut accepter ce moyen simple de lui donner un sens
grammaticalement acceptable.
298. La nature du commentaire oblige à suivre
l᾽ajout de Wessner à un lemme qui se termine dans les manuscrits à
"fortunatior".
299. Il n᾽est pas
utile de compléter "quid" en "quid quid" comme le faisait Wessner,
car la figure est plus visible sans cette répétition, et plus
conforme à l᾽exemple virgilien. Donat a pu sélectionner dans le
vers ce qui l᾽intéresse.
300. Ce mot absent des manuscrits est ajouté par Wessner, mais
il est assez plausible. Sans lui, la suite se construit mal, et il
a pu disparaître dans un amalgame du types "terenti᾽ut" lu
"terentius".
301. Cette scholie, bizarrement, est affecté au vers
856 par Wessner, qui la numérote 856, 3. Comme elle affecte
intégralement des éléments du vers 857, nous la remettons à sa
place.
302. Restitution d᾽Estienne (1529) qui l᾽a peut-être lue dans
un de ses manuscrits. K nous indique en marge droite "non potui
propter uetustatem dinoscere" (en raison de l᾽usure je n᾽ai pas
réussi à déchiffrer), et V confirme en laissant une lacune. Il est
probable que ceux qui n᾽ont pas de lacune ont simplement sauté la
ligne qu᾽ils ne parvenaient pas à lire. U a sans doute tenté de
compléter en remettant un lemme "in istuc aduentus", visiblement
erroné.
303. Wessner
éditait "...PRAETEREAT quod interdum [non] temere praetereat",
avec une athétèse de la négation proposée par Westerhof. Nous
revenons au texte des manuscrits avec négation : il suffit pour
cela de considérer que "quod" n᾽est pas le premier mot de la
scholie, mais le dernier mot du lemme et que la scholie n᾽est pas
simplement une reformulation.
304. Estienne (1529), suivi par Wessner ajoutait
"<hoc dicit: an> ", mais, loin de rendre le texte plus
intelligible, cet ajout complique le commentaire. Nous le
supprimons et gardons à l᾽énoncé son caractère un peu
abrupt.
305. Sur les difficultés de la pièce à
s᾽imposer, voir la suite du commentaire où Donat expose longuement
les circonstances des représentations de la pièce.
306. Donat semble ici mélanger les
circonstances des trois représentations de
L᾽Hécyre. La
première représentation de la comédie eut lieu en 165 av. J.-C. aux
Jeux Mégalésiens (Donat, praef. 1. 6 et didascalie des manuscrits
ADPC), la seconde en 160 aux Jeux Funèbres en l᾽honneur de
Paul-Émile (Donat, prol. 1. 1 et didascalie des manuscrits FE) et la
troisième en 160 également, à l᾽occasion des Jeux Romains (Donat,
prol. 1. 1 et didascalie de l᾽ensemble des manuscrits). Donat
déclare nous parler de la première tentative de représentation, mais
on sait qu᾽à cette occasion la pièce n᾽avait pas encore de prologue
et que les édiles curules étaient Sextus Iulius Caesar et Cnaeus
Cornelius Dolabella ("Didascalia secundum codicem A restituta" et
"Didascalia secundum codices DPCFE" dans l᾽édition Marouzeau). Le
nom de Rabirius n᾽apparaît nulle part ailleurs que chez Donat, et le
grammairien, plus précis sur la chronologie de la pièce dans son
commentaire au prologue, adjoint cette fois Dolabella à Caesar
(prol. 1.1) : "haec primo data est sine prologo ludis Megalensibus,
quos Sextus Iulius et Cornelius Dolabella ediderunt. [...] post
denuo data est ludis funebribus L. Aemilii Pauli, quos fecerunt Q.
Fabius Maximus et Cornelius Africanus. [...] tertio ad postremum
introducta Q. Fuluio L. Marcio aedilibus uirtute actoris L. Ambiuii
Turpionis est commendata". Ces flottements sur les circonstances de
la pièce sont sans doute une superposition des traces laissées par
les différentes représentations.
307. Lucius Ambivius
était chef de troupe ; à lui de mettre la pièce en scène, de trouver
les comédiens et de les diriger. Cf. Prologue 9.1.
308. Ces deux consuls sont ceux de 165, en charge lors
de la première représentation (la didascalie des manuscrits DPCFE
rejoint Donat). C᾽est la seule fois qu᾽on cite les consuls en charge
lors d᾽une représentation de
L᾽Hécyre. En revanche,
l᾽attribution du cinquième rang à cette comédie de Térence se fait
vraisemblablement en ne tenant compte que de la première
représentation réussie, c᾽est-à-dire la troisième.
309. Ce dernier événement est en
réalité la scène 1 de l᾽acte 5, ce qui montre chez Donat un
flottement certain sur la limite des actes.
310. Cf. Donat, ad Ad., praef. 3.7.
311. La figure implicite est
une syllepse de cas ; Donat semble dire que l᾽usage est d᾽intégrer
le titre des œuvres à la syntaxe de la phrase. Ici, il interprète
"Hecyra" comme une apposition à "fabulae" (donc on attendrait
"Hecyrae"). On pense donc qu᾽il interprète ce nominatif comme une
"forme étiquette", neutralisée en cas, marqueur d᾽autonymie, selon
la terminologie moderne. Cependant, rien n᾽empêche de l᾽analyser
comme une apposition à "nomen", auquel cas encore une fois ce
titre serait intégré à la syntaxe de la phrase.
312. Il faut comprendre que, ne s᾽agissant pas d᾽une
nouvelle pièce et de plus s᾽agissant d᾽une pièce qui était déjà
tombée deux fois, les édiles aient eu quelques réticences. La
renommée d᾽Ambivius Turpion joua alors, selon Donat, en faveur de
la pièce malchanceuse et lui permit de s᾽imposer.
313. Cf.
Prologue, 40.
314. Bien
que très maltraitée dans la tradition manuscrite, la citation
homérique restituée ici ne fait guère de doute, car la figure
"noua noum", trouve un écho particulier dans l᾽expression
homérique "μέγας μεγαλωστί", qui repose sur un jeu étymologique
entre un adjectif et un adverbe, là où Térence joue sur deux
adjectifs.
315. Cf. Prologue, 15. 2.
316. C᾽est-à-dire que le démonstratif "haec" paraît
être en facteur commun alors qu᾽il doit changer de cas dans la
seconde proposition.
317. Le mot "uitium" est
effectivement un terme technique de la langue juridique qui
désigne "toute irrégularité commise dans l᾽accomplissement des
solennités d᾽un acte religieux, juridique ou de procédure" (Cuq,
in Daremberg-Saglio, s. v. "vitium").
318. Double étymologie, d᾽où le
double sens, agricole et métaphorique. On ne lit rien de tel dans
Nonius ni Festus. Isidore (20, 3, 13) signale un rapport avec
"cadere". La reconstruction de Wessner est particulièrement
ingénieuse et paraît coller davantage à la suite de la scholie,
mais on hésite toutefois à l᾽adopter, tant elle semble précisément
dériver de cette suite. En revanche, il ne faut pas exclure que le
segment "clades quia clamatur", qui vient briser l᾽enchaînement de
la pensée, ne soit le résultat d᾽une interpolation érudite issue
d᾽une differentia "inter calamitatem et cladem" que Donat lui-même
a pu produire en recopiant l᾽article complet de Probus au lieu du
seul segment dont il avait besoin. L᾽étymologie de "clades" a
toutes les chances de masquer un processus bilingue à partir du
grec "κλάζω" ("crier").
319. Donat caractérise ici le paradoxe qu᾽il énonce
au début de la scholie ("mira") : la pièce est tombée non pour
avoir été jugée mauvaise mais faute d᾽avoir été représentée. Donat
signale que Térence utilise ici du vocabulaire judiciaire, y
compris avec les verbes "spectari" et "cognosci", et la scholie se
comprend ainsi selon lui : si la pièce n᾽a pas été l᾽objet d᾽une
"instruction" ("cognitura", sens technique), a fortiori on ne peut
émettre sur elle aucun jugement. Or pour l᾽instruire, il aurait
fallu l᾽entendre ("audiretur") ; or on n᾽a pas pu
l᾽entendre...
320. "Theatrum" vient du grec "τὸ θέατρον", sur
"θεάομαι", "contempler", "considérer" (ce quiimplique la vue) ;
"spectatores" vient de "specto", fréquentatif de "specio",
"regarder, contempler", autre racine de la vue. Donat donne une
explication étymologique ("ideo") à ces termes du vocabulaire
théâtral en insistant sur l᾽importance du "gestus" – perceptible
seulement par la vue à la différence des mots, "verba" – au
théâtre.
321. Sur
l᾽édition du texte, voir la note apposée au texte latin. Ce que
veut dire Donat, c᾽est que le seul moyen de juger d᾽une pièce est
de la voir jouer (scholie 3). Quant à la scholie 4, elle signifie
que pour savoir si
L᾽Hécyre (c᾽est-à-dire "la
belle-mère") est correctement intitulée, il ne faut pas se
contenter d᾽en savoir le titre : il faut en prendre pleinement
connaissance en la voyant en acte, ce qui complète la scholie 3.
On est toujours dans la logique d᾽un procès fait à la pièce, à qui
on n᾽a pas donné toutes ses chances de se défendre.
322. Il y a dérivation, car l᾽accusation
portée contre la pièce, être ennuyeuse, n᾽est pas traitée puisque
la responsabilité du rejet de la comédie est reportée sur des
circonstances extérieures.
323. Donat pointe finement que Térence
doit jouer dans son prologue avec sa rancœur d᾽avoir vu tomber sa
pièce et la maladresse qu᾽il y aurait à en incriminer le mauvais
goût du public. Toutefois, le poète, note le commentateur, laisse
comprendre qu᾽il n᾽approuve guère qu᾽on lui ait préféré de
vulgaires numéros de cirque ou des gladiateurs.
324. Virgile, Bucoliques, 4, 20. Même remarque et
même citation, en partant cette fois de "timidus", dans Ph. 205,
2. Le commentaire veut dire que "stupidus" ou "timidus" (ou
analogiquement les adjectifs en "-idus") peuvent être des
équivalents de participes présents.
325. Comprendre "le Prologue", comme personnage,
c᾽est-à-dire le prestigieux Lucius Ambivius Turpion lors de la
création.
326. La définition se fait en trois temps : il s᾽agit
d᾽abord de donner un synonyme à l᾽expression "ob eam rem" ("ob eam
causam"), puis de la reformuler ("quasi dicat"), et enfin
d᾽expliquer cette raison (Térence préfère se mettre en scène dans
son prologue comme un poète intéressé, cf. v. 6 "ut posset iterum
uendere", que comme un poète qui a peur de soumettre à nouveau sa
pièce après un premier échec). Sur l᾽établissement de ce texte,
voir la note apposée au texte latin.
327. Le pléonasme porte sur "iterum"
et le préfixe itératif "re-".
328. Le texte de ce que
Wessner considère comme la seconde main n᾽est pas très clair.
Selon Donat, Térence n᾽a pas voulu faire rejouer la pièce parce
qu᾽il était certain qu᾽elle était bonne et voulait en tirer un bon
prix dans d᾽autres jeux. La confiance que le poète a dans sa
comédie est donc une manière d᾽en faire l᾽éloge.
329. C᾽est en effet Ambivius lui-même, en sa qualité
de directeur de troupe et d᾽acteur, qui vient réciter le
prologue.
330. Cf Préface 1.6.
331. Le "droit des gens" désigne une sorte de socle juridique
commun et universellement accepté, qui permet à des nations sans
aucun point commun de s᾽entendre sur un dénominateur juridique
commun. Le respect sacré dû aux ambassadeurs en fait évidemment
partie. Pour une définition juridique de ce droit, voir Gaius,
Instit. 1, 1.
332. "Orator" est un dénominal de "orare" (prier),
avec suffixe de nom d᾽agent en "-tor", ce qui implique un sens
premier lié à la prière. Donat fait ici une étymologie pour mettre
en lumière le sens de "exorator".
333. "Exorator" sur
"ex-" et "orator". Le préfixe "ex-" porte un sémantisme
d᾽achèvement, de perfection, que Donat glose par "cum
impetrauerit" avec une forme verbale portant l᾽aspect accompli de
l᾽action.
334. Donat pointe ici sur la valeur
atténuée du comparatif pris au sens de "passablement, quelque
peu". La citation virgilienne avec l᾽opposition entre "senior" et
"uiridis" explique parfaitement cette valeur. dans sa grammaire,
Donat utilise le même exemple pour le même phénomène (
Ars
Maior, 618, 12 (Holtz) : "saepe idem pro positiuo positus
minus significat et nulli conparatur, ut ᾽iam senior, sed cruda
deo uiridisque senectus᾽" (souvent le comparatif mis pour le
positif a un sens atténuée et ne compare avec rien, comme "iam
senior, sed cruda deo uiridisque senectus").
335. Tous les subjonctifs imparfaits
qui constituent la glose de "inueterascerent" sont requis par le
"feci ut" du texte de Térence. Il s᾽agit donc d᾽une
reformulation.
336. "Splendidus" est un
terme de la rhétorique qui se rattache au "genus grande" en Cic.
Brut. 273 par exemple. La grandeur de cette expression peut
provenir à la fois d᾽un jeu très raffiné sur les sonorités "pArtim
SUm EArUm ExActUS" et au verbe à la fois fort et imagé
"exactus".
337. Cf. Prologue 1, 7.
338. Donat semble dire qu᾽il
y a qu᾽une alternative possible et que c᾽est cette idée
d᾽alternative qui justifie "partim".
339. Il en a en effet la
brièveté ramassé et les phénomènes d᾽écho caractéristiques, voir
Bureau (2011a).
340. Cet ablatif sans préposition étonne Donat. Il
semple donner à ce complément une valeur finale, en proposant
plutôt un "datiuus finalis" ("spei incertae"), désignant "la fin
en vue de laquelle une chose est accomplie" (Ernout-Thomas, § 97
et suivants), mais propose aussi de rétablir un ablatif-locatif
précédé de "in", désignant au figuré – de manière plus vague – ce
dont il est question.
341. L᾽antanaclase est par exemple définie par
Quintilien (9, 3, 68-71), qui l᾽illustre avec des énoncés
comparables à celui de Térence, comme : "non emissus ex urbe, sed
inmissus in urbem esse uideatur" (il paraîtrait non pas avoir été
exfiltré de la ville mais infiltré dans la ville) ou "emit morte
inmortalitatem" (il a acheté de sa mort l᾽immortalité). L᾽identité
de ce procédé avec le phénomène observé par Térence rend
pratiquement certaine la restitution de cette figure contre
l᾽"anaclase", postulée par Wessner.
342. Wessner, suivant Lindenbrog (qui
le tenait du manuscrit Cujas ?) penchait pour la figure du
"paromoion" (paronomase) à cause du rapprochement "studiose" /
"studio". Mais le seul manuscrit connu de nous qui écrive ici du
grec parle bien de périphrase. Rappelons que Donat parle de
périphrase y compris dans des cas qui ne paraissent pas en relever
selon les modernes. Voir par exemple Pho. 17, 2 où l᾽on voit qu᾽il
s᾽agit non pas forcément de mettre du plus long pour du plus
court, mais simplement un mot pour un autre. Ici, sans doute,
"studio" pour "scriptura".
343. Ce que Donat remarque ici, c᾽est que la forme de
participe "placitae" devrait correspondre, vu son sens actif, à un
verbe déponent "placeor" qui n᾽existe pas. Servius, dans son
commentaire à l᾽
Ars Maior (GL 4, 437, 17) range ce
verbe dans les "inégaux" : "sunt alia inaequalia, quae <et>
suam habent declinationem et contrariam, ut est ᾽placeo᾽ : nam et
᾽placui᾽ facit et ᾽placitus sum᾽" (il y a d᾽autres verbes qui sont
inégaux, qui ont leur propre conjugaison et la conjugaison
contraire comme "placeo", qui fait "placui" et "placitus sum").
Priscien (Instit. GL 2, 512, 16) parlant de diverses irrégularités
liées à la voix remarque "nec mirum, cum in aliis quoque plurimis
eiusdem significationis uerbis inueniantur ueteres praeteriti
temporis participia proferentes, ut ᾽prandeo᾽ ᾽pransus᾽, ᾽caeno᾽
᾽caenatus᾽, ᾽placeo᾽ ᾽placitus᾽, ᾽mereo᾽ ᾽meritus᾽, ᾽pateo᾽
᾽passus᾽, ᾽careo᾽ ᾽cassus᾽, ᾽poto᾽ ᾽potus᾽ pro ᾽potatus᾽, ᾽titubo᾽
᾽titubatus᾽" (et cela n᾽a rien d᾽étonnant puisque dans de très
nombreux autres verbes de même sens, on surprend les Anciens à
utiliser des participes parfaits comme "prandeo" "pransus",
"caeno" "caenatus", "placeo" "placitus", "mereo" "meritus",
"pateo" "passus", "careo" "cassus", "poto" "potus" au lieu de
"potatus", "titubo" "titubatus").
344. Comprendre qu᾽Ambivius, en
prêtant son assistance à Caecilius qui, dégoûté, voulait mettre
fin à sa carrière, n᾽a pas agi dans l᾽intérêt du seul Caecilius,
par corporatisme, mais dans celui de tout le public, puisqu᾽il a
ramené à l᾽art théâtral un poète apprécié des spectateurs.
345. Le texte de Térence donne bien
"remotus", mais plus loin, v. 22 (ce qui ne semble guère
s᾽accorder avec le parfait "dixit"). En revanche, pas d᾽"exclusus"
dans le texte consensuel. Donat semble s᾽être un peu perdu et sans
doute "exclusus" reprend-il "exactus", du vers 15.
346. Donat est le
seul à donner "remmotum" avec deux "-m-", mais sa remarque atteste
de toute évidence qu᾽il a eu cette leçon sous les yeux. La forme
est unique dans ce que nous avons conservé de la littérature
latine, ce qui tempère beaucoup la généralisation opérée par le
grammairien !
347. Donat comprend clairement que, chez Virgile, il
faut sous-entendre un troisième "alii" pour la dernière
proposition, comme il faut sous-entendre un troisième "ab" devant
"arte".
348. Donat pointe ici le jeu de mots entre "otio" et
son contraire "negotio", formé d᾽"otium" et d᾽un préfixe
négatif.
349. La "causa" désigne en effet l᾽affaire dont se charge
l᾽orateur et "petere" est le terme technique pour désigner
l᾽action du demandeur.
350. Cette analyse est
précisée par la suivante. Toute l᾽affaire consiste à savoir si la
pièce présentée par Ambivius mérite d᾽être représentée. En
commençant par son titre, le poète introduit directement le cœur
même de l᾽affaire.
351. La
notoriété d᾽Ambivius Turpion suffit à donner du poids à la défense
qu᾽il va proposer.
352. Autrement dit, il ne dit pas l᾽évidence : le public n᾽a
pas aimé la pièce.
353. En désignant
l᾽échec de la pièce sous le nom de "calamitas", le poète inclut,
selon Donat, la chute de la comédie dans un ensemble de
circonstances, dont la qualité de la pièce n᾽est qu᾽un élément
parmi d᾽autres. De ce fait, il excuse à la fois la pièce qui est
excellente, et le public, qui a été détourné de l᾽entendre bien
malgré lui.
354. L᾽argument est double : le poète, selon
Donat, suppose que les juges sont des gens intelligents (donc il
les flatte) et en même temps il envisage le but qu᾽il cherche à
atteindre : "apaiser" ("sedare") l᾽hostilité qui se déchaîne
contre la pièce.
355. On
peut se demander ce qu᾽ajoute cette périphrase : peut-être tout
simplement une atténuation du conflit qui serait évident dans une
opposition "uos"/"nobis".
356. Comme à son habitude,
Donat donne le nom de la figure de rhétorique en grec, mais ici il
continue en grec pour la préposition – équivalent de "pro" en
latin – et l᾽article, marqueur de substantivation (Cf. 18.2), qui
lui permet de mettre l᾽autonyme au nominatif – certes pluriel –
sans doute plus facilement que s᾽il était directement après "pro"
qui appelle l᾽ablatif (le cas voulu par "ἀντὶ" se retrouve dans
l᾽article qui annonce le terme en mention).
357. Comprendre : préférer ceux-là <à la
pièce>. Donat nous dit ici que Térence insiste sur la qualité
du spectacle concurrent pour diminuer l᾽humiliation de s᾽être vu
préférer des boxeurs.
358. Référence amusante en contexte, puisque Donat
utilise pour peindre les boxeurs vedettes qui ravirent la une à la
comédie la description emphatique des concurrents au pugilat dans
les jeux funèbres pour Anchise.
359. Polylogie : discours portant sur
plusieurs thèmes, sorte de digression. Donat cite à nouveau le
vers qui constitue cette digression.
360. Le
contexte de cette attente supposée chez le public est rendu
particulièrement solennel par la citation des paroles d᾽Enée à
l᾽ombre d᾽Hector qui vient lui ordonner de quitter Troie en
flammes. Même si l᾽enjeu n᾽est pas comparable, l᾽injuste fin des
premières représentations de la comédie appelle
réparation.
361. C᾽est-à-dire à la fois les boxeurs
et les acrobates.
362. "Comes" signifie "le compagnon", et est formé
sur le verbe "ire" préfixé en "cum-", d᾽où les deux gloses que
propose Donat avec le verbe "sequi", "suivre" (dans "adsectatores"
et "sequuntur").
363. En
partant du fait qu᾽il est indécent pour les femmes de manifester
leurs émotions au théâtre, Donat tire l᾽argument vers une défense
adroite de la pièce. Ceux qui ont fait tomber la comédie n᾽étaient
même pas dignes d᾽émettre un avis sur elle et se comportaient de
façon indécente.
364. En effet, il y
a ici une double expression de la répétition, par le préfixe "re"
et par l᾽adverbe "denuo".
365. Il faut ici comprendre "actus"
avec le sens technique d᾽acte, et non d᾽action.
366. Avec la
tournure "eo quod est", Donat signale qu᾽il va employer un terme
ou une expression en mention ; cette tournure lui permet de
neutraliser la construction requise par la préposition "pro" (un
nom à l᾽ablatif).
367. Ce que
veut peut-être dire Donat, c᾽est qu᾽il n᾽existe pas, à l᾽origine,
de lieu plus propre aux combats de gladiateurs qu᾽aux
représentations théâtrales. Les premiers combats connus ont lieu
sur le Forum Boarium où un dispositif mobile est installé pour
accueillir les spectateurs. Il en va de même des premiers théâtres
dont on sait qu᾽ils étaient démontables et installés au gré des
représentations. Mais du temps de Donat évidemment les combats de
gladiateurs, de plus en plus réduits d᾽ailleurs à des "venationes"
(chasses) sont donnés dans un lieu spécialement conçu pour eux, au
moins dans les villes de quelque importance.
368. Cf. Prologue 1, 6.
369. Pour
bien montrer que l᾽enjeu est là : ce qui compte c᾽est d᾽avoir une
place pour jouer.
370. Antapodose : Figure de parallélisme.
371. Cf. 33, 2.
372. Donat souligne ici que ce dont a besoin Ambivius
pour faire valoir la comédie, c᾽est seulement d᾽un public qui se
tienne à peu près correctement.
373. "Potestas condecorandi ludos scaenicos"
constitue en fait l᾽intégralité du vers 45.
374. Cette
première personne est celle d᾽Ambivius, qui prend en charge le
prologue.
375. Il s᾽agit
encore une fois de souligner la dignité d᾽Ambivius Turpion comme
défenseur de la pièce, en raison de sa réputation
théâtrale.
376. La notoriété de l᾽acteur (ici
Ambivius) rejaillit sur la pièce, comme dans le cas des deux
grands acteurs Aesopus et Roscius cités par Horace.
377. Donat remarque ici que le fait
que "si" ne soit pas exprimé prête à confusion dans la deuxième
proposition, alors que la portée négative de "numquam", pourtant
pas exprimée dans la coordination (on a "et" et "non neque"), est
évidente.
378. L᾽avantage dont il s᾽agit est exprimé chez
Térence par le mot "quaestus".
379. Ces deux
mots qui ne figurent pas dans les manuscrits ont été ajoutés par
Estienne (1529), mais ils s᾽imposent compte tenu du commentaire
qui suit.
380. Donat appelait la
paronomase du nom de "paromoion" au vers 50. La différence est
dans la nature des éléments comparés. Au vers 50, la présence de
l᾽adverbe "inique" empêche le tour d᾽être interprétable comme une
"paronomasia" parce que pour ce faire il faut que les deux
éléments soient nominaux (ce qui est impliqué dans l᾽étymologie du
mot "paronomasia").
381. "Scaenicus" renvoie sans
doute au chef de troupe et non à l᾽acteur, ce qui explique les
verbes "disco" et "expedio", prendre connaissance d᾽une pièce puis
la mettre en scène, la faire jouer. Les deux verbes "docere" et
"discere" sont dans la langue courante en position complémentaire
("enseigner" vs "apprendre"), mais dans la langue du théâtre,
"docere" (calque sémantique sur le grec "didaskein", qui donne
"didaskalia") signifie "produire une pièce", "la mettre en scène".
On doit donc comprendre ici que Donat justifie l᾽emploi de
"discere" là où on attendrait "docere" ("nouas fabulas") dans la
bouche d᾽un producteur de spectacles. En l᾽espèce, on revient au
sens de base des deux verbes : "docere" représente l᾽une des
activités de l᾽auteur de théâtre, qui doit "docere", "mouere",
"placere" ("enseigner", "émouvoir", "plaire"), "discere"
représente l᾽activité de l᾽acteur, qui doit "apprendre" son
texte.
382. De fait, la norme dans
les scènes d᾽expositions antiques est qu᾽il n᾽y ait qu᾽un seul
personnage protatique qui recueille les confidences d᾽un
personnages "de plein droit", et non deux personnages protatiques
qui auront pour seul rôle dans la pièce de raconter, dans cette
scène, ce que le spectateur doit savoir en préalable. Même
remarque au demeurant sur le deus ex machina en And. 28, 2.
383. Même commentaire en Pho. 35,
1.
384. Sur l᾽usage
habituel des comiques, voir Donat, Eun. 37, 1-4.
385. Donat veut dire ici que
syntaxiquement "per" ne va pas avec "Pol", mais avec "quam" ; il
commente une tmèse. Ce commentaire se retourve chez Servius, Aen.
1, 644, où ce même texte est explicitement cité. Voir notre
édition de Pho. 200, 1, note ad loc.
386. Marouzeau n᾽édite pas "paucos"
mais "paucis", portant sur "meretricibus", comme chez Apollodore.
Donat possède les deux leçons : on peut alors se demander pourquoi
il ne considère pas que la leçon la meilleure est "paucis",
puisqu᾽elle est corroborée par le modèle grec.
387. Nous suivons Wessner qui, dans son apparat,
suggère cette leçon pour un mot grec lacunaire, en se fondant sur
le commentaire, très comparable, d᾽Eun. 232, 4.
388. Isidore, dans sa
Differentia 207,
dit que la différence entre les deux adjectifs se situe plutôt sur
un plan sociologique. Un ami peut être dit "fidus", alors que
c᾽est un esclave qui est "fidelis". Cela recoupe en partie le
commentaire de Donat.
389. Ce commentaire accrédite
la restitution wessnerienne du mot προμύθιον au vers 59, en raison
de la portée générale du προμύθιον.
390. Dans le texte de Cicéron, "uel optima Messanae"
est suivi de "notissima certe", "sinon la meilleure de Messine, du
moins la plus connue". L᾽emploi restrictif proposé ici pour
l᾽adverbe "uel" est restituable, étant donné la teneur de la
citation, mais le substantif "correptio" qui sert à caractériser
cette figure semble ici dans un emploi rare, puisque d᾽ordinaire
il sert à désigner soit le blâme soit l᾽abrègement
vocalique.
391. Donat donne trois sens possibles
à l᾽adverbe "uel". Pour les deux derniers, listés dans la scholie
3, ils sont bien connus des latinistes. L᾽adverbe est soit
intensif, au sens de "même", soit coordonnant au sens de "ou".
Mais dans la scholie 2, Donat en fait l᾽équivalent de la
conjonction comparative "ueluti". Il nous semble que cela n᾽est
possible que si l᾽on modifie la ponctuation pour comprendre "
...fideles euenire amatores, Syra, uel hic Pamphilus. Iurabat
etc." (il nous échoit peu d᾽amants fidèles, comme ce Pamphile. Il
jurait...).
392. En réalité, il ne s᾽agit pas d᾽un commentaire
psychologique, mais bel et bien d᾽un commentaire rhétorique. Donat
repère trois arguments forts : le serment, sa réitération, et la
formule même.
393. Donat indique ici que, pour ces
unions illégitimes, il existe une sorte de loi tacite qui fonde
l᾽union sur des bases interpersonnelles et non légales, seul le
mariage pouvant avoir dans l᾽Antiquité une valeur
légale.
394. La parenthèse est ici constituée
par l᾽ablatif absolu, si l᾽on en croit la reformulation de Donat,
mais on peut se demander si la véritable parenthèse ne se trouve
pas dans l᾽énoncé "uti quiuis facile posset credere".
395. Le passage virgilien fait
évidemment allusion à la célèbre fuite d᾽Enée de Troie en flammes
portant Anchise sur ses épaules. Ici la valeur exhortative de
"ergo" n᾽ est pas mise, comme chez Virgile, au service de la
piété, mais à celui de l᾽absence de scrupule.
396. "Me miseret" + Génitif est une forme
impersonnelle bien attestée dans les textes. Donat semble avoir un
texte dans lequel il manque le pronom personnel, ce qui est aussi
le cas dans les mss de Térence DFE. Marouzeau édite "misereas",
choisissant sans doute une lectio difficilior (ms. A et leçon
adoptée par Umpfenbach) après avoir constaté l᾽absence de "te"
dans tous les manuscrits. Toutefois le premier "te", complément
d᾽objet des verbes "moneo" et "hortor" peut peut-être être
considéré comme facteur commun aux deux constructions.
397. Cf. 127, 2 et 150, 1.
398. Comme on le voit, il s᾽agit d᾽établir une differentia
autour de "spolies" pour montrer comment la triple expression de
Donat enrichit le sens. On comprend que ce soit la raison qui ait
poussé Wessner à supposer un lemme constitué des trois verbes,
mais on voit également que cela ne s᾽impose pas, car le mot pivot
de la differentia demeure "spoliare".
399. La même étymologie se
trouve dans Servius auctus En. 8, 724 : "MVLCIBER Vulcanus, ab eo
quod totum ignis permulcet: {aut quod ipse mulcatus pedes sit,
sicut quibusdam videtur: aut quod igni mulceatur}" (Mulciber :
Vulcain par le fait que le feu amollit tout, {ou parce que
lui-même est infirme d᾽un pied selon l᾽opinion de certains, ou
parce qu᾽il est adouci par le feu}) mais on notera que seul
l᾽auctor connaît la double étymologie.
400. Il s᾽agit évidemment d᾽une remarque de graphie.
"Vtin" ne peut se comprendre que s᾽il estr graphié "utin᾽",
l᾽apostrophe indiquant l᾽élision d᾽une lettre.
401. Voir P.-Fest.
72, 3 : "Eximium inde dici coeptum, quod in sacrificiis optimum
pecus e grege eximebatur, quod primum erat natum" (on a commencé à
dire "eximium", parce qu᾽on retirait, "eximere", du troupeau la
meilleure bête dans les sacrifices, qui était le premier
né).
402. Sur ces remarques voir P.-Fest. 21 :
"segregare ex pluribus gregibus partes seducere, unde et egregius
dicitur e grege lectus" ("segregare" c᾽est mettre une partie de
côté dans un certain nombre de troupeaux, d᾽où on dit "egregius"
pour "choisi dans le troupeau") et Servius En. 4, 57 : "LECTAS
BIDENTES non vacat ᾽lectas᾽; moris enim fuerat ut ad sacrificia
eligerentur oues, quibus nihil deesset, ut in sexto <38>
nunc grege de intacto septem mactare iuuencos" (lectas bidentes :
"lectas" n᾽est pas superflu ; car il était de coutume de choisir
pour les sacrifices des brebis sans défaut, comme au livre 6 "nunc
grege de intacto septem mactare iuuencos", "maintenant du troupeau
intact immoler sept jeunes taureaux").
403. Le négatif "nemo" suffit, et n᾽implique pas
nécessairement la présence du semi-négatif "quisquam". A l᾽époque
de Donat, d᾽ailleurs, elle l᾽exclut, ce qui fait que les élèves du
grammairien remarquent immédiatement le solécisme contre leurs
règles.
404. Il n᾽est pas très aisé de
déterminer si Donat vise le caractère particulièrement impérieux
de l᾽impératif futur, ou le choix du verbe "scire", ou les
deux.
405. Donat ne veut pas que
l᾽on confonde ce "quin" avec la conjonction de subordination ou
l᾽adverbe.
406. Le renvoi à
L᾽Eunuque dépasse la simple remarque grammaticale ou
stylistique, car il s᾽agit des reproches que le sans scrupule
parasite Gnathon fait au pauvre hère qui prétend vivre sa pauvreté
dignement. L᾽amoralité du parasite rejoint celle du personnage qui
invite à spolier, mutiler et déchirer.
407. On voit mal d᾽ailleurs ce
que le tour pourrait être d᾽autre qu᾽une question, puisqu᾽il
contient la particule interrogative "ne". Peut-être Donat veut-il
mettre en garde contre une lecture de cette question comme une
forme d᾽exclamation.
408. Le commentaire ici porte
seulement sur "hisce".
409. Outre la syntaxe, pour le moins curieuse, de cette
scholie, le ton moralisateur du commentaire éveille de forts
soupçons sur l᾽authenticité de cette mise en garde aux élèves.
Toutefois le thème de l᾽hypocrisie des courtisanes se rencontre
régulièrement chez Térence (qui souvent le prend à contre-pied
d᾽ailleurs), par exemple dans
L᾽Eunuque.
410. Donat ne fait qu᾽expliciter la pensée de
Philotis dont la parole reformulée témoigne de son incrédulité par
rapport aux conseils de Syra.
411. Donat veut dire ici que
la tournure "iniurium est" est impersonnelle (d᾽où
l᾽identification de "iniurium" à un adverbe) et constitue, de
manière pragmatique, l᾽expression d᾽une indignation.
412. On
voit mal en quoi Syra veut éviter d᾽être dure, à moins de
comprendre que l᾽expression elle-même aurait été maladroite, en
produisant une sorte d᾽oxymore "se venger de qui nous aime". Ce
qui, de ce fait, est dans le caractère du personnage, c᾽est la
représentation des rapports entre hommes et femmes comme une
guerre impitoyable.
413. "Vtrumque"
renvoie à "aetas" et "forma", "l᾽âge et la beauté".
414. Parménon sort
de chez Lachès, son maître, et s᾽adresse à un esclave resté à
l᾽intérieur. Donat nous dit qu᾽il regarde en arrière.
415. Donat remarque en fait que c᾽est ainsi que les
esclaves entre eux parlent du maître quand il est âgé. La pratique
est absolument courante chez Térence.
416. L᾽expression latine "ex sua sibi locutione" fait
difficulté. En effet, la manière la plus courante de la comprendre
est "du fait des paroles qu᾽il s᾽adresse à lui-même", et il faut
alors considérer cela comme un aparté qui montre la parlure des
esclaves de comédie dont Donat dit ailleurs (Pho. 41, 3) qu᾽ils
sont souvent bavards. Toutefois, il est absolument évident que
Parménon ne se parle pas à lui-même, mais à Scirtus, personnage
muet qu᾽il va interpeller au vers suivant. Donat est-il allé trop
vite dans sa lecture et a-t-il vu un aparté là où il n᾽y en a
visiblement pas ? C᾽est possible.
417. "Exire", c᾽est à la fois "sortir de la maison",
donc pouvoir aller faire ce qu᾽il veut dehors, mais aussi "entrer
sur scène". Ici l᾽entrée de Parménon est justifiée par le fait
qu᾽on attend l᾽arrivée imminente de Pamphile. L᾽esclave saisit
donc ce prétexte pour quitter la maison.
418. Donat, qui semble bel et bien persuadé qu᾽il
s᾽agit d᾽un aparté, continue sur sa lancée, mais on voit mal le
jeu de scène correspondant, alors que tout s᾽explique mieux si, au
contraire, Parménon hurle ces mots à son compagnon resté dans la
maison.
419. "Scribitur" ici ne signifie sans
doute pas "on trouve écrit" (comme leçon concurrente), car Donat
dit usuellement "legitur", mais porte sur l᾽orthographe du mot,
qui peut s᾽écrire de deux manières, ce que Donat explique par deux
étymologies différentes.
420. Cette étymologie se trouve également chez Nonius 1,
44, qui écrit : "et est proprietas uerbi ab eo tracta quod uada in
fluminibus contis exquirunt" (le sens propre du verbe est tiré du
fait que l᾽on sonde les hauts-fonds dans les fleuves avec une
gaffe ("contus")). La seconde étymologie, populaire, n᾽est pas
autrement connue.
421. Sur la valeur des noms propres de personnages de
comédie, voir Ad. 26, 1.
422. Même
commentaire en Eun. 216, 2 avec renvoi à ce vers.
423. Il s᾽agit pour Donat d᾽analyser deux formes
adverbialisées d᾽"alius", de manière à éviter toute méprise ou
impropriété dans leur emploi.
424. Comprendre "les personnages comiques".
425. Ici il y a un véritable aparté, que Donat interprète
comme une marque de mépris sans doute en raison de l᾽emploi plus
loin d᾽"oblectasti" pour désigner les activités à l᾽étranger de la
courtisane.
426. Le commentaire de Donat est
assez obscur. S᾽il comprend "me" autrement que comme l᾽équivalent
du "μά" grec, on est bien en peine de comprendre comment il
construit, et comment l᾽énoncé peut être redondant. Peut-être
faut-il comprendre que Donat expliquerait ce "me" par un tour du
type "saluere me iubes, Parmeno" (tu me salues, Parménon), mais le
sens demeure très improbable.
427. Et ainsi
les deux jumeaux Dioscures sont réunis !
428. Il s᾽agit d᾽une
remarque d᾽orthographe. Le y fait son apparition tardivement dans
l᾽alphabet latin, ce qui explique que, dans des exemplaires
anciens, ou des exemplaires récents conservant méticuleusement la
graphie des Anciens, les contemporains de Donat aient pu trouver
des graphies de ce genre.
429. Térence, comme le
remarque Donat, n᾽est pas très cohérent avec l᾽onomastique grecque
et la déclinaison de ses noms grecs. Voir une remarque semblable
en And. 361, 4. "Philotium" est un diminutif hypocoristique de
"Philotis", en sorte que "licentia" signifie peut-être ici
"familarité" (de Parménon envers Philotis).
430. Autrement dit, pour Donat,
Philotis répond "ce n᾽est pas de nous deux moi qui m᾽amuse le
plus".
431. La douleur s᾽exprime sans doute par le choix
de l᾽adverbe apparenté à "hic, haec, hoc" et qui conserve une
valeur affective d᾽autant plus marquée qu᾽il n᾽est pas
indispensable, "Corinthum sum profecta" se comprenant
parfaitement.
432. "Miles" apparaît au vers
précédent, mais n᾽est jamais cité dans les lemmes commentés par
Donat. Le grammairien remarque que chaque mot ajoute au pathétique
du récit.
433. Non seulement,
veut dire le commentateur, Philotis a pour compagnon un personnage
peu amène par nature, mais celui-là est particulièrement
représentatif de sa catégorie sociale.
434. En effet "biennium"
seul suffit à l᾽indication de temps.
435. Pris dans son sens littéral le commentaire est étrange.
On a l᾽impression que Donat met sur le compte exclusif des femmes
l᾽exclamation "misera", évidemment au féminin. Mais on trouve de
nombreux emplois de cette exclamation au masculin, "miser", dans
toutes les formes poétiques, y compris la comédie. Ferait-il
allusion à l᾽original grec qui porterait une exclamation
typiquement féminine ? Le plus probable est qu᾽il s᾽agit d᾽une
remarque de syntaxe, malgré les apparences. Donat ne veut pas que
l᾽on comprenne "misera tuli" (j᾽ai supporté des choses affreuses),
bien qu᾽il soit difficile de comprendre alors comment on
interprèterait "illum".
436. Cette scholie signifie que le
pronom "hinc" de la réplique de Philotis a pour référence le
substantif "Athenae".
437. Ici, Donat commente le fait
qu᾽on ne sache pas, de "te" ou de "desiderium", quel est le sujet
de l᾽infinitive, qui a pour verbe "cepisse", transitif direct,
qui, dans ce cas de figure, admet donc un accusatif comme sujet,
et un accusatif comme complément d᾽objet direct.
438. Le commentaire explique le
dégoût que Philotis a eu de son projet initial de vie commune avec
le soldat, en reformulant l᾽expression pourtant claire "consilium
contempsisse". On voit mal ce qui peut être difficile dans cette
expression à part, à l᾽extrême limite, le fait de donner à
"contemnere" un COD qui ne soit pas un nom de
personne.
439. Donat remarque ici l᾽amplification oratoire, par
le biais de la division d᾽une action qui pourrait s᾽exprimer par
un énoncé unique en trois éléments successifs marquant les
motivations de la courtisane.
440. Donat fait
de "illi" dans ce vers de Virgile (En. 2, 548) un adverbe, au
contraire des commentateurs et éditeurs modernes, qui en font un
pronom. Même remarque, avec même citation, dans le commentaire du
Phormion, 91, 2-3. "Illi" avec un circonflexe ("illî"), que les
Grecs appelleraient périspomène, pour un plus ancien "illîce", que
les Grecs appelleraient propérispomène, semble ainsi se distinguer
de "illi" avec aigu ("ílli"), datif du pronom démonstratif, que
les Grecs appelleraient proparoxyton. Servius évoque la même
différence, mais sans préciser les questions d᾽accent en En. 11,
422, en renvoyant à En. 2, 661 et non 548, ce qui laisse supposer
qu᾽en 548, il comprend bien "illi" comme un pronom.
441. Cette glose de "praefinito" ("ut neque quantum
uelles[...] diceres") ne contredit pas la précédente ("deest
tempore aut aliquid tale"). Donat propose d᾽abord de comprendre
"praefinito" comme "praefinito tempore", "au moment fixé", puis
comme "autant qu᾽il était autorisé", soit d᾽envisager la mesure
accordée aux paroles de Philotis en terme de limites ("au moment
fixé") ou de contenu ("autant qu᾽il était autorisé"). La réplique
de Parménon au vers suivant semble plutôt accréditer la seconde
interprétation de Donat.
442. Donat ne commente ici que
l᾽adverbe "commode".
443. Donat souligne que le début du
dialogue n᾽avait qu᾽un but de vraisemblance, et non un véritable
rapport à l᾽intrigue, dont l᾽exposé va commencer ici. Sur cette
remarque, voir ce qu᾽il dit en And. 28, 1-2, sur les scènes
d᾽exposition de Térence.
444. Ici on voit sans doute
une trace d᾽une compilation de plusieurs traditions mal unifiées,
car les deux scholies 3 et 4 disent presque exactement la même
chose.
445. Donat comprend donc "quae" non comme un simple
pronom relatif mais sans doute plutôt comme un exclamatif, ce qui
suppose qu᾽il scinde la réplique en deux phrases : "Sed quid hoc
negoti ? Quae narrauit mihi hic intus Bacchis !" (Qu᾽est-ce que
c᾽est que cette histoire ? Ce qu᾽elle m᾽a raconté là-dedans,
Bacchis !).
446. C᾽est-à-dire une complétive négative après
verbe de crainte.
447. Donat peut ici faire allusion à deux choses : soit
une expression toute faite "firmae nuptiae" puisque l᾽expression
se rencontre assez régulièrement à la fois dans les pièces et dans
son commentaire (voir par exemple And. 137, 285, 297...), soit une
habitude des comiques, mais c᾽est moins probant quand l᾽adjectif
se rencontre essentiellement avec "fides" dans leur
langue.
448. Il s᾽agit ici de
commenter un sens particulier du mot "res" (chose) qui signifie
ici "ce dont on fait cas", "le sujet", "the point".
449. Ce commentaire dit en
réalité deux choses distinctes. D᾽une part, il justifie
dramaturgiquement, par la curiosité de Philotis, le récit que va
faire Parménon, d᾽autre part, il expose les caractéristiques
globales de ce récit.
450. La forme "hoc" pouvant à la fois être un accusatif
neutre singulier, COD de "percontarier" et un ablatif neutre
singulier, complément de "opus est", il est effectivement délicat
de ponctuer cet énoncé.
451. Donat indique ici un possible
remplacement du subjonctif de souhait par le futur, ce qui n᾽est
pas exactement le cas dans le vers virgilien où il s᾽agit d᾽une
construction à l᾽indicatif futur au lieu du subjonctif présent de
la conjonction "donec". Sur cet emploi, voir Ernout-Thomas (1972)
§ 267.
452. Parménon
aime bien "commode", qu᾽il a déjà utilisé au vers 95.
453. La construction
est un peu acrobatique pour deux raisons. 1-Donat insère la
citation de façon assez abrupte, ce qui a trompé les éditeurs
(voir note apposée au texte latin) ; 2-à son habitude, il
considère que "quam" suffit (sans "magis" ou "plus") à exprimer le
comparatif de supériorité. L᾽idée cependant est claire : Parménon
met plus de (fausse) mauvaise grâce à parler que Philotis ne
montre de curiosité.
454. C᾽est de plus un défaut des esclaves de comédie, comme
le note Donat en Pho. 41, 3.
455. La
comparaison n᾽est pas très flatteuse, mais il s᾽agit des défauts
de Parménon; Cicéron, divin. in Caec. 57, visait en effet les
agissements crapuleux de Verrès.
456. Le rapport entre la
citation virgilienne et le texte térentien réside dans la
situation d᾽énonciation. Dans la citation de Virgile, Énéide, II,
13-14, Enée entame son long récit de la chute de Troie au point
précis où commence le problème. Les Grecs sont fatigués de
guerroyer et il leur faut parvenir par ruse à prendre la ville
qu᾽ils ne pourront enlever de force. Ici Parménon commence de la
même façon, par le nœud de l᾽intrigue : Pamphile aime Bacchis,
mais va devoir en épouser une autre... Le caractère hautement
tragique du récit d᾽Enée laisse supposer que les affaires de
Pamphile ne seront guère brillantes.
457. Force est de constater que ni l᾽ordre des mots ni la
soi-disant explication qu᾽il apporte ne sont limpides. D᾽ailleurs
la suite du commentaire de ce segment est extrêmement
embrouillée.
458. "Quemadmodum" est adverbe soit
interrogatif, soit relatif. S᾽il est interrogatif, il est
indirect, or Donat n᾽a pas employé le subjonctif mais "amabat"
dans sa reformulation. S᾽il est relatif, il signifie "comme", "de
même que", sens que peut avoir "ut".
459. Donat veut peut-être
dire qu᾽il faut sous-entendre une fois "maxime" devant "amabat"
(mais il est déjà dans "cummaxime" !) et devant "orare occipit".
Tout cela est bien confus.
460. Donat dit
ici que "cummaxime" s᾽écrit en un seul mot, donc qu᾽il appartient
à une seule partie du discours, celle des adverbes. Si l᾽on avait
eu "cum maxime" en deux mots, on aurait eu deux catégories du
discours (conjonction et adverbe).
461. C᾽est-à-dire les arguments du père en faveur
du mariage qui vont être précisés par la suite.
462. En faisant répondre le
jeune homme avec du Virgile, Donat s᾽amuse. Pamphile aurait pu se
tirer de ce mauvais pas si son père lui avait dit qu᾽il agissait
dans son intérêt, par sentiment paternel. Avec autant de violence
que Turnus face à Latinus, il aurait pu renvoyer le vieil homme à
ses propres affaires. Ici évidemment en prenant argument de sa
propre vieillesse, Lachès lui coupe l᾽herbe sous le pied, Pamphile
ne pouvant pas dire décemment qu᾽il se moque de la vieillesse de
son père.
463. Autrement dit : Lachès
fait sa demande de manière de plus en plus tranchante, c᾽est un
père, et il est insistant. Trois bonnes raisons pour que Pamphile
lui obéisse.
464. Donat emploie "ducere"
absolument au sens de "prendre femme".
465. Le commentaire pointe ici combien Térence entend
souligner que Pamphile a hésité avant de faire ce que lui
demandait son père, et ce, malgré l᾽insistance du vieil
homme.
466. L᾽anacoluthe que remarque Donat est absolument banale.
La pratique la plus courante en effet veut que le premier terme de
l᾽interrogation double ne soit pas marqué. ce qui choque sans
doute Donat ici, c᾽est que Térence a employé l᾽interrogatif simple
"-ne", puis "an" marque de l᾽interrogation double, mais les
exemples, y compris les plus classiques, de cet usage sont
légion.
467. C᾽est évidemment que Pamphile est amoureux de
Bacchis.
468. "Tundere" a pour sens
premier "frapper, battre", et s᾽applique ainsi à l᾽emploi du
marteau. Au figuré, il signifie "fatiguer, importuner", et Donat
insiste sur le fait que c᾽est par l᾽aspect itératif présent dans
le sémantisme du verbe que se fait la métaphore.
469. C᾽est-à-dire qu᾽en écrivant "effecit senex" et
non "effecit adulescens", il insiste sur l᾽agent à l᾽origine de la
réalisation du mariage (le vieillard), déniant ainsi à Pamphile
toute part de responsabilité dans la décision de se marier.
470. "Denique" est ici
interprété comme l᾽équivalent du français "pour finir", "à la
fin".
471. Deux gloses pour
"odio" : "assiduitate" et "instantia", qui toutes deux insistent
sur les causes qui produisent ce sentiment d᾽"odium".
472. Ici Donat
commente l᾽ambiguïté portée par les mots du lemme, et nous dit que
le sens doit être tiré du contexte. La scholie 3 précise que
l᾽ambiguïté tient à la référence du déterminant qui actualise
"nuptiae". Ce n᾽est ni un démonstratif anaphorique (= "ce mariage
dont on a parlé") ni un possessif (= "son mariage à lui,
Pamphile"). "Ipse" renvoie à lui-même et non à une autre
occurrence intra-textuelle, ainsi la référence doit se faire dans
le cadre de l᾽énoncé plutôt que dans celui du discours.
473. Cf. 65,1 et 150, 1.
474. Il s᾽agit
sans doute ici du sens de "pendere" qui renvoie aux constructions
grammaticales, comme on parle de "nominatiuus pendens". On a chez
Audax l᾽emploi de ce verbe lorsqu᾽il est question des modes
conjonctif (= subjonctif de subordination) et infinitif (ici,
lorsqu᾽il est objet), donc dans des cas de dépendance verbale
(Audacis excerpta de Scauro et Palladio (GL 7, 344) :
"coniunctiuus cur dicitur ? quia sine coniunctione aliarum
orationum non implet sensum locutionis. si enim tantum dixero cum
clamem, pendet sensus et indiget ut compleatur ; adicio cum clamem
quare me tacere credis ?, cum loquar, cur me silere dicis ? ideo
ergo coniunctiuus modus dicitur, quia coniungit sibi alias
elocutiones, ut expleat sensum. infinitus cur dicitur ? quia non
explet sensum nisi adiecta alia particula uerbi, ut puta legere :
pendet enim sensus : adicis uolo uis uult et imples sensum, legere
uolo, legere uis, legere uult" (Pourquoi le conjonctif
s᾽appelle-t-il ainsi ? Parce que sans la conjonction d᾽autres
propositions, il ne suffit pas au sens de la phrase. En effet, si
je dis "cum clamem", le sens reste en suspens et requiert d᾽être
complété ; j᾽ajoute "cum clamem quare me tacere credis ?", "cum
loquar, cur me silere dicis ?" et donc ce mode est dit conjonctif
parce qu᾽il se conjoint à d᾽autres propositions, pour acquérir son
sens plein. Pourquoi l᾽infinitif s᾽appelle-t-il ainsi ? Parce
qu᾽il n᾽a pas son sens plein sans qu᾽un autre élément verbal lui
soit ajouté, comme "legere" : en effet, son sens reste en
suspens : on ajoute "uolo, uis ou uult", et l᾽on complète son
sens : "legere uolo", "legere uis", "legere uult"). Augustin
(Augustini Regulae, GL 5, 510, 24) utilise la même formulation
("pendet sensus") pour les mêmes exemples. Certes, ici ce n᾽est
pas le sensus qui "reste en suspens", mais c᾽est bien une
dépendance à un autre membre de phrase qui est est évoquée. De
plus on trouve chez Priscien (Prisciani institutiones, GL 3, 142)
ce verbe employé pour la référence des pronoms relatifs : "in
omnibus igitur relatiuis pronominibus una eademque est oratio ex
supra dicto nomine pendens" (dans chaque pronom relatif, il n᾽y a
qu᾽une seule et même signification se rattachant au nom cité plus
haut) C᾽est plus proche de ce que l᾽on a chez Donat, qui veut dire
que "ibi" reprend "in ipsis nuntiis". "Pendere" exprime donc aussi
bien une dépendance sémantique que syntaxique.
475. "Ibi"
reprenant le fil du discours avec comme référent "in ipsis
nuptiis", on aurait tout aussi bien pu répéter ce groupe nominal,
ainsi que le signale le commentateur.
476. Le rapprochement se fait en réalité avec la
suite du texte térentien "si adesset, eius commiseresceret". Chez
Virgile, c᾽est Diomède qui évoque en ces termes les errances et
les souffrances qu᾽il a subies, lui et ses hommes, au retour de
Troie, en raison de la punition divine pour les exactions commises
en Troade. Il ne faut donc pas comprendre "hyperbolique" au sens
d᾽"exagéré", mais au sens de "ce qui porte l᾽émotion au plus haut
point".
477. Quand
bien même elle est en position d᾽accusatrice, elle aurait pitié de
la souffrance de celui qu᾽elle accuse.
478. Cité ainsi
le passage virgilien n᾽a pas grand rapport, mais le poète épique
disait en réalité : "Devant de tels récits, qui parmi les
Myrmidons ou les Dolopes, quel soldat du cruel Ulysse pourrait
contenir ses larmes ?". Citée in extenso, la phrase prend tout son
lien avec le contexte. De même que les Grecs pleureraient
eux-mêmes les maux des Troyens, de même Bacchis elle-même
pleurerait l᾽infortune de Pamphile, contraint à
l᾽abandonner.
479. Le
pléonasme est évidemment dans l᾽ajout après "mecum" de l᾽adverbe
"una" (ensemble).
480. L᾽argument est que Parménon a été témoin direct de ce
qu᾽il va raconter.
481. C᾽est-à-dire du discours de Pamphile que Parménon va
rapporter.
482. L᾽usage
expressif du nom est souvent indiqué par Donat. Voir par exemple
Eun. 95. La répétition intervient au vers 133. Sur le texte
proposé, voir la note apposée au texte latin.
483. Le mode "imitatif" se définit
par le passage au style direct lorsque l᾽on rapporte des
paroles.
484. L᾽exemple est évidemment choisi à dessein,
élevant ainsi Pamphile à la hauteur des amoureux
mythiques.
485. Nouvel exemple de commentaire répétitif et sans
doute issu de compilations mal lissées. Le même commentaire
constitue la scholie 131, 4.
486. Donat souligne la tournure "cum"
+ abl. ("cum odio") comme complément circonstanciel de manière. Le
commentaire dédouble 123, 6.
487. Texte assez incertain. Mais on peut comprendre
que le "ut ad pauca redeam" censé réactiver l᾽attention du public
a pour but de faire avancer l᾽intrigue, donc agit pour la
recherche de la vérité, du dénouement.
488. Car il appréciait Bacchis, au point de ne pas
toucher à sa jeune épouse.
489. L᾽emphase est évidemment dans l᾽opposition entre les
qualités de la jeune femme et l᾽attitude réservée de
Pamphile.
490. Il semble que la négation "ne...
quidem" n᾽appartienne pas à la citation (le lemme commenté est
d᾽ailleurs "uirginem non attigit", texte qu᾽on retrouve aussi en
136.1), mais se comprenne plutôt par rapport à "non est
amplexatus".
491. Le commentaire de Donat
est étrange dans la mesure où il semble comprendre "nihilo" comme
étant le complément du comparatif "magis" (donc le comparé : "plus
que rien"), alors qu᾽en réalité, il est un complément de manière
négatif : "en rien davantage".
492. A cause de la substitution de "nihilo"
(en rien) au simple "non" attendu.
493. Schoell qui conjecture ici "intentio" sur le "in
terentio" de la plupart des manuscrits rapproche ce terme du grec
"ἐπίτασις", dont "intentio" est le calque morphologique et qui se
définit ainsi, quand il ne s᾽agit pas de l᾽épitase dramaturgique :
addition d᾽un segment conclusif qui met en évidence quelque chose
qui a déjà été dit, ici "cum uirgine" mis en évidence par
l᾽adverbe "una". Ce qui explique peut-être que Donat ait mis ici
un mot latin et non le grec c᾽est que "ἐπίτασις" chez lui ne
s᾽applique guère qu᾽au nœud dramaturgique et qu᾽il a voulu éviter
une ambiguïté.
494. L᾽"invraisemblable" est dit en grec, peut-être
parce que le latin n᾽a pas de mot pour le dire mais est obligé de
passer par une périphrase qui nie le composé "ueri simile". Ici ce
qui pourrait être invraisemblable, c᾽est qu᾽alors que toutes les
circonstances sont réunies pour qu᾽enfin Pamphile consomme son
mariage, il n᾽en fait rien.
495. And. 236, 5
explique de quoi il s᾽agit.
496. Donat fait ici allusion à un
très célèbre "exemplum" sans nul doute utilisé souvent chez les
rhéteurs. Publius Decius Mus, consul en 295 pour la quatrième
fois, et Publius Decius Mus l᾽ancien, consul en 340, s᾽étaient
tous deux voués à la mort en se jetant au milieu des ennemis pour
assurer, par leur consécration aux dieux infernaux, la victoire
des Romains.
497. Il faut ici entendre "résumé" au
sens d᾽économie de répliques pour se concentrer sur l᾽essentiel
pour la suite.
498. C᾽est-à-dire de la personne de
Philotis et, analogiquement, de Bacchis.
499. Virgile, Énéide, 4, 361,
où Enée se défend devant Didon qui vient d᾽apprendre qu᾽il va
quitter Carthage. De fait, dans sa défense, Enée dit déjà "sponte"
au vers 341. En revanche, il n᾽y a pas de première occurrence de
la forme "inuitus" dans Térence. Notons que la forme "admonet",
que Donat utilise dans son commentaire, est utilisée par Enée dans
ce même discours au vers 353. C᾽est peut-être lui qui déclenche le
réflexe de la citation virgilienne.
500. Il faut
comprendre comme dans le passage correspondant de
L᾽Andrienneque le personnage de Philotis presse
Parménon d᾽en venir à la fin de son récit. Voir la scholie
suivante.
501. Il faut évidemment prendre ici
le mot "couleur" dans son sens rhétorique. Il s᾽agit d᾽un ornement
non nécessaire en soi à l᾽intrigue, mais qui permet de comprendre
pourquoi Pamphile s᾽est quand même marié, bien qu᾽il n᾽eût
d᾽affection que pour Bacchis.
502. L᾽anastrophe consiste
ici à antéposer la relative à son antécédent
"quam...eam".
503. Il s᾽agit de
l᾽euphémisme "ludibrium" (amusement). Le commentateur anticipe sur
la réaction de Philotis au vers 152.
504. Cf. 65, 1 et 127, 2.
505. Pamphile, qui n᾽a pas touché son épouse, croit
qu᾽elle est donc vierge ; en fait, elle ne l᾽est pas, puisqu᾽elle
a été violée naguère par lui-même dans le noir. Mais la
formulation est habile : il la rend à ses parents "sans l᾽avoir
touchée et comme il l᾽a reçue", c᾽est-à-dire, dans son esprit,
"vierge", ou, pour qui connaît l᾽argument, "aussi enceinte que
quand elle est arrivée".
506. En réalité, rien ne permet de préciser qui est
visé par "pium" et "pudicum". Donat imagine donc plusieurs
hypothèses : "pius" peut se rapporter soit à l᾽épouse de Pamphile
qu᾽il n᾽a pas déshonorée, soit à Bacchis qu᾽il a refusé de trahir.
"Pudicum" peut se rapporter à la jeune fille dont il pense avoir
respecté la virginité, mais aussi à Bacchis dont il a respecté
l᾽amour, même si cette liaison était impossible. On peut donc
imaginer soit qu᾽un adjectif se rapporte à chaque femme, soit que
les deux adjectifs se rapportent à chacune d᾽entre
elles.
507. De fait, c᾽est bien Parménon qui parle, mais il
rapporte, au discours direct, les paroles de Pamphile.
508. Ce commentaire porte sur
la référence du pronom démonstratif neutre "hoc".
509. Donat
insiste sur le contexte ponctuel de cette signification ("nunc"),
car d᾽habitude le terme (et le verbe "uitiare") caractérise la
faute du jeune homme, autrement dit le viol.
510. Donat donne ici une équivalence entre un
adverbe, "denique", et un nom, "mora, -ae" et un groupe nominal
"postrema tarditas". "Significat" entre les deux termes semble
annoncer une définition par autonyme, puisque ce verbe n᾽est pas
suivi par une proposition ; toutefois il ne peut s᾽agir de
synonymie, puisque les deux termes comparés n᾽appartiennent pas à
la même classe grammaticale. Il ne s᾽agit donc pas d᾽autonymes,
mais bien de propositions définitoires condensées en un ou
plusieurs termes présentés sous la forme d᾽autonymes. Ainsi
"denique moram significat et postremam tarditatem" signifierait
"denique signifie qu᾽il y a un délai et une grande lenteur", ou
alors c᾽est le verbe "significare" qu᾽il faut voir non comme un
marqueur d᾽autonymie mais un verbe qui signifierait "exprime",
"laisse entendre" ; on aurait alors "denique exprime le retard et
la grande lenteur".
511. Notez l᾽intégration de
l᾽autonyme par Donat : on a "pro alienato", le cas ablatif
dépendant de la préposition, quand on attendrait "pro alienatum",
c᾽est-à-dire "pro" suivi de la forme qu᾽on aurait trouvée dans le
texte.
512. Dans la citation, la
valeur d᾽"alienus" est moins nettement celle qu᾽indique Donat que
dans le passage de
L᾽Hécyre.
513. Ici Donat commente la différence entre un
adjectif qui signifie "étranger", "d᾽autrui" ("alienus, -a, -um")
et le participe passé à valeur d᾽adjectif tiré d᾽un verbe "alieno,
-as, -are, -aui, -atum" qui signifie "se rendre étranger à",
c᾽est-à-dire qui possède un aspect duratif, progressif. Très
logiquement il dit qu᾽il y a eu amour ("amabat"), donc que
l᾽éloignement doit être considéré comme progressif, et non pas
uniquement comme accompli.
514. Sur les
strates rédactionnelles visibles dans cette série de scholies,
voir Bureau (2011b).
515. Il s᾽agit clairement de comparer l᾽attitude de la
jeune épouse de Pamphile avec celle de Bacchis. L᾽une s᾽est
conduite comme il sied à une femme libre, Bacchis de la manière
malhonnête propre à sa condition.
516. On peut se demander de quoi il est fait
ellipse, à moins de considérer que Donat tient l᾽infinitif de
narration pour une forme d᾽ellipse.
517. Cette ambiguïté repose sur l᾽interprétation
qu᾽on peut faire du génitif, soit objectif, soit subjectif. Il
peut soit s᾽agit de la pitié "de l᾽épouse" (subjectif), ou bien de
pitié "pour l᾽épouse" (objectif).
518. Telle quelle, cette citation
virgilienne se comprend mal. Pour en voir la portée, il faut se
souvenir que c᾽est Didon qui évoque ainsi les malheurs d᾽Enée qui
provoquent sa compassion puis son amour.
519. Il ya ici, comme plus haut
qualité relative dans la comparaison des deux attitudes. On se
souviendra toutefois qu᾽en droit la "qualitas relatiua" concerne
dans le "status" des causes, le fait de se défendre en attaquant
la partie adverse, ce qui convient parfaitement à ces deux
exemples.
520. La citation
de Salluste, "quos omnis eadem cupere, eadem odisse, eadem metuere
in unum coegit", a été, comme on le voit légèrement simplifiée par
Donat.
521. Donat pense peut-être
ici au Phormion, où Chrémès / Stilphon a une double vie.
522. Pour Donat, le genre
comique exclut absolument toute forme de mort qui causerait une
souffrance telle aux personnages qu᾽elle nuirait à l᾽heureux
déroulement de l᾽intrigue. Il faut donc, selon lui, soit que la
mort frappe un personnage sans importance, soit qu᾽elle ait eu
lieu il y a longtemps, mais permette de mener l᾽intrigue à un
heureux dénouement. Voir par exemple And. 105, 2 et la note ad
loc.
523. Donat rappelle ici un principe du droit
romain nommé "legitima hereditas". Lorsqu᾽une personne meurt sans
avoir rédigé de testament, ou en ayant rédigé un testament qui
n᾽est pas valide, l᾽héritage revient aux héritiers légaux, la
personne n᾽ayant pu manifester de choix délibéré dans les
héritiers possibles. Ici la mort à Imbrosdu "senex cognatus" (que
l᾽on suppose intestat) fait donc des maîtres de Parménon les
héritiers légitimes. Voir Gaius, Inst. 2, 14, 5 et Cic. Inv.2, 21.
524. En réalité
c᾽est évidemment "inuitum" qui porte l᾽essentiel de la
signification qu᾽analyse Donat, mais le verbe l᾽intéresse en
raison de sa valeur imagée.
525. Donat commente ici le temps du verbe,
remarquable car il s᾽agit d᾽un présent de narration, c᾽est-à-dire
d᾽un présent en contexte passé. Toutefois dès le vers 171, la
narration est au présent, donc c᾽est bien une particularité autre
que le temps verbal seul qui est commentée ici. Peut-être
s᾽agit-il de sa place en tête de vers, qui lui donne un relief
particulier.
526. C᾽est-à-dire qui inaugure un nouveau mouvement,
et non un lien causal en l᾽espèce. On a d᾽autres remarques
similaires avec d᾽autres particules (And. 310, 2, avec "sed" ;
Eun. 347, 1, avec "uerum" ; Pho. 171, 1 avec "et").
527. Donat insiste sans doute sur le
sémantisme du verbe "se adbdere" (se dérober) plutôt que sur le
redoublement du pronom personnel réfléchi "se".
528. Car s᾽il s᾽était continuellement trouvé chez lui
en ville, il aurait assisté aux relations entre Sostrata et
Philumène, et n᾽aurait constaté aucun abus de la part de sa
femme.
529. La
raison en est donnée dans la scholie suivante.
530. Cf. scholie 459, 4.
531. Le sens que propose ici
Donat -et qu᾽il indique comme un sens particulier- n᾽est guère
convaincant. Il est nettement plus naturel de comprendre avec le
sens habituel de l᾽adverbe "après un moment", voire tout au plus
"à un moment donné".
532. Là encore, le commentaire de Donat paraît gratuit.
Pourquoi ne pas comprendre simplement "de manière
étonnante" ?
533. Par l᾽adverbe "proprie", Donat entend "dans le
vocabulaire juridique". La "postulatio" est la plainte que la
victime adresse à un tiers, l᾽"expostulatio" celle qu᾽elle adresse
à celui-là même qu᾽elle incrimine.
534. Donat écrit "postulatio...et quasi
...interpositio querelarum". Le mot "interpositio", dont la
matière phonique est assez proche du lemme "postulatio" peut
mettre la puce à l᾽oreille, et nous engager à chercher ici une
étymologie qui passe d᾽abord par une synonymie ("postulatio
querela"), puis par quelque chose du genre "*interpostulatio" pour
"inter eas postulatio", ou "*interexpostulatio".
535. Sur cette série de reformulations, voir la note à
la scholie suivante.
536. La construction "patior a te" ne fait pas pour
autant du verbe un passif, puisqu᾽il reste transitif direct :
"patior aliquid ab aliquo". Mais le verbe "patior" sert à
exprimer, terminologiquement, la voix passive, "modus patiendi" ;
c᾽est peut-être ce qui induit Donat à voir ici de l᾽équivoque (et
à le qualifier de "commune", qui signifie ici "pouvant être actif
ou passif"). En réalité, l᾽équivoque porte seulement sur
l᾽identité du sujet de "quit" : "elle ne put plus le supporter" ;
la belle-mère ou la bru ?
537. "Dies" est, si l᾽on en croit Donat, un accusatif
de date, réputé archaïque, quand un ablatif "diebus compluribus"
est attendu. Mais on peut tout aussi bien comprendre "complures
dies" comme un accusatif de durée.
538. Ce ne serait d᾽ailleurs guère plus
clair avec "quae", car cela ne lèverait pas l᾽ambiguité de
l᾽idendité sur le sujet de "iubet" que la plupart des traducteurs
modernes expriment explicitement : Sostrata.
539. Donat donne ici une valeur indéterminée à "quam"
en considérant probablement qu᾽il s᾽agit non d᾽une expression
lexicalisée "nescioquam", mais bel et bien d᾽une construction
interrogative "lequel, je n᾽en sais rien".
540. Pour refuser de laisser partir la jeune fille on
avait donné un prétexte au vers 186, ici il ne s᾽agit même plus de
feindre. On refuse et c᾽est tout.
541. Le
commentaire porte sur l᾽emploi de l᾽infinitif de destination après
verbe de mouvement, tour qu᾽évite la prose classique, mais qui se
rencontre chez les poètes et dans la langue archaïque et tardive.
Il ne devrait donc pas troubler les lecteurs de Donat, mais
l᾽ensemble "it uisere ad eam" est plus complexe que ce qu᾽ils
connaissent, soit "it ad eam" soit "it uisere" ; c᾽est la fusion
des deux tours qui appelle la remarque, illustrée par un exemple
plus simple de Virgile.
542. "Visere" signifie donc "rendre une
visite". On sait que, chez Proust par exemple, rendre une visite à
quelqu᾽un ne signifie pas forcément le voir physiquement, mais
simplement lui faire savoir qu᾽on est venu, par exemple en cornant
une carte.
543. En raison sans doute du préverbe "re-" qui implique que
l᾽on fasse réapparaître quelque chose de caché afin de la
savoir.
544. "Nondum" et "etiam" signifiant tous les deux "pas
encore", il y a pléonasme.
545. Sur le bavardage des esclaves de comédie,
voir Pho. 41, 3.
546. On attendrait "curae est scire" (j᾽ai le souci de
savoir).
547. Il n᾽est pas forcément utile de
postuler une citation virgilienne pour cet énoncé, d᾽autant que le
contexte de la citation est très différent.
548. Le sens de
"conuenire" est ici de toute évidence "professionnel", c᾽est
"fixer un rendez-vous" pour une courtisane. Voir la scholie
suivante.
549. Non pas dans
cette scène précise, mais dans l᾽ensemble de la pièce. Ici au
contraire, Lachès s᾽en tient aux idées reçues sur les
belles-mères.
550. Pour cette figure, C donne "inclamatione", qui a le
même sens, mais qui ne se trouve guère que dans la langue tardive.
On peut imaginer une variation sur le nom de la figure, au fil des
pratiques des copistes.
551. C᾽est-à-dire de la situation précise de conflit et non
de considérations générales comme le laisserait pourtant paraître
"omnes".
552. Comprendre évidemment que c᾽est "declinatam" qui
vient de "declino" et non les synonymes proposés. La question
semble être un problème de voix. Normalement "declinatam" ne peut
signifier que "qui a été déclinée", or ici il signifie "qui a
décliné", ce qui peut troubler les lecteurs de Térence au 4e
siècle.
553. Cette citation n᾽a pas de
référence chez Wessner. Schoell propose de lire "ut Sallustius" et
renvoie aux
Histoires, mais rien ne le prouve. Nous
n᾽avons pas d᾽autre attestation d᾽un tel fragment du corpus
sallustéen.
554. Cf. 242.2.
555. Amphibologie : Cf. I, 2, 88, note 21. Ici, Donat
commente le fait qu᾽on ne sache pas, de "nurus" ou de "socrus",
quel est le sujet et quel est le COD. Toutefois, on constate par
la suite que Donat, qui fait souvent référence à ce vers,
l᾽interprète toujours avec "socrus" comme sujet (Cf. 227,1 et 274,
3 et 4).
556. Paradoxalement l᾽amphibologie est
indispensable parce qu᾽elle marque au mieux la réciprocité du
conflit familial entre belle-mère et belle-fille.
557. Donat glose sans doute le mot "studium",
pour éviter toute méprise sur le sens habituel de son temps
d᾽"étude".
558. Cf.
199.
559. Cf. 200.
560. Par
"communia" (communes), comprendre "communes à Sostrata et
Philumène". Pour ce qui est d᾽être femmes toutes deux, c᾽est
évident. Pour ce qui est d᾽être "socrus" (belle-mère), ça l᾽est
moins... Mais "socrus" est un nom relatif qui implique une "nurus"
(bru). Ce qui est donc commun aux deux femmes, c᾽est le lien
familial particulier qui les unit. De plus, Donat avait insisté
sur l᾽ambiguïté de la sentence du vers 201 ("Itaque adeo uno animo
omnes socrus oderunt nurus"). Jusque là a priori, on ne peut
savoir à qui échoit la faute, et c᾽est la seconde partie de la
scholie qui nous permettra de dire que dans l᾽esprit de Lachès,
c᾽est bien Sostrata qui est coupable.
561. Cf. 203-204.
562. Il y a bel et bien conjecture car il ignore
la nature exacte du tort qui a été fait à la bru, ce qui fait
qu᾽il ne peut pas accuser "ex re", mais seulement par
conjecture.
563. L᾽amplification vient à la fois du passage de la
supposition (qu᾽il existe une école de malice) à la certitude
(même s᾽il n᾽y a pas d᾽école, on pourrait en créer une et en
donner la direction à Sostrata), et du passage de l᾽école (donc
des élèves) au maître.
564. Il s᾽agit
d᾽expliquer pourquoi les premiers mots de Sostrata sont si
pathétiques, et, en un sens, si contraires au genre de la comédie
et à l᾽image abominable que vient de donner d᾽elle Lachès. Il
s᾽agit d᾽une stratégie défensive qui ne préjuge en rien du
caractère du personnage.
565. Il s᾽agit
de deux emplois de l᾽adjectif possessif à valeur expressive. Donat
remarque à plusieurs reprises l᾽emploi hypocoristique de cet
adjectif (voir par exemple Eun. 95, 2), mais ici, évidemment,
cette interprétation le gêne. Il l᾽attribue donc à une sorte de
ton suppliant.
566. On distingue entre preuves
techniques (tirées de la technique rhétorique, c᾽est-à-dire de la
topique), et les preuves non techniques, les éléments matériels
portés à la connaissance du tribunal (voir Quint. 5, 1, 1). Le
serment, en tant qu᾽acte officiel qui dispense d᾽une
démonstration, y entre de plein droit.
567. Donat veut dire ici que
les Anciens n᾽avaient pas conscience de l᾽euphémisme ni du
kakemphaton. Il n᾽y a ici qu᾽un exemple de l᾽un ; en effet, Donat
lit "non ita me di ament" comme s᾽il s᾽agissait d᾽une seule phrase
(alors que "non" est la réponse de Sostrata à la question de
Lachès). Dans ce cas, ce souhait ("puissent les dieux ne m᾽aimer
point") relèverait du kakemphaton non pas grossier mais absurde
dans sa syntaxe (on attendrait "ne") et d᾽autant plus étrange que
l᾽on entend "non ita" autrement dit "non oui". Si Donat donne deux
exemples de figures ignorées des Anciens, c᾽est qu᾽elles sont
antithétiques, "εὐ-" s᾽opposant à "κακ-". Notons enfin que la
citation du lemme à la fin de la scholie 3 est différente des
autres en raison de la scholie 1, "bene ament", qui survient juste
après le lemme "non ita me di". Si Donat recopie correctement le
texte de Térence lorsqu᾽il donne les lemmes aux scholies 2 et 3,
cette fois il commet une faute d᾽inattention.
568. "Itaque" est constitué de "ita", particule
exprimant la manière, et "-que", conjonction de coordination. Il
peut donc se comprendre comme "et ita" et non comme l᾽adverbe
"itaque".
569. Donat complète ici, avec "ut" + une
reformulation du texte de la pièce, le verbe
"prohibere".
570. La définition de Donat n᾽est pas limpide. L᾽une des
parties promet d᾽apporter une preuve non technique, quand elle
redoute que l᾽autre partie ne parvienne à emporter la conviction
des juges par de simples preuves techniques. Cette figure est
ainsi définie par Isidore, Etym. 2, 21, 44 : "Epangelia est
promissio, qua iudicem adtentum facimus, pollicentes nos aliqua
magna aut minima dicturos" (L᾽épangélie est une promesse par
laquelle nous rendons les juges attentifs en promettant que nous
dirons des choses grandes ou très petites).
571. Il s᾽agit du pupille du
questeur Caius Malléolus, que Verrès a spolié de son héritage,
mais on voit clairement que la phrase de Cicéron vise, comme
d᾽ailleurs la suivante, à une généralisation.
572. Dans cette citation, les
éditions modernes donnent "paruos" (en bas âge) et non
"omnes".
573. Dans son édit de
préteur, Verrès avait tourné les choses de telle façon qu᾽il
faisait droit à ses comparses pour spolier de son héritage Annia,
fille de Publius Annius.
574. Pour bien comprendre
cette citation, il faut la situer dans son contexte. Cicéron
écrit : "Nam cum more maiorum de seruo in dominum ne tormentis
quidem quaeri liceat, in qua quaestione dolor elicere ueram uocem
possit etiam ab inuito, exortus est seruus qui, quem in eculeo
appellare non posset, eum accuset solutus" (de fait, alors que la
coutume ancestrale ne permet pas de chercher le témoignage d᾽un
esclave contre son maître même sous la torture, torture lors de
laquelle la douleur pourrait lui arracher la vérité même malgré
lui, voici qu᾽un esclave vient en pleine liberté accuser celui
qu᾽il ne pourrait même nommer au milieu des douleurs de la
torture !). On comprend alors l᾽impudence de ce témoignage
spontané.
575. Commentaire morphologique assez
intéressant : d᾽une part C donne "exorare" pour "exorere", d᾽autre
part tous les mss. donnent ensuite "existas". Or il semblerait que
"exorere" au vers 213 de
L᾽Hécyre soit la seule
attestation d᾽une telle P2 indicatif présent de "exoriri" (la
forme attendue est "exorire"), ce qui peut expliquer que C ne
connaisse pas la forme et la corrige en "exorare" (P2 indicatif
présent passif de "exoro", mais cela ne se comprend guère dans le
texte de Térence, et n᾽a aucun rapport avec le verbe "exsistere"
donné comme synonyme). En outre, si la reformulation de la scholie
1 laisse supposer que Donat lisait un indicatif (par exemple la
variante manuscrite "exorere", qu᾽il cite ainsi plus bas dans la
scholie 223, 2), ici et le lemme et sa reformulation postulent un
subjonctif.
576. Il y a une
certaine familiarité à apostropher Sostrata en lui disant "toi
femme", puisque c᾽est ainsi qu᾽un mari s᾽adresse à son épouse,
mais l᾽absence de toute note hypocoristique dans cette adresse
souligne le ton exapséré de Lachès.
577. La citation explique en réalité ce commentaire
assez confus qui repose sur une "differentia" entre "lapis" et
"saxum" que le français rend tous les deux par "pierre". Pour
Donat la différence porte sur l᾽usage que l᾽on fait de la pierre.
Quand la pierre sert de projectile elle se dit "lapis" sinon
"saxum". Chez Virgile, il s᾽agit de pierres de
construction.
578. Il y a plusieurs remarques à faire sur cette
scholie. D᾽une part, les éditions consensuelles de Plaute donnent
"circumtentus", de "circumtendo", et non "circumtectus", de
"circumtego", qui n᾽est attesté que chez Dictys de Crète et par la
Vulgate. Wessner ne nous dit rien sur ce texte. D᾽autre part, le
vers suivant de Plaute, 236, est "neque habet plus sapientiae,
quam lapis", ce qui est une autre attestation de la métaphore
dépréciative de "l᾽homme-pierre" qu᾽utilise Térence, et dont Donat
nous dit qu᾽elle vient d᾽Apollodore (scholie suivante, 214, 5).
Sans doute Donat a-t-il ce vers de Plaute à l᾽esprit lorsqu᾽il
entreprend de commenter le vers 214 de
L᾽Hécyre, mais
il lui évoque une autre figure employée par le dramaturge, l᾽ajout
de "non hominem", insistance qui témoigne de l᾽irritation de
Lachès ("de stomacho") ; on trouve en effet chez Plaute, avec le
"non suo" du vers 235, la même figure d᾽insistance. Ce phénomène
stylistique présent dans les deux comédies lui a sans doute fait
oublier que les vers de Plaute devaient en premier lieu servir
d᾽illustration à "lapidem putas".
579. L᾽aspect du caractère de Lachès ici mentionné
est sans doute son irritation constante à l᾽égard de Sostrata,
qui, pense-t-il, prend l᾽ensemble de la famille pour des
imbéciles.
580. On pourrait
aisément comprendre aussi le personnage est cohérent avec
lui-même, mais ce serait un contresens, car ce n᾽est pas Lachès
qui a dit "rus abdidit sese", mais Parménon.
581. Remarque portant sur la morphologie. Donat
remarque une forme thématique concurrente à la forme classique,
athématique, du pronom personnel partitif de 2e personne du
pluriel. Donat lève en même temps une ambiguïté car on devrait
comprendre "chacun des vôtres" et non "chacune de vous deux",
d᾽autant que Térence utilise un pronom "quisque" au
masculin.
582. Par exemple,
Plaut. Aul. 321 : "sed uter uestrorum est celerior? " (mais lequel
de vous deux est le plus rapide ?).
583. En réalité ce que commente ici Donat est
plutôt la fin du vers "ego ero fama foris", où Lachès envisage
très sérieusement les ravages que l᾽attitude de Sostrata peut
faire sur la réputation de sa maisonnée.
584. Le commentaire n᾽est pas limpide et le
texte n᾽est pas absolument sûr. Lachès emploie "odium" alors que,
dans des relations familiales normales, on attendrait "amor". Mais
Donat avec "pro merito" remarque que ce qui est normal et mérité
entre une belle-fille et sa belle-mère, l᾽amour, Sostrata, par ses
méchancetés, ne l᾽a pas mérité. Elle est donc récompensée
dignement de sa malignité.
585. Le
texte ici est particulièrement délicat et sans doute largement
corrompu dans les manuscrits.
586. Par "id
est", Donat explicite ce que n᾽a pas cru ("non credidi")
Lachès.
587. Le rapport entre cette citation
et le présent passage est assez flou. Ce qui peut l᾽expliquer est
que Simon s᾽en prend à son esclave au lieu de s᾽en prendre à son
fils.
588. Ici évidemment le rapport est
manifeste, la situation étant quasiment identique.
589. Donat
commente la mauvaise foi de Lachès : il semble se sacrifier en
allant à la campagne, mais Donat suggère qu᾽il le fait par plaisir
(Cf. discours de Parménon).
590. Lachès grossit
ainsi sa faveur, en multipliant le nombre des
bénéficiaires.
591. Dans "pro qualitate sua", le
réfléchi renvoie, comme de juste, au sujet de "seruire" ; selon la
nature de la personne en relation avec le bien, "elle lui
commande" (et l᾽argent est en relation de servitude envers elle,
soit sujet du verbe "seruire") ou en est dépendante (et est dans
une relation de servitude à l᾽argent, soit sujet du verbe
"seruire"). Donat insiste dans cette scholie sur la nuance de sens
que peut prendre le verbe "seruire" selon qu᾽il est en bonne ou
mauvaise part ("servir quelque chose en vue d᾽un profit" ou "être
en état de servitude"), ainsi que, de façon plus sociologique, sur
le rapport des hommes à l᾽argent selon leur appartenance
sociale.
592. La maxime horatienne est
indépendante de son contexte, et c᾽est bien ainsi que Donat la
remploie.
593. Le commentaire porte donc, ainsi
qu᾽à la scholie 1, sur l᾽accord de proximité de l᾽adjectif avec le
premier substantif et lui seul : "hanc uitam urbanam et otium,
uestros sumptus et otium". Et dans les deux références, le second
substantif se trouve être "otium".
594. Donat précise clairement que le monde de la comédie
est celui des gens modestes, alors que les grands de ce monde
paraissent dans la tragédie. Sur cette partition voir Evanthius 2,
6.
595. Le contexte est ici amusant, car
Donat choisit pour les récriminations de Lachès un passage où Enée
plaint son propre père, Anchise. Lachès y trouve évidemment une
nouvelle dignité.
596. Donat ne demande pas à Sostrata de rendre
heureux son mari, car il sait qu᾽elle en est incapable, puisque,
comme il l᾽a noté, l᾽amour entre eux s᾽est éteint, mais, au moins,
qu᾽elle évite de le tourmenter. La "cura", terme érotique bien
connu pour désigner "les soins" des amants pour leur belle est ici
détournée et ramenée à son contenu le plus trivial.
597. Cette "differentia", dont Donat n᾽est pas absolument
certain, ne se rencontre pas chez Isidore qui en Diff. 412 nous
dit "operam quae sit, opera quod fit" ("opera", c᾽est ce qui est,
"opus", c᾽est ce qui se produit).
598. Il n᾽y a pas de
contradiction entre les scholies 229, 1 et 229, 2 et 3. Donat dit
d᾽abord (229, 1) que "sola" ne peut signifier ici que Sostrata
était seule physiquement, puisque sa bru était là (mettons que
Pamphile était en voyage). Puis (229, 2 et 3), Donat dit que
"sola" s᾽entend "seule à la tête de la maison", et qu᾽ainsi le
fils et sa femme, qui n᾽ont pas d᾽autorité sur la demeure
paternelle, peuvent bien être présents, cela ne change
rien.
599. Sur l᾽usage des noms
propres, voir par exemple Eun. 327, à confirmer par l᾽apparent
contre-exemple de Eun. 823. Sur d᾽autres aspects du nom, voir par
exemple Eun. 871.
600. Le
rapport entre la scholie et la citation n᾽apparaît pas
immédiatement ; en effet, la reine Amata s᾽adresse à Turnus seul,
et utilise une 2e personne du singulier de l᾽impératif. En fait,
Servius auctus nous donne le lien en commentant : " et alibi
pluralem pro singulari, ut "desiste manum committere Teucris", cum
solus esset Aeneas" (et ailleurs pluriel pour singulier, comme
"desiste manum committere Teucris", alors qu᾽Enée est seul en
cause). C᾽est donc "Teucris" qui est un pluriel pour un singulier,
et non la forme du verbe.
601. On
se demande si Donat commente ici la reprise de l᾽apposition "te
sola Sostrata" (v. 229) par le pronom personnel de 2e personne
pluriel, "uos" (v. 230), qui aurait exactement le même référent,
et serait en cela une figure à lui seul (pluriel pour singulier)
ou s᾽il remarque juste la proximité physique de deux pronoms de
P2, l᾽un singulier, ayant pour référence la seule Sostrata (c᾽est
le cas de le dire), l᾽autre pluriel, renvoyant à Sostrata et à
Philumène.
602. Donat commente évidemment le "dices" de
Lachès, qui suppose ce que Sostrata va dire pour sa
défense.
603. Voir 206.
604. Le renvoi de Sostrata à la figure de Verrès, le
corrompu malfaisant, est évidemment voulu pour déconsidérer encore
le personnage.
605. Jeu de
mots difficile à rendre dans le commentaire. "Delinquere" qui
signifie "commettre un délit", signifie également "faire défaut",
avec le sens propre de "linquere" (laisser). Ici l᾽idée est que
plus Sostrata dépense de malice, plus elle en a.
606. Ici de toute
évidence, il faut voir une trace de compilation, les commentaires
se faisant extrêmement répétitifs.
607. On peut se demander si Donat a raison
sur la condamnation de la reformulation, mais il a certainement
raison sur celle de l᾽ironie, car Lachès parle tout à fait
sérieusement.
608. Sur la dérivation de la cause,
voir And. 820., et Pho. 281, 4.
609. Commentaire qui porte sur
l᾽emploi de "plus", car "cum... una …" est habituel, et très
présent chez Térence. Cet emploi de "plus" au lieu de "diutius"
peut appartenir à la langue populaire.
610. Comprendre "sinon parce que tu es odieuse, et que
personne ne voulait plus te voir dans cette famille".
611. Cf. note apposée au texte latin. Il s᾽agit,
exceptionnellement, d᾽un commentaire de métrique.
612. Donat fait ici l᾽étymologie de
l᾽adverbe "oppido", en expliquant qu᾽il vient du datif du nom
"oppidum", complément du verbe "sufficere". Lorsque la production
agricole suffisait "à leur consommation" ("sibi") et "à celle de
la ville" ("oppido"), c᾽est que la récolte était abondante, d᾽où
le sens de l᾽adverbe. L᾽étymologie est aussi chez Festus (201, 9
Lindsay) : "Oppido ualde multum. Ortum est [autem] hoc uerbum ex
sermone inter se confabulantium, quantum quisque frugum faceret,
utque multitudo significaretur, saepe respondebatur, quantum uel
oppido satis esset. Hinc in consuetudinem uenit, ut diceretur
oppido pro ualde multum. Itaque si qui in aliis rebus eo utuntur,
ut puta si qui dicat oppido didici, specatui, ambulaui, errant,
quia nulli eorum subici potest, uel quod satis est" ("Oppido"
signifie "ualde multum" (vraiment beaucoup). Ce mot vient du
discours tenu par ceux qui s᾽entretiennent de l᾽importance de la
récolte de chacun, et pour exprimer l᾽abondance, souvent on
répondait qu᾽il y en avait autant que de nécessaire pour la ville
("oppido"). De là on a pris l᾽habitude de dire "oppido" pour
"ualde multum". Ainsi si quelqu᾽un utilise "oppido" dans un autre
contexte, comme par exemple si quelqu᾽un dit "oppido didici",
"oppido spectaui", "oppido ambulaui", il se trompe, parce que à
aucun de ces exemples on ne peut joindre "uel quod satis est"
(c᾽est-à-dire autant que nécessaire)).
613. Donat veut dire qu᾽il faut rattacher pour le
paradigme "uestrarum" à l᾽adjectif possessif "uester", mais, pour
le sens, au pronom de deuxième personne du pluriel "uos" dans son
génitif partitif "uestrum".
614. "Quin"
est difficile pour les élèves de Donat et il s᾽attache à chaque
emploi à préciser ce qu᾽il veut dire, voir 65.
615. Comprendre "contre l᾽espèce que constitue la
catégorie des belles-mères".
616. Cf. 201,
1.
617. Notez l᾽intégration de l᾽autonyme "impulsu", au
génitif car senti comme C. du nom "repetitio".
618. Ce qui intéresse Donat est évidemment la
répétition expressive et le chiasme.
619. Sur les couleurs, voir 146.
620. Donat commente ici un jeu de scène induit
par le fait que Philumène, qui est une jeune fille libre, ne doit
pas parler sur le théâtre pour ne pas contrevenir aux bienséances.
Il faut donc que Phidippe s᾽adresse à elle en sortant de la
maison, pour pouvoir lui parler quand même sans qu᾽elle
paraisse.
621. Le rapprochement est particulièrement pertinent
puisque
Les Adelphes pose précisément clairement la
question du type d᾽éducation, sévère ou coulante, qu᾽il faut
donner aux adolescents.
622. Ce commentaire est
étrange dans le contexte, et cette généralité s᾽applique bien mal
à la situation. Donat semble dire que tout écart par rapport au
strict usage de ses droits est un aveu de faiblesse, ce qui en un
sens est la situation de Phidippe, mais, en même temps, le vieil
homme se montre comme il l᾽a dit "mitis" et donc
sympathique.
623. Il y a sans doute ici plusieurs
strates de texte, mal combinées par le compilateur.
624. Donat dégage clairement deux sèmes
complémentaires dans le mot "libido". D᾽un côté cela implique la
volonté ou le désir, de l᾽autre côté, cette volonté ou ce désir
s᾽exercent de façon déraisonnable ou désordonnée.
625. Malgré sa douceur, Phidippe est
sensible au scandale de la situation, c᾽est pourquoi il ne peut
considérer l᾽acte de Philumène comme relevant du raisonnable
("uoluntas") et le renvoie au caprice ("libido").
626. Comprendre à la place de "ex hoc". C᾽est par exemple le
texte du Codex Bembinus, les Iouiniani ayant "ex hoc".
627. L᾽absence de déterminant au segment
"quid siet" invite en effet à suppléer un tour du genre "de +
abl." (" ce qu᾽il en est de..."), mais la refomulation de Donat
est bien plus abrupte, littéralement "ce qui est de l᾽affaire, ce
qui est de la bru".
628. Comme à
son habitude, Donat recrée une situation judiciaire : Lachès est
le demandeur, et Phidippe l᾽accusé d᾽avoir cédé à sa fille et
provoqué un scandale.
629. C᾽est-à-dire reposant sur la comparaison
des caractères des deux parties. En même temps, on voit bien que
Donat sent derrière cette "causa" (Phidippe a -t-il eu raison de
céder à sa fille ?) une "quaestio" d᾽ordre général (faut-il être à
ce point indulgent envers ses proches ?).
630. Donat remarque que la première proposition est une
subordonnée conjonctive introduite par "etsi", il attend donc dans
la principale un adverbe qui lui réponde "tamen", or la seconde
proposition est introduite par une conjonction de coordination,
qui relie en réalité une principale et sa subordonnée, ce qui
choque nettement le grammairien.
631. Dans la majorité de ses emplois,
l᾽adverbe "eia" marque l᾽étonnement, mais souvent avec une idée
d᾽encouragement.
632. Car deux
adverbes de sens identique se succèdent, Donat se souvenant que
"uero" signifie à l᾽origine "vraiment".
633. Comprendre qu᾽il faut faire de "itidem" le
corrélatif de "ut".
634. C᾽est le
moment de son discours où Lachès établit les griefs qu᾽il a contre
Phidippe et les siens : 1- l᾽attitude du vieillard est indécente,
2-elle est hypocrite.
635. C᾽est le nœud du
débat. Phidippe a évidemment le droit de conserver une vie privée
qui ne regarde pas Lachès, mais il doit se donner comme limite de
ne pas remettre en cause les engagements envers Lachès et les
siens qu᾽il a lui-même pris en mariant sa fille.
636. La "purgatio"
appartient à la "concessio", c᾽est-à-dire aux cas où nous
reconnaissons la faute qui nous est reprochée, mais tentons de
réduire notre culpabilité (Cic. Inv. 2, 94). La "refutatio" au
contraire consiste à démonter entièrement l᾽accusation sans
accepter de reconnaître la moindre responsabilité dans le délit
(Cic. Top. 93, 1).
637. En effet, des trois états de
la cause, "conjectural, légal, juridiciare", seul le premier
permet la réfutation, car dans les deux autres, il faut que les
deux parties soient au moins d᾽accord sur l᾽existence des faits,
puisqu᾽on va s᾽appuyer sur l᾽examen des faits à la lumière de la
loi, ou sur leur examen à la lumière des justifications possibles
de l᾽acte (Cic. Inv. 1, 18-21).
638. En ce qu᾽elle implique
que derrière les enfants mariés toute la famille agit en
sous-main.
639. On peut se demander à quoi sert cette citation,
sinon à montrer un autre exemple de l᾽ablatif absolu avec
"iudice". La citation peut toutefois servir à rappeler qu᾽il ne
s᾽agit pas d᾽un vrai procès, mais d᾽une comédie, et que les
personnages "jouent au tribunal" pour exposer leurs griefs, comme
dans la fiction littéraire virgilienne.
640. Donat
réfléchit sur la qualité du juge Phidippe qui peut être "juge et
partie" de deux manières. Soit parce qu᾽il a quelque chose à se
reprocher, soit parce qu᾽il en veut à Lachès. Dans les deux cas il
favorisera son camp, pour se protéger ou pour nuire à son
adversaire.
641. Car il s᾽agit de souligner que la jeune femme serait
parfaitement bien soignée chez son mari et n᾽a donc pas besoin
d᾽aller chez ses parents. Insinuer le contraire serait donc
calomnier la maison de Lachès.
642. Donat signale qu᾽une complétive niée après un
verbe de crainte (ici "metuere") peut être introduite par "ut" au
lieu de l᾽habituel "ne non". Ce tour n᾽est sans doute pas familier
à ses lecteurs car il le signale à plusieurs reprises (Ad. 627, 1
par exemple).
643. Donat signale la portée de l᾽adverbe "satis" qui,
malgré l᾽ordre des mots, porte non sur le verbe "metuis" (tu
crains suffisamment), mais sur l᾽adverbe "diligenter" (assez
attentivement).
644. Donat
comment ici l᾽emploi du datif "illi", qu᾽il compare à "liberis",
dans une situation qui expose des liens de parenté. L᾽absence de
tout contexte pour ce fragment connu par cette seule attestation
interdit de pousser plus loin le rapprochement.
645. Le raccourci est loin d᾽être aussi évident dans le
texte de Térence que dans l᾽emploi de "nate" comme équivalent
d᾽une subordonnée concessive. Donat veut sans doute que l᾽on
comprenne "même s᾽il est vrai que, parce que tu es son père, je
devrais te l᾽accorder".
646. Aimer sa bru pour elle-même pourrait en effet
laisser croire à des sentiments troubles de la part du
beau-père.
647. Cf. la scholie précédente :
Lachès dit que son fils aime sa femme, et c᾽est pour cette raison
que lui aussi l᾽aime ("causam sui amoris"), puisque Donat nous a
dit que c᾽était la seule raison pour laquelle un beau-père doit,
selon les convenances, apprécier l᾽épouse de son fils.
648. Donat cite les paroles de Parménon précédemment
prononcées confirmant l᾽amour de Pamphile pour sa femme.
649. Parce que tous deux l᾽aiment comme il se
doit, en respectant la place que chacun doit tenir.
650. En réalité Donat commente plutôt ici la
fin du vers.
651. C᾽est-à-dire comme l᾽a
fait Lachès dans la réplique précédente.
652. Le "remotiuus status",
ou la "remotio criminis", est le procédé par lequel, tout en
admettant une faute, on la fait retomber sur quelqu᾽un d᾽autre.
Cf. Cic. Inv. 1, 15 ; 2, 71 ; Quint. 7, 4, 13-14 ; Isid. Etym. 2,
5, 6. Voir aussi H. Lausberg, D. E. Orton & R. Dean Anderson,
Handbook of Literary Rhetoric, Brill, Leiden, 1998, § 183-185,
p. 77.
653. La "relatiua qualitas", ou la
"relatio criminis", est le procédé par lequel, tout en admettant
une faute, on en fait retomber la responsabilité sur la victime.
C᾽est le cadre de la légitime défense : "je l᾽ai certes tué, mais
il me menaçait". Cf. Cic. Inv. 2, 71 ; Quint. 7, 4, 18. Voir aussi
H. Lausberg, D. E. Orton & R. Dean Anderson, Handbook of
Literary Rhetoric, Brill, Leiden, 1998, § 179-180, p. 75.
654. Comme à plusieurs reprises déjà,
Donat souligne que les personnages de cette pièce représentent en
fait des "familiae" aux intérêts divergents.
655. L᾽antapodose est une
réponse qui correspond, membre par membre, à l᾽argumentaire de
l᾽adversaire.
656. Cf. v.
258, "ita me di ament".
657. Phidippe en appelle à la confiance de Lachès, ce qui est
évidemment plus adroit que de prononcer un serment, car cela
implique une réaction de son adversaire. Si Lachès lui refuse sa
confiance, c᾽est lui qui se mettra en faute.
658. Commentaire semblable en Eun. 44.
659. Donat
commente ici la valeur intensive du préverbe.
660. Au sens propre "perduro" signifie
"endurcir", et Donat joue donc sur le double sens de
"perdurare" "endurcir" ou "tenir le coup". Philumène n᾽a pas pu
s᾽endurcir assez pour résister à Sostrata car elle est une faible
femme ("muliebriter"), et donc, elle n᾽a pas tenu le coup devant
l᾽attitude odieuse de sa belle-mère.
661. S᾽il avait dit "tibi", il mettait directement en cause
Lachès, en généralisant, il refuse toute attaque "ad hominem" et
donc dilue la faute.
662. Donat oppose l᾽expression "animo leni natus" à
"animo leni", en disant que la première est complète alors que la
seconde est elliptique. Nous ne dirions sans doute pas cela, car
le syntagme "animo leni" se suffit à lui-même, comme complément de
qualité à l᾽ablatif.
663. Et qui, de ce fait, contribue à la "purgatio" de
Phidippe.
664. Donat nous dit ici que l᾽interjection de Lachès
à Sostrata comprend, de façon tacite, le rappel des paroles
qu᾽elle a proférées au vers 228, lorsqu᾽elle disait que rien
n᾽était de sa faute ; Phidippe dit de même, ce qui revient à dire
qu᾽il faut trouver le coupable, donc remettre en question
l᾽affirmation de Sostrata.
665. Il s᾽agit
sans doute de protéger les poètes y compris comiques contre
l᾽accusation d᾽"eloquentia canina" (diffamation). On sait que la
protection de la réputation des personnes est un des fondements du
droit des citoyens romains.
666. La
citation de Virgile fait allusion aux belles-mères empoisonneuses,
ce qui pourrait passer pour l᾽exact contraire de ce que dit ici
Donat, mais ce qui intéresse le grammairien, c᾽est "saepe" et
"malae" deux modalisateurs qui impliquent que toutes les
belles-mères ne sont pas mauvaises et que toutes les mauvaises
belles-mères ne sont pas, pour autant, des empoisonneuses (au
moins au sens propre).
667. Autrement dit une belle-mère qui
n᾽est pas méchante est si rare que, pour que l᾽on croie que
Sostrata n᾽est pas l᾽horrible personne décrite par Lachès, il faut
au moins un serment.
668. Donat ajoute "in eo" pour éviter
l᾽anacoluthe entre "quod me accusat nunc uir" et "sum extra
noxiam".
669. Cette proposition de
Donat confirme qu᾽il veut éviter l᾽anacoluthe entre principale et
subordonnée, puisque "propter quod" peut à la fois être le
complément de "accusat" et de "sum extra noxiam".
670. Sur les noms relatifs
voir la note à Ad. 31.
671. Même si l᾽énoncé "inducere animum" n᾽est
pas familier aux auditeurs de Donat, la reformulation qu᾽il en
propose (à supposer que le texte ne soit pas corrompu) est pour le
moins confuse et sans intérêt explicatif réel.
672. Le serment complet est en
réalité "ita me di ament" en 276.
673. Donat signale ici un emploi peu
fréquent de "qui", non pas pronom relatif mais adverbe
interrogatif indirect, ancien ablatif de "quis", signifiant
"comment".
674. Que Sostrata attende le retour
de son fils n᾽a rien de troublant, mais comme Térence écrit
qu᾽elle l᾽attend "multis modis", Donat se demande ce que veut dire
cet ablatif. Il sert en réalité à montrer que Sostrata n᾽est pas
seulement une bonne mère, mais une mère particulièrement
anxieuse.
675. Une nouvelle fois, Donat se préoccupe de la
conformité générique. Le vocabulaire (par exemple l᾽adjectif
"acerba" de ce premier vers de la scène), l᾽hyperbole ("personne
plus que moi"), le ton exclamatif, l᾽allusion au suicide du vers
282, etc., tout concourt à donner un ton para-tragique à cette
entrée de Pamphile. Donat veille donc à dédouaner son poète de
s᾽être trompé de genre : tout cela naît de l᾽amour, et nous sommes
donc bien dans la caractérologie du jeune amoureux de comédie.
Notons l᾽hésitation intéressante des mss. sur le mot
"conturbati" : il semble que le ms. Cujas, perdu pour nous, ait
porté la leçon "coturnati", ce qui revient à dire "tragici"
puisque le cothurne est un accessoire emblématique de la tragédie.
Du coup, il semble que le tour "coturnati et tragici" fasse
pléonasme. Nous avons adopté la leçon "conturbati" des mss. que
nous possédons et supposons que l᾽adjectif, dans son rapport à
"tragici", signale le trouble et l᾽agitation des sentiments. Notre
traduction par "pathétiques", un peu forcée sans doute (on a pensé
aussi à "passionnés"), veut rendre compte de la relation explicite
que les Latins font entre la famille de "turba" (et surtout
"perturbatus", "perturbatio") avec la famille de πάθος dans le
vocabulaire des passions. Voir par ex. Cic. Fin. 3, 35 ; Tusc. 3,
7 ; 4, 10 ; Off. 2, 18 ; Or. 128, etc.
676. Donat signale ici une
phrase nominale à l᾽accusatif exclamatif et précise qu᾽elle est
auto-suffisante, représentant à elle seule un argument. En quelque
sorte, la valeur illocutoire de l᾽énoncé exclamatif est suffisante
pour marquer la plainte. Sur ces énoncés, voir Vairel-Carron
1975.
677. Donat distingue deux formes de
parfait pour le verbe "parcere", "parsi" et "peperci", dont il
répartit l᾽emploi selon les différentes dénotations du verbe. Les
deux formes existent bien (ainsi qu᾽un sporadique "parcui"),
"parsi" étant apparemment utilisé chez les auteurs archaïques,
mais il n᾽est pas sûr que la distinction d᾽emploi soit fondée.
Diomède (GL 1, 368, 7 sq.) signale une differentia autrement
critérisée : "sic enim melius ueteres, parsi, declinant. nam
parsimoniam, non parcimoniam dicimus. uolunt autem quidam
grammatici differre, ut parsi semel quid factum significet,
peperci autem et semel et saepius" (C᾽est ainsi que les Anciens, à
meilleur titre, conjuguaient au parfait "parsi". Car on dit
"parsimonia" et non "parcimonia". Mais certains grammairiens sont
d᾽avis que la différence entre les deux formes c᾽est que "parsi"
se dit d᾽un événement ponctuel, "peperci" d᾽un événement soit
ponctuel soit répété). C᾽est aussi l᾽avis de Charisius (Charisii
ars, K. Barwick 1964²: 390, 25).
678. Trace de la mise en scène imaginaire que se fait Donat
du texte.
679. Cette réflexion de Pamphile est
celle de l᾽homme touché par l᾽adversité qui évoque une autre forme
qu᾽aurait pu prendre sa vie, d᾽où le terme de "comparatio" employé
par Donat. Il y a, de toute façon, une comparaison syntaxique
("quanto... quam") qui justifie à soi seule cette
remarque.
680. Le caractère hyperbolique de la "haine de
l᾽endroit" est, chez Virgile, marqué par le fait que l᾽auteur de
cet énoncé est un Grec, Achéménide, qui préfère aller ailleurs
avec ses pires ennemis, les Troyens, y compris à la mort, plutôt
que de rester dans l᾽île où l᾽ont abandonné ses
compatriotes.
681. Dans
le groupe "ubiuis gentium", le génitif partitif (qui connaît des
variantes, dont "terrae") est en effet inutile, comme "au monde"
dans "personne au monde" ou "n᾽importe où au monde". Donat fait
cette même remarque en Ad. 540, 4.
682. Le propos de Donat porte sur la comparaison
qu᾽il y a entre "hancine uitam" et "ubiuis gentium" (cf. scholie
284, 1, et sa note), et le grammairien met sans doute en valeur
pour ses élèves l᾽opposition entre le démonstratif de première
personne "hanc" renforcé par la particule interro-exclamative
"-ne" et l᾽indéfini "ubiuis" : de la remarque auto-centrée ("cette
vie qui est la mienne"), spécifique et déterminée, on passe à une
généralisation indéterminée.
683. On
remarque que Donat est à nouveau ennuyé par la couleur tragique
que peut prendre le début de cet acte III. Il s᾽attache donc à
démontrer que le ton général de la pièce n᾽est pas altéré ici,
n᾽ayant pas vraiment conscience du paratragique qui peut se
glisser dans la comédie (Cf. scholie 281, 5). Il va jusqu᾽à
reformuler une remarque qu᾽aurait pu faire Pamphile s᾽il avait été
personnage tragique, se souvenant que Pamphile revient en effet
d᾽un voyage à Imbros dont il est revenu en bateau. Mais sa
reformulation ne va pas jusqu᾽à essayer de remplacer le texte
térentien par une structure métrique équivalente.
684. Nouvelle touche de la mise en scène
psychologisante que Donat se forge.
685. On observe en effet dans
le texte de Térence une rupture de construction : "nos omnes",
repris par le relatif "quibus" dans la relative qui suit ce
syntagme, ne peut être sujet ni COD de la principale ; il lui est
rattaché très librement, d᾽où les propositions de Donat ("apud",
"penes" dans la scholie suivante, deux prépositions à même de
justifier un accusatif, ou datif d᾽intérêt. Il s᾽agit d᾽un emploi
de "nominativus pendens", comme dans l᾽exemple cicéronien qui
suit, dans la scholie 4).
686. Peut-être Donat veut-il dire que le
syntagme "nos omnes" est bâti sur le modèle de "me" dans la phrase
précédente. Ce serait donc un accusatif (et non un "nominativus
pendens"). Puis le poète aurait changé d᾽idée, laissant le
syntagme sans fonction réelle dans la phrase en cours.
687. Voici donc l᾽explication théorique de Donat face
à ce problème de construction. Nous aurions peut-être plus
volontiers qualifié cette figure d᾽anacoluthe mais Donat doit
entendre par syllepse que le discours obéit à la pensée plutôt
qu’aux règles grammaticales. De fait, il propose de comprendre que
le syntagme "nos omnes" a dans la principale la fonction du
relatif qui le représente dans la subordonnée.
688. Reformulation
embarrassée. Il faut probablement comprendre, ici, que "hoc est"
et sa suite font partie de la reformulation. Ainsi exprimé,
l᾽énoncé donne à peu près raison à "nos omnes" (ici sans doute
pensé comme un nominatif), introduit par "hoc est", "c᾽est-à-dire
nous", avec les pronoms en position d᾽attribut de "hoc". Mais le
latin ne s᾽exprime pas ainsi : dans une structure d᾽explicitation
en "id est" (ou "hoc est"), le syntagme qui vient en reformulation
se met au cas où on l᾽attend dans la phrase et c᾽est plutôt "hoc
est nobis omnibus" qu᾽on attendrait dans cette reformulation. Cf.
Nicolas (2005, p. 26).
689. Cicéron,
Mur. 26. Notons que Donat raccourcit la citation ("Praetor interea
ne pulchrum se ac beatum putaret atque aliquid ipse sua sponte
loqueretur, ei quoque carmen compositum est" etc.). Dans cet
exemple, "praetor" est à coup sûr un "nominativus pendens", alors
que "nos omnes" peut être pensé comme un accusatif. On a le
sentiment que Donat hésite : accusatif induit analogiquement par
le vers précédent (scholie 2) ou par l᾽ellipse d᾽une préposition
gouvernant l᾽accusatif (scholies 1-2), ou syllepse de cas ("nos
omnes", accusatif ou nominatif ?, mis pour un datif). La
comparaison avec le tour cicéronien semble l᾽analyser cette fois
assez clairement comme un nominatif.
690. La remarque vaut pour la citation de Cicéron
("praetor... ei"), non pour celle de Térence, dans laquelle il n᾽y
a pas de reprise au bon cas du segment "nos omnes".
691. Le texte grec avait dans
le ms. Cujas une forme peu claire, mais on le trouve aussi dans
VK, très lisible et à peu près conforme à ce que que nous éditons
avec Wessner, sauf pour le dernier mot, lu "κινυχηκοτεσ" chez K et
"κιγιχηκοτεσ" chez V). Tel que l᾽a reconstitué Sabbadini et que
l᾽édite Wessner, il constitue deux trimètres iambiques. Le rapport
au texte térentien est évident sur le plan sémantique. Mais
peut-être l᾽est-il aussi sur le plan syntaxique : alors qu᾽il
vient de s᾽acharner sur la syllepse de cas de Térence, Donat dit
"et tout cela est chez Apollodore". Tout quoi ? Le sens ? Ou aussi
la construction ? En effet, peut-être Donat fait-il implicitement
remarquer dans le grec une syllepse de personne, avec un énoncé
qui part comme une généralité de troisième personne du pluriel
("οἱ γὰρ ἀτυχοῦντες", les malchanceux) pour continuer à la
première du pluriel, dans une sorte de rupture qu᾽à sa façon
Térence aurait voulu imiter.
692. Il s᾽agit sans doute de relever un tour en
anacoluthe (voir la scholie suivante) dans lequel le premier
élément ici commenté pourrait à la limite fonctionner
indépendamment, la relation entre "nos omnes" et "lucrum est"
n᾽étant pas grammaticale, puisqu᾽on attendrait "nobis omnibus". Il
faut donc comprendre que le segment "nos omnes...labos",
représenté inexactement par le lemme, est indépendant de la
construction de la suite, dont il dépend cependant pour le
sens.
693. Le texte est ici
difficile à établir : voir la note apposée au texte latin.
L᾽anacoluthe, si c᾽est bien de cela qu᾽il s᾽agit, peut soit porter
sur l᾽ensemble des vers 286-287, et non pas spécifiquement sur
"rescitum est", ici donné à titre d᾽indice textuel relatif, ou,
pourquoi pas ?, porter effectivement sur cette forme verbale. En
effet, le pronom neutre "id" paraît reprendre le masculin "labos"
de la relative qui précède, dans une certaine rupture de
construction, que d᾽ordinaire Donat appelle syllepse (alors qu᾽il
appelle en général anacoluthe ce qu᾽il a appelé syllepse dans le
vers précédent...) : ainsi si en français nous traduisions "nous à
qui une peine est imposée, tout le temps qui se passe avant que
cela soit découvert..." (au lieu de "avant qu᾽elle soit
découverte"). Cela étant, voir la note apposée au texte français
de la scholie suivante.
694. Cette glose
très ramassée est curieuse. Les manuscrits n᾽ont d᾽ailleurs pas
l᾽intégralité du lemme, le "at" du début ayant été parfois absorbé
dans la lacune qui précède et qui concerne un segment écrit en
grec. Mais même telle quelle, elle pose un problème
d᾽interprétation. Sans doute Donat signale-t-il ici que "at"
équivaut à "sed" (ce que l᾽on sait évidemment). Comprenons qu᾽il
veut dire qu᾽en toute correction il devrait y avoir "sed". Mais,
plutôt que "sed", c᾽est bien "at" qu᾽on attend, au sens de "oui,
c᾽est vrai, mais" en début de phrase et même en début de réponse.
Du coup, il est possible que le texte soit corrompu et que cette
pseudo-glose "(AT)SICSEDSIC" (où "at" lui-même peut avoir été
ajouté par une partie de la tradition qui croyait avoir affaire à
un lemme et à sa scholie) soit en fait la fin du segment grec qui
précède, où il ne serait alors plus question d᾽anacoluthe mais
d᾽une figure dont le nom se termine par le suffixe "-σις".
695. Donat
explicite ici le "sic" par "quod uenisti et discordias esse
didicisti", et reformule la relative consécutive "qui te expedias"
tout en donnant "celerius" en synonyme de "citius" et "absoluas"
en synonyme d᾽"expedias". L᾽objet de cette pure paraphrase est
probablement (mais implicitement) de signaler la valeur de "qui",
ici adverbe relatif de manière, seul point de l᾽énoncé à poser
éventuellement problème à des élèves du quatrième siècle de notre
ère.
696. La scholie
est l᾽objet d᾽une étrange redite en 297, 2. En tout cas, il y a
ici une explication étymologique un peu cryptée : en utilisant le
verbe "expedire", Térence fait référence au sens fondamental de ce
verbe parasynthétique : "faire sortir des pieds", "désentraver les
pieds". Et son contraire est bien "impedire", que Donat utilise
dans l᾽explication lexicologique qu᾽il donne ici. Il redira la
même chose au vers 297 en raison de la présence, à nouveau, du
même verbe sous la forme "expediui".
697. La citation complète est "Soluite corde metum,
Teucri, secludite curas". Le rapport du vers virgilien à la phrase
commentée n᾽est pas clair, en dehors du contexte où il est
question de rassurer l᾽interlocuteur. Mais les mots de
l᾽inquiétude et de l᾽encouragement sont différents, sauf "soluite"
et "curas" chez Virgile qui reprennent les mots non de Térence
(qui disait "expedias" et "aerumnis") mais ceux de la
reformulation de Donat. En quelque sorte, Virgile illustre Donat
plutôt que Térence !
698. C᾽est l᾽argumentaire de
Parménon qui s᾽oppose à celui de Pamphile sur ce plan. Pamphile
est plutôt dans la fuite, Parménon dans l᾽affrontement des soucis
en vue de les résoudre.
699. Selon que l᾽on édite ce
que nous éditons ou ce qu᾽on lit dans les manuscrits "populus
romanus uideret", le sens change dans le détail, mais non
globalement. Il s᾽agit toujours de comprendre pourquoi Parménon
reste dans le vague. Dans notre hypothèse, la remarque ménage du
suspens, et permet de penser que les deux femmes sont coupables et
non, comme on le croit, la seule Sostrata. Dans l᾽hypothèse où on
conserverait "populus romanus", cela signifierait que dans
l᾽original grec, le personnage accusait une seule des deux femmes
et que Térence, dans son habileté coutumière, aurait ménagé un
suspens inconnu d᾽Apollodore. Comme on ne sait rien du passage
correspondant de l᾽original grec, on peut se perdre en
supputations sur la valeur de cette hypothèse, sans doute trop
implicite dans le commentaire, tel que nous l᾽avons, pour être
plausible.
700. Donat insiste sur le caractère
ternaire de l᾽énoncé chronologique sans marquer qu᾽il y a aussi
une progression, de l᾽ordre de l᾽amplification, dans la masse des
trois segments, de plus en plus longs. Implicitement, le caractère
tripartite vaut aussi par la simple juxtaposition en
asyndète.
701. Chez
Quintilien (3, 6, 39), l᾽état de la cause se divise en deux
sous-parties, la "substantia" et la "qualitas". La "substance"
consiste à débattre de la réalité d᾽un fait : s᾽est-il produit ou
non ? La "qualité" consiste à débattre de la nature du délit
constitué de façon indéniable. Peu après, au chapitre 42,
Quintilien ajoute la notion de "quantitas", le tout fondé sur une
typologie cicéronienne (Or. 45). La consolation de Parménon
exploite ce filon : certes il y a un souci (on ne débat donc pas
"de substantia"), mais c᾽est un petit souci (la question porte "de
quantitate" exclusivement).
702. Donat souligne l᾽habileté de Parménon
qui, en grossissant l᾽angoisse de Pamphile, l᾽amenuise dans un
second temps, puisque cela a pour effet d᾽éloigner d᾽un degré de
plus le fantasme (il se passe quelque chose de très grave) de la
réalité (c᾽est en fait un souci insignifiant).
703. Donat avait
lui-même caractérisé la tirade de Parménon comme un type de
consolation. Pamphile, qui a été à bonne école, n᾽en est pas dupe
et en joue. Le non-dit que révèle Donat est donc que Parménon
s᾽accorde avec lui pour trouver la situation
affligeante.
704. Le terme "caput" renvoie ici
clairement au début d᾽acte.
705. L᾽"affaire" est donc son mariage avec
Philumène.
706. Donat commente "alibi" de deux façons : une
première fois comme s᾽il était complément de "deditum", ce qu"il
glose par "in meretrice" (j᾽avais l᾽esprit occupé de la
courtisane), une deuxième comme complément de lieu, d᾽où l᾽emploi
d᾽une préposition différente, "ad". Comme si on opposait en
français "J᾽avais l᾽esprit occupé ailleurs" et "Ailleurs, j᾽avais
l᾽esprit occupé".
707. Dans ce vers de
L᾽Andrienne,
250-251, signifiant "ils nourrissent une espèce de monstre : et
comme on ne peut la refiler à personne, on vient vers moi",
l᾽amoureux utilise le même verbe "obtrudo". Voir le commentaire de
And. 250, 4, et la note.
708. Donat fait remarquer le
présent de narration, au lieu de l᾽imparfait duratif du récit
("que mon père cherchait à m᾽imposer"), qui rend le tableau plus
frappant.
709. En bon
lexicologue, Donat, pour expliquer les différents sens d᾽un mot
polysémique, a recours à la méthode des synonymes. Il ne trouve
pas mieux, pour illustrer le premier sens, qu᾽un synonyme en grec.
Cela lui arrive à l᾽occasion. Signalons tout de même que le mot
grec se trouvait dans le ms. Cujas et que la plupart des mss. que
nous possédons pensaient avoir ici affaire à du latin ("multis
modis" par exemple chez V). Mais K (que Wessner n᾽avait pas
consulté) assure la leçon μόλις.
710. Il l᾽a
dit en l᾽espèce, mot pour mot, au commentaire de 288, 2 : voir la
note.
711. Ici encore,
comme en 288, 2, Virgile semble venir en appui de la reformulation
de Donat.
712. Il faut
comprendre que Pamphile, comme il l᾽a fait à l᾽égard de sa liaison
avec Bacchis (voir les scholies 284, 4-5), préfère rester évasif
sur les personnes en utilisant des adverbes de lieu ("mon cœur est
passé de là à ici") plutôt que des noms communs ("mon cœur est
passé de la courtisane à mon épouse"). Cela lui évite sans doute
de mettre un nom compromettant ("meretrix") sur sa liaison passée,
dont il a honte et qui se révèlerait tout aussi bien par contraste
si, la seconde fois, il parlait d᾽une épouse. Il ne désigne donc
ni nom propre ni statut social.
713. Si la
construction de cette scholie n᾽est pas limpide, l᾽idée de Donat
se comprend. "Porro" a pour synonyme "deinde", et "deinde" (comme
"porro" par voie de conséquence) a parfois la valeur de connecteur
logique dans une énumération ("implicatio") ; énumération
d᾽inquiétudes dans le cas présent. La tournure "uim referentis"
est assez étrange, mais il nous arrive aussi de prendre de tels
raccourcis en français, lorsque nous disons (de manière
enfantine ?) que telle chose "signifie quelqu᾽un qui etc.",
donnant une illustration au lemme plutôt qu᾽une définition. Ces
tournures où un participe remplace un gérondif ou un substantif
technique ne sont pas isolées chez Donat : voir par exemple Ph.
201, 5 ("uim cohaerentis", une force de cohésion), 206, 3 ("uim
negantis", une valeur négative), 207 ("uim concedentis", une
valeur concessive). Ici on pourrait rendre la traduction plus
technique en écrivant : "᾽deinde᾽ a parfois une valeur de rappel
dans une série continue de malheurs".
714. Comprendre que Pamphile a
envisagé le passé ("prius quam", 294, "abstraxi... contuleram",
2297-298), le présent ("noua res orta", 298) et maintenant
l᾽avenir, en imaginant les réactions futures de sa mère, de sa
femme et de lui-même. Cela ferme la boucle commencée à la scholie
294, 2 : "ante rem, in re, post rem".
715. Implicitement
"et non d᾽un adverbe".
716. Peut-être
Donat cherche-t-il à justifier l᾽infinitif en disant qu᾽il est
régi par un verbe d᾽ordre qui gouverne l᾽infinitive ("iubere"). Il
s᾽agit alors d᾽une remarque de syntaxe et de construction des
verbes. Mais peut-être est-ce plutôt une remarque sémantique :
pour adoucir le propos, justement un peu impie, de ce fils qui
envisage les injustices de sa mère, le poète ajoute que la piété
filiale lui enjoint de les tolérer.
717. Comprendre qu᾽il rompt
un parallélisme attendu avec un génitif dans les deux plateaux de
la balance. Donat, sans le dire, illustre un cas de "varietas"
térentienne.
718. "Diuturnitas" exprime le duratif, "spatium" le
ponctuel aoristique. Mais il faut comprendre que c᾽est dans le cas
présent et non en général que l᾽adverbe "olim" exprime la durée.
En effet, il est tout à fait habilité aussi à exprimer un moment
ponctuel dans le passé (ou dans le futur), au sens de "un
jour".
719. Implicitement, Donat signale une amplification :
1. elle l᾽a supporté ; 2. et pourtant il avait objectivement des
torts à son endroit ; 3. et en plus elle n᾽a rien dit.
720. Donat analyse
visiblement "quae" comme un accusatif neutre pluriel, mais on
l᾽analyserait plus volontiers comme un nominatif féminin
singulier, sujet de "patefecit" et ayant pour antécédent
Philumène, puisque "tot meas iniurias" est déjà COD (certes, en
prolepse) de "patefecit". Du coup nous comprenons sa scholie comme
signifiant que "quae" n᾽a pas pour antécédent le seul mot
"iniurias" mais l᾽ensemble des propositions qui précèdent et prend
le sens de "choses que jamais elle n᾽a révélées".
721. Donat
reprend ici la structure en deux temps du vers 305 de
Térence.
722. Les
éditions consensuelles de Térence donnent ici "Haud quidem
hercle : paruom. Si uis uero"... On suppose que l᾽abréviation "e."
du lemme correspond à "est". De fait, plusieurs mss. de Térence
ont "paruom est". La présence du verbe est, au demeurant,
indifférente métriquement.
723. "Vero" est un adverbe au sens de
"vraiment" : "si tu veux vraiment..." ; c᾽est une conjonction au
sens de "mais" : "mais si tu veux..." ; c᾽est (plus
acrobatiquement) un nom, en réalité un adjectif substantivé au
datif, au sens de "la vérité" : "si tu veux poursuivre pour la
vérité une vraie méthode"...
724. C᾽est-à-dire la réplique de Parménon que Donat
commente, celle qui se trouve juste après le "necesse est" de
Pamphile.
725. Telle
quelle, la réplique de Parménon est elliptique, faute de verbe.
L᾽idée est donc qu᾽elle s᾽appuie sur le verbe de la réplique de
Pamphile, c᾽est-à-dire la structure "necesse est euenisse", ce qui
ne peut se faire que sur le début, non sur la fin (comme le dit
avec ses termes la fin de la scholie). Si l᾽on développe le début
de la réplique en s᾽appuyant sur ce que dit Donat, cela donne
"Haud quidem paruom necesse est euenire", c᾽est-à-dire "il n᾽est
même pas nécessaire qu᾽il soit arrivé quelque chose de petit".
Cette ellipse en cache une autre, dans un raisonnement a
fortiori : puisque même le peu important n᾽est pas nécessairement
arrivé, a fortiori il n᾽est rien arrivé d᾽important.
726. Donat fait une remarque
de morphosyntaxe. Il faut comprendre que "irae" n᾽est pas le
génitif singulier complément du nom "iniurias" (les injustices
dues à la colère), mais implicitement le sujet de "faciunt", donc
nominatif pluriel.
727. Sur le texte de ce passage, voir la
note apposée au texte latin. La métalepse consiste ici à inverser
dans l᾽énoncé sentencieux de l᾽esclave le sujet et le COD par
rapport à ce qu᾽on attendrait : "les grandes injustices produisent
les grandes colères", qui devient chez Parménon un proverbe
burlesque "les grandes colères produisent les grandes
injustices".
728. Donat ne semble pas pencher pour
cette solution ; en effet, il n᾽est pas besoin d᾽entendre "facere"
comme "montrer, prouver", mais il peut se comprendre ici dans son
sens premier de "provoquer, créer", si l᾽auteur veut dire que ce
n᾽est pas la colère qui crée la faute (ce qui n᾽est certes guère
différent du verbe "prouver"), et, partant, ce n᾽est pas
l᾽importance de la colère qui "fait" l᾽importance de la faute. Et
c᾽est là le caractère double de l᾽affirmation de Parménon que
commente Donat à la scholie suivante, qui porte sur le sens de la
phrase et non sur sa syntaxe. Dans la scholie suivante (307, 4),
Donat semble se contredire, puisqu᾽il dit "faciunt pro ostendunt"
quand il avait paru rejeter cette interprétation du verbe
"facere". Peut-être est-ce là le résultat d᾽une compilation de
plusieurs strates du texte, ou bien Donat revient-il sur ce qu᾽il
avait rejeté en raison de la proximité sémantique qui semble
finalement se faire jour entre les deux verbes dans l᾽expression
si bien commentée.
729. Donat s᾽ingénie à
simplifier le tour très alambiqué de Parménon. Il relève une
difficulté syntaxique, qui consiste en la présence d᾽une relative
qui a attiré son antécédent, d᾽où "quibus in rebus" pour "in eis
rebus in quibus" (dans cette situation dans laquelle) ; d᾽autre
part une seconde difficulté de syntaxe qui se mue en une
difficulté de vocabulaire puisque, dans des relatives de ce genre,
il est d᾽usage qu᾽on reprenne l᾽antécédent attiré dans la relative
au moyen d᾽un pronom de rappel ; or ici, sans raison apparente,
Parménon reprend le mot "res" non pas par un simple anaphorique
"de eis" (sous-entendu "rebus") mais par le tour "de eadem causa".
Changement de mot, de nombre, entrave à l᾽usage... C᾽est peut-être
en cela qu᾽il parle comme un esclave, dans un style amphigourique
qu᾽il ne maîtrise pas pleinement.
730. La differentia entre
"iratus" (en colère) et "iracundus" (colérique), sur le critère de
la fréquence ou, mieux, sur celui de l᾽opposition conjoncturel vs
structurel, recoupe celle d᾽"ira" et d᾽"iracundia" et se retrouve
ailleurs dans le commentaire : voir Ad. 755, 2 ; 794, 2 ; Ph. 189,
5 ; 185, 4 (dans une moindre mesure).
731. C᾽est-à-dire que Parménon fait une
comparaison entre les femmes et les enfants.
732. La proposition est,
avec "quam", clairement exclamative. Mais peut-être faut-il
comprendre que la phrase doit aller jusqu᾽à "quapropter" ("les
enfants, comme ils se querellent pour des broutilles,
pourquoi ?").
733. Donat veut dire
qu᾽à la question posée par "quapropter" répond la proposition dont
"enim" fait partie. Comprendre qu᾽il y a dans "quapropter" une
demande, et dans "enim" une réponse à cette demande.
734. Parménon fait ici les
questions et les réponses en maître d᾽école du jeune homme à qui
il s᾽efforce d᾽enseigner un peu de dialectique à sa façon.
735. Ce que
commente Donat, c᾽est "quia", conjonction causale, notion qui se
dit en grec, "αἰτιολογικὴ".
736. Donat semble
commenter "gubernat" métaphore navale.
737. En effet l᾽attraction
de l᾽antécédent à l᾽intérieur de la relative semble produire ici
un "nominativus pendens", "animus". Il est probable que le
grammairien préfèrerait "qui gubernat eos, animum infirmum
gerunt".
738. C᾽est-à-dire
toutes ces particularités grammaticales et stylistiques. Parménon
est ridicule dans sa dialectique, il se met en scène en train de
faire sa leçon et il parle de manière presque incorrecte. Sur le
texte de l᾽ensemble du commentaire de ce vers, voir la note
apposée au texte latin.
739. Comprendre "entre les enfants (comparant) et les
femmes (comparé)".
740. Sur cette étrange reformulation, voir
la note apposée au texte latin. Donat veut dire que "fortasse"
peut se joindre à l᾽infinitif avec valeur hypothétique dans
l᾽ancienne langue, et non au seul subjonctif, comme de son
temps.
741. Ici "prouerbiale" signifie
"expression toute faite" et non "proverbe" au sens strict. Donat
relève des locutions latines et grecques caractérisées par le
rapprochement asyndétique de deux adverbes de sens complémentaire
auxquelles on peut comparer le français "deçà delà" ou "comme ci
comme ça".
742. Il semblerait
que Donat soit le seul à utiliser ce déverbal sur
"cursare".
743. Sans doute parce que les uns
s᾽interrogent quand les autres, qui savent réellement ce qu᾽il en
est, doivent agir pour que l᾽accouchement se passe bien.
744. L᾽invocation à Junon
Lucine est de mise dans les accouchements. Comme on accouche
souvent dans les comédies romaines, l᾽invocation devient donc un
code pour le spectateur autant que pour les personnages. Voir And.
Praef. 1, 9 ; And. 473, 4 ; Ad. 487, 1 et la note de fin de
scholie. Ici Donat semble dire que Térence joue avec le code : le
spectateur comprend qu᾽il s᾽agit d᾽un accouchement secret mais
Pamphile croit qu᾽il s᾽agit d᾽une maladie de son épouse
bien-aimée.
745. Donat signale l᾽emploi du verbe
"uideor" qui, avant de signifier "sembler" est le passif du verbe
"voir". Il en conclut donc qu᾽on utilise un verbe de vision pour
toutes sortes de perceptions imprécises. Chez Térence, on croit
"voir" la voix de la belle-mère, chez Virgile, on croit "voir" le
hurlement des chiens. Même type de réflexion et même illustration
en Eun. 454, 2. En même temps, son expression est un peu forcée
car on a l᾽impression qu᾽il donne à "uisa" le statut de nom commun
terminologique (on appelle "visions" toutes les sortes de
perception). Or là c᾽est erroné : c᾽est vrai seulement pour le
participe "uisa", de "uideor". Mais "uisum", terme technique,
implique bien le sens de la vue.
746. Donat fait une note de caractérologie. Seul un
amoureux peut argumenter en disant "je n᾽existe plus parce que je
suis mort".
747. Donat
dit "rursus" parce que Pamphile, absorbé dans son espionnage,
avait provisoirement cessé de se plaindre.
748. L᾽argument de Parménon est une
minoration de l᾽événement. Il doit seulement s᾽agir, dit-il, d᾽une
de ces angoisses féminines irrationnelles. Le terme ἐξουθενισμός
caractérise le dédain qu᾽on a d᾽une chose ou d᾽une personne ou de
la désinvolture à l᾽égard d᾽une situation qui pourrait paraître
grave. Donat l᾽utilise à l᾽occasion : voir Eun. 982, 1 ; Ad. 119,
3 ; 729, 1 ; et dans ce même commentaire, Hec. 36 et 551,
4.
749. La citation exacte est : "Nam ut
in naui uecta es, credo, timida es". Donat la cite de mémoire et
l᾽utilise en d᾽autres occasions, sous cette même forme inexacte
(en sorte qu᾽on peut croire qu᾽il ne lit pas le même texte de
Plaute que nous) : voir Ad. 305 ; Eun. 642, 2 ; Ph. 284. Ici, le
raisonnement lexicologique est forcé. Il faut expliquer l᾽emploi y
compris dans la sphère physique du verbe fréquentatif "pauitare" ;
mais Donat part en fait de "pauere", verbe de base, qu᾽il associe
dans la foulée à "timere", et illustre le tout par l᾽adjectif
"timidus". De proche en proche, il s᾽est bein éloigné de son point
de départ. Ces à-peu-près (utilisation d᾽un mot de même famille ou
d᾽un synonyme pour illustrer le terme de départ) sont constants
dans la méthode lexicographique et étymologique des Latins. Les
exemples abondent dans Nonius Marcellus.
750. La
peur produit donc des effets clairement physiques, comme la
maladie. Il est possible, aussi, que "palpitare uenis" soit un
ersatz étymologique pour "pauitare" mais sans qu᾽on puisse le
garantir.
751. Verbe présent dans la question
de Pamphile, que Parménon sous-entend dans sa réponse.
752. Encore
une scholie redite qui témoigne du désordre dans lequel le corpus
de scholies a été démembré puis remembré.
753. Comme
dans Ph. 201-202, le jeune homme parle à son aimée en son absence.
C᾽est cela qui est "amatorius" (voir la même formulation ou à peu
près en Ph. 201, 3). Il s᾽agit d᾽une remarque de
caractérologie.
754. La
glose porte sur "affectam".
755. Ce commentaire retors a pour but
de faire émerger la notion de "famille de mots", voire de "racine
commune" que ne connaissent pas les Latins. Une forme élégante
d᾽autonymie sémiotypique : voir Nicolas (2005 :
425-428).
756. Il va de soi que, dans la
caractérologie comique, le personnage d᾽amoureux et celui de mari
ne se recoupent pas forcément. Tout dépend de l᾽âge du mari. Si,
comme ici, il est "adulescens", alors il est forcément amoureux de
sa femme. S᾽il est "senex", alors on s᾽attend à ce qu᾽il soit sans
cesse en désaccord avec son épouse. Voir aussi la scholie 361, 1
et la note.
757. Donat explique ailleurs qu᾽il n᾽est de
toute façon pas convenable, dans une comédie, de parler de la mort
de personnages jeunes (sauf les menaces de suicide des jeunes gens
amoureux, auxquelles personne ne croit). Voir par exemple Ph. 750,
2 et 967, 2.
758. On ne voit
pas bien ici à qui renvoie le "a ceteris", puisque ni Parménon ni
Pamphile (ni Philumène elle-même !) ne le savent non plus. En
fait, à ce stade, quelques-uns savent quelque chose (Pamphile sait
qu᾽il a violé une jeune fille, Philumène et sa mère savent qu᾽elle
a été violée juste avant son mariage), d᾽autres ignorent tout,
mais personne n᾽a encore fait le recoupement.
759. Donat signale que Parménon semble répondre à la
question d᾽un interlocuteur fictif.
760. D᾽évidence ce verbe déponent gêne les élèves de
Donat, qui se sent obligé de le gloser. Voir la scholie Ad. 657,
2.
761. "Illorum" renvoie sans doute plutôt à la famille
en bloc (d᾽où le masculin collectif), et en particulier à
Philumène.
762. La glose porte implicitement sur "era in crimen
ueniet", qu᾽elle paraphrase.
763. En tant qu᾽esclave, Parménon serait torturé pour
les besoins de l᾽enquête.
764. Remarque
dramaturgique : malgré les précautions de Myrrhina pour que
Philumène accouche sans bruit, Sostrata, depuis la maison voisine,
a entendu le branle-bas. La topographie scénique rend la chose
vraisemblable. C᾽est en même temps une remarque grammaticale sur
l᾽emploi du pronom de lieu "hic", qui indique une distance zéro
par rapport à l᾽énonciateur : la maison de Myrrhina est donc,
quasiment, à une distance zéro de celle de Sostrata.
765. La
scholie porte donc implicitement sur le verbe "adgrauescat" absent
du lemme.
766. Il
s᾽agit peut-être de commenter la double de diathèse de l᾽adjectif
"grauis", qui est peut-être mieux compris dans un sens actif,
comme chez Térence et Salluste (c᾽est la maladie qui est grave,
lourde), que passif, comme chez Virgile (c᾽est le personnage qui
est alourdi par la maladie).
767. Donat signale plus d᾽une fois qu᾽il y a chez
Térence une volonté de jouer avec les codes comiques en mettant en
scène des caractères qui trompent l᾽attente : la courtisane
désintéressée et la belle-mère aimante sont des contre-types
emblématiques de l᾽art de Térence. Voir : Eun. 37 ; Eun. 198 ;
Hec. 276, 1 ; Hec. 727.
768. Cette citation trouve sa
pertinence dans l᾽emploi de la préposition "ad" après un verbe de
vision.
769. Comprendre à cause de la belle-mère de son fils,
Myrrhina, chez qui elle ne saurait rentrer sans y être invitée,
d᾽autant que Parménon a révélé qu᾽elle avait été éconduite la
veille. On a donc une belle-mère sympathique, partagée entre son
devoir de porter secours à sa bru et sa réserve.
770. Parménon accentue
l᾽insulte faite à Sostrata la première fois puisque, au lieu de
dire simplement qu᾽on l᾽a laissée dehors, il insinue qu᾽on l᾽a
chassée après l᾽avoir fait entrer. Cela constitue un degré
supplémentaire d᾽affront.
771. Chacun se dénonce plus ou moins volontairement
comme de son clan : Parménon se désigne comme "l᾽esclave de
Sostrata", donc de l᾽autre maison, Sostrata comme "la mère de
Pamphile", plutôt que comme la belle-mère de Philumène. Mais, dans
le cas présent, l᾽une des deux appellations implique l᾽autre, dès
lors que Pamphile est marié à Philumène. On voit tout de même ce
que Sostrata choisit d᾽expliciter et, par là même, ce qu᾽elle
laisse implicite.
772. Il reste donc en apparence dans le
conseil d᾽ordre général, mais c᾽est bien le conseil "ne m᾽envoie
pas là-bas" qui est en sous-jacent.
773. Pour adoucir son propos précédent, qui était
effectivement adressé à Sostrata à la seconde personne, il passe à
un propos purement général, du niveau de la sententia, pour éviter
de dire "tu aimes quelqu᾽un qui te déteste".
774. L᾽argument a un air de
généralité qui le fait ressembler à une sententia, non autrement
connue sous cette forme. Mais elle sent la sagesse
populaire.
775. Si c᾽est une sententia, il manque "eum"
(l᾽antécédent de la relative "cui odio ipsus est"), car dans ces
maximes générales qui ont vocation à concerner l᾽humanité on parle
au masculin (singulier ou pluriel) : c᾽est ce que fait Parménon
avec "ipsus" qui, dans ce cas particulier, recouvre en fait la
personne de Sostrata. Mais si sous la maxime on veut rejoindre le
cas spécifique visé, il manque "eam", représentant Philumène. Mais
cela semble incompatible avec le masculin d᾽universalité "ispsus".
En tout cas, c᾽est bien l᾽antécédent du pronom "cui" qui manque,
ce qui accentue le caractère sententieux de l᾽énoncé de
Parménon.
776. L᾽ajout est en fait le
deuxième volet de l᾽argument sententieux promis ("bis facere
stulto"). Si le premier volet ("c᾽est une attitude inutile") ne
suffit pas, celui qui aime ayant toujours la patience d᾽attendre
que la situation s᾽améliore, le second ("en agissant ainsi, il
ennuie l᾽être aimé et c᾽est contre-productif") vise à une plus
grande efficacité encore. Car on n᾽obtient pas gain de cause en
forçant la main à l᾽autre. La scholie suivante le
reconfirme.
777. C᾽est-à-dire "ex", préposition d᾽abord puis
préverbe ensuite.
778. "Remittere" a pour sens
premier "renvoyer", "relâcher", transitif ; il peut avoir un sens
de "laisser aller qqch.", duquel peut découler un sens moyen
("neutre") "faire relâche", que commente ici Donat. Sur la
typologie des voix verbales chez Donat, voir notre note aux
scholies Ad. 2, 4 et 319, 1.
779. Mais il est intempestif pour l᾽économie de
la pièce que Parménon soit au courant à ce moment. Donc son erreur
est nécessaire et elle est techniquement entretenue par le
poète.
780. Le rapport entre la citation et le lemme n᾽est
pas évident. On peut penser que c᾽est le "scio" qui fait l᾽objet
du commentaire par la citation, car le passage cité de
L᾽Enéide est celui d᾽une prédiction que fait Vénus à
Enée : le "credo" de Vénus est comparable au "scio" de Parménon,
car les deux introduisent un discours de prédictions. Mais surtout
ils sont tous les deux en incise.
781. Cette figure est parfois nommée
"faute de goût" (κακόζηλον) par Donat (voir Eun. 192, 2 ; 243, 5 ;
722, 3). Il cite à l᾽appui de ce phénomène systématiquement les
mêmes exemples. Voir notre note de fin de scholie Ad. 668,
1.
782. Anacoluthe qui porte donc sur le mode : il
s᾽agit d᾽une interrogative indirecte, on attendrait donc le
subjonctif. Mais l᾽indicatif est banal chez les auteurs
archaïques.
783. La reformulation
est bizarre car on ne voit pas comment elle pourrait
syntaxiquement prendre la place de l᾽original poste pour poste.
Tel quel, "quae" doit être un neutre pluriel accusatif, alors que
chez Térence c᾽est un nominatif féminin singulier dont
l᾽antécédent est soit "rem" soit "irae" postposé.
784. Cette scholie 1, absente
chez Wessner (voir note apposée au texte latin), est peu claire
dans sa globalité. Il s᾽agit de signaler que la remarque de
Sostrata sur la physionomie de Pamphile annonce les lamentations
prochaines du jeune homme. Cela prépare la scholie 2, où il est
question de caractérisation : l᾽attitude du jeune homme et son
discours vont être en phase. En revanche, le rapport à la citation
de Virgile est obscur. C᾽est Didon qui est décrite dans ce
passage. Est-ce une discrète didascalie de mouvement et de ton :
Sostrata n᾽a qu᾽à faire comme Didon et baisser le visage et parler
à mi-voix ? Signalons en tout cas que le vers ici cité précède
d᾽une unité le passage En. 1, 562 qui est l᾽objet d᾽une
illustration quelques scholies plus haut en 288, 3. On sait que
Donat a parfois l᾽esprit d᾽escalier et qu᾽une citation peut venir
se placer parfois de façon forcée parce qu᾽elle est encore sous
ses yeux et que l᾽occasion fait le larron. Sur cette méthode de
travail, voir par exemple notre note à Ad. 215, 2.
785. "Interuenit" signifie ici que Pamphile coupe la
parole à Sostrata. C᾽est ce qui justifie cette scholie sur l᾽ordre
des mots (dans une phrase où il n᾽a rien de particulièrement
remarquable) : les deux répliques de Sostrata, coupées par celle
de Pamphile qui salue sa mère, sont à comprendre comme une seule
phrase. Notons aussi que dans sa reformulation Donat ajoute pour
la correction "te", le sujet de l᾽infinitive facile à suppléer.
Mais ce n᾽était sans doute pas là qu᾽était le problème : il était
dans la reconstitution de la phrase complète par dessus
l᾽intervention de Pamphile.
786. Donat développe la scholie précédente : l᾽énoncé
de Pamphile est suffisamment ambigu pour qu᾽on puisse
l᾽interpréter comme l᾽amélioration de cette mystérieuse maladie,
alors que, désormais, il sait qu᾽il s᾽agissait d᾽un accouchement,
situation à laquelle sa réponse "meliuscula" apporte aussi une
réponse. Donc il ne ment pas encore à sa mère, il est seulement
évasif.
787. C᾽est-à-dire que son attitude empathique la disculpe
ou devrait la disculper tout de suite aux yeux de
Pamphile.
788. A la question
"pourquoi pleures-tu ?", la réponse "recte" est ambiguë selon que
l᾽adverbe se comporte en adverbe de phrase ou en adverbe
d᾽énonciation. Elle peut se comprendre "je pleure à bon escient",
et c᾽est une façon, tout en admettant le sentiment de tristesse,
de ne pas répondre néanmoins au fond de la question ; elle peut se
comprendre "tu as raison <de poser la question>", ce qui est
un refus de réponse qui peut aussi s᾽interpréter de multiples
façons : "tu as raison, je suis triste" ou "tu as raison de poser
la question, car j᾽ai l᾽air triste (mais ne le suis pas)", entre
autres. A ces deux premières versions, l᾽ajout de "mater" vient
comme une excuse de ne pas répondre. Mais on peut aussi penser que
c᾽est une réponse qui cadre avec la question (voir la fin de la
scholie) : "<Tu te trompes>, tout va bien".
789. Donat fait la même
remarque sur la forme de génitif "ornati" en And. 365 et Eun. 237,
4. C᾽est une remarque morphologique à l᾽usage de ses élèves qui
pourraient s᾽étonner du comportement anomal de ce mot de quatrième
déclinaison.
790. Donat
souligne donc le sème ᾽soudaineté᾽ dans le sens propre du verbe
"inuadere" (prendre d᾽assaut, investir).
791. Indication de mise en scène.
Donat nous fait remarquer en effet qu᾽il ne doit pas y avoir
d᾽ambiguïté. Il y a deux maisons voisines, et Pamphile, en disant
"là-dedans", montre celle de Sostrata, pour ne pas que Sostrata
puisse penser dans le contexte qu᾽il s᾽agit de désigner
implicitement la maison de Myrrhina.
792. La
raison explicite est "vas-y, je te suis". Elle n᾽est guère
efficace. C᾽est la raison implicite qui est efficace : "rentre à
la maison, j᾽arrive de suite continuer la conversation avec toi :
on ne peut parler de ces choses-là dans la rue", ce qui à la fois
justifie sa réserve et sa réticence dans cette scène et fait
sortir Sostrata de scène.
793. L᾽ordre est donc tempéré par des éléments de politesse
élémentaire.
794. Remarque de syntaxe, explicitée dans la scholie
suivante.
795. Le datif de personne et l᾽accusatif de chose
avec "adiutare" semblent étrange à Donat. On attend l᾽accusatif de
la personne, et c᾽est ainsi que Donat reformule la phrase, en
intégrant l᾽autre complément dans une apposition au COD. On
pourrait trouver également le datif de la personne à laquelle on
vient en aide, mais il est toujours seul, sans l᾽accusatif de la
chose qui fait l᾽objet de l᾽aide (cf. Pétrone, 62, 11). La
construction de Térence avec double accusatif se retrouve dans
Heaut. 416. Si Donat parle d᾽hypallage (syntaxique en l᾽espèce),
c᾽est parce qu᾽il y a échange de cas : la chose remplace la
personne à l᾽accusatif.
796. "Domum", du fait qu᾽il se construit sans
préposition et qu᾽à côté de lui existe un locatif "domi" sorti du
paradigme et considéré comme une forme adverbiale, peut passer
pour un adverbe. La question est de savoir comment interpréter
cette remarque. Donat comprend-il (comme nous) "uiam qua domum
redeant" (la route par laquelle rentrer à la maison), auquel cas
"domum", en prolepse, est "l᾽adverbe" de lieu du verbe "redeant",
ou comprend-il "sciunt ipsi uiam domum" (ils savent bien eux-mêmes
la route de la maison), auquel cas on a un syntagme "uiam domum"
(comme en anglais "the way back home") et un "adverbe" qui
fonctionne sans verbe ? Cette seconde solution est très plausible
étant donné l᾽explication que le grammairien donne ci-dessous de
"qua".
797. Ce groupe de trois scholies vise à
montrer dans le détail la congruence entre le personnage et sa
parlure. Parménon est un esclave paresseux et indiscret (scholie
1). Et il le prouve en répondant de cette façon à l᾽ordre qui lui
est fait. Il donne l᾽impression de n᾽avoir pas entendu la fin de
la réplique de son maître, puisque, au lieu de dire "ils sont
assez grands pour les porter tout seuls", il dit "ils sauront bien
retrouver la maison tout seuls", ce qui paraît s᾽enchaîner sur "va
retrouver les esclaves" (scholie 2). Dans ce cas, "qua"
s᾽interprète comme un adverbe relatif qui s᾽enchaîne sur "uiam",
avec "domum" en prolepse (la route par laquelle ils vont rentrer à
la maison). Mais il a certainement entendu et dans ce cas, pour la
cohérence de l᾽enchaînement (à supposer qu᾽elle soit nécessaire
dans une scène comique), Donat cherche une autre valeur de "qua".
On comprend (peut-être) qu᾽il suppose une segmentation de la
réplique : "Quid ? sciunt ipsi uiam domum. Qua redeant ?" :
"Quoi ? Ils savent bien le chemin de la maison. Et comment revenir
(avec les bagages)".
798. L᾽"industria" prêtée à Pamphile est bien évidemment
celle de Térence. Les personnages trop concernés (Sostrata) ou
trop bavards (Parménon) sont éloignés par Pamphile, certes, mais
si Pamphile s᾽apprête à révéler au public ce qu᾽il a vu en
coulisse, c᾽est bien par la volonté du poète... Il s᾽agit donc de
faire participer tel ou tel personnage à telle ou telle parcelle
de la vérité. A ce moment de l᾽action Pamphile sait que sa femme a
accouché et sait qu᾽il n᾽est pas le père. (Il ne sait pas encore
qu᾽il se trompe sur ce plan-là). Philumène et Sostrata savent que
cet enfant est le fruit d᾽un viol. Dans un autre espace scénique,
Bacchis et Pamphile savent que Pamphile a violé une jeune femme
juste avant son mariage. Et Parménon sait que son jeune maître n᾽a
pas touché son épouse dans les premiers mois de leur mariage. Et
pour l᾽instant personne n᾽est en mesure de faire le lien entre les
différents événements. Mais le public est celui qui a les moyens
de faire le lien avant les autres, à condition que, comme
s᾽apprête à le faire Pamphile, on le mette au courant.
799. Il est nécessaire que Pamphile supporte par
amour une situation qu᾽à ce moment de l᾽action un mari qui ne
serait pas à ce point amoureux ne supporterait pas. Pamphile est
donc dans son rôle car, tout mari qu᾽il est, il est un
"adulescens", donc un amoureux transi. C᾽est ce qui va sauver une
situation très compromise. Donat a déjà remarqué cette surdose
d᾽amour dans le jeune mari en 326, 1.
800. Dans le passage de
L᾽Odyssée
mentionné ici, il s᾽agit réellement d᾽un récit. Mais Donat ne nous
fait pas remarquer la très étrange particularité du récit de
Pamphile (qui utilise bien le verbe "narrare" dans son début de
réplique) : c᾽est un récit qui n᾽est fait à personne, puisqu᾽il
est seul en scène. A personne, si ce n᾽est à destination du
public. Donat a déjà fait remarquer cette "industria" à la scholie
360, 4 (voir notre note). Mais c᾽est plutôt une faute
dramaturgique, comparable par exemple au récit-monologue que fait
Bromia racontant l᾽accouchement d᾽Alcmène dans
Amphitryon de Plaute. D᾽ordinaire, Donat félicite son
poète de mettre en scène les informations essentielles auxquelles
le public doit avoir accès au moyen de dialogues, notamment avec
des personnages protatiques dont la conversation est destinée à
donner de l᾽information. Mais ici, on ne sait ce qui pousse
Pamphile à faire ce long monologue-récit en pleine rue.
801. Comme souvent, Donat est sensible
au rapport entre l᾽antécédent et le pronom relatif. Il remarque
ici que l᾽adverbe "unde" vaut pour le pronom "a quo", plus
régulier puisque c᾽est un pronom qui convient pour un nom de
chose, plutôt qu᾽un adverbe de lieu.
802. Curieuse
reformulation, où les "yeux" sont censés "entendre" des malheurs.
C᾽est un raccourci malheureux, puisque Térence prévoit bien des
"oreilles" pour entendre dans son vers. Comprendre "les yeux par
lesquels j᾽ai vu ou <les oreilles par lesquelles j᾽ai>
entendu des malheurs".
803. Ce qui revient sans doute à dire que le
démonstratif "hic" équivaut au possessif de première
personne.
804. Donat fait
la même "differentia" (ou peu s᾽en faut) et les deux mêmes
illustrations virgiliennes en And. 234, 1. Gageons que la remarque
lexicologique devait se faire aussi dans son commentaire de
L᾽Enéide, avec des renvois cette fois
térentiens.
805. Un "nom", c᾽est-à-dire, pour nous, un
adjectif.
806. Donat est
un peu plus explicite en Eun. 127, 2. Comprenons sans doute que
l᾽exclamation pathétique ne sert en rien le récit et vient en
rallonge du propos. Mais cela est remarquable, comme le montre la
scholie suivante. Apparemment, le passage virgilien donné en
parallèle (En. 3, 38) illustre le même procédé de retardement par
incise dans le récit.
807. Notre
traduction suppose, sans garantie, que "per hoc" n᾽est pas un
autonyme. Mais on pourrait comprendre que Donat donne trois
équivalents sémantiques à ce "id" causal : "propter id", "per hoc"
et "ideo". Nous supposons plutôt qu᾽il met en relation, via un
"per hoc" en usage, "id" sans préposition (valant "à cause de
cela) et l᾽adverbe "ideo", de sens causal.
808. Donat explique trois fois la même chose : "id" est un
corrélatif de la conjonction causale "quod".
809. C᾽est-à-dire qu᾽il s᾽agisse
d᾽une chose bonne ou mauvaise ; Donat le précise dans la scholie
qui suit.
810. L᾽expression "recta uia" (de l᾽adjectif "rectus,
-a, -um", et du substantif "uia, ae", à l᾽ablatif de moyen) a en
effet le même sens que l᾽adverbe "recta". Donat suppose que
l᾽adverbe provient d᾽une ellipse du syntagme "rectā uiā", ce qui
n᾽est pas sûr.
811. Donat cite le vers 366 avec
"quam" là où les manuscrits térentiens ont "ac". Ce peut être une
bévue de sa part, sous la forme d᾽une reformulation rapide. Mais
ce peut aussi être attesté par le lemme 366, 1 : la forme "quia"
assez étrange dans la scholie (et qu᾽on ne lit pas chez C par
exemple) cache peut-être ce même "quam", qui serait alors partie
intégrante du lemme. Les deux constructions sont possibles. Dans
le doute, nous restituons pour le texte de Térence la séquence
"alio... morbo... quam".
812. Les réactions de Pamphile sont donc celles d᾽un
amoureux, non d᾽un mari dépité.
813. Pamphile est un bon garçon. Il
le prouve ici en disant "Mater consequitur". En effet, il parle de
Myrrhina, qui est la mère de Philumène. Or, avec un nom relatif,
l᾽absence de déterminant possessif oriente vers l᾽idée qu᾽il
s᾽agit implictement de la mère de "EGO" (donc Sostrata). Il aurait
pu dire "eius mater", "sa mère". Mais il dit "mater" comme s᾽il
fallait sous-entendre "mater mea". C᾽est donc plus flatteur et
plus tendre que s᾽il la nommait par son nom, dans une désignation
absolue et non plus relative. Le pendant est donné par une
remarque de Lachès commentée en 629, 1. Une remarque comparable
est faite à propos de l᾽appellation "Nourrice" en Ad. 288, 4. Voir
notre note ad loc.
814. Il est difficile en français de
trouver une traduction de "accidere" qui rende l᾽explication
morphologique de Donat.
815. Ce que
compare Donat ici, c᾽est la construction du verbe "accidere" :
"accidere" sans préposition chez Salluste, "accidere ad" chez
Térence. Mais la comparaison est biaisée, car la question "quo ?"
présente chez Salluste peut très bien dissimuler "ad" dans la
réponse correspondante. En outre, Les manuscrits de Salluste
donnent pour ce passage (Jug. 14, 17) "accedam" ("où aller ?"), et
non "accidam".
816. Il ne s᾽agit pas de noter ici un aparté, puisque
Pamphile monologue. Donat veut dire que "misertum est" représente
non pas une action du récit ni une parole du discours mais la
pensée qu᾽il a eue à ce moment-là. Ce serait un aparté si cette
scène entre Pamphile et Myrrhina était effectivement représentée
sur scène.
817. Le rapprochement
avec ce passage très célèbre du début du chant 4 de
L᾽Enéide est subtil. La situation est certes
différente : Didon fait l᾽aveu à sa sœur, Myrrhina à son gendre,
Didon avoue être amoureuse (ce qui ne pose en soi pas de problème
pour cette jeune veuve et ce jeune veuf), Myrrhina avoue un
scandale familial. Mais l᾽acte de langage de l᾽aveu, explicite
chez Didon, implicite chez Myrrhina, est effectivement inauguré
par l᾽apostrophe en forme de "captatio benevolentiae".
818. Sur le "status uenialis",
voir les scholies Ph. 281, 4 ; 753 ; 751 ; 990 (et notre
note).
819. Voir 371, 1.
820. Comprendre ici "ignobilis" au sens propre de
"qui n᾽a pas de nom", donc "qui ne mérite pas d᾽être connu". Voir
par exemple Plaute, Amph. 440.
821. Commentaire linéaire assez long et réparti sur
huit scholies (ce qui est beaucoup pour Donat), mais dont la
cohérence est grande. Il s᾽agit de marquer, dans la phraséologie
de Myrrhina, tout ce qui fait ressortir des circonstances
atténuantes : 1. elle avoue qu᾽il y a eu faute ; 2. mais une faute
subie ("oblatum", scholies 2-4) ; 3. par une toute jeune fille
ignorante ("uirgini", scholie 5) ; 4. il y a longtemps ("olim",
scholies 6-7) ; 5. dont l᾽auteur est un anonyme irresponsable, un
vrai salaud (scholie 8). En un seul vers, il y a aveu de Myrrhina
et disculpation de Philumène.
822. Remarque de mise en scène.
823. Remarque de syntaxe : Donat suppose un verbe
d᾽empêchement nié par un modalisateur ("je ne peux me retenir")
pour expliquer la construction en "quin". Mais les tours "non
possum quin", "nequeo quin" sont fréquents, sans qu᾽il semble
nécessaire de postuler une ellipse.
824. C᾽est-à-dire que, dans
ce récit (qu᾽il se fait à lui-même !), Pamphile entrecoupe les
paroles rapportées de Myrrhina de ses propres réflxions ou
sentiments. Cela ressemble au récit de Géta dans
Phormion (par ex. vers 92-100, avec paroles
rapportées d᾽un autre personnage et commentaires sur ce discours),
à la différence près que Géta fait ce récit à Dave au lieu de le
faire dans un monologue comme ici.
825. Le mot ὑφέν implique souvent
chez Donat qu᾽il s᾽agit d᾽une remarque de ponctuation (And. 211,
4 ; Ad. 888, 2). Ici, le grammairien peut vouloir dire que les
deux mots forment un tout, en expression figée.
826. "Obtestatio" glose ici le verbe
que lit Donat : on doit donc supposer qu᾽il lit "obtestamur" (voir
aussi l᾽illustration virgilienne juste après), et non
"obsecramus", qu᾽on trouve dans tous les éditeurs de Térence. Rien
dans l᾽apparat de Térence ne laisse supposer cette variante. Nous
éditons, pour la cohérence, "obtestamur" dans le vers
térentien.
827. Donat propose
ici, de manière assez confuse, deux interprétations pour ce vers :
soit "tecta tacitaque" renvoie à deux solutions possibles (rester
avec Philumène pour le premier terme, la répudier pour le second),
soit ce syntagme renvoie à la même éventualité, rester avec
Philumène, de sorte que l᾽affaire ne soit ni proprement visible,
ni diffusée par la rumeur. En tout cas, dans toutes les
reformulations et propositions différentielles, "tecta" est
interprété du côté des actes et "tacita" du côté du
langage.
828. Donat illustre ici des valeurs de la conjonction
"si" au sens de "s᾽il est vrai que" et qui laissent attendre dans
la principale une conséquence logique de cette vérité postulée
comme préalable.
829. C᾽est-à-dire que, habilement, elle propose
seulement le versant positif de l᾽alternative.
830. En répudiant sa
femme, Pamphile devrait rendre la dot. Myrrhina, dans une seconde
habileté, essaye aussi d᾽apitoyer son portefeuille.
831. Ce "nom" est l᾽adjectif "solus".
832. De fait, seule Philumène
peut faire ce type de confidence à sa mère. On n᾽est sûrement pas
dans le qu᾽en-dira-t-on que postule le verbe "aiunt" au pluriel,
mais dans le secret feutré des familles. Mais Myrrhina protège la
pudeur de sa fille en faisant semblant d᾽avoir entendu dire la
chose par on ne sait trop qui. L᾽insistance sur l᾽"honestas" de
"aiunt" (reprécisée dans la scholie suivante) est liée au fait
qu᾽il serait malséant d᾽expliciter le fait que Philumène a parlé
de sa vie intime à sa mère.
833. L᾽antiptose est l᾽emploi d᾽un cas pour un autre
(ici, "post" + abl. au lieu de "post" + acc.). Donat y reviendra
en scholie 6, mais ici il faut comprendre que ce serait si "post
duobus" équivalait à "post duos" qu᾽il y aurait antiptose. Le sens
est donc : ce n᾽est pas une antiptose puisqu᾽il faut détacher
"duobus" de "post" qui devient adverbe. Ce serait une antiptose
s᾽il fallait les rattacher.
834. Donat reconstitue l᾽historique de la grossesse
de Philumène qui contient 9 mois. Pendant les mois 1 et 2, la
jeune femme a vécu chez ses parents, déjà enceinte de Pamphile,
mais sans savoir que c᾽est de lui. Pendant les mois 3 et 4,
Philumène qui vient de se marier à Pamphile n᾽a pas eu de rapports
avec lui. Pendant les mois 5 et 6, Pamphile s᾽est épris de son
épouse et a eu des rapports avec elle. Ce total fait bien quatre
mois de vie commune et déjà six mois de grossesse. Pendant les
mois 7, 8 et 9, Pamphile est en voyage. Sur la restitution de ce
texte malmené par Westerhof et Wessner voir la note apposée au
texte latin.
835. Pour que ce soit "abortum factum esse" (il s᾽est
produit une fausse couche) ou "abortum natum esse" (c᾽est un
avorton qui est né), et qu᾽"abortum" ne soit pas une forme verbale
(participe parfait d᾽"aborior") mais un nom.
836. Wessner renvoie ici à
Térence, Ad. 189 ("tamen tibi a me nulla orta est iniuria"). En ce
qui concerne le propos de Donat, propose-t-il ici qu᾽"abortum"
soit en fait un participe parfait, ce qui va contre sa première
hypothèse ?
837. Notons que "suspicabilis" n᾽est employé que chez
Arnobe au 4e siècle, et signifie "conjectural". Il semblerait
qu᾽on ait ici un néologisme tardif normalisé (formé sur une base
verbale avec un suffixe adjectival de possibilité).
838. Ce qui gêne
Donat, c᾽est l᾽incompatibilité apprarente entre l᾽énoncé "Diacam
abortum esse" (je dirai qu᾽il y a eu fausse couche) et "ex te
recte natum putent" (on pensera qu᾽il est né de toi). Si l᾽enfant
est "abortus" (donc mort-né), peut-il être dit "natus" ? En fait,
il y a deux choses : les gens, remontant jusqu᾽à la date des
noces, croiront que Philumène a accouché bien avant terme, à sept
mois, et que, comme souvent dans ce cas, l᾽enfant est mort-né ;
mais ils croiront aussi (dès lors que le scandale ne sort pas de
la famille) que c᾽est Pamphile le père légitime, n᾽ayant pas de
raison de croire le contraire. Il n᾽y a pas d᾽incompatibilité dans
l᾽énoncé. Naturellement, cela implique qu᾽on se débarrasse de
l᾽enfant en fait né à terme et dont la vigueur suspecte ne
manquerait pas de faire jaser. D᾽où la mention de l᾽"exposition"
au vers suivant.
839. L᾽exposition des enfants était une coutume antique. On
déposait à la dérobée le nourrisson indésirable dans un endroit de
passage où il pouvait éventuellement être recueilli par une âme
charitable. Mais il était le plus souvent laissé là et dévoré par
les bêtes. Voir Logeay-Vial (2009).
840. Voir les vers 527 et suivants. De fait, on pouvait
aussi, au lieu d᾽exposer l᾽enfant, le tuer tout de suite. Mais on
l᾽exposera et cela permettra à Phidippe de lui sauver la vie,
contre toute attente.
841. Ce pléonasme porte sur le cumul des pronoms
indéfinis "nihil" et "quicquam".
842. Donat
aborde ici le problème de la modalisation, d᾽où la difficulté
qu᾽il a à exprimer clairement son idée ("aliquid assertionis
habet"). Nous avons le même problème en français : comment
expliquer que "sans doute" signifie en fait "sans certitude" ? La
scholie se comprend en tout cas ainsi : en utilisant une négation
dont la portée est sur la manière ("ne pas... d᾽une manière ou
d᾽une autre"), Pamphile ouvre la porte à l᾽autre option : "ce
n᾽est pas complètement honorable" laisse entendre que ce l᾽est un
peu quand même, et c᾽est en quoi il y a un peu d᾽assertion
là-dedans.
843. Remarque de
mise en scène. Donat se fait une représentation mentale très
"classique" : ses didascalies psychologisantes sont toujours assez
redondantes par rapport au texte.
844. Comprendre que "etsi" n᾽est pas un mot de
liaison copulatif (ce que serait "et" s᾽il fallait lire "et si"),
ni "prépositif" ("mis devant"), dont relèvent ses emplois
adverbiaux en tête au sens de "d᾽ailleurs", mais
subordonnant.
845. A ce que l᾽honneur commande (vers
403) ou que l᾽utile réclame (scholie 400, 4), Pamphile oppose
l᾽amour et la l᾽affection. C᾽est un pur dilemme.
846. Donat
commente le temps du verbe pour montrer que l᾽amour de Pamphile
pour Philumène est toujours bien présent.
847. Sur le
sens de "pendere", cf. 128, 2. Donat dit ici que "lacrimo" n᾽est
pas à rattacher à la phrase précédente d᾽un seul tenant, mais
qu᾽il faut le séparer par des sanglots. C᾽est une remarque de mise
en scène qui est peut-être justifiée par l᾽absence de mot de
liaison entre les deux phrases.
848. Etrange formulation pour dire que "quae" n᾽est
pas interrogatif mais exclamatif indirect ! Comprendre : c᾽est un
pronom, ici exclamatif, et, ici, l᾽exclamation a valeur de
plainte. Ce doit aussi être une remarque didascalique implicite
sur la prononciation à prêter à ce pronom.
849. Le
rapport à la citation est assez lâche mais accentue l᾽idée que la
scholie 1 est une remarque de mise en scène implicite. Pamphile
doit jouer comme on jouerait Didon éplorée.
850. Implicitement Donat signale la prolepse de
l᾽exclamative indirecte.
851. "Fortuna" a un sens
neutre ("bonne fortune" ou "mauvaise fortune") : voir plus haut
368, 2. Mais ici il est contextuellement orienté vers son versant
positif.
852. C᾽est-à-dire que si on lit "O Fortuna, ut
numquam perpetuo es bona", comme semble le préférer Donat, on
comprend tout de suite que la Fortuna invoquée est "bona". En
revanche, si on lit "data", la bonne part de Fortuna n᾽apparaît
plus immédiatement, mais elle reste nécessairement présente
contextuellement, bien qu᾽implicite. Au demeurant, Donat semble le
seul à connaître cette variante "perpetuo es bona", les mss. de
Térence ayant systématiquement "data".
853. Donat hésite entre une forme
"idem", nominatif masculin singulier renvoyant à Pamphile, donc
équivalant à "idem ego", et un datif masculin singulier renvoyant
à son expérience amoureuse (représentée par le pronom "huic" dans
le vers, d᾽où "eidem huic"). Donc soit : "moi, le même, je
m᾽occuperai dès lors de cet amour-ci", soit "je m᾽occuperai dès
lors de cet amour-ci aussi". Mais il ne s᾽agit pas nécessairement
d᾽une variante textuelle : ce peut être une graphie "idem" ambiguë
et analysable comme un datif.
854. A cause du sème
᾽effort᾽ inhérent.
855. Comprendre qu᾽il ne faut pas que Parménon sache
que Philumène vient d᾽accoucher car, puisqu᾽il sait que Pamphile
n᾽a pas touché sa femme au début, il en conclura vite que cet
enfant est suspect. Et la présence des autres esclaves l᾽empêche
de s᾽éclaircir avec Parménon sur ce point scabreux.
856. Il semble donc que Philumène soit "en train"
d᾽accoucher et que le travail ne soit pas tout à fait
terminé.
857. Donat se félicite de cet excursus constitué par la
fin de la conversation que mènent en arrivant sur scène Parménon
et Sosie. Cela, certes, ne sert en rien l᾽action, mais permet de
trancher avec le long monologue pathétique de Pamphile qui vient
de s᾽achever.
858. Il s᾽agit d᾽une remarque de dramaturgie
générale et non d᾽une proposition faite sur la réplique en cours.
En règle générale, la conversation peut naître sur la scène ou
continuer après avoir été inaugurée hors scène. Mais ici Térence
ni Donat ne laissent de choix : on est dans le deuxième cas, comme
l᾽a montré la scholie précédente.
859. Wessner édite "quantum", comme dans le manuscrit
A de Térence, tout en précisant dans l᾽apparat que le scholiaste
lit "quam". De fait, les mss. (VGK...) ont effectivement
"quantum", comme le codex Bembinus de Térence, mais le commentaire
de Donat n᾽a de sens que si le lemme porte "quam". Nous gardons
l᾽incohérence, qui témoigne de l᾽état de la transmission.
860. Les éditions
de Virgile donnent "tanto" et non "tam tu". Mais ce peut être une
correction de grammairien et, ici encore, Donat a peut-être un
texte "ante correctionem" des
Géorgiques. Ce qui est
commenté, tant chez Térence que chez Virgile, c᾽est la rupture de
parallélisme entre corrélatifs, "quantum... tam" et "quanto...
tam", qualifiée d᾽anacolthe n° 4.
861. Donat note la valeur durative de l᾽accusatif seul
(sans préposition) dans l᾽expression du complément de
temps.
862. C᾽est-à-dire que l᾽incertitude
est levée au vers suivant.
863. Donat appelle "absolues" les constructions soit
sans complément soit directes. Vraisemblablement, "absolute" ici
désigne le complément à l᾽ablatif sans préposition du comparatif.
La construction non-absolue serait en "quam". Mais il n᾽y a rien
de surprenant dans cette construction, sauf à supposer que la
comparaison se fait implicitement avec la langue de son époque,
qui privilégie le tour subordonné "quam" ou des tours à l᾽ablatif
prépositionnel.
864. C᾽est donc le verbe
"expecto" qui fait le lien entre ces deux passages.
865. Donat signale implicitement une hyperbole de
Sosie.
866. Ce n᾽est pas
notre analyse. Il est plus facile de supposer une ellipse : "istud
odiosum est". Mais comme la phrase est constituée de ce seul mot,
Donat préfère y voir un adverbe, catégorie facilement habilitée à
occuper seule tout l᾽espace phrastique.
867. La litote est
techniquement fondée, puisqu᾽on a la négation du contraire : "pas
en cachette", donc "tout à fait clairement".
868. C᾽est-à-dire soit ceux
qui font de "odiosum haud clam me est" une réplique de Parménon,
soit groupent dans la réplique authentique de Parménon "haud clam
me est, denique etc.".
869. L᾽objet de la scholie que de
dire que Térence met le subjonctif parfait pour le futur
antérieur ; Donat ici les distingue donc, ce qui n᾽est pas
toujours le cas chez les grammairiens. Le "promissif" désigne les
emplois optatifs du subjonctif ("j᾽aurais préféré fuir").
870. Ce qui étonne Donat, c᾽est qu᾽on
prête à l᾽esclave fugitif une raison tout à fait recevable à sa
tentation de désertion. Cela étant, ce sont deux esclaves qui
parlent.
871. Donat nous dit ici que le pronom "ipse" peut
être interprété comme appelant le développement implicite "a quo
missus sum" (il prendrait alors en quelque sorte une valeur
anaphorique), ou alors comme le pronom grec "αὐτός", souvent
employé, selon Donat, lorsqu᾽un esclave parle de son maître, comme
une sorte de pronom déictique. "Ipse", pour un esclave, c᾽est son
patron.
872. Ce n᾽est
pas le cas : Parménon vient de saluer Pamphile, conformément à son
devoir.
873. Il s᾽agit de l᾽Acropole d᾽Athènes. Minerve correspond
à Athéna, la déesse éponyme d᾽Athènes, qui est le lieu scénique de
la pièce.
874. "Opus est"
peut se construire avec un infinitif sujet ou avec un ablatif.
Ici, la construction avec le participe parfait passif de
"transcurrere" à l᾽ablatif peut sembler peu naturelle, d᾽où le
commentaire de Donat ; de plus, on ne trouve pas de datif de
personne ("opus est" est employé de manière impersonnelle), ce qui
est étrange avec l᾽ablatif de la chose requise.
875. Remarque de mise en scène : Parménon, mettant en
question la personne (le complément au datif manquant dans
l᾽énoncé de Pamphile), prononce "Cui homini ?" avec un ton
insolent qui revient à dire "Ne compte pas sur moi". Voir la
scholie suivante.
876. Comprendre que "an" employé en interrogation
simple a un sens ironique.
877. L᾽hyperbole consiste
évidemment à dire "voler" au lieu de "courir". En quoi est-elle
conforme au caractère ? Peut-être, si c᾽est au caractère de
Parménon qu᾽elle se conforme, par référence métathéâtrale au
"seruus currens", l᾽esclave qui court, motif récurrent de la
comédie romaine.
878. Donat fait
ici une étymologie du substantif "caro, carnis", f. (chair) par le
verbe verbe "carere" (manquer), dont il est le premier
attestateur, selon Maltby (1991, s. v.).
879. Les
éditions de Virgile donnent généralement "tum" au lieu de "et". Le
propos du scholiaste est ici transitif : "caro" vient de
"carere" : la preuve, Virgile appelle les morts "luce carentum"
(qui manquent de lumière). Mais ce qui n᾽est pas clair, en
attendant la scholie 4 qui s᾽en expliquera (?), c᾽est le passage
de "cadauer" à "caro" : pour expliquer "cadauerosa", Donat donne
l᾽étymologie de "caro" sans dire explicitement qu᾽il y a entre les
deux termes un lien étymologique.
880. Etymologie, cette fois scientifiquement correcte,
de "carnifex".
881. Encore une
étymologie, qui rapproche "pulpa, -ae" (chair, viande), du verbe
"pulsare", (heurter, secouer lors de la mastication). Là encore,
Donat est le seul attestateur.
882. Les
grammairiens connaissent quelques exemples ce cette connivence
entre D et R, par exemple "meridie" (midi) pour "*medidie" (milieu
du jour, de "medius" et "dies") : voir par ex. Prisc. Inst. 1, 45
(GL 2, 35, 2): "D transit in (...) r: ᾽arrideo᾽, ᾽meridies᾽ ;
antiquissimi uero pro ᾽ad᾽ frequentissime ᾽ar᾽ ponebant: ᾽aruenas᾽
etc." (D passe à r: "arrideo", "meridies" ; les Anciens mettaient
très souvent au lieu de "ad-" "ar-" : "aruenas" etc.). De là, un
raisonnement analogique : ce qui est vrai pour "meridie" peut être
vrai pour "caro".
883. La deuxième main rapproche cette fois "caro" du
verbe "cado" (je tombe), ce qui boucle la boucle : le rapport
phonique entre "cadauer" et "cado" est suffisamment clair pour
rester implicite. Mais avec ce bouclage, se tisse un réseau
lexical "cadauer" / "cado" / "caro" / "careo" tout à fait typique
de la méthode lexicologique des Latins.
884. Comme souvent, la
multiplicité de l᾽interprétation est induite par un simple
problème de ponctuation.
885. Cela rejoint ses remarques
précédentes sur la différence entre l᾽amoureux et le mari : voir
Hec. 326, 1 ; 361, 1.
886. Citation approximative d᾽un vers lemmatisé
autrement (voir 269) : "sancte adiurat non posse apud uos Pamphilo
se absente perdurare".
887. C᾽est-à-dire que
"factum" porte soit sur le fait que Philumène a dit qu᾽elle
attendait le retour de Pamphile, soit que Phidippe a dit que
Philumène attendait le retour de Pamphile.
888. Cette scholie exprime le dilemme auquel est
soumis Pamphile, qui ne peut dire que Philumène accouche ni ne
peut, par piété filiale, accuser sa mère de la faire fuir.
889. Dans le passage de
L᾽Andrienne cité, il s᾽agit effectivement de Mysis
déjà en scène (comme Pamphile dans le cas présent) et qui voit
arriver le jeune homme qui monologue. Elle l᾽écoute parler,
s᾽inquiète, se fait des réflexions à mi-voix jusqu᾽à ce que
Pamphile (celui de
L᾽Andrienne) la voie et l᾽aborde.
La situation conversationnelle est la même sauf que, ici, le
personnage qui entre est double (Lachès et Phidippe) et qu᾽il y a
dialogue et non monologue ("secum"). En outre, si dans
L᾽Andrienne le procédé est suivi sur la longue durée
(le monologue de Pamphile capté et commenté par Mysis en aparté
dure plus de trente vers), ici il n᾽est guère qu᾽évoqué. Il s᾽agit
davantage de préparer l᾽entrée des deux pères en les faisant
(comme dans la scène précédente les deux esclaves Parménon et
Sosie) continuer leur conversation.
890. Pamphile écourte les politesses des retrouvailles
avec son beau-père. Il ne le salue même pas, à vrai dire, et cela
contribue à jeter le froid qui va s᾽installer dans toute cette fin
d᾽acte.
891. "Modo",
adverbe de temps, signifie "tout à l᾽heure" et s᾽emploie
facilement avec le parfait ponctuel ou l᾽imparfait duratif. En
fait on a un trait de langue orale : interrogation non marquée
(voir la note suivante), présent pour le passé, comme en français
parlé "tu arrives à l᾽instant ?". La légère rectification
"admodum" opérée par Pamphile est, selon Donat, une manière
d᾽ancrer davantage dans le présent. Et cela permet aussi au jeune
homme de se disculper : l᾽explicite est : "j᾽arrive tout juste",
l᾽implicite est : "je n᾽ai donc pas eu le temps de passer te dire
bonjour" ; voir la scholie 3.
892. Le seul
rapport que l᾽on puisse trouver entre cette citation (En. 10,
228-229) et le texte de Térence est qu᾽il s᾽agit d᾽une
interpellation à la P2 sous forme de question (dans Virgile, c᾽est
Cymodocée qui interpelle Énée). La question du texte cité est
introduite par "-ne", et c᾽est peut-être cette forme correcte que
Donat veut enseigner à ses élèves, alors que celle du lemme ne
présente pas de marqueur de l᾽interrogation, comme c᾽est souvent
le cas dans la langue parlée.
893. Rappel de la situation : Phania
est le cousin défunt de Lachès qui a laissé un héritage que
Pamphile est allé chercher, circonstance qui l᾽a éloigné d᾽Athènes
pendant trois mois.
894. L᾽alternative proposée ("utrum... an") n᾽est pas d᾽une
grande clarté, en raison du jeu des pronoms et des références.
Faut-il comprendre que Lachès évoque cette affaire privée de
l᾽héritage soit pour que Phidippe fasse revenir sa fille, en vue
de la confrontation qu᾽il souhaite (voir le vers 452), soit pour
rendre jaloux Phidippe et l᾽inciter à raisonner sa fille, qui
aurait tort de quitter une famille si riche ? Lachès souhaite
alors, dans uncas comme dans l᾽autre, le retour à la normale et la
réconciliation du couple. Ou bien la deuxième alternative (qui,
dans cette première hypothèse, ne s᾽écarte guère de la première :
"cupidiorem" est de fait commun aux deux volets) doit-elle se
comprendre avec un réfléchi direct ? Dans ce cas, Lachès espère
rendre Phidippe cupide de récupérer ses propres fonds, à savoir la
dot de Philumène (que de fait il va réclamer au vers 502) et
l᾽alternative est : soit il évoque l᾽héritage pour inciter
Phidippe à calmer sa fille et à la faire rentrer dans le droit
chemin, soit il l᾽évoque pour inciter Phidippe à radicaliser
l᾽affaire et à réclamer la dot, que l᾽héritage rendra facile à
restituer.
895. Comprendre,
implicitement, "con-soririni" : le préfixe, qui ne pose pas de
problème, reste ici implicite.
896. Il semble que Gaius (Dig. 38, 10, 1, 6) pense
le contraire : "consobrini (...) ex duabus sororibus nascuntur,
quasi consororini" (des "consobrini" naissent de deux sœurs, comme
si le mot était "con-sororini"), et qu᾽Isidore de Séville (Etym.
9, 14) les mette tous deux d᾽accord : "Consobrini uero uocati, qui
aut ex sorore et fratre, aut ex duabus sororibus sunt nati, quasi
consororini" (on désigne du nom de "consobrinus" celui qui est né
d᾽un frère ou d᾽une sœur ou ceux qui sont nés de deux sœurs comme
si le mot était "consororinus"). La seule hypothèse exclue,
apparemment, est d᾽appeler "consobrini" des cousins issus de deux
frères (comme Ctésiphon et Eschine dans
Les Adelphes
ou Antiphon et Phédria dans
Phormion par exemple,
lesquels sont désignés en latin du nom de "patrueles" : voir la
scholie 3). La scholie intercalée par la seconde main contredit au
moins partiellement la scholie 3, où l᾽appellation de "consobrini"
est déclarée valable (comme chez Isidore) entre des cousins dont
les parents de même sang sont sœurs (implicitement) ou frère et
sœur. Le scholiaste a sans doute été trompé par la scholie 1 qui,
dans les mss. au moins, porte "sororinus", ce qui l᾽a induit à
faire une differentia entre "sobrinus" (cousin issu de germains en
langue classique) et "consobrinus" (cousin germain par la mère),
et qu᾽il fonde manifestement sur d᾽autres critères. Ce lexique de
la famille a beaucoup évolué en latin tardif selon les territoires
latinisés.
897. Sur
l᾽établissement difficile de ce texte, voir la note apposée au
texte latin.
898. La scholie porte sur le
sens et l᾽origine du sens de "sane". Ce rapprochement avec "ualde"
sur la base du rapprochement entre les adjectifs "sanus" /
"ualidus" est récurrent dans le commentaire ; cf. Hec. 178, 1 ;
And. 195 ; 229 ; 848 ; Ad. 580, 2.
899. Ce qui est
spirituel c᾽est le paradoxe : comment peut-on se laisser quelque
chose pour soi après sa mort ?
900. Sur cette figure, voir par exemple Eun. 27, 4 ;
41 ; 936, 1.
901. Il y a là un
jeu de mots (ou une simple ambiguïté) – difficile à rendre – sur
le verbe "prodesse", qui a un sens général "être utile" et prend
un sens particulier de "être un profit" lorsqu᾽il s᾽agit d᾽argent.
Donc soit le sujet implicite de "profuit" est le défunt Phania,
soit c᾽est le référent de la relative "quoi que ce soit qu᾽il nous
a laissé".
902. "Impune", de la famille de "poena", signifie
littéralement "sine poena" (sans châtiment). Souhaiter le retour à
la vie de Phania est un vœu qu᾽on peut faire sans risque d᾽être
puni en tant qu᾽héritier, puisque le vœu ne risque pas de se
réaliser.
903. Citation approximative de la réplique de
Pamphile, entre paraphrase et reformulation.
904. Comprendre : ce n᾽est pas
nous qui l᾽avons chassée de chez nous, mais lui qui l᾽a fait venir
chez lui.
905. Cette citation (très célèbre) a pour but de
donner un autre exemple de "ut" adverbe interrogatif
indirect.
906. Autrement dit il va développer dans son apologie
tous les arguments utiles et habituels de moralité.
907. Subjonctif attendu dans une interrogative
indirecte.
908. Virgile, En. I, 625. C᾽est
l᾽antithèse qui est ici illustrée, comme dans la citation
suivante. Mais dans ces deux illustrations, l᾽antithèse n᾽est pas
appuyée par une paronomase, comme chez Térence.
909. La citation est inexactement
rapportée du texte de Cicéron ; on a, chez les éditeurs : "Quid,
si doceo, si planum facio teste homine nequam, uerum ad hanc rem
tamen idoneo - te ipso, inquam, teste docebo"…. Cette citation
nous permet de modifier la séquence "ad hanc rem s. i." lue par
Wessner en "ad hanc rem t. i.".
910. C᾽est-à-dire que la
rupture est consommée. S᾽il mettait le verbe au présent, il
s᾽agirait de traiter une affaire en cours ; en en parlant au
parfait, il semble indiquer qu᾽il n᾽y a pas de recours
amiable.
911. Dans son rôle de bon fils, qui ne
l᾽empêche pas d᾽être un bon mari.
912. Même remarque sur la "morosité"
des vieillards en Hec. 578, 1.
913. Citation approximative du vers 378.
914. Sitôt résumé
son dilemme sous cette formule presque digne de Rodrigue, Pamphile
va en effet indiquer ce que son devoir lui dicte.
915. La citation donne seulement
l᾽exemple d᾽une apostrophe, pas d᾽une apostrophe par un nom
propre.
916. Si la
citation de Virgile est bien à sa place dans cette scholie, elle
illustre la litote. Or ce n᾽est pas spécialement le cas. Chez
Térence, "haud inuito" (avec la négation du contraire) est
clairement une litote. Mais le morceau virgilien ? Peut-être en
revanche faut-il voir dans ce morceau (cité ailleurs dans le
commentaire), et surtout dans "posthabita", une illustration du
verbe "postputasse" du vers suivant. Dans ce cas, la citation
serait à déplacer de quelques mots. Peut-être s᾽est-elle retrouvée
là, déplacée d᾽une ligne lors du passage des gloses marginales
dans le corps du texte.
917. Le bavardage
comme trait de caractère des vieillards de comédie est un trait
récurrent : voir Hec. 738 ; Eun. 216, 1 ; 973, 1 ; Ad. 68, 3 ;
264, 3 (et notre note) ; 646, 2 (et notre note).
918. Autrement dit, ce
qui est mieux c᾽est la généralité : "toutes les choses" au lieu de
"ta mère", "un parent" au lieu de "ta mère" : à la fois cela évite
de nommer les personnes qui sont cause du conflit et cela donne un
tour sentencieux très moralisant à l᾽énoncé.
919. Cette scholie finale illustre sans doute
le sens de la scholie 1.
920. "Meritam" au vers
suivant. Cette propriété de l᾽expression est commentée au vers
suivant.
921. Comme souvent en lexicographie antique, le
grammairien glisse d᾽un mot à un autre : ici, c᾽est finalement
"promeritam" qui exemplifie "meritam".
922. C᾽est-à-dire les deux autres femmes qu᾽il a
aimées (puisqu᾽il ne sait pas encore que sa femme et celle qu᾽il a
naguère violée sont une seule et même femme). Mais on voit que
sont comparés des types d᾽amour que nous ne trouverions pas
comparables à notre époque : l᾽amour filial, l᾽amour conjugal, le
désir irrépressible et coupable.
923. Même type de remarque sur l᾽emploi des temps en
476, 3.
924. Rapprochement assez bien vu : même contexte,
même verbe à la même forme, même type de
signification.
925. Pamphile est bien plus un amoureux qu᾽un
mari, comme il a déjà été noté plus haut. Voir 448, 1 et la
note.
926. Texte très
difficile à établir, voir la note apposée au texte latin. Il nous
semble que Donat dit ici deux choses. 1-Pamphile dit "éloigner" au
lieu de "flanquer dehors", ce qui est une forme d᾽euphémisme. 2-il
incrimine la nécessité pour ne pas incriminer Sostrata. Tous ces
éléments se retrouvent dans la suite du commentaire.
927. C᾽est-à-dire que par cette
phrase dans laquelle il s᾽oppose au raisonnement de son gendre,
Phidippe fait passer Pamphile pour celui sur qui retombe toute la
responsabilité de la décision, alors que ce dernier rejetait cela
sur la "necessitas". Quant aux intérêts qu᾽il sert, on suppose
qu᾽il s᾽agit des siens (donc de ses intérêts en tant que beau-père
de Pamphile), puisque rendre le mari responsable de la répudiation
signifie que la dot sera rendue avec l᾽épouse.
928. Donat corrige et normalise Térence : on attend
le même mode dans tout système hypothétique.
929. Au vers 261.
930. Donat rappelle ici que Lachès avait déjà prédit
à Phidippe que Pamphile prendrait mal la chose, à peu près dans
les mêmes termes.
931. Donat évoque
le présupposé véhiculé par l᾽énoncé "non credidi inhumanum fore
adeo". Dire cela implique que Pamphile est de toutes façons
inhumain, mais qu᾽il montre dans l᾽affaire de Philumène jusqu᾽à
quel point il a perdu toute sensibilité.
932. L᾽adverbe de lieu est de
la sphère du "hic et nunc". Phidippe semble exiger que la somme en
liquide lui soit versée séance tenante. C᾽est cette absurde et
irréaliste impatience qui est notée comme caractéristique de la
colère.
933. La concession faite par Lachès
que souligne Donat porte sur l᾽irritation de Pamphile.
934. Cette étymologie "proteruus" / "proterere" est
une exclusivité de Donat (voir Maltby 1991, s. v.). Les modernes
voient plutôt dans "proteruus" un mot (via "*pro-pt-eruus") de la
famille de "peto", "viser, harceler".
935. Donat met en rapport
étymologique "contumax" (opiniâtre) et "contemno" (mépriser) : la
connivence phonique (relative, d᾽ailleurs, mais fortuite) impose
sa force et oblige Donat à une acrobatie sémantique. Cette étrange
idée se trouve relayée par d᾽autres grammairiens : Velius Longus
(GL 7, 76, 6), Isidore de Séville (Etym. 10, 45). En fait
"contumax" est de la famille de "tumeo" (enfler), ce que Velius
Longus, dans le même passage, atteste aussi, en prêtant cette
étymologie à Nisus.
936. On a "o Aeschine" dans le texte de Térence,
ainsi que dans le commentaire de Donat à Ad. 449, 1. Sans doute le
grammairien a-t-il écrit "Pamphile" par inattention, puisque c᾽est
lui l᾽absent auquel s᾽adresse Phidippe.
937. L᾽atticisme (figure
récurrente dans ce sens chez Donat) signale ici un datif éthique.
Voir Ad. 272, 1 ; 475, 5-6 ; Eun. 45 ; 284, 1 ; Ph. 223,
1.
938. Par à-peu-près, Donat (en fait ici sans doute la
main médiévale souvent absurde) illustre le couple "elatus" /
"sublatus" par un mot apparenté étymologiquement à des formes du
verbe "fero" mais distinct néanmoins de lui, "attollit". Le vers
de Virgile n᾽a aucun rapport, hormis la présence du mot "animos"
et ce rapport sémantique entre les verbes.
939. Il
y a déjà eu une confrontation entre Lachès et Sostrata (l᾽autre
couple de parents). Ici sont opposés Phidippe et Myrrhina (voilà
pour la variété promise), personnages dont nous connaissions déjà
les caractères, mais séparément.
940. Citation évidemment en contexte. Les enfants
morts en bas âge aux enfers préparent le mauvais parti qui
pourrait être fait à cet enfant, qu᾽on croit illégitime.
941. Donat commente ici en réalité la succession de
sons u dans « audiVisse Vocem pueri Visus est Vagientis », ce qui
lui semble relever de l᾽onomatopée, imitant les cris du
nouveau-né.
942. Ce que
remarque Donat ici c᾽est l᾽apparente impropriété qui consiste à
employer le verbe "uideo" pour des notations auditives. Il
souligne ainsi que, dans son acception "sembler", le verbe a perdu
sans doute une grande partie de son sémantisme initial. Voir aussi
la scholie Hec. 318, 3.
943. Comprendre :
"comme ᾽defessus᾽ et ᾽deambulando᾽" dans cet extrait (bien choisi)
des
Adelphes.
944. Alors qu᾽on peut le faire entre
"de-" et un "nom" (en l᾽occurrence un adjectif), en tre "de-" et
un verbe. Rappelons que les grammairiens latins ne font pas de
différence entre préposition et préfixe. "Repente" peut être un
adverbe, mais il n᾽est pas possible dans ce cas d᾽en faire le
régime de la préposition "de". Il faut donc lire "derepente", avec
une forme intensive comme dans "defessus" (très fatigué) et
"deambulando" (déambuler), et non "de repente" qui ne se construit
pas. Voir scholie suivante.
945. Sur cette
marque de ponctuation antique visant à rassembler des éléments qui
pourraient être séparables à l᾽œil par la lecture, voir la scholie
Ad. 888, 1 et notre note.
946. Autrement dit Donat attire
l᾽attention des lecteurs sur le fait que ce "quod" est un relatif
de liaison vide pour le sens, et qui ne sert qu᾽à relier les deux
phrases. Cet emploi est évidemment parfaitement courant de son
temps et il ne le signale que pour éviter une difficulté de
construction.
947. Il s᾽agit
évidemment du préfixe "con-" et non de la préposition. Signalons
d᾽ailleurs que si plusieurs mss. ne segmentent pas bien la
séquence "con modo" et lisent "commodo" ou "quomodo" (G), K et V
lisent bien "con/com modo" (en deux mots), alors qu᾽il est très
rare que les Latins aient une claire conscience de ce qu᾽est un
morphème : en général ils écrivent un mot entier qui existe à
l᾽état libre. Si Donat a effectivement écrit "con" pour faire
comprendre le préfixe "con-" (et non pas "cum", comme la
préposition, qui en est l᾽ersatz habituel), et si ce n᾽est pas une
correction des copistes "modernes" de K et V, c᾽est une rareté
relative. Sur cette question de l᾽expression du "sémiotype", voir
Nicolas (2005, p. 425-427).
948. Autrement dit, elle
avait quelque chose à cacher.
949. Remarque de "mise en scène". On voit que Donat aime,
dans sa mise en scène imaginaire appuyer, d᾽une façon qu᾽on
pourrait appeler expressionniste, le texte par une gestuelle et
une diction outrée. Cela correspondait au demeurant aux usages de
la scène antique.
950. Et il s᾽agit donc du verbe pronominal "se
ducere" et non du parfait du verbe "seducere" (séduire,
détourner). Dans une lecture à voix haute ou une copie où les mots
ne sont pas séparés, on pouvait légitimement hésiter. Cette fois,
en ponctuation, il ne faudrait pas l᾽hyphen (qui aboutirait à
"seducere"), comme ci-dessus pour "derepente", mais la diastole,
pour séparer les deux éléments. Voir la note à Ad. 888, 1.
951. Le sens
de cette remarque est peu clair. Soit on y voit une remarque
dramaturgique, mais, dans ce cas, on voit mal de quoi il peut
s᾽agir (il réutilise des mots qu᾽il a dits à l᾽intérieur, hors
scène ?), soit on y voit une remarque linguistique. Phidippe se
sert de mots que l᾽on réserve d᾽ordinaire à un usage domestique,
donc de mots familiers. La scholie suivante paraît accréditer
cette lecture.
952. C᾽est donc sans doute un tour familier, comme en
français "elle s᾽est tirée", qui est, justement, le décalque du
syntagme latin.
953. Le mot
"uir" signifie l᾽homme au sens de "mâle" par opposition à
"femelle", comme dans l᾽exemple virgilien, mais très fréquemment
aussi "le mari". Donat souligne ici ce qui est un truisme. On voit
mal Myrrhina dire quelque chose comme "mon cher mâle". Il s᾽agit
sans doute de rappeler à son auditoire que le sens de "mâle"
existe même si dans la vie courante, et dans ce contexte, "uir"
signifie "un mari".
954. En effet
tout mari est un être humain mais tout être humain n᾽est pas un
mari, car dans les êtres humains on compte aussi les
femmes.
955. On édite généralement
"tuque".
956. Le pléonasme porte évidemment sur "adeo" sans
qu᾽il soit nécessaire de le rajouter comme le faisait Wessner.
Donat paraît considérer que l᾽attribut "hominem" suffit, mais il
semble ne pas voir qu᾽"adeo" remplit ici une fonction d᾽insistance
qui en fait autre chose qu᾽un simple mot inutile.
957. C᾽est en réalité cette citation
qui explique le commentaire. Phidippe répond hargneusement parce
que Myrrhina semble lui dénier toute humanité, ce qu᾽indique
clairement la citation (réplique de Lachès à Sostrata). Il s᾽agit
donc d᾽une remarque de psychologie des personnages plus que de
grammaire. Mais il faut signaler aussi qu᾽on s᾽attendrait, en
l᾽espèce, comme dans le cas du couple Lachès-Sostrata évoqué
implicitement dans la citation, que le mari appelle sa femme
"uxor" et non "mulier". C᾽est la suite logique de la gradation
inversée commentée en 524, 2 : Phidippe reprochait à son épouse de
ne voir en lui ni un "uir" ni même un "homo", finissant par le
terme le plus générique, et il répond en disant qu᾽elle est tout
au plus une "mulier" (femme) et non une "uxor" (épouse), en
commençant (de façon chiasmatique) par le terme le plus générique.
Voir aussi la scholie 607, 4.
958. Remarque de ponctuation.
Phidippe n᾽interroge pas Myrrhina, il lui assène la vérité : "tu
sais tout mais tu ne dis rien". Il faut, du coup, interpréter
"taces" dans son emploi transitif "taire qqch.", même s᾽il n᾽y a
pas de complément exprimé.
959. Tout
au plus Myrrhina retourne-t-elle au questionneur une autre
question qui s᾽apparente à un reproche. C᾽est ce qu᾽indique la
scholie suivante. Mais on ne peut pas dire qu᾽il y ait une
accusation constituée.
960. Donat fait porter cette remarque sur "adeo"
parce que c᾽est avec ce mot qu᾽on comprend que Phidippe s᾽est
rangé à l᾽argument de Myrrhina. Sa fille a un enfant, mais il n᾽y
a là rien d᾽illégitime ou de compromettant.
961. Si Myrrhina a contré
l᾽accusation de scandale, elle n᾽a toujours pas dit ce qu᾽il y
avait à cacher dans cette naissance, ce qui donne un nouvel
argument à Phidippe.
962. D᾽où l᾽emploi de "nos
omnes" au pluriel.
963. C᾽est ce que va dire Phidippe au vers
suivant.
964. Donat fait remarquer la construction de
"celare" avec double accusatif.
965. L᾽avis de Phidippe
n᾽est guère autorisé, semble-t-il. Une naissance prématurée de
deux mois (surtout si l᾽enfant est bien portant) est forcément de
nature à provoquer des soupçons. Myrrhina, elle, qui a un avis
plus professionnel sur la question, savait bien (voir le vers 394)
que la naissance d᾽un nouveau-né né après sept mois de gestation
s᾽apparente à une fausse couche (vers 398).
966. Le
bébé étant né après seulement sept mois de mariage, on peut se
demander s᾽il n᾽a pas été conçu illégitimement, ce qui pourrait
constituer un motif de haine pour les grands-parents ainsi abusés
par l᾽adultère de leur fille.
967. Sans doute plus qu᾽une
définition, une étymologie : les syllabes "per" et "ui" se
retrouvent de façon opportune dans la définition, qui pourrait
donc du coup dire quelque chose non pas seulement du sens mais
aussi de la forme du mot. Maltby (1991) n᾽a néanmoins pas retenu
cet énoncé comme étymologique. On peut (comme Marangoni 2007, s.
v.) rapprocher Porphyrion, ad Hor. epod. 17, 14 : "peruicaces
(...) dicuntur, qui in contentione usque ad peruincendum
perseuerant" (on appelle ainsi ceux qui, dans un débat,
persévèrent jusqu᾽à l᾽emporter complétement ("peruincere")) : à
meilleur titre, Porphyrion rapproche "peruicax" de "peruincere",
mais il utilise lui aussi le verbe "perseuerare" dans sa
définition, ainsi qu᾽Isidore (Etym. 10, 210) : "qui in suo
proposito ad uictoriam perseuerat". Comme on le voit,
"perseuerare" sert à donner le sème ᾽obstination᾽ et,
manifestement, l᾽explication de la syllabe "per". Du coup, le
reste de l᾽explication ("-uincere" chez Porphyrion, "uictoria"
chez Isidore, y compris, donc "ui <quadam>" chez Donat) peut
avoir valeur phonétique d᾽étymon.
968. Or en l᾽espèce, en disant
"scires" (tu savais), Phidippe accuse sa femme de préméditation.
Elle est donc inexcusable.
969. Donat tire ici parti de la construction ancienne
de "nubere"avec "cum" pour une remarque sémantique intéressante.
Le verbe "nubere" ne s᾽emploie de son temps que pour la femme,
mais la construction "nubere cum", parce qu᾽elle introduit une
idée d᾽action faite "ensemble", lui fait supposer que le tour
ancien veut dire "il se marie ("nubit") avec elle et elle avec
lui". Du temps de Donat, on dit "ille eam ducit", "illa ei nubit",
avec deux verbes différents.
970. La formulation de Donat n᾽est
pas très claire. Phidippe a cru que tout le monde s᾽était ligué
contre lui, mais il voit maintenant que c᾽est Myrrhina qui a tout
manigancé. L᾽ajout de "etiam" montre qu᾽il n᾽a jamais disculpé
Myrrhina, mais qu᾽il l᾽incluait dans le groupe des fautifs, alors
que tous les autres, sauf elle, étaient innocents.
971. Dans cette
deuxième hypothèse, Phidippe aurait cru que tout était le fait des
autres sans que Myrrhina fût impliquée, et il découvrirait
maintenant que c᾽est elle qui a tout manigancé.
972. Donat commente ici le retour de
Phidippe à la réalité marqué par "sed nunc".
973. Et non pas au sens plus courant
de "jadis, autrefois".
974. Si
Pamphile est un garçon si bien, pourquoi cacher le fait qu᾽il soit
le père ?
975. Donat se trompe, il s᾽agit d᾽Ad. 531.
976. Le commentaire de Donat n᾽est
pas très clair. Veut-il dire que le verbe "pernocto" est familier,
et que c᾽est pour cela que Térence, soucieux de caractériser ses
personnages, l᾽utilise, ou au contraire que le verbe est rare,
mais que Térence l᾽utilise de façon courante ? En réalité, Térence
ne l᾽emploie que deux fois !
977. On édite
souvent "an" au lieu de "ac" et "coeperet" au lieu de
"fecerit".
978. Donat semble constuire "numquam decreui id
uitium esse uitium", mais c᾽est bien compliquer un énoncé
finalement assez simple.
979. Autrement
dit, Phidippe ne craint pas que les égarements de la jeunesse ne
marquent un vice déterminant et persistant du caractère de
Pamphile.
980. Nous traduisons ainsi
"uelocem" mais à vrai dire nous ne savons pas ce que cela signifie
dans le contexte.
981. Au vers 537.
982. Ce qui semble
impliquer que, dans l᾽esprit de Donat, "factum" est un nom, et non
le participe de "fio".
983. A nouveau un mot en "per-"
et le nom "uis" pour expliquer l᾽adjectif "peruicax" : voir
scholie 532, 3 et la note.
984. Le
redoublement d᾽expression de Donat n᾽a d᾽autre but que de lever
l᾽ambiguïté du genre de "ei" qui peut être à la fois masculin,
féminin ou neutre. Avec "circa eam" la question ne se pose plus,
mais l᾽énoncé est moins naturel.
985. Il s᾽agit bien évidemment
d᾽argumentation.
986. Bien qu᾽il
s᾽agisse d᾽une interrogation indirecte, il semble qu᾽il faille
ponctuer ainsi. Soit Myrrhina recourt à l᾽argument du
vraisemblable pour se défendre, soit elle admet qu᾽elle a été
odieuse dans son rôle de mère.
987. Ici, comme en 547, il est
question d᾽argumentation.
988. S᾽il l᾽a vu,
c᾽est un fait objectif ; s᾽il dit qu᾽il l᾽a vu, la modalisation
supplémentaire rend l᾽événement plus flou et le rend
suspect.
989. Comme d᾽ordinaire, Donat s᾽amuse avec cette
citation du
Pro Caelio 27. Il s᾽agit dans le discours
de Cicéron de se moquer de ceux qui s᾽en prennent aux mœurs jugées
dissolues de Caelius, alors qu᾽il ne fait que ce que font les
jeunes gens bien de son temps. Ici l᾽argument de Phidippe est le
même et il en conclut comme l᾽orateur : "bon et après ? Que
faisait-il de mal ?".
990. Ces deux scholies se complètent.
On attendrait un énoncé du type "exeunte ex amica ineuntem ad
amicam", comme dans le
Phormion "in ludum ducere et
de ludo reducere", mais à chaque fois le poète n᾽exprime qu᾽un
complément et oblige le lecteur à sous-entendre l᾽autre.
991. Cette figure se définit
comme le fait de réduire à rien quelque chose. Voir notre note à
Hec. 321.
992. L᾽ablatif "cohibentia" de "cohibentia, -ae" est
extrêmement rare, mais il semble que le mot, si exceptionnel
soit-il, soit bien attesté par les manuscrits.
993. Donat pose une question d᾽interprétation
et une question de grammaire dans ces trois premières scholies.
Dans la scholie 1, il dit, à propos de la structure comparative
"magis humanum", qu᾽elle présuppose que dissimuler est humain (car
si c᾽est "plus humain" qu᾽autre chose, c᾽est que le critère de
l᾽humanité est intrinsèque : seul le degré est en cause, non
l᾽essence). Dans la scholie 2, il se pose la question de la portée
de l᾽adverbe "magis", qui pourrait, après tout, porter sur le
verbe "dissimulare" du vers précédent ; dans ce cas, la chose
s᾽interprète : "est-ce que ce n᾽est pas humain, pour nous, de
plutôt dissimuler que de veiller etc.". Enfin dans la scholie 3,
il fait une remarque de morphologie en signalant que le comparatif
régulier de l᾽adjectif neutre "humanum" est "humanius". En disant
cela, au demeurant, il montre qu᾽il opte pour le syntagme "magis
humanum" plutôt que pour le syntagme "magis dissimulare".
994. Donat marque ici une gradation dans la parole de
Phidippe. Maintenant qu᾽il a disculpé Pamphile de façon certaine,
il peut aller jusqu᾽à faire son éloge.
995. Voir 518.
996. Pour
comprendre ce que dit Donat, il faut se souvenir que la seconde
citation de
L᾽Andrienne est en fait une protestation
indignée de Pamphile : "comment, lui, il oublierait une relation
si longue et si intime !".
997. Remarque de
morphologie : Donat fait remarquer qu᾽il existe un double
paradigme pour les pronoms "qui" et "quis" (qui, en fait, ont
tendu à confondre leurs prérogatives). Pour lui, la forme normale
est la forme en -i, tant au singulier (donc l᾽ablatif féminin
"qui<cum>") qu᾽au pluriel (donc "quibus", plutôt que "quis"
à l᾽ablatif pluriel). Il a diachroniquement raison pour "quis"
mais tort pour le relatif (qu᾽on a ici). De toute façon, les
Latins ne savent plus faire la différence entre les deux séries et
ont normalisé une des deux formes, mise en commun et pour
l᾽interrogatif et pour le relatif. Mais sa remarque pointe un
défaut d᾽analogie : si on dit "quibus" au pluriel (et c᾽est la
norme, tant pour "qui" que pour "quis"), alors il faudrait
privilégier "qui" à l᾽ablatif singulier.
998. Cette reformulation prend en compte
l᾽observation de Donat sur les butors. Un jeune homme qui se
comporterait ainsi serait un butor, mais au fond Phidippe s᾽en
moque aussi longtemps qu᾽il n᾽entre pas dans la famille, mais, une
fois devenu son gendre, il ferait courir à sa fille de grands
périls. D᾽un commentaire qu᾽on pourrait prendre pour une simple
paraphrase on a glissé à une subtile analyse psychologique du
personnage.
999. Voir 523, 4.
1000. Telle qu᾽elle se
présente, la scholie n᾽a pas grand sens. Peut-être faut-il
comprendre que Donat lisait "firmo" dans le texte d᾽Horace et que
les copistes ont "corrigé" le texte selon la version la mieux
répandue. Métriquement la variante est neutre. Le personnage veut
dire que, pour être un bon mari, il faut s᾽intéresser à la
sexualité et quelle meilleure preuve donner de cet intérêt que
d᾽entretenir une liaison avant son mariage ?
1001. Donat, avec son acuité
habituelle, réfléchit sur la progression dramatique de cette scène
d᾽affrontement et analyse le mécanisme d᾽enchaînement des
arguments.
1002. Remarque
de ponctuation qui s᾽appuie sur la syntaxe. Donat veut que l᾽on
comprenne "interdico : ne uelis..." (je l᾽interdis : ne va
pas...), car il ne veut pas que ses élèves construisent "interdico
ne" comme une proposition complétive, ce qu᾽"interdico" dans la
meilleure langue ne tolère pas.
1003. Donat est
en effet formel. Il ne peut y avoir dans la comédie mise en danger
de la vie d᾽un personnage.
1004. Le commentaire porte sur le
démonstratif "hanc" et sur le ton avec lequel il faut le
prononcer.
1005. Une particularité du langage des vieillards sans
doute.
1006. Donat ne remarque pas la
litote, et se contente de paraphraser de manière plus claire pour
ses élèves.
1007. Karsten (1912)
athétisait le commentaire de la seconde main de Wessner, mais en
réalité il suffit de le déplacer comme il le fait lui-même pour
que l᾽analyse de Donat prenne tout son sens.
1008. Ici le commentaire est obscur à force de
concision. Donat commente en fait les deux parties du vers sur le
seul lemme qu᾽il cite.
1009. Donat, sans doute pressé d᾽en finir avec cette
scène, se contente d᾽une allusion qui demeure assez obscure tant
qu᾽on ne perçoit pas que le commentateur s᾽amuse des conventions
du théâtre. Pour faciliter une scène de reconnaissance ultérieure,
il est fréquent dans les pièces que la jeune fille violentée
arrache à son violeur un signe distinctif qui permettra de
l᾽identifier et de le confondre. Le caractère distancié de la
scholie se voit dans sa brièveté même. Voir le commentaire du vers
suivant.
1010. Nouvelle
remarque sur les conventions. L᾽inversion des structures
habituelles n᾽empêche pas Térence de ménager quand même une scène
de reconnaissance. C᾽est sans doute aux yeux de Donat une preuve
de son habileté.
1011. Donat analyse
ici l᾽état de la cause qui va constituer l᾽objet du débat contenu
dans cette scène. Il le qualifie de "negotialis", c᾽est-à-dire de
matériel, dans la mesure où ce qui est en cause est le statut de
Philumène.
1012. En effet
elle désigne la jeune femme par la situation sociale qui la lie à
Pamphile, ce qui est une façon d᾽entériner l᾽union du jeune
homme.
1013. Même remarque en
Hec. 478, 2.
1014. La
conjecture est "ita me di habent" et "obtingant", et le serment le
vers suivant ; voir scholie à 580, 1.
1015. C᾽est-à-dire "ita" et
"-que", valant "et ita" et non la conjonction
"itaque".
1016. Pour Donat le mot "iusiurandum" désigne, comme
chez Cicéron, toute forme d᾽attestation solennelle faite au nom
des dieux. Il y a donc ici pour lui "iusiurandum", même s᾽il n᾽y a
pas pour nous véritablement "serment".
1017. Il faut
comprendre que Sostrata n᾽a rien fait pour s᾽attirer la haine de
l᾽épouse de Pamphile, ce qui est le sujet du commentaire complet
de ce vers.
1018. Malgré les
apparences il s᾽agit d᾽une remarque de morphologie, indiquant que
le "quam" ne doit être pris ni pour un relatif, ni pour un élément
de la conjonction "antequam", mais bel et bien comme un
comparatif. La plupart des éditeurs modernes éditent ici "quod",
mais il est évident que Donat lit bien "quam".
1019. Même type de
remarque que ci-dessus, 577, 4.
1020. Evidemment parce qu᾽elle réduit
la jeune femme au sentiment qu᾽éprouve pour elle son fils,
concentrant ainsi l᾽intrigue sur son enjeu fondamental, le conflit
dans le cœur de Pamphile entre l᾽amour qu᾽il éprouve pour sa femme
et celui qu᾽il éprouve pour sa mère.
1021. On a ici
un cas typique d᾽un travail de compilation inachevé à partir des
données fournies par le commentaire originel. Karsten (1912, 185)
athétisait le second commentaire, mais il n᾽y a aucune raison de
choisir l᾽un plutôt que l᾽autre. Il vaut mieux admettre qu᾽il faut
se contenter de la teneur du commentaire originel sans trop savoir
quelle était sa forme.
1022. D᾽ailleurs, dans cette scène, elle n᾽a jamais
prononcé le mot de "faute", mais un verbe comme "commerui"
sous-entendait clairement cette idée.
1023. Ce qui étonne Donat ici est sans
doute le luxe de précision qui confine au pléonasme.
Malheureusement il oublie de dire comment il l᾽interprète
dramaturgiquement.
1024. La reformulation de Donat explique non pas ce
qu᾽il vient de dire, mais le sens qu᾽il donne au vers. Il ne faut
pas comprendre que Pamphile donne un ordre à sa mère (il est bien
trop bon fils pour cela), mais qu᾽il lui explique clairement qu᾽il
ne la laissera pas mettre son projet à exécution.
1025. Commentaire syntaxique.
On peut comprendre la proposition par "ut" qui suit comme
complétant seulement "non sinam" sans compléter "non facies", ou
comme complément des deux verbes. Donat propose les deux lectures
sans vraiment choisir.
1026. Commentaire extrêmement sibyillin qui se
comprend en fait si on lit la fin du vers. Pamphile dit que cela
ne se produira ni à cause de son entêtement à lui, ni à cause de
la modération de sa mère. Donat remarque donc que, en ajoutant
ainsi son propre sentiment, il montre l᾽intérêt qu᾽il a lui-même à
contrecarrer les projets de sa mère : ne pas encourir le reproche
d᾽avoir fait le malheur de sa mère par son entêtement à ne pas se
réconcilier avec sa femme.
1027. Etre présent auprès de ses proches et assister
aux fêtes relève plutôt de l᾽honnête, pouvoir voir ses amies et
s᾽entraider avec elles relève plutôt de l᾽utile.
1028. Donat indique ici sans doute qu᾽il ne faut pas
voir dans cette expression un style paratragique, mais seulement
l᾽emploi ordinaire de "nolo" pour marquer la
désapprobation.
1029. Expression sibylline. Sans doute
faut-il comprendre que Sostrata (dans cette scène paradoxale où
chacun veut se sacrifier pour l᾽autre, ce qui, du coup, ne
débloque pas la situation) juge aujourd᾽hui comme des corvées ce
que Pamphile lui présente comme ses plaisirs habituels de la
ville, et qu᾽elle commence par rabaisser les "jours de fête", qui
étaient les derniers nommés. Le commentaire porte alors sur
l᾽ensemble de la réplique de Sostrata. Mais, si on comprend tout à
fait qu᾽elle rejette globalement ses anciennes activités, on ne
voit pas bien en quoi elle fait un sort spécial et inaugural aux
jours de fête. Peut-être est-ce l᾽emploi du verbe "perfuncta sum"
au vers 594 qui incite Donat à croire qu᾽elle évoque d᾽abord
implicitement les jours de fête, car c᾽est un verbe qui autorise
une construction "perfuncta sum diebus festis" mais semble
admettre assez difficilement un complément de personne ?
1030. En réalité Donat commente son commentaire
précédent. Il a remarqué le mot "perfuncta" qui s᾽applique
prioritairement aux devoirs religieux. Il note alors que la
vieille dame ne peut plus les accomplir et indique que Térence
s᾽est montré particulièrement adroit ici en faisant répondre à
Sostrata sur le point le plus important pour une dame pieuse,
celui de l᾽accomplissement de ses devoirs religieux. Ainsi l᾽image
de Sostrata en sort grandie.
1031. Deux commentaires en un : la vieille dame
manifeste une lassitude face aux obligations fatigantes, ce qui
relève de son caractère ("seniliter") ; mais en réalité c᾽est une
feinte pour prétexter un départ à la campagne, qui est en fait un
désir de sacrifice pour arranger son fils : voilà ce qui est
"maternel".
1032. Cela montre la délicatesse de Sostrata qui ne
veut pas sembler accuser sa belle-fille de souhaiter sa mort pour
en être délivrée.
1033. Même
remarque lexicologique en Ad. 109, 1-2.
1034. Sostrata
indique qu᾽elle n᾽a plus l᾽âge de vivre décemment à la ville, et
non qu᾽elle part pour laisser place libre à sa
belle-fille.
1035. Malgré le
lemme, cette scholie porte sur la totalité du vers et en
particulier "male audit". Le ressentiment général contre les
belles-mères affecte Sostrata au point de vouloir lui faire
quitter la société de ces gens qui méprisent les
belles-mères.
1036. La construction suggérée par
Donat est difficilement compréhensible. Si l᾽on comprend à la
limite ce qu᾽il fait de "una" en donnant à "absque" le statut
d᾽adverbe, on ne comprend plus du tout "hac". La construction est
évidemment celle que suggèrent les sources de Donat, "absque" est
une préposition, il faut sous-entendre "re" dans le groupe "hac
una".
1037. C᾽est-à-dire qu᾽il faut enchaîner directement le
vers 602 sur le 601, souligner l᾽enjambement et effacer la petite
pause traditionnelle en fin de vers.
1038. En choisissant cette citation
des
Odes d᾽Horace, déploration de la mort de
Quintilius, Donat achève de donner toute sa grandeur au personnage
de la vieille dame.
1039. On remarquera une incohérence certaine dans le
texte de Térence cité sous une forme dans le lemme et sous une
autre dans la citation.
1040. Le
commentaire de Donat porte en réalité sur la construction en
apparence non grammaticale de "et mihi" (sous-entendu "vae"). Il
remarque toutefois que bien des expressions elliptiques sont ainsi
passées dans la langue courante comme le français "ça va ? -et
vous?" sans que personne ne s᾽offusque plus de leur caractère
elliptique.
1041. La remarque est importante car
on arrive à une dérivation de sens intéressante. "Procul" qui
signifie "loin" en vient ici à être synonyme de "prope" qui
signifie "près".
1042. Sur la hiérarchie de
sens et de connotations entre "uxor" et "mulier", voir la scholie
525, 2. Lachès se réconcilie avec cette "mulier" en lui redonnant
son titre de "uxor".
1043. La lacune signalée par Wessner (et qui ne laisse
pas de trace dans les mss.) peut se suppléer de plusieurs façons.
"Qui" peut équivaloir à l᾽adverbe relatif "unde" (selon une
remarque récurrente dans le commentaire) ou au pronom relatif
neutre "quo" (on est alors dans une remarque morphologique, elle
aussi banale dans le commentaire, sur la double forme possible de
l᾽ablatif du pronom). Dans ces deux cas on comprend "cela, par
quoi on peut infléchir son cœur, c᾽est être sage". Mais peut-être
peut-on aussi supposer une remarque de morpho-syntaxe "qui pro
quae" (masculin pour le féminin) : "voilà qui est être sage, toi
qui fléchis ton cœur". Le poète aurait mis un masculin de
généralité, avec une seconde personne indéfinie ("c᾽est un sage,
celui qui etc.") là où il aurait pu accorder le relatif au féminin
en accord avec la situation d᾽énonciation. Cela peut être confirmé
par la scholie 609, 1, et son "etiam" qui pourrait signaler qu᾽il
y a eu une première remarque du même acabit. Mais quelque solution
qu᾽on adopte, on ne voit guère en quoi consiste le pléonasme
remarqué. Peut-être la lacune concerne-t-elle davantage qu᾽un mot.
C᾽est peut-être une ligne entière qui a sauté dans l᾽archétype et
nous aurions avec "interdum abundat" une fin de scholie dont le
début est perdu. Nous pourrions proposer de reconstituer "qui pro
<quae, generaliter. ubicumque opus sit pro ubi, nam cumque>
interdum abundat" (il a mis "qui" pour "quae", en faisant une
généralité. "Vbicumque opus sit" pour "ubi", car "-cumque" est
parfois plaonastique). De fait, ici la conjonction "ubi" suffirait
et c᾽est peut-être de cela qu᾽il s᾽agit dans ce supposé deuxième
volet de la scholie.
1044. En réalité, ces deux scholies soulèvent un
problème de ponctuation. Dans la première hypothèse, ce vers est
lié syntaxiquement à celui qui précède, et il ne faut donc pas de
ponctuation à la fin du vers 608. Dans la seconde, le groupe "quod
etc." est repris par "hoc" et le vers se suffit donc à lui-même.
Dans ce cas, il faut une ponctuation forte à la fin du vers
608.
1045. On remarquera une fois encore
une grande inconséquence dans le texte de la comédie. Donat cite
de toute évidence deux versions différentes de ce même
vers.
1046. L᾽expression de Donat n᾽est pas très claire. Ce
qui donne au verbe son sens de nécessité impérieuse c᾽est le
recours au tour de l᾽adjectif verbal employé avec "sum" et
marquant l᾽obligation. Donat fait une remarque équivalente en Ad.
729, 3.
1047. Donat n᾽a pas l᾽air de considérer la forme
"fuat" comme une forme de "sum", mais comme un verbe
synonyme.
1048. Reformulation en latin plus
explicite de "fors fuat pol" où chaque terme (archaïque) est glosé
par une forme moderne : "fors" par "bona fortuna", "fuat" par
"sit" et "pol" par "per Pollucem".
1049. Le vers qui se place au moment
où Enée propose à son père Anchise de monter sur ses épaules pour
fuir Troie est évidemment extrêmement connu, mais Donat peut jouer
sur le contexte. En fuyant la ville pour y laisser les jeunes
vivre leur vie, Lachès et Sostrata connaissent un arrachement du
même type en comédie que celui que, dans l᾽épopée, connaît le
vieux héros. Loin de faire sourire, ce rapprochement ajoute à la
gravité de la scène.
1050. D᾽un
côté la décision, si pénible soit-elle, se justifie par le désir
de faire le bonheur de Pamphile, de l᾽autre la perspective d᾽une
vie triste de petits vieux la rend douloureuse.
1051. Bien
qu᾽il soit difficile pour nous de l᾽évaluer, il y a sans doute
dans cette expression quelque chose de la langue familière
(peut-être "i intro" au lieu de "introi" et l᾽usage du verbe
"componere").
1052. Cette
plaisanterie misogyne du commentateur ne se comprend que si, comme
l᾽a fait Wessner, on rajoute "annus est" pour compléter la
citation. Telle que la livrent les manuscrits, la phrase n᾽est
absolumet pas drôle et n᾽a aucun sens.
1053. En
effet tant que l᾽auditeur n᾽a pas entendu le "minime" qui suit, il
peut croire que c᾽est ce que veut Pamphile, que sa mère s᾽en
aille, en prenant l᾽infinitive comme complément de "uis".
1054. Ce qu᾽il vient de dire est "hinc
abire minime", la personne "matrem". Il lui reste à savoir
pourquoi soudain son fils fait obstacle à ce qui pourrait assurer
son bonheur.
1055. L᾽emploi
d᾽une forme de futur marquée n᾽est pas obligatoire dans les
interrogatives indrectes et le subjonctif présent peut tout à fait
suffire à marquer une délibération portant sur l᾽avenir. En
choisissant de marquer le futur, Térence ajoute à
l᾽indétermination du personnage.
1056. Donat commente ici le tour
"quid... nisi" qui ne laisse aucun choix à Pamphile.
1057. Le préverbe marque ici l᾽accomplissement de
l᾽action jusqu᾽à son terme, et fournit donc une forme
d᾽insistance.
1058. Ici, comme dans la scholie 3, il est difficile
de voir ce que Donat trouve qui se rapproche de la sentence. Sans
doute est-ce le fait que les personnages ne sont pas nommés, et
qu᾽on peut donc à l᾽extrême rigueur considérer cet énoncé comme
généralisant.
1059. En répudiant son épouse, Pamphile pourrait donc
rétablir entre sa mère et son ex-femme des relations normales,
puisque exemptes des contraintes de la vie familiale.
1060. Sans
doute s᾽agit-il de commenter "uerum" où Donat reconnaît
étymologiquement l᾽adjectif "uerus" (vrai). Ainsi, Lachès admet
qu᾽il y a une part de vérité dans ce que dit son fils.
1061. On notera qu᾽ici le
commentateur accentue encore le caractère sérieux et presque
tragique de la scène, en ajoutant de son fait cette note
pathétique.
1062. Sur la
restitution de cette citation d᾽Apollodore, voir la note apposée
au texte latin. Donat se contente ici de faire remarquer
l᾽exactitude de la traduction de Térence par rapport à son
modèle.
1063. Donat fait remarquer la dimension métathéâtrale
de cette remarque. Mais nous n᾽en savons pas plus, car dans ce que
nous connaissons des fabulistes grecs et latins ou des auteurs
comiques ("fabula", comme son correspondant grec "μῦθος"
aiguillant aussi bien vers le monde de la fable que vers celui de
la comédie), il n᾽y a pas de fable ni de pièce de ce titre.
Apollodore de Caryste, qui est ici scrupuleusement traduit par
Térence, devait avoir en tête un titre bien connu de son
époque.
1064. Le fait de nommer le personnage
appartient selon Donat à la manière de s᾽exprimer des personnages
de comédie. Sur sa théorie de l᾽emploi des noms propres, voir par
exemple Ph. 352, 4 et notre note.
1065. Ce qui gêne
Donat ici, c᾽est que, contrairement à l᾽usage de la langue
soignée, les deux propositions ne sont pas coordonnées. On ne
voit donc pas de manière immédiate le lien entre elles.
1066. En effet, agir sous l᾽impulsion d᾽un tiers
diminue la responsabilité de celui qui agit en reportant une part
de la culpabilité sur celui qui a commandité l᾽action.
1067. C᾽est-à-dire que l᾽expression aurait exactement
la même valeur que "in ipso tempore" au vers suivant.
1068. Donat n᾽explique pas le
lien sémantique qu᾽il suppose entre "portus" et "opportune",
d᾽autant qu᾽il donne à "portus" plusieurs sens selon les cas (voir
son analyse d᾽"angiportus" en Ad. 578, 1). Implicitement, on peut
supposer qu᾽il se rallie à l᾽opinion que donne Festus sur ce mot
(P.-Fest. 207 L) : "opportune dicitur ab eo quod nauigantibus
maxime utiles optatique sunt portus" ("opportune" vient du fait
que pour les marins les "ports" sont très utiles et
souhaités).
1069. Remarque lexicologique pour illustrer le sens du
verbe "ostendere". S᾽il "se montre", c᾽est qu᾽on le cherchait; si
on n᾽avait pas souhaiter le rencontrer, on pourrait dire qu᾽il
"apparaît" ou qu᾽on "tombe sur lui". On voit qu᾽il s᾽agit donc
d᾽une remarque différentielle tronquée.
1070. L᾽exemple éclaire la différence
que Donat établit entre les deux expressions. "Opportune" suppose
une action qui se produit exactement au moment où elle est
attendue, sans que l᾽action qui la justifie ait encore commencé,
"in ipso tempore" suppose une action qui se produit au moment où
l᾽action qui la justifie a déjà commencé. Ainsi arriver exactement
à l᾽heure à un dîner est "opportune", arriver alors que l᾽on est
déjà passé à table est "in ipso tempore".
1071. La manière dont la scholie est rédigée pourrait
permettre de douter de l᾽attribution de cette réplique dans
l᾽esprit de Donat. Il semblerait qu᾽il la donne à Phidippe, alors
que les modernes l᾽attribuent plutôt à Pamphile. Mais il n᾽en est
rien : il y a un changement de sujet implicite entre la principale
et la subordonnée. "Simulet" a pour sujet implicite "Pamphilus".
Comprendre : la réaction de Pamphile (qui, dans un aparté, déclare
son embarras) montre que Lachès l᾽a mis dans une impasse : il ne
peut ni faire semblant de rien ni dire la vérité. Sur ces
changements abrupts de sujet grammatical, voir par exemple Ad. 423
et la note apposée au texte latin.
1072. Une situation comparable
est évoquée en 378, 1. Voir notre note.
1073. En ne prononçant pas le nom du
statut qui crée la difficulté, Lachès ménage son interlocuteur et
paraît minimiser ce qui pose en réalité problème..
1074. La conjonction est disjointe en ces deux
composantes ("quo" et "minus"), c᾽est la tmèse (comme en français
classique "lors donc que") et le second élément est antéposé,
c᾽est l᾽anastrophe. Le sens n᾽en est pas affecté.
1075. En exposant que tout est le fait de Myrrhina,
Phidippe dépose en quelque sorte contre sa propre femme.
1076. Donc
l᾽anaphorique ne réfère pas au mot qui le précède, comme on
pourrait le penser en première lecture.
1077. Donat signale une
relative ambiguïté sur "quam", qui pourrait être le pronom
relatif, auquel cas la phrase s᾽interpréterait "qu᾽ils troublent
celle qu᾽ils veulent". Voir la suite.
1078. C᾽est donc un adverbe qui marque
l᾽intensité du trouble et non la personne qui va
l᾽éprouver.
1079. C᾽est-à-dire que le mot peut
désigner à la fois ce que vont éprouver les vieillards et ce
qu᾽ils vont faire éprouver aux autres personnages. Il s᾽agit aussi
de compléter la remarque morpho-syntaxique sur "quam" : si "quam"
est un adverbe, comme préconisé par Donat, alors "turbent" n᾽a pas
de COD. Il faut donc lui donner un sens intransitif ("qu᾽ils
fassent du raffut") ou passif ("qu᾽ils soient troublés") de
circonstance.
1080. Didascalie implicite
de mimique. Sur le jeu des sourcils dans la physionomie et
l᾽expression des passions, voir Quintilien, 11, 3, 72-75 (et
notamment le rapprochement que fait le rhéteur avec le masque
comique). Référence rappelée et analysée dans la thèse
d᾽E. Dhérin, Homo furens. La représentation physique de la colère
dans la littérature latine, Lyon 2, thèse dact. (dir. F. Biville),
vol. 2, p. 126.
1081. Sans doute
devrait-il passer par le père du jeune homme.
1082. Au
vers 500.
1083. Donat
commente ici le "hanc" qui indique que le lien existe
déjà.
1084. Passage
choisi évidemment à dessein puisqu᾽il s᾽agit du sombre
pressentiment d᾽Evandre lors du départ à la guerre de Pallas,
moment d᾽une haute intensité tragique qui permet à Donat de
rappeler que la comédie ici est plus proche du drame que de la
farce.
1085. Selon le droit romain ("ius"),
l᾽enfant est la propriété de son père, il doit donc vivre avec
lui. Toutefois, le fait que Pamphile ne sache pas qui est le vrai
père de l᾽enfant de Philumène rend cet argument assez faible. Mais
Phidippe, lui, ne connaît pas les doutes de Pamphile sur sa
paternité.
1086. Il s᾽agit d᾽une pure
indication scénique de proxémique, visant à souligner l᾽aparté
indispensable ici au fonctionnement de la réplique. Etrangement,
Donat semble s᾽adresser à ses élèves comme s᾽ils devaient jouer
cette scène, ce qui est peut-être le cas.
1087. Si l᾽on interprète ainsi la scholie il est
inutile de conserver les ajouts de Wessner qui voulait que l᾽enjeu
du commentaire soit sur la question alors qu᾽il est sur la
répétition du mot "puerum".
1088. Commentaire évidemment étymologique. Donat
identifie dans "praegnans" l᾽élément "prae", mais il a du mal à
déterminer ce que peut bien vouloir dire "gnans". La façon dont il
rédige son étymologie rend compte de sa difficulté récurrente à
exprimer la notion de radical. Il a bien vu ici que le radical est
"gna-" apparenté à "gigno" et il propose effectivement le double
rattachement, mais en passant par des substantifs ce qui masque la
valeur de son étymologie, sans doute exacte.
1089. Donat commente la structure tripartite de la
phrase jusqu᾽au milieu du vers suivant.
1090. Car, comme le notera Donat dans
les scholies suivantes, son ton est plus dédaigneux que vraiment
désobligeant.
1091. Cette
citation tirée de la réponse d᾽Eole à Junon au tout début de
L᾽Enéide paraît indiquer que Donat lit dans les
paroles du dieu des vents une certaine modestie presque méprisante
à l᾽égard du royaume que Junon lui a obtenu. C᾽est une
interprétation qui devait être la sienne dans son commentaire
virgilien, puisqu᾽on lit chez Servius (ad loc.) : "dicendo autem
᾽quodcumque᾽ aut uerecunde ait, ne uideatur adrogans, aut latenter
paene iocatur poeta ; quis enim potest ventos, id est rem inanem
tenere?" (en disant "quodcumque", soit il parle avec retenue pour
ne pas paraître arrogant, soit à mots couverts le poète est
presque en train de jouer sur les mots. Car qui peut "tenir les
vents", qui sont une chose impalpable ?).
1092. Donat veut dire qu᾽il n᾽existe pas d᾽autre forme
de ce verbe que le participe parfait "moratus". Sans doute une
manière de dire qu᾽il ne faut pas le rattacher au paradigme de
"morari" (s᾽attarder), dont le participe "mŏrātam" se distingue de
ce "mōrātam" par la quantité du o (ce que la scansion ne peut pas
déterminer à cette place dans le vers). En fait "mōrātus" est un
adjectif qui ressemble à un participe mais qui est en fait
dénominatif (comme "barbatus", "barbu", ou "galeatus", "casqué),
formé sur "mōres". Notons la formule "mōrātam mōribus", dont Donat
ne dit rien.
1093. Wessner
se trompe en athétisant "mirari" comme si le mot faisait partie du
lemme. C᾽est en réalité le premier mot du commentaire.
1094. La question
semble curieuse, voire oiseuse, car la construction "minus quam"
ne pose aucun problème. Mais Donat réfléchit en réalité sur la
nature de "minus". Si c᾽est un adverbe comme "magis", on attend un
complément introduit par "quam" ; mais ce peut être l᾽épithète de
"illud factum" et dans ce cas la phrase de Térence veut dire : "ce
fait qui n᾽est pas petit pour toi, comme il me plaît à moi..." et
on voit que "quam" ne peut être qu᾽exclamatif.
1095. La question
introduite par "utrum" comprend elle-même deux volets, car elle
induit à la fois une difficulté morphologique (voir ci-dessus) et
une difficulté stylistique d᾽interprétation du passage. Après
avoir réglé la difficulté morphologique ("minus" est un adverbe),
Donat en vient à ce que cela veut dire, et, logiquement, il
reconstruit en éliminant "factum", source d᾽ambiguïté pour la
nature de "minus", et en rapprochant le segment "non minus" du
verbe sur lequel porte l᾽adverbe. Qu᾽il inverse au passage "mihi"
et "tibi" ne paraît pas porter réellement à conséquence, dans la
mesure 1-où ce comparatif de supériorité dans la portée d᾽une
négation revient à une comparaison d᾽égalité dont les éléments
sont interchangeables ("autant à toi qu᾽à moi" = "autant à moi
qu᾽à toi"), et 2-où c᾽est bien de "minus" qu᾽il parle toujours,
comme le montre le fait que nous devons comprendre "placet" comme
valant "displicet". L᾽ironie qu᾽il voit ici est elle-même
analysable de deux façons : 1-"cela ne me plaît pas moins qu᾽à
toi" au lieu de "cela ne me plaît pas plus qu᾽à toi" (donc
"minus"="magis"), 2-"cela ne me plaît pas moins qu᾽à toi" au lieu
de "cela ne me déplaît pas moins qu᾽à toi" (donc
"placet"="displicet"). Une fois de plus, Donat montre son goût
prononcé pour la dialectique, sans doute parce qu᾽il entre dans
ses attributions de grammairien d᾽enseigner aussi les modes du
raisonnement.
1096. Cette fois,
la scholie porte non plus sur des mots, mais sur la totalité de
l᾽énoncé, reformulé comme un comparatif d᾽égalité "tantumdem",
accompagné d᾽une citation où apparaît clairement le procédé
d᾽inversion propre à l᾽ironie. Voir le commentaire qu᾽il en
donnait ad loc. où il expliquait que "facile et utile" signifient
en réalité "difficile et inutile". En réalité c᾽est la seule
citation d᾽And. qui explique l᾽ironie, la comparaison d᾽égalité
n᾽ayant en soi qu᾽une valeur de reformulation.
1097. En réalité
le commentaire porte évidemment sur "consequitur".
1098. C᾽est adroit
dramaturgiquement car cela prépare évidemment la méprise et le
coup de théâtre final.
1099. Donat, très habilement,
utilise le substantif "euentus" pour indiquer un sens positif de
"euenire", car, effectivement, ce substantif s᾽emploie
majoritairement pour des résultats heureux. Toutefois le verbe
"euenire" n᾽est connoté ni positivement ni négativement dans la
langue classique, à la différence de "contingere" (positif) ou
"accidere" (négatif).
1100. Donat veut dire que la
succession "perii"... "nullus sum" constitue une progression : "je
suis mort" (il reste donc mon cadavre), "je n᾽existe pas" (il ne
reste rien de moi).
1101. C᾽est-à-dire le
respect filial.
1102. Comme l᾽a fait remarquer Donat plus haut (534),
on dit de son temps "mihi nuptam". Toutefois Donat va marquer sa
préférence pour ce tour parce qu᾽il est plus conforme à
l᾽étymologie et au sens premier du verbe.
1103. Ce
passage, qui n᾽a aucun rapport avec les nuages, renvoie cette fois
aux funérailles de Pallas dont Donat avait plus haut cité le
départ au combat, ce qui continue à imposer une lecture
profondément dramatique de la comédie.
1104. Commentaire semblable en
568.
1105. La dérivation consiste à rejeter
la faute sur Myrrhina et non sur Philumène, ce qui réduit la
responsabilité de la jeune fille à un excès de confiance. Elle n᾽a
pas cru que les conseils de Myrrhina allaient en réalité ruiner
son mariage. C᾽est cela l᾽imprudence que note le
commentateur.
1106. En langue normée, on a en effet un emploi forcé
du réfléchi dans cette proposition (surtout que ladite proposition
est à l᾽indicatif). Cet emploi non réflexif du réfléchi, qui
marque une insistance sur le lien possessif, est relativement
courant et ne mériterait guère le commentaire qu᾽en fait Donat si,
dans la pratique des élèves du quatrième siècle, les choses
n᾽étaient pas devenues beaucoup plus floues.
1107. La citation virgilienne,
qui sur le plan syntaxique partage avec le lemme commenté un
emploi forcé du réfléchi "suam", renvoie thématiquement à la
nourrice de Didon, dont le corps est resté en Phénicie, et
prolonge la thématique funèbre de toutes les citations
virgiliennes ou presque dans cet acte si empreint de
drame.
1108. La citation virgilienne explique ce que Donat
remarque dans cette tournure : alors qu᾽on attendrait "tu Laches
et tu Pamphile", Térence commence par un pluriel "uos" qu᾽il
prolonge par un singulier.
1109. Remarque d᾽ecdotique. On ne sait
trop ce que Donat désigne par "exemplaires authentiques" (pas plus
qu᾽on ne le saurait si l᾽on éditait "ueteribus codicibus",
"exemplaires anciens" : voir la note apposée au texte latin), mais
on a une nouvelle trace de son travail d᾽éditeur de textes. La
question posée est celle de la forme : il faut, dit-il, rétablir
"remissan... reductan" à la place des formes plus modernes
"remissane... reductane" qu᾽on lit dans les exemplaires moins
authentiques.
1110. Donat analyse bizarrement
cette phrase. Il tord l᾽ordre des mots (d᾽où ses reformulations)
pour associer "uxor" et "mea" (ce que la scansion, indifférente à
cette place, ne permet pas de trancher). Du coup, il manque une
détermination à "manu" et il suppose "eius", ce qui s᾽interprète :
"ma femme, ce qu᾽elle fera, ce n᾽est pas en son pouvoir <d᾽en
décider, mais c᾽est à moi de le faire>". En fait, les éditeurs
s᾽accordent, dans leur traduction, à accorder "mea" à "manu" et à
comprendre "pour ce que fera ma femme, cela ne dépend pas de moi"
(Marouzeau). Nous conservons tout de même, dans notre propre
traduction de Térence, l᾽interprétation de Donat. Ce dernier
semble se contredire dans la scholie suivante (dont le texte est
délicat à éditer, cela étant : voir notre note à 667, texte
latin) : Phidippe, après avoir dit ici (selon Donat) que la chose
dépendait entièrement de lui, dit juste après qu᾽il faudra tout de
même solliciter sa femme.
1111. Allusion à la scholie
précédente, contradictoire avec celle-ci. Donat revient
implicitement sur son analyse de "in manu non est" : car s᾽il faut
tout de même solliciter Myrrhina, c᾽est qu᾽elle a le pouvoir de
décider. Et l᾽autre interprétation consiste à rejoindre les
traducteurs modernes qui comprennent "in manu mea" : voir la note
précédente.
1112. Donat remarque ici une ambiguïté de construction
sur le mot "puero" qui peut être soit un datif soit un ablatif, le
tour pouvant correspondre soit à "quid hoc homine facias ?" ("que
faire d᾽un tel homme", Cic. Sest. 29) ou "quid tu huic homini
facias ?" ("que faire à l᾽égard d᾽un tel homme", Cic. Caecin. 30).
Autrement, il est impossible de déterminer le cas de
"puero".
1113. Dans
le cas où "ridicule" est un nom, il faut comprendre qu᾽il est au
vocatif : "bouffon, tu le demandes ?" et donc ponctuer comme
l᾽indique le commentateur, dans l᾽autre, il faut comprendre : "ta
question est risible" et ne pas ponctuer du tout. La scansion
n᾽est ici d᾽aucun secours pour distinguer le vocatif "rīdiculĕ" de
l᾽adverbe "rīdiculē".
1114. C᾽est-à-dire cette réplique du
jeune homme dite en grommelant.
1115. Remarque d᾽ecdotique avec des
ramifications dramaturgiques. Si le texte est "ipsa", "pater" est
forcément un vocatif et, donc, la réplique se fait à haute et
intelligible voix, Pamphile s᾽adressant en réponse directe à son
père : "Un bébé qu᾽elle-même, père, a négligé, moi je
l᾽élèverais ?" ; si en revanche la bonne leçon est "ipse", alors
le groupe "ipse pater" désigne le père biologique et, comme sa
non-paternité est un secret que Pamphile ne souhaite pas révéler,
la réplique doit être en aparté : "Un bébé que son propre père a
négligé, moi je l᾽élèverais ?". La réplique de Lachès "quid
dixti ?" peut s᾽enchaîner aussi bien sur la réplique à voix haute
que sur la réplique en aparté, si c᾽est un aparté à moitié audible
(que Donat appelle une "murmuratio", un grognement), comme cela
est fréquent au théâtre. Donat opte pour la solution de la
réplique à voix haute, avec "ipsa" et "pater" au vocatif dans la
scholie 3, puis pour l᾽aparté dans la scholie 4. C᾽est la preuve
que nous avons là des scholies d᾽auteurs et d᾽époque différents,
celle de Donat et celle de commentateurs de Donat et qu᾽il est
bien souvent impossible de savoir ce qui revient au commentaire
originel.
1116. Karsten
(1912, 195) athétise cette scholie au motif qu᾽elle contredit le
reste du commentaire, mais il n᾽a peut-être pas raison, car Donat
peut commenter la lecture la plus courante et faire remarquer que
personnellement il préfère l᾽autre. Voir la note
précédente.
1117. Contrairement à ce que pensait Wessner en
supposant un tour adverbial "e contrario", il y a bien deux
éléments dans la réplique du vieillard : 1-il use d᾽un tour
négatif, et 2-il le dit par manière d᾽antiphrase, ce que doit
établir la prononciation.
1118. Allusion qui n᾽est pas sans jeu contextuel,
puisqu᾽il s᾽agit de l᾽intercession de Vénus auprès de Jupiter pour
qu᾽il mette un terme aux agissements de Junon contre les Troyens
et Enée. En donnant à Pamphile le pouvoir de Jupiter, et à
l᾽enfant de Philumène la dignité d᾽Enée, Donat montre combien ce
débat est lourd de conséquences dramatiques.
1119. Voir le commentaire à And, 146,
3.
1120. Comprendre la présence de la belle-mère, et
l᾽existence d᾽un enfant. Le commentaire couvre en réalité les vers
677-681, puis Donat reprend au 681 son explication
linéaire.
1121. Le commentaire de Donat est assez embrouillé et
on voit mal ce qu᾽il commente exactement dans la forme
"nanciscor". A-t-il conscience qu᾽il s᾽agit d᾽un inchoatif qui
marque donc une action qui s᾽engage ? Ce n᾽est pas
impossible.
1122. Donat
veut dire que Lachès exige désormais de Pamphile qu᾽il cesse de se
comporter comme un gamin, et qu᾽il est grand temps de
grandir.
1123. Notons que dans ce qui suit le texte de Térence
n᾽a pas la même forme que dans le lemme précédent.
1124. Plus
que d᾽une remarque d᾽intonation, il s᾽agit d᾽un commentaire de
syntaxe. Le lecteur de Térence ne doit pas prendre cette
proposition pour une finale, mais bien pour l᾽expression d᾽un
ordre.
1125. Donat, en commentant ce passage
de
L᾽Andrienne, avait fait le commentaire inverse,
mais qui recoupe exactement celui-ci. Le jeune homme devrait avoir
honte de se conduire comme il le fait avec un père si bon, mais il
est tiraillé entre la reconnaissance due à son père et la force de
sa passion.
1126. C᾽est-à-dire qui demande que
l᾽on ne tienne pas compte de la lettre de la loi qui est en sa
défaveur, mais qu᾽on lui accorde cependant ce qu᾽il
demande.
1127. Tel quel ce commentaire se
comprend mal. Donat semble vouloir dire que Lachès, pour persuader
Pamphile, le flatte en soulignant qu᾽il a obéi à son père et s᾽est
donc montré un bon fils, en épousant Philumène, ce qui demeure le
centre du débat, puisque précisément, maintenant, il veut la
répudier.
1128. En reformulant ainsi,
Donat paraît vouloir éviter que l᾽on construise "fecisti ut
decuerat" (tu as fait comme il convenait), construction tentante
avec l᾽ordre des mots térentien, et nous incite à accrocher "ut
decuerat" à "obsecutus" (m᾽ayant obéi comme il
convenait).
1129. Littéralement "la lèvre baissée", ce qui marque
la tristesse. Cela nous donne une précieuse indication sur la
manière expressionniste codifiée de jouer les sentiments.
1130. Notons qu᾽en reformulant ainsi le vers
précédent, Donat contredit sa reformulation précédente qui
semblait précisément vouloir éviter cette construction.
1131. En effet, Lachès évite de
souligner la force des sentiments de son fils, pour mettre en
avant le caractère possessif et égoïste de Bacchis, qui ne veut
pas laisser partir son amant. L᾽épanorthose consiste ici à
corriger le sens de "in-ducere" par "ob-sequi", les deux verbes
s᾽opposant ("conduire" / "suivre"), et les préverbes aussi d᾽une
certaine manière ("vers" / "contre"). Ainsi Pamphile n᾽a pas été
volontaire, mais il a suivi ; il n᾽a pas visé un but, mais il
s᾽est heurté à la volonté arrogante de Bacchis. C᾽est en cela que
sa faute est vénielle ("uenialiter").
1132. Donat oppose
l᾽infinitif actif "redisse" qui marquerait une intention du
personnage, à l᾽infinitif passif choisi par le vieillard et qui
peut laisser supposer que Pamphile n᾽a été qu᾽un jouet dans les
mains de la courtisane.
1133. C᾽est-à-dire qu᾽il présuppose une réponse
négative.
1134. Alors qu᾽on attendrait évidemment qu᾽une
prophétie porte sur le futur.
1135. Remarque qui relève assez clairement de
l᾽étymologie : Donat semble relier "diuinare" à "diuinus" et
considérer que "diuinare" veut dire "avoir un savoir
divin".
1136. Voir la scholie Ad.
483, 1 et notre note.
1137. C᾽est-à-dire de savoir
ce que valent les motifs de Pamphile.
1138. Comprendre évidemment que ce qui suit "nam"
donne la raison pour laquelle il doit accepter.
1139. Lachès pense, selon Donat, qu᾽en voyant l᾽enfant
et en découvrant sa famille Pamphile se réconciliera avec
Philumène.
1140. Il ne
s᾽agit pas d᾽une citation, mais d᾽une allusion à un passage que
les élèves doivent bien connaître (Verr. 2, 3, 135). L᾽orateur
disait exactement : "satisne uobis praetori improbo circumdati
cancelli uidentur in sua prouincia ?" (ne vous semble-t-il pas que
le préteur malhonnête est sufisamment pris au piège dans sa propre
province ?).
1141. Car dans les deux cas, cela ruinerait sa
construction dramatique en rendant impossible la découverte
finale.
1142. Le texte même
contient ses didascalies, en quelque sorte.
1143. Donat fait en réalité une remarque de syntaxe :
il ne faut pas comprendre "sine puerum" (permets-moi d᾽avoir
l᾽enfant), mais "sine !" (permets !), au sens de "ne t᾽oppose pas
à moi sinon gare à toi !".
1144. Ce
commentaire n᾽est pas très clair. Phidippe se pose en mari qui
sait combien les femmes sont sourcilleuses sur les questions de
fidélité de leur mari (ce qui apparemment ne trouble pas outre
mesure lesdits maris !), puis il glisse au cas d᾽espèce du couple
Philumène-Pamphile. Comme Pamphile, croit-il, continuait de voir
Bacchis et que les vagues dénégations du jeune homme n᾽ont rien
éclairé, Phidippe persiste à croire que Philumène a voulu lui
faire payer son infidélité. Peut-être aussi faut-il comprendre
derrière "uxor" sa propre femme Myrrhina, qui a aidé Philumène à
punir son mari. Donat montre d᾽ailleurs son trouble au commentaire
du vers suivant.
1145. Ces deux solutions paraissent
remonter aux prédécesseurs de Donat : 1-le vieillard invente cette
histoire, mais on voit mal dans quel intérêt, car il prèche un
converti ; 2-il l᾽a appris et n᾽en a rien dit, mais pourquoi ?
L᾽explication fournie par le commentateur lui-même est vraiment la
plus naturelle. On observera que, conformément à ses idées sur la
vraisemblance, Donat cherche à expliquer la comédie par ce que
nous avons déjà vu et entendu en limitant au maximum ce qui a pu
se passer hors scène.
1146. Citation (d᾽ailleurs légèrement approximative) d᾽une
très grande ampleur, beaucoup plus longue que la
moyenne.
1147. De manière exceptionnelle, Donat s᾽adresse
directement à son personnage.
1148. La passion coupable pour des courtisanes
évidemment.
1149. En raison du conseil qu᾽il va
recevoir d᾽aller chercher Bacchis pour éclaircir la situation. Or
la courtisane va tout révéler et mettre fin à
l᾽imbroglio.
1150. Donat paraît renvoyer aux deux
fonctions de l᾽orateur : la fonction judiciaire et la fonction de
conseiller, et donc au "genus iudiciale" et au "genus
deliberatiuum". Le "genus demonstratiuum" n᾽a aucune importance
ici, ce qui explique que Donat l᾽omette purement et
simplement.
1151. Cela ne convient pas
1-parce que Phidippe est d᾽un rang social bien plus élevé que
Bacchis et n᾽a donc pas à la "prier" de quoi que ce soit, 2-parce
qu᾽il ne s᾽agit pas d᾽user avec le jeune femme de persuasion mais
de contrainte, 3-parce que "incusamus" et ensuite "minitemur"
montrent que les deux vieillards n᾽ont pas l᾽intention d᾽user de
douceur avec Bacchis.
1152. Donat
commente l᾽expression "rem habere" qui signifie "avoir une
liaison".
1153. En effet, l᾽esclave pourrait
s᾽offusquer de voir un vieux monsieur si bien parler à une
courtisane. Le commentaire demeure cependant assez limité dans sa
portée.
1154. Ce commentaire demeure un peu étrange, tant que
l᾽on ne comprend pas que Donat a en vue 5, 1 où c᾽est
effectivement Lachès qui va interroger Bacchis, et non
Phidippe.
1155. Comme complément d᾽objet direct de "euoca"
(appelle-la).
1156. En se raréfiant comme de coutume
en fin de scène, le commentaire devient de plus en plus sibyllin.
Apparemment le second commentaire reprend le premier, mais
l᾽ensemble n᾽est pas limpide.
1157. C᾽est ce qui
fait dire à Donat qu᾽il s᾽agit d᾽une couleur (voir par exemple,
146 et 243, 1), c᾽est-à-dire d᾽un élement qui n᾽est pas essentiel
à l᾽action, mais qui lui donne du relief. Térence s᾽en tient aux
conventions dans l᾽intrigue, mais il les adapte dans les
caractères et les scènes annexes.
1158. Ce
qui fait la cause conjecturale, c᾽est que les faits ne sont pas
établis, puisque l᾽une des deux parties les nie.
1159. L᾽extrême confusion dans les reformulations
proposées témoigne de la difficulté qu᾽ont les Latins à analyser
le sens de la conjonction "quin", dont la valeur négative
s᾽estompe selon le sémantisme du verbe régissant. Cf. le passage
d᾽Aulu-Gelle (NA 17, 13 : "particula obscura") qui donne la mesure
du sentiment du locuteur latin en l᾽occurrence ; cf. aussi les
analyses linguistiques des modernes, notamment Moussy (1987, 1998)
et Fleck (2008). Donat est d᾽autant plus troublé que la
construction "non me fallit quin" est rare, avec seulement deux
autres occurrences, dans le corpus césarien (cf. Fleck 2008, 267).
On n᾽est pas sûr d᾽ailleurs de bien interpréter ses
reformulations. Ainsi, la nature de la proposition "quod suspicor"
n᾽est pas nette : s᾽agit-il d᾽une relative, comme nous le
proposons dans notre traduction, ou d᾽une complétive, ce qui
amènerait à comprendre le texte de Térence au sens de "je ne me
laisse pas abuser par le fait que ce qu᾽il veut, c᾽est que j᾽aie
des soupçons" ?
1160. Il s᾽agit toujours de commenter
le choix du verbe "impetrem" qui marque l᾽accomplissement d᾽un
effort. Lachès doit principalement résoudre la question du retour
de Philumène au domicile conjugal, mais, pour ce faire, il doit
s᾽assurer que Bacchis dit vrai, et régler la question du rôle joué
par Sostrata. Cela fait beaucoup pour un seul personnage et cela
explique pourquoi il emploie "impetrare", selon Donat tout au
moins.
1161. Il
s᾽agit d᾽une reformulation, assez confuse d᾽ailleurs, de
l᾽ensemble du segment "minus fecisse satius sit".
1162. Les trois expressions comparées
et impliquant une idée de regret (littéralement : "je change ce
qui a été fait", "je voudrais que ce ne soit pas fait", "il
vaudrait mieux que je ne l᾽aie pas fait") comportent le verbe
"facere".
1163. Nouvelles
traces de redondances dans le commentaire et sans doute vestiges
d᾽une compilation mal unifiée.
1164. Outre
l᾽emploi identique du verbe "aggredi", porteur d᾽une connotation
agressive, la situation de l᾽épisode de
L᾽Enéide
rappelé ici (En. 4, 90 sq.) a en commun avec celle de la comédie
que Junon aborde Vénus dans l᾽idée de lui tendre un piège.
1165. La remarque
est sans doute morpho-syntaxique. Térence écrit "quid sit
quapropter" où l᾽adverbe relatif a pour antécédent le pronom
neutre "quid" ; or "quapropter" a l᾽apparence d᾽un pronom féminin
et c᾽est probablement ce qui motive Donat à supposer l᾽ellipse du
féminin "rei" dans une structure qui se traduit littéralement
"quoi en fait de chose à cause de laquelle...". Notons que la
structure "quid sit quapropter" n᾽est pas isolée et qu᾽on la
trouve par exemple dans Plaute, Bac. 1144.
1166. Le pléonasme consiste en l᾽espèce en la
duplication de deux adverbes de même sens, "quoque" et "etiam"
chez Térence, "quoque" et "et" chez Virgile. La scholie 3 du même
vers donne une justification à ce prétendu pléonasme et lui
accorde même un satisfecit.
1167. Il
s᾽agit évidemment pour Bacchis de préserver la différence de rang
qui existe entre ce respectable vieillard et elle.
1168. Donat signale que l᾽adjectif
"timidus", à propos duquel il aime citer un vers de Virgile (Buc.
6, 20, voir par exemple Pho. 205, 2) ou un vers de Plaute (Bac.
106) où il a un tout autre sens ("je me sens encore toute
barbouillée de mon trajet en bateau", voir par exemple Pho. 284,
Eun. 642, 2), a ici la même construction avec une complétive en
"ne" que le verbe "timeo". On ne sait ce qui rend Donat si
attentif aux emplois de "timidus" (adjectif qui n᾽est cité ni par
Festus ni par Nonius, soit dit en passant) ; en tout cas, les six
occurrences qu᾽on en trouve dans l᾽œuvre de Térence (Ad. 305, Eun.
642, Hec. 365 et 734, Pho. 205 et 284) font tous l᾽objet d᾽une
scholie.
1169. Donat indique ainsi la
succession des idées : "je vais te poser des questions, si tu
réponds la vérité, tu n᾽auras rien à craindre".
1170. Voir 730, 2 et 5.
1171. Donat montre
qu᾽il est gêné par la tournure térentienne. Ce qui le gêne est la
présence de deux compléments au datif pour le seul verbe
"ignosci". Il propose donc plusieurs solutions : "peccato" est un
équivalent du substantif "peccatori" ou du participe présent
"peccanti" (et il est alors apposé au pronom "mihi") ; on peut
peut-être comprendre implicitement que Donat propose de voir dans
"peccato" un participe parfait de sens actif ("pardonner à moi
ayant fauté"), ce que la morphologie latine n᾽a théoriquement pas
prévu. Autre solution : "peccato" est le substantif (pardonner une
faute) et, dans ce cas, c᾽est le pronom "mihi" qui pose problème,
d᾽où la double solution proposée : le pronom "mihi", dans un
emploi populaire que n᾽ignore pas la langue comique, est employé
en lieu et place du déterminant possessif pour "peccato meo"
(pardonner une faute à moi, donc pardonner ma faute) ou encore il
faut supposer une ellipse de préposition pour comprendre "ignosci
mihi in peccato" (qu᾽on me pardonne en cas de faute).
1172. C᾽est-à-dire que son caractère
de vieillard le pousse à délayer son expression. "Seniliter", ici,
ne renvoie pas seulement à une idée reçue sociologique (on sait
que le radotage est un défaut que Cicéron prête aux vieillards
dans le
De senectute), mais à la caractérologie de la
comédie. Lachès, en radotant, en délayant son propos, se comporte
en conformité avec son rôle. On sait que ce critère de la
conformité du personnage avec sa parlure intéresse au plus haut
point Donat. voir Eun. 338, 1.
1173. Donat marque
la différence entre le futur et la locution contenant le participe
futur, qui n᾽indique que l᾽intention de faire. En disant "factura
es" au lieu de "facies", Lachès montre qu᾽il se contente de bonnes
intentions.
1174. Donat est prêt à toutes les
indulgences envers son poète. Il dit à la fois que "scitus" et
"inscitus" sont des mots de femmes et que le vieux Lachès a raison
de s᾽en servir, pour se mettre ainsi au niveau de son
interlocutrice. Loin de trouver que le discours de vieillard ne
cadre pas avec son rôle, il veut y voir ici une intention
concertée du poète. La scholie est à mettre en relation avec celle
de 753, 1. Signalons que le terme, chez Térence, n᾽est pas propre
aux femmes puisque le jeune Antiphon utilise "scitum" en Pho. 452
(sans aucun commentaire de Donat en l᾽espèce).
1175. Le
rapport entre le texte commenté et la citation virgilienne est
très peu clair. Donat veut sans doute dire que "inscitum" ne sert
à rien chez Térence, puisque dire qu᾽un malotru fait offense à une
femme a quelque chose de pléonastique : il suffirait de dire que
quelqu᾽un fait offense à une femme pour laisser entendre, sans
qu᾽on ait besoin de l᾽expliciter, qu᾽il s᾽agit d᾽un malotru. Mais
qu᾽est-ce qui est superflu dans le passage virgilien ? Est-ce
l᾽emploi du déterminant "ulla" ? N᾽est-ce pas plutôt la suite
(impliquée par le "etc." de Donat) du vers 186 ("referent ferroue
haec regna lacessent"), qui duplique l᾽idée de reprendre les
armes ? Cela est très probable, car Donat arrête sa citation avant
le verbe qui rend le premier membre incompréhensible sans doute
parce qu᾽il veut que le lecteur continue lui-même la citation. En
tout cas il n᾽y a à peu près rien de comparable, ni dans les
termes ni dans la situation décrite.
1176. Encore une remarque de caractérologie, comme en
738 : chacun des deux personnages, conformément à son emploi, fait
du délayage. Donat ne fait pas, en revanche, la remarque
psychologique qu᾽on pouvait attendre : les deux personnages, que
tout oppose, se méfient l᾽un de l᾽autre et ne se livrent pas tout
de suite. C᾽est ce qui pourrait expliquer leur "tardiloquium", ici
autant de circonstance que de caractère.
1177. La situation est effectivement
comparable. Dans
Les Adelphes c᾽est le proxénète
Sannion qui fait comprendre que c᾽est un peu facile de demander
pardon après l᾽offense et que les mots d᾽excuse sont vains. Ici
c᾽est la courtisane. Dans les deux cas, cet argument émane d᾽un
personnage de condition sociale basse et déconsidérée.
1178. C᾽est-à-dire si l᾽on s᾽en tient à la lettre, mais on
voit mal quelle autre lecture on peut en donner, Donat ne
précisant pas ce qu᾽il verrait comme sens caché.
1179. Voir Cic. Inv. 2, 15 ; 2, 52. Le terme technique
"intentio criminis" désigne la formulation du grief par le
demandeur en séance. Dans ce passage, qui s᾽apparente à une scène
d᾽agôn, Donat fait, à partir d᾽ici, et comme souvent, un parallèle
avec les phases d᾽un procès et avec la rhétorique
judiciaire.
1180. C᾽est-à-dire qu᾽il emploie le
fréquentatif au lieu du verbe simple, pour rendre la circonstance
aggravante. Il le redit explicitement à la scholie 7.
1181. Donat veut dire qu᾽en précisant
"meum filium Pamphilum", alors que "Pamphilum" seul suffirait,
Lachès déconnecte d᾽avance une réponse possible de son
adversaire : puisqu᾽il s᾽agit de son propre fils, il serait
absurde de lui demander en quoi cela le concerne. Il s᾽agit
peut-être aussi, implicitement, d᾽une remarque sur les noms
relatifs ("nomina ad aliquid") : "filium" implique, dans la
situation d᾽énonciation, qu᾽il s᾽agit de fils du locuteur, le lien
possessif n᾽ayant pas à être indiqué quand il va de soi. Or Lachès
l᾽indique, pour qu᾽apparaisse l᾽indication de la première
personne, qui répond d᾽avance au "quid tua ?" virtuel de
Bacchis.
1182. Le "status coniecturalis" est traité dans le
long chapitre 3, 8 de Quintilien sur les différents statuts.
Notamment 3, 6, 45 (il s᾽oppose au statut légal et au statut
juridique). L᾽argument ne repose pas sur une loi, mais sur une
supposition, un faisceau de concordances probable mais non
prouvé.
1183. Ainsi chez Quintilien (Inst. 5, 1, 1), après
Cicéron (Top. 24). Quintilien traduit la lexie par "probatio
inartificialis" (c᾽est le titre du chapitre 5, 1), Cicéron par des
lexies diverses dont "sine arte argumenta" (Part. 48) ou "artis
expertes argumentationes" (Top. 24). Les preuves non-techniques
(ἄτεχνοι), qui s᾽opposent aux preuves techniques (ἔντεχνοι), sont
celles qui sont administrées sans qu᾽il y ait recours à une
méthode déductive ni à un argumentaire menée dans les règles de
l᾽art. L᾽administration de la preuve se fait donc par des
témoignages, des documents écrits, etc.
1184. Parmi les preuves
non-techniques, la torture (cf. Quint. Inst. 5, 1, 2 ; 5, 4, 1)
est de règle pour extorquer un témoignage à un esclave. En effet,
par nature menteur et irresponsable, l᾽esclave ne peut être cru
que sous la torture. Bacchis, à la scène suivante, propose qu᾽on
torture ses servantes pour prouver sa bonne foi (cf.
v. 773).
1185. La citation vaut sans doute principalement pour
le complément que remarque Donat dans la citation virgilienne : ce
que va dire Lachès n᾽est pas plus facile à dire que ce que Turnus
va entendre de Latinus, et le contexte est très proche : Turnus ne
peut prétendre à la main de Lavinia, puisque Latinus a décidé de
la donner à Enée, et Bacchis ne peut prétendre continuer à voir
Pamphile, puisqu᾽il est marié.
1186. L᾽aposiopèse
exprime en réalité un jeu de scène complexe. Lachès dit "uestrum
amorem pertuli" qui commence une idée, et Bacchis se détourne. Il
arrête alors son idée et lui demande de rester. Dans
L᾽Héautontimorouménos évidemment le phénomène est
plus clair dans la mesure où c᾽est un autre personnage qui vient
briser le discours. Chrémès est pris d᾽une violente colère et
Ménédème tente de le raisonner. Donat commente d᾽ailleurs
exactement ainsi en 745, 2.
1187. Dans la mesure, où, à défaut d᾽officialiser les
relations de Pamphile et Bacchis, Lachès leur accorde quand même
le statut d᾽un véritable amour partagé et non d᾽une relation
mercantile.
1188. "Pertuli" agit, selon Donat, sur deux ressorts
stratégiques de la plaidoirie. D᾽un côté, il indique combien le
personnage a été bienveillant, et donc participe de la mise en
valeur de son caractère, en vue de persuader la courtisane, et de
l᾽autre il en appelle à la bonté de Bacchis. Comment serait-il
possible de faire du tort à un pauvre vieux qui a tant souffert,
et avec tant de douceur ?
1189. En raison du préverbe "per-" qui marque
l᾽accomplissement ou l᾽achèvement de l᾽action, ici "supporter
jusqu᾽au bout".
1190. Remarque
didascalique de Donat. L᾽interruption que laisse supposer la
réplique de Lachès n᾽est pas textuelle mais gestuelle, toutefois
il signale l᾽aposiopèse en 744.
1191. Le rapport
entre le texte de Térence et celui de Virgile est dans la
situation. Turnus aussi, apparemment, semble vouloir parler avant
que Latinus ait fini son discours, comme Bacchis pendant la
diatribe de Lachès. Sur le contexte évidemment proche, voir 744,
2, où la première citation a été déjà utilisée.
1192. L᾽aposiopèse porte sur
la fin du vers précédent, qu᾽il faut comprendre donc comme
interrompu par l᾽attitude de Bacchis. En And. 790, Donat
s᾽explique sur la typologie des aposiopèses, de trois sortes selon
lui (ce qui ne l᾽empêche pas d᾽évoquer une aposiopèse n° 4 en And.
767 et Pho. 122...). La troisième sorte est celle qui est motivée
par l᾽intervention (ici muette) d᾽un autre personnage. Mais la
distinction qu᾽il fait entre les types d᾽aposiopèse (notamment
entre la 2 et la 3) n᾽est pas toujours aussi claire que dans sa
définition de And. 790. Voir notamment notre note à Pho.
618.
1193. Encore un usage adroit du contexte. Si Turnus doit se
chercher des alliés, c᾽est précisément parce que Latinus lui a
refusé sa fille, comme ici, Bacchis parce que Lachès exige qu᾽elle
mette fin à ses rendez-vous avec Pamphile.
1194. C᾽est-à-dire le comparatif à la place du
positif.
1195. Importante remarque dans la logique de la
stratégie oratoire. Parvenir à persuader son adversaire que l᾽on
plaide en réalité dans son intérêt est un moyen particulièrement
efficace pour désamorcer un litige.
1196. L᾽argument
vaut pour le présent, parce que Pamphile n᾽est plus là, il vaut
pour le futur, parce que Bacchis devra mieux choisir son compagnon
qu᾽elle ne l᾽a fait avec Pamphile.
1197. Voir
note à la scholie 3.
1198. Une fois comme datif de
possession, "tempus est tibi", (tu as du temps), une fois comme
datif d᾽intérêt complément du gérondif "tibi consulendi" (penser à
toi).
1199. La figure dite "πλοκή" ("boucle", littéralement)
consiste à utiliser le même mot dans deux natures différentes :
participe et nom (par exemple "dictum" en Eun. 6), préposition et
conjonction (par exemple "cum" en Eun. 936), etc. Ici "aetatem"
est un équivalent d᾽adverbe ("pour l᾽éternité"), synonyme de
"semper", la seconde fois c᾽est un nom, au sens de
"jeunesse".
1200. Donat veut dire
évidemment que, pour la forme, il s᾽agit d᾽une interrogation, mais
que cette interrogation équivaut à une dénégation particulièrement
virulente.
1201. Ce qui est surprenant,
apparemment, c᾽est la question "qui prétend cela ?", dont la
réponse est évidente, puisque c᾽est Lachès qui vient de le dire.
Donat explique donc que, en réalité, Bacchis demande non pas qui
vient de formuler cet énoncé, mais qui a pu le dire antérieurement
à Lachès. C᾽est en quoi elle demande une sorte de confirmation par
la comparution d᾽un témoin.
1202. Sur ce commentaire de "aio, ait", voir Pho. 380, 1
et And. 353, 3.
1203. Remarque didascalique impliquant
le visage de l᾽acteur. On constate que Donat ne songe sûrement pas
à une mise en scène d᾽époque avec masque.
1204. Donat explique que la question
"qui prétend cela ?" embraye sur l᾽"intentio criminis" de Lachès
au vers 743 ("tu ne cesses de recevoir mon fils") et non sur ce
qu᾽il vient de dire ("tu ne seras pas éternellement jeune"). Le
jeu de scène continue à être commenté dans sa cohérence : Bacchis
essaye d᾽interrompre Lachès depuis le vers 743, pour répondre à la
contre-vérité initiale, mais, hormis son interjection indignée
"ah !", elle lui a seulement fait les gros yeux (scholie 745, 1)
et a attendu patiemment la fin de sa diatribe. Ce qui est conforme
à son caractère, c᾽est sans doute d᾽avoir attendu sans
l᾽interrompre verbalement et de concentrer son intervention sur la
relation avec Pamphile, et donc sur l᾽exercice concret de son
métier.
1205. Nouvelle insistance sur l᾽imperméabilité des
classes sociales. Une vieille dame comme il faut n᾽évoque pas
certains sujets, sauf si les faits la contraignent à s᾽intéresser
à l᾽univers interlope des courtisanes.
1206. C᾽est Junon qui s᾽exprime,
reprochant (indirectement) à Enée d᾽avoir rompu, par son arrivée
fatale en Italie, les fiançailles de Lavinie et de Turnus. Joli
rapprochement lexical et narratologique de Donat. Le grammairien
commente également l᾽usage de préverbes contraires "ad-"
(direction vers laquelle on va, ou ajout) dans "accersere" et
"ab-" (lieu à partir duquel on vient ou soustraction) dans
"abducere", tout en jouant aussi sur le verbe "ducere" présent
dans "abducere" et qui sous sa forme simple signifie "se marier"
pour l᾽homme, qui "conduit" sa femme à la maison.
1207. C᾽est-à-dire accuser Bacchis d᾽être
indirectement responsable de l᾽infanticide projeté plus haut dans
la pièce.
1208. Donat
remarque que Bacchis, finalement, ne jure pas en bonne et due
forme : ainsi le verbe performatif "pollicerer" est-il modalisé
d᾽une façon qui, précisément, lui fait perdre son caractère
performatif. Sa formulation alambiquée inspire confiance à Lachès
alors qu᾽elle ne profère pas de serment (c᾽est là ce qui est
paradoxal). Notons que si Bacchis est de bonne foi, son procédé
linguistique pourrait en revanche être tout aussi bien utilisé par
quelque fourbe qui pourrait lui aussi donner une couleur de
serment solennel à un énoncé standard et mensonger.
1209. Si elle se comporte
ainsi, selon Donat, c᾽est qu᾽elle respecte la "fides" du serment,
ce qui, pour une courtisane de comédie, est indéniablement une
rareté et donc le gage que Lachès a affaire à une personne en qui
il peut avoir confiance.
1210. En effet, les deux autres
verbes contiennent une idée de relation officielle ("coniunctio",
ou mariage), incompatibles avec le caractère officieux de la
relation d᾽un jeune homme comme il faut avec une
prostituée.
1211. La remarque est double : 1-"ut" ne doit pas être pris
dans son sens comparatif "comme", bien que le mode rende cette
lecture erronée possible, et 2-dans le sémantisme de "ut"
temporel, il faut comprendre de telle manière et non de telle
autre ("depuis que" et non "quand").
1212. Dans "lepida" on entend l᾽idée de "lepus" (la grâce,
le charme), mot dont la sensualité s᾽accommode mal de ce que la
décence permettait de dire à une "matrona". On notera que, dans
cette pièce plus que dans les autres, et sans doute parce que
l᾽intrigue s᾽y prête mieux, Donat se plaît à traiter des
conventions sociales.
1213. Au vers
740.
1214. Il faut comprendre que c᾽est Bacchis
qui va devoir "traiter le sujet" de délibérative que lui donne
Lachès. La question est de savoir si Bacchis acceptera d᾽aller
trouver Philumène et de s᾽expliquer avec elle.
1215. Donat commente doublement la forme "sodes", d᾽abord sur
la plan de sa morphologie "sodes = si audes", puis sur celui de
son sens, très atténué par rapport à l᾽idée originelle d᾽audace
présente dans "audes", "sodes = si uis".
1216. Sans doute une remarque
didascalique sur le lieu scénique : la maison de Phidippe, celle
de Lachès et la maison de passe où travaille Bacchis sont
voisines. Cela justifie aussi d᾽avance que, sortie de scène au
vers 793, elle ait eu le temps, d᾽ici le vers 808 qui marque son
retour sur scène, d᾽avoir avec Myrrhina l᾽explication qu᾽elle a
promis à Lachès d᾽avoir.
1217. On
retrouve de fait la même formule dans la bouche de Phidippe au
vers 785 puis à nouveau dans celle de Lachès au vers 787.
1218. Remarque étymologique par
laquelle Donat rappelle qu᾽il y a le nom du pied dans le verbe
"expedire" et remarque morphologique implicite qui signale qu᾽il
s᾽agit de ce que les modernes appellent un verbe parasynthétique :
"mettre ses pieds en dehors (de quelque chose)".
1219. Donat développe ce qu᾽a d᾽implicite le mot
"animum".
1220. En ajoutant "mulier", elle insiste sur
l᾽affrontement de deux modes de relation entre hommes et femmes,
et, en disant "se ostenderet", sur le contact inévitable avec sa
rivale qu᾽elle va accepter de plein gré.
1221. Très clairement, cet exemple est là
pour faire nombre, car il est loin d᾽être évident que "grauis" ait
ici le sens que lui donne Donat. Servius glose d᾽ailleurs
"fortem".
1222. Le raisonnement lexicologique un peu compliqué
se fait par l᾽antonymie. Le sens de "leuiorem" doit se déduire
comme étant le contraire de celui de son antonyme "grauis". Donat
liste donc les sens de "grauis", dont le dernier cité qui oriente
vers celui de "cher", d᾽où l᾽on peut comprendre, en refermant la
boucle, que "leuiorem" peut signifier "moins cher".
1223. En réalité, Donat commente la suite du
vers, qui développe la raison pour laquelle elle dit "immerito".
Bacchis va accorder à Pamphile ("donner aux autres") que sa
réputation ne soit pas salie, mais en même temps elle va se
prémunir elle-même contre l᾽accusation d᾽avoir volé le jeune homme
à son épouse légitime.
1224. Est commenté donc l᾽emploi des deux mots
phoniquement proches "immerito" et "meritus". Mais s᾽agissant de
deux mots de même famille et de sens opposé, on aurait pu
s᾽attendre à ce que Donat évoque plutôt la figure
d᾽antithèse.
1225. Donat veut
dire qu᾽ici "lingua" ne désigne pas la langue-organe mais le
langage et même par synecdoque la personne de la locutrice. C᾽est
en cela que la figure répond davantage à l᾽usage (comme une
métaphore lexicalisée) qu᾽à la raison.
1226. Remarque de graphie, il
faut, selon Donat, écrire "hae᾽" pour "haec". Notons que toute une
branche de la tradition manuscrite de Térence donne "hae" sans
apostrophe, signe paradoxal que l᾽on devait, au 4e siècle,
graphier comme le dit Donat.
1227. En effet, "quoque" et "etiam" signifient tous
les deux "aussi".
1228. Il ne s᾽agit plus d᾽évoquer
l᾽amour charnel entre Pamphile et Bacchis, pour lequel Lachès
avait utilisé le terme "amor", plutôt flatteur vu le caractère
tarifé de ladite relation, mais l᾽amitié qui l᾽unit désormais à la
famille de Lachès, pour sa bonne conduite. Il y a là une gradation
selon les Romains puisque la courtisane vient d᾽entrer dans
l᾽"amicitia" d᾽une "familia" qui a pignon sur rue et peut donc en
attendre protection et échange de services.
1229. Donat commente à la fois le résultat
attendu chez Bacchis (l᾽effroi devant la menace) et le moyen d᾽y
parvenir (l᾽aposiopèse qui laisse entendre : "si tu ne fais pas
ainsi, tu vas avoir affaire à moi !")
1230. Ce passage
(paroles au style indirect de Cassius) est cité de façon très
approximative ici, puis à nouveau, de façon correcte cette fois,
dans la scholie 766, 4. La chose est bizarre et laisse supposer
que cette scholie 2 est une interpolation ratée ici du matériau de
4.
1231. Donat veut dire
que le verbe "defieri" là où on attendrait "deesse" provoque une
surprise chez l᾽auditeur et crée un effet de "varietas" bien
venu.
1232. Les nourrices de comédie ont une
réputation de soiffardes (voir And. 229). Mais ici, Donat justifie
chez elles cette tendance à la boisson, qui serait nécessaire à
leur office. Rappelons que la bière a la réputation, chez certains
gynécoloques de notre époque, de favoriser la montée de
lait.
1233. Pourquoi Donat fait-il cette
remarque ? Est-ce pour signaler à ses élèves que le masculin est
"satur" et non pas "saturus" ? Ou est-ce pour signifier qu᾽il
s᾽agit de l᾽adjectif "satura" et non du substantif "satura", qui
signifie "satire" ?
1234. C᾽est Priam
qui dit cela au traître Sinon. Le rapport entre les deux fables
est faible et la volonté d᾽illustrer un mot aussi fréquent que
"noster" nous échappe sans doute ici. En réalité, Donat ne signale
pas l᾽incongruité lexicale qui consiste à faire désigner par le
vieux Lachès le vieillard Phidippe au moyen de l᾽expresion "notre
beau-père". Il n᾽existe pas en latin de terme pour qualifier le
parentage qui unit entre eux deux beaux-pères (le père de l᾽époux
et le père de l᾽épouse d᾽un même couple de conjoints). En disant
"notre beau-père", Lachès dit par raccourci "le beau-père de notre
Pamphile". Le caractère familier remarqué pour l᾽emploi du
possessif est sans doute à mettre sur le compte de la présence
implicite de Pamphile dans l᾽énoncé raccourci.
1235. Evidemment, la place de "uideo" gêne la compréhension
du vers que Donat facilite en proposant un ordre des mots plus
naturel, qui indique de plus qu᾽il ne faut pas comprendre "uenit"
dans la dépendance de "uideo". Voir la note suivante.
1236. Cette
fois la remarque est syntaxique. Ce qui gêne le grammairien c᾽est
l᾽emploi de "uideo" en incise (et sans le "ut" qui ferait bien de
lui le verbe d᾽une subordonnée incise), là où on attendrait qu᾽il
soit le verbe principal régissant une infinitive ("je vois que
notre beau-père arrive").
1237. Rapprochement syntaxique qui atteste la
construction "iurare" suivi de l᾽accusatif d᾽un nom de divinité
(cf. En français "je jure Dieu que etc.").
1238. A vrai dire, il ne
paraît pas exister de verbe "deiero" avec premier e bref, ce qui
est phonétiquement normal dans la mesure où la consonne i (j en
alphabet francisé) vaut toujours consonne double à l᾽intérieur du
mot, ce qui a pour effet d᾽allonger systématiquement la syllabe
précédente. On s᾽explique mal du coup la distinction que fait ici
le grammairien. Quoi qu᾽il en soit, il propose deux étymologies
possibles de "deierat" : l᾽une par syncope de "deos iurat" (avec
un théorique e bref emprunté à la forme "deos"), l᾽autre par
préverbation de "iurat" en "de" (avec e long) donnant une valeur
intensive au verbe simple.
1239. Remarque didascalique sur la mimique à prendre
lors de cette réplique.
1240. Comprendre "punis par les dieux", comme le
montrent les scholies suivantes.
1241. La
situation évoquée dans ce vers des
Bucoliques est
scabreuse. Ménalque a profané un sanctuaire avec un sien amant et
n᾽en a pas été puni. Son adversaire Damète sous-entend donc, si
l᾽on en croit Donat, que Ménalque est à ce point vicieux qu᾽il en
devient intouchable même du point de vue des dieux. Il en va de
même avec les courtisanes. Sur la valeur divine du serment et
l᾽engagement des dieux dans la procédure, voir Cic. Off. 3, 102 et
suivants.
1242. N᾽étant donc ni respectueuses du sacré ni
punissables par les dieux, les courtisanes peuvent jurer tout ce
qu᾽elles veulent impunément et un tel serment n᾽a aucune
valeur.
1243. L᾽ambiguïté est inhérente à la construction de
la proposition infinitive "nec eas respicere deos", qui peut
s᾽interpréter tout aussi bien "que les dieux ne les respectent
pas". Mais en effet, l᾽ambiguïté n᾽est que théorique et le
contexte la lève instantanément.
1244. C᾽est-à-dire une autre preuve non-technique (cf.
les notes ci-dessus à 743, 8), mais qui s᾽applique à des êtres
aussi déclassés qu᾽une courtisane et son esclave.
1245. A moins d᾽une action en justice formelle et
donc d᾽une plainte en bonne et due forme, Phidippe ne peut exiger
la mise à la question des esclaves de Bacchis. Toutefois cette
dernière peut proposer spontanément ce témoignage dans le but
d᾽assurer sa bonne foi.
1246. Conformément à l᾽antique opposition
philosophique entre les mots et les choses.
1247. La réflexion sur le
rapport de Térence aux conventions est ici plus complètement
expliqué par Donat que partout ailleurs dans son commentaire.
Normalement les règles du genre comique imposent des types qui
font tellement partie du genre qu᾽il est pratiquement impossible
de s᾽en affranchir à moins de contrevenir gravement à l᾽esthétique
de la comédie. Toutefois, Térence se le permet car il est seul
capable de compenser le déficit générique ainsi engendré par une
vérité et une adéquation de la comédie à la vie qui fait que ce
que perd le caractère codé du genre comique est regagné par
l᾽adéquation parfaite de la comédie à la vie (voir Evanthius, Com.
5, 1).
1248. Autrement
dit, Bacchis nous donne explicitement le mobile de son acte
inattendu. La scholie se lit dans la suite immédiate de 774, 3 :
la courtisane est bien intentionnée, contrairement à l᾽horizon
d᾽attente du spectateur de comédie, mais son attitude est
justifiée et, après tout, son désintéressement pourra lui
rapporter une récompense immédiate de la part de Lachès et
Phidippe et une réputation d᾽honnêteté qui lui amènera peut-être
une clientèle huppée.
1249. Donat justifie l᾽emploi chez Térence d᾽un
parfait surcomposé "suspectas fuisse" en le comparant à la forme
standard de parfait passif "suspectas esse", réputée ambiguë. En
quoi consiste l᾽ambiguïté ? Dans le fait que le participe
"suspectas" a des emplois purement adjectivaux (il dispose ainsi
d᾽un comparatif et d᾽un superlatif). La forme standard peut donc
soit se comprendre "ont été suspectées" (parfait passif) ou "sont
suspectes" (verbe être et adjectif). Or elles ont cessé d᾽être
suspectes aux yeux de Lachès, et c᾽est ce que signale la forme
surcomposée : "elles ont été suspectes à tort". Sa reformulation
en "positas in suspicione" vaut par le fait que "positas" ne peut
pas être pris, lui, pour un adjectif.
1250. Lachès par son attitude suspicieuse et agressive a
contribué à conduire la situation au point où elle en est à
présent. L᾽intérêt de cette remarque est de matérialiser dans le
texte une avancée décisive vers un dénouement heureux.
1251. Donat songe à faire du pronom un
datif éthique, dans sa première hypothèse. Le plus vraisemblable
reste que "nobis" soit un datif de point de vue qui accompagne le
verbe au parfait passif auprès duquel il fonctionne comme un
ersatz de complément d᾽agent : "nos femmes ont été suspectées à
tort par nous". Par "nos femmes", il faut comprendre "mon épouse"
et "ta fille", deux femmes qui paraissaient être co-responsables,
pour une prétendue brouille, du départ de Philumène du domicile
conjugal.
1252. Ce fragment de Cicéron,
inconnu et donné hors de tout contexte se traduit difficilement.
On peut peut-être comprendre "mais pourtant cela a été fait et
c᾽est une application frauduleuse du droit".
1253. L᾽interprétation que Donat
propose de "crimen" est en réalité guidée par le contexte, comme
le montrent clairement les exemples qu᾽il cite à l᾽appui de sa
thèse. Au sens propre "crimen" signifie "ce dont on incrimine
quelqu᾽un", sans préjuger nettement du fait que cela soit vrai ou
faux.
1254. Lachès a largement montré sa propension à converser par
exemple dans son entretien avec Bacchis, où de même il est
parvenu, selon Donat, à obtenir ce qu᾽il voulait grâce à l᾽adresse
de sa conversation.
1255. Il s᾽agit
sans doute d᾽une note didascalique sur la façon la plus adroite de
prononcer ici "illis".
1256. Les hésitations de Bacchis sont
une nouvelle preuve de ses qualités. Entrer chez des gens comme il
faut quand on est une courtisane risque de faire peser sur la
maison où elle entre une marque d᾽infamie. Avec tact, Bacchis ne
veut se résoudre à cela que si c᾽est indispensable.
1257. Donat précise que l᾽emploi de l᾽adjectif
"hostis", qui désigne l᾽ennemi public, l᾽ennemi national, est un
peu forcé par rapport à celui qu᾽on attendrait d᾽"inimica",
l᾽ennemie personnelle. C᾽est d᾽ailleurs ce mot d᾽"inimica" que
Donat utilise à la scholie 754, 1 pour caractériser
l᾽incompatibilité entre les noms "socrus" et "uxor" d᾽un côté,
"meretrix" de l᾽autre.
1258. Donat
veut sans doute dire que Térence rappelle la situation normale par
la bouche de la courtisane qui en éprouve de la gêne, afin de
montrer combien elle est supérieure à toutes celles de sa
condition.
1259. L᾽intervention de la deuxième
main (selon Wessner) n᾽est pas claire. On peut comprendre d᾽une
part "nous aussi, nous avons..." aussi bien que "nous, nous avons
aussi...", mais dans les deux cas on ne voit pas bien qui
représente "nous". D᾽autre part, on peut hésiter sur le sens
général de la scholie. Deux possibilités au moins : 1. "nous avons
compris ᾽suspicionem᾽" (et non pas "suspicione" qui est le texte
térentien : comme le pronom "te", ajouté par Wessner dans le
lemme, ne figure pas dans les manuscrits, peut-être le(s)
scholiaste(s) lisent-ils chez Térence "illas errore et simul
suspicionem exsolues", "tu les exonéreras de l᾽erreur et
dissiperas le soupçon", avec une double construction zeugmatique
du verbe). 2. "Nous avons ᾽suspicione᾽" (avec accord secondaire de
l᾽autonyme à l᾽accusatif), et non pas, implicitement,
"suspicatione" qui figure dans certains manuscrits de Térence.
Dans la première hypothèse, il s᾽agit d᾽une remarque sur le cas
(avec autonymie lemmatique), dans l᾽autre d᾽une remarque sur le
choix d᾽un mot ou d᾽un autre (avec autonymie lexicale et syntaxe
intégrationniste : cf. Nicolas 2005).
1260. La forme du
lemme "pudet Philumenae me" (à supposer qu᾽on puisse se fonder
sur elle, ce qui n᾽est pas sûr), tend à supposer que Donat
séquence le texte de Térence autrement que les modernes. Donat
lit sans doute "pudet Philumenae me. Sequimini ambae" (avec
"me" dans la mouvance de "pudet"), alors que
traditionnellement on lit "pudet Philumenae. Me sequimini
ambae" (avec "me" dans la mouvance de "sequimini"). La
traduction globale du vers térentien n᾽en est pas affectée. Il
est impossible de trancher : on trouve facilement en latin le
verbe "pudet" sans son complément de personne à l᾽accusatif,
et on trouve souvent chez Térence le verbe "sequor" sans
pronom objet, notamment dans cette situation de sortie de
scène. Ainsi, au sens de "suivre" (y compris avec préverbe)
accompagné d᾽un objet exprimé : And. 414, 467, 819, 978, Ad.
609, Eun. 506, 549, 554, 735, 816, Heaut. 664, 832, Hec. 327,
358, 649, 879, Pho. 765, contre les emplois sans objet
exprimé : And. 128, 171, 467, Ad. 280 (bis), Eun. 714, 772,
908, Heaut. 277, 743, Hec. 373, 378, Pho. 355, 982, 988, soit
17 emplois avec et 15 sans objet. Cette occurrence-ci
doit-elle être versée du côté des 17 ou des 15
emplois ?
1261. C᾽est-à-dire qu᾽elle nomme la femme de Pamphile,
comme si c᾽était une amie à elle. Mais en fait la familiarité dont
il s᾽agit est celle qu᾽elle a avec le jeune mari.
1262. Donat manque rarement l᾽occasion de signaler les
personnages à qui l᾽on s᾽adresse sur scène ou hors scène et qui ne
parlent pas. Cela dit, les manuscrits ont ici une lacune à la
place du terme grec et c᾽est Estienne qui, avec de bonnes chances
de succès, restitue la locution qui est bien attestée par
ailleurs.
1263. Donat vise
évidemment les conventions de la comédie et remarque ici le jeu de
Térence avec ses propres codes. Traditionnellement parce qu᾽elles
ruinent les fortunes et les réputations chez les jeunes gens comme
il faut, les courtisanes sont les ennemies des vieillards (qui
sont les pères desdits garnements). Qu᾽un vieillard prenne comme
alliée objective une courtisane a de quoi surprendre et enchanter
un public en quête d᾽originalité.
1264. Une fois, en
réalité, dans "quod mihi malim euenire". Donat fait un raccourci :
il faut le sous-entendre une fois, en sorte qu᾽il soit exprimé
deux fois.
1265. La remarque,
lexicologique (du type "differentia"), est implicitement
étymologique. En effet "disiungere" est l᾽opération contraire de
"coniungere" (conjoindre, faire des conjoints) et a une allure
officielle et juridique ; "segregare" au contraire implique l᾽idée
de séparation d᾽avec un "grex", un troupeau, une bande, terme
souvent connoté péjorativement.
1266. Il
est difficile de rendre ici l᾽espèce de jeu de mots qui constitue
le commentaire. L᾽adjectif "nobilis" et le substantif "nobilitas"
ont deux sens : au sens premier il s᾽agit simplement d᾽"être
connu", mais par suite le mot s᾽applique au fait d᾽"être
honorablement connu", donc "noble". Lachès peut effectivement
avoir en vue les deux sens. En se comportant comme une femme bien,
Bacchis gagnera une bonne réputation et montrera la noblesse de
son caractère, mais en même temps, on parlera d᾽elle et cela lui
fera de la publicité, elle sera donc aussi un "vedette" dans son
métier.
1267. C᾽est-à-dire de comprendre "ex ea re".
1268. Pour l᾽éloigner, son maître l᾽a expédié (III, 4)
dans la haute ville à la recherche d᾽un prétendu Callidémidès, au
physique improbable (cf. v. 420 et suivants).
1269. Vers 808-812, puis dans le récit de
Bacchis.
1270. Son maître abuse de son esclave en le
faisant courir partout sans raison.
1271. C᾽est-à-dire "operam" (le
travail).
1272. Donat signale qu᾽il manque
l᾽antécédent de l᾽adverbe relatif "ubi" qui est implicitement le
complément de lieu du verbe "misit". Il explicite donc l᾽adverbe
"illuc" qui remplit ce double emploi.
1273. C᾽est-à-dire de "totum diem", complément de
durée du verbe intransitif "desedi". Faut-il comprendre que Donat
signale une sorte de transitivation de ce verbe d᾽état ou, plus
probablement, qu᾽il signale un emploi direct, sans préposition, de
ce complément circonstanciel, marquant la durée ? A l᾽époque de
Donat on a tendance à construire ce type de complément avec la
préposition "per".
1274. L᾽emploi de Parménon, comme le note Donat dans
ce début de scène, c᾽est celui du benêt de service. Quand il
remarque lui-même qu᾽il est benêt, comme ici, il désigne son
caractère avec un jeu métathéâtral.
1275. Donat se
livre ici à une étymologie de l᾽adjectif "ineptus" qui rappelle
celle qu᾽il fait d᾽"iners" par "sine arte" (Ad. 481).
1276. Donat
poursuit son étude caractérologique de l᾽esclave benêt. Pamphile a
demandé à Parménon de chercher un Myconien nommé Callidémidès et
qui serait son hôte. Parménon interroge donc chaque passant en lui
posant dans le même ordre la question de la nationalité, du nom et
de sa qualité d᾽hôte. Or chaque réponse est négative : on voit
donc qu᾽il n᾽était pas nécessaire de poser les deux questions
suivantes, sitôt récoltée une première réponse
négative !
1277. Le caractère "mimétique" dont parle ici Donat
est induit par ce qu᾽il appelle aussi "dialogisme" et qui consiste
pour Parménon à se représenter soi-même en train de parler, par
insertion du discours dans le récit. Le caractère concis du récit
tient au fait que le dialogisme s᾽interrompt plus tôt qu᾽il ne
pourrait : aux deux premières questions dialoguées correspondent
deux réponses d᾽interlocuteurs fictifs, mais pour la troisième (on
pourrait attendre quelque chose comme "non habeo") Parménon
revient au récit : "omnes negabant". Il gagne ainsi du temps, en
évitant au jeu de scène de s᾽user.
1278. Ces remarques de caractérisation par
l᾽usage impropre d᾽un possessif se retrouvent ailleurs chez Donat,
voir par exemple Pho. 134, 1.
1279. La plupart
des manuscrits de Donat, au contraire de ceux de Térence, marquent
ici un changement de scène caractérisé par l᾽entrée de Bacchis. La
scholie 807, 2 semble leur donner raison, même si le commentaire
au vers 808 n᾽a pas les marques habituelles du début de scène,
avec des marqueurs du type "in hac scaena". Sur cette question,
voir Nicolas 2007.
1280. Autrement dit, Parménon illustre dès que
possible le thème du "servus currens", l᾽esclave qui court et qui
crée un comique de situation récurrent.
1281. La
reformulation, qui explicite le contenu contextuel de l᾽adverbe
anaphorique "eo", et qui relève de l᾽évidence puisque c᾽est
précisément ce que Bacchis vient de dire, n᾽a sans doute de raison
d᾽être que pour éviter au lecteur de Donat de comprendre "eo"
comme étant un verbe, dans un énoncé plausible qui signifie
"pourquoi <y> vais-je ?".
1282. Suite
de l᾽étude caractérologique : Parménon est-il plus paresseux ou
plus curieux ? Apparemment, il est surtout curieux.
1283. Autrement dit,
Donat note ici que la préposition "ad" prend le sens de "apud"
dans la langue habituelle.
1284. Pour qu᾽il ne sache pas ce qu᾽il voulait,
mais ne devait pas savoir, il devait courir chercher le Myconien
fantôme ; pour qu᾽il sache maintenant ce qu᾽il veut savoir, il
doit courir chez Philumène.
1285. Donat veut dire ici à la fois que
l᾽indiscret Parménon ne cesse de poser des questions, et que
Bacchis ne cesse de lui donner les réponses les plus succintes
possible, ce qui évidemment le met sur les charbons
ardents.
1286. Le fait de ne
dire à Parménon que ce qu᾽il a strictement besoin de savoir
prépare en réalité la découverte par un Parménon sidéré de
l᾽ampleur de ce qu᾽il ignorait, dans le dénouement de la
pièce.
1287. Sur l᾽établissement du texte, voir la note
apposée au texte latin. Donat fait peut-être allusion aux maximes
conversationnelles. Parménon pose une question ; Bacchis n᾽y
répond pas. Mais elle aurait pu éviter de répondre en posant
elle-même une question : ainsi Thaïs au soldat dans Eun. 793, au
commentaire duquel Donat dit que cette manière de faire est une
forme de mépris. Bacchis, elle, utilise un autre acte de langage
pour éluder la question : elle somme son interlocuteur de se
taire. Et, paradoxalement, Donat suppose que cette façon peu amène
("ne te mêle pas de ça") est moins insultante que de renvoyer une
question (par exemple "qu᾽est-ce que cela peut te
faire ?").
1288. En réalité, c᾽est la
première scène où Bacchis et Parménon sont aux prises. Ce qui est
vrai, en revanche, c᾽est que dans la scène 1 de l᾽Acte I, Parménon
a fait montre de toute son indiscrétion devant Philotis et Syra,
qui, sans doute, n᾽ont pas manqué de rapporter le tout à
Bacchis.
1289. L᾽emploi
d᾽"etiam" dans la citation des
Verrines relève
indéniablement de ce que Donat signale comme étant un adverbe qui
accompagne une réminiscence. Mais dans la réplique de Bacchis rien
n᾽est moins sûr : l᾽élément qu᾽elle ajoute (et qui est ni plus ni
moins que la reconnaissance qui cause le dénouement) n᾽est
certainement pas un épisode adventice auquel on a failli ne pas
penser. Du coup, l᾽adverbe a sans doute plutôt sa valeur
affirmative : "Ne dirai-je rien de plus ? -Si".
1290. Le commentaire
de Donat reste énigmatique. En quoi est-il remarquable que
Parménon dise "scio", sinon parce que précisément il ne sait pas,
ce qui rend amusante sa réponse.
1291. Le tour "sed cessas" est récurrent chez Térence
dans les situations où un personnage est mandaté pour accomplir
une mission. En général Donat n᾽éprouve pas le besoin de le
reformuler.
1292. Ce commentaire n᾽a guère de sens en contexte,
puisque Parménon n᾽a fait que courir sans prendre le bateau ni
chevaucher. Sans doute la remarque est-elle plutôt générale, comme
une sorte d᾽entrée de lexique sur le mot "cursus".
1293. La remarque est apparemment
métrique (ce qui est très rare chez Donat) : le commentateur dit
explicitement que Bacchis livre un monologue psalmodié (en
l᾽espèce en septénaires iambiques).
1294. C᾽est la
présence du verbe "adimo" complété par un substantif désignant une
émotion dans les deux passages térentiens qui en motive le
rapprochement.
1295. Il s᾽agit de paroles de Didon, encore toute
pleine de l᾽émotion de la rencontre avec Enée. Donat s᾽amuse
évidemment de la similitude des contextes (deux histoires
d᾽amour), mais de la dissemblance des résultats : Didon s᾽exclame
d᾽admiration devant un homme dont elle va s᾽éprendre pour sa
perte, Bacchis devant un acte qui la prive de l᾽homme qu᾽elle
aimait mais qui le sauve, lui, et la fait, elle, monter dans
l᾽estime générale.
1296. C᾽est-à-dire qu᾽après avoir, sous forme
d᾽exclamation, exprimé qu᾽il y avait beaucoup de bienfaits de sa
part, elle en dresse le détail.
1297. On suppose donc admis que
Philumène a davantage envie de retrouver son mari que
réciproquement. Cette differentia entre les deux verbes synonymes
est faite ailleurs en des termes proches : voir Eun. 147, 1-2 et
746, 2-3.
1298. Bacchis empêche l᾽infanticide et rend donc à Pamphile
son enfant, dans le même temps, en clarifiant la situation avec
Philumène, elle lui rend sa femme, enfin, elle lave Pamphile aux
yeux de Phidippe et Lachès de tout soupçon d᾽inconduite.
1299. Donat remarque le passage du présent au parfait
et l᾽explique sous couleur de "varietas" (sur ce procédé chez
Donat, voir Bureau-Nicolas-Raymond à p.). En fait, l᾽emploi des
temps est bien conforme à la situation : elle rend son fils à son
père et sa femme à son mari (mais la chose n᾽est pas encore tout à
fait réalisée), mais elle a effectivement évacué les soupçons qui
pesaient sur Pamphile auprès des deux pères, opération préalable
aux deux autres. En fait, il s᾽agit davantage d᾽un hysteron
proteron : Bacchis renverse la chronologie des actions, chacune
étant présentée avec le temps grammatical qui lui
convient.
1300. Les femmes romaines n᾽ont pas une gestation plus
longue que les autres femmes, mais il est néanmoins bien souvent
question pour elles de "dix mois" de grossesse si l᾽on en croit
les textes. Cela tient d᾽une part au fait que les mois romains
d᾽avant le calendrier julien comptent environ 28 jours, en sorte
que les 39 semaines théoriques de la gestation constituent
quasiment dix mois, d᾽autre part au fait que l᾽on peut aussi
compter 41 semaines d᾽aménorrhée, soit plus de dix mois romains.
Enfin les Romains, quand ils comptent des intervalles, hésitent
souvent dans leur comput, par confusion entre l᾽ordinal et le
cardinal. Une durée de dix mois (révolus) et le dixième mois (donc
neuf mois révolus) peuvent être pris l᾽un pour l᾽autre.
1301. Donat précise que le sens de
"prima" est trompeur, puisqu᾽il ne faut pas comprendre "la
première nuit", mais "le début de la nuit". Il s᾽agit d᾽un
adjectif situationnel. Même genre de remarque en Pho. 215,
2.
1302. Même remarque dans Eun.
95, 1-2 pour une autre courtisane qui aime sincèrement le jeune
homme qui l᾽entretient.
1303. Ce n᾽est certes pas la scène du viol qui est
jouée sur scène, ne serait-ce que parce que, antérieure de dix
mois, elle romprait avec la chronologie standard des intrigues de
la comédie nouvelle ; il devait y avoir en revanche dans le modèle
grec une scène d᾽interrogatoire et de reconstitution du crime
entre la courtisane et son ancien amant.
1304. "Quid" est mis pour "aliquid".
La chose est à ce point banale avec le tour "nescio quid" qu᾽on ne
voit pas bien l᾽utilité d᾽en faire un point de commentaire.
Toutefois, dans le cas qui nous occupe, un contemporain de Donat
peut comprendre "je ne sais pas ce que j᾽ai commencé à
soupçonner", et le grammairien soucieux de belle langue doit
rappeler que "nescio quid coepi" ne peut pas être un tour
interrogatif indirect et qu᾽il faut donc construire "coepi
suspicarier nescioquid".
1305. Car, comme le note à
plusieurs reprises Donat, il y a une force expressive dans ce
terme utilisé chez les comiques qui le rend ici particulièrement
propre à exprimer les sentiments de Bacchis lors de ce récit
rocambolesque.
1306. Il ne s᾽agit pas de faire
comprendre que Pamphile ait pu connaître la jeune fille qu᾽il a
violée. Ce serait absolument contradictoire avec l᾽intrigue. Mais
Donat suppose que la formulation par le jeune homme ("j᾽ai violé
je ne sais qui") est une manière diplomatique de dire devant la
courtisane aimée "j᾽ai violé une une fille sans importance", alors
que rien n᾽interdit de penser que, quoiqu᾽il ne l᾽ait pas vraiment
vue, il a été séduit par elle.
1307. C᾽est-à-dire qu᾽il est temps
pour Térence de raconter tout ce qu᾽il est nécessaire au lecteur
de savoir pour qu᾽il ne reste pas sur sa faim.
1308. Voir supra 774, 3.
1309. Donat commente ici une valeur particulière du mot
"res", dans ce qui est pratiquement une locution figée, "esse in
rem".
1310. Le commentaire est ici particulièrement
obscur, au point qu᾽on se demande si le texte, pourtant
consensuel, n᾽est pas ici corrompu. Le sens que l᾽on peut, sans
aucune garantie de certitude, donner à la remarque est le suivant.
Bacchis a toujours trouvé en Pamphile un compagnon attentionné et
aimable, tant qu᾽il lui était permis de se poser la question d᾽un
avenir possible avec lui. Maintenant qu᾽il est marié, il n᾽y a
plus lieu de se demander si elle mérite de vivre avec un garçon si
gentil, puisqu᾽il vit officiellement avec une autre.
1311. Donat fait une differentia
(récurrente) entre deux verbes d᾽événement, l᾽un connoté
favorablement et l᾽autre défavorablement. Il faut donc ici faire
gloire à Térence d᾽avoir choisi le verbe connotant une mauvaise
nouvelle pour parler du mariage de Pamphile du point de vue de la
courtisane. Mais d᾽ordinaire on considère que le verbe "euenire"
(ici connoté vers le désagrément) est neutre et que c᾽est
"accidere" qui est orienté négativement ; cf. Pho. 239, 4 ; And.
398.
1312. Donat fait cette remarque d᾽abord parce que l᾽emploi
de l᾽ablatif seul dans cette construction ne correspond absolument
pas aux habitudes de son temps, mais aussi pour éviter que
l᾽auditeur ne prenne "nuptiis" pour un datif complément
d᾽"euenire" au sens de "il est arrivé malheur au mariage". Avec
"mihi" dans le contexte, la confusion est peu probable, mais
morphologiquement elle est possible.
1313. Bacchis joue son propre contradicteur. Elle y
répond tout de suite après, en faisant une concession. Sur le
couple ὑποφορά / ἀνθυποφορά, voir And. 258, 396, Pho. 159, 2 ;
781, 1-2.
1314. Remarque morphologique sur le
caractère anomal du couple d᾽antonymes
"commodo"/"incommode".
1315. De nouveau, le commentaire est très elliptique. Il
semble qu᾽il faille reconstituer le raisonnement ainsi. Bacchis
déclare qu᾽elle a tout fait pour que Pamphile ne se marie pas
parce qu᾽il était dégoûté d᾽elle. Elle n᾽a donc rien à se
reprocher. Que les circonstances aient fait qu᾽elle perde
Pamphile, à qui elle reconnaît qu᾽elle doit beaucoup, n᾽est pas un
sujet de plainte. Bacchis aurait-elle lu de la philosophie
stoïcienne et saurait-elle qu᾽on ne doit se plaindre que des maux
que l᾽on provoque soi-même ? Le commentaire de Donat souligne en
tout cas que c᾽est cette théorie que le grammairien veut faire
retenir à ses élèves.
1316. Le
rapprochement entre la prostituée au grand cœur, effectivement
désintéressée, et le proxénète prêt à endurer toutes les avanies
dès lors qu᾽il obtient satisfaction financière, paraît un peu à
contresens, mais il s᾽impose cependant par la difficulté qu᾽a le
grammairien à arracher ce personnage aux contraintes du type. Si
Térence, comme Donat le dit lui-même, se plaît à inverser tous les
codes, le grammairien demeure plus réticent. On notera qu᾽à chaque
fois que cela était possible, il a tenté de rattacher l᾽action de
Bacchis à des motivations "professionnelles". Voir par exemple son
commentaire de "nobilitatem" au vers 797.
1317. Il s᾽agit de cet emploi de la
particule "dum" en renforcement d᾽un impératif, comme dans
"dicdum" ou "adesdum". Implicitement, Donat distingue cet
enclitique de la conjonction homonyme.
1318. Donat
commente évidemment le mot "uenustatis", qu᾽il met régulièrement
en rapport avec le nom de Vénus. Mais, selon un usage antique
assez stable, il commente en réalité non pas le mot dont il part
mais un autre de même famille lexicale : ici, c᾽est de l᾽adjectif
"inuenustus" qu᾽il donne la définition, non du substantif
"uenustas" dont l᾽analyse sémique doit donc se déduire de
l᾽étymologie par "Venus" et de l᾽antonymie de
"inuenustus".
1319. Les questions répétitives de Pamphile ont, selon
Donat, valeur de retardement. L᾽intrigue est jouée : il n᾽y a plus
rien à retarder. Il s᾽agit donc plutôt de traits caractéristiques
de l᾽impatient amoureux qui vient d᾽obtenir tout ce qu᾽il voulait
et qui y croit sans y croire et, à vrai dire, ne sait pas
exactement ce qu᾽il dit.
1320. Cette série de questions pressantes émane de
l᾽ombre de Déiphobe qui interroge Enée aux Enfers. La situation
intertextuelle est apparemment sans rapport, sauf si l᾽on se
souvient de ce que Pamphile dira dans quelques vers à Parménon
(852) : "tu m᾽as ramené des Enfers à la vie". Par jeu
intertextuel, Donat (qui s᾽amuse ici) nous signale que nous sommes
donc dans cette dernière scène dans une sorte de nékyia
comique.
1321. Donat fait
remarquer que Parménon, bien qu᾽il ait eu connaissance des indices
qui ont provoqué la reconnaissance et le dénouement, continue à ne
pas comprendre les tenants et aboutissants de l᾽intrigue. Il tâche
donc de faire le modeste pour obtenir des renseignements que,
finalement, on ne lui donnera pas. Le procédé comique est bien
analysé.
1322. Le commentaire n᾽est pas clair.
Peut-être faut-il comprendre implicitement que Donat fait honneur
à Térence d᾽avoir créé pour l᾽occasion le féminin de
"seruator" ?
1323. Donat
parle de la tournure "Bacchis mea", non de "seruatrix mea" et il
signale que c᾽est la façon avec laquelle l᾽amoureux s᾽adresse à la
femme aimée. Or c᾽est désormais son épouse qu᾽il aime mais il
reste entre Bacchis et Pamphile des vestiges de tendresse
d᾽anciens amants.
1324. Une courtisane n᾽a en
effet aucune raison de se réjouir du bonheur conjugal de son
amant. Mais l᾽attitude de Bacchis accrédite ce paradoxe
apparent.
1325. Dans ce cas, la réplique se comprend "ta
rencontre, ta conversation, ton arrivée (…) se font toujours
volontiers".
1326. Donat indique que le compliment
que Bacchis fait à Pamphile (comme Pamphile le remarque lui-même)
se trouverait plus à propos dans la bouche d᾽un amant s᾽adressant
à sa maîtresse.
1327. Il en résulte que Donat donne
ici deux interprétations différentes de "quod nossem". Dans sa
première reformulation, le segment fonctionne comme un ersatz de
consécutive et le verbe y a comme complément "eam" à prendre en
facteur commun (de manière à ce que je la connaisse). Mais ensuite
il glose le même segment comme une incise, comparable à "quod
sciam", avec un "quod" relatif complément de "sciam" (à ce que je
sais). Cette seconde interprétation a contre elle, sans doute, le
temps du verbe qui, si l᾽on était dans une incise, ne passerait
sans doute pas au passé ("quod norim"). En tout cas, il y a là un
manque de cohérence d᾽une scholie à l᾽autre.
1328. La remarque de Donat peut paraître surprenante,
dans la mesure où, dans cet emploi indéfini, "quid" est enclitique
et, donc, dépourvu d᾽accent. Peut-être faut-il comprendre qu᾽il y
a une différence de prononciation entre l᾽adverbe interrogatif
"numquid" (est-ce que par hasard), qui vaut un seul mot, et la
séquence "numquid" (écrit en un ou deux mots, mais valant deux
mots) où "quid" est un pronom indéfini, le premier prononcé
"númquid" et le second "númquíd" ? Ou, s᾽il ne s᾽agit pas de
prononciation différentielle, s᾽agit-il simplement d᾽une graphie
différentielle ?
1329. Il s᾽agit
évidemment de remarquer le propos métathéâtral de Pamphile qui,
dans ce dénouement, se moque des dénouements comiques stéréotypés.
La scholie 1 précise donc que Pamphile s᾽exprime comme
s᾽exprimerait une personne dans le réel. Mais en disant, dans la
scholie 2, qu᾽il manque
aliis, Donat accentue, au lieu de
l᾽amoindrir, le caractère métathéâtral de l᾽énoncé, car si c᾽est
bien ce que sous-entend Pamphile, alors il atteste qu᾽il est
lui-même un personnage de cette comédie-ci. La scholie 867, 2 va
dans le même sens.
1330. C᾽est un précepte sur le
dénouement qui sera retenu par les doctes de l᾽âge classique.
Evanthius l᾽illustrait de cette manière : Fab. 4, 5 "catastrophe
conuersio rerum ad iucundos exitus patefacta cunctis cognitione
gestorum" (la catastrophe est le retournement de la situation
jusqu᾽à l᾽issue heureuse, une fois que tous les personnages ont
accès à la connaissance des événements).
1331. C᾽est toujours la même question qu᾽en 866, 2-3 :
de quel degré de métathéâtre s᾽agit-il ?
1332. Encore une remarque sur le caractère
métathéâtral de cette fin de pièce. Donat, dans la définition
qu᾽il donne du verbe "resciscere", utilise le verbe
"recognoscere", de la famille lexicale qui sert à caractériser le
procédé de la "reconnaissance" qui déclenche le dénouement. De
fait, depuis la scène précédente lors de laquelle Bacchis a
compris que Philumène était bien la jeune femme que Pamphile avait
violée pendant une nuit d᾽ivresse, le champ lexical de
"(cog)noscere" est abondamment représenté. La reconnaissance
dramaturgique est illustrée par le vers 830 "eum haec cognouit
Myrrina" (Myrrhina a reconnu l᾽anneau), et dès lors les
personnages ne cessent d᾽insister lexicalement sur cet
aspect.
1333. Double differentia, donc, entre "resciscere" et
"scire". Il est à noter que ce groupe de scholies pourrait tout
aussi bien (voire mieux, étant donné la forme des autonymes de la
scholie) se rattacher au vers précédent.
1334. Le
rapport avec les deux citations est clair : Parménon, tout comme
le Néoptolème virgilien ou le Phormion térentien, parle de lui à
la troisième personne. Le fait que, dans les deux illustrations,
le nom soit à l᾽accusatif nous incite à privilégier la leçon
"Parmenonem", présente dans une partie de la tradition
térentienne, et dans le lemme 1 de cette même scholie. L᾽énoncé a
alors le pronom "quicquam" pour sujet et s᾽interprète "est-ce que
par hasard quelque chose aurait échappé à Parménon...?". En
revanche, dans les deux citations mises en parallèle, il ne s᾽agit
pas d᾽un aparté, d᾽une parole dite à soi : Néoptolème s᾽adresse à
Priam, Phormion à la cantonnade. La scholie 2 doit donc se
comprendre "1. il fait un aparté (ce qui n᾽est pas sûr,
d᾽ailleurs : voir la scholie 878, 4), 2. il parle de lui à la
troisième personne, comme dans Virgile etc.", seul le point 2
étant en cause alors. Notons que dans le commentaire à Pho. 1027
(le vers ici mis en illustration), Donat avait déjà opéré le
rapprochement avec le passage de Néoptolème, mais qu᾽il n᾽avait
pas alors cité ce vers de
L᾽Hécyre. Peut-être est-ce
un argument pour supposer que le commentaire à
L᾽Hécyre est postérieur à celui du
Phormion.
1335. A moins qu᾽il ne faille
comprendre "cet énoncé convient à la courtisane qui s᾽en va",
c᾽est-à-dire qu᾽il pourrait s᾽agir d᾽une réplique de Bacchis. Dans
ce cas, cela vient en contradiction avec la scholie 868, 2, qui
évoque un aparté de Parménon parlant de lui à la troisième
personne.
1336. C᾽est-à-dire qu᾽au lieu
d᾽utiliser le couple attendu de contraires, opposés par la
morphologie, il utilise de l᾽antonymie lexicale non-morphologique.
Implicitement, Donat évoque peut-être le concept de
"variatio".
1337. Var. "nouast".
1338. Var. "ut iterum
possit".
1339. Var. "iis".
1340. Var. "strepitus".
1341. Var. "mea
causa causam accipite ac date silentium".
1342. Var. "paucis". Donat donne cette
leçon dans sa scholie 58, 5 et cite Apollodore qui, lui, construit
"paucis meretricibus" ("ὀλίγαις ἑταίραισιν") et non "paucos
amatores". Pour que Donat ne dise pas explicitement retenir la
leçon traduite du grec, on suppose qu᾽il a sous les yeux des
manuscrits attestant clairement de la leçon concurrente.
1343. Notons qu᾽à la
scholie 99, 1, Donat cite le texte en modifiant légèrement l᾽ordre
des mots dans ce uers: "numquam illa uiua uxorem ducturum
domum".
1344. Var.
"misereas". Plusieurs manuscrits (PC) donnent "misereat", ainsi
que DFE, qui donnent "te misereat", comme Donat.
1345. Var. "quaeret".
1346. Var.
"quaeret". Donat ne commente pas ce lemme, mais on conjecture qu᾽à
l᾽instar du vers 76 ("senex si quaerat me"), puisque Parménon
répète sa phrase pour l᾽esclave qui n᾽a pas entendu, le verbe
"quaerere" est au subjonctif.
1347. Cf. note précédente. Ici,
hypothèse contraire, qui n᾽entraîne pas forcément un changement de
mode.
1348. Var. "illi".
1349. Var. "quae illi placerent". Donat commente le
lemme "nisi praefinito loqui illi quae placerent", qu᾽on décide
d᾽éditer, mais cite dans sa scholie 94, 4 "quae illi
placerent".
1350. Var.
"sed quid hoc negoti modo quae narrauit mihi". Les manuscrits
DPCFE donnent également "est".
1351. Var. "percontor".
1352. Var. "senectuti".
1353. Ce "ut" ne figure pas dans la tradition
térentienne, mais le vers est cité sous cette forme dans le
commentaire à Ad. 470, 5. Nous le rétablissons donc, sans
garantie.
1354. Var.
"pauculis".
1355. Var. "post". Mais il n᾽est pas impossible que
Donat ait eu une version avec "postquam", malgré la difficulté de
construction.
1356. Var. "decrerim".
1357. Var. "ac".
1358. Var. "sese".
1359. Var. "mirum".
1360. Var. "hoc".
1361. Var. "se".
1362. Var. "tum".
1363. Var. "eadem
aeque".
1364. Var. "eodemque".
1365. Les éditeurs mettent cette conjonction à la fin
du vers précédent. Nous gardons la présentation "logique" de
Donat. Notons que de nombreux mss. de Térence omettent ce
"et".
1366. Var. "ullus".
1367. Var. "exorere".
1368. Var.
"uostrarum" (mais PCFE donnent "uestrorum")
1369. Var. "minimeque adeo est
mirum".
1370. Var. "plus una esset".
1371. Var. "hinc iam scibo hoc quid sit".
1372. Var.
"heia".
1373. causast edd.
1374. Remarquons qu᾽en 258, 3, Donat donne comme lemme
"etsi tu illi pater es", alors qu᾽en 2 le "tu" n᾽apparaissait pas.
Les mss. de Térence ne l᾽ont pas.
1375. Var. "possim".
1376. hem edd.
1377. omnis edd.
1378. multimodis edd.
1379. Les éditeurs ont généralement
"lucro" mais Donat, dans la reformulation qu᾽il opère de ce
segment dans la scholie 286, 3, donne cette forme.
1380. Les éditeurs ont généralement "orta est".
1381. Les éditeurs ont en général "quod".
1382. paruom edd.
1383. Difficile de chosir entre "consciuisse" et
"consciuerit" qui sont tous les deux commentés en tant que tels
par Donat. Si l᾽infinitif paraît être seulement une variante par
rapport à l᾽autre forme, il semble en revanche la forme
préférentielle d᾽après la reconstitution par Estienne de la
scholie 1. Dans le doute, on choisit la forme
personnelle.
1384. Les mss.
térentiens ont "periclum", sans quoi le vers est amétrique.
1385. La scholie 326 donne cette fin de vers (qui n᾽est pas
lemmatisée) alors que la tradition térentienne donne "perisse me
una haud dubium est". Peut-être est-ce de la part de Donat une
paraphrase plutôt qu᾽une citation stricte. Dans le doute, faute de
savoir ce qu᾽il lisait vraiment, nous éditons le texte de la
scholie.
1386. Les éditeurs de Térence éditent
"intro iisse".
1387. Les éditeurs de Térence ont "iterum".
1388. Variante "ehem".
1389. Var.
"interuenerit" chez les éditeurs modernes.
1390. Var.
"ueniant".
1391. Var. "perspexi".
1392. Var. "intro me".
1393. Les manuscrits ont "ac", mais il semble que Donat lise
"quam". Voir la note à la traduction de la scholie 373, 2.
1394. Var. "huius".
1395. Les
éditeurs de Térence ont "obsecramus", mais on déduit de la scholie
387, 2 que Donat lit plutôt "obtestamur".
1396. Var. "uti".
1397. Les éditeurs térentiens n᾽ont
pas "de". Mais les mss. de Donat sont consensuels pour donner la
préposition dans la scholie 565, 2 où ce vers est cité.
1398. Donat donne "bona" comme texte principal, pour
lequel on peut penser qu᾽il incline, mais précise qu᾽il existe une
uariante "data" d᾽ailleurs très majoritaire.
1399. Donat précise
l᾽existence d᾽une uariante "eidem" : mais voir note apposée au
commentaire traduit.
1400. Var. "huic nunc".
1401. Var. "quam".
1402. Var. "mittam".
1403. Var. "semper mortem".
1404. Var.
"et quidem".
1405. Var.
"dicam".
1406. Var. "constitui".
1407. Var.
"crassus, caesius".
1408. Var. "ille abiit". Remarquons
que Donat donne en premier lemme "illic abit", et en second "ille
abiit".
1409. Var. "atque".
1410. Var. "ego me".
1411. Les éditeurs et
les mss. de Térence n᾽ont pas tous ce "est".
1412. Var. "segreganda aut mater a me est, Phidippe,
aut Philumena".
1413. Var. "pulsus".
1414. Var. "filiam ut".
1415. Les
trois derniers mots font partie du vers 521 chez les éditeurs. On
est dans un passage polymétrique difficile à définir
métriquement.
1416. Les éditeurs n᾽ont pas
"mi".
1417. Var. "ex quo".
1418. On lit
chez Donat aussi bien "nos omnis" que "omnes nos".
1419. Les éditeurs ajoutent ici
"esse".
1420. Le vers est athétisé en général chez les
éditeurs de Térence, mais il se trouve bien dans les mss. de
Donat.
1421. Var. "indicium haec".
1422. Var. "adeon".
1423. Var.
"uidisse eum".
1424. Var. "nonne
ea".
1425. Var. "uxorem an
non".
1426. Les
éditeurs privilégient la forme "sensti", mais chez Donat on lit
bien "sensisti".
1427. Chez DOnat on lit tantôt "unum"
et tantôt "unam".
1428. Les éditeurs
préfèrent "quod", mais "quam" est attesté (outre chez Donat) dans
une bonne partie de la tradition.
1429. Var. "mi".
1430. Var. "haud".
1431. Les éditeurs insèrent ici
habituellement "te".
1432. Var. "mea".
1433. Les
éditeurs ajoutent ici "me".
1434. Var. "induces".
1435. Var.
"uti".
1436. Les éditeurs ont en général "uti esse ego
illam". Donat a une certaine incohérence de citation du lemme à la
scholie. Il semble connaître une variante "ut ego esse
illam".
1437. D᾽une édition à l᾽autre,
l᾽ordre des mots de ce vers est différent. Même Donat hésite entre
"quod faciendum sit post" et "quod post faciendum sit". On ne sait
trop s᾽il lit l᾽adverbe "fortasse".
1438. Var.
"concessurum".
1439. Les éditeurs attribuent ces deux
premiers mots du vers à Pamphile. Il peut sembler, d᾽après le
commentaire qui en est fait, que Donat les attribue à
Phidippe.
1440. Var. "natum tibi
illam".
1441. Var. "sequitur".
1442. Var. "sese".
1443. Var. "quae".
1444. Var.
"mirandum".
1445. Var. "possiem".
1446. Var. "quaesti".
1447. Var.
"obsiet".
1448. Var. "iam ea aetate".
1449. Var.
"siet".
1450. Var. "magnam ecastor
gratiam".
1451. quod edd.
1452. Les éditeurs
n᾽ont pas ce "ut".
1453. Var.
"is".
1454. Var. "sed esse falsa fama
nolo".
1455. Var.
"haec".
1456. Var. "facies".
1457. Var. "possiem".
1458. Var. "istaec".
1459. On lit aussi,
selon les lemmes de Donat, "ex ea re natam".
1460. Var.
"hic".
1461. Var. "dixe".
1462. Var.
"qui donem qui qui".
1463. Var. "qui".
1464. Var. "Parmeno".