Notes
Sommaire
Notes
1. Reifferscheid signale
ici une lacune à la suite d᾽Estienne (1529) qui complétait par "sunt
ibi". On ne voit absolument pas pourquoi.
2. Erreur
manifeste dans la numérotation de Wessner qui répète deux fois 6 ;
nous décalons la numérotation à partir de ce paragraphe jusqu᾽à la
fin du chapitre 1.
3. Dans l᾽édition
Wessner l᾽intervention de la deuxième main coupe cette explication
du lemme 1. Nous la mettons à une place plus logique après ce
développement.
4. Wessner édite
ici comme un locus desperatus: amantibus qui n᾽a effectivement
aucun sens. Le contexte rend la restitution de a manentibus comme
contraire de deperdimus extrêmement probable.
5. Wessner édite contre tous ses
manuscrits "non ita dissimili svnt ar." (pour "argumento"), ce qui
conduit à comprendre la scholie avec le sens "᾽ita᾽ est mis pour
᾽ualde᾽ (beaucoup)". De fait, ainsi édité,ce commentaire est
totalement contradictoire avec la scholie
1 où Donat avec une
question d᾽ordre des mots interdit de comprendre "ita" comme un
intensif. Nous proposons de revenir au texte des manuscrits qui
évite cette contradiction.
6. Rabbow, suivi par Wessner, athétise ce mot,
mais il n᾽y a rigoureusement aucune raison de le faire, puisque
c᾽est le corrélatif de "ne".
7. Wessner
suppose, à la suite de Rabbow, une lacune qui ne se trouve nulle
part dans les manuscrits et édite "cognoscite pro *****.
8 cognoscite". Rabbow supposait la chute d᾽un mot comme "iudicate",
dont on voit mal pourquoi il serait tombé. Or les manuscrits
disent tout autre chose et il y a quatre lectures possibles toutes
très proches : 1-V lit "cognoscite pro cognoscite sic", ce qui
apparemment n᾽a aucun sens sauf si l᾽on comprend "᾽cognoscite᾽
vaut pour ᾽cognoscite sic᾽". Le résultat, bien qu᾽acrobatique,
n᾽est pas dénué de sens, "sic" devenant le corrélatif absent chez
Térence du "ut" du vers suivant. Dans cette hypothèse la scholie
relève une anacoluthe selon Donat. O lit "cogniscte
percognoscite", laissant ainsi supposer une synonymie de
"cognosco" avec un "percognosco" qui n᾽existe guère, mais se lit
cependant chez Augustin et peut se défendre avec le "pernoscatis"
qui suit. 3-MGJC lisent "cognoscite pernoscite" reprenant l᾽idée
d᾽une synonymie, mais avec un verbe très bien attesté puisqu᾽il se
trouve au vers suivant. Ce qui est étrange, c᾽est qu᾽on aboutit à
reformuler ainsi : "pernoscite rem ut pernoscatis" ! 4-U a
peut-être conservé la meilleure lecture (à moins qu᾽il ne l᾽ait
inventée, fort habilement) en lisant "cognoscite pro noscite".
Paléographiquement la confusion de l᾽abréviation per avec celle de
pro est absolument triviale et tous les manuscrits abrègent ici.
Ce qui nous fait préférer la leçon de U est le jeu très habile que
Donat établit alors entre ce que Térence aurait pu écrire, soit
"noscite ut pernoscatis", et la citation de
L᾽Hécyre,
où on trouve "orator" suivi de "exorator", soit le rapport d᾽un
simple à un composé. Soit U s᾽est montré très fin conjectureur, et
nous pouvons accepter sa lecture, soit il a conservé, Dieu sait
comment, le bon texte. Du coup, notre scholie
8 est légèrement
décalée par rapport à l᾽édition Wessner.
8. Wessner ajoutait devant ce groupe la
préposition "in" qui ne s᾽impose nullement si l᾽on fait de
"narratione" un complément de moyen.
9. Devant ce mot, Wessner proposait de
répéter "Sosia" de façon à avoir un lemme. C᾽est totalement
inutile et ne se trouve dans aucun de ses manuscrits.
10. "Iniusto"
dans les éditions modernes.
11. gratissima dans
les éditions modernes. A la suite de cette citation, Wessner
ajoute "etc", mais les manuscrits qui poursuivent jusque là la
citation, comme A, l᾽arrêtent clairement après le "l.". Nous
supprimons donc l᾽ajout.
12. Ajout d᾽Estienne (1529) qui est particulièrement
bien venu, car, sans cet ajout, la scholie continue le commentaire
du vers précédent, mais de manière relativement incohérente. Il
est possible que le dernier mot de la citation abrégé "l." ait
fait disparaître un autre "l." pour "liberaliter".
13. "Factum" dans les éditions modernes de la
pièce.
14. Wessner édite ici
"hu[n]c", mais la variante "hunc" est bien attestée dans la
tradition manuscrite de Térence, comme dans celle de Donat. Il
n᾽y a donc pas lieu de corriger.
15. Wessner édite
"cito", mais l᾽immense majorité des manuscrits a "recte". La
différence de sens n᾽est pas telle que l᾽on doive faire droit au
texte minoritaire, de A, qui peut très bien provenir d᾽une
mélecture du "quin tu" qui suit immédiatement chez Térence.
16. Le texte
de ce passage est troublant. Wessner édite "quod <si> est,
hoc immemor est beneficium", mais sans tenir compte, ailleurs que
dans son apparat, du fait que le problème est en réalité beaucoup
plus vaste et engage la citation virgilienne. Une partie de la
tradition, UGDJ, en effet, l᾽omet et la remplace par une citation
fort maladroite du texte (en toutes lettres ou en initiale) des
vers 43b-44, précédée de la mention "ut sit sensus". Nous pensons
qu᾽il s᾽est produit la chose suivante. L᾽original d᾽où remontent
la plupart des manuscrits du XVe (Mayence ?) devait lire : "v. s.
s. m. i. o. i" soit "ui superum saeuae memorem iunonis ob iram"
autrement dit En. 1,
4 en entier. Prenant la section v. s. s. pour
l᾽abréviation de "ut sit sensus" que l᾽on lit explicitement chez V
(en marge), UGDJ et M (en marge), un copiste (celui de Mayence ?)
s᾽est demandé ce que pouvait bien vouloir dire m. i. o. i. suivi
de q. e. ("quod est") et ingénieusement, mais à tort, a remarqué
que cela pouvait plus ou moins ressembler à n. i. c. q. e. e. i.
b. soit le vers 43b-
44 de Térence. A partir de là, il n᾽a plus
qu᾽à développer pour obtenir une scholie complète, mais
parfaitement stupide car il dit en substance "le sens est
exactement ce que vous lisez", ce qui constitue un truisme. La
formule "ut sit sensus" est récurrente, mais Donat ne l᾽utilise
que pour reformuler et non pour citer verbatim, ce qui n᾽a
d᾽ailleurs ici aucun intérêt. Seul V et M ont les deux options (à
la fois la citation virgilienne et le truisme), mais cela
s᾽explique aisément pour V au moins, car on sait que son copiste a
découvert une autre tradition alors qu᾽il avait déjà copié le
début du commentaire et qu᾽il est revenu en arrière pour porter
les leçons nouvelles de son nouveau manuscrit. De fait, la leçon
avec le truisme se trouve en marge. M a oublié la scholie
1 et le
début de
2 qu᾽il a rajoutés en marge avec un renvoi. En découvrant
cet oubli il a découvert aussi un texte autre que le truisme qu᾽il
avait copié et qui est la citation virgilienne et il l᾽a rajoutée
en bas de page avec un autre renvoi. Ce qui est certain c᾽est
qu᾽aucun manuscrit n᾽a les deux textes en statut principal, ce qui
signifie à coup sûr que l᾽un des deux est erroné. Pour la fin de
"quod" à "beneficium", nous suivons VK et en partie A
("immemorie") qui portent de façon quasi certaine le bon texte.
Voir à ce sujet la note apposée à la traduction.
17. "Omniumst" texte
reçu.
18. Wessner édite "et quod uerbum
promisit? <illud>, ubi", mais le démonstratif est une
conjecture de Rabbow, provenant sans doute du fait qu᾽on
interprète "quod uerbum promisit" comme une interrogative directe
(quel mot promet-il ? Celui-ci lorsque...), ce qui est
manifestement erroné. Nous rétablissons le texte des manuscrits
parfaitement clair et supposons qu᾽il s᾽agit d᾽une simple relative
avec attraction de l᾽antécédent.
19. Wessner
ajoute ici le mot suivant chez Térence "noscere" abrégé car il
comprend que la scholie porte sur une différence entre "scire" et
"noscere", ce qui est sans doute le cas. Notons que plusieurs
manuscrits dont A n᾽ont pas compris cette differentia et opposent
"scimus" à "nescimus", rendant ainsi le commentaire tautologique
pour ne pas dire stupide.
20. Wessner édite "magister ✝ is quoque ✝:
potest enim intellegi", ce qui est en gros le texte de AVK. UGTC
n᾽ont pas la scholie. M la possède en marge, car, comme V il
possède un exemplaire de chaque filière. Toutefois, à la
différence de V, il possède comme exemplaire principal ce qui est
l᾽exemplaire secondaire de V. Quoi qu᾽il en soit, tout porte à
croire que cette scholie existe, mais qu᾽elle a été mal transmise.
MA portent "is quoque", qui n᾽a aucun sens, KV portent "id
quoque", qui présente au moins l᾽avantage de sauver la forme de
l᾽anaphorique qui se comprend alors. Il demeure cependant que
"quoque" et "enim" (de plus mal placé) dans la même phrase sont
extrêmement suspects. Nous pensons que, malgré la tentative de KV,
c᾽est bien "id/is " qui pose problème, tout simplement parce que
ce n᾽est probablement pas un mot, mais un chiffre "ii" devenu "is"
ou "id", "is" par simple mélecture, "id" par souci de le rattacher
syntaxiquement. Le désordre a pu naître aussi de la répétition
"metus magister metus magister" rapidement simplifiée, faisant
ainsi disparaître un lemme indispensable pour le sens. Nous
recréons donc une scholie 2, ce qui entraîne le décalage des
scholies 2-
3 de Wessner qui deviennent 3-4. Pour l᾽interprétation
des trois scholies, voir la note apposée au texte
français.
21. Passage où les interventions
de la prétendue seconde main de Wessner ont jeté un trouble inouï
dans la cohérence du raisonnement. Nous reconstruisons, en
déplaçant les scholies dites de la seconde main, une argumentation
cohérente. En effet, dans cet ordre, les scholies se comprennent
parfaitement et donnent un commentaire riche et complet sur le
pléonasme.
22. Wessner ajoutait ici "<f.>", pour
englober "faciunt" dans le lemme. C᾽est inutile et la scholie
reste claire sans cet ajout, qui ne figure pas dans les
manuscrits.
23. Wessner considérait que "mediocriter" faisait
partie du lemme et éditait "praeter cetera...mediocriter", mais
c᾽est absurde. Le commentaire s᾽appuie sur "praeter cetera" pour
dégager le sens de "mediocriter" qui est donc autonyme. Ce qui est
absurde parce que totalement contraire à la pratique de Donat est
d᾽utiliser pour le lemme les mots frontière du segment commenté,
au lieu de l᾽ensemble.
24. Wessner édite ici "adprime <ad>
adiectio est confirmationis", mais est ne se trouve que dans une
correction interlinéaire de V et "ad "est un ajout de Wessner. Le
texte se comprend très bien sans l᾽un et l᾽autre.
25. Wessner édite "sed", mais tous les
manuscrits portent "et". Nous pensons que le texte des manuscrits
résulte de la simplification du segment "dicentis set", la
variante graphique "set" étant mal connu des scribes.
26. Wessner met
entre cruces "de quo", mais les cruces sont inutiles le texte est
limpide.
27. Wessner suivant Estienne (1529)
éditait "commodiorum" mais les manuscrits unanimes portent
"commodior". On peut sans doute sauver cette leçon en comprenant
que tout ce qui précède rend évidemment ("scilicet") la vie du
personnage "assez facile" (commodior uita). Le vers
62 ramasse ici
un commentaire global des vers 60-62, dont "uita" est le
point-clé.
28. Wessner édite ici une conjecture de Lindenbrog
"<non> quasi" dans laquelle le "non" paraît appelé par le
"sed" qui suit. Toutefois, le commentaire se comprend parfaitement
sans l᾽ajout de cette négation.
29. Wessner ajoutait ici "andria" partie du lemme
commenté, mais cela ne sert à rien, et ne figure pas dans les
manuscrits.
30. Wessner ajoutait ici
"<o.>" pour "occipit", mais cela est inutile, puisque le
commentaire porte bien sur "quaestum".
31. Nous adoptons le texte que Lindenbrog (1623)
affirme avoir lu dans des "ueteres codices", sans doute Pithou et
Cujas (cf. Observationes p. 634). Wessner éditait à partir de
Festus 50,
10 M "ut ᾽scilicet scias <licet>", mais les
manuscrits encore lisibles aujourd᾽hui attestent plutôt la leçon
retenue par Lindenbrog: UM "et si scias", V "ut sic scias", K "ut
si scias". Dans chacun de ces témoins on reconnaît le segment
"sis". D᾽autre part le rapprochement entre "sodes" et "sis" est
beaucoup plus attendu que celui entre "sodes" et "scilicet". Voir
Cicéron,
Orator, 154 : "Libenter etiam copulando
uerba iungebant, ut ᾽sodes᾽ pro ᾽si audes᾽, ᾽sis᾽ pro ᾽si uis᾽"
(ils se plaisaient à joindre des mots en les agglomérant, comme
"sodes" pour "si audes" et "sis" pour "si uis").
32. Ici Schopen ajoutait un "non" que reprenait Wessner, mais,
bien que plus difficile à comprendre, la phrase demeure possible
en restant affirmative.
33. Wessner édite ici une double conjecture de
lui-même et de Schoell "ut quisquam". Cette conjecture, qui ne
repose sur aucun témoin, est inutile. Toutefois, il demeure un
problème qui est celui de l᾽insertion de "nam" soit dans la
citation d᾽
Hécyre 67, soit dans le commentaire
lui-même. La confusion a pu conduire à la conjecture. Il nous
semble donc plus prudent de considérer que "nam" est une partie du
commentaire et non de la citation.
34. Wessner athétise ici un "te"
donné par le manuscrit A (᾽t.᾽ chez V), mais on peut très bien
considérer que "t.ta." chez V explique qu᾽on ait lu "te tanti"
au lieu de "tanti". TC ont le texte virgilien.
35. Wessner suppose ici une lacune à la suite de
Rabbow, et fait commencer après "falsum" une scholie 3. Cela est
inutile. Nous modifions donc la numérotation des scholies.
36. Wessner ajoute ici "s." pour "suam" qui est
effectivement le mot commenté, mais cela ne sert à rien.
37. Wessner
édite "commemorat nos quae esset Chrysis <cum> ait", mais ce
texte repose sur un "cum", conjecture de Rabbow. Il nous semble
que tout part de la confusion observée dans A qui lit "commemorat
nos", ce qui paraît incorrect à V qui corrige en "nobis" et à TC
qui le suppriment. Sans doute "commemorat nos" est-il le résultat
de la mélecture d᾽un "commemorans". A partir de ce moment, le
texte de la suite se comprend parfaitement sans aucun ajout, ni la
correction judicieuse de V qui, ayant retouché "commemorat nos" en
"commemorat nobis", corrige le "ait" qu᾽il lit dans son modèle
mais ne peut plus construire en un "ut" qui rend la phrase
limpide.
38. Bien que ce texte soit en
contradiction totale avec le commentaire et les lemmes des
scholies
3 et 4, il est ce que donnent les manuscrits en première
intention, V ayant été assez habile comme à son habitude pour
revenir corriger ce premier lemme après avoir lu les derniers.
Cela prouve que son modèle et sans doute l᾽archétype portaient
clairement cette absurdité.
39. Rabbow, suivi
par Wessner, ajoutait ici "de eo", qui ne sert à rien.
40. Ce mot est ajouté par Schopen, suivi par Wessner, et il
s᾽impose effectivement pour rendre la phrase
compréhensible.
41. Ici Rabbow, suivi par Wessner ajoutait
"collacrimandi", que déjà Karsten (1912, 18) jugeait "uix
necessarium". Nous suivons son avis.
42. Wessner, suivant Rabbow, athétise ce mot, en
construisant la proposition par "si" comme subordonnée de la
proposition suivante. Toutefois, l᾽existence de "ac si" comme
équivalent de "quasi" rend cette suppression inutile. Donat
explique que "sic" qui est normalement anaphorique a ici une
valeur cataphorique et équivaut à "hoc".
43. Wessner suppose ici une lacune, et
édite "
3 an potius familiariter <****>?". Or cette lacune
n᾽est signalée par aucun témoin. Certes, en l᾽état, le texte n᾽a
aucun sens, mais M montre une hésitation sur la première syllabe
où lon pourrait lire "fg" plutôt "fa" de ce qu᾽il finit par écrire
"familiariter". Quand on connaît le soin du copiste de M, il ne
fait aucun doute que le mot qu᾽il croit lire est sans nul doute
pratiquement incompréhensible, et qu᾽il tente de le recopier avant
de faire ce qu᾽a sans doute fait la source de la plupart des
manuscrits, recopier "familiariter" qu᾽ils viennent d᾽écrire. A
partir de là nous supposons quelque chose comme "fgltr", lu par
erreur "familiariter", par confusion du "g" et du "a". Si l᾽on
veut conserver "familiariter" tout en sauvant la scholie, il faut
supposer quelque chose comme "an potius familiariter quasi ipse
amasset" dans lequel le segment quasi ipse amasset" a été pris
pour le début de
112 et omis pour cette raison. Dans ce cas, il
faut comprendre "ne serait-ce pas plutôt ᾽familiariter᾽, comme si
lui-même était amoureux ?".
44. Wessner édite un texte plausible
"uncis et aculeis" qu᾽il tire de la première version de V, qui
s᾽est ensuite corrigé en "uncis et acuneis" rejoignant la
tradition unanime. Nous pensons qu᾽il s᾽agit sans doute du mot
"cuneus", mais qu᾽une inversion malencontreuse au stade
l᾽archétype a rendu le texte difficilement compréhensible. V dont
on connaît les efforts pour rendre un texte intelligibile a tenté
comme il pouvait de corriger, mais a renoncé et fini par copier ce
qu᾽il lisait. "Aculeis" est un excellent texte, mais l᾽usage
étymologique antique nous incite à faire droit à un énoncé
contenant la préposition "ab" des deux côtés du "id est" (exemples
innombrables chez Isidore).
45. Wessner athétise ici une forme
d᾽"ingenium", qui se trouve dans une partie de la tradition
manuscrite, les autres donnant à peu près unanimement "ingenii",
aucun des deux mots ne faisant sens. G a conservé très
probablement le bon texte en lisant "ignei cereis", mais il est
aisé de comprendre ce qui s᾽est passé. "Ingeni" se lit un peu plus
haut (vers 113) et a pu "inspirer" les scribes face à un mot
qu᾽ils lisaient difficilement.
46. Wessner, à cete scholie et à la suivante
ajoutait au lemme le mot "mali". Il ne sert à rien car c᾽est
"etiam" qui est commenté.
47. Wessner édite "ut in quinto" précédé d᾽une crux.
C᾽est le texte de A, mais il est fort isolé et les autres témoins
essentiels n᾽ont rien du tout, ni non plus d᾽indication de lacune.
Ce qui est sûr, c᾽est qu᾽il n᾽y a pas de mention de "sepulchrum"
au cinquième acte et d᾽ailleurs Donat ne cite jamais en numérotant
les actes. On peut supposer que le modèle de A portait soit deux
fois "futurum" par une dittographie que le scribe de A a essayé de
corriger comme il a pu, soit qu᾽il ait porté un mot que les autres
témoins n᾽ont pas eu et qui pourrait être "utique", soit encore
que "futurum" ait été graphié "f uturû". Dans ce cas, le scribe a
lu le "f" comme valant "futurum" et le reste comme "ut in v",
qu᾽il a graphié en développant le chiffre "ut in quinto". Les
autres manuscrits, même s᾽ils ont le même modèle, ont bien vu
qu᾽il n᾽y avait là qu᾽un seul mot.
48. Wessner, suivant Rabbow, édite "ubi sunt dicta et
facta, ubi", qui ne signifie pas grand᾽chose. Les manuscrits
donnent "ubi... ibi" qui, lui, se comprend mais donne du
pathétique une définition tellement large qu᾽elle en devient
suspecte. Nous pensons que l᾽archétype a inversé les corrélatifs,
le tour "ubi... ibi" lui étant sans doute plus familier, notamment
dans des tours sentencieux. En rétablissant le texte que nous
éditons, on retrouve non plus une définition du pathétique mais
une application à cette situation spécifique de la notion de
pathétique.
49. Ce démonstratif, qui figure dans tous les manuscrits, est
athétisé par Wessner. Ce n᾽est sans doute pas nécessaire si l᾽on
suppose que Donat, en bon grammairien, fait une remarque
morpho-syntaxique au passage, faisant remarquer (avec beaucoup
d᾽implicite) l᾽accord entre le fémini "mea" et le neutre
"Glycerium", dont le genre est marqué par "hoc", confomément aux
usages grammairiens.
50. Le texte cicéronien généralement édité est
"ne".
51. Wessner éditait "a minoribus ad maiora", ce qui
est contredit par la scholie suivante, qui marque clairement qu᾽il
s᾽agit d᾽une gradation descendante. Nous trouvons le texte que
nous éditons par exemple chez VM.
52. Wessner édite "euersum", mais le "uersum" du ms.
T invite plutôt à éditer "e uersu" qui convient parfaitement à la
première citation qui suit, mais non à la présence d᾽une seconde
citation ce qui a pu troubler les copistes.
53. Texte de A, Wessner édite, d᾽après les
autres manuscrits un lemme abrégé plus long auquel il doit ajouter
une abréviation "h." pour avoir le bon nombre de mots. Sans doute
le modèle de toute une partie de la tradition a-t-il fait du zèle,
prenant le premier mot de la scholie pour la suite du
lemme.
54. Wessner édite "an sedulo , ὡσεὶ
<ἁπλῶς> id est simpliciter? " avec une conjecture de Schoell
sur ἁπλῶς (déduit évidemment de "simpliciter") et de Rabbow sur
ὡσεὶ. Le texte unanime des manuscrits est "an sedulo sosie id est
simpliciter" et il n᾽y a, de fait, aucune raison de le suspecter.
Voir la note apposée à la traduction pour l᾽interprétation de ce
segment restitué.
55. Passage extrêmement
difficile, et peut-être irrémédiablement corrompu. Wessner édite
"quam non sit iracundum, <* * * *> quin iuste irascatur",
mais les manuscrits ne présentent aucune lacune. De plus ils sont
unanimes (sauf V qui a "quam") à lire "quod", et une immense
majorité lit "quin iuste irascitur" et non le subjonctif (lu par
O, mais peut-être fruit d᾽une "correction" qui se veut
grammaticale). Les témoins se partagent en revanche sur la forme
que nous éditons "irascendum" (OJMGU) et une forme de l᾽adjectif
"iracundus" ("iracundum" C, "iracundus" VK). Nous pensons que
l᾽archétype pouvait porter "iracendum" (faute) ou "irascundum"
(forme ancienne peu probable chez Donat, mais sait-on jamais ?),
et que les copistes ont "corrigé" à leur façon. Il semble en
revanche pratiquement certain que c᾽est une forme de "irascor" qui
a été corrigée en "iracundus /um" et non l᾽inverse, la faute ne
s᾽expliquant pas si aisément dans l᾽autre sens. Pour "iracundus"
(VK) on suppose une première "correction" d᾽"irascendum" à
"iracundum", jugée non grammaticale par ces deux copistes savants
et avisés et corrigée au nominatif masculin pour donner une
construction compréhensible. La question la plus difficile est en
réalité sur la fin, car "quin iuste irascitur" ne signifie
pratiquement rien si le début est "quod sit irascendum", le
commentateur paraissant se contredire. Nous supposons à la lecture
du massif "irascitur" qu᾽à date très ancienne (archétype ?), il
s᾽est produit une attraction de la forme "irascendum" sur la forme
du verbe suivant "quin" devenue "irascitur". Il faut supposer une
forme très proche et, dans ce cas, il devient évident qu᾽une forme
comme "ignoscitur" devient très plausible, puisque le vieillard
souligne dans la suite qu᾽il ne va pas s᾽irriter contre ce qu᾽a
fait son fils, mais bien au contraire qu᾽il le lui pardonne et ne
s᾽irriterait que s᾽il refusait de lui obéir, ce qui n᾽est pas le
cas.
56. Wessner édite ici un lemme un peu plus long
"<tvte ipse> his rebvs finem". Nous revenons au texte des
manuscrits, d᾽autant que "tute ipse" n᾽est pas spécifiquement
concerné par la scholie, qui vise le dialogisme dans son
entier.
57. Wessner ajoutait ici le verbe "sit", certes plus
correct, mais dont l᾽absence (garantie pa tous les témoins) n᾽est
en rien rédhibitoire.
58. Wessner entourait ce lemme de cruces au motif
que la scholie concerne l᾽énoncé interrompu du vers 164. Mais
c᾽est tout à fait inutile, étant donné que c᾽est à ce vers
165 qu᾽on est en mesure de s᾽apercevoir de l᾽interruption.
59. Variante :
"confit cum quod uolo".
60. Wessner ajoutait ici "s." pour "sensi", mais
cela est totalement inutile.
61. Nous modifions la frontière des scholies et la
ponctuation de Wessner en éliminant au passage un ajout personnel
de "sic" devant "significanter". Tout le reste est strictement
conforme aux manuscrits, du moins ceux qui notent le grec.
62. Texte des manuscrits
contre Wessner qui éditait suivant Rabbow "adseuerationis
<sunt> et dicuntur". V atteste que ce que nous éditons est
le bon texte précisément parce qu᾽il le "corrige" avec sa finesse
habituelle en "adseuerationes", pensant sans doute voir là un
commentaire lexical, impliquant un nominatif terminologique. Ce
faisant, il montre simplement qu᾽il na pas vu que "et "est un
adverbe ici.
63. Wessner éditait "aut absolute
accipiendum ᾽id᾽ aut opposite.
2 SIC demonstratio est et" etc.,
texte qui repose pour l᾽essentiel sur A. Or ce texte n᾽a la
confirmation partielle que de CT (C lisant "ob" sans rien d᾽autre,
et T lisant "ob" suivi d᾽une lacune sans doute pour un texte qu᾽il
n᾽arrive pas à lire). Tous les autres (notamment VKGMJU...) ont
consensuellement tout autre chose ("aut id quomodo"), et ceux qui
séparent lemme et scholie hésitent quant à savoir si le "sic" qui
suit est une partie de la même scholie ou le lemme de la suivante,
comme chez Wessner. Selon nous, il y avait à l᾽origine, non pas
deux options, mais trois, toutes précédées de "aut". Le scribe de
A atteste d᾽une tradition qui n᾽a recopié que les options
1 et 2,
sans doute trompée par la similitude des finales "opposito /
quomodo". Il ne reste alors que les options
1 et 2, et "aut
absolute" entraîne mécaniquement, chez A, le passage de "aut ob
p(rae)posito", peut-être déjà lu "aut opposito" à "aut opposite".
A, qui date du onzième siècle, a sans doute sous les yeux un texte
encore recopiable. CT, qui suivent la même tradition au quinzième,
n᾽arrivent visiblement plus à lire ce qui est derrière "ob". Cela
peut expliquer que l᾽autre partie de la tradition, voyant cet
endroit illisible, ou plus simplement encore sautant du même au
même du "aut"
2 au "aut" 3, n᾽ait conservé, elle, que les options
1 et 3. Une fois que l᾽on comprend que "sic" n᾽est pas un lemme
mais un mot de la scholie autonyme, on comprend aisément le
raisonnement. Voir la note apposée au texte français.
64. Wessner éditait "HEM quasi correptio
totius corporis.
2 EHO" etc., ce qui est apparemment le texte tout
à fait consensuel des manuscrits et qui s᾽interprète soit 1-
scholie de jeu de scène, "᾽hem᾽, il y a une contraction de tout le
corps", ce qui oblige à tordre un peu le sens de "correptio", soit
2-scholie stylistique, "᾽hem᾽ blâme de tout le corps", ce qui au
fond n᾽a pas grand sens, sauf à comprendre "blâme fait avec tout
le corps", ce qui est quand même acrobatique. On trouve plus ou
moins trace de cette idée dans une tradition grammaticale visible
chez Victorinus GL, 6, 205 : "hem quoque interdum coercentis, ut
in heautontimorumeno ᾽hem tibine hoc diutius / licere speras
facere᾽ ; aliquando etiam admirantis, ut in Andria ᾽hem quid est?
scies᾽᾽᾽ ("hem" s᾽emploir parfois pour marquer la contrainte comme
dans
L᾽Héautontimorouménos : ᾽hem tibine hoc
diutius / licere speras facere᾽ ; parfois l᾽admiration comme dans
L᾽Andrienne : "hem quid est? scies᾽᾽). Nous pensons
quant à nous qu᾽il s᾽agit d᾽une remarque de métrique défigurée par
la transformation de "quid" du lemme en "quasi" de la scholie, ce
qui impose un changement de ponctuation et un déplacement du début
du lemme 2. Sur son interprétation, voir la note apposée au texte
français.
65. Wessner suivait ici un ajout d᾽Estienne
(1529) et lisait "ut Geta", mais cet ajout est totalement inutile
et fait contresens. Il s᾽agit pour Simon de dire que Dave a été le
"magister" de son fils et l᾽a conduit dans une mauvaise passe. Ou
bien, note Donat, de donner simplement la fonction domestique de
Géta, il est le "pédagogue" de la maison.
66. Wessner
éditait "
4 †NON OEDIPVS† imitationum", ce qui n᾽a effectivement
aucun sens. Dans son apparat, il proposait de rattacher la scholie
qu᾽il faisait commencer par "imitationum" au vers 192, sans être
bien convaincant, parce que Donat ne parle absolument pas
d᾽imitation dans ce vers. Or tous les manuscrits sont unanimes à
lire "non oedipum" (avec des graphies variées mais pas sur la
finale). Les scribes comprennent donc tous qu᾽il s᾽agit de la fin
de la phrase précédente et non pas d᾽un nouveau lemme. Nous les
suivons, d᾽autant plus aisément que si la phrase est assez
contournée, on voit bien la plaisanterie ("facete"). Dave dit
qu᾽il n᾽est pas Œdipe, sans dire pour autant que Simon n᾽est pas
le sphinx. On comprend donc que Simon est un sphinx, même si Dave
qui n᾽est pas Œdipe n᾽a aucune chance de comprendre ses énigmes.
Quant à "imitationum" de Wessner, il n᾽a pour lui que A et
peut-être V qui a corrigé sans doute "mutationum" (leçon de K), en
quelque chose qui commence par un "i" mais dont la suite peut se
lire "imitationum" ou "irritationum". Cette dernière leçon,
excellente, est celle de MUG. Un erreur d᾽interprétation des
jambages explique sans aucune difficulté les trois variantes de ce
mot.
67. Wessner
édite "sic pronuntiatur, ut <in>", dans lequel "pronuntiatur
" est une conjecture personnelle et "in" un ajout d᾽Estienne
(1529). Tous les manuscrits lisent "pronuntiatio" précédé de "sit"
ou de "sic" confusion aisément compréhensible devant "ut". Quant à
"in" il ne sert rigoureusement à rien. Signalons que le dernier
mot de la scholie "minae" devait être très difficilement lisible
dès l᾽archétype car on trouve aussi bien à sa place "nunc" chez
les très soigneux MV, que le très habile "mire" chez Calfurnio
(1477) qui l᾽a peut-être conjecturé lui-même, mais qui est sans
doute trop adroit pour être vraiment convaincant.
68. Wessner empruntait un
<fiant> à Goetz, mais cela ne sert rigoureusement à rien et
nous le supprimons.
69. Les éditions
modernes donnent le texte suivant : "Non est, non est in hoc
homine cuiquam peccandi locus, iudices".
70. Wessner éditait
"nihil pro [etiam] non", mais "non" est une conjecture
personnelle, à la place de "nunc" unanimement donné par la
tradition, mais placé parfois ici, parfois avant "pro" (MU), place
qui nous semble bien plus judicieuse. Si l᾽on conserve "nunc" il
n᾽y a plus aucune raison d᾽athétiser "etiam". Sur le sens de cette
scholie apparemment paradoxale puisqu᾽on lit à première vue "rien"
vaut pour "oui", voir la note apposée au texte
français.
71. Le texte donné
pour les
Verrines est "Enimuero ferendum hoc quidem
non est: uocetur mulier!".
72. Wessner, à la suite de Rabbow éditait ici
"scilicet" contre tous les manuscrits qui ont "est". Nous
rétablissons ce texte. Signalons que commence ici un passage qui
montre des signes très importants de désordres dans la succession
des scholies et l᾽attribution des lemmes. Nous intervenons à
plusieurs reprises pour déplacer des segments, qui, pour des
raisons que l᾽on verra au fil des notes, ont probablement à date
très ancienne "voyagé" de manière intempestive.
73. Cette scholie se
trouve chez Wessner en 211,
3 après "impossibile est" et se lit
"ergo ostendit partem se sequi, quae pro Pamphilo est", ce qui est
une suggestion habile d᾽Estienne (1529). Toutefois, aucun
manuscrit ne donne "partem se sequi", mais tous donnent "patrem
esse qui". Il est facile de comprendre ce qui s᾽est passé. Le
segment "ergo ostendit patrem esse cui" a atterri, on ne sait
pourquoi (passage de notes marginales à texte continu ?), devant
"qui pro pamphilo est", donnant la succession "cui qui",
évidemment simplifiée en "qui".
74. Wessner suivant Estienne (1529) édite
"quae", pour une raison que nous avons expliquée en note à 211, 1.
"Quae" n᾽a peut-être pour lui que la lecture de la première
version de V, corrigée ensuite très clairement en "qui". Avec
"qui" ici et le déplacement que nous avons proposé, le texte est
parfaitement clair.
75. Nous pensons à nouveau ici qu᾽il y a eu des
déplacements importants, mais explicables par le caractère assez
répétitif des scholies. Wessner plaçait le segment "primo, inquit,
iam infensus est senex, deinde grauida e Pamphilo est Glycerium",
en scholie 211,2, suivant en cela les manuscrits. Nous pensons que
cette position a été attirée par "primum" qui a appelé "primo"
compris comme une glose de "primum". D᾽ailleurs certains témoins
lisent directement "primum". Or ce commentaire n᾽a aucun sens dans
le vers 211, alors qu᾽il prend tout son sens ici. Toutefois une
trace de cette position originelle demeure dans le fait que les
manuscrits lisent ici "senex me seruat et reuera timendus est",
car, après le déplacement il restait "scilicet de amore filii
senex et reuera timendus est", et ils on complété par un peu de
Térence.
76. En scholie
2 Wessner lit "seruat
φυλάττει" qu᾽il reprend à Estienne (1529), qui a pu le voir dans
des manuscrits, car A écrit "ΦΫλΑΓ ΤΙC" et G "φιλαπισ". Seul M
(sans doute en reprenant une édition imprimée) écrit en marge la
forme choisie par Wessner. Présentent une lacune pouvant indiquer
du grec VKzC. On pourrait donc penser qu᾽Estienne a eu raison dans
sa restitution, si la scholie avait un sens, mais pourquoi gloser
"seruat" en grec ? Est-ce pour dire implicitement que le terme est
chez Ménandre ou que "seruat" a ici le sens qu᾽aurait φυλάττει en
grec ? La forme donnée par A, le seul avec M (qui recopie une
édition imprimée pour noter le grec) à savoir exactement ce qu᾽il
écrit, est plus que troublante (et se termine par une sifflante)
et aiguillerait à la limite plutôt vers "φύλαξ τις" qui n᾽est pas
très satisfaisant non plus. Selon nous, il y a eu ici, attiré par
le mot "fallaciam" dernier mot du vers, l᾽importation aberrante
d᾽un lemme de 220-
221 "fallaciam ciuem atticam" abrégé peut-être
"fal. c. atti. " et de sa scholie, qui consistait en du grec (d᾽où
une lacune chez certains manuscrits) et une abréviation "me." pour
"Menander". Sur l᾽établissement de ladite scholie, voir la note au
vers 221. Certains ont pris ce groupe abrégé "fal.c.at." (délesté
de son grec incompréhensible) pour une abréviation de "fallatiam"
du lemme suivant, et l᾽ont supprimé puisqu᾽il se répète
immédiatement après. Il reste alors un texte tel que "glicerium
grauidam sciet me. seruat ne quam etc.", avec une fin de scholie
"glicerium grauidam sciet" (212, 1), un bout mutilé de la scholie
errante de
221 ("me.") et le début du lemme suivant (212, 2). Dès
lors que "sciet" a été pris pour "seruat" (mélecture jointe à un
contexte contraignant), la succession "seruat me seruat" a été
pensée comme "seruat. ME SERVAT NE QVAM" et le lemme a été
simplifié, d᾽où "seruat. NE QVAM".
77. Chez Wessner, ce vers n᾽avait pas de scholie et
le contenu se trouvait en 212, 1, sur le lemme "me infensus s.".
Toutefois, il s᾽applique extrêmement mal à ce vers, mais on
comprend ce qui s᾽est produit quand on observe que deux manuscrits
aO ont cette scholie en réponse à un lemme comportant des éléments
du vers 213. Nous pensons que c᾽est là le signe d᾽une scholie
déplacée, et dont les copistes ne savent plus au bout d᾽un moment
à quel vers la rapporter. Nous lui rendons ce qui peut-être était
sa place. D᾽autre part tous les manuscrits lisent ici "grauidam
Glycerium seruat", qui s᾽explique, une fois la scholie déplacée
par la présence de "seruare" au vers
211 et le lemme de la scholie
suivante qui s᾽enchaîne directement sur ce verbe. Nous pensons que
"seruat" peut cacher par mélecture d᾽abréviation "sciet". C᾽est en
effet ce qui va se produire, Simon découvrant l᾽accouchement de
Glycère à l᾽acte suivant. Notons enfin que nous restituons "ipsa
re" au lieu de "in ipsa re" chez Wessner, "in" ne se trouvant que
chez V.
78. Ce mot a été omis
dans certains manuscrits, mais de bons témoins l᾽ont au moins
après correction comme M en marge.
79. Wessner éditait
"<si> in nominibus", en ajoutant de son fonds la
conjonction, mais elle ne sert rigoureusement à rien, l᾽énoncé
étant parfaitement clair et correct sans.
80. Nous revenons ici au texte des manuscrits,
unanimes pour les quatre premiers mots, et à la suggestion de G
pour l᾽inclusion d᾽un verbe, en l᾽occurrence chez lui de "fuit"
dans cette scholie, là où les autres en font le début du lemme
suivant, la séquence "est fuit" ayant eu toutes les chances d᾽être
simplifiée, surtout si "est "et "fuit" étaient plus ou moins
abrégés dès l᾽archétype. Gêné comme Estienne (1529) avant lui,
lequel supposait une lacune avant "ipsa fallacia", Wessner
adoptait une conjecture de Rabbow et éditait "<in> toto
uis".
81. Nous rétablissons ici une scholie
qui avait migré en 212, 2, avec "Menander" abrégé (voir la note ad
loc.). Il nous paraît que le grec qui figure dans A sous la forme
"ΦΫλΑΓ ΤΙC" peut dissimuler un hapax de Ménandre, qui intéresse au
plus haut point, comme on peut s᾽en douter, le grammairien Donat.
On peut supposer que la forme est au nominatif, puisque c᾽est
ainsi qu᾽elle se restitue le mieux. Le personnage ménandrien
devait donc dire quelque chose comme "Dieu sait quelle idée va
leur venir... une fausse Athénienne, un faux naufrage", etc. Le
mot lui-même n᾽est pas autrement attesté mais il est fort
plausible (à côté du "Pseudattikos" de Lucien), ce genre de
formation adjectivale en "ψευδ-" étant très fréquent. Ménandre
lui-même a écrit un Ψευδηρακλῆς.
82. Correction qui nous est suggérée par V.
En effet, ce témoin qui écrit parfaitement le latin graphie
soudain, on ne sait pourquoi "phama", là où tous les autres
manuscrits suivis par Wessner lisent "fama". Or il ne s᾽agit pas
de "fama", puisque Dave va dire que tout est inventé, et donc que
ce n᾽est pas une rumeur, mais une affabulation, mais bien de
Phania, le père de Chrysis, mort à cette heure, frère de Chrémès
et père adoptif de Pasibule, la future Glycère. Que le mot ait été
graphié à un moment "Fania" ne fait quasiment aucun doute et
explique que toute la tradition sauf l᾽excellent V s᾽y soit laissé
prendre.
83. Il est
inutile de rajouter "eam" comme le fait Wessner par souci de
recopier l᾽intégralité du segment térentien.
84. Tous les manuscrits ne portent pas le second "P."
pour "Pallantis". Il s᾽agit à coup sûr d᾽une inadvertance due à
l᾽haplographie.
85. Wessner éditait "aut deest propter, ut sit
<propter> quid.
235 NVMQVIDNAM hoc comicum est et
terentianum". Mais il se trouve que le second "propter" est une
conjecture personnelle, et que le premier "propter" repose sur les
leçons de A ("p(er)oste") et de C ("post"). Les autres manuscrits
n᾽ont aucun équivalent, et le texte est assez consensuel pour
contredire Wessner. Les manuscrits qui distinguent les lemmes des
scholies sont assez unanimes à faire terminer le commentaire de
234 sur "et terentianum". Nous les suivons et faisons de
"numquidnam" premier mot de la scholie chez Wessner, le lemme de
235. Pour le reste les leçons des manuscrits permettent de cibler
trois zones problématiques. Le début où ils hésitent entre "aut "
(VGAUKC) et "nam" (DJOM), ce qui suit "deest" où, en plus de la
leçon de AC ("p(er)oste / post"), on trouve "nam" (VGUDJOM), et
sur ce qui suit "ut sit quid" qui se lit "quid numquidnam" AV,
"quid non quidnam" GJM, "quidnam" O, "quid numquam nam" K, "quid
pro quidnam" U, "quid nomen quidnam" C... Nous pensons qu᾽il s᾽est
produit la chose suivante : le groupe contenant le grec
"NEΠΡΟCΤΟV.", soit "ne πρὸς τὸ uereor" a été soit pris pour du
grec global AC et traité comme tel par les copistes chacun avec
leurs moyens, parfois limités comme C (!), soit a purement et
simplement disparu comme étant une succession de lettres
aberrantes en laissant orphelin ce que les copistes comprenaient
"ne". On est alors à un stade où on lit "aut deest ne ut sit quid
non quidnam". Il devient alors évident que ce qui manque à "quid"
pour faire "quidnam" ce n᾽est pas "ne" mais "nam", ce qui explique
VGUDJOM. Sur la suite, la frontière floue entre lemme et scholie a
pu entraîner la corruption de "quid non quidnam" en "quid
numquidnam" qui est le lemme suivant. Notre restitution nous
semble confirmée par le τὸ quid de 235, et donne d᾽ailleurs un
sens tout à fait satisfaisant (voir les notes apposées au texte
français).
86. Wessner
éditait "fac tu me uelle", mais les manuscrits MVGUCTamJO lisent
"factum me uelle", alors qu᾽on lit aussi "factum ne" (D), "factum
euelle" (A) "factu me uelle" (K). Wessner se fonde évidemment sur
une mécoupure d᾽un texte correct chez A et K, nous pensons quant à
nous que la mécoupure existe, mais sur le texte le plus
consensuel. En effet, "fac" au sens de "supposons que..." à valeur
indéfinie est aisément compréhensible seul, mais l᾽est moins avec
"tu", à moins que Pamphile ne s᾽adresse à Mysis, ce que Donat
dément au vers 267, 1, où il montre bien qu᾽il s᾽agissait jusque
là d᾽un monologue. En revanche avec notre lecture on comprend très
bien que Pamphile suppose qu᾽il pourrait vouloir se marier, mais
dans ce cas, il faudrait quand même que son père le laisse
réfléchir. Ce commentaire rejoint celui d᾽Eugraphius ad loc. qui
note "in hoc adulescens collocat iniuriam, quod pater sibi nuptias
repente mandauerit: non quo nubere huic iniuria sit, quamquam esse
uideatur, uerum intelligit, si ante mandasset pater, consilium se
facile aduersum imperium patris inuenire potuisse" (le jeune homme
place l᾽injustice dans le fait que son père lui a ordonné
soudainement de se marier ; non que le mariage en soi soit à ses
yeux une injustice, quoi qu᾽il en paraisse, mais il comprend que,
si son père lui en avait donné l᾽ordre plus tôt, il aurait pu
trouver un moyen de contrer l᾽ordre de son père). En fait il ne
s᾽agit pas tant de ne pas se marier que de ne pas se marier avec
celle-là.
87. Wessner donnait ce mot
comme premier de la scholie, après avoir ajouté de son initiative
un lemme "praescisse me ante" absent des manuscrits. Cela ne sert
à rien, "praescisse" faisant un excellent lemme à lui tout
seul.
88. Passage compliqué
malgré l᾽unanimité des manuscrits sur la plupart des secteurs.
Wessner éditait "nunc ad socerum. Et redit τό quid non ad
chremetem sed ad illum transeuntis [dicitur] est et non
considerantis, quid dicat.
2 QVID CHREMES etc.". Ce texte présente
bien des difficultés. D᾽abord il n᾽a à peu près aucun sens, "redi"
au sens de "se rapporter à", comme semble le penser Wessner, n᾽est
pas donatien, et on ne voit absolument pas ce que peut bien
désigner le masculin "illum", puisque précisément il passe à
Chrémès. L᾽athétèse de "dicitur", donné unanimement par les
manuscrits, est une proposition de Rabbow, Estienne (1529) ayant
déjà déplacé le verbe pour donner un sens satisfaisant. Ce qu᾽on
trouve dans les manuscrits est curieux, mais sauvable au prix de
très légères modifications. En effet, si l᾽on élimine des
variantes rares et difficilement interprétables autrement que
comme des lectures isolées, on obtient : "transit a patre nunc et
ad socerum redit quid non ad chremetem sed ad illum transeuntis
dicitur et non considerantis quid dicat quid... ". On peut
discuter sur le τό entre "redit" et "quid", minoritaire mais
probable car donné non seulement par A (qui copie le grec), mais
en translittération par KT qui usuellement ne recopient pas le
grec. Sur ce segment qui paraît refléter l᾽unanimité de la
tradition, toutes familles confondues, nous proposons seulement de
lire "aduerbium" au lieu de "adillum", sans doute par mélecture
d᾽un segment abrégé dans un original séparant mal les mots. Lisant
"non ad chremetem sed ad???um", un copiste très ancien a pu penser
"non ad chremetem sed ad illum" en se disant que c᾽était "simonem"
qu᾽il fallait comprendre. Or c᾽est un contresens, puisque
précisément Pamphile passe maintenant à Chrémès. Quant à la fin,
"quid dicat quid" a pu paraître curieux, alors même que le lemme
suivant est "chremes" précédé de "quid" chez Térence. Il était
facile de ponctuer "quid dicat. quid chremes ", mais du coup le
segment "quid dicat" s᾽explique moins bien.
89. Wessner
éditait "quod cogat, chremeti, quod non neget uxorem.
3 noue" etc.
"chremeti" vient d᾽une correction de V, le reste de la tradition
(y compris sans doute V1) lisant "chremetem". Du coup le sens de
la scholie devient difficile. On voit mal en quoi, alors que le
lemme indique qu᾽il s᾽agit de Chrémès, on s᾽intéresserait
exclusivement à ce que fait Simon, sauf à comprendre que "non
neget" n᾽a pas le même sujet que "cogat", ce qui en soi n᾽est pas
impossible, V
2 ayant alors, avec son acuité habituelle, "restauré"
ce qui lui semblait nécessaire. Nous supposons plutôt que V, en se
corrigeant, a masqué, comme l᾽avait fait avant lui l᾽archétype de
tous les manuscrits que nous possédons, une répétition qui a pu
entraîner un désordre. On peut supposer que "chremeti" a été jugé
comme une glose entrée dans le texte et éliminé et que "cogat
chremetem" étant bien plus correct et naturel que "cogat
chremeti", la lecture facile s᾽est imposée au détriment de la
gradation et de la complexité du commentaire.
90. Wessner supposait une lacune après "uxorem" et
éditait ensuite "parauerat nuptias, et chremem mutare sententiam",
qui n᾽a pas de sens. Il suggérait donc de suppléer "ID MVTAVIT
necesse fuerat, quoniam pater"etc. Cette lacune, que supposait
Estienne (1529), sans toutefois la placer au même endroit, ne se
voit d᾽aucune manière dans la tradition et supposerait la chute
d᾽une ligne dans l᾽archétype, ce qui n᾽est pas impossible.
Toutefois A donne sans doute la solution en lisant "putauerat
nuptias et chremes mutare sententiam". En effet, la forme de
nominatif qu᾽il est seul à donner a parfaitement pu devenir
"chremem" puis "chremetem" en raison de la forme "putauerat",
parfois lu "parauerat". Or cette confusion même du verbe a un
sens, car si on lit en parallèle "parauerat" (VUGM) et "putauerat"
(AK) c᾽est peut-être qu᾽il ne faut lire ni l᾽un ni l᾽autre, mais
une forme moins familière à ces scribes et aisément "corrigeable",
comme "pauerat" qui rend un sens excellent. Pamphile, tant qu᾽il
croyait qu᾽on allait le marier, "redoutait" ces noces, il
respirait depuis qu᾽il savait qu᾽on ne le mariait plus, et "voilà
que Chrémès change d᾽avis".
91. Les deux derniers mots sont un ajout
indispensable de Wessner. Leur chute dans les manuscrits
s᾽explique par la proximité du grec qu᾽ils ne notent pas ou qui
leur pose de toute façon problème. Il est fréquent que même A ait
des doutes sur le début du segment grec.
92. Les deux premiers mots de la citation de Virgile
sont une restitution de Wessner qui s᾽impose, puisque la
correspondance se fait sur les verbes "abstrahat" / "diuellimur".
Les manuscrits qui ne les ont pas ont commencé au vers
435.
93. Wessner édite "facta" leçon de AK retenue par la
plupart des éditeurs térentiens sur la foi de cette scholie de
Donat et sur une attestation équivalente chez Nonius (sv.
"spernere"). En l᾽absence d᾽apparat clair des éditions de Nonius
on ne sait si les éditeurs du lexicographe n᾽ont pas tout
simplement édité la citation de Térence sous sa forme térentienne
reçue. Cela est d᾽autant plus possible que le commentaire de
Nonius ne porte pas sur "(f)acta", mais sur "spretus". Mais tout
porte à croire et en particulier l᾽emploi de "agendum" dans la
scholie précédente que c᾽est bien "acta" que lisait Donat. Sur le
sens de la scholie et une histoire possible du texte "facta", voir
la note apposée au texte français.
94. Nous suivons Wessner dans la restitution de ce
segment qui constitue le lemme suivant. La duplication a pu
entraîner sa disparition.
95. Wessner éditait "duo patent in
defensione : aut uera aut ad tempus commodata", où "patent" est
une conjecture de Rabbow, inexplicable paléographiquement, pour un
texte unanime des manuscrits "tempora", qui donnent également de
manière unanime "in defensionem", et presque unanime "commendata"
(VUGMODC) face à "commodata" (A). Estienne avait finement suggéré
"comparantur" à la place de "tempora", mais cette solution est
paléographiquement compliquée. Il apparaît donc clairement que la
difficulté se trouve sur "tempora" et à une mesure moindre sur
"commendata". En effet, avec "tempora", le commentaire devient
absurdement tautologique : "il y a deux temps dans la défense, le
vrai et ce qui est adapté au temps", et surtout il n᾽a aucun
rapport avec la situation dramatique. PLusieurs solutions sont
possibles. 1-il y a eu disparition d᾽un mot grec au niveau de
l᾽archétype (solution que nous éditons) et, dans ce cas, le texte
est facile à reconstruire avec des changements minimes ; le mot
ΕΥΠΟΡΑ était précédé de "sunt" abrégé soit une séquence
DUOSTΕΥΠΟΡΑ, lu "duos tempora" et corrigé en "duo tempora".
2-"tempora" dissimule bien du latin et, dans ce cas, il faut
supposer soit "duo temperat" (il mélange) avec comme sujet
implicite "Pamphilus", soit "duo autem parat" avec là encore
"Pamphilus" comme sujet implicite. Dans les deux cas, il est
facile de voir que l᾽archétype a lu "duo tempora". Toutefois,
Pamphile ne prépare pas vraiment sa défense puisqu᾽il n᾽a rien dit
du tout. Nous proposons de comprendre "il aurait eu deux moyens
faciles de se défendre : dire la vérité ou inventer un mensonge
plausible". Du coup, "commendata" est fort suspect et nous sommes
enclins à une correction minime pour donner un mot très technique
et antonymique de "uera", "commentata".
96. Wessner éditait "ἀπὸ
τοῦ ὁσίου" à partir du texte de A qui graphie "ΑΠΟΤΟΫΟΫCΙΟΫ",
ainsi que le faisait sans doute le manuscrit Cujas. Déjà Estienne
(1529) avait des doutes sur cette forme et proposait "ἀπὸ τοῦ
αἰσίου" (argument par l᾽opportunité). Le problème, c᾽est que ni
l᾽un ni l᾽autre de ces arguments ne sont vraiment atestés chez les
rhéteurs grecs et ni l᾽un ni l᾽autre ne s᾽appliquent ici. Nous
supposons que le copiste de A a bien lu le début "ΑΠΟ ΤΟΥ Ο" et a
confondu le segment "ΙΚΤ" avec le segment "ΥCΙ", ce qui n᾽est pas
impossible s᾽il sait un tout petit peu de grec et connait le mot
"saint", "hosios", qu᾽il peut croire avoir reconnu. Avec cette
correction minime, le commentaire a un sens très clair. Il s᾽agit
d᾽un argument "par la pitié", le mot étant bien attesté comme
élément d᾽argumentation chez les rhéteurs grecs. L᾽utilisation du
grec se justifie ici pour éviter le très tautologique
"misericordia a misericordia", puisque cet argument en latin
s᾽appelle "argumentum a misericordia".
97. Devant ce lemme se plaçait le commentaire de la
seconde main, qui coupe la démonstration; nous le plaçons à la fin
du développement.
98. Wessner juge utile de
rajouter "huius" sur lequel porte effectivement la figure, mais le
mot "misericordia" peut suffire à indiquer au lecteur où il faut
regarder.
99. Estienne
(1529) suivi par Wessner proposait de corriger le "an" unanime des
manuscrits en un "tam" qui induit en réalité une explication à
contresens (voir la note apposée au texte français). Nous
rétablissons ce texte, un peu difficile il est vrai, car on
attendrait plutôt "uel".
100. Schopen proposait ici d᾽ajouter un "ut" pour
servir de répondant à "sic", mais c᾽est sans nul doute
inutile.
101. Inconséquence dans le texte de
Donat qui lit une fois "quisnam", une fois "quis".
102. Ici Rabbow suggérait l᾽ajout de "eo", et Wessner
acceptait cet ajout, mais il est inutile.
103. Wessner considère
que ce texte qu᾽il ne trouve que chez Calfurnio (1477) doit être
athétisé. Malheureusement il se lit dans des témoins aussi
importants que KMGU. Un saut du même au même et du lemme au lemme
a entraîné la chute de ce commentaire à date ancienne dans toute
une partie de la tradition, et a eu pour effet collatéral le
désordre que nous indiquons dans la scholie 5, à moins qu᾽il n᾽en
soit la conséquence, ce qui est indécidable.
104. Wessner n᾽indique pas pourquoi il élimine ce
lemme, qui est pourtant parfaitement cohérent avec ce qui précède.
Nous le conservons donc.
105. Wessner proposait une lacune avant et après le
segment "an timet in negotio" qu᾽il plaçait en numéro 2. Il
explique dans son édition qu᾽il s᾽agit peut-être d᾽un vestige
d᾽une compilation hasardeuse. Nous lui donnons entièrement raison
sur la question de la compilation, confirmée par le désordre de la
tradition manuscrite observé plus haut scholie 4, mais non sur
l᾽existence d᾽une lacune. En réalité, le désordre textuel a abouti
au déplacement de segments, le "an" et le fragment "timet in
negotio" ayant abouti, on ne sait trop pourquoi, dans les
manuscrits, à la place où on les lit chez Wessner. Ramené ici et
rendu à une forme compréhensible par le simple déplacement de "an"
en tête de scholie, l᾽énoncé devient tout à fait cohérent et
acceptable sans lacune.
106. Wessner éditait "euidenter
subauditur id fieri sinam", mais tous les manuscrits ont ce que
nous éditons, sauf A qui porte l᾽absurde "uadenter". Le mot
"suadenter", bien que très rare, est attesté en commentaire chez
Tibérius Donat En. 7,
233 en dehors d᾽attestations dans la
littérature chrétienne et médiévale. Il nous semble que ce mot
impose de ponctuer comme nous le faisons, en créant deux phrases,
l᾽une très elliptique et l᾽autre complète.
107. Dans le lemme "egregie" est un ajout
de Wessner, indispensable au sens. De même Wessner, suivant
Schoell ajoutait "ut" en tête de la scholie. Cette fois, c᾽est
inutile.
108. Ici Wessner
ajoutait "nam" après la ponctuation ce qui est totalement
inutile.
109. Ce dernier mot n᾽est pas dans
les manuscrits utilisés par Wessner. On peut toutefois faire droit
à l᾽ajout de l᾽éditeur, car le commentaire a l᾽air de traiter
aussi de l᾽équivalence "queas" / "possis".
110. Ce texte se comprend si on considère que l᾽appel
au vraisemblable se fait par "adeon...putas". Cela dit, la
conjecture d᾽Estienne "a uerisimili" peut également se
défendre.
111. Wessner
insère entre "neque" et "consuetudo" le pronom "me" présent chez
Térence. Les manuscrits ne l᾽ont pas et le commentaire n᾽en tient
pas compte. Nous supposons donc que Donat cite ce qui
l᾽intéresse.
112. Wessner édite la fin de cette citation <p.> p.
i., ce qui s᾽impose puisqu᾽il est aisé de comprendre que les
scribes ont pu simplifier la succession des
abréviations.
113. Wessner ajoute le mot suivant dans cette citation,
car c᾽est "forma" et il pense que Donat renvoyait cet emploi de
"forma" à son commentaire présent. Toutefois c᾽est sans doute
toute la description des vers
118 et suivants que vise le
commentateur et il en cite le début.
114. Wessner choisissait d᾽éditer
"dexteram" ce qui rend le sénaire amétrique, bien que ce soit le
texte de manuscrits aussi soigneux que V. Notons cependant que
d᾽autres témoins de qualité comme M lisent "dextram" qui rend le
sénaire scandable.
115. Wessner propose d᾽ajouter "o." pour "obtestor" à la
citation ce qui est le texte virgilien et s᾽impose en raison du
commentaire fait par Donat.
116. Devant ce
mot Wessner créait un lemme "ne abs te hanc segreges nev deseras",
totalement inutile. Le commentaire est parfaitement clair
sans.
117. Wessner ajoute ici "segreges" mot
suivant du texte térentien, mais il ne sert pas à grand chose.
Nous le supprimons.
118. Ici se place le commentaire de
la seconde main, qui coupe la démonstration; nous le plaçons à la
fin du développement.
119. Wessner
faisait droit à une correction de Rabbow "ad affectum", mais ce
texte, donné par les manuscrits, est tout aussi aisé. Nous
supprimons donc la conjecture de Rabbow.
120. Nous adoptons l᾽idée de Rabbow qu᾽une ligne a pu tomber où
Donat commentait le mot "tutorem", à sa place entre "amicum" et
"patrem". En revanche nous éliminons de sa restitution, au
demeurant ingénieuse les "ad" devant "illud" qui ne concordent pas
avec la manière de s᾽exprimer de la partie de la scholie
conservée.
121. Wessner édite suivant une correction d᾽Estienne
(1529) le texte consensuel de Térence "hanc mihi in manum", mais
ce texte rend impossible la compréhension de la scholie 2, et ne
figure pas dans les bons manuscrits qui lisent "hanc mihi manum"
conformément à une tradition térentienne minoritaire illustrée
pour nous par le manuscrit P de Térence (Paris, BNF Lat. 7899).
Sans doute Donat lisait-il ainsi.
122. Wessner suivait une correction
d᾽Estienne (1529) en "interrogatio" qui rend un parallélisme
élégant à la tournure beaucoup plus heurtée dans les manuscrits
qui lisent "interrogat". La phrase telle quelle se comprend et
"interrogatio" est une lectio facilior. Le sens n᾽en est pas
affecté.
123. Wessner édite "hodie indixerat
pater filio cum supra et Pamphilo et Glycerio disturbatae", où
"disturbatae" est une ingénieuse correction d᾽Estienne (1529), les
manuscrits unanimes portant "distributae", qui se comprend
également, et qui est une lectio difficilior. Pour le "hodie",
seuls Om donnent autre chose qui a toutes les chances d᾽être le
bon texte, "odio". En effet le premier "hodie" a pu entraîner
mécaniquement le second sans doute à date très ancienne car la
lecture "hodie" est attestée dans toutes les familles. Si c᾽est
une correction de copiste elle est en tout cas extraordinairement
adroite. Ce qui pourrait en revanche défendre une origine ancienne
c᾽est que ni O ni m n᾽ont le premier "hodie", ce qui a peut-être
protégé "odio" d᾽une réfection analogique sur le premier
"hodie".
124. On notera l᾽inconséquence dans
la graphie de
apud, que
nous conservons.
125. L᾽insertion
de la seconde main indiquée dans le lemme précédent sous le numéro
2bis se trouve ici dans l᾽édition Wessner et brise la logique du
commentaire.
126. Wessner édite ici
habundo qui n᾽a guère de sens, en revanche sans l᾽aspiration le
commentaire se comprend parfaitement. Pourquoi pas sat habendo,
complétant la réplique précédente: «je ferai ce qu᾽il faut pour
qu᾽on ne me la donne pas à épouser. Cha.-en en ayant déjà
une»?
127. Si l᾽on en croit le manuscrit
V, il faut lire ici un
se qui généralement n᾽est pas
retenu par les éditeurs de Térence.
128. Numéroté
5 par erreur dans
l᾽édition Wessner. Nous rétablissons pour les deux lemmes
suivants.
129. Nouvelle incohérence textuelle, Donat hésitant
entre hoc et hac comme d᾽ailleurs la tradition manuscrite
elle-même.
130. Nouvelle incohérence textuelle,
Donat hésitant entre suam sententiam et sententiam seul.
131. Cette insertion de la seconde main se trouve
chez Wessner après sexu et coupe le commentaire. Nous la plaçons à
un endroit moins gênant pour la lecture.
132. Ce commentaire de la seconde main se trouve,
dans l᾽édition Wessner, après le mot
possit et sépare le commentaire de
la citation de Ménandre. Nous le plaçons ici à ce qui est sans
doute sa juste place, puisqu᾽il commente un mot du vers
407.
133. Ici se place
dans l᾽édition Wessner l᾽ajout de la seconde main, qui, de toute
évidence, brise la logique du commentaire. Nous la plaçons là où
elle est la plus pertinente.
134. Incohérence graphique déjà notée au commentaire
du vers 302.
135. Wessner
édite
cadere spe qui n᾽a
guère de sens, car Térence dit
uxore
excidit. Suivant le manuscrit V avant correction, nous
préférons éditer ici
saepe.
136. La seconde main coupe ici le commentaire; nous
restituons la succession la plus claire.
137. La seconde
main coupe ici le commentaire; nous restituons la succession la
plus claire.
138. Wessner édite après ce lemme le
commentaire que l᾽on trouve en 443, 3. Nous laissons quant à nous
ce lemme vide, car la répétition du commentaire ne se justifie
absolument pas.
139. Wessner édite
perpercit, mais un parfait dans ce
contexte est difficilement compréhensible, à moins de construire
parcere ne. Nous choisissons de reprendre en partie une conjecture
de Teuber.
140. Le commentaire de ce vers présente des signes
évidents de désordre, ou d᾽une fusion incomplète de deux versions.
Le commentaire de
1 est intégralement repris en
5 et
2 et
4 présentent de fortes similitudes. Nous laissons cependant le texte
tel qu᾽il est en raison de l᾽intérêt que peut présenter ce texte
pour la formation même du commentaire.
141. Nous supprimons ici de l᾽édition Wessner le ut
rajouté par Schopen qui croit reconnaître une citation d᾽Eun. 1,
9-10, dans ce qui est sans doute plutôt un énoncé général.
142. Le commentaire de la seconde main se place ici
et brise complètement la logique de l᾽explication onomastique.
Nous le plaçons à un endroit plus commode.
143. Le texte de
Wessner in proscaenio est incompréhensible. Car le personnage est
en fait dans les coulisses ou postscenium, pour donner l᾽illusion
qu᾽elle crie depuis l᾽intérieur de la maison. Nous rétablissons le
mot postscaenium évident en raison de la suite du
commentaire.
144. Le texte est ici
particulièrement délicat, même si le sens se comprend aisément à
partir de ce qui suit, en particulier de la mention des pudica
dans la réponse aux reproches faits à Térence. Il s᾽agit de toute
évidence de considérer qu᾽en disant «on la lave», les poètes
euphémisent le fait qu᾽on lui lave les organes génitaux. On peut
donc faire droit à la conjecture de Sabbadini qui lit pro parte
totum. Reste alors à reconstituer le reste à partir du texte des
MSS: cum lauisse se aut non lauisse pro parte totum significantes.
Significantes n᾽étant pas constructible en l᾽état, on peut sans
doute penser à faire droit en partie au texte de V significat ou
peut-être plutôt significans. Il reste alors à comprendre ce qui a
pu se passer dans le segment cum lauisse se aut non lauisse.
Remarquons d᾽abord que aut non lauisse a l᾽air d᾽une glose insérée
sur un passage mal compris ou peut-être pour sauver un segment cum
lauisse se lauisse qui n᾽a aucun sens. Peut-être faut-il alors
comprendre cum lauisse sexum lauisse pro parte totum signifians et
traduire «en voulant dire avec le verbe lauisse, lui laver les
parties génitales en utilisant le tout pour la partie». Térence
est alors plus près du sens propre en ce qu᾽il substitue au très
euphémistique «elle», le moins euphémistique neutre pluriel qui
renvoie aux muliebria pudica.
145. Ici se place le commentaire de
la seconde main qui brise la continuité du discours. Nous le
replaçons à un endroit moins gênant.
146. Ici se
place le commentaire de la seconde main qui brise la continuité du
discours. Nous le replaçons à un endroit moins gênant.
147. Ici se place le commentaire de
la seconde main qui brise la continuité du discours. Nous le
replaçons à un endroit moins gênant.
148. Cette répétition n᾽a aucun
sens, nous proposons donc, comme le fait Wessner, de ne pas la
conserver.
149. Ici se place un commentaire de
la seconde main qui brise la continuité du discours. Nous le
replaçons à un endroit moins gênant.
150. Ici se
place un commentaire de la seconde main qui brise la continuité du
discours. Nous le replaçons à un endroit moins gênant.
151. Ici se place
un commentaire de la seconde main qui brise la continuité du
discours. Nous le replaçons à un endroit moins gênant.
152. Wessner juge bon ici de restituer ce membre de
phrase qu᾽il ne trouve pas dans les MSS, mais il a manifestement
tort, car le texte est parfaitement clair si l᾽on remet la seconde
main à une place plus logique qu᾽au milieu d᾽une scholie.
153. L᾽ajout de la seconde main se
place ici est brise la continuité du commentaire. Nous le
déplaçons à un endroit moins gênant.
154. Erreur manifeste de
numérotation chez Wessner (5). Nous corrigeons.
155. L᾽ajout de la seconde main se
place ici est brise la continuité du commentaire. Nous le
déplaçons à un endroit moins gênant.
156. L᾽annotateur place ici un
commentaire qui brise la logique du développement. Nous le plaçons
à un endroit plus commode.
157. L᾽annotateur place ici un commentaire qui brise
la logique du développement. Nous le plaçons à un endroit plus
commode.
158. L᾽annotateur place ici un commentaire qui brise
la logique du développement. Nous le plaçons à un endroit plus
commode.
159. De façon assez étrange,
Wessner conserve le texte des manuscrits en y voyant un locus
desperatus et édite + pronuntiabat habetur significatio + qui n᾽a
évidemment aucun sens. On voit pourtant à son apparat comment ce
passage a pu se corrompre jusqu᾽à devenir incompréhensible. V
porte pronoĩe hoc non habet significatum. Le tilde sur le mot
paraît indiquer une forme pronomine. A défaut d᾽un texte sauvable
sur tout le passage chez A et B, on peut cependant leur accorder
significatio et considérer que pronomine hoc habet significatio a
pu dérouter et entraîner dès le stade β des tentatives de
restauration. Toutefois le sens est clair. Donat veut dire ici
qu᾽inter n᾽est pas une préposition, mais un préverbe, ce qu᾽il
explique ensuite. Nous pouvons donc en conservant tout ce qui est
récupérable dans les MSS proposer une restauration comme pro
nomine hoc non habet significationem.
160. Nous éditons successus
esse fortunae en nous conformant aux manuscrits BC et V qui
ommettent atque. Le sens nous paraît plus clair ainsi.
161. Le commentaire de
la seconde main brise ici le raisonnement, nous le déplaçons là où
il doit se trouver pour respecter la logique de
l᾽argumentation.
162. Le commentaire de la seconde main brise ici le
raisonnement, nous le déplaçons là où il doit se trouver pour
respecter la logique de l᾽argumentation.
163. Eius uicinitatis edd.
164. Le
commentaire de Donat laisse supposer un changement de scène à cet
endroit là où les éditeurs modernes préfèrent voir la suite de la
scène précédente.
165. Le commentaire de la seconde
main brise la logique de cette scholie. Nous le déplaçons à une
place moins gênante.
166. De toute évidence, Donat lit ici at, aut ou
quelque chose de ce genre.
167. Il est difficile de dire à quoi
correspond cette initiale. Certains manuscrits proposent
tibi.
168. Bien qu᾽il
puisse se comprendre à cet endroit, nous déplaçons légèrement le
commentaire de la seconde main, afin de maintenir la cohérence des
citations.
169. Wessner
considère probablement à juste titre que rebus ici, impossible
dans le vers, est un ajout de scribe pour préciser le sens du
vers.
170. On admet généralement qu᾽il
faut comprendre non pas "fils de Claudius", comme on pourrait s᾽y
attendre, mais "affranchi" de Claudius.
171. Comprendre que la formule normale est
Terenti Andria (Térence,
L᾽Andrienne), mais que, le poète étant totalement
inconnu, l᾽effet publicitaire de son nom est absolument nul. On
préfère donc donner le titre d᾽abord, afin d᾽intriguer les
spectateurs avec le sujet, sans risquer de les effrayer avec un
poète nouveau.
172. C᾽est-à-dire en costume grec
(pallium).
173. Par le verbe "sortir" (egredior), Donat entend non
pas "sortir de scène", comme aujourd᾽hui, mais sortir d᾽une des
maisons qui constituent le décor. Il faut donc comprendre que ce
qui pour Donat est une "sortie" est pour nous une
"entrée".
174. Les entrées sont limitées à cinq, mais rien n᾽oblige le
poète à faire entrer tous ses personnages cinq fois.
175. Il s᾽agit des
éditeurs et commentateurs antérieurs de Térence, Donat affirmant
ainsi qu᾽il reprend la division traditionnelle de la pièce, sans
préjuger outre mesure de sa valeur.
176. C᾽est-à-dire qu᾽ils ont supposé des changements
d᾽acte là où il était possible de voir un moment de scène vide,
même si rien dans le texte ne le laisse explicitement
supposer.
177. Comprendre que
Térence souffre de se voir dénié le titre de poète que le prologue
lui rend ici.
178. Il faut par exemple reprendre
le pronom du vers 869 : "nonne te miseret mei ?".
179. Donat souligne
que "ut" peut être aussi un adverbe, toutefois, dire que c᾽est
"parfois" une conjonction revient à nier que dans l᾽immense
majorité de ses emplois "ut" est une conjonction.
180. Ce
commentaire n᾽est pas très clair, en particulier pour ce qui
concerne le lien avec la citation virgilienne. Toutefois, le
contexte du passage virgilien peut éclairer le sens : le poète se
prépare à évoquer les origines du conflit qui va constituer la fin
du poème. C᾽est donc la logique même des choses qui le conduit à
présenter Latinus.
181. Cela illustre le développement ex
contrario.
182. Donat, ou un autre compilateur,
puisqu᾽il s"agit de ce que Wessner identifie comme la deuxième
main, signale qu᾽ici le pronom relatif a ici une valeur de
conjonction, ce que nous lions, nous, plutôt à l᾽usage du
subjonctif.
183. La différence dont parle Donat ne se trouve pas
dans
Les Tusculanes telles que nous les avons, ni
ailleurs chez Cicéron.
184. L᾽exposé des griefs est en réalité ce qui suit,
c᾽est-à-dire l᾽exposé des griefs que Luscius a contre
Térence.
185. Donat poursuit sa réflexion autour de la
désignation des poètes par un dérivé du verbe grec signifiant
"faire". Cf. 3, 3.
186. Cette référence chiffrée est
absolument exceptionnelle, et donc peut paraître suspecte.
D᾽ordinaire on est beaucoup plus vague et on dit "dans le premier
acte", ou "dans le début", etc.
187. C᾽est-à-dire la forme
syncopée et la forme pleine du même verbe au même temps et à la
même personne.
188. Dans cette differentia,
Donat veut dire que le poème, parce qu᾽il est acte de langage,
rentre dans les catégories les plus générales de classement des
discours.
189. La notion de
"commodum" est ici proche de celle de
πρέπον. Cicéron emploie d᾽ailleurs
"commode" à propos de
L᾽Andrienne de Térence :
Partitur apud Terentium breuiter et commode senex in Andria, quae
cognoscere libertum uelit (Le vieillard dans
L᾽Andrienne de Térence fait un plan bref et approprié
de ce dont il veut informer son affranchi).
190. Première apparition dans la pièce du système des
problèmes ("quaestiones", ou "problemata", ou "zetemata"), lieux
difficiles à interpréter ou contradictoires, et pour lesquels le
commentateur propose une solution.
191. Donat
précise qu᾽on peut lire soit "faciuntne etc.", avec la particule
interrogative enclitique "-ne" (e bref), soit "faciunt, ne, etc.",
avec adverbe "ne" (e long), renforcement d᾽une affirmation. Du
coup, le "quorum" (parmi eux) de la scholie
1 ne saurait reprendre
les seuls tenants de l᾽affirmation, qui seraient l᾽objet d᾽une
subdivision, car la scholie serait alors incohérente. Il reprend
en fait les deux catégories et complète la première information :
"ne" équivaut à "nonne" (donc c᾽est un interro-négatif) ou biern
il équivaut à "ualde", donc c᾽est une affirmation renforcée. C᾽est
plutôt, d᾽ailleurs, vers cette deuxième solution qu᾽il semble
pencher dans la scholie 3.
192. Donat place Ennius au-dessus de Plaute sans doute
parce qu᾽il est poète épique et non comique. De ce fait, Donat
reprend à son compte la hiérarchie des genres. On sait en quelle
estime était Ennius à l᾽époque de Cicéron, mais le fait que
Claudien (Cons. Stil. 3, praef.) se compare encore à lui à la fin
du IVe siècle montre que cet auteur, à défaut d᾽être sans doute
encore lu couramment, demeurait la référence pour la poésie
antévirgilienne.
193. La deuxième main
propose une sorte d᾽explication étymologique du verbe "faueo"
compris comme "fauorem facio".
194. Le jeu sur
"orator" "exorator" explique le jeu précédent sur "cognoscite"
"noscite". Il s᾽agit d᾽un jeu sur les variations de préfixes. Sur
le texte de la scholie, voir la note apposée au texte latin. Le
rapprochement entre les deux pièces est sans doute facilité par le
contexte juridique des deux prologues.
195. Il faut se souvenir que
L᾽Andrienne est la première comédie représentée par
Térence. Donat tient compte ici de l᾽évolution de la pensée du
poète au fil de sa carrière.
196. Donat rappelle que
la forme "reliquum" peut en latin archaïque être sentie comme un
génitif pluriel.
197. Donat envisage en réalité deux manière de
composer une pièce. Soit le poète invente totalement l᾽intrigue,
soit il l᾽emprunte à un modèle grec, mais, dans ce cas, il n᾽a pas
le droit de recourir à une autre pièce grecque qu᾽il mêlerait à
son modèle dominant. C᾽est ce que signifie "laisser le modèle grec
intact", autrement dit se contenter de le traduire.
198. Placée ici cette scholie n᾽a pas grand sens,
mais ce que dit Donat est évident. A partir du moment où Térence
attire l᾽antécédent "comoediae" dans la relative, celui-ci devient
obligatoirement "comoedias", le retour au nominatif est alors
assez brutal car on lit "comoedias spectandae", ce qui ne peut
manquer d᾽évoquer au commentateur la figure de syllepse.
199. Dans
L᾽Eunuque, 565-566, Donat
commente de la même façon le substantif "spectator" qui signifie
selon lui "connaisseur". Autant ce sens paraît s᾽imposer dans
L᾽Eunuque, autant ici le sens courant de "regarder"
paraît suffire. Le commentaire est sans nul doute induit par
"exigendae" qui constitue l᾽autre terme de l᾽alternative.
200. Donat donne une sorte d᾽étymologie bilingue.
L᾽élément "-igendae" est rapproché à juste titre du verbe "agere",
et le préverbe est dit en grec, pour souligner qu᾽il a bel et bien
son sens spatial, car, à l᾽époque de Donat, "exigere" ne veut plus
dire de manière courante "mettre dehors", mais
"exiger".
201. L᾽expression "argumenti narratio" définit cette
première scène comme une scène protatique (cf. Evanthius à propos
de la "protasis" (7, 4) : la protase est le premier acte de la
fable, où l᾽on développe une partie de l᾽intrigue, "pars
argumenti").
202. cf. 6, 1 : "non qui
argumentum narret" : en effet, on n᾽a pas eu affaire ici à un
prologue "argumentativus", mais à un prologue "commendativus"
(Evanthius, 7, 2).
203. cf. Evanthius 3,
2 pour la
définition des "θεοὶ ἀπὸ μηχανῆς" : ce sont les dieux qu᾽on
descend de la machine pour qu᾽ils viennent raconter
l᾽intrigue.
204. Evanthius (3, 2) : les personnages protatiques
sont des personnages extérieurs à l᾽intrigue et qu᾽on met sur
scène. Evanthius note que Térence en fait un usage fréquent pour
faire connaître plus facilement l᾽intrigue.
205. "Et" conviendrait que "ou" mieux au développement
de l᾽ellipse. En effet, le tour non elliptique serait "paucis
uerbis te uolo colloqui".
206. La remarque concerne à nouveau "dum", cette
fois accroché à une interjection.
207. L᾽intertexte de la seconde main est ici
clairement un passage de Quintilien résumant un passage du
Gorgias de Platon : cf. Quint. 2, 15, 25.
208. L᾽emploi du verbe grec s᾽explique
probablement par la construction au datif grec qui suit,
impossible en latin. Le commentateur normalise la construction en
remontant la phrase grecque jusqu᾽au verbe. L᾽ensemble est induit
par le fait que Donat a souhaité démarquer les autonymes latins
"nempe" et "immo" par l᾽article grec, qui sert de délimiteur
d᾽autonymie (ainsi chez des grammairiens latins, par exemple
Priscien). Le verbe remplace ici le terme "antithesis", qui est
formé sur lui et qui est d᾽allure plus technique. On retrouve le
verbe dans le commentaire aux Adelphes, 72,
2 (
καλῶς ἀντέθηκεν), sans
que l᾽emploi du grec soit cette fois justifié par quoi que ce
soit.
209. Cette étymologie se trouve chez
différents grammairiens. Ainsi chez Probus (GL 4, 47, 16) : "Nam
et Graeci
ἀπὸ τῆς
ἀρετῆς, a uirtute, censebant artem esse dicendam. Vnde
et ueteres artem pro uirtute frequenter usurpant" (de fait, les
Grecs aussi pensaient qu᾽il faut faire venir "ars" de
ἀρετή. De là vient
également le fait que les Anciens employaient fréquemment "ars" à
la place de "uirtus"). On la trouve également chez Cassiodore,
Diomède, Isidore de Séville. Gavoille (2000) analyse ainsi ce
rapprochement : "Cette étymologie synchronique a le mérite de nous
renseigner sur la conscience des utilisateurs de la langue : c᾽est
une notion commune de performance ou d᾽excellence qui doit motiver
le rapprochement avec
ἀρετή". Cette "notion commune"
d᾽excellence explique l᾽emploi fréquent de "ars" à la place de
"virtus" dont parle Probus.
210. "Remarquable", en raison de la non-conformité de
ces qualités avec l᾽éthos habituel de l᾽esclave de comédie.
211. Il s᾽agit d᾽une remarque de syntaxe opposant la
proposition interrogative indirecte en "quid" à la relative en
"quod". Donat paraît comprendre que "exspecto quod uelis"
signifierait quelque chose comme "j᾽attends un signe de ta
volonté", sans impliquer que le personnage désire savoir ce que
l᾽autre veut. Donat construit quand à lui "exspecto scire quid
uelis" (j᾽attends pour savoir ce que tu veux). C᾽est en quelque
sorte la construction d᾽"exspecto" qui lui donne son sens de verbe
de désir.
212. Chez Cicéron, la recommandation est ce qui permet
de se montrer sous un jour favorable. Or., 124 : "Principia
uerecunda, nondum elatis incensa uerbis, sed acuta sententiis vel
ad offensionem aduersarii uel ad commendationem sui". (Trad. A.
Yon : [à propos de l᾽homme éloquent] Ses exordes seront réservés,
sans être encore enflammés par l᾽emploi d᾽un vocabulaire élevé,
mais aiguisés de traits destinés soit à jeter le discrédit sur
l᾽adversaire, soit à se faire soi-même bien voir).
213. Et
non pas la répétition d᾽un fait ponctuel comme le français "au
restaurant il prend toujours un café", face à "il est toujours
imperturbable".
214. Selon
Cicéron (Or., 201) : "materia in verbis, tractatio in conlocatione
verborum" (la matière réside dans les mots, la disposition porte
sur leur placement).
215. Un terme qui équivaut certainement au grec
χάρις. Cicéron
ne parlerait pas de "gratia" (terme trop connoté politiquement et
socialement à l᾽époque classique), mais de "uenustas". Ici, cette
grâce résulte de ce que Térence a trouvé l᾽expression la plus
juste, la disposition des mots la plus exacte. A comparer avec ce
que dit Cicéron des proverbes et mots d᾽esprits, qui perdent leur
"uenustas" si on change l᾽ordre des mots (De Or., II, 258 :
mutatis uerbis non possunt retinere eamdem uenustatem (une fois
changé les mots, les passages ne peuvent garder le même
charme).
216. Donat trouve "gracieux" le fait d᾽exposer
successivement et dans l᾽ordre logique les deux états successifs
du personnage d᾽autant que ces deux états marquent une progression
considérable dans le statut social de Sosie, de même que, pour le
malade, recouvrer la santé constitue un progrès notable.
217. C᾽est-à-dire que "libertus" suppose que l᾽on soit
affranchi par quelqu᾽un et donc on n᾽est "libertus" que si on a un
"patronus". Il en va donc de ce mot comme des célèbres noms
relatifs "père", "fils" etc. qui supposent que, pour être père, il
faut des enfants, pour être fils, il faut un père, etc.
218. On voit mal par quel procédé, tant les deux
citations sont dissemblables. Peut-être est-ce "scis ut" qui
constitue l᾽emprunt virgilien à Térence.
219. Simon attend
maintenant une réciprocité au bienfait qu᾽il a eu envers
Sosie.
220. Ce
qui suppose que l᾽auteur de la prétendue seconde main a sous les
yeux le texte "multo" dont Donat dira un mot en scholie 6.
221. Donat oppose deux
constructions : soit on comprend "le reproche que l᾽on fait à
quelqu᾽un qui a oublié un bienfait" (dans ce cas "immemoris" est
complément de "exprobratio" et "beneficii" complément
d᾽"immemoris", soit on comprend "exprobratio benefici immemoris"
(le reproche d᾽un bienfait oublié) et "immemoris" est épithète de
"beneficii".
222. Remarque grammaticale dont on trouve l᾽écho chez
Priscien (GL, 2, 341, 3) : "antiquissimi hic et haec memoris et
hoc memore proferebant" (à l᾽époque très archaïque on disait
"memoris, memoris, memore", au masculin, féminin et neutre).
L᾽adjectif dont le neutre est "immemore" est attesté au féminin
"immemoris" chez Cécilius Statius (frg.
31 Ribbeck=Epiklèros 2).
La remarque de Donat est ici à la fois morphologique (le génitif
"immemoris" qu᾽on trouve chez Térence procède d᾽un adjectif
archaïque "immemoris, -is, -e", et non du classique "immemor,
-oris") et sémantique (l᾽adjectif signifie non pas "qui n᾽a pas de
mémoire" mais "qui ne laisse pas de trace en mémoire", "qui se
laisse oublier").
223. Donat reprend
largement Cic, De Inv., I,
33 (à propos de la "partitio", ici
nommée "divisiones)", mais est encore plus précis que Cic (ex. :
il indique qu᾽on a une division de la vie du fils en deux
parties). But de la "partitio", selon De Inv. : la "partitio" (ou
ici "divisio") n᾽implique pas une vue parcellaire du plan du
discours, mais plutôt une vue complète ("absolutio", De Inv., I,
32[20]), permettant une appréhension synthétique du
propos.
224. Ephebia est un hapax de Donat.
225. Ce texte,
chahuté par la tradition (voir note apposée au texte latin), est
en réalité un commentaire extrêmement subtil. Donat, qui lit
sûrement, comme une partie de la tradition térentienne,
"prohibebat" au lieu de "prohibebant" (sans quoi il ne saurait y
avoir trois solutions), commence par dire que le groupe "aetas
metus magister" fonctionne comme un seul sujet qui se construit
"l᾽âge, ce maître ès peurs". Dans ce cas, "metus" est un génitif
complément de "magister", lui-même apposé à "aetas". Puis Donat
indique que le groupe "aetas metus magister" peut également former
deux sujets, "aetas" d᾽un côté, de l᾽autre "metus magister", où
"magister" est apposé au nominatif "metus", ce qui se comprend,
comme l᾽indique sa reformulation : "l᾽âge, la peur (ce
maître)...". Enfin, dans la scholie 3, il indique qu᾽il peut y
avoir trois sujets juxtaposés et qu᾽on peut comprendre : "l᾽âge,
la peur, le pédagogue".
226. En fin de phrase
cela se nomme "productio".
227. La faute est dans le passage d᾽un
inanimé "studium" à un animé "philosophos".
228. Cf.
67,
40 et Evanthius, à propos de l᾽usage que la nouvelle comédie
fait des "utiles sententiae".
229. Voir par
exemple,
Laelius,
89 qui cite et commente ce vers
dans un sens bien plus moral.
230. D᾽après le
De Inventione, l᾽honestum
n᾽est pas sur le même plan que le probabile et le necessarium.
L᾽honestum est un genre de cause (genus causarum, De Inv., I,
20) ; il est aussi un précepte du genre délibératif (ad
deliberationem praeceptum, II, 157), avec l᾽utile. Le necessarium
et le probabile sont des modes de l᾽argumentation (I, 44 : omnis
argumentatio…aut probabilis aut necessaria esse
debebit).
231. Le
vraisemblable est une des qualités de la narration (ueri similem
esse et apertam et breuem, De Or., II, 83).
232. Sur ce passage voir la note apposée à Pho. 95,
2.
233. Donat
souligne ici sans doute un jeu métathéâtral. En disant
l᾽Andrienne, Sosie peut tout aussi bien vouloir dire
L᾽Andrienne qui va être représentée. Voir scholie
2.
234. Donat constate que pour un même adjectif de la
première classe, il existe deux formations adverbiales, l᾽une
attendue "dure", l᾽autre inattendue puisque théoriquement réservée
aux adjectifs de la deuxième classe "duriter". Mais la coexistence
des deux formes suppose chez lui une différence de sens. Toutefois
les grammairiens latins ont de forts doutes sur l᾽existence de la
forme "dure". Cela est d᾽autant plus troublant que Donat se
contredit. Il commence, en conformité avec sa grammaire, par dire
que "duriter" fait exception et qu᾽on devrait avoir "dure" qui
n᾽existe pas, puis il atteste l᾽existence du doublet en créant (ou
reprenant on ne sait trop d᾽où) une differentia. Priscien est le
seul des grammairiens avec ce passage de Donat à accorder quelque
crédit à l᾽existence de "dure", qui de fait est attesté chez
Cicéron (une fois), Horace (une fois) et Apulée. L᾽exemple
d᾽Horace (Ep. 2, 1, 66, avec "antique") montre cependant que le
mot doit être archaïque. L᾽emploi des démonstratifs ajoute encore
à la confusion, puisqu᾽on aboutit à un énoncé absolument
contradictoire sur le sens de "duriter", qui renvoie à la notion
de peine dans l᾽expression "illud ad laborem", alors que Donat
vient de dire que "duriter" est "sine sensu laboris".
235. Donat comprend "un et un autre
de deux", ce qui revient à dire qu᾽il y a trois amants, ce que
confirme les vers 86-87, où on voit Phèdre, Clinias et Nicératus
se partager les faveurs de la courtisane. Ce qui est assez forcé,
c᾽est de tirer de l᾽exemple virgilien l᾽idée que "alter" désigne
le troisième et non le deuxième car chez Virgile "alter ab
undecimo" signifie "neuvième" et non "dixième". Grammaticalement
il appuie son raisonnement sur la présence d᾽une succession "unus
alter" là où l᾽on attendrait soit "primus alter", soit "alter
alter". Dans ces deux cas, "alter" ne signifierait que
"deuxième".
236. Donat veut absolument disculper la
courtisane. Pour cette raison, il considère que Térence fait
imputer à la volonté de la jeune femme ses activités honnêtes et à
la nature humaine, contre laquelle on ne peut sans doute rien, les
activités de prostitution qu᾽elle exerce ensuite.
237. Il s᾽agit évidemment d᾽un commentaire
étymologique.
238. Donat
distingue dans la forme "esset" deux homonymes, qu᾽oppose la
quantité du "e" initial. Avec "e" long, il s᾽agit du verbe "edo"
(manger), avec "e" bref il s᾽agit du verbe "être". Donat semble
vouloir dire que ses exemplaires peuvent porter des signes
permettant d᾽indiquer la quantité quand celle-ci pose une
difficulté en influant sur le sens, comme ici. On pourrait
supposer un recours au macron ou à l᾽apex. On notera de plus que
les deux solutions "être" ou "manger" sont possibles ici.
239. L᾽idiotisme paraît ici
reposer sur le recours à une métaphore empruntée à la chasse. Cela
dit, on voit mal en quoi cela est spécifique du personnage. On
pourrait supposer que le texte n᾽est pas exactement celui-là, mais
plutôt "captus est habet ἰδιωτισμός id est uulneratus est etc.",
la scholie portant alors sur les deux expressions rattachées au
vocabulaire du Cirque.
240. Cette remarque a
probablement pour but soit 1-d᾽éviter la confusion avec
l᾽impératif de "maneo" (reste), qui serait en incise, soit 2-de
souligner que "mane" qui est un nom est ici utilisé de manière
adverbiale, autrement dit sans déterminant ni préposition pour
garantir qu᾽il s᾽agit d᾽un nom.
241. Donat signale ainsi une
asyndète, jugée par les puristes comme anormale entre deux
phrases, et complète avec la liaison qu᾽il déduit du
contexte.
242. Même tour au masculin au
lieu du neutre. Le pléonasme repose sur la présence conjointe
d᾽une négation et d᾽un forclusif par là-même inutile.
243. Ou "si elle était pauvre" ce qui est
indiscernable en Latin.
244. Donat emploie visiblement
συντομία comme synonyme de "βραχυλογία" (formule brève et
frappante). Or, traditionnellement (chez Platon, Aristote, Rh. à
Alex., chez les sophistes, ou Démétrios de Phalère), "συντομία"
désigne une qualité du style, non une formule brève (à la
différence de "βραχυλογία", qui peut désigner soit une qualité du
style, soit la brachylogie proprement dite). Par contre, les
rhétoriques latines classiques, elles, peuvent employer le terme
de "breuitas" à la fois pour désigner une qualité générale du
style et une forme brève (en l᾽occurrence la brachylogie :
De Oratore, III, 202). L᾽usage que Donat fait de
"συντομία" se fait donc certainement par contamination avec celui
du terme "breuitas".
245. Le mot "ἀνάμνησις" est ici rapproché de
"commemoratio". Les deux termes impliquent que l᾽on remette en
lumière, d᾽une manière synthétique, des événements connus de tous.
Cicéron (Or., 34, 120) emploie, par exemple, "commemoratio" pour
souligner l᾽intérêt pragmatique du bref rappel du passé historique
("commemoratio antiquitatis"). Ici, le rappel est interne à
l᾽intrigue, et sa fonction est essentiellement de "docere". Cette
"ἀνάμνησις" met donc en lumière l᾽extrême cohérence de la pièce,
où tout est solidaire et paraît avoir été composé d᾽un seul tenant
(Evanthius 3, 7 : "aptum ex se totum et uno corpore uideatur esse
compositum").
246. Il y a ici une
réflexion sur les limites du genre comique et l᾽intégration de la
mort dans la comédie. En effet, apparemment, la mort n᾽a pas sa
place dans la comédie : cf. Evanthius 4, 2 : "dans la comédie…les
attaques et les périls sont de faible portée" (in comoedia…parui
impetus periculorum). Mais ici, selon Donat, la mort ne remet pas
en cause le comique, pour deux raisons : 1-"cum ad necessitatem
argumenti referantur" : cette mort est ici un élément d᾽une
intrigue purement fictive, alors qu᾽une mort de tragédie, elle,
serait tirée de l᾽Histoire (cf. Evanthius 4, 2 : "omnis comoedia
de fictis est argumentis, tragoedia saepe de historia fide
petitur"). 2-les conséquences de cette mort ne vont pas contre les
principes du genre comique, et en particulier ce principe selon
lequel dans la comédie le début est agité et la fin (exitus)
paisible (Evanthius), puisque cette mort n᾽entraîne pas de risques
majeurs ("aut meretrix sumitur aut…aut"). C᾽est pourquoi la
comédie, à la différence de la tragédie, demeure, malgré
l᾽évocation de la mort, le domaine du juste milieu ("mediocri
tristitia" fait écho aux propos d᾽Evanthius 4, 2 : "in comoedia
mediocres fortunae hominum").
247. Donat indique ici qu᾽un geste doit suffire à en
dire long sur le contenu de la pensée du vieillard avant même
qu᾽il ne la formule. Il s ᾽agit évidemment d᾽une remarque de mise
en scène, indiquant comment il faut à la fois prononcer, gestuer
et rythmer ce vers.
248. L᾽"imitatio" (ici "μίμησις") est,
note fréquemment Evanthius, aux fondements de la définition de la
comédie (Evanth. 5, 1) : il reprend en effet la définition de
Cicéron, selon laquelle la comédie… est une imitation de la vie,
un miroir de l᾽usage, une image du réel. Or geste et parole sont
les deux éléments qui participent à cette imitation du réel
(Evanth. 5, 3 : "comoedia…, quia poema sub imitatione uitae atque
morum similitudine compositum est, in gestu et pronuntiatione
consistit"). Lorsque Simon s᾽imite lui-même en train de penser, on
a donc, en quelque sorte, une "imitatio" (avec "gestus" et
"pronuntiatio") dans l᾽"imitatio" que constitue la
comédie.
249. Donat distingue
ici cet emploi de "consuetudo" de l᾽emploi ordinaire du terme qui
s᾽applique au concubinage. Le mot ici est dans son sens le plus
neutre de "relation". Voir Pho. 161, 3.
250. Sur ce texte, voir la note apposée
au texte latin. Donat veut dire qu᾽il faut entendre "familiariter"
soit au sens propre et étymologique comme "de manière propre à la
᾽familia᾽" (scholie 2) ou métaphoriquement comme synonyme de
"grauiter", parce que les affaires de famille nous pèsent sur le
cœur (scholie 1).
251. Comprendre du nom de la fonction sociale
"paterfamilias".
252. En
réalité non, "efferre" est un mot parfaitement latin. Donat
suppose qu᾽il s᾽agit d᾽un emprunt du grec ἐκφέρειν, spécialisé
dans ce sens, cf. Hom. Il. 24, 786, alors qu᾽il ne s᾽agit bien sûr
que d᾽un héritage commun à l᾽Indo-européen.
253. L᾽éloge de Pamphile porte donc non seulement sur
la beauté, mais sur l᾽"honestum", qui, selon le De Inv., 1, 53,
159, comporte quatre parties : "Habet [honestas] igitur partes
quattuor : prudentiam, iustitiam, fortitudinem, temperantiam (ou
"modestia", selon Her., 3, 3 ; selon le De Inv., la "modestia" est
une subdivision de la "temperantia") (l᾽honnêteté a quatre
parties, la prudence, la justice, le courage et la tempérance).
Ici, c᾽est la "modestia" de Pamphile que met en valeur Térence.
Une "modestia" ainsi définie par le De Inv., 1, 54, 164 :
"modestia, per quam pudor honestus caram et stabilem comparat
auctoritatem" (La modestie consiste en une honorable réserve qui
nous assure une précieuse et durable autorité, trad. G. Achard).
Mettre sur scène des courtisanes qui ne soient pas des dépravées
est, selon Evanthius (3, 4), une innovation de Térence. Bien plus,
il a eu seul l᾽audace, en recherchant dans des intrigues fictives
un haut degré de réalisme, fût-ce contre les règles du genre
comique, de mettre sur la scène des courtisanes qui ne soient pas
méchantes ("quin etiam solus ausus est, cum in fictis argumentis
fidem ueritatis assequeretur, etiam contra praescripta comica
meretrices interdum non malas introducere").
254. Donat semble vouloir dire que le vers qu᾽il
commente ici, étant elliptique, on pourrait avoir tendance à
chercher le verbe qui manque dans le vers suivant. Mais, dit-il,
Térence ne procède pas ainsi et se satisfait très bien d᾽énoncés
inachevés.
255. Il s᾽agit d᾽excuser l᾽intérêt que
le jeune homme porte à la belle pleureuse et ainsi de commencer à
le disculper en indiquant que même son père s᾽est laissé attendrir
par ce spectacle.
256. "Liberalis" se rapporte au visage parce que
l᾽expression de la jeune femme montre qu᾽elle n᾽est pas de
condition vulgaire, "honesta" se rapporte à sa beauté extérieure,
c᾽est-à-dire à la façon modeste qu᾽elle a de se tenir, qui dénote
qu᾽elle n᾽est pas une courtisane.
257. Voir And. 108,
1.
258. Donat signale l᾽étymologie d᾽"exsequiae" sur le verbe
"sequor" (suivre).
259. Donat note une asyndète,
mais la figure porte en réalité sur ce qui suit, le vers
128 ne
contenant aucun mot de liaison.
260. S᾽il s᾽agit d᾽expliquer"
sepulchrum" par "se" + "pulchrum", alors il n᾽y a justement pas
antiphrase : le composé signifie dasn ce cas "non beau" et est
conforme au sens de "sepulchrum" (tombeau). L᾽étymologie par "se"
+ "pulchrum" se trouve chez Charisius (93, 6, "seorsum a
pulchro"), qui avance également une autre explication : l᾽élément
"se-" viendrait de "semis" (à moitié).
261. "Sine pulsu" traduit un étymon théorique"se
pulsum".
262. Le verbe n᾽existe pas. Conjecture de Rabbow :
"sepelire" s᾽expliquerait alors par "se-" + "pellere", non
attesté, de la famille de "pellere", avec préverbe "se" (chasser
au loin, éloigner pour mettre à part), d᾽où la glose par
"separare". La conjecture (avec néologisme "sepellere") est
intelligente, car toutes ces étymologies de "sepulchrum" ont en
commun d᾽utiliser un préfixe négatif "se-").
263. Ce qui est remarquable
aux yeux du grammairien, c᾽est que "funus", qui signifie ici "le
cadavre", est neutre et qu᾽il est repris ici par un féminin qui
désigne la morte.
264. Donat souligne ici la valeur généralisante de
l᾽impersonnel.
265. La
citation virgilienne est tronquée d᾽un vers entier, le vers
21 de
cette Bucolique, ce qui est d᾽autant plus incompréhensible que
c᾽est le vers qui comprend "flebant" à partir duquel se faisait le
rapprochement avec le vers de la comédie. Inadvertance de
l᾽archétype ? Le jeu intertextuel est intéressant puisqu᾽il s᾽agit
de la mort de Daphnis, le fondateur et le maître de la poésie
bucolique, de même qu᾽il s᾽agit chez Térence de la mort d᾽un
personnage qui va enclencher tout le mécanisme
comique.
266. L᾽argument par la volonté
est à la fois dans "dissimulatum" (acte volontaire) et dans
"indicat" (acte involontaire) ; l᾽argument par la possibilité est
dans "indicat", en l᾽espèce "impossibilité" de cacher son amour ;
l᾽argument régressif est plus difficile à déterminer ; sans doute
Donat considère-t-il qu᾽après avoir dit "exanimatus" Térence
affaiblit forcément la suite.
267. On n᾽est
pas sûr de comprendre ce qu᾽il y a de remarquable dans cet emploi.
S᾽agit-il de dire implicitement que la description confine à
l᾽hypotypose ? Ou que l᾽adverbe "ibi" est ici l᾽équivalent d᾽un
"eo modo" complément de manière ?
268. Ce que remarque Donat, c᾽est le choix systématique
d᾽un tour plus expressif que celui qu᾽on attend.
269. En exprimant l᾽idée selon laquelle les trois
manières de présenter un personnage ("persona") dans une action
quelconque sont les suivantes : "affectus", "factum", "dictum",
Donat s᾽inspire visiblement de la définition cicéronienne de la
narration concernant des personnes ("personae"), dans le De Inv.,
1, 19, 27. L᾽exemple donné par Cicéron concerne d᾽ailleurs
Les Adelphes de Térence ! "La narration qui concerne
les personnes est ainsi faite que l᾽on a l᾽impression de voir non
seulement les actions (᾽cum rebus ipsis᾽) elles-mêmes, mais aussi
le langage (᾽sermones᾽) et le caractère (᾽animi᾽) des personnages"
(trad. G. Achard).
270. Le rapport entre la
citation cicéronienne et le texte commenté est loin d᾽être
évident : sans doute faut-il penser que le point commun est dans
la caractère manifeste de ce qui est décrit.
271. Et non pas
seulement une belle action.
272. Donat se livre
ici à une formalisation de l᾽argumentation de Sosie : -Il s᾽agit
d᾽un raisonnement par conjecture ("ex coniectura"), puisque la
controverse repose sur un fait ("factum", De Inv., 1, 8, 11).
-Plus précisément, c᾽est un raisonnement par déduction : la
"ratiocinatio" est une adaptation rhétorique du syllogisme, fondée
sur des propositions probables ("probabile", De Inv., 1, 34, 57),
et qui, une fois exposée et connue en elle-même, se confirme par
sa propre force et sa propre justification ("sua ui et ratione)"
(trad. G. Achard). Ici, la "ratiocinati"o, qui s᾽inscrit dans une
controverse, est fondée sur l᾽opposition des contraires ("a
contrario").
273. Dans l᾽état de
cause conjectural ("coniecturalis constitutio", De Inv., 2, 16,
49, cf. 142, 115, 1), interviennent des lieux communs : il faut
attacher foi ou non aux soupçons, aux rumeurs, par exemple ; ou
alors (comme ici), il faut attacher foi ou non aux témoignages
("testibus credi oportere et non oportere"). Ici, on a une
opposition entre le témoignage de Chrémès et celui de
Simon.
274. Ils ᾽agit en
réalité d᾽un commentaire de syntaxe et de ponctuation. Donat ne
veut pas que l᾽on comprenne "indignum facinus comperisse
Pamphilum" (que Pamphile a découvert une forfait indigne), mais
que l᾽on comprenne que le sujet de "comperisse" est "Simo"
(autrement dit "se" à suppléer dans la proposition infinitive). De
ce fait, il demande dans la scholie suivante à ce qu᾽on ponctue
après facinus de manière à ce que la proposition infinitive
dépendant de "<se> comperisse" soit bien "Pamphilum pro
uxore habere hanc peregrinam".
275. Donat paraît ainsi
établir une differentia implicite entre "comperio" et un verbe du
type "inuenire". Dans son esprit "comperire" impliquerait que
l᾽emploi de ce verbe suppose, ce qui est souvent le cas, mais pas
toujours, que la personne qui instruit est différente de celle qui
apprend. Au contraire un verbe du type "inuenire" indique que la
personne s᾽instruit elle-même de ce qu᾽elle apprend et le découvre
par déduction.
276. Sur
l᾽"emphasis", cf. Quintilien 8, 2, 11: "Possunt uideri uerba quae
plus significant quam elocuntur in parte ponenda perspicuitatis :
intellectum enim adiuuant ; ego tamen libentius emphasim retulerim
ad ornatum orationis, quia non ut intellegatur efficit sed ut plus
intellegatur" (il peut sembler nécessaire de verser les mots qui
signifient plus que ce qu᾽ils disent sous la rubrique de la
clarté, car ils aident à la compréhension ; mais pour ma part je
mettrais plus volontiers l᾽emphase en relation avec
l᾽ornemantation verbale, parce qu᾽elle a pour effet non de faire
comprendre, mais de faire comprendre plus), et 8, 2, 83 : "...
emphasis, altiorem praebens intellectum quam quem uerba per se
ipsa declarant. Eius duae sunt species : altera quae plus
significat quam dicit, altera quae etiam id quod non dicit"
(l᾽emphase, qui offre une signification plus profonde que celle
que les mots mêmes indiquent. Il y en a de deux sortes : la
première qui signifie plus que ce qu᾽on dit, la seconde qui va
même jusqu᾽à dire ce qu᾽on ne disait pas). Il y a sans doute un
jeu étymologique sur le nom "Pamphilus". Le nom grec "Πάμφιλος"
signifie "cher à tous", ce qui n᾽est certes pas le cas à ce moment
de l᾽intrigue.
277. Le "et" de la seconde main est absurde car le
"nec" n᾽a, si on le maintient, plus aucune raison d᾽être, à moins,
ce qui n᾽est pas impossible mais improbable, que l᾽on y lise la
forme tout à fait courante équivalent à "ne...quidem". Or il se
trouve que cette forme ne se rencontre guère chez Donat. En tout
cas, s᾽il y a ici seconde main, il est certain que c᾽est cela
qu᾽elle a compris ; si la seconde main en revanche n᾽existe que
dans l᾽imagination de Wessner, il faut comprendre "et il ne dit
pas non plus ᾽amica᾽ etc.", ce qui attesterait chez Donat l᾽emploi
de "nec" pour "ne... quidem".
278. Ce que veut dire ici Donat est
que Térence fait dire à Simon "en lieu et place d᾽épouse", ce qui
est beaucoup plus grave que de dire "une maitresse". Le paradoxe
vient du fait que c᾽est la situation de concubinage et non le
sentiment qui le fait souffrir. Il y a là une préparation d᾽un
dénouement possible. En outre, cela renforce la cohérence du
personnage.
279. C᾽est-à-dire que les courtisanes étaient
surnommées les étrangères. Dans les intrigues comiques, il arrive
souvent, de fait, qu᾽une étrangère sans protection se trouve
obligée de vivre de ses charmes. Ou qu᾽elle en ait au moins la
réputation.
280. Donat signale que, si l᾽on prend
les vers 146-
147 comme appartenant à une seule et même réplique,
il y a une contradiction dans les termes, car en niant ("negare"),
Simon fait un mensonge effronté , ce qui est incompatible avec
l᾽adverbe "sedulo" qui signifie étymologiquement "sans ruse",
"ingénument" (cf. Pho. 428). Cela revient donc à dire "mentir en
toute franchise". D᾽où l᾽autre solution proposée: "sedulo"
pourrait être dans la bouche de Sosie, en interruption. Le passage
s᾽interprète alors: " Si. -et moi, là... So. Tu as tout dit sans
mentir? Si. -...je nie la chose".
281. Donat souligne que le fait de tout nier en bloc
vise pour le père à protéger la réputation de son fils, ce qui
implicitement revient, sinon à l᾽approuver, du moins à faire comme
s᾽il l᾽approuvait.
282. Donat souligne ici qu᾽on est à
un tournant de la scène. Simon a fini d᾽instruire le spectateur,
représenté par Sosie, de ses démêlés avec Chrémès. Il lui faut
encore présenter son attitude vis-à-vis de son fils : il sera
indulgent et pardonnera la faute ancienne, pour peu que le garçon
accepte désormais de lui obéir. Sur ce texte plus que controversé,
voir la note apposée au texte latin.
283. En réalité, il y a aposiopèse par ellipse, et il
est même constitutif de l᾽aposiopèse d᾽aboutir à un énoncé
elliptique. La distinction de Donat n᾽est donc pas purement
rhétorique, elle envisage deux manières de traiter cet énoncé, une
manière stylistique (aposiopèse) et une manière grammaticale
(ellipse). Quant à la nature de cette aposiopèse que le
commentateur n᾽a pas ici numérotée, il s᾽agit d᾽une interruption
et non par exemple d᾽une litote ou d᾽un euphémisme par
autocensure.
284. Donat signale ici qu᾽il y a imitation du
discours de son fils dans le discours de Simon. Ce procédé aurait
pu être clarifié, notamment à l᾽usage des lecteurs, au moyen d᾽un
verbe de déclaration susceptible de faire entendre cette
sous-énonciation. Sans le dire, Donat évoque ici ce qu᾽il appelle
des noms de "dialogismos" ou de "mimésis" (représentation de soi
et/ou d᾽un autre en train de parler).
285. Donat hésitait au vers
149 entre aposiopèse et ellipse (voir la note à ce vers). Ici il
tranche, c᾽est une aposiopèse. Notons que ce commentaire renforce
la vraisemblance de notre restitution du texte de 148,
3.
286. Il s᾽agit de la construction du discours
("diuisio") qui est un élément évidemment fondamental dans le
commentaire oratoire de ce que Donat considère bien, malgré ce
qu᾽il dit de l᾽intérêt dramaturgique de la présence de Sosie,
comme une unique tirade de Simon.
287. C᾽est
ainsi que Donat ici désigne l᾽adjectif verbal.
288. Donat fait peut-être ici
remarquer le tour "ab illo animaduertenda", comme si "ab illo"
était un complément d᾽agent, alors qu᾽on attend un datif à côté
d᾽un adjectif verbal. Mais en réalité, "ab illo" développe
"iniuria" (une mauvaise manière émanant de lui), comme cela
ressort de son commentaire 156, 5, où il explique qu᾽"ab illo
iniuria" est plus clair qu᾽"eius iniuria" (génitif objectif ou
subjectif ? "eius" masculin ou féminin ?).
289. Donat met en garde contre une
mésinterprétation qui conduirait à voir ici un solécisme. Le tour
"ab eo" n᾽est pas induit par l᾽adjectif verbal de sens passif (il
faudrait un datif), mais par "iniuria", comprendre "iniuria ab
illo facta" (un affront venant de lui, ou fait par lui). On peut
aussi comprendre, avec la scholie
4 que Donat veut que l᾽on
construise comme s᾽il y avait "uindicanda ab illo iniuria" au sens
de "tirer sur lui vengeance d᾽un affront".
290. Evidemment selon qu᾽on interprète le
pronom comme, respectivement, un génitif objectif ou un génitif
subjectif.
291. C᾽est-à-dire qu᾽il s᾽agit d᾽un accusatif de
relation.
292. Otto signale ce proverbe, avec cette
occurence et une autre en And. 676. Macaire 5,
5 connaît lui aussi
ce proverbe qui semble attesté dès Eschine Ctes. 109, voir Homère
Il. 20, 360.
293. Donat explique successivement
l᾽élément "nixe" qu᾽il rapproche de "nitor" (faire effort) et
glose par "cum conatu" en utilisant "conor" synonyme de "nitor",
puis l᾽élément "ob" qu᾽il glose par "contra", l᾽ensemble
signifiant "cum conatu contra conantem" (avec effort contre qui
fait effort).
294. Voir 157,2.
295. Sosie représente l᾽esclave modèle (qui donc
disparaîtra dès la fin de la scène), face à Dave qui a le vrai
rôle de l᾽esclave de comédie : inventer des
fourberies.
296. Differentia qui repose sur la conception psychologique
des Anciens. L᾽"animus" est le siège des mouvements affectifs, la
"mens" le siège des mouvements intellectuels réfléchis.
297. Reprise de la
differentia sous une autre forme, d᾽ailleurs assez obscure. On
peut penser que celui qui a une "mala mens" est méchant par
nature, et a pleinement conscience de l᾽être ; celui qui a un
"malus animus" peut être devenu méchant par quelque impulsion
extérieure agissant sur son affectivité. Toutefois l᾽énoncé est si
peu clair, qu᾽on pourrait aussi supposer l᾽inverse.
298. La faute est si grave qu᾽il n᾽y a pas de
mots pour le dire et Simon s᾽en tire en disant "à quoi bon le
dire ?".
299. "Exorandus" se
trouve dans la recension calliopienne, mais nous n᾽avons pas pour
cette partie de
L᾽Andrienne la recension du Bembinus.
Peut-être est-ce dans cette tradition que Donat, qui connaît les
leçons du Bembinus, va chercher cette variante. Pour le sens de la
scholie, il faut comprendre que la présence d᾽"expurgandus"
nécessité de faire du pronom relatif un datif pour interpréter
"Chrémès auprès de qui il me faut justifier Pamphile". Donat fait
alors une remarque d᾽orthographe signalant que la forme "qui" peut
s᾽interpréter comme un datif en graphie archaïque.
300. Donat relie des formes de "fore"
(qui sert d᾽infinitif futur à "sum"), de "fieri" (qui sert de
passif à "facio" (faire)), et de formes passives de composés de
"facio" ("perficiuntur" etc.). Cela est sémantiquement
justifiable, mais il est difficile de dire si Donat ne fait pas
aussi une connexion morphologique. Il semble en effet dire que
"confore" est l᾽infinitif futur de "confit" de "confieri", à moins
qu᾽il ne veuille seulement souligner qu᾽il fonctionne comme
"confit". Ce qui peut surprendre dans ces reformulations, c᾽est
qu᾽il utilise le verbe "perficio" plutôt que le verbe "conficio",
sans doute parce que, de son temps, "conficio" ne signifie plus
"achever", mais "accabler". Ses élèves ne comprendraient pas le
sens de la reformulation alors qu᾽ils ont l᾽habitude d᾽utiliser
"perficio" dans ce sens.
301. En effet, au vers
45, Sosie lui a dit d᾽exprimer en un mot ce qu᾽il avait à dire.
Voilà le mot : "feindre". Voir 45, 2, sur ce qu᾽il faut ici
entendre par "uerbum" selon Donat.
302. Le mot est rarissime. De ce que nous
avons conservé de la littérature latine, c᾽est sa seule
attestation.
303. Comme souvent chez les Latins, Donat explique un
verbe par l᾽un de ses dérivés. Ce qu᾽il dit d᾽"observatio" vaut
analogiquement pour "observare".
304. Donat paraît ici commenter en réalité une
particularité plautinienne, qui donne à "curo" un complément
signifiant le repas : Rud.
1215 ("cena ut curetur"), Merc. 582-
583 ("obsonium curamus").
305. Voir Cic., Inv. 1, 19 : "tum denique ordinandae
sunt ceterae partes orationis. eae partes sex esse omnino nobis
uidentur : exordium, narratio, partitio, confirmatio, reprehensio,
conclusio" (alors pour finir il faut mettre en ordre les parties
restantes du discours. Ces parties nous semblent à tous être au
nombre de six : l᾽exorde, la narration, la division, la
confirmation, la réfutation, la conclusion) ; et Cic., Inv. 1,
27 : "narratio est rerum gestarum aut ut gestarum expositio" (la
narration est l᾽exposition d᾽actes réalisés ou considérés comme
réalisés).
306. Donat signale que, bien que les dernières paroles
de Simon au vers
171 (fin de scène 1) semblent indiquer qu᾽il
quitte la scène, en réalité il est toujours là, sinon la scène
serait restée vide et il y aurait eu entracte après une seule
scène, il est vrai gigantesque. Donat pose donc seulement un
interscène, motivé par la sortie de Sosie et explique que "sensi"
ne renvoie pas au temps scénique entre 1,
1 et 1,
2 puisqu᾽il n᾽y
en a pas, mais à un temps antérieur à 1, 1.
307. "Davos" dans les deux cas, même si l᾽on peut
légitimement se demander à quoi sert l᾽accusatif pluriel de ce nom
propre, à moins de supposer des tours du type "ainsi voit-on tous
les Dave de comédie".
308. Du temps de Térence,
le nominatif avait la forme "Davos", comme tous les mots en
"-vus", pour qui la fermeture de la voyelle thématique a été plus
tardive. L᾽emploi du digamma grec est clairement un usage de
grammairien destiné à éviter la séquence "VV", dès lors que l᾽on a
modernisé la graphie et que l᾽on écrit désormais
"DAVVS".
309. Voir
Sen., Clem. 2, 3, 1 : "Clementia est temperantia animi in
potestate ulciscendi uel lenitas superioris aduersus inferiorem in
constituendis poenis" (la clémence est l᾽usage tempérant du
pouvoir que nous avons de nous venger ou la douceur d᾽un supérieur
vis-à-vis d᾽un inférieur s᾽agissant de fixer les punitions). Cette
définition paraît particulièrement adaptée pour la situation
maître / esclave.
310. La
question que pose Donat est celle de la place de "semper" qui
théoriquement porte sur le verbe, mais qu᾽il veut ici faire porter
sur le nom "lenitas", en en faisant l᾽équivalent d᾽un adjectif du
type "sempiternus". On voit le même phénomène dans le français "la
toute-puissance". Quant à l᾽"ὑφέν", il désigne en réalité un signe
de ponctuation qui marque l᾽unité du syntagme. Voir Diomède GL 1,
434, 36 : "hyphen cuius forma est uirgula sursum sensim curuata
subiacens uersui et inflexa ad superiorem partem. hac nota
subterposita utriusque uerbi proximas litteras in una
pronuntiatione colligimus" (l᾽hyphen dont la forme est une virgule
se relevant doucement vers le haut, placée sous le vers et
concave. En mettant ce signe en dessous de deux mots, nous lions
dans la prononciation les deux lettres conjointes).
311. Donat veut ici remettre à l᾽acteur le soin de faire
entendre pleinement l᾽insistance que l᾽énoncé particulièrement
raccourci pourrait masquer. On voit ici que Donat tranche
clairement en faveur de l᾽"hyphen" qui fait lire "semper-lenitas".
Voir 175, 5.
312. Donat remarque
que Simon se glisse parfaitement dans l᾽énoncé monologal de Dave
en respectant la situation de l᾽énonciation, ce qui fait qu᾽il
parle de lui à la troisième personne. C᾽est probablement un
ressort comique.
313. Donat indique ici qu᾽il y a deux manières, à vrai
dire équivalentes, d᾽expliquer "id". Soit on considère qu᾽il
s᾽agit d᾽un accusatif de relation (le COD de "uoluit" étant pour
lui clairement la complétive qui suit) et l᾽on comprend "en cela
il a voulu...", soit il faut suppléer la préposition "ob" et on
comprend "pour cette raison il a voulu...". Au fond cela ne change
pas grand chose, mais cela reprend clairement l᾽opposition chez
les grammairiens entre "absolute" et "praepositiue".
314. Voir 175, 2-3. Dans cette
troisième hypothèse "id" est bien le COD de "uoluit", et annonce
la complétive qui suit. On comprend avec une gestuelle appropriée
qu᾽il est cataphorique et le sens est : voilà ce qu᾽il a voulu,
que nous soyons etc...".
315. Sur ce texte, voir la note apposée au
texte latin.
316. Cf. Quint., 11, 3,
3 : "Nam cum haec omnia fecerimus, felices tamen si nostrum illum
ignem iudex conceperit, nedum eum supini securique moueamus ac non
et ipse nostra oscitatione soluatur" (De fait, une fois tout cela
fait, nous serons cependant heureux si le juge éprouve ce feu qui
est en nous ; a fortiori il ne pourrait se faire que nous
puissions l᾽émouvoir, en restant en dedans et inertes, au
contraire il serait lui-même plongé dans notre torpeur).
317. Ce qui étonne Donat c᾽est la
double construction avec le gérondif, puis "ad" et l᾽adjectif
verbal. Il ne voit pas immédiatement pourquoi on construit
"cogitare ad", alors que le verbe est transitif ou qu᾽on dit
"cogitare de" + abl. Le tour, quoique fort rare, est toutefois
cicéronien puisqu᾽on lit en Att. 9, 6,
7 "ad haec igitur cogita,
mi Attice" (penses-y, mon cher Atticus).
318. Le rapport entre le
commentaire et l᾽illustration tirée de Lucilius se comprend par
analogie. "Carnifex" a un sens actif ("qui torture") et un sens
passif ("gibier de potence", "qui mérite la torture"). Le mot est
analysé pour ce qu᾽il est, à savoir un composé de "caro" et de
"facio", mais avec une neutralité de diathèse susceptible de le
faire interpréter au passif ("caro fiat", explication passive de
"carnifex"). Pour "carcer", c᾽est un argument de même type, qui
active non plus l᾽opposition actif / passif mais l᾽opposition
contenant / contenu : le terme signifie "prison" mais aussi
"prisonnier" et les deux occurrences de la citation de Lucilius
activent ces deux sens alternativement.
319. Donat joue sur le sens propre et le sens figuré du verbe
"prouideo", qui est un composé de "uideo" (voir). Il dit ainsi que
"pré-voir" c᾽est "voir par avance", ou "prévoir". En réalité le
premier sens a pratiquement disparu.
320. Donat remarque ici, une fois n᾽est pas coutume, un
phénomène métrique. En effet le premier pied de cet octonaire
iambique n᾽est scandable que sous la forme "Dau(e) hem quid",
dactyle, ce qui suppose de ne pas allonger par position "hem". Le
fait qu᾽il s᾽agisse d᾽un dactyle, pied très familier aux élèves,
invite sans doute le commentateur à rompre son habituel silence
sur les questions de métrique et de prosodie. Sur lédition de ce
texte, voir la note apposée au texte latin.
321. Donat rejoint ici l᾽enseignement grammatical en
l᾽adaptant à des considérations de mise en scène. Voir Agroecius
101,
7 (Pugliarello 1978) : "eho est interiectio iubentis uel
hortantis".
322. "Ehodum" a le même sens que "eho", ce qui conduit Donat à
considérer que la particule "dum" ne sert à rien. Voir 29,
1 et
3.
323. Virgile, Aen.
4, 379 : au moment du départ d’Enée, Didon se plaint de son
ingratitude. Les dieux ont peut-être décidé qu’il irait en Italie,
mais elle promet de se venger... Or on sait que c᾽est la rumeur
qui perd la reine, comme ici, c᾽est la rumeur qui peut perdre
l᾽honneur de Simon. Sans doute Donat, comme à son habitude,
s᾽amuse-t-il avec le contexte.
324. Donat imagine ici une mise en scène possible qui
rende compte du sens particulier de "hoc agere" dans ce
contexte.
325. Donat comprend "ante hac" comme "ante" suivi de
l᾽ablatif ce qui n᾽est pas possible, il corrige donc en "ante
haec" ("ante" suivi de l᾽accusatif neutre pluriel) et met la
"faute" sur le compte de l᾽usage.
326. Simon
passe donc sur les agissements récents de son fils pour se
concentrer sur son propre projet de mariage.
327. Donat veut clairement
que l᾽on comprenne que le sujet de "tulit" est "tempus". On
pourrait en revanche tout aussi bien comprendre "eum" et non "se"
et comprendre "tant que l᾽âge le (Pamphile) portait à la
chose".
328. Nouvelle affirmation que "tempus"
n᾽est pas le complément de "tulit" qui n᾽a pas de COD exprimé, ce
qui le rend "absolu" selon les grammairiens.
329. En effet,
Donat ne veut pas que l᾽on comprenne de façon erronée "siui
animum" mais bien "siui, animum ut etc.", avec une prolepse de
"animum".
330. Il s᾽agit
d᾽une remarque de syntaxe, portant sur la construction du verbe
"sino ut", sans doute devenu rare à l᾽époque de Donat. Quant au
verbe "cesso" au sens de "concéder", "permettre", il appartient
exclusivement à la langue tardive.
331. Donat précise que la construction non
archaïque du verbe "sinere" est la proposition
infinitive.
332. Le rapport avec la citation virgilienne est
lexicologique : ce qui est vrai pour l᾽adjectif "alius" l᾽est pour
l᾽adverbe "aliter" de l᾽illustration virgilienne. Cette famille de
mots aiguille habituellement vers le sème ᾽autre᾽ mais,
contextuellement, et notamment s᾽il s᾽agit de morale, vers celui
de ᾽contraire᾽.
333. Donat revient à plusieurs reprises
sur l᾽emploi du "nomen" dans les apostrophes. Voir par exemple
Pho. 1048,
2 avec renvoi à Ad. 891-892.
334. Vu la
forme du lemme, il est délicat de dire sur quel segment, Donat
fait porter l᾽épanorthose. Soit il s᾽agit d᾽une rectification de
personne, en passant de "postulat" à "postulo" introduisant
l᾽autorité paternelle, soit il s᾽agit d᾽une rectification
sémantique par amplification en passant de "postulo" à "oro". La
présence de l᾽apostrophe à l᾽esclave rend la seconde hypothèse
plus probable.
335. Le caractère proverbial de cet emploi
métaphorique de "uia" semble attesté par Plaute, Asin. 54, et
trouver quoi qu᾽en dise Otto (1962) un écho chez Macaire 4,
74 avec l᾽expression ἴθι ὀρθός (marche droit).
336. Cette réplique (Heaut. 211) se situe dans une scène
entre le père et son fils. Le père lui dit de faire sur autrui des
expériences dont il puisse profiter, donc de ne pas reproduire les
mêmes erreurs que son ami Clitiphon. Le fils a une maîtresse comme
son ami, donc il fait semblant d’adhérer à cette maxime de bon
sens.
337. Il semble
qu᾽il y ait là un usage térentien, voir
559 et Héaut. 100. La
differentia de Donat se trouve exactement dans l᾽anonyme "De
differentiis" qui note "Aegrum et aegrotum. aeger animo, aegrotus
corpore". "Aeger animus" ou "aeger animi" est une expression très
fréquente notamment chez Tite-Live. Dans son commentaire de
L᾽Enéide, Servius note de même (1, 208, 5) : "aeger:
᾽aeger᾽ est et tristis et male valens, aegrotus autem sive
aegrotans tantummodo male valens". il s᾽agit d᾽un esprit accablé
de "curisque ingentibus" (soucis immenses).
338. Sur ce commentaire voir, 184, 1-2.
Notons que cette analyse n᾽infirme pas notre lecture de 184, 1,
comme une remarque de métrique et non de dramaturgie.
339. Sur l᾽établissement
du texte, voir la note apposée au texte latin. Le commentaire
reste cependant un peu obscur. Ce que Donat veut dire, c᾽est qu᾽il
existe deux manières de provoquer la colère d᾽un adversaire. La
première est totalement indépendante de notre action et provient
uniquement de l᾽enchaînement inévitable des circonstances (par
exemple, nous avons commis un acte délictueux à l᾽endroit de cette
personne et elle nous en veut). La seconde consiste à provoquer la
colère en asticotant l᾽adversaire par plaisir et donc
volontairement. Dave ici recourt manifestement à la seconde
manière pour faire enrager Simon. Donat reprend ainsi le thème de
la "contumelia" de la scholie 1.
340. La remarque est
évidemment morphologique. Ce nom propre fait partie de ces mots
d᾽emprunt qui peuvent suivre plusieurs modèles flexionnels : une
déclinaison entièrement grecque ("nomina tota Graeca" disent les
grammairiens), ce qui n᾽est pas le cas ici, puisque le génitif
authentiquement grec devrait être non "Oedipodis" mais
"Oedipodos" ; entièrement latine ("tota Latina"), comme par
exemple "Vlixes" en remplacement de "Odysseus" pour le nom
d᾽Ulysse ; mixte, avec passage d᾽un type à l᾽autre.
341. Remarque
lexicologique de type analogique. "Sanus" et "ualidus" sont tous
deux des adjectifs synonymes du registre de la santé et qui
signifient tout deux "sain, en bonne santé, en bonne forme",
"Validus" s᾽oriente vers la notion de force et signifie "fort",
"costaud". Son adverbe, du coup (surtout sous la forme syncopée
"ualde"), a une vbaleur intensive, comparable à celle de l᾽adverbe
"fort" en français. Analogiquement, "sane", l᾽adverbe de "sanus",
se fait donc le synonyme de "ual(i)de" dans ses emplois
intensifs.
342. C᾽est en réalité probablement une remarque de ponctuation
dans la diction, Donat demandant que l᾽on prononce "si / sensero /
hodie / qvicqvam"... avec une mimique de circonstance
probablement.
343. Cette parole émane d᾽Enée,
s᾽adressant à ses compagnons, la dernière nuit de Troie, ce qui va
expliquer l᾽étrange commentaire de la seconde main. La situation
est donc comparable dans le fait qu᾽il s᾽agit d᾽une menace, mais
elle diffère assez nettement dans le fait que la menace
virgilienne demeure indirecte puisque les Grecs ne sont pas
visibles, alors que celle de Simon est on ne peut plus
directe.
344. Ici l᾽annotateur que Wessner considère comme une
seconde main trouve amusant de préciser que l᾽adverbe "hodie", qui
inclut "dies", peut impliquer la durée nocturne ("jour" au sens de
durée de 24h, d᾽un lever du soleil au prochain lever du soleil) et
non pas la seule durée diurne. Mais, si l᾽on peut à la rigueur
voir ce sens dans le vers virgilien, on ne voit guère pourquoi il
en irait de même dans la réplique de Simon. Le mariage n᾽est pas
censé avoir lieu la nuit et toute l᾽action (selon un précepte
dramaturgique encore implicite chez Donat) doit se dérouler dans
la même journée.
345. Remarque de morpho-syntaxe. Sans le dire, Donat signale
la tmèse de la conjonction "quominus" et précise qu᾽il y a une
ellipse sous laquelle il faut sous-entendre un verbe d᾽empêchement
pour que ladite conjonction soit correctement
utilisée.
346. En semblant dupliquer
l᾽information qui est dans le pronom de seconde paersonne par
l᾽ajout du nom propre "Daue", Simon adresse véritablement sa
menace. L᾽acte de langage ainsi proféré, en bonne et due forme,
devrait immanquablement produire l᾽effet escompté sur le
destinataire nommément désigné, dans une sorte de pensée
magique.
347. La "differentia" est assez obscure, mais elle
ne se comprend que si l᾽on accepte le fait que "dare" pour Donat
est un acte simplement humain, alors que "dedere" introduit les
dieux et donc un possible sacrilège.
348. "Dare in pistrinum" signifie "envoyer à
la meule" (cf. v. 214), d’où le sens donné à ici à "dare"
seul.
349. Etymologie populaire de "omen" par le nom de la bouche
"os". Cf. Varron, LL, 6, 76.
350. Un
acte juridique romain était souvent accompagné d᾽une acte
religieux pour le sanctionner. Ce que Donat ne fait pas remarquer
ici, c᾽est qu᾽il y a du romain dans cette réplique censément
prononcée par un Athénien.
351. On ne sait trop par rapport à quoi "etiam"
("encore" ou "même") fait redondance. Est-ce par rapport à
"nondum", qui signifie "ne pas encore", ou par rapport à "ne...
quidem", qui signifie "ne pas même" ?
352. Donat
traduit purement et simplement en grec le mot latin et, faute
d᾽ablatif, le met au datif.
353. Le mot "usor" n᾽est apparemment pas attesté
ailleurs, à supposer même qu᾽il le soit ici. Certains éditeurs de
Térence (dont Marouzeau) ont retenu ce texte au détriment de "usus
es" en signalant qu᾽en langue archaïque un nom d᾽agent peut avoir
la même construction que le verbe dont il dérive, soit ici
l᾽ablatif.
354. Le rapport formel entre le
passage de Cicéron et le lemme n’est pas clair. Peut-être est-ce
le rapprochement entre "in hoc homine" et "in hac re". Ce qui est
certain, c᾽est que Donat s᾽amuse du contexte, où Cicéron ironisait
sur l᾽opportunité de poursuivre Verrès dont certains disaient
qu᾽il était innocent. Ici, le fils est coupable de toute évidence,
et Simon, tels les défenseurs de Verrès, refuse de se rendre à
l᾽évidence.
355. "Bona uerba, quaeso" est
l’équivalent du grec "εὐφήμει" qui signifie "prononce des paroles
de bon augure", d’où "garde un silence religieux, silence !".
L’emploi de "ἄν" avec un parfait n’est pas classique : il s’agit
d’une correction comme l᾽indique l’apparat critique de Wessner.
L’emploi de "ἄν" avec le parfait, qui finit par avoir le sens d’un
aoriste, est probablement postérieur à Ménandre, il pourrait
s’agir d’un irréel du passé ou du présent. Ce fragment de Ménandre
n’est pas connu autrement que par Donat, d’après l’édition Teubner
des fragments de cet auteur : deux autres corrections ont été
apportées au texte et elles sont jugées insatisfaisantes. Il
semble qu’il vaudrait mieux enlever ce "ἄν". Cf. Menander,
reliquiae, éd. Koerte, Teubner, 1959, vol. 2, p. 26 : "Meineke e
lemmate quinto conclusit Menandri uerba esse οὐδέν με λανθάνοις
ἄν, sed νῦν δ’οὐ λέληθάς με ἄν e lemmate quarto satis certo
restituitur" et Saekel l. c. p.
3 "scite obseruauit lemmatibus
quarto et sexto potius figuram ἑλληνισμοῦ exemplo illustrari quam
Menandri uerba referri. At quid litteris NaM codicis A faciam
nescio, με ἄν tentauit Lindenbr., quod ferri non potest, μέν ἐσμεν
Dziatko, cui recte Saekel oblocutus est, ipse proponit < ἐσ
>μεν πάνυ sed πάνυ ad sententiam non quadrat". Cependant, s’il
faut garder "ἄν", nous pouvons traduire cette phrase comme un
irréel du présent plutôt qu’un irréel du passé à cause de "νῦν".
Nous remercions Pascal Luccioni pour ces remarques sur le texte de
Ménandre ou supposé tel.
356. Ce qui est
l᾽équivalent de "oui", c᾽est l᾽ensemble "nihil me fallis", comme
le montre le renvoi au grec, puisqu᾽il y a deux négations, une
formelle "nihil" et une sémantique "fallis", ce qui aboutit à un
énoncé affirmatif par litote ("la chose ne m᾽échappe pas",
autrement dit "je vois clair dans ton jeu"), donc "tu te moques
bel et bien de moi".
357. Tout se passe
ici comme si les deux négations "neque" et "non" fonctionnaient
comme l᾽adverbe "necnon" affirmatif ("assurément") et il ne reste
donc que "haud " pour donner à la principale une valeur
négative.Sur ces tours à trois négations très complexes, voir
Touratier (1994, 475).
358. Remarque d᾽ecdotique. Donat ne veut pas qu᾽on lise ici
"neque hoc dicas". Marouzeau, bien qu᾽il lise comme Donat, traduit
comme s᾽il avait "neque hoc dicas", signe de l᾽embarras que
provoque cette triple négation.
359. L᾽idée qu᾽il faut qu᾽un personnage
jouisse d᾽une recommandation auprès du public quand il entre sur
la scène est récurrente chez Donat. On la trouve dès le prologue
de
L᾽Andrienne, 1,
1 pour une "commendatio personae"
de l᾽auteur par le Prologus.
360. Il s᾽agit d᾽un emprunt probablement
contextualisé. Dans
Les Verrines, il s᾽agit de la
colère des convives amenés par Verrès à un banquet, quand ils
s᾽apercoivent que le maître de maison n᾽y a pas invité sa fille,
conformément à la coutume grecque. Or l᾽affaire va dégénérer par
le viol de la jeune femme. Ici le contexte est moins tragique
évidemment, mais ce rapprochement rend un son étrange, quant à la
moralité de l᾽esclave.
361. Donat se souvient sans nul doute du sens premier de
"pessum", "au fond" qu᾽il trouve encore chez Plaute ou Lucrèce,
avant que la métaphore ne soit lexicalisée au sens de "à sa
perte".
362. La précision est effectivement d᾽importance, car
un lecteur inattentif pourrait supposer qu᾽il s᾽agit ici de Simon
que l᾽on vient de voir en scène. Sur la désignation du "fils du
maître" en latin et dans les originaux grecs, voir Pho. 39, 1.
363. Donat réfléchit ici sur l᾽ordre des propositions
dans l᾽interrogation double. Selon lui, la place que l᾽on réserve
à chaque proposition indique par avance l᾽option préférentielle.
Ce qui précède "an" paraît ici ce qui est choisi. Notons toutefois
qu᾽il n᾽applique pas toujours lui-même cette règle dans son
commentaire, puisqu᾽il met parfois après "an" ce qu᾽il considère
comme la bonne solution d᾽une "quaestio". Peut-être Donat veut-il
aussi souligner qu᾽il faut accentuer dans la diction
"adiutem".
364. Notons que c᾽est Syrus ici qui se parle à
lui-même, comme Dave.
365. Cette réplique apparaît deux fois à l’identique
chez Térence (And.
473 et Ad. 487) à chaque fois dans un contexte
d᾽accouchement. Donat commente longuement cette expression en And.
473.
366. Etymologie.
Donat remarque sans surprise dans "opitulor", la racine de "ops"
et la racine de "tollo" (qui fait au parfait "sus-tuli"), en
rappelant le supplétisme de ce radical avec celui de "fero", dans
la formation "opem ferre", qui donne au parfait "opem tulisse".
Signalons une fois de plus l᾽à peu près de la formulation, puisque
pour expliquer "opitulor" il passe par "opitulatio", à qui il
donne un étymon verbal "tollendo", "ferendo". "Opitulatio" est
sans doute exclusivement tardif. La seule attestation non
chrétienne est chez Ulpien (mort en 228) et le mot ne semble pas
avoir été utilisé avant l᾽époque de Cyprien et Ulpien.
367. Donat propose donc une double construction de
"timeo", une fois avec un datif "uitae" ("je crains pour sa vie",
et une fois avec un COD ("je crains les menaces"). Il est autorisé
à le faire par And. 419, où on rencontre de même une double
construction datif + interrogative indirecte. Donat n᾽en dit
peut-être rien, mais le texte à cet endroit est
corrompu.
368. Donat commente ainsi l᾽expression "uerba dare" en
Eun. 24.
369. Le fait qu᾽il
s᾽agisse d᾽une anastrophe explique l᾽hyphen, puisqu᾽il faut
indiquer que cela doit se prononcer comme un seul mot. Le problème
est que "iamprimum" en hyphen n᾽existe pas. Il faut donc en
conclure que Donat fait en réalité sans doute une remarque de
ponctuation. il faut lire "primum iam de amore etc." et non
"difficile est primum. Iam etc.". On comprend alors parfaitement
l᾽anastrophe, car il faut comprendre "iam primum de hoc amore
etc.".
370. Donat voit ici à
"hic" un sens péjoratif, comme en Pho.
425 A.
371. Ici, il ne faut pas
comprendre "prouerbiale" au sens du mot moderne "proverbe", mais
considérer que Donat désigne ainsi un énoncé stéréotypé, une sorte
d᾽expression toute faite, du type "bon gré mal gré", ou "bonnet
blanc, blanc bonnet". Les autres exemples donnés sont du même type
en plus condensé. A chaque fois on voit deux antonymes en asyndète
et dans le même ordre, positif puis négatif.
372. "Il" désigne évidemment Simon.
373. Notons que cette scholie ressemble
(trop ?) étrangement à 211, 4.
374. Donat s᾽attache à expliquer une expression
toute faite en lui rendant un sens qui confine à l᾽interprétation.
Il en va comme si l᾽on essayait d᾽expliquer "va" dans "comment ça
va". L᾽explication en soi n᾽est pas impossible, mais la formule
s᾽est tellement éloigné de son sens premier en se lexicalisant que
la tentative est assez vaine.
375. Donat indique sans doute que le mot
"audacia" doit être pris ici non dans son sens positif dérivé
("l᾽audace des courageux"), mais dans son sens péjoratif
étymologique ("qui ose tout pour satisfaire son désir"), car le
mot est de la famille d᾽"auidus" (cupide). On comprend alors
l᾽allusion aux courtisanes de
L᾽Eunuque.
376. Comme exemple de paronomase,
Donat aurait pu mieux faire. On se souvient de "nomen omen", qui
est un exemple presque parfait. En réalité, ce qui a appelé cette
citation est la présence immédiatement avant notre passage de
l᾽adjectif "amens", l᾽Arpinate écrivant : "Verum hominem amentem
hoc fugit : minus clarum putavit fore quod de armario quam quod de
sacrario esset ablatum". Dans sa grammaire, Donat cite ce vers de
Térence comme exemple de "paronomasia" (
Ars Maior,
665,
12 Holtz).
377. La distinction repose sur
l᾽étymologie de "paronomasia" qui comprend "onoma" (le nom), elle
est assez constante dans la tradition grammaticale.
378. Donat renvoie
ici au genre neutre du pronom relatif "quicquid", qu᾽il interprète
dans la logique du petit monde de la comédie. Dans cette Athènes
de convention, où il ne naît d᾽ailleurs presque que des garçons,
les filles courent le risque d᾽être exposées. En revanche s᾽il
naît un garçon même illégitime, l᾽intrigue de
L᾽Hécyre montre bien qu᾽il faut avoir un cœur de
pierre pour refuser de le reconnaître comme le fait le mari de
l᾽accouchée poussé par la belle-mère.
379. Ce
commentaire s᾽explique par le lemme 221, 1. Ce que l᾽esclave dit
sur le mode de l᾽indignation devant d᾽énormes mensonges est en
réalité l᾽exacte vérité, on l᾽apprendra à la fin. Donat s᾽amuse
évidemment du jeu térentien sur les conventions
théâtrales.
380. Ce qui rend invraisemblable
cette "fallacia" est l᾽ajout de "quandam" à côté de "fallaciam",
mais peut-être le commentateur pense-t-il aussi à la "mimesis" de
l᾽esclave qui se récite tous les mensonges que l᾽on va inventer
pour sauver la jeune fille et qui, comme nous l᾽apprendrons, ne
sont que l᾽exacte vérité. C᾽est donc de l᾽invraisemblable vrai. Le
fait que tout se termine sur "fabulae" introduit évidemment un jeu
métathéâtral sur le caractère invraisemblable des intrigues de
comédie.
381. Sur ce texte, voir la note
apposée au texte latin. Donat semble citer un mot remarquable de
Ménandre, car le terme "ψεύδατθις" n᾽est pas autrement attesté. Il
est toutefois restituable par le rendu qu᾽en fait Térence avec
"fallaciam ciuem atticam", Térence n᾽étant pas, comme les Grecs,
gêné à l᾽idée de dire qu᾽une femme est "citoyenne". Rappelons qu᾽à
Athènes une femme n᾽est citoyenne qu᾽indirectement, parce qu᾽elle
est "fille de citoyen", puis "femme de citoyen". Le féminin
"πολῖτις" est rare et désigne en réalité "celle qui habite dans la
cité", sans aucune implication politique.
382. Donat veut dire qu᾽au lieu de raconter,
Dave fait parler les personnages, et invente une petite mise en
scène dans laquelle il imagine ce qu᾽ils vont dire. Ce procédé est
très térentien et Donat s᾽y intéresse régulièrement.
383. Donat signale qu᾽à son époque on
dit "obit" (comme on dit en français "il a passé") sans plus
préciser où ni quoi. Le passage de Virgile donne la même
expression (littéralement "il a trouvé la mort") au passif ("la
mort ayant été trouvée").
384. Sur ce texte, voir la note apposée au texte latin. On
découvrira au vers
928 qui est Phania.
385. "Ou que les siens ne
puissent la reconnaître", on peut hésiter entre les deux
traductions.
386. Comprendre qu᾽ici
"atque" équivaut à "attamen" (et pourtant).
387. L᾽air de
rien, le grammairien souligne implicitement le rapport
morphologique entre le mot "commentum" de Térence et le verbe
"comminiscuntur" qu᾽il utilise dans sa reformulation. Il ne s᾽agit
donc pas d᾽une simple tautologie mais bel et bien d᾽une remarque
étymologique.
388. Donat
dit "alterius scaenae", comme s᾽il s᾽agissait de dire "la scène
2". Or c᾽est la scène
4 qui se prépare avec l᾽entrée de Mysis,
peut-être
3 pour Donat, car les manuscrits ne sont pas unanimes à
voir un interscène au vers 205. Du coup, Donat ce qu᾽annonce ici
Donat, c᾽est bien la préparation d᾽une "autre" scène, avec un
emploi forcé de l᾽indéfini "alter".
389. Lesbia est la sage-femme de la pièce. Les
sages-femmes, comme les nourrices, sont réputées très portées sur
la boisson.
390. Ce commentaire repose sur une
série de jeux de mots que le commentateur n᾽explique pas
toujours : "Mysis" et "Syrus" (nom d᾽esclaves récurrents en
comédie) peuvent se traduire par "Mysienne" et "Syrien" (on pense
aux valets de comédie nommés Basque ou Bourguignon dans le théâtre
classique), "Pseudulus" ou "Pseudolus" (personnage éponyme de
Plaute) pourrait se traduire par "Lefourbe", "Chrysalus"
(personnage des
Bacchides de Plaute) peut faire
penser à "Lorfèvre" (et son rôle dans la pièce est de faire de
l᾽or pour les jeunes gens aux dépens des pères), "Thylacus"
(inconnu par ailleurs) se rendrait pas "Labourse" (ce qui implique
que la particularité physique qui le désigne s᾽obtient sur scène
par des rembourrages bien placés...), et "Pinacium" (nom de jeune
esclave dans le
Stichus de Plaute) est en relation
avec la planche de bois qui sert de support à un portrait, donc
"Laplanche" ou peut-être "Bellimage". Cette remarque sur le sens
des noms propres comiques trouve un écho chez Evanthius (6, 4) sur
la manière d᾽intituler les pièces.
391. Autrement dit, l᾽art de Térence joint l᾽utile pour
l᾽intrigue à l᾽agréable pour le spectacle. La courte scène qu᾽on a
là n᾽est donc pas seulement un petit divertissement : elle prépare
aussi des ressorts futurs de l᾽intrigue.
392. Est donc en question la portée de l᾽adverbe de
temps, que seule la ponctuation peut régler.
393. Même type de raisonnement analogique que plus haut
en 195. Voir notre note à ce propos.
394. La raison de cette scholie
ne saute pas aux yeux. De fait, la syllabe "te-" est longue
(autant que dans "temetum" et "abstemius" proposés dans l᾽analyse
lexicologique de la scholie suivante). Mais on ne voit pas
l᾽intérêt de le faire remarquer. Est-ce pour différencier cet
adjectif du "temeraria" qui clôture le vers, dans lequel la
syllabe initiale est brève ?
395. Etymologie populaire dans laquelle, d᾽ailleurs, Donat
ne se préoccupe plus du fait que la syllabe initiale de "temetum"
est longue, au contraire de celle de "temptet".
396. Les deux
qualificatifs, qui forment une légère paronomase (ce qui justifie
peut-être la differentia phonétique de la scholie 229, 2),
s᾽opposent donc sur le critère du structurel et du
conjoncturel.
397. Mysis dit donc deux choses en une, avec une
progression : Lesbia ne devrait pas (dans l᾽état où elle se met)
présider à un accouchement, a fortiori pour une primipare. De la
même façon, les deux citations virgiliennes donnent une double
indication avec amplification. La première (Aen. 3. 42) émane du
fantôme de Polydore, depuis le fond de son tombeau sauvage.
Polydore dit à Enée qu᾽il est Troyen, d᾽une part, et qu᾽il lui est
apparenté ; voir le commentaire de Servius ad loc. : "ordo est
᾽Troia me tibi tulit, id est educauit, non externum᾽ ; nam et
ciuis Aeneae fuerat et cognatus", (l᾽ordre est "Troia me tibi
tulit, id est educauit, non externum", Troie m᾽a porté,
c᾽est-à-dire élevé, et je ne suis pas un étranger pour toi) ; car
il avait été à la fois concitoyen d᾽Enée et son parent). La
seconde (Aen. 9. 448) dit que Rome est protégée par la présence de
la famille d᾽Enée (donc d᾽Auguste) sur le Capitole mais aussi,
avec "immobile", que cette présence est immuable, éternelle. On
voit donc que l᾽hendiadys, tel qu᾽il est illustré ici, doit
receler dans le même segment deux renseignements dont l᾽un
implique l᾽autre ; chez Virgile, c᾽est le second argument qui
implique le premier : si Polydore est de la famille d᾽Enée, il est
Troyen ; si Rome est protégée éternellement, elle l᾽est sous le
règne d᾽Auguste ; chez Térence en revanche, c᾽est le premier qui
implique le second: si Lesbia est incapable de faire accoucher une
femme déjà mère, elle est d᾽autant plus incapable de faire
accoucher une primipare.
398. Cette définition d᾽"importunitas" est négative,
comme s᾽il s᾽agissait surtout d᾽en faire l᾽antonyme
d᾽"opportunitas". Est donc considéré comme inoppportun quelque
chose ou quelqu᾽un qui arrive au mauvais moment ("temporis") ou au
mauvais endroit ("loci"). D᾽ordinaire, on lie la famille de
l᾽adjectif "opportunus" au temps, mais Donat signale qu᾽il y a
aussi une "importunitas" de lieu. Cela tient peut-être au fait
qu᾽étymologiquement les Latins reconnaissent dans la formation du
mot le nom de lieu "portus". De fait, les tours comme "opportuna
locorum" (les avantages du lieu : Tac. Ann. 4, 24) se comprenennt
parfaitement, dès lors qu᾽"opportunus" est un para-synonyme de
"commodus", comme le montre Donat qui utilise dans sa définition
le terme "commoditas".
399. Si une mimique peut
suppléer l᾽énoncé elliptique, c᾽est que Donat envisage la
représentation comme devant être faite sans recours au masque
comique. Mais on se demande quel jeu de physionomie pourrait
rendre explicite l᾽ellispe supposée. En fait, le grammairien
suppose une ellipse parce qu᾽il ne voit pas de rapport logique
entre l᾽énoncé "importunitatem spectate aniculae" et la
proposition causale. Il suppose donc qu᾽il s᾽agit de deux phrases
différentes, dont la seconde est dépourvue de principale, d᾽où
l᾽ellipse. En fait c᾽est plutôt accolée au vers
231 qu᾽il faudrait
supposer une ellipse : "voyez comme cette petite vieille est
pénible <à réclamer Lesbia> au motif qu᾽elle est sa compagne
d᾽ivresse".
400. Mysis fait une prière
en deux volets : elle souhaite pour sa maîtresse une délivrance
facile, pour laquelle donc Lesbia et Archylis pourraient s᾽en
tirer sans dommage, soit, au moins, que ce ne soit pas aujourd᾽hui
que les deux accoucheuses fassent preuve de leur incompétence. "In
aliis" peut donc renvoyer ce désastre annoncé "sur d᾽autres
femmes" ou (ce qui revient au même, au fond) "à d᾽autres
circonstances".
401. Donat
fait une differentia entre "exanimatus" et "exanimus" en
considérant que le participe "exanimatus" implique seulement
l᾽idée de "souffle" (qui a perdu le souffle, essoufflé, éperdu)
alors que "exanimus" implique l᾽idée d᾽"âme, vie" (qui a perdu la
vie, à qui on a retiré l᾽âme). A vrai dire, les faits sont moins
nets et si "exanimatus" signifie parfois "essoufflé" il signifie
aussi "mort" ou au moins "inanimé".
402. Sur l᾽édition
de ce texte, voir la note apposée au texte latin. Il y a en
réalité quatre explications de cette construction. 1-La première
consiste à prendre "quid" comme équivalent de "ob quid", avec
ellipse d᾽une préposition (234, 2) et donc d᾽en faire un pronom
interrogatif. 2- "Quid" est encore un pronom interrogatif, mais ce
qui manque n᾽est plus une préposition, mais un déterminant nominal
ici représenté par "negotii" (quoi en fait d᾽affaire ?) (234, 3).
Ces deux premières solutions sont proches car elles supposent
l᾽une et l᾽autre un emploi pronominal de "quid" avec ellipse.
3-"Quid" est un adverbe interrogatif équivalant à "quare"
(pourquoi) et il n᾽y a donc pas d᾽ellipse (234, 4). 4-"Quid" est
un pronom indéfini et non plus interrogatif, et ce qui manque est
la conjonction de subordination "ne" introduisant une complétive
derrière un verbe de "crainte", ici "uereor", d᾽où "j᾽ai peur
qu᾽il n᾽y ait quelque chose".
403. Donat assimile ici le débat
qui agite Pamphile à l᾽exercice oratoire de la "deliberatio" dans
laquelle l᾽élève se voit proposer une alternative dans laquelle il
doit présenter la solution la plus satisfaisante. Ici
l᾽alternative est entre le respect dû au père et celui dû aux
engagements pris envers la jeune fille.
404. Il ne faut pas comprendre que Mysis se
livre à l᾽exercice de la suasoire, mais que, dans la delibération
du jeune homme, elle sert de faire-valoir à la décision finale en
présentant les arguments nécessaires à l᾽orateur. Notons ici
l᾽emploi du masculin "suasor" pour un personnage féminin, qui a
choqué le copiste de V au point de lui faire corriger le texte en
"persuasorie". Il faut reconnaître que le mor "suastrix", qui
devrait être le féminin de "suasor", ne semble pas exister.
405. Donat vise ici la gradation "factum, inceptum,
officium" qu᾽il analyse comme une succession de termes apparemment
de moins en moins forts (l᾽acte, la tentative, le devoir
abstrait), mais qui précisément placés dans cet ordre accroissent
l᾽accusation : non seulement il l᾽a fait, mais il l᾽a prémédité,
et, en plus, c᾽est contraire à son devoir de père.
406. Ce texte est
en effet celui choisi par les éditeurs modernes de Donat
(Marouzeau, Kauer-Lindsay). Le texte de Donat n᾽est attesté que
par lui. D᾽où le tient-il, mystère.
407. Voir le commentaire à Ad. 69.
408. Donat vise ici le tour "quid
est si... non" ("c᾽est quoi si ce n᾽est pas..."), qui en latin
comme en français est en réalité affirmatif ("c᾽est
évidemment...").
409. Le démonstratif "hic" n᾽a pas vocation intrinsèque à
marquer la colère, mais son caractère déictique, souligné ici par
Donat, le met en l᾽espèce en situation de le faire ici, comme si
Pamphile montrait avec indignation quelque chose du doigt. Nous
sommes donc à la limite entre la scholie grammaticale et
l᾽indication scénique.
410. Donat
peut appuyer cette analyse sur la formule bien connue "decreuit
senatus ut..." (Liv. 2, 37 ; 41, 28 ; entre bien d ᾽autres). Le
verbe a donc un emploi juridique, que le commentateur souligne
ici.
411. Suite du recours analogique à l᾽analyse juridique. On
en vient à la lecture de l᾽acte d᾽accusation.
412. Sur l᾽établissement du texte de ce passage, voir la
note apposée au texte latin.
413. Donat
signale un trait de caractère ("de more", variante de "moraliter")
de l᾽"adulescens". il s᾽agit donc d᾽une remarque de
caractérologie, mais faut-il comprendre que "repetitum est" est en
facteur commun, comme l᾽induit la structure parallèle en "de" +
ablatif ? Dans ce cas, Donat anticipe sur son commentaire du
pléonasme en notant une répétition formelle dans le premier cas,
et une répétition par le biais du pléonasme dans le second. La
caractérologie souligne évidemment ici le fait que Pamphile en bon
jeune homme de comédie ne se préoccupe que de ses propres
affaires.
414. Il s᾽agit sans
doute d᾽une remarque de type juridique. Papinien (Dig. 8, 3, 34)
indique clairement que ce qui est "communicatum" suppose que
chaque co-propriétaire renonce à la pleine propriété et que
l᾽exercice plénier de la propriété et des droits qui y sont
attachés ne peut se faire qu᾽avec l᾽accord exprès de tous les
co-propriétaires. Ici, il est clair que cela explique la
formulation négative de Donat. S᾽il y a co-propriété c᾽est que la
personne morale propriétaire est en réalité les deux, ici Pamphile
et Simon, et que donc Simon ne peut se prévaloir d᾽avoir pris seul
une décision qui engage aussi Pamphile.
415. Donat
remarque l᾽abondance d᾽informations redondantes puisque
l᾽antériorité est marquée 1-par le préverbe "prae" (pré-), 2-par
l᾽adverbe "ante" (auparavant), 3-par le temps parfait du verbe
"scisse" (avoir su). Littéralement "il avait pré-su avant",
effectivement cela fait beaucoup, d᾽où le pléonasme.
416. Le
juriste Paul est sur ce point formel (Dig. 23, 1, 13) : "Filio
familias dissentiente sponsalia nomine eius fieri non possunt" (en
cas de désaccord du fils de famille, il ne peut y avoir
fiançailles en son nom). Pamphile peut donc s᾽appuyer sur ce point
de droit pour s᾽opposer à Simon. Notons que, même si la référence
de Paul appartient au droit romain, le droit athénien interdit le
mariage d᾽un citoyen majeur sans son consentement, sauf cas très
particuliers et d᾽ailleurs débattus.
417. Donat, en bon grammairien, signale que le mot "uerbum"
ici ne signifie ni "verbe", ni même "mot", mais correspond à un
énoncé plus complexe, ce que nous appellerions avec un vocabulaire
aussi technique que le sien un "syntagme".
418. Donat veut distinguer ce "quid",
qui n᾽est guère plus qu᾽une interjection, d᾽un "quid" qui serait
un véritable pronom ou adverbe interrogatif. En réalité, le
commentateur propose deux manières de ponctuer. Soit on lit "quid
chremes ?" ("au fait et Chrémès !"), soit on lit "quid ? Chremes
qui denegarat..." (et après ! Chrémès qui avait refusé...). Dans
ce cas, comme le dit Donat le sens de "quid" est totalement
affaibli, et ne dépend nullement de "chremes", simple transition
vers un autre argument. Ce "quid ?" est évidemment extrêmement
fréquent y compris dans la meilleure langue.
419. Donat relève évidemment une
infraction aux codes de la comédie, où le jeune homme passe son
temps à se lamenter parce que précisément on lui refuse de se
marier. Ici, au contraire, c᾽est le fait qu᾽on l᾽y oblige qui
tourmente Pamphile. Sur l᾽emploi de l᾽adverbe "noue",
traditionnellement réservé à la lexicologie ou à la syntaxe, mais
ici utilisé pour une situation dramatique, voir Eun.
198 et 325,
2.
420. La citation tend à justifier une circonstance
essentielle à l᾽action dramatique, mais qui n᾽a pas été
représentée. Pamphile, apprenons-nous par la réplique de Dave
(177), est au courant du fait que Chrémès a refusé sa fille, ce
qui évidemment l᾽arrangeait avant que le vieillard ne change
d᾽avis.
421. La référence de l᾽anaphorique "id" semble
être le contenu de l᾽infinitive dépendant de "denegarat", donc
globalement la relative "qui denegarat...". C᾽est sans doute cela
qui gêne le grammairien, d᾽autant que la citation que propose le
grammairien comme équivalent de "id" pose un grave de négation. Si
en effet "id" représente strictement le contenu de l᾽infinitive
"se commissurum mihi", il lui manque la négation qui se trouve en
réalité dans le verbe support "denegarat" (il avait dit que...
ne... pas). Il faut comprendre donc, ce qui explique que la
citation commence à "denegarat", que "commissurum mihi" représente
"non commissurum mihi".
422. Sur ce texte et son
interprétation, voir la note apposée au texte latin. Ce qui est
compliqué c᾽est que le commentaire comprend une part d᾽implicite.
Pamphile avait commencé par redouter qu᾽on le marie, puis était
soulagé qu᾽on ne le marie plus, et voilà qu᾽on le marie à
nouveau !
423. Voir le commentaire du vers 218, et la note
qui s᾽y trouve.
424. Festus (193, 7) donne d᾽"obstinatus"
une définition qui reprend la notion de "perseuerantia", mais non
explicitement l᾽idée qu᾽il s᾽agit d᾽une obstination à faire le
mal. Peut-être en revanche faut-il induire ce sens de sa citation
de Caton : "Rumorem, famam flocci fecit <inter>cutibus
stupris obstinatus, insignibus flagitiis" (il se moquait comme
d᾽une guigne de la rumeur et de la réputation, obstiné qu᾽il était
dans ses débauches secrètes et ses scandales énormes).
425. Il s᾽agit,
comme le montre l᾽exemple de Virgile d᾽un emploi expressif du
verbe "abstrahere".
426. En réalité, Donat
commente toujours "abstrahat" car le verbe suppose une complète
passivité de la jeune femme et donc une action strictement dirigée
contre Pamphile, ce qui correspond pleinement à la caractérologie
comique. Même dans une telle circonstance, Pamphile ne peut pas
supposer que l᾽on s᾽intéresse à autre chose qu᾽à son sort à
lui.
427. C᾽est-à-dire le fait d᾽être né pour subir de tels
malheurs.
428. Glycère, nommée au vers
243.
429. Dans
ce passage, il s᾽agit d᾽Andromaque, exilée, qui voit venir à elle
Enée. Elle imagine alors qu᾽elle est déjà morte et s᾽étonne de ne
pas voir aux enfers son époux Hector. Le passage, hautement
pathétique, introduit pour ce passage de la comédie l᾽idée d᾽un
style paratragique.
430. "In-" ayant ici son sens
privatif. Autre étymologie chez Isidore (Orig. 10, 277) pour
"uenustus : Venustus, pulcher, a uenis, id est sanguine"
("uenustus", beau, vient de "uena" (la veine) c᾽est-à-dire le
sang). Voir pour un complément à cette explcation la note apposée
au texte de Térence par Marouzeau (1967).
431. Donat fait une differentia entre les deux
adjectifs négatifs, pour signaler non sans humour deux manières
d᾽être malheureux en amour, la première n᾽étant pas exempte de
sous-entendus érotiques. L᾽"invenustus" est celui que Vénus
n᾽assiste pas au moment crucial parce que la partenaire ne répond
pas aux attentes du jeune homme.
432. Le sens de cette citation ici ne saute pas aux yeux. En
réalité, c᾽est le contexte virgilien qui permet de comprendre en
quoi ce segment illustre ce que dit Donat. Il s᾽agit d᾽une
exclamation de désespoir de Lycidas : "Heu ! Cadit in quemquam
tantum scelus ? Heu ! Tua nobis paene simul tecum solacia rapta,
Menalca ?" (Hélas un tel crime tomber sur quelqu᾽un ! Hélas, tes
consolations nous sont enlevées en même temps que toi,
Ménalque !). Il est probable que, derrière la similitude de
situation, le grammairien Donat remarque aussi l᾽emploi du
semi-négatif "quemquam" dans une exclamation.
433. Donat veut visiblement
éviter que les élèves considèrent le tour "adeo... ut" comme ce
qu᾽il est le plus souvent, un tour consécutif, nécessitant par
là-même le subjonctif. or ici le verbe est à l᾽indicatif. En
introduisant un système corrélatif comparatif "adeo...quam" qui
n᾽est pas sans exemple (Liv. 30, 44,
6 et Quint. Decl. 250, 8, 2),
mais qui est rare, Donat empêche la confusion.
434. Sur le rôle de l᾽exclamation comme marqueur de
sentiments violents, voir par exemple Pho. 201, 3 ; Eun. 171,
1 et
2 ; 924.
435. Allusion à la valeur intensive du préverbe
"ex-". Il ne faut pas comprendre "s᾽enfuir au dehors", ce qui
explique sans doute la remarque du grammairien. Or en réalité le
verbe a toujours ou presque le sens figuré qu᾽il a
ici.
436. La
question peut effectivement se poser, car Chrémès pourrait à juste
titre se sentir offensé de l᾽attitude de Pamphile. Or la phrase
nominale de Pamphile ne permet pas de savoir exactement de qui il
parle. Voir la même ambiguïté en 249,1.
437. L᾽expression est
difficilement identifiable comme un proverbe en l᾽état. Otto
(1962) le cite avec le texte "facta" (voir note apposée au texte
latin), mais ne signale aucune autre attestation. Tel quel
l᾽énoncé a une certaine connotation juridique puisqu᾽on trouve une
formule devenue ensuite célèbre chez les jurisconsultes ("iudicata
transacta finitaue") dans le SC Orfitianum (
178 de notre ère)
conservé par exemple par Ulpien (Dig. 38, 17). Chez Cicéron, Cat.
3, 15, 9, on lit "atque illud quod faciendum primum fuit, factum
atque transactum est", ce qui peut à la fois être à l᾽origine de
la variante térentienne "facta", du fait que le groupe "facta
transacta" ait été compris comme un proverbe, alors qu᾽en fait il
s᾽agit plutôt selon nous d᾽une formule judiciaire. D᾽ailleurs
notons que "acta transacta" est bien meilleur comme proverbe que
"facta transacta".
438. Evidemment l᾽injustice consiste à contraindre
Pamphile à épouser une femme qu᾽il n᾽aime pas, mais ce que note
Donat ici c᾽est que l᾽expression du jeune homme est à ce point
centrée sur sa personne qu᾽il n᾽envisage le tort que dans la
partie qui touche son amour-propre.
439. La classification de l᾽argument ici relève de la
pure et simple prise en compte de la présence de "suspicor" dans
la phrase.
440. Comme Donat le note
ailleurs (Eun. 237, 1), le fait de construire un pronom neutre
avec le génitif du nom porte une valeur expressive particulière.
Il faut donc comprendre ici "quelque chose en fait de monstre",
soit peut-être "une espèce de monstre". Notons que la référence à
L᾽Hécyre donnée ici par Donat (Hec. 643) provoque un
commentaire de la formule, mais sans que le commentateur ne
renvoie à ce vers de
L᾽Andrienne.
441. Donat remarque que
"monstrum" qui est neutre, mais désigne le laideron que Pamphile
redoute d᾽épouser, est repris ici par un féminin conforme au sexe
de la fiancée. De même, dans l᾽exemple cité et pris à
L᾽Eunuque, "monstrum hominis" avec le même mot neutre
est apposé à un sujet masculin comme le montre la forme
"dicturus".
442. Donat admire la justesse du choix
du verbe qui signifie au sens propre "pousser avec violence"
quelque chose vers quelqu᾽un comme on dirait en français "on veut
me faire avaler la pilule".
443. Commentaire assez obscur.
Pamphile, parce qu᾽il est amoureux d᾽une autre que la fille de
Chrémès, ne peut considérer la proposition de mariage de celui-ci
que comme un moyen de satisfaire son intérêt en trouvant un parti
acceptable pour le "monstre". Qu᾽il puisse, lui Pamphile, y gagner
ne serait-ce qu᾽une dot ne l᾽effleure même pas.
444. Donat
signale ici l᾽acception agressive de la préposition "ad" sans
doute en en forçant un peu le sens. Notons que les deux exemples
qu᾽il adjoint appartiennent à deux univers totalement différents.
Ce que l᾽on pourrait prendre pour une protestation légitime qui
serait illustrée par l᾽exemple noble de Virgile a déjà été annulé
par la référence comique. De plus, Donat dans la citation
plautinienne lit "ad me" là où on lit ordinairement "ad te". Dans
la comédie de Plaute le sens est exactement le même qu᾽ici.
Pseudolus se prépare à affronter un vieillard et se parle à
lui-même en disant : "Itur ad te, Pseudole. orationem tibi para
aduorsum senem".
445. Nous avons ici un
phénomène semblable à la remarque faite plus haut au vers 240. On
peut avoir le sentiment que Donat précise les acceptions non
techniques de termes techniques usuels chez le grammairien ou le
rhéteur.
446. Comprendre "que vais-je pouvoir dire qui soit à
la mesure de la faute de mon père" dans un argument a
fortiori.
447. Comprendre "que Simon
ne voudrait pas qu᾽on lui fasse". C᾽est-à-dire contracter un
mariage sur un coup de tête.
448. A mettre en rapport avec 238,
3 où Donat considère que la clé de l᾽opposition de Pamphile est
qu᾽il n᾽a pas eu le temps d᾽y penser, mais a été mis devant le
fait accompli.
449. Donat
s᾽étonne ici de voir une forme attachée à l᾽obligation stricte,
comme l᾽adjectif verbal en particulier dans les exemples qu᾽il
donne, servir ici pour un mariage qui est un acte dans lequel au
plus haut point intervient le consentement et non la contrainte.
La citation virgilienne sert de nouveau pour un commentaire
semblable en Eun. 97.
450. Un emploi intéressant de l᾽adjectif εὔπορος
se trouve dans les
Progymnasmata de Libanios (7, 1,
16), où il est précisément question d᾽une violence faite à une
femme. L᾽argument consiste à prétendre que l᾽on n᾽a pas été soumis
à son désir, mais victime de la colère d᾽Eros auquel il est
impossible de résister. Chez le rhéteur Anaximène (4, 116), on
trouve une mention de l᾽"euporia" dans la défense, dans un
contexte judiciaire où l᾽avocat, à défaut de pouvoir nier
l᾽évidence, va tenter de trouver un raison plausible pour
justifier la faute : ὅτε δὲ οἱ δικασταὶ καθεστήκασι τιμηταὶ τῆς
ζημίας, ὁμοίως πάλιν οὐ φατέον, ὅτι ταῦτα οὐκ ἐποίησεν, ἀλλὰ μικρὰ
βεβλαμμένον τὸν ἐναντίον καὶ ἀκούσια ἀποφαίνειν πειρατέον. ἐκ
τούτων μὲν οὖν καὶ ἐκ τῶν τούτοις ὁμοιοτρόπων ἐν ταῖς κατηγορίαις
καὶ ἐν ταῖς ἀπολογίαις εὐπορήσομεν• (quand les juges siègent pour
évaluer l’amende, de même il ne faut pas dire à nouveau que
l’accusé n’a pas fait cela, il faut s’efforcer de montrer
clairement qu’on a à peine nui à la partie adverse et
involontairement. Avec ces arguments et d’autres tout à fait
semblables à ceux-ci, dans les accusations comme dans les
défenses, nous aurons la partie facile).
451. Cette differentia rappelle celle d᾽Eun.
104 qui a
sans nul doute influencé Isidore dans ses propres differentiae.
Ici toutefois elle porte non sur "falsum" face à "fictum" et
"uanum", mais sur l᾽adjectif "ineptum". Pour "falsum" le lien
étymologique établi par le commentateur est évident : le "falsum"
est fait pour "fallere" (tromper).
452. Il s᾽agit ici d᾽une
objection que Pamphile se fait à lui-même en recourant au procédé
du dialogisme qui le conduit à s᾽inventer un
contradicteur.
453. Mot à mot, il faut comprendre "j᾽aurais fait
quelque chose pour ne pas faire ce que j᾽ai fait", à savoir "me
taire". Cela explique pourquoi Donat glose ensuite comme il le
fait le verbe "facio" par "taceo" considérant que "facere" peut
remplacer à peu près n᾽importe quel verbe d᾽action.
454. Sur les parties du
discours délibératif Donat est beaucoup plus explicite en Eun.
144,
2 où il indique qu᾽il y a un exorde, une narration, une
confirmation, une objection et une péroraison.
455. Prolepse stylisitique que remarque Donat. La qualité
prêtée au souci, "diuersae curae", ne sera effective qu᾽à
réalisation de l᾽action marquée par le verbe
"trahere".
456. Il est de bonne politique de chercher à
établir qu᾽un même chef d᾽accusation recouvre en réalité plusieurs
éléments. Voir Cic. Part. 29, 5. Ainsi on peut réfuter seulement
une partie de cette accusation et laisser croire que tout a été
réfuté, ou minimiser la gravité du crime en le morcelant en délits
moins graves.
457. Car
dans la tradition comique (et rhétorique), c᾽est un lieu commun
qu᾽on ne saurait résister à l᾽amour.
458. Sur ce texte, voir la note apposée au texte
latin.
459. La question porte sur
l᾽ambiguïté du génitif, l᾽expression pouvant signifier "la pitié
que j᾽avais pour elle" ou "la pitié qu᾽elle avait pour
moi".
460. Donat propose une définition un peu différente de
"sollicitudo" en 269, 5.
461. Nouveau
cas d᾽ambiguïté du génitif. On peut comprendre "la pudeur
qu᾽éprouve le père" (génitif subjectif) ou "celle qu᾽il inspire"
(génitif objectif).
462. Ce que pointe Donat ici est l᾽inconséquence des
raisonnements amoureux qui font passer les jeunes gens par des
sentiments apparemment incompatibles.
463. Le pronom en question est "ei" comme le montre la
reformulation au datif. Donat ici que le complément "ei" de
"aduerser" doit être pris dans un sens axiologique, équivalent
d᾽un adjectif laudatif. La correction proposée par Estienne (1529)
semblait accréditer l᾽idée impossible grammaticalement d᾽un "ei"
corrélatif d᾽un "ut" consécutif qui n᾽est pas employé
ici.
464. Priscien, Inst.
GL 3, 138 : "᾽quorsum᾽ quoque ex ᾽quo᾽ et ᾽uersum᾽ compositum tam
interrogatiuum quam relatiuum et infinitum esse potest omnium
localium ad regionem aliquam uergere demonstrantium, ut si
interrogem ᾽quorsum uadis ?᾽ bene redditur ᾽horsum᾽, ᾽istorsum᾽,
᾽sursum᾽, ᾽deorsum᾽, ᾽dextrorsum᾽, ᾽sinistrorsum᾽, ᾽orientem
uersus᾽, ᾽occidentem uersus᾽ et similia" ("quorsum" aussi, composé
de "quo" et de "uersum", peut être aussi bien un interrogatif
qu᾽un relatif et un indéfini portant sur toutes les questions de
lieu impliquant un mouvement vers, comme si je posais la question
"quorsum uadis ?" les réponses correctes seraient "horsum",
"istorsum", "sursum", "deorsum", "dextrorsum", "sinistrorsum",
"orientem uersus", "occidentem uersus" etc.).
465. Donat remarque ici l᾽emploi de "ipse" propre à
l᾽idiolecte des esclaves de comédie pour désigner "le patron", "la
patronne".
466. Commentaire
identique en And. 42, 3.
467. Charis. 333 : "et sunt haec duo, ᾽aue salue᾽, et
declinantur hoc modo : imperatiuo modo ᾽aue auete᾽, futuro ᾽aueto
tu᾽ ᾽aueto ille᾽; infinitiuo modo praesentis temporis ᾽auere te
uolo᾽ et ᾽uos᾽ et ᾽illos᾽. item imperatiuo modo ᾽salue saluete᾽,
futuro ᾽salueto tu᾽ ᾽salueto ille᾽; infinito modo praesentis
temporis ᾽saluere te uolo᾽ et ᾽uos᾽ et ᾽illos᾽" (et il y a deux
verbes "aue" et "salue" qui se conjuguent de la façon suivante :
impératif "aue auete", futur "aueto" deuxième et troisième
personnes, infinitif présent "auere te uolo" ou "uos" ou "illos".
De même à l᾽impératif "salue", "saluete", au futur "salueto".
deuxième et troisième personnes, infinitif présent "saluere te
uolo" ou "uos" ou "illos").
468. On peut
hésiter ici sur le sens de "familiariter", soit "familier"
concernant le registre de langue, soit un sens plus social "de
manière intime", comme chez Térence au vers 136.
469. On pourrait être tenté de comprendre "il n᾽ajoute
pas ᾽quae᾽", ce qui rend du coup incompréhensible la citation
virgilienne où il y a précisément "quae". Il faut comprendre dans
la citation virgilienne que ce qui est en jeu est "eum" qui
remplace le nom propre d᾽Enée.
470. Le fait de laisser planer le doute sur
l᾽identité de celui ou ceux qui veulent ce mariage permet d᾽y
inclure Pamphile qui apparaît ainsi comme un traître.
471. Donat a donné en 261,
4 une définition un
peu différente, mais non contradictoire de la
"sollicitudo".
472. Sur ce texte, et l᾽ordre des scholies dans ce vers,
voir les notes apposées au texte latin. Dans les deux dernières
scholies Donat établit deux differentiae en "sollicitudo" et
"timor", la première porte sur l᾽intensité de la crainte, la
seconde sur la nature de ce qui la provoque. Notons que les deux
differentiae sont en réalité assez contradictoires, ce que le
commentateur exprime par "an". On peut choisir l᾽une ou l᾽autre,
mais difficilement les deux.
473. On voit mal le lien entre
cette citation virgilienne et le commentaire. En effet, les
criminels virgiliens sont bel et bien passés à l᾽acte. Sans doute
est-ce le verbe "audeo" qui rapproche les deux contextes, Donat
considérant que dans l᾽audace de la conception du crime se trouve
déjà le crime lui-même. Servius (inspiré du commentaire de
Donat ?) fait ad loc. ce commentaire : "illic sunt et qui fecerunt
et qui conati sunt. dicit autem secundum Romanum ritum, in quo non
tantum exitus punitur, sed et voluntas" (là sont à la fois ceux
qui ont fait et ceux qui ont essayé. C᾽est dit selon la coutume
romaine qui veut qu᾽on ne punisse pas seulement l᾽effet, mais
aussi l᾽intention). Ici tout porte à croire que le commentateur
anticipe sur une possible réponse de Mysis, portant non sur ce
qu᾽a effectivement fait Pamphile (et qui n᾽a rien de délictueux de
son point de vue), mais sur son intention qu᾽elle soupçonne
perverse, avant cette dénégation formelle du jeune homme.
474. Donat fait en
réalité trois remarques sur ces pronoms, deux qui relèvent de la
grammaire au sens large et un qui relève de la diction et qui est
double. Ils sont opposés, comme dans la citation de
L᾽Eunuque, parce qu᾽ils présentent la confrontation
de la première et de la troisième personne. Ils sont
individualisés par leur fonction différente clairemen soulignée
par le cas et la construction prépositionnelle, et donc il faut
rendre tout cela dans la prononciation en introduisant les
ponctuations qui s᾽imposent "egone / propter me / illam". Sur la
ponctuation après "egone", voir la note à la scholie 2.
475. La deuxième main commente non le passage de
L᾽Andrienne, mais la citation de
L᾽Eunuque. Le commentaire ad loc. n᾽utilise pas les
mêmes reformulations, ce qui peut effectivement faire douter de
l᾽authenticité de ce segment, par ailleurs inutile.
476. Donat fait une remarque de ponctuation et de
prononciation. Il entend évidemment que nous prononcions :
"egone ! propter me illam..." et insiste sur le fait qu᾽"egone"
doit être prononcé avec l᾽intonation que lui donnerait un
subjonctif de protestation, ici de l᾽innoncence
outragée.
477. Le
commentaire porte sur le sens en contexte de l᾽adverbe
"egregie".
478. Ce qui à première vue ne servait à rien au
moment où c᾽était prononcé trouve ici sa justification. C᾽est donc
une manière de souligner que Térence ne laisse rien au hasard et
que tout fait sens dans sa comédie.
479. La nature de la profession exercée par
l᾽Andrienne avant qu᾽elle ne soit une courtisane n᾽a aucune
importance. Seul compte le fait qu᾽elle ait exercé un métier
honnête, montrant ainsi qu᾽elle n᾽a pas toujours eu une vie
dépravée et qu᾽elle a donc assez de sens moral pour tenter
d᾽éviter le même sort à Glycère. Voir le lemme 3.
480. Donat se
réfère ici à une differentia que l᾽on trouvera plus tard chez
Isidore Diff. 1, 185 : "Inter egestatem et paupertatem. Quod
egestas peior est quam paupertas. Paupertas enim potest esse
honesta, nam egestas semper turpis est" (entre "egestas" et
"paupertas" et de ce que "egestas" est pire que "paupertas". En
effet la "paupertas" peut être honnête mais l᾽"egestas" est
toujours honteuse). Pamphile tolèrerait sans doute que sa
bien-aimée connaisse la "paupertas" et la partage avec lui, il ne
peut souffrir qu᾽on lui impose la honte de l᾽"egestas", en la
séparant de lui.
481. Il s᾽agit évidemment d᾽opposer la générosité de
Pamphile à l᾽indifférence passée de la famille de Chrysis, et non
les mots "paupertas" et "inopia".
482. Comprendre : et c᾽est pour cette raison qu᾽elle
ne prononce pas ce mot de "pater".
483. Donat signale (ainsi que dans la scholie suovante) la
valeur de la conjonction "ut" ("que ne pas" derrière un verbe de
crainte) et la glose avec la formulation plus classique en "ne
non" en suppléant le verbe "uereor" qui figurait au subjonctif au
vers précédent. On suppose que les élèves de Donat auraient pu
facilement se tromper sur la valeur paradoxale de ce "ut". En tout
cas, Donat le glose souvent quand il le rencontre chez Térence :
voir And. 3 ; 349 ; 409, 1 ; 705, 2 ; 914 ; Pho. 965...
484. Donat explique la valeur pragmatique de
l᾽adverbe "adeo", repris au vers suivant. Sa reformulation avec la
particule "an", volontiers ironique, souligne que le ton indigné
sur lequel le jeune homme se justifie rend l᾽accusation de Mysis
invraisemblable. Peut-on vraiment le prendre à ce point pour un
lâche ? Comprenons donc : "je suis lâche, d᾽accord, mais tout de
même pas à ce point ! Restons dans les limites du
vraisemblable".
485. Voir le commentaire au vers
suivant, scholie 4.
486. Dans sa définition de
l᾽adjectif "ignauus", Donat prend soin de signaler implictement
que, antonyme morphologique de "gnauus", il est marqué
formellement comme un mot négatif. Sa paraphrase définitoire en
témoigne, ainsi que le commentaire stylistique fait au vers
suivant sur la séquence d᾽adjectifs négatifs "ignauum",
"ingratum","inhumanum".
487. Le retournement
oratoire consiste à changer le point de vue par le choix paradoxal
d᾽adjectifs dont la forme est négative (ou le sens, avec "ferus",
sauvage). Au lieu de dire qu᾽il n᾽est pas si obéissant qu᾽il en a
l᾽air (avec l᾽emploi d᾽adjectifs fortemant laudatifs), il préfère
dire qu᾽il n᾽est pas inhumain. Le paradoxe est que les deux
formulations disent logiquement la même chose malgré les
oppositions qui se font finement terme à terme
("obsequentem"/"ignauum", "gratum"/"ingratum", "pium"/"inhumanum",
"mansuetum"/"ferum"). En orientant le point de vue vers le devoir
filial, il se verrait contraint, pour se défendre, de se montrer
défaillant à cet égard ("me crois-tu à ce point un bon fils ? Tu
te trompes") ; mais en changeant le point de vue, il accentue non
pas son caractère de mauvais fils mais, habilement, d᾽être humain
("me crois-tu à ce point inhumain ? Tu te trompes"). Du coup, le
courage, la gratitude et l᾽humanité consistent, dans la
circonstance, à s᾽opposer à son père.
488. Sur ces
rapprochements voir la note à 278, 4, en notant toutefois que
Donat se fait fort d᾽avoir suivi dans ses reformulations l᾽ordre
des renvois au texte térentien, établissant ainsi des parallèles
dont celui-ci et le suivant paraissent un peu forcés.
489. La référence virgilienne rapproche la passion
humaine du désir animal par diverses comparaisons (étalon,
sanglier etc.) , mais ne dit pas expressément que le désir humain
l᾽emporte sur le désir animal. Ce qui est certain c᾽est que le
passage accrédite l᾽idée d᾽un "inhumanus amor".
490. Donat signale que la principale qui introduit
cette consécutive se trouve en réalité dans le vers précédent et
que nous n᾽avons ici que la deuxième partie de l᾽énoncé. Sur cette
figure voir par exemple Pho. 191, 3.
491. En effet, il est
plus fort d᾽"être averti" que d᾽être simplement "ému". La
gradation porte donc sur le passage à l᾽acte qui peut suivre la
prise de consicence chez Pamphile. Notons que Donat ne dit rien de
ce bel exemple de "paromoion", "commoueat / commoneat".
492. Ce que
Donat considère comme "exquis" est sans nul doute l᾽euphémisme qui
évite au jeune homme de proférer une maxime totalement contraire à
la morale commune.
493. Donat
remarque ce qui provoque la colère de Mysis. Pamphile,
conformément à son caractère n᾽a parlé que de lui et de tout ce
qu᾽il a fait pour Glycère, nullement des mérites propres de la
jeune fille, justifiant qu᾽il l᾽aime fidèlement. Nous sommes
encore une fois dans la caractérologie comique, nons sans une part
de jeu d᾽ailleurs, puisque le grammairien précise que Mysis agit
ainsi pour faire réagir Pamphile, donc dans une stratégie
dramatique.
494. Cette remarque ne se comprend que dans la
logique des scholies précédentes. Donat a remarqué la stratégie de
Mysis qui tente de décentrer Pamphile pour qu᾽il s᾽intéresse
directement à Glycère. Ici il remarque que la servante refuse de
prendre parti sur le discours de Pamphile, pour s᾽appuyer
exclusivement sur ce qu᾽elle sait de sa protégée. C᾽est une
manière de pousser Pamphile à passer aux actes, et donc à
promettre.
495. Dans son
commentaire du premier passage cité par Donat, Servius note :
"diversam autem aetatem pueri, senis et feminae ad miserationem
commovendam videtur obicere" (il semble lui opposer l᾽âge de son
enfant, celui du vieillard et de la femme, dans le but de susciter
sa compassion). Sur le second vers, le commentateur ne dit rien,
mais le contexte est suffisamment clair. Un serment sur la tête du
père mort (Anchise) est évidemment un élément important du
pathétique et invite à prendre très au sérieux la demande d᾽une
promesse à Pamphile sur ce qu᾽il a de plus sacré.
496. La hâte marquée par l᾽adverbe selon Donat ne
peut provenir de son sémantisme propre qui relève du champ lexical
de l᾽approximation. Il faut donc comprendre que l᾽idée de hâte
provient de la combinaison de cet adverbe avec le participe
"moriens", le tout donnant une impression d᾽urgence, et que, par
conséquent celui qui se hâte n᾽est pas tant la mourante que le
jeune homme à son chevet. Tel quel le commentaire est
difficilement compréhensible.
497. Donat ne peut
trouver de correspondance nette entre ce passage de Térence et la
mort d᾽Antor au combat, mais ce qui l᾽intéresse ici c᾽est l᾽effet
de pathétique obtenu par cette citation.
498. La comparaison d᾽un discours avec un édifice ou
une maison fait partie des arts de la mémoire à Rome. Pour
"uestibulum" voir Cic. De Or. 2, 320-321 : "sed oportet, ut
aedibus ac templis uestibula et aditus, sic causis principia pro
portione rerum praeponere ; itaque in paruis atque infrequentibus
causis ab ipsa re est exordiri saepe commodius" (de même que, pour
les temples et sanctuaires, il faut un vestibule et une entrée, de
même pour les causes, il faut placer en tête de discours des
débuts proportionnés à l᾽affaire ; c᾽est ce qui fait que, dans les
petits procès sans grand public, c᾽est de l᾽affaire elle-même que
provient souvent l᾽exorde le plus expédient).
499. Le mot
technique "inceptio" est ici induit par le verbe non technique
"incipit". C᾽est sans doute la raison qui fait ajouter à Donat
"dicere" (scholie 2) tirant ainsi le verbe vers un sens technique
oratoire.
500. On
remarquera que cette citation ne sert pas tant pour l᾽identité de
la formule ("infit" n᾽est pas "incipit"), que pour le caractère
solennel que l᾽intervention de la mourante prend, comparée à la
parole auguste du roi des dieux.
501. Le
principe est celui du dialogisme qui consiste à mettre en scène
ses propres paroles ou celles d᾽un tiers. Ici Donat souligne trois
éléments complémentaires d᾽une juste analyse rhétorique du
passage. Sur le plan du type de discours c᾽est une prosopopée, car
on fait parler un personnage qui ne peut pas (ou plus) le faire,
sur le plan de la technique d᾽insertion c᾽est donc une mimèsis car
on ne raconte pas, mais on reproduit la réalité, et sur le plan de
l᾽éthos c᾽est une cajolerie car l᾽expression "mi Pamphile"
appartient à la langue affectueuse, voir Eun. 95, 2.
502. Le "compendium" ou
"discours abrégé" repose ici sur le caractère très elliptique de
l᾽énoncé, qui s᾽en tient aux données essentielles à
l᾽argumentation, comme le remarque le grammairien. D᾽ailleurs
c᾽est ce qu᾽il indique lui-même à la scholie 4.
503. Donat renvoie ici au
récit de la rencontre de Simon et de Glycère et à l᾽éblouissement
que la jeune fille a causé même chez le vieillard. Ainsi le
discours de la vieille femme se trouve corroboré même par son
apparent ennemi.
504. Il s᾽agit
évidemment d᾽une indication scénique mettant en jeu la
prononciation de cette réplique. Pamphile joue ici le rôle de la
mourante.
505. Donat propose comme leçon variante pour
autant qu᾽on puisse en juger le sénaire iambique correct suivant :
"nec clam te est quam illi nunc inutiles sient". Pour la première
leçon, s᾽il lit le début du vers comme nous le lisons aujourd᾽hui
"nec clam te est quam illi nunc utraeque", le sénaire n᾽est pas
métrique. Il faut sans doute supposer qu᾽il lit quelque part
"res", sans doute avec un sénaire qui est "nec clam te est quam
illi utraeque res nunc utiles". Notons que les manuscrits sont
loin d᾽être d᾽accord sur ce qu᾽il faut lire de part et d᾽autre de
"legitur et".
506. Si Donat voit ici une
apodose, c᾽est qu᾽il considère que l᾽accent de la phrase se trouve
sur "pudicitia", la fortune étant moins importante que la vertu de
la jeune fille. Il y a donc cadence mineure,
"apodose".
507. La citation virgilienne
souligne le phénomène grammatical en incluant "te" qui est le COD
de "oro", empêchant ainsi "quod" de l᾽être. Il faut donc
construire "quod" comme un relatif de liaison au sens de "et".
Même remarque chez Servius ad loc.
508. Indication
scénique induite par la valeur déictique de "hanc".
509. Donat paraît dissocier ici la main donnée qui
est selon lui signe de loyauté, et le fait que ce soit la main
droite qui, dans son esprit, paraît indiquer qu᾽un engagement est
conclu. Voir le commentaire à 295, 6.
510. Si on place "genium" ou
"et genium" à la place d᾽"et ingenium" ou de "ingenium", le vers
en l᾽état est amétrique. Il faut donc supposer que Donat lit autre
chose avant ce segment (peut-être le "ego" qui parcourt la
tradition térentienne un peu plus haut dans le vers), mais il nous
est impossible de reconstituer pleinement l᾽une ou l᾽autre
variante. Sémantiquement cela ne change rien, même si "genium" est
sans doute meilleur dans ce contexte de serment.
511. La variante est
métriquement indifférente, elle suppose un dactyle
5 au lieu d᾽un
iambe 5. Elle est attestée par une partie de la tradition, dont E
(11e siècle). Elle est d᾽ailleurs plausible en rappel du vers
268 ("sollicita est").
512. Sur
cette manière d᾽introduire un mot technique voir la note à 285,4.
Sur la notion elle-même, voir P.-Fest.
184 "obtestatio est, cum
deus testis in meliorem partem vocatur" (on parle d᾽"obtestatio"
quand un dieu est appelé à titre de témoin en notre faveur).
Notons que le mot technique proposé ici est rare et que la
définition que lui donne Donat est différente de celle proposée
par Festus. Donat revient sur ce mot en 540,
2 pour en dire à peu
près la même chose.
513. Donat commente l᾽emploi du
déictique "hanc", comme il le fait à plusieurs reprises, en lui
cherchant un équivalent expressif. Ici il faut comprendre "cette
femme-là, cette femme précise qui est amoureuse". Sur cet emploi
voir par exemple Pho. 425.
514. Frg Bobbien. De uerbo : "et cum ᾽grego᾽ Latinum
non sit, ᾽segrego᾽ ᾽congrego᾽ ᾽adgrego᾽ suauissime dicitur" (et
alors que "grego" n᾽est pas correct, on dit de manière fort
correcte "segrego", "congrego", "adgrego"). De fait "segrego" est
un verbe parasynthétique, dont la base est non un verbe, mais le
substantif "grex", et dont le sens est "sortir du
troupeau".
515. Tel quel le
commentaire est incompréhensible, mais les exemples éclairent
l᾽analyse du grammairien. Dans la deuxième citation, Didon
reproche à mots couverts à Enée son ingratitude, en lui faisant
discrètement remarquer qu᾽elle a payé de sa personne pour le
satisfaire. Dans le premier, Nisus supplie la lune de lui venir en
aide pour lui permettre de sauver Euryale, tout en lui faisant
discrètement le reproche d᾽avoir trahi son compagnon qu᾽elle a
dénoncé en éclairant les dépouilles qu᾽il portait.
516. En droit romain on distingue le "frère" qui peut être
de même père, mais non de même mère ou l᾽inverse, du "frère
germain" qui a même père et même mère que son frère.
517. Ici comme à plusieurs
reprises "ille" désigne le poète par excellence, Virgile.
518. Donat a déjà cité ce vers pour son
commentaire de "si" en 292, 1. Il semble faire droit ici à une
possible explication érotique de "dulce meum" dont on retrouve
trace chez Servius ad loc., celui-ci considérant qu᾽il ne faut pas
entendre "dulce meum" au sens de "présents" ou "cadeaux", mais au
sens de "faveurs".
519. Ce que veut dire
Donat c᾽est qu᾽il s᾽autocite en reprenant textuellement les neuf
mots qui suivent de son commentaire de 271, 1. Or en 271, 1,
curieusement il ne cite pas ce vers.
520. Donat a bien conscience
qu᾽un mariage d᾽intérêt unit des conjoints qui ne sont pas des
"amis", mais ici, il va de soi qu᾽il s᾽agit d᾽un mariage d᾽amour,
donc entre amis.
521. En
réalité "haec" est un énoncé autonymique et "uerba" son attribut
est accordé en genre et en nombre avec le mot autonymisé. Sur
cette curieuse manière de pratiquer l᾽accord qui rend
l᾽interprétation malaisée, cf. par exemple Quint. 1, 5, 2 :
"᾽Verba᾽ nunc generaliter accipi uolo : nam duplex eorum
intellectus est, alter qui omnia per quae sermo nectitur
significat, ut apud Horatium : ᾽uerbaque prouisam rem non inuita
sequentur᾽ ; alter in quo est una pars orationis : ᾽lego᾽,
᾽scribo᾽" (je souhaite qu᾽on prenne le mot "uerba" dans son sens
général ; de fait il a deux sens, l᾽un qui signifie tout ce qui
fait la continuité du discours, comme chez Horace : "uerbaque
prouisam rem non inuita sequentur" ; l᾽autre pour désigner une
partie du discours comme "lego" "scribo"). Noter dans la phrase de
Quintilien l᾽anaphorique "eorum", qui reprend non pas "les mots"
mais "le mot uerba", et qui s᾽accorde au pluriel, ce qui n᾽éclaire
guère le sens...
522. Donat relève le rite de la "dextrarum iunctio",
souvent représentée dans les documents figurés et qui marque
l᾽accomplissement légal du mariage. L᾽interprétation de ce rite
est traditionnellement exactement celle que donne Donat, la
ratification d᾽un contrat en bonne et due forme et "bona
fide".
523. Ce qui est
étonnant c᾽est que Térence semble dire "la main que voilà", donc
celle de Pamphile, alors qu᾽en réalité il s᾽agit de la main de la
jeune fille. Cela explique sans doute que la plupart des éditeurs
ne fassent pas droit à cette variante du texte de Térence et
lisent, comme la majorité des manuscrits de Térence, "hanc mi in
manum".
524. Voir 258.
525. Ce
commentaire est repris au vers 473, 5. il s᾽agit d᾽une étymologie
reposant sur une graphie courante "opstetrix" interprété comme
"quae opem (te)tulit" (qui apporte (apporta) son secours). Sur la
forme "tetulit" dans cette étymologie, voir
832 et la note apposée
au texte français.
526. Sur l᾽emploi non interrogatif de la
question pour marquer une entrée ou sortie imminente d᾽un
personnage, voir
527. Donat remarque ici l᾽incohérence de Pamphile qui
presse Mysis de sortir et lui demande aussitôt après de rester
pour écouter son avertissement. Le commentateur y voit un indice
d᾽égarement amoureux.
528. Sur le texte de cette scholie voir la note
apposée au texte latin. Le désordre des manuscrits s᾽explique par
le caractère assez confus du raisonnement. Pamphile veut le
silence de Mysis, non pas pour qu᾽elle cache ce que Glycère sait
déjà (puisque Mysis a fait dire à sa maîtresse au vers
269 que "ce
mariage prévu pour aujourd᾽hui" l᾽angoissait), mais pour que
Glycère ignore le vrai motif du refus de Simon. Ce n᾽est pas tant
pour qu᾽il épouse l᾽autre que pour qu᾽il ne l᾽épouse pas, elle.
Quant au fait que Glycère et Pamphile pouvaient se croire en
sécurité, c᾽est une allusion au refus de Chrémès de donner sa
fille à un débauché comme Pamphile lorsqu᾽il découvre sa liaison
avec Glycère, sécurité qui vient de tomber puisque Simon a réussi
à faire changer Chrémès d᾽avis. Pour ajouter à la confusion, Donat
introduit la citation de
269 (qu᾽il modifie assez largement) de
manière tellement abrupte qu᾽on voit mal en quoi elle éclaire le
raisonnement. sa place aurait été beaucoup plus judicieuse après
"non que Glycère ait pu ignorer que le mariage se ferait
aujourd᾽hui". Toutefois, nous ne jugeons pas utile de déplacer ce
segment, de tels raccourcis étant familiers au
commentateur.
529. La remarque de
"certains" est particulièrement justifiée. Il faut abréger le "e"
final de "caue" pour obtenir un dactyle
2 "num caue", sans lequel
le vers (septénaire iambique) ne peut se scander. La remarque de
Donat pourrait paraître étrange, car on pourrait comprendre qu᾽il
sous-entend que l᾽on peut scander autrement. Mais il n᾽en est sans
doute rien car il se borne probablement à citer sans prendre parti
un commentaire antérieur, sans autrement le vérifier. Cela
confirme son intérêt très limité pour la métrique.
530. Nous traduisons
ainsi en raison du caractère moins important de l᾽intrigue mettant
en scène Philumène, souligné en 301, 2.
531. C᾽est-à-dire hors scène. La
scène commence clairement au milieu d᾽une conversation.
532. Le commentaire porte à la fois
sur le contenu représenté par
hac et sur l᾽emploi d᾽
antehac comme équivalent d᾽une
proposition temporelle.
533. Soit
usque et
ante.
534. Donat, A. Mai. 643 : praepositio
separatim aduerbiis non adplicabitur, quamuis legerimus
de repente,
de sursum,
de subito et
ex inde et
ab usque et
de hinc. sed haec tamquam unam
partem orationis sub uno accentu pronuntiabimus (une préposition
ne pourra pas porter séparément sur un adverbe, bien que nous
trouvions dans les textes
de
repente,
de
sursum,
de
subito, et
ex
inde,
ab
usque,
de
hinc. Mais ces expressions ne constituent qu᾽une seule
partie du discours avec un seul accent). Voir aussi A. Mai. 649 :
usque praepositio
plurimis non uidetur, quia sine aliqua praepositione proferri
recte non potest (
usque
aux yeux de la plupart des grammairiens n᾽est pas une préposition,
parce que le mot ne peut être correctement employé sans
préposition).
535. Donat indique
ici clairement que Byrria use des lieux communs de la consolation.
A compléter
536. Probablement « la véhémence du jeune
homme ».
537. Donat veut probablement dire « dans d᾽autres
contextes », car ici le sens qu᾽il donne en premier paraît
s᾽appliquer plus nettement au texte commenté.
538. Donat considère que la
logique voudrait que l᾽on dise soit
ad eum eo, soit
eum adeo ; la répétition du
préverbe sous la forme d᾽une préposition est pour lui
pléonastique.
539. Dans le
premier cas
quidni
« pourquoi pas » est ironique parce qu᾽en allant lui dire qu᾽il
aime sa fiancée, Charinus agira de façon totalement stupide, en
éveillant les soupçons de Pamphile (voir commentaire suivant) ; si
on lit
quid nisi nihil
impetres (qu᾽obtiendras-tu sinon rien), il n᾽y a pas
d᾽ironie, car il n᾽y a aucun sous-entendu, mais un simple sarcasme
de l᾽esclave.
540. Wessner ponctue à tort ici
d᾽un point d᾽interrogation. Le sens est « pourquoi ne pas aller
lui parler ? » surtout « si tu ne lui demandes rien ». Si la
conversation n᾽a aucun enjeu (ce qu᾽évidemment Byrria ne croit pas
une seconde, d᾽où l᾽ironie), il peut bien aller lui parler. Si,
comme il le pense, c᾽est pour lui demander de rompre avec
Philumène, c᾽est totalement stupide. Il semble de plus que Donat
sépare
nihil impetres de
la proposition par
ut du
vers suivant, dont on voit mal alors comment il la
construit.
541. Obligé de répondre à son
salut, Charinus ne pourra pas garder le silence.
542. Et
non une forme de l᾽adjectif
postremus. Charisius 438, 28 :
postea.
posterius.
postremum.
nouissimum.
543. Ou
ironiquement « qui est si amoureux ».
544. Commentaire bizarre : rien n᾽empêche d᾽imaginer
dans la formule nunc te per amicitiam et amorem obsecro qu᾽est
envisagé, entre les deux jeunes gens, un sentiment d᾽amor. Le mot
est banal (par exemple dans la correspondance de Cicéron) pour
qualifier une amitié profonde entre deux hommes. Mais sans doute
Donat a-t-il raison de penser que l᾽amplification (qu᾽il n᾽évoque
pas explicitement) est meilleure si l᾽on comprend non pas « par
notre amitié, par le profond sentiment d᾽affection qui nous lie »,
mais « par notre amitié, par l᾽amour que tu lui portes ».
545. C᾽est-à-dire que ut ne substitut de ne, en
introduction d᾽une finale négative, est considéré comme
pléonastique.
546. Et non au père comme précédemment. Toutefois il
faut comprendre ce commentaire à la lumière du précédent. En
effet, il est évident que
tibi interdit de rapporter cela à
quelqu᾽un d᾽autre qu᾽à Pamphile. Il faut donc comprendre que c᾽est
quand il disait
si id non
potest qu᾽il ne parlait pas de Pamphile.
547. Sans
doute « un ton » ou quelque autre indication de sentiment pour
indiquer que cette hypothèse serait, pour Charinus, la plus
désagréable.
548. La note lexicologique obéit ici
à une logique certaine : le verbe
profer est glosé par trois verbes,
les deux premiers présentant le même préverbe avec un radical
différent, le dernier le même radical avec un préverbe
différent.
549. L᾽explication peut provenir du
fait que dans les listes alphabétiques d᾽adverbes ces deux
adverbes se suivent et peuvent donc être considérés comme des
équivalents pour le sens, voir Charisius 270, 7 : neutiquam Cicero
de senectute, «mihi uero neutiquam probari potuit tam flagitiosa
et tam perdita libido», idem <in> commentario de uirtutibus
«illud neutiquam probantes». nequaquam idem de senectute, «est
istud quidem, Laeli, aliquid, sed nequaquam tibi concedendum
fuit». Le même Charisius glose cependant 438, 26 :
neutiquam numquam.
550. Le commentaire de la seconde
main paraît considérer que l᾽acteur portant un masque il ne peut
rien exprimer avec son visage
uultuose ; le commentaire de Donat
paraît suggérer exactement le contraire.
551. Comprendre « mais non ici ». En effet, Diomède
GLK, 1,
419 range le mot dans les interjections, mais Priscien
note des cas où le mot s᾽emploie dans une structure syntaxique
complète qu᾽il explique deux fois à partir du même exemple en
Instit. 2, 552 : inuenimus enim loco aduerbii nomen, ut una,
multum, falso, qua, et pronomen similiter : eo, illo, et loco
coniunctionis tam nomen quam pronomen: quare, ideo, et aduerbium
loco nominis, ut mane nouum et sponte sua et euge tuum et belle et
cras alterum et 3, 369 : nous trouvons au lieu d᾽un adverbe un nom
comme una, multum, falso, qua,et pareillement un pronom eo, illo,
et à la place d᾽une conjonction aussi bien un nom qu᾽un pronom
quare, ideo, et un adverbe à la place d᾽un nom comme mane nouum et
sponte sua et euge tuum et belle et cras alterum).
552. L᾽emploi du nom est considéré par Donat,
rappelons-le, comme un signe d᾽expressivité et donc ici
d᾽affectivité.
553. C᾽est la raison de l᾽apparent
paradoxe que relève Donat : un personnage vivant ne peut dire
perii que par manière de parler. En revanche, pour un personnage,
dire qu᾽il risque la mort peut être une crainte totalement
fondée.
554. Commentaire peu clair :
Donat veut dire que iam (au sens de « désormais ») marque que la
décision exprimée par iam n᾽est pas susceptible d᾽être
modifiée.
555. Ailleurs,
Donat fait remarquer que ait s᾽applique à des choses auxquelles on
ne croit pas.
556. Le
commentaire porte en réalité sur nunc. Le sens paraît être :
l᾽esclave précise qu᾽il a d᾽autres choses à raconter (mais qu᾽il
ne le fera pas maintenant) pour éviter que Pamphile ne se mette en
tête de les imaginer et ne perde son bonheur présent.
557. Commentaire obscur à force de concision : il
s᾽agit ici d᾽une note sur les types de l᾽argumentation, qui
précise qu᾽on peut, sans changer de catégorie, considérer soit des
éléments présentés comme réalisés, soit des éléments présentés
comme non-réalisés. Ainsi la catégorie des dits et faits, comprend
aussi ce qui n᾽a été ni dit ni fait. On complète alors cette
catégorie des faits (avérés ou non-réalisés) par les deux
catégories des choses (présentes ou absentes) et des personnes
(présentes ou absentes). On obtient ainsi le schéma suivant qui
rend parfaitement compte de l᾽enquête que mène Dave : classement
du plus grand au plus petit : paroles : ce qui a été dit / non
ditactes : ce qui a été fait / non faitobservations
complémentaires : choses présentes / absentespersonnes présentes /
absentes
558. C᾽est-à-dire
cohérent.
559. Comprendre : Dave, en esclave rusé, considère
qu᾽il existe des signes qui garantissent que le mariage va se
faire. Ne les trouvant pas, il infère immédiatement que le mariage
est annulé.
560. C᾽est-à-dire si chez Chrémès comme chez Simon il
ne se passe rien.
561. En apparence, le rapport entre cette citation
virgilienne et le texte de Térence est totalement obscur. Il faut
en réalité comprendre que l᾽emploi du iam est le même et déduire
de cela, comme on le trouve chez Charisius qui commente le même
passage virgilien, une analyse de la succession temporelle
supposée par cet énoncé (Charis, 292) : sed interest utrum
finitiuis an subiunctiuis iungatur. finitiuis enim iungitur,
quotiens ad id tempus quo agebam refertur, <uelut:> cum
declamo uenit, id est ipso tempore quo declamo, cum declamabam,
<id est ipso tempore quo declamabam>, ut apud Vergilium «cum
uenit, aulaeis iam se regina superbis / aurea conposuit sponda»,
id est tempore ipso quo uenit.
562. Comprendre : l᾽ensemble des invités au mariage
pourrait se trouver dans la maison et donc ne donner depuis la rue
aucune indication quant à l᾽ajournement du mariage. Le fait que
personne ne sorte constitue donc un indice supplémentaire, qui
complète le fait que personne ne paraisse venir pour la
fête.
563. Contrairement à ce que l᾽on pourrait croire à la
lecture du lemme, le tour visé n᾽est pas le génitif dépendant de
pronom neutre, mais la forme inhabituelle du génitif ornati là où
Donat et ses élèves disent ornatus. C᾽est la citation de Salluste
qui éclaire le lemme en montrant la forme senati là où l᾽on
attendrait senatus.
564. Autrement dit si toute la noce
devait manger sur ces quelques petits poissons.
565. Le vieillard qui est le personnage le plus
important dans la maison ne mange que de la nourriture de vil
prix.
566. La proposition A est « il la donne à l᾽autre »,
la B est « il te la donne à toi » : l᾽enthymème est « si non A,
alors B » : donc on pourrait conclure avec Charinus : « s᾽il ne la
donne pas à l᾽autre, elle est pour moi », mais c᾽est évidemment
faux, puisque le vieux peut très bien la refuser à l᾽autre sans la
donner nécessairement à Charinus. En réalité, il ne s᾽agit pas
vraiment d᾽un enthymème, mais Donat qui a remarqué necesse en
profite pour faire un peu de logique.
567. Comprendre « argument tiré d᾽un
fait incontestable et impossible à contourner ».
568. En réalité ce commentaire et le précédent n᾽en
font qu᾽un ; ce qui met Glycère en danger c᾽est son état de sola
qui en fait une proie facile pour la vengeance de Simon.
569. Nous aurions tendance à voir
plutôt là un futur antérieur, mais Donat comprend une forme de
subjonctif d᾽affirmation atténuée, ce qui explique son
commentaire.
570. Ce commentaire
est loin d᾽être clair. Dave agirait-il mal dans les fourberies
qu᾽il prépare ou parce que, selon Donat, il mène en réalité un
double jeu : d᾽un côté il cherche à défendre le bonheur de
Pamphile, mais d᾽un autre côté, dans les conseils qu᾽il donne, il
trahit son souci de ne pas exaspérer Simon et d᾽éviter de finir au
moulin.
571. Evidemment il
s᾽agit ici du second eiciat celui que prononce Pamphile.
572. cf. le pseudo-Probus, cathol.
GLK 4, 38 : nam cedo, quod significat da, sine uerbi totius
substantia solum reperitur numero singulari, cedo, numero plurali
cette ; sic Plautus et antiqui comoediographi, sicut et
<salue> saluete saluere (de fait cedo qui veut dire
« donne » se rencontre sans toute sa pleine valeur verbale, au
singulier cedo et au pluriel cette ; ainsi chez Plaute et les
anciens Comiques, comme aussi salue, saluete, saluere).
573. Commentaire peu clair :
Donat remarque que illa est féminin pour désigner la maitresse de
Pamphile, alors que hoc qui devrait désigner sa future femme (dont
il ne veut pas) est neutre. Mais ne serait-ce pas plutôt un
adverbe (cf. Gaffiot s v) : « qu᾽on me chasse de chez elle pour
aller m᾽enfermer ici » ?
574. On remarquera que Donat
lisait hoc au lemme 1. Le texte hac (ou ac) est donné par tous les
MSS de Térence sauf Vat Lat 3226.
575. Le commentaire porte sur
ea causa.
576. De manière très
étrange, Donat paraît ne pas avoir vu la mimesis qui caractérise
ce vers et considérer que Dave continue à parler en son nom
propre, faisant ainsi de propulsabo le verbe principal, ce qui
accréditerait le sens de speres comme équivalent de timeas.
Toutefois, comme on l᾽observera dans la traduction française,
cette construction peine à fournir un sens cohérent avec la
suite.
577. Donat semble comprendre que Simon se contentera
de l᾽accord verbal de son fils et laissera traîner le mariage.
Tout porte à croire en revanche que le texte signifie : comme tu
lui auras dit oui pour te marier, et qu᾽il n᾽aura plus de fiancée
puisque Chrémès refusera sa fille, Simon, sûr que tu ne vis plus
dans la débauche, prendra son temps pour te marier avec une
autre.
578. Ce commentaire
paraît impliquer que Donat comprend ici accidere au sens
d᾽« arriver un malheur », ce qui l᾽entraîne d᾽ailleurs de manière
assez gratuite à supposer que ce qui est visé est la mort du
père.
579. Cette série de commentaires montre un réel
flottement dans l᾽interprétation de taces que Donat prend tantôt
au sens propre de « se taire » tantôt au sens figuré de « faire
taire ses inquiétudes ». Peut-être faut-il voir là le résultat du
« copier-coller » de deux traditions intérprétatives
divergentes.
580. Tour typique des
problèmata.
581. Malgré les apparences il
s᾽agit ici d᾽un commentaire étymologique, d᾽où la traduction. Le
nom cautio est rapproché du verbe caueo.
582. Il ne s᾽agit pas tant sans
doute d᾽un commentaire sémantique, que de montrer la formation du
verbe composé.
583. En
proposant ces équivalents de agere, Donat souligne que Simon vient
comme un juge pour écouter les plaidoieries (actiones) du camp de
son fils.
584. L᾽ordre des mots
pourrait faire construire « pour promettre à Pamphile ce qu᾽on
ordonne », mais cela n᾽aurait aucun sens. Si Dave souligne l᾽air
sombre de Simon, c᾽est paradoxalement pour renforcer la décision
de Pamphile d᾽accepter le mariage. Plus la punition paraîtra
inévitable en cas de refus, plus le jeune homme pourra surmonter
ses craintes.
585. Comme à son
habitude, Donat explique séparément les deux parties du composé,
d᾽abord ferat qu᾽il glose avec le verbe turbare puis le préverbe
dis- qu᾽il glose par in diuersum.
586. Il s᾽agit de commenter
apud te sies : ce que cherche Dave selon Donat, c᾽est à éviter que
Pamphile ne se jette tout de go dans un récit de ses amours avec
Glycère ce qui ferait évidemment tout rater. Il ne s᾽agit donc pas
d᾽exciter le jeune homme, mais de lui rappeler qu᾽il doit feindre
la docilité parfaite, quoi qu᾽il lui en coûte.
587. Ce
commentaire suppose, parce que ut est selon Donat équivalent de ne
non, qu᾽il faut sous entendre un timeo et le sens du vers est
celui que nous donnons en traduction. La plupart des traducteurs
modernes comprennent cependant ut comme dépendant de modo au sens
de « pourvu que ».
588. Ce résumé
de la scène n᾽est pas très clair. Donat veut dire que chacun est
trompé dans son attente individuelle : Simon parce qu᾽il croyait
que Pamphile allait lui résister, Pamphile parce qu᾽il pensait que
son père allait lui faire de vifs reproches, Charinus et Byrria
parce qu᾽ils croyaient l᾽affaire entendue avec le refus de
Pamphile. Quant à Dave, il est celui dont on saisit le moins bien
en quoi il peut être surpris par une fourberie qu᾽il dirige depuis
le début et dont il dit qu᾽il a tout prévu.
589. Commentaire particulièrement obscur : Donat
veut-il souligner l᾽intention de Byrria ou celle de Térence ? Dans
le premier cas, on comprend mal le lien de cette venue de Byrria
avec les propos mêmes que tient le personnage qui explique
clairement pourquoi il est venu. Il faut donc sans doute
comprendre que Térence fait en sorte que Byrria se trouve là afin
que Charinus puisse croire que Pamphile a finalement choisi
d᾽épouser celle qu᾽il aime.
590. Le commentaire porte sur obseruare, mais c᾽est
obseruatio qui est expliqué ; ce glissement d᾽un mot à l᾽autre
(qu᾽on observe identiquement dans le commentaire au Prologue 2,
2 des Adelphes) est assez commun (cf. par ex. Cic. Fin. 2, 10, sur
uariatio, uariare et uarius). C᾽est le concept qui est expliqué,
plutôt que le mot. C᾽est un cas d᾽« autonymie conceptuelle » ; cf.
C. Nicolas, « Typologie de l᾽autonymie en latin », Fabrice Poli et
Guy Vottéro (dir.), De Cyrène à Catherine : trois mille ans de
libyennes. Etudes grecques et latines offertes à Catherine
Dobias-Lalou, Etudes Anciennes, 30, ADRA – NANCY, 2005, diffusion
De Boccard, p. 415-428.
591. Les deux mots en question
sont id et propterea. Soit on comprend id comme équivalent de ob
id ou propter id (voir plus haut dans le commentaire), et, dans ce
cas, proterea ne sert à rien, soit on comprend propterea comme une
préposition gouvernant l᾽accusatif, ce qui ne paraît pas autrement
attesté.
592. Nouveau commentaire très
obscur : si Pamphile paraît surpris de rencontrer son père, il
sera très douteux qu᾽il prépare quelque mauvais coup mûrement
réfléchi (cf. commentaire au lemme 3).
593. Sur la nature de hem et l᾽emploi affectif d᾽une
interjection, voir par exemple Charis. 311 : interiectiones sunt
quae nihil docibile habent, significant tamen adfectum animi,
uelut heu eheu hem ehem eho ohe pop papae at attatae. (Les
interjections sont des mots qui ne portent aucun sémantisme, elles
traduisent en effet un état affectif comme heu eheu hem ehem eho
ohe pop papae at attatae).
594. Donat précise qu᾽il ne faut pas entendre cette
proposition comme temporelle, mais bien comme causale, malgré son
mode (l᾽indicatif au lieu du subjonctif attendu).
595. Leuati équivaut ici à eleuati.
596. Le mot visé est ici uerbum. Voir
lemme suivant.
597. La
variante memini uideri acceptée généralement par les éditeurs
modernes est ici métriquement indifférente (spondée au lieu
d᾽iambe).
598. Donat paraît comprendre memini
uideri comme « je me souviens qu᾽elle m᾽a semblé », d᾽où il tire
(abusivement) « je sais maintenant ».
599. Memini et
noui comme odi appartiennent aux verbes inusités à l᾽infectum et
de sens présent au parfait. La seconde main rapproche deux
constructions ; cf. Charis. Ars 337 (Barwick) : sunt quaedam uerba
confusa temporibus, uelut odi noui pepigi memini. in his enim
instans et perfectum tempus idem est, item inperfectum et
plusquamperfectum, nec participia fere habent. temporibus haec
deficere dicuntur (quelques verbes ont des temps confus, comme odi
noui pepigi memini. Dans ces verbes, le présent et le parfait sont
identiques, ainsi que l᾽imparfait et le plus-que-parfait, et ils
n᾽ont pas de participe. On dit qu᾽ils sont défectifs en
temps).
600. Donat veut dire que Dave fait
semblant de monologuer (à l᾽adresse du public, donc) tout en
veillant à se faire entendre du vieillard, qu᾽il feint de ne pas
avoir vu.
601. Il s᾽agit de toute évidence du
tour prépositionnel ea gratia = eius rei gratia.
602. La seconde main
poursuit la réplique de Dave en reliant le nunc à nihil prorsus du
vers suivant.
603. Commentaire en partie contradictoire avec ce que
Donat a rapporté plus haut à propos de sperare ; certains
proposent en effet selon lui d᾽en faire un synonyme de
timere.
604. Commentaire purement redondant de la seconde
main, que l᾽on hésite à conserver.
605. C᾽est-à-dire pour Donat une
sorte de nom, nomen adiectiuum. L᾽intérêt de la remarque est
visiblement d᾽éviter que l᾽élève ne prenne potis pour une forme
verbale.
606. Donat donne d᾽ailleurs les mots propres au lemme
suivant.
607. Isid. Etym.17, 32 : Putare est uirgam ex uite
superuacuam resecare, cuius flagellis luxuriat ; putare enim
dicitur purgare, id est amputare. (Putare c᾽est couper un sarment
de vigne superflu, dont les branchages débordent largement ;
putare signifie en effet purgare (nettoyer), c᾽est-à-dire amputare
(amputer)).
608. Le commentaire est ici
indispensable car on pourrait comprendre « en chemin ».
609. Donat considère que l᾽ellipse du
complément per te rend délicate l᾽interprétation, et il supplée au
manque.
610. Il semble qu᾽il faille grouper
ces quatre équivalents deux à deux, les deux premiers illustrant
le sens propre, les deux derniers le sens figuré. Cette
interprétation est plus probable que celle qui opposerait ad- et
abs- tulit, parce que, dans ce cas, le second couple ne
présenterait plus d᾽opposition sémantique.
611. Remarque plus précise chez
Diomède GLK 1, 398 : ex his praeterea uerbis quaedam licenter
ueteres tempora figurabant, perfecta ex forma actiuae
declinationis more passiuae declinationis, uelut libet mihi,
libitum est mihi ; placet mihi, placitum est mihi, ut est apud
Vergilium « sic placitum » ; item pudet puditum est, miseret
miseritum est : pro eo sane quod est libuit placuit puduit. item
taedet me, unde Vergilius ita formauit, « si non pertaesum
thalami ». sed tamen haec quidam perfecta ex forma passiuae
declinationis aliter declinando figurabant, ut est pudetur
taedetur licetur ; eorum praeteritum perfectum puditum est licitum
est. nam puduit et licuit more actiuae declinationis dicimus ;
taeduit autem dicere non possumus, sed nec taesum est, quod tantum
modo pertaesum conposita figura dixerunt (en outre parmi ces
verbes, les anciens formaient certains temps, ceux du présent
reposant sur une forme active, conformément à la conjugaison
passive, comme libet mihi, libitum est mihi, placet mihi placitum
est mihi, comme on trouve chez Virgile « sic placitum » ; de même
pudet, puditum est, miseret, miseritum est pour les formes libuit,
placuit, puduit. De même taedet me d᾽où Virgile a formé « si non
pertaesum thalami ». Pourtant certains formaient des présents
qu᾽ils tiraient de la forme passive en conjuguant d᾽une autre
manière, comme pudetur, taedetur, licetur ; leur prétérit parfait
est puditum, licitum est ; de fait nous disons, nous, puduit et
licuit selon la conjugaison active ; taeduit ne se dit pas, mais
taesum est non plus, ce qu᾽on ne dit qu᾽en ayant recours à la
forme composée pertaesum est).
612. [Tristis aut] de la
seconde main est éliminé à juste titre par Wessner ; cela n᾽a
aucun sens et se déduit (à tort) du mot tristis dans le
lemme.
613. Ainsi présenté le raisonnement
n᾽est pas très clair. Donat considère que le mot subtristis
commenté comme il l᾽a fait, est un adoucissement de ce
qu᾽imaginait Simon au vers
438 avec molestae. Il y a donc passage
du plus grand au plus petit. L᾽ayant emporté sur ce premier point,
qui consiste à rassurer le vieux, Dave tente une manœuvre
audacieuse qui consiste à faire porter le trouble de Pamphile
qu᾽il a su minimiser sur un objet à la fois vraisemblable et sans
grande importance pour Simon, la pauvreté de la noce. Dans tout
cela évidemment le commentateur se représente le dialogue comme un
affrontement judiciaire.
614. Il s᾽agit
de la manière dont on désigne la colère d᾽un supérieur envers son
inférieur, ici un père envers son fils, sans doute en raison du
préverbe sub-.
615. Contre toute
attente, car il n᾽y a pas de lemme, ce commentaire paraît porter
sur mene.
616. Donat
explique ici la notion de dignitas par le recours au superlatif,
ce qui n᾽est pas manifeste à la lecture de la suite du
lemme.
617. Reprise du commentaire de 437.
618. Ce commentaire
indique donc que, dans l᾽esprit de Donat, les actes
2 et
3 s᾽enchaînent sans aucune transition, puisque cette réplique de
Simon, telle qu᾽il l᾽interprète, annonce l᾽arrivée sur la scène de
Mysis et Glycère. De ce fait, on ne peut pas considérer qu᾽il y a
un changement d᾽acte selon la définition que Donat lui-même en
donne, puisque la scène ne demeure absolument pas vide. Le
commentateur paraît se contredire lui-même dans une succession de
lemmes sans doute endommagés, voir note suivante. (??)
619. C᾽est-à-dire
quel était le sujet de la conversation que tenaient les
personnages avant d᾽être visibles.
620. C᾽est-à-dire que le début
de la réplique ne se rapporte en rien à la situation qui sera
celle de la scène, mais constitue la fin d᾽une autre
conversation.
621. Il s᾽agit de l᾽accord avec
le plus rapproché de facta accordé au seul haec.
622. La coutume
voulait que l᾽on posât au sol aux pieds du père l᾽enfant
nouveau-né. En le prenant (tollere) il l᾽acceptait comme sien
(suscipere).
623. Sur l᾽autorité de la « chose actée » voir par
exemple Liv. 28, 40, 3 : Q. Fabius Maximus rogatus sententiam :
« scio multis uestrum uideri, patres conscripti, rem actam
hodierno die agi et frustra habiturum orationem qui tamquam de
integra re de Africa prouincia sententiam dixerit » (Quand on
demanda son avis à Quintus Fabius Maximus, il déclara : « je sais
que pour beaucoup d᾽entre vous, sénateurs, la chose actée
aujourd᾽hui est actée et qu᾽il ne servira à rien de faire un
discours pour donner sur de nouveaux frais un avis à propos de la
.province d᾽Afrique ».
624. Le commentateur de la seconde
main analyse ici non pas la réplique de l᾽Andrienne dont Donat a
commencé l᾽examen, mais la réplique de l᾽Eunuque qui comprend
postest taceri hoc.
625. Considérer cela comme une
aposiopèse n᾽est compréhensible que dans la mesure où ex peregrina
constitue une tournure euphémistique pour ne pas dire ex
meretrice. Il n᾽en demeure pas moins que ce commente ici Donat ce
n᾽est pas l᾽aposiopèse, mais bel et bien l᾽ellipse.
626. Comprendre le vieillard se trompe tout seul et
ce, afin de rendre possible le dénouement que Térence a
imaginé.
627. Cette étymologie se trouve chez
Varron L.L. 5, 10 : Quod Iouis Iuno coniunx et is Caelum, haec
Terra, quae eadem Tellus, et ea dicta, quod una iuuat cum Ioue,
Iuno, et Regina, quod huius omnia terrestria (quant au fait que
Junon est la femme de Jupiter, il est le ciel elle est la terre,
on la nomme également Tellus, et elle porte le nom de Junon parce
qu᾽elle aide (iuuat) avec Jupiter et de Reine parce que tout ce
qui est sur la terre lui appartient).
628. Simplification
d᾽une notice varronienne consacrée à Luna L.L. 5, 10 : Quae ideo
quoque uidetur ab Latinis Iuno Lucina dicta uel quod est et Terra,
ut physici dicunt, et lucet ; uel quod ab luce eius qua quis
conceptus est usque ad eam, qua partus quis in lucem, luna iuuat,
donec mensibus actis produxit in lucem, ficta ab iuuando et luce
Iuno Lucina. A quo parientes eam inuocant : luna enim nascentium
dux quod menses huius (elle paraît nommée en latin Iuno Lucina
soit parce qu᾽elle est la terre, selon ce qu᾽affirment les
physiciens, et qu᾽elle est lumineuse ; soit parce que la lune aide
(iuuat) chacun depuis le jour (lux) de sa conception jusqu᾽au jour
ou il paraît à la lumière (lux), jusqu᾽au moment où, les mois
nécessaires s᾽étant écoulés, il paraît à la lumière (lux) : c᾽est
de iuuare et de lux qu᾽on a formé Iuno Lucina).
629. Obstare est pris ici non
au sens habituel de « faire obstacle », mais au sens
‘étymologique᾽ de « se tenir devant », sens par ailleurs très mal
attesté. On pourrait aussi penser à une étymologie par ops
(secours) que paraît indiquer la structure opem tulerit. Cette
étymologie du mot obstetrix (dont nous corrigeons ad hoc
l᾽orthographe en une variante, banale, opstetrix) est fantaisiste.
On peut supposer que Donat l᾽interprète comme une forme qui
ramasse en une formation composée les deux mots de la formule fer
opem. Donc quelque chose comme ops- (pour ops, maintenu au
nominatif contre la syntaxe et les usages de la formation des
noms) et -te... qui rappelle tuli, le parfait de fero : il est
notable que l᾽explication quod opem tulerit fait intervenir (sans
besoin réel) une forme du perfectum, sans doute pour expliquer la
phonologie du nom expliqué.
630. C᾽est-à-dire le coup de chance
extraordinaire qu᾽elle accouche précisément maintenant qu᾽il est
là devant la porte. Térence paraît se moquer de ses propres
conventions, mais Donat ne s᾽attarde guère sur cette
dimension.
631. Dans ce
cas, Simon commencerait ici à s᾽en prendre à Dave considéré comme
metteur en scène de cet accouchement que le vieillard croit
fictif.
632. Ce sont des noms relatifs
car qui dit « disciple » suppose « maître » et qui dit « maître »
suppose « disciple », comme « père », « fils », ou « frère »,
« sœur » etc.
633. Le construction et le sens
deviennent acrobatiques : les autres qui jouent la comédie ont-ils
oublié Pamphile ?
634. Commentaire assez
obscur : pour Donat le mot adortus vient d᾽un mouvement très
précis de tactique militaire : des ennemis se sont cachés dans
les trous que l᾽armée adverse a creusés pour les arrêter, et ils
en sortent brutalement, c᾽est la raison pour laquelle leur
taille grandit, puisqu᾽ils jaillissent des trous. Sur le
rapprochement apparemment systématique que Donat fait entre les
verbes adoriri et aggredi, cf. son commentaire à Ad.
402 (Acte
III, sc. 3).
635. Il s᾽agit d᾽une
remarque de syntaxe : la construction absolue ou détachée
remarquée ici est celle qui consiste à accrocher directement une
structure préspositionnelle à un nom ou à un pronom (signa ad
salutem, haec ad uirtutem, quid ad rem, quid ad me), par ellipse
d᾽un participe construit en ad. Les « choses de ce genre »
signalées en fin de lemme 482
2 sont des participes comme
pertinens ou haerens, cités au début du commentaire à 482.
636. Le commentateur utilise par mégarde le verbe
latin lauisse en l᾽attribuant au Grec Ménandre. Ce type de
code-switching est assez habituel chez les auteurs antiques. Le
fait que le grammairien ait « traduit » en latin le verbe grec a
pu contribuer au mauvais placement de ce segment dans le texte. Il
faut noter que la forme de parfait lauisse (alors que lauare au
présent serait meilleur) est sans doute induite par le fait que la
forme originale du grec est un aoriste.
637. Donat poursuit son analyse des soins apportés à
la mère et à l᾽enfant selon la répartition des modes de
connaissance utilisés en médecine (théorie et expérience) qu᾽il a
exposés au début de la scène.
638. La seconde main se risque ici à
un commentaire étymologique qui n᾽a pas grand lien avec celui de
Donat. L᾽anonyme de Differentiis donne une autre explication qui
convient mieux au commentaire de Donat : Scientem et scitum.
sciens qui scit, scitus qui scitur vel festivus (entre sciens et
scitus : est sciens celui qui sait, scitus celui qui est connu ou
agréable).
639. Un fragment de Varron conservé dans le Servius
auctus donne une autre différence : coram de praesentibus nobis,
palam etiam de absentibus (coram s᾽emploie pour ceux qui nous sont
présents, palam même pour des absents).
640. On notera ici une
discordance entre le texte du lemme factu et celui du commentaire
facto, d᾽ailleurs relevée par les éditeurs modernes qui se
partagent sur le texte à éditer.
641. Nouvelle discordance entre les
lemmes cette fois sur l᾽ordre des mots.
642. Wessner considère que le mot filium est
corrompu, mais ce n᾽est absolument pas utile. Donat veut dire que
même si le mot puerpera comprend le mot puer (enfant) sans
précision de sexe, il est ici utilisé pour désigner la naissance
d᾽un fils.
643. On trouve des traces de cette differentia chez
Charisius GLK 1, 84, et chez Flavius Caper de Orth. 103, 5. Elle
peut provenir de Varron.
644. Le verbe simple a quitté l᾽usage
au temps de Donat et ne survit plus que dans ses composés. On
remarquera que Donat en profite pour faire montre à peu de frais
de sa science, car Térence utilise un composé contemnor tout à
fait courant à l᾽époque de Donat.
645. L᾽annotateur considère ici
comme étymologiquement pertinente l᾽homonymie entre temno et le
verbe grec
τέμνω (je coupe), auquel il donne un
premier équivalent correct, d᾽où il tire le second, qui n᾽a plus
guère de rapport avec le verbe grec.
646. Le ad
pose problème, mais on peut comprendre ainsi : il s᾽agit de
déterminer sur quoi porte l᾽indignation. Donat considère qu᾽elle
porte sur la manière dont Dave l᾽estime en lui parlant ainsi ou en
agissant de la sorte. De cette façon à coup sûr Simon paraîtra
l᾽objet du mépris de Dave qui le prend pour un imbécile. Inv. 1,
101, 12 : secundus locus est, per quem, illa res ad quos
pertineat, cum amplificatione per indignationem ostenditur, aut ad
omnes aut ad maiorem partem, quod atrocissimum est ; aut ad
superiores, quales sunt ii, quorum ex auctoritate indignatio
sumitur, quod indignissimum est ; aut ad pares animo, fortuna,
corpore, quod iniquissimum est ; aut ad inferiores, quod
superbissimum est. (Le second lieu est celui par lequel on montre,
avec l᾽amplification et en usant de l᾽indignation, quels sont ceux
que le délit dont on parle intéresse le plus ; si c᾽est tout le
monde ou la majeure partie, ce qui présage quelque chose
d᾽absolument affreux ; ou des supérieurs, c᾽est-à-dire ceux en
vertu du crédit desquels on s᾽indigne, ce qui présage quelque
chose d᾽absolument indigne ; ou encore des égaux en courage, en
fortune, en avantages corporels, ce qui présage quelque chose
d᾽absolument injuste ; ou des inférieurs, ce qui présage beaucoup
de morgue).
647. Donat veut dire soit qu᾽il faut
considérer que le segment saltem accurate modifie encore fallere
incipias auquel cas il y a zeugme, soit qu᾽il y a syllepse parce
que le ut qui suit saltem accurate doit encore être rapporté pour
le sens à fallere inicpias, mais suppose une forme du type fallere
incipe.
648. C᾽est donc, comme le montre l᾽exemple de Plaute
avec le verbe interbibere, le sens intensif du préverbe inter- qui
est en cause dans ce commentaire.
649. Cette differentia se trouve chez Cicéron (Senec.
37) où l᾽on peut se demander si liberi signifie les hommes libres
ou les enfants. Il s᾽agit de la manière dont Appius est respecté
dans sa maison : Tenebat non modo auctoritatem, sed etiam imperium
in suos: metuebant servi, verebantur liberi, carum omnes habebant
(non seulement il détenait une autorité, mais il avait même un
réel pouvoir sur les siens : ses esclaves le redoutaient, ses
enfants (ou les hommes libres) le respectaient, tous
l᾽aimaient).
650. Cette notation de métrique (on sait qu᾽elles
sont très rares chez Donat) a été contournée par les modernes qui
éditent quid re tulit, sans qu᾽on doive supposer un allongement.
En effet le préverbe re- a un e bref, tandis que l᾽ablatif re a un
e long.
651. Il est possible que Donat ait en
vue que l᾽on n᾽utilise pas le perfectum d᾽incipio dans la langue
soignée.
652. Le verbe est un composé de capio, mais il est
tentant, sinon inévitable, dans les étymologies synchroniques des
Latins, de forcer un rapprochement entre capio « prendre » et
caput « tête ».
653. Etymologie
varronienne LL 7, 101, 2 : mussare dictum, quod muti non amplius
quam MU dicunt ; a quo idem dicit id quod minimum est : ᾽neque, ut
aiunt, mu facere audent᾽. (le verbe mussare vient du fait que les
muets ne disent rien de plus que mu; de là vient que le mot
désigne le plus petit son possible : et ils n᾽osent pas, comme on
dit, « faire mu », donc « souffler mot »).
654. En utilisant la troisième personne, le
personnage met en scène son maître et traduit ainsi son impatience
devant les accusations non fondées du vieillard.
655. Pour comprendre, il faut considérer qu᾽il
commence son examen après inuentum est falsum argument qui est de
lui-même exclu de la succession rhétorique puisqu᾽il est
manifestement inopérant. Sur la suite, voir par exemple Inv. 2,
16 : causa, persona, factum.
656. Frigide
s᾽oppose à asseueratio qui paraît signifier ici « affirmation
catégorique » et teintée de passion, pour frigide « sans marquer
d᾽émotion » cf. Quint. 6, 1, 39: Transtulit aliquando patronus
puellam, quae soror esse aduersarii dicebatur (nam de hoc lis
erat), in aduersa subsellia, tamquam in gremio fratris
relicturus ; at is a nobis praemonitus discesserat. Tum ille,
alioqui uir facundus, inopinatae rei casu obmutuit et infantem
suam frigidissime reportauit. (une fois un avocat fit passer une
jeune fille que l᾽on disait sœur de son adversaire (c᾽était là le
motif du procès) sur le banc adverse, comme s᾽il allait la laisser
dans le giron de son frère ; mais lui, que nous avions mis en
garde, s᾽était retiré. Alors l᾽autre, par ailleurs homme éloquent,
resta bouche bée devant cet événement inattendu et reporta son
enfant à sa place sans marquer la moindre émotion).
657. Le commentaire n᾽est pas très
clair. Donat remarque une certaine désinvolture dans la réponse de
Dave à la question du vieillard : pourquoi n᾽as-tu pas informé
Pamphile ? question à laquelle Dave paraît répondre à côté. Il
suppose donc l᾽enchaînement suivant : pourquoi ne l᾽as-tu pas dit
à Pamphile ? Je le lui ai dit. D᾽ailleurs tu peux remarquer que
c᾽est moi qui l᾽ai séparé de sa concubine...
658. Nouvelle inconséquence dans le
texte commenté où Donat hésite visiblement entre tamen idem (texte
généralement suivi par les modernes) et l᾽étrange
tamenidem.
659. Erreur flagrante dans la numérotation de
Wessner. Nous insérons ce bis pour ne pas changer le numéro de la
scholie suivante.
660. L᾽ajout par Wessner de et
superlatiuis ne s᾽impose pas vraiment. Donat peut signifier
exactement la même chose en indiquant que l᾽adverbe, chez les
Anciens comme aujourd᾽hui se joint
aussi aux comparatifs. Toutefois,
nous conservons l᾽ajout parce qu᾽il clarifie le
commentaire.
661. Il s᾽agit de
distinguer promissio (promesse simple) et pollicitatio (promesse
intensive). Mais ce sens prêté à pollicitatio paraît contaminé
(faussement) par le grec : Donat croit sans doute voir là un mot
composé en poly- (lequel connaît un allomorphe poll-) :
polli-citus serait ainsi « celui qui s᾽agite beaucoup <pour
promettre> », polli-citatio signifierait « agitation
multiple ». La differentia proposée est dont entièrement induite
par une mauvaise analyse de la forme interne du mot. Comme on
sait, le verbe polliceor est en réalité un composé (en por-,
variante archaïque de per-) de liceor et signifie proprement
« proposer une enchère supérieure » (d᾽où dérive l᾽idée de
« promettre »).
662. Sur la notion d᾽euentus, voir
Evanthius Fab. 5.
663. L᾽ordre des mots proposé par Donat est
amétrique : le texte est …gnatum meum.
664. La raison de l᾽absurdité
n᾽est pas évidente. C᾽est probablement que Donat considère comme
totalement inefficace de supplier un personnage au nom d᾽une
personne avec laquelle il n᾽a aucun lien. Si l᾽on supplie un
personnage au nom d᾽un enfant, il faut que ce soit l᾽enfant du
personnage que l᾽on supplie.
665. Enée jure ici qu᾽il a combattu et risqué sa vie
pour cette Troie en flammes par laquelle il jure.
666. Vénus
implore son père de protéger au moins Ascagne de la colère de
Junon, par ces mêmes ruines de Troie qui montrent la colère de la
terrible déesse.
667. L᾽objet exact du commentaire est
difficile à cerner. C᾽est soit la présence dans le même énoncé du
même verbe à deux temps différents (fuerant + futurae) dans un
rapport de dépendance l᾽un par rapport à l᾽autre, soit un énoncé
dont trois mots successifs commencent par la même initiale.
668. Le latin, au
contraire du grec, n᾽admet normalement pas l᾽impératif dans
l᾽expression de la défense, ce qui provoque le commentaire de
Donat. La forme la plus littéraire serait ne me
obsecraueris.
669. Donat remarque ici que
l᾽emploi du cum historicum s᾽imposerait, puisque le rapport est à
la fois temporel et causal, et que rien ne justifie, selon lui, la
présence de l᾽indicatif qu᾽il attribue à un fait de langue
ancienne. On observera toutefois que ce mode et ce temps peuvent
se rencontrer pour marquer la succession immédiate de deux
actions : « au moment précis où je te la donnais », ce qui n᾽est
pas absurde ici, et encore moins dans l᾽exemple virgilien.
670. Dans le schéma de Chrysippe
cette proposition est la suivante: si A donc B, mais non B, donc
non A. Soit, avec une légère variante par rapport au schéma strict
: « SI c᾽est notre avantage à tous les deux, fais le venir, MAIS
ce N᾽est PAS notre avantage à tous les deux, DONC ne le fais pas
venir et réfléchis ».
671. L᾽emploi est légitime car l᾽adjectif « utile »
s᾽applique parfaitement aux deux personnages, uterque impliquant
selon Donat non seulement la présence de deux personnes ou choses,
mais une action conjointe de ces deux entités, ou un état
commun.
672. Soit ita et -que et non l᾽adverbe itaque.
673. Ce qui implique qu᾽il
n᾽a pas de masque.
674. Est réputé péjoratif, donc, non pas l᾽emploi du
démonstratif hic, mais l᾽emploi du pluriel pour le singulier. Le
vers cité de L᾽Eunuque (qui est l᾽objet d᾽une remarque comparable)
dit le pluriel meretricum pour référer de façon générale à une
situation particulière qui concerne la courtisane de la pièce.
L᾽effet serait sans doute le même en français avec un tour comme
« évidemment, avec
des filles de ce genre... ».
675. L᾽équivoque repose sur les deux
accusatifs illum et hanc : on ne sait si le sens est que « lui la
possède » ou « qu᾽elle le possède ». D᾽ailleurs Donat propose
immédiatement une autre solution, qui réduit le problème :
l᾽énoncé fonctionne dans les deux sens.
676. On lit
également sed dans ce passage.
677. On voit mal en quoi l᾽énoncé istuc periculum in
filia fieri graue est peut devenir un proverbe au sens moderne du
terme. On voit ici encore la confusion qui règne chez Donat entre
ce que nous nommons, nous, proverbe et les maximes ou les
sentences. Ici de toute évidence, il s᾽agit plutôt d᾽une
sentence.
678. Le texte de Donat corrigetur est amétrique, à
moins de rejeter le at au vers précédent. Les éditeurs modernes
choisissent corrigitur, qui est métriquement possible.
679. Le syllogisme paraît reposer sur la succession
des propositions hypothétiques dans ces deux phrases. Il faut donc
poser comme majeure : si eueniat discessio incommoditas redit et
comme mineure at si corrigitur commoditates sunt, ce que l᾽on peut
formaliser ainsi : SI discessio, NON commoditates ; AT SI
correctio, commmoditates en comprenant, pour que le syllogisme
fonctionne, que correctio = non discessio ce qui donne
effectivement la forme négative et les lemmes contraires : SI
discessio, NON commoditates ; SI NON discessio,
commmoditates.
680. Noter ici
l᾽incohérence (assez fréquente dans le commentaire) du texte
proposé par les lemmes
1 et 2.
681. Le vers
580 marque à la fois la fin de la scène
3 de l᾽Acte
3 (c᾽est-à-dire le vers
48 de cette scène, qui n᾽est
commentée que pour un seul lemme) et le début de la scène
4 (qui
est subdivisé en deux lemmes). Nous avons donc revu la subdivision
de l᾽édition Wessner. Cela donne donc 580
1 (fin de la scène 3)
puis 580
2 et
3 (dans la scène 4).
682. DAVOS dans les deux cas.
683. Même commentaire qu᾽en Andr. 173, 4.
684. Le commentaire s᾽éclaire grâce à l᾽exemple de
Cicéron. Donat remarque qu᾽on dit precari aliquem, mais petere ab
aliquo. Donc une construction precari ab aliquo est irrégulière,
et suppose une forme de zeugme où l᾽un des termes est
sous-entendu. Le même phénomène s᾽applique alors aisément à la
phrase de Térence : on ne dit pas uereor a te, mais on dit uereor
te et on dit fieri a te donc il faut comprendre non te uereor ne
id a te fiat.
685. Donat repart de la
structure de l᾽adverbe et isole l᾽élément modum (de modus =
mesure). Il remarque alors que « presque la mesure » est moins que
« exactement la mesure », et en tire cette gradation entre
propemodum et admodum.
686. Le premier verbe est au futur, le second au
présent.
687. C᾽est sans doute le ton qui est double ici : son
maître attend que Dave tire gloire d᾽avoir fait cela tout seul,
mais en réalité le constat est amer : Davec s᾽est mis tout seul
dans cette situation impossible.
688. On lit alors sum irritatus
animum.
689. Il s᾽agit de la littera canina
que l᾽on retrouve chez Perse (1, 109-110). Le rapprochement entre
la lettre R et les chiens se trouve déjà chez Lucilius, 1,
32 M au
témoignage de Charisius GL 1,
159 (canes Lucilius I, «inritata
canes quam homo quam planius dicit», pro canis) et de Nonius 31,
21.
690. La politesse passe ici par l᾽emploi d᾽un acte de
langage moins agressif : l᾽impératif dénote l᾽ordre sans ambages,
le subjonctif glisse vers le souhait et semble laisser une
échappatoire à l᾽interlocuteur.
691. Ce sens de rectus est bien
improbable et on voit mal comment Donat y parvient.
692. Le même commentaire se lit en Eun. 289.
693. Comprendre « dirigée contre les
deux personnages » : Simon insperante et Pamphile inuito.
694. Il est habituel de rapporter iners à ars
(légitimement), mais tout aussi habituel de rapprocher
(erronément) ars et le mot grec
ἀρετή (vertu). Cf. par ex. Isidore de
Séville, Et. I, 1, 2.
695. Il y a là trace d᾽une
differentia varronienne (LL 5, 177-179) : poena a poeniendo aut
quod post peccatum sequitur. pretium, quod emptionis
aestimationisue causa constituitur, dictum a peritis, quod hi soli
facere possunt recte id. si quid datum pro opera aut opere,
merces, a merendo. quod manu factum erat et datum pro eo,
manupretium, a manibus et pretio. corollarium, si additum praeter
quam quod debitum ; eius vocabulum fictum a corollis, quod eae,
cum placuerant actores, in scena dari solitae. praeda est ab
hostibus capta, quod manu parta, ut parida praeda. praemium a
praeda, quod ob recte quid factum concessum (le mot poena vient de
poenire autrement dit ce qui suit une faute. Pretium c᾽est ce qui
est fixé en vue d᾽un achat ou d᾽une estimation, le mot venant de
peritus car ce sont eux (les periti = les experts) seuls qui sont
capables de faire cela correctement. Si l᾽on donne quelque chose
pour un travail ou un ouvrage, on parle de merces qui vient de
merere (mériter) ce qui a été fabriqué et donné pour cela, ou de
manupretium qui vient de manus (la main) et de pretium (le prix).
On parle aussi de corollarium si on ajoute quelque chose à ce qui
est dû ; ce mot a été forgé à partir du mot corolla (petites
couronnes) parce que c᾽était là ce qu᾽on avait coutume de donner
en scène aux acteurs qui avaient eu du succès. Le mot praeda
désigne ce qui est pris par les ennemis, autrement dit manu parta
(acquis par son bras) comme si on avait parida au lieu de praeda.
Le mot praemium vient de praeda pour ce qui est accordé en raison
d᾽une bonne action).
696. La situation est évidemment la
punition terrible que l᾽esclave suppose qu᾽il va recevoir dans les
plus brefs délais.
697. Parce que
cela fait un jeu de mots, expedire pouvant signifier « délier » :
« je trouverai quelque expédient à cet empêchement », ou « je me
délierai de mes entraves ».
698. La
première porte sur iam et la seconde sur expediam.
699. Il
paraît assez clair que le commentaire est autant lexicologique que
dramaturgique : Donat oppose clairement impeditus et expeditus et
donc logiquement integer à perditus. C᾽est la raison pour laquelle
nous traitons ces adjectifs comme des autonymes.
700. En ce que, parce qu᾽il ne punit
pas immédiatement Dave, il lui laisse la possibilité de reparaître
en scène et donc de jouer encore un rôle dans l᾽argument.
701. Le moins
qu᾽on puisse dire est que le commentaire de Donat n᾽est pas très
clair. L᾽idée paraît être la suivante : le verbe sinere ne
s᾽applique en propre qu᾽à ulcisci (le temps dont je dispose ne me
permet pas de te punir) et non à praecauere (pour donner : le
temps dont je dispose me permet de me prévenir contre tes
fourberies), et il faut donc sous-entendre selon le commentateur
un verbe cogit pour avoir : le temps dont je dispose me contraint
à me contenter de me prévenir contre tes fourberies, mais il ne me
permet pas de te punir. C᾽est là que se trouve la syllpese, dans
l᾽usage du seul verbe sinere pour les deux constructions.
702. Donat
caractérise ici moins la première scène de l᾽acte que l᾽acte tout
entier.
703. Les éditeurs
modernes retiennent plutôt ici le texte consuetudo.
704. Commentaire sentencieux et quelque peu
énigmatique : Donat indique en réalité qu᾽il existe deux sortes de
pudor, un positif et un négatif. Le pudor négatif est celui qui
empêche le mal, le positif celui qui préconise le bien. Ici il
considère les deux notions en gradation, mais la gradation
elle-même repose en réalité sur des données implicites aux paroles
de Charinus que le commentateur ne développe pas. Pour Charinus,
le pudor négatif empêche de refuser ce qui est selon lui légitime,
mais il ne va pas jusqu᾽à un pudor positif qui le ferait accorder.
A travers la palinodie des pessimi, c᾽est bel et bien cette
impossibilité de passer du pudor négatif au pudor positif qui
apparaît.
705. Tel quel le commentaire
est incompréhensible : il faut comprendre soit que denegare est
sous-entendu « une deuxième fois », c᾽est-à-dire en complément du
verbe timent qui est en réalité le premier, soit que denegare est
sous-entendu à la fois comme complément de coacti et comme
complément de timent.
706. Nouveau commentaire énigmatique. Il faut de
toute évidence comprendre malitia comme un ablatif, car en faire
un équivalent de res obligerait en raison de la suite du
commentaire de Donat à supposer deux fois le mot dans la phrase,
une fois pour désigner la méchanceté, et une fois pour désigner
l᾽objet sur lequel elle s᾽applique. En fait, Donat précise
seulement que ce qui caractérise ces gens comme des méchants c᾽est
uniquement qu᾽ils refusent la chose qu᾽ils ont promise.
707. Le commentaire de la deuxième
main est assez obscur. Il repose probablement sur l᾽opposition
entre pudet et ueretur d᾽un côté et ubi opus est, ubi nihil opus
est de l᾽autre. Si l᾽on s᾽en tient au commentaire de Donat pudet
paraît présupposer que l᾽on évite quelque chose, alors que uereor
semble supposer que l᾽on accepte quelque chose avec respect. Sans
doute la seconde main préfèrerait-elle que Térence écrive : ubi
opus est ueretur, ubi non opus est pudet, au sens de « dans ce qui
le mérite il montre du respect, dans ce qu᾽il ne le mérite pas il
a honte de s᾽engager ».
708. Ce qui pose sans doute problème
à Donat, c᾽est la construction adeamne ad eum qui met en regard
deux ad. Il est probable que le commentateur juge qu᾽un des deux
ad est de trop.
709. Donat veut dire en
réalité que l᾽énoncé est incomplet, parce que le personnage ne
présente pas tout ce que contient multum.
710. Le lemme
6 explique de quoi il s᾽agit.
711. Donat veut
dire que Pamphile choisit de plaider la non-responsabilité par
imprudence ; il choisit donc de concéder la faute mais non sa
préméditation, ce qui constitue une concessio. Charinus s᾽empare
du point qui fonde la concessio pour réfuter non tant
l᾽argumentation de Pamphile que sa stratégie défensive
elle-même.
712. Donat, on le sait, dipose de
textes où les personnages qui parlent ne sont pas précisés. Ici
donc on peut lire la phrase comme une seule réplique de Charinus :
Heu me miserum... falsus es et dans ce cas effectivement, falsus
signifie fallax.
713. P.-Fest 117 : lacit, in fraudem inducit. Inde
est allicere et lacessere ; inde lactat, illectat, delectat,
oblectat (lacere : tromper. Dérivés allicere et lacessere ;
dérivés lactare, illectare, delectare, oblectare).
714. Au lieu de confecit.
715. Cette remarque semble opposer la connaissance
que le personnage croit avoir et celle qu᾽il devrait avoir s᾽il
avait saisi l᾽évolution.
716. La remarque concerne la forme
déponente du verbe altercor qui coexiste avec le verbe alterco,
contrairement à ce que pense le commentateur.
717. Donat hésite sur la nature de ce quo : soit il
s᾽agit d᾽un relatif à l᾽ablatif (mais comment construit-il ?, voir
le lemme 5) soit il s᾽agit d᾽une conjonction. La seconde solution
est évidemment extrêmement préférable, mais non avec l᾽équivalent
que donne Donat ; il faudrait s᾽il n᾽y avait pas minus non pas
quoniam ni quod, mais ut.
718. Il est
difficile de voir ce que le commentateur a voulu dire ici.
Peut-être salue-t-il le rythme ternaire du vers en indiquant qu᾽il
est inutile de mettre un quatrième verbe. Quelle que soit la
véritable raison, cette remarque reste au demeurant
obscure.
719. Dans notre reconstruction du texte, Donat
voudrait dire que inter ici ne doit pas être construit comme un
adverbe qui signifierait inter hoc et donnerait à la phrase le
sens de « il jette le trouble là-dedans », mais bien avec un
intensif : « il jette un trouble complet ». A défaut d᾽assurer
notre reconstruction du texte la suite de ce lemme et le lemme
4 en assurent le sens.
720. On notera, ici comme assez souvent, une
incohérence dans le texte térentien fourni par le lemme.
721. Le commentaire porte
sur le temps de la forme euenit présent ou parfait.
722. Ici comme ailleurs dans le
commentaire, l᾽élément se- s᾽interprète comme un préfixe privatif,
ce qu᾽il est effectivement.
723. Donat veut dire que le premier
ubi suffit seul à exprimer le sens, mais il paraît ignorer
délibérément la différence avec la forme redoublée qui est
indéfinie ce que n᾽est pas ubi.
724. En écrivant cela, Donat semble
considérer, ce qui est sans doute le cas de son temps dans la
langue courante, que le vocatif de meus est meus. L᾽emploi de mi
est absolument courant dans la latinité classique, mais le vocatif
meus n᾽est pas sans exemple y compris aux côtés de mi. Voir par
exemple Plaut., Asin. 664.
725. L᾽idée n᾽est de toute évidence pas que Glycère
ne se marie jamais mais qu᾽elle continue d᾽ignorer qu᾽un autre
mariage est prévu pour Pamphile.
726. Donat a
déjà fait plus haut un commentaire identique.
727. Le commentaire n᾽est pas très clair. On voit mal
d᾽abord en quoi les deux explications s᾽excluent mutuellement, ce
que semble indiquer aut. De plus la reformulation n᾽est absolument
pas claire. Donat semble indiquer qu᾽on peut comprendre ce vers
comme une description de l᾽état de Charinus dont le remords est
aussi dément que la passion de Pamphile. Le plus simple serait
cependant de considérer que insanit, bien qu᾽à l᾽indicatif, est le
verbe d᾽une interrogative indirecte : « si tu te repens en voyant
combien spontanément il s᾽est mis dans tous ses états ».
728. S᾽il y a ici de l᾽ironie, elle est plutôt sur
satis que sur le passage cité dans le lemme.
729. La deuxième main semble croire que les verbes
composés aduerto et addo sont des intensifs par rapport aux verbes
simples uerto et do. On notera alors qu᾽il ne perçoit évidemment
pas que seul addo peut à la limite se ranger dans son explication,
le ad de ad-uerto ayant un tout autre sens. A moins qu᾽il ne fasse
le rapprochement avec admirabiliter qu᾽en raison de la particule
ad en début de chaque mot, sans pour autant avoir à l᾽esprit de
notion sémantique précise pour les verbes aduerto et addo.
730. Commentaire pour le moins
surprenant, Donat semblant construire caelum Neptuni contre le
simple bon sens. Ce type d᾽analyse est typique de la tendance du
grammairien à créer un problème pour y apporter une solution qui
lui permette de dire ce qu᾽il a envie de dire, ici de toute
évidence la citation virgilienne.
731. C᾽est-à-dire introduisant une
consécutive négative et non une finale négative.
732. Il
n᾽y a aucune raison de considérer le lemme comme locus desperatus
comme le fait Wessner. Il faut au contraire supposer que Donat
attribue cette réplique à Charinus dont le texte est alors : miser
aeque, atque ego consilium quaero. Voir le lemme suivant.
733. Nouvelle attribution des
répliques problématique, qui confirme une incertitude sur la
construction de ce passage. Nous avons édité dans le texte latin
de la comédie ce que Donat paraît privilégier.
734. La citation de Salluste n᾽étant connue que par
Donat, la traduction est purement conjecturale.
735. Discedentis n᾽est pas à prendre
ici au sens premier de « celui qui veut partir » (encore qu᾽il
s᾽agisse probablement de la finalité de l᾽avertissement) mais il
désigne à notre sens « celui qui veut mettre un terme à une
discussion avec quelqu᾽un » et qui, pour ce faire, lui demande
quand il s᾽en va ou où il s᾽en va, pour le pousser à partir. Cette
interprétation nous paraît confirmée par le propos du lemme
4 au
même vers.
736. L᾽intérêt de ce
commentaire réside dans le statut de uerum qui oriente la lecture.
Si uerum est un adjectif substantivé, et que le vers signifie « tu
veux que je te dise la vérité », cela implique que Charinus au
lieu de s᾽en aller va raconter son histoire ; si au contraire
uerum est une conjonction ou un adverbe, et que le phrase signifie
« tu veux vraiment que je te le dise ? » (la réponse étant
évidemment « non »), cela signifie que Charinus a parfaitement
compris qu᾽il doit s᾽en aller.
737. Le commentaire veut souligner qu᾽il faut en
réalité comprendre deux fois quid.
738. Le diminutif étant féminin,
Donat considère qu᾽il ne peut provenir que de l᾽emploi féminin de
dies dont on sait qu᾽il peut avoir les deux genres. Il
s᾽attendrait dans le cas contraire à un dieculus qui ne semble pas
avoir existé.
739. Nous
comprenons ici que diecula désigne un délai d᾽une journée ou de
moins d᾽une journée.
740. Ce terme est inconnu des
lexiques et autres dictionnaires.
741. Ce mot grec nous paraît
intraduisible ; c᾽est à peine si nous reconnaissons à l᾽intérieur
le terme de murrinai qui désigne des couronnes de myrtes. Dans les
fragments de Ménandre (frg
40 Sandbach)le passage est ainsi
reconstruit :
ἀ]πὸ
Λοξίου σὺ μυρρίνας.
742. Le
commentaire porte ici sur l᾽adjectif nouus ; la chose semble
inédite pour un personnage d᾽esclave et tout à fait subite de
surcroît.
743. Isidore de
Séville (Et. 12, 6, 34) évoque lui aussi cette légende
zoologique : Echenais, paruus et semipedalis pisciculus, nomen
sumpsit quod nauem adhaerendo retineat. Ruant licet uenti,
saeuiant procellae, nauis tamen quasi radicata in mari stare
uidetur nec moueri, non retinendo, sed tantummodo adhaerendo. Hunc
Latini moram appellauerunt, eo quod cogat stare nauigia
(L᾽echenaïs, petit poisson d᾽un demi-pied de long, tire son nom du
fait qu᾽en s᾽accrochant au navire, il le retient. Les vents ont
beau souffler, les tempêtes faire rage, le navire pourtant, comme
s᾽il était enraciné dans la mer, paraît stable et immobile, non
pas parce que le poisson le retient, mais parce qu᾽il s᾽y
accroche. Les Latins l᾽ont appelé mora (retard) parce qu᾽il oblige
les embarcations à s᾽arrêter). Le nom grec de ce poisson semble en
effet signifier « qui retient les navires » (d᾽où la légende, par
rétromotivation) mais il signifie en réalité « qui s᾽accroche aux
navires ». La légende par réinterprétation du nom semble dater du
premier siècle de notre ère : Pline 9,
79 et surtout 32,
2 (qu᾽Isidore cite implicitement) où le naturaliste rappelle comment
un « echeneis » stoppa la fuite d᾽Antoine pendant la bataille
d᾽Actium ; Luc. 6, 674 ; etc. Le nom latin re-mora plutôt que mora
semble trouver chez Donat sa première attestation, reprise par
Servius. Sur l᾽ensemble du dossier, cf. A. Blanc, « Du composé au
mythe : l᾽échénéis », dans Les zoonymes, Nice, 1997,
p. 77-89.
744. Voir le commentaire à And.
790.
745. Le
commentaire à ce morceau est assez bousculé, le commentaire de la
seconde main étant inséré au milieu du commentaire d᾽un autre
passage. Nous rétablissons l᾽ordre des lemmes.
746. Cf. la note au commentaire
d᾽And. 780.
747. Etymologie de sobrius, via un chaînon manquant
sebrius, compris comme se-ebrius, avec préverbe se-indiquant la
séparation ; c᾽est une étymologie analogique : sobrius est à
ebrius (ivre) ce que se-cretus est à cretus (représenté par le
verbe cernunutur de la morphologie duquel il relève).
748. C᾽est une allusion, comme dans le commentaire au
vers
773 ci-dessus, à la théorie platonicienne de la mimésis,
adaptée au contexte générique. Pour Platon, il y a trois sortes
d᾽énonciation : le niveau diégétique, qui consiste à s᾽exprimer en
son nom propre et à raconter ou décrire quelque chose de façon
auctoriale (par exemple dans le genre historiographique ou le
traité scientifique) ; le mimétique, qui consiste à utiliser la
voix de personnages (comme dans la tragédie ou la comédie ou les
dialogues, notamment platoniciens) ; le genre mixte, qui passe du
diégétique au mimétique (par exemple l᾽épopée, qui fait se
succéder « récits » et « discours »). Ce que Donat fait voir ici
(d᾽une façon d᾽autant plus remarquable qu᾽il travaille
probablement sur un texte comique peu ponctué et dont les
répliques sont mal délimitées), c᾽est que Dave, au vers
773 puis
au vers 780, fait parler quelqu᾽un d᾽autre à l᾽intérieur de son
propre discours, au style direct. On comprend donc qu᾽il considère
que, dans le genre comique qui est par définition homogènement
mimétique, il peut y avoir de la mimésis dans la mimésis, dès
qu᾽une sous-énonciation est mise en œuvre. Du coup, dans ce
cadre-là, le genre peut être considéré comme mixte. Mimétique par
essence, il devient exégétique si l᾽on considère Dave comme
l᾽ « auteur » de ses propres répliques (comme l᾽historien est
l᾽auteur du récit qu᾽il fait), les paroles de chaque
personange-auteur étant dès lors un récit ; il devient mimétique
dès que cet « auteur » laisse la place à un autre énonciateur,
comme ici, puisque Dave cite au discours direct les paroles de
quelqu᾽un d᾽autre ; dans cette optique, le genre est donc mixte,
oscillant entre le récit et le discours.
749. Sans doute doit-on comprendre que le vers de
Virgile devait être passé en proverbe pour dire “ce n᾽est pas ce
que tu crois”.
750. Donat signale
donc une didascalie interne : la réplique de Chrémès permet de
comprendre que Mysis vient de le toucher.
751. Nous adoptons ici la correction
de Schoell, qui sous le locus desperatus quam †ea quae dicimus lit
ingénieusement quam
αὐτοφυῆ .
752. Donat cite ce passage des
Géorgiques dans lequel la nature offre spontanément une terre
meuble, comparable à une terre travaillée par le labour. Le
rapport est assez ténu avec le texte de Térence.
753. Comprendre : Criton n᾽a joué aucun rôle dans
l᾽intrigue, il est uniquement celui qui connaît assez d᾽élément
pour résoudre le conflit. Bref, il est un personnage
catastrophique, comme il existe des personnages protatiques, qui
servent uniquement au bon déroulement de la protase.
754. Ou
peut-être aussi « spondée » si l᾽on considère que la forme est
l᾽accusatif de spondeus et non de spondeum.
755. D᾽après
le commentaire, Donat lit ici diuitias et non ditias comme la
plupart des éditeurs modernes.
756. La
seconde main ici ajoute un exemple qui n᾽apporte absolument
rien.
757. Même étymologie chez Isidore, Etym. 9, 14 :
Consobrini uero uocati, qui aut ex sorore et fratre, aut ex duabus
sororibus sunt nati, quasi consororini (on désigne du nom de
consobrinus celui qui est né d᾽un frère ou d᾽une sœur ou ceux qui
sont nés de deux sœurs comme si le mot était consororinus).
L᾽étymologie est correcte et validée par les modernes : i.-e.
*swesr-ino- (sur la base *swes(o)r- du nom indo-européen de la
sœur), qui aboutit régulièrement à sobrinus.
758. Donat veut dire que la
présence de perdidit (usuellement le verbe actif qui correspond à
pereo) assure le fait que ce soit ce verbe qui soit sous-entendu
plus haut.
759. Le rapport entre Salluste et
Térence est dans l᾽adjonction d᾽un nom générique à un nom de
fonction entraînant ainsi le changement du nom de fonction en
quasi-adjectif.
760. Inuidiose quantum in te est porte
en réalité non pas tant sur
darem ou
promitterem que sur l᾽action
violente marquée par
pepulisti.
761. La part n᾽est pas toujours bien faite chez les
grammairiens entre forme composée (par exemple
profero en regard de
fero) et forme redoublée, comme ici
tetulit parfait à
redoublement, forme archaïque de
tulit parfait sans redoublement.
Dire que
tetulit est une
forme composée relève de l᾽inexactitude, au moins aux yeux des
modernes. La forme, quoi qu᾽en dise la seconde main, n᾽est pas
spécialement incongrue en poésie : les exemples abondent chez
Plaute. Cette impression de l᾽annotateur est sans doute induite
par le caractère archaïsant de la forme.
762. L᾽argument
par la personne est placé par Donat sur le pronom
quibus, l᾽argument par le
raisonnement sur l᾽adjectif
utile.
763. La rupture de construction
est ici blâmée assez sévèrement : Donat semble préconiser une
construction bien maladroite
ea
causa quam ob causam (que personne ne songerait à
utiliser), alors que
quamobrem est depuis longtemps
lexicalisé au sens de
pourquoi. En tout cas, c᾽est la
preuve que l᾽on peut encore remotiver la forme
quamobrem ; il en va sûrement de
même pour
quare, sans
doute moins pour
cur,
dont la formation n᾽est plus transparente.
764. Causa, sujet de
adempta erit, a du mal à être
superflu ;
rem peut être
économisé :
causa ob
quam, « la raison pour laquelle », pouvant suffire.
Ici encore, comme dans le lemme précédent, c᾽est la corrélation
ea causa quamobrem qui
gêne le commentateur.
765. Quaeritur renvoie aux
προβλήματα ou
ζητήματα des
philologues alexandrins pour signaler les passages dont il est
difficile d᾽établir le sens ou de reconstituer la
cohérence.
766. Est en cause,
dans ces deux lemmes qui n᾽en font qu᾽un pour le raisonnement, la
valeur adverbiale de
quid : ici,
nescio quid signifie « je ne sais
pourquoi » et non pas « je ne sais quoi ».
767. On peut hésiter
ici entre le sens de parlure et le sens d᾽habitude, et presque de
caractère ; consuetudo serait alors un calque sémantique du grec
ethos.
768. Il s᾽agit d᾽une remarque
étymologique de type proportionnel, en quelque sorte : comprendre
que otiosus « oisif » (bâti sur otium « le loisir ») est à securus
« sûr » (étymologiquement « sans souci », bâti sur cura « souci »)
ce que negotium « affaire » (le contraire d᾽otium) est à
sollicitudo « inquiétude ». Dans chacun deux termes de l᾽équation
on trouve un terme morphologiquement positif (otiosus et
sollicitudo) et un terme morphologiquement négatif (securus et
negotium), ce qui revient à dire que si –x=y, alors x=-y).
769. La
remarque, implicitement, vaut remarque de ponctuation. Il faut
comprendre que c᾽est une exclamation, non une question, dans la
« mise en scène » que se fait Donat de ce passage.
770. Il y a syllepse parce que Donat comprend que
commodiorem se rapporte à hominem, aduentum et tempus et voudrait
lire commodius tempus, commodiorem aduentum, commodiorem
hominem.
771. Le solécisme (qui
relèverait de la syllepse) serait dans l᾽accord au masculin de
scelus, mot neutre siginifiant « crime », employé ici au sens de
« criminel ».
772. Le personnage incriminé repousse toute forme de
critique, pour se faire entendre il faut donc faire son éloge,
mais de manière ironique pour qu᾽il perçoive le reproche ;
l᾽ironie est donc bien dans ce cas plus efficace que la
réprimande.
773. De fait chez Donat, etiam est classé non parmi
les adverbes (il aurait alors relevé des aduerbia a se nata, les
adverbes spontanément formés, comme nuper, par opposition aux
adverbes dérivés d᾽une autre partie du discours, comme les
adverbes déadjectivaux de type docte), mais parmi les conjonctions
causales, dans une longue liste qui commence ainsi : si, etsi,
etiam, etiamsi, ac si, tamen si, si quidem, quando, quando quidem,
quin, quin etiam, etc. (cf. Donat, Ars GL IV, 389, 3).
774. Même remarque
qu᾽en 841 2.
775. Donc, implicitement, Donat
signale de l᾽ironie : Chrémès, en disant des amoureux qu᾽ils se
battent, veut dire qu᾽en réalité ils sont en train de se
réconcilier sur l᾽oreiller.
776. Donat lui-même, dans ses deux traités de
grammaire, ne tranche pas dans ce débat, dont voici les données :
la forme ellum peut être interprétée comme une forme archaïque de
illum, auquel cas c᾽est un pronom ; soit c᾽est une forme syncopée
de en illum, où l᾽on reconnaît l᾽adverbe en, et la lexie est
classée adverbe, au sens de « le voici ».
777. L᾽adjectif confidens a souvent le sens péjoratif
de « <trop> sûr de soi ».
778. Voir Priscien, 2, 121, 16. Sur l᾽étymologie
grecque cf. à l᾽identique Serv. Aen. 1, 423, 5 ; Isid. Orig. 12,
2, 38. Sur le sens Porphyr. Carm. 3, 12, 10-11, 2.
779. Donat remplace l᾽adverbe
archaïque par l᾽adverbe habituel.
780. Jeu de mots
implicite ceruus, seruus (d᾽ailleurs donné par certains MSS mais
qui doit être une lectio facilior), qui entraîne la citation
virgilienne.
781. Au vers 859.
782. Voir 855, 6.
783. Donat voit ici une gradation.
784. La remarque de la seconde main
s᾽explique par le fait que l᾽annotateur suppose que l᾽on va
comprendre contra ciuium morem comme synonyme du seul
praeter.
785. Ou non-potens en donnant à minus
le sens d᾽une négation.
786. Comprendre de la lenteur
que Pamphile a mise à saisir.
787. Donat illustre avec le vers de Virgile non pas
la valeur de reproche incluse dans olim, et qu᾽il vient de
remarquer chez Térence, mais le procédé de la répétition d᾽un mot
et la valeur d᾽insistance qu᾽elle implique.
788. Le terme injurieux est peregrina qui signifie
meretrix comme Donat l᾽a déjà dit.
789. Donat comprend
« un témoin préparé », c᾽est-à-dire dont on a acheté et composé le
témoignage par avance. On peut aussi comprendre « un témoin qui
tombe à pic », avec une allusion métathéâtrale à l᾽arrivée
inopinée d᾽un témoin essentiel au dénouement. Dans ce cas la
réplique est ironique.
790. Il est possible que Donat joue
sur les deux sens du terme grec : « caractère effrayant » de la
menace et « habileté » de l᾽amplification et de la
généralisation.
791. C᾽est-à-dire de lactas, du verbe
lactare, verbe de base de delectare et oblectare. Cette remarque
signifie qu᾽il ne faut pas confondre ce verbe avec son homonyme
lactare «allaiter ». Donat revient ici encore sur un problème
qu᾽il a déjà évoqué plus haut. Dans la fin du commentaire, les
redites deviennent de plus en plus fréquentes.
792. Agere peut
avoir soit le sens faible et fréquent chez Donat de « faire » ou
un sens plus fort et judiciaire « plaider ».
793. La notion est absente de Cicéron et Quintilien.
Le dictionnaire de Dasypodius
1536 en donne une définition qui
peut provenir directement de ce passage de Donat : Et cæcum
testimonium, quod scripto ab absenti perhibetur (le témoignage
aveugle est celui qui est remis par écrit par un absent).
794. La remarque de Donat est
légèrement contradictoire avec les faits qu᾽il observe. Cuia ici
n᾽a pas de marque de genre ou de nombre, mais paraît avoir une
marque casuelle.
795. Certains grammairiens citent le
gerundium comme un mode : ainsi Servius (GL IV, 412, 17). Donat le
range parmi les participes, précisément participes futurs passifs
(GL IV, 387, 30). Mais ce qu᾽il évoque à cette occasion, c᾽est
l᾽adjectif verbal (il cite legendus comme exemple de participe
futur passif). Il semble donc que, trompé par l᾽identité formelle,
il ne distingue pas le gérondif de l᾽adjectif verbal. Quant au
classement parmi les participes, il est naturel, puisque le
participium est le mode des formes verbales qui « participent » de
la déclinaison nominale. Le gérondif et l᾽adjectif verbal, tous
deux « formes nominales du verbe », dotés de cas, sont donc, dans
cette typologie, d᾽authentiques participia.
796. Les éditeurs des fragments
de Salluste donnent ici magna au lieu de maxima. On voit mal
pourquoi puisque ce texte est la seule attestation de ce fragment.
De ce fait, les deux derniers mots sont purement hypothétiques,
mais peuvent effectivement se tirer du contexte de la seconde
citation de ce passage, un peu plus loin.
797. Discretivus n᾽est pas une
typologie de conjonction chez Donat. La conjonction at n᾽est pas
citée dans la liste des prépositions là où on l᾽attendrait, parmi
les disiunctiuae. Mais elle est citée, hors typologie sémantique,
pour illustrer l᾽ordre des mots, comme un exemple de conjonction
prépositive (parce que placée en début de phrase), s᾽opposant
ainsi à -que ou autem. La notion de discretio est commune chez les
grammatici et désigne la séparation qui est faite entre les mots
pour désambiguïser. At est donc ici commenté pour sa valeur
séparative entre deux énoncés ou deux idées.
798. Comprendre : « d᾽autres mettent le nom Chremes à
partir du mot scilicet », c᾽est-à-dire « attribuent la réplique
scilicet à Chrémès ».
799. Donat insiste ici sur la valeur performative du
verbe accipio dans ce contexte juridique : c᾽est donc une formule
juridique sans laquelle l᾽opération ne peut être entérinée.
800. Autrement dit, le père rebondit sur haud iuste
« ce n᾽est pas juste » de Pamphile en feignant de le comprendre
comme « ce n᾽est pas bien fait » (donc « il n᾽est pas attaché en
bonne et due forme »). D᾽où la réponse « ce n᾽est pas là conforme
à mes ordres, qui étaient de le lier pieds et poings ».
801. Sen. Ep. 85, 18 : Epicurus
quoque iudicat, cum uirtutem habeat, beatum esse, sed ipsam
uirtutem non satis esse ad beatam uitam, quia beatum efficiat
uoluptas quae ex uirtute est, non ipsa uirtus. Inepta distinctio :
idem enim negat umquam uirtutem esse sine uoluptate. Ita si ei
iuncta semper est atque inseparabilis, et sola satis est ; habet
enim secum uoluptatem, sine qua non est etiam cum sola est. Illud
autem absurdum est, quod dicitur beatum quidem futurum uel sola
uirtute, non futurum autem perfecte beatum ; quod quemadmodum
fieri possit non reperio. Beata enim uita bonum in se perfectum
habet, inexsuperabile ; quod si est, perfecte beata est. Si deorum
uita nihil habet maius aut melius, beata autem uita diuina est,
nihil habet in quod amplius possit attolli (Epicure aussi est
d᾽avis qu᾽on est heureux avec la vertu : mais il ajoute que « la
vertu seule ne suffit point pour le bonheur, parce que le bonheur
est produit par le plaisir, lequel, s᾽il découle de la vertu,
n᾽est pourtant pas la vertu même ». Distinction puérile ! car
lui-même convient « que la vertu ne se trouve jamais sans le
plaisir ». Or, si la vertu est toujours unie au plaisir, si elle
en est inséparable, il est évident que seule elle suffit, car elle
apporte avec elle la volupté, sans laquelle elle n᾽est jamais,
alors même qu᾽elle est toute seule. Or c᾽est une absurdité de dire
qu᾽on sera heureux avec la seule vertu, mais non parfaitement
heureux. Je ne vois pas en effet comment cela serait possible. La
vie heureuse renferme un bien parfait, et que rien ne peut
surpasser. Cela posé, elle est parfaitement heureuse. S᾽il est
vrai qu᾽il n᾽y a rien de plus grand et de meilleur que la vie des
dieux, la vie heureuse étant toute divine, il s᾽ensuit qu᾽elle est
au point le plus éminent où elle puisse monter).
802. Ce commentaire est
repris par l᾽auctor de Servius à propos de Buc. 7, 31.
803. Occasionnellement, Donat dit in hoc actu au lieu
de in hac scaena, semblant confondre l᾽acte et la scène. Ce peut
être parce que, parfois, il place une frontière d᾽actes là où les
modernes mettent un interscène. Mais ici, si proche de la fin, il
est improbable qu᾽il veuille signifier un changement d᾽acte et il
s᾽agit vraiment d᾽une bévue.
804. operam edd.
805. animum
adtendite edd.
806. eis edd.
807. seruibas edd.
808. is sese edd.
809. nequid edd.
810. primo edd.
811. ac edd.
812. comperibam nil edd.
813. Non legitur apud
Donatum.
814. Legitur et metui Chrysidem
in lemmatibus Donati.
815. nolet edd. apud Donatum legitur utraque forma.
816. animum
aduortenda iniuriast edd.
817. cui mi expurgandus edd. cui et
expurgandus leguntur apud Donatum in commento. In lemmate autem
legit Donatus qui et exorandus.
818. sic uidetur legi apud Donatum. interoscitantis
edd.
819. hoccin edd.
820. quod edd.
821. defert apud Ciceronem legitur, sic aliquot
edd.
822. circum itione edd.
823. dicas et dices leguntur apud Donatum.
824. in nuptiis
edd.
825. olim quidam
edd.
826. Legitur et me hinc apud Donatum
827. Non legitur eam in
Donati lemmate, sed omissio fortasse fortuita est.
828. factu aut inceptu
edd. Vide Donati commentum de hac lectione.
829. decrerat edd.
830. quia edd.
831. facta transacta edd.
832. Pamphile hodie edd.
833. aut in v. 256 edd.
834. nunc add. edd.
835. leni edd.
836. quorsus edd.
837. quis edd. legitur et quis in Donati
lemmate.
838. nunc mihi
edd.
839. inutiles
edd. at uide Donati commentum
840. ego per hanc te edd.
841. genium edd. at
uide Donati commentum
842. perque edd.
843. mi(hi) in
manum edd.
844. ex
edd.
845. legitur tuo apud Donatum at ab editoribus
plerumque seclusum est uerbum.
846. legitur
tantum a. apud Donatum; quod uidetur pro uerbo auxilii poni. ad
auxilium edd.
847. adponi
edd.
848. In dubio apud Donatum est utrum habeo an abeo
legendum sit.
849. In dubio apud Donatum est
utrum et id scio an etsi scio legendum sit.
850. me libera
edd.
851. ego me
edd.
852. sum del. edd.
853. det edd.
854. secl.
edd.
855. qui edd.
856. apud Donatum non
legitur
857. nosti edd.
858. est secl. edd.
859. hic in edd.
860. inparatum edd.
861. istaec [ut] edd.
862. non del. edd.
863. natum quoque legitur apud Donatum.
864. edixin edd.
865. re
tulit edd.
866. egon edd.
867. hoc ego scio unum, neminem
edd.
868. nunc tibi, ere, renuntio
edd.
869. prius
edd.
870. adparari edd.
871. Chremem om. edd.
872. pauca edd.
873. Chreme
edd. legitur utraque forma apud Donatum
874. gnatum meum
edd.
875. uti nuptiae
edd.
876. ni edd.
877. corrigitur edd.
878. ita istuc edd.
879. quidnamst edd.
880. huc
edd.
881. idem uel itidem edd.
882. ad edd.
883. preti edd.
884. esset aliquid edd.
885. perdidit me
edd.
886. me delev. edd.
887. sum pollicitus edd.
888. audacia edd.
889. productem edd.
890. consiliis tuis edd.
891. ut
add. edd.
892. esse add. edd.
893. meritus
es edd.
894. ut om. edd
895. Idnest edd.
896. Tum edd.
897. Illi edd.
898. Adeon edd.
899. Quo tu minus scis
edd.
900. Enicas edd.
901. iam edd. non iam iam
902. sciam esse edd.
903. Nunc uaccum esse me nunc
edd.
904. Narrationis incipit mi
edd.
905. istuc edd.
906. quam
ob rem id tute edd.
907. nequod uostrum edd.
908. Illi edd.
909. Quid dicam aliud
edd.
910. Hic me solam edd.
911. Praeter edd.
912. Istoc edd.
913. Quoium edd.
914. Quom edd.
915. <ne> haec
edd.
916. Paullum edd.
917. ditias
edd.
918. quam honeste in patria
edd.
919. uiueret edd.
920. eius edd.
921. in tempore hoc
edd.
922. Vide commentum Donati ad locum.
923. Illis animum
edd.
924. Vero uultu edd.
925. Me adesse edd.
926. Praesenserant
edd.
927. quemnam edd.
928. est iam edd.
929. Chreme edd.
930. sublimem
edd
931. me mentitum
932. sensti
edd.
933. age dicat,
sino edd.
934. paullum edd.
935. Chreme edd. qui saluus sis Critoni
tribuunt
936. vir
sit edd.
937. perget edd.
938. non legitur apud Donatum
939. non legitur apud
Donatum
940. hoc uerbum in quibusdam Donati codicibus legitur.
Recentiores editores id deleuerunt.
941. multis modis uel multis dubium
apud Donatum. Multimodis edd.
942. dignus es edd.
943. chreme edd.
944. patrem edd.
945. nempe id edd.
946. pamphile edd.
947. dedam iam
edd.
948. sed quid mihi obtigerit scio edd.
949. glycerium mea edd.
950. illic edd.
951. me add. edd.
952. exspectetis edd.
953. restet edd.